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CANTIQUE TIRÉ DES PSEAUMES, PARAPHRASEZ EN VERS PAR M R. GODEAU EVESQUE DE GRASSE ET DE VENCE.
Dont, sans presque aucun changement, on fait une Application assez juste à la Decouverte miraculeuse de l'exécrable Conjuration, faite contre la vie de GUILLAUME III. Roy de la Grand' Bretagne.
A LONDRES, Chez B. Griffin, pour JEAN CAILLOUÉ. Marchand Libraire, demeurant dans le Strand, au coin de Beauford Buildings.
CANTIQUE TIRÉ DES PSEAUMES.
Pseaume 2.
POurquoy tant de Sujets rebelles,
Sont=ils de fureur si troublez?
D'où vient qu'ils se sont assemblez?
Quels sont leurs Complots infidelles?
Et quel exécrable dessein,
Leur voi=je rouler dans le sein?
Pseaume 40.
Ces Ministres cruels d'une rage inhumaine,
Contre l'Oint du Seigneur, pleins d'une injuste haine,
Veulent tous à l'envi la lui faire sen
[...]ir;
C'en est fait, disent-ils, il perdra la lumiere,
Du coup qui de ses jours finira la Carriére,
Rien ne le sçauroit garantir.
Pseaume 3.
Pourquoi differons nous, sa deffaite est certaine,
Disent ces inhumains;
S'il espere en son Dieu, son esperance est vaine,
Il ne peut le sauver de nos puissantes mains.
Pseaume 93.
Ce Dieu, d'un ton moqueur ajoútent ces Barbares,
Ne sçaura point nôtre dessein,
Lui dont tout l'Univers dit des choses si rares,
Ne peut lire dans nôtre sein.
Pseaume 138.
Que tardes-tu, Seigneur, à lancer le Tonnerre
Sur ces Hommes de sang, ces Monstres de la Terre,
Qui pensent qu'a tes Loix ils ne sont pas soumis;
Que de leurs vains Projets tu n'as pas connoissance,
Qu'ils feront, malgré toi, tomber sous leur puissance
Un Roi qu'on te voit mettre au rang de tes Amis.
Pseaume 5.
Seigneur, ne laisse pas cette audace impunie;
Egale leur supplice à leur temerité;
De leurs coeurs la crainte est bannie,
Bannis pour eux l'amour de ton coeur irrité;
Dissipe les projets de leur rage insensée,
Et que tout soit contraire à leur folle pensée.
Pseaume 11.
Lors que ton Celeste pouvoir
Eléve une juste Personne
A la splendeur de la Couronne,
Les Méchans ont peine à le voir;
Ils rodent à l'entour, & leurs mains sacriléges
Tous les jours lui dressent des piéges.
Pseaume 67.
Que de ces malheureux la force consumée,
En son dernier destin ressemble à la fumée,
Qui se dissipe en s'élevant;
Que leur vain appareil fonde devant ton ire,
Comme devant le feu l'on voit fondre la Cire,
Et que leur fol espoir n'enfante que du vent.
Pseaume 20.
Accours, ô Monarque du Monde,
Défens un Prince qui ne fonde,
Sa Gloire & son Salut qu'en ta seule Bonté:
Et dans tes mains prenant ton Foudre,
Hâte toi de réduire en poudre,
Des Perfides vendus à toute iniquité.
Pseaume 49.
Tremblez, Méchans, tremblez devant le Roi des Rois,
Il parle, il fait oüir sa redoutable Voix
D'où se leve le jour jusqu'où le jour se couche;
Du Ciel, séjour de sa Grandeur,
Il part éclatant de Splendeur;
Méchans, vôtre destin va sortir de sa Bouche.
Pseaume 17.
Voyez les forces qu'il assemble;
Ces hauts Monts dont l'orgueil s'éléve jusqu'aux Cieux,
Agitent leur front glorieux
Et jusqu'au sondemens toute la Terre tremble.
Pseaume 17.
De couroux son Visage sume.
De ses Yeux irritez sort un feu devorant,
Qui court comme un affreux torrent,
Et tout ce qu'il rencontre, aussitôt il allume.
Pseaume 93.
Méchans, dit-il, je lis dans vos ames perfides,
Je vois plus clairement que vous
Ces brutales fureurs, ces desseins parricides,
Dont vous provoquez mon couroux.
Pseaume 52.
Mais je dissiperai vos projets tiranniques,
Comme le vent dissipe une foible vapeur;
Tremblez, Méchans, tremblez de peur,
Je veux rendre à la fin vos trahisons publiques.
Pseaume 4. & 111.
Aveugles qui pensant que je ne vous vois pas,
Faites de vains projets & d'inutilles pas,
Pour ôter à mon Oint & le Sceptre & la Vie;
Son coeur que je soutiens ne peut s'en étonner:
Vos Piéges, vos Complots, vôtre Orgueil, vôtre Envie,
N'ont servi qu'à le couronner.
Pseaume 128.
Ouy, ceux qui te faisoient la guerre,
O Roy que j'ai choisi, brisez comme du verre,
Seront de frayeur éperdus;
Et par une vengeance promte
Tu les verras cheoir avec honte
Aux piéges qu'ils t'avoient tendus.
Pseaume 62.
Ces lâches Assassins, qu'aveugle leur malice,
Conspirent ton trépas en vain,
Comme j'ai confondu leur Projet inhumain
Je ferai sur leur teste éclater ma Justice;
Et j'abîmerai leur orgueil
Dans la profonde nuit d'un infame cercueil.
Pseaume 62.
Le fer pour te venger moissonnera leur vie,
On verra quand ils seront morts
Les Corbeaux, les Vautours, acharnez sur leurs corps,
Ronger avec fureur ceux que rongeoit l'envie;
Et ceux qui ne periront pas,
Sentiront des remors pires que le trépas.
Pseaume 22.
Que désormais rien ne t'étonne,
Ma main dessus ta Teste affermit ta Couronne,
Lors que tu dormiras je veillerai pour toi;
Je serai ta secrette Garde,
Et je veux que l'on te regarde,
Sur le Trône où tu siéds, comme placé par moi.
Pseaume 20.
Je veux te donner des années
Si nobles & si fortunées.
Je veux rendre en tous lieux tes faits si triomsans;
Que tes Illustres Avantures
Seront dans les Races futures
Le souhait que les Rois seront pour leurs Ensans.
Pseaume 117.
O! quel illustre effet de la faveur puissante!
Du Roi des Rois, du Dieu des Dieux;
Ce Miracle ébloüit nos yeux,
Ce bienfait passe nôtre attente.
Pseaume 33.
Dans nôtre Auguste Roi, Mortels venez tous voir,
Comme dans le Cristal d'un fidelle Miroir.
Les merveilleux effets de sa bonté supréme:
Entre les Rois, heureux celui
Qui met en Dieu seul son appui,
Au lieu de le mettre en soi meme.
Pseaume 126.
En vain une riche Cité
Voit veiller pour sa seureté
A l'entour de ses murs mille Gardes fidelles;
Si Dieu ne la veut conserver,
La valeur des Soldats, le soin des Sentinelles,
Du plus foible ennemi ne la peuvent sauver.
Pseaume 97.
Oüi, Grand Dieu, tout l'honneur de cette Delivrance
A tes mains est deu seulement,
Ton bras n'a fait qu'user de sa Toute-puissance,
Pour cét illustre Evenement.
Pseaume 123.
Beni soit le Seigneur qui calme cét Orage,
Qui trompe les desseins de ces Audacieux,
Et n'abandonne pas à leur brutale rage
Le Roi dont il a fait un choix si glorieux.
FIN.