Une femme seule loue une chambre
au bord de la mer
La femme regardait l'herbe, le ciel. Elle
se rappelait des cheveux de feuillage, des
cheveux d'arbres, des cheveux d'e/te/, des
souliers blancs. Et de l'autre co^te/ les
nuages flottaient. La femme se sentait mou-
rir mais dans son ventre elle portait l'eau
bru^lante qui scintillait contre sa peau, elle
portait un reflet de l'autre sang. Les toits
des fermes e/taient e/claire/s par le soleil
couchant qui dardait ces rayons qui bril-
laient dans les pre/s, dans l'or ligneux, dans
la pulpe du paysage que la femme ma^chait
en re^vant :
--- Ces vaches, ces moutons, ces chiens
de ferme... Ce pelage de la lumie\re...
Par la vitre du train, elle voyait de/filer
les gares, les gentilhommie\res, les chau-
mie\res, les granges. Elle revoyait le sang,
le chiffonnement d'une saveur poisseuse,
les plis de la robe macule/e. Elle parcourait
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du regard la campagne en tentant d'entrer
dans chaque ressemblance. La femme com- . . .