LETTRE DU ROY, &c.
QUoyque j'aye toûjours crû que les préventions du Pape contre ma Couronne étoient plûtôt les effets des suggestions de mes Ennemis, que de son inclination & de son penchant naturel pour la Maison d'Austriche; néanmoins il vient de me donner des preuves si évidentes de sa partialité pour elle, & de son grand éloignement à rétablir avec moy une bonne intelligence, qu'il ne me reste plus aucune esperance de le porter à reprendre les sentimens de Pere commun, & à concourir avec moy à ce qui peut & doit affermir le repos de l'Europe. Il y a même bien de l'apparence, que la conduite que Sa Sainteté tient à present, produira bien tost une guerre generale dans toute la Chrêtienté. Et comme la prudence ne me permet plus d attendre de justice de luy dans tous les differends qui peuvent avoir rapport à mes interests, je sais bien aise, pour [Page] n'avoir rien à me reprocher, que vous luy fassiez connoître encore une fois les justes sujets qu'il me donne de ne le plus considerer, que comme un Prince engagé avec mes Ennemis: & puisque mon Ambassadeur ne peut avoir aucun accés auprés de luy, & que la dignité de Cardinal vous oblige à garder des mesures qui ne conviennent pas avec la force des verites, dont il est necessaire qu'il soit informé, vous luy ferez la lecture de cette dépêche, & vous luy en laisserez même l'original, qui le doit faire souvenir, que depuis son élevation à la Chaire de Saint Pierre, je n'ay rien obmis de tout ce qui le pouvoit persuader de mon respect filial pour luy, & du desir sincere que javois de contribuer à la gloire de son Pontificat, par toutes les mesures qu'une parfaite intelligence entre Nous pouvoit établir pour l'augmentation de nostre Religion.
Que tous les ordres dont j'ay chargé le feu Duc d'Estrées vostre frere, ne tendoient uniquement qu' à une fin si salutaire au bien general de la Chrétienté.
Qu'elle a fait aussi le seul sujet de vostre envoy & de vostre sejour auprés de Sa Sainteté.
Que c'est dans cette vûë que je vous avois permis de consentir à des temperamens sur la Regale, infiniment plus avantageux aux Eglises de mon Royaume, que ne pouvoient estre les pretentions mal fondées de quelques Evêques, quand mesme j'y aurois acquiescé.
Que quelque satisfaction que m'ayent donné les insinuations & les remontrances respectueuses que vous avez faites à Sa Sainteté, & toute la sagesse de vostre conduite & de vos negociations, neanmoins les preventions du Pape contre ma Couronne ont toûjours rendu inutile toute la force de vos raisons.
[Page] Que je n'ay pas laissé neanmoins, pour reduire cette affaire aux termes qui pouvoient plaire à Sa Sainteté, d'accorder aux tres-humbles prieres du Clergé de mon Royaume, par ma derniere Declaration du 24. Janvier 1682. tous les avantages dont je voulois qu'ils fussent redevables à Sa Sainteté mesme, par le moyen du rétablissement d'une bonne intelligence entre Elle & moy.
Que j'avois raison de croire que cet éclaircissement de mes intentions devoit contenter Sa Sainteté, & la disposer au moins à avoir pour moy les sentimens, que la qualité de Pere commun luy devoit inspirer.
Que cependant bien loin de trouver en Elle cette affection paternelle, qui me devoit faciliter les moyens de ramener au giron de l'Eglise tous ceux de mes sujets qui avoient eu le malheur d'estre élevez & nourris dans l'erreur, Elle s'est opiniâtrée par une dureté inflexible à refuser les Bulles à ceux que j'ay nommez aux Eveschez vacans de mon Royaume, & que j'ay reconnus les plus capables de travailler avec succez à l'instruction & à la conversion des Heretiques; Qu'Elle a fondé son refus sur des moyens qui n'ont jamais empéché aucun Pape de pourvoir ceux que les Rois mes Predecesseurs, & moi, avons nommés en vertu du Concordat. Mais comme vous lui avez assés fait voir, & à ses Ministres, tous les in conveniens de ce refus, & que les Evéques de mon Royaume, qui ont acquis le plus de reputation dans toute la Chrétienté, ont suivi les mêmes maximes, qui font aujourd'hui le pretexte d'une prétendüe incapacité dans ceux que la Cour où vous êtes, qualifie n'être pas d'une [Page] saine doctrine; il est inutile de rebatre toutes les raisons qui ont été si souvent dites sur ce sujet, & que vous avez si bien expliqué, qu'elles ne peuvent laisser aucun lieu aux foibles excuses & aux prétendus scrupules de conscience, dont Sa Sainteté, & ses Ministers se sont toujours servi pour colorer l'injustice du retardement qu'Elle apporte depuis plusieurs années à l'expedition de ses Bulles, pour des Prelats d'un merite distingué.
Que les Catholiques anciens & nouveaux sont scandalisés de voir, que pendant que j'employe mes soins, mon autorité, & mes finances à la destruction & à l'entiere extirpation de l'heresie, non seulement je ne puis obtenir de Sa Sainteté les graces qui peuvent contribuer à l'affermissement de ce grand ouvrage, mais qu'au contraire Elle se fait un point d'honneur d'oster à mon Ambassadeur les franchises, dont ses predecesseurs ont toûjours joüi paisiblement, & qui leur ont esté confirmées par le Traité de Pise.
Qu'au lieu de se servir pour cet effet des voies de douceur, de négociation & d'accommodement pratiquées en pareils cas entre Princes amis, & qui veulent observer les regles de la bienseance, il a commencé par le refus de toute audience au Marquis de Lavardin mon Ambassadeur, dont les instructions ne tendoient qu'à rétablir un bon concert entre Sa Sainteté & moi; & dans une affaire purement temporelle, il s'est servi des armes spirituelles, pour le declarer notoirement excommunié, contre l'avis, méme de ceux qui sont les plus devoüés à ses sentimens, & les plus emportés contre mes interests.
[Page] Que tous les soins que vous & le Marquis de Lavardin avez pris pour luy faire connoître, qu'on pourroit trouver des temperamens capables de concilier sa satisfaction avec la mienne, ont été inutiles: Qu'il en a rejetté toutes les propositions avec hauteur, faisant même entendre par tout, que vostre entremise, ni celle du Marquis de Lavardin, ne pouvoient jamais lui estre agreables.
Que c'est ce qui m'a enfin obligé, pour lever tous les obstacles qui pouvoient l'embarasser, de lui dépescher secretement un homme de confiance, auquel j'avois donné une lettre de ma main en creance pour Sa Sainteté.
Qu'il s'est d'abord addressé à Casoni, & ensuite au Cardinal Cibo, auquel il a fait voir ma lettre, en sorte que le Pape n'a pû ignorer, que je l'avois choisi pour l'informer de mes plus secretes intentions, sans vous en rien communiquer, ni à mon Ambassadeur. Que cependant toutes les diligences qu'il a pû faire n'ont servi qu'à lui faire donner une exclusion formelle, avec plus d'indignité, que s'il eût esté envoié par le moindre Prince de la Chrêtienté. Que le déplaisir de s'en revenir sans avoir executé mes ordres l'avoit enfin obligé de se decouvrir à vous & au Marquis de Lavardin; mais que toutes vos remontrances par écrit & de vive voix à Sa Sainteté, sur le blâme qu'Elle s'attireroit dans toute la Chrêtienté, du refus si injurieux d'une personne de confiance autorisée d'une lettre de ma propre main, avec ordre de ne s'expliquer qu'à Sa Sainteté même, sans l'interposition d'aucun Ministre, n'avoient pû rien obtenir, [Page] qu'une espece de menace de se porter bien-tôt à de plus grandes extremités.
Que cependant, non seulement je n'ay jamais refusé d'entendre le Nonce de Sa Sainteté, lors qu'il a eu quelque chose à me representer de sa part, mais méme que pour marquer encore davantage mon zele & ma veneration pour le saint Siege, je voulus bien donner plusieurs audiences secretes dans mon Cabinet, au nommé Carlo Cavari Prêtre Napolitain, du moment qu'il m'eût fait entendre qu'il avoit une mission secrete de Sa Sainteté, & qu Elle l'avoit chargé de faire des propositions tres importantes, qui pouvoient rétablir une parfaite intelligence entre nous, quoy qu'il n'eût en effet aucune autre marque de la confiance du Pape, que quelques Lettres de Dom Livio son Néveu, & que je lui eusse assés fait connoistre, que s'il me faisoit voir un mot de Sa Sainteté qui l'autorisât, je l'écouterois toutes les fois qu'il le desireroit. Je laisse au Pape à faire la comparaison de ce traitement, à celui qu'il a fait à mon Envoyé, reconnu par ses Ministres, & par Sa Sainteté méme, sur les assurances que le Cardinal Cibo lui en a dû donner, & que vous lui avés confirmées.
Je suis bien persuadé, qu'il n'y auroit point d'ennemy declaré de ma Couronne, qui refusât d'écouter celui qui lui porteroit une lettre de ma main, & je m'assure aussi qu'il n'y a point eu de Pape, & qu'il n'y en aura jamais qui se porte à une extremité si peu convenable à la qualité de Pere commun.
[Page] Mais on peut dire, que Sa Sainteté a fait paroître sa haine personnelle contre ma Couronne, & sa partialité pour la Maison d'Austriche, encore plus ouvertement, dans tout ce qui s'est passé touchant la Postulation du Cardinal de Furstemberg à la Coadjutorerie, & ensuite à l'Electorat de Cologne.
On n'auroit pas pû croire, qu'un Doien du Chapitre, qui en à si long-temps administré les plus importantes affaires avec toute la sagesse & la bonne conduite qui lui ont acquis l'estime de tous ses Confreres, qui a esté postulé à la Coadjutorerie du consentement, tant du feu Electeur, que de tous les Chanoines, & qui est de plus honoré de la dignité de Cardinal, n'ait pû obtenir sa confirmation du même Pape qui l'en à revêtu.
Sa Sainteté assûroit par ce moien le repos de toute l'Europe, & ne donnoit aucun juste sujet de plainte à ceux qui sont les plus opposés à l'élevation dudit Cardinal; Elle n'auroit pas même eu besoin de se servir des graces, dont la divine providence l'a rendu le dispensateur; il suffisoit seulement de luy accorder la permission de se démettre de l'Eveché de Strasbourg, & il n'auroit eu besoin ni de Bref d' Eligibilité, ni de faveur, ni de recommandation. Cependant Sa Sainteté ne s'est pas contentée de luy refuser cette justice, mais on peut dire qu'entrant aveuglément dans tous les interests de la Maison d'Austriche, Elle s'est dépoüillée tout d'un coup de cette rigidité qui lui avoit donnê jusqu'alors un si grand éloignement pour toutes les graces, & Elle en a fait une profusion si extraordinaire, en faveur [Page] d'un jeune Prince, âgé seulement de dix-sept ans, qu'il ne faut que lire le Bref qu'Elle luy a accordé, pour voir qu'il ne peut avoir été dicté que par ceux qui ne reconnoissent aucune regle que celle qui convient à leurs passions & à leurs interests, & non pas par un Pape qui s'est toûjours fait un scruple de conscience d'accorder la moindre grace à mes prieres.
C'est cependant ce Bref qui a donné la force & le mouvement à toutes les intregues, cabales, corruptions & injures, dont le Comte de Kaunitz s'est servy pour gagner trois ou quatre voix, & troubler l'union du Chapitre qui avoir parû dans la Postulation dudit Cardinal à la Coadjutorerie; ce qui n'a pas empesché neantmoins, que la plus grande & la plus considerable partie ne se soit declarée en faveur dudit Cardinal, & ne l'ait proclamé.
C'est enfin cette conduite du Pape, & tout ce que je viens de vous écrire, qui porte les affaires de l'Europe à une guerre generale, qui donne au Prince d'Orange la hardiesse de faire tout ce qui peut marquer un dessein formé d'aller attaquer le Roy d Angleterre dans son propre Royaume, de prendre pour pretexte d'une enterprise si hardie le maintien de la Religion Protestante, ou plûtost l'extirpation de la Catholique, & le renversement entier de la Monarchie: Qui donne à ses Emissaires & aux Ecrivains de Hollande l insolence de traitter de supposition la Naissance du Prince de Galles, d'exciter les Sujets [Page] du Roy de la grande Bretagne à la révolte, & se prevaloir de la necessité où me mettent la partialité du Pape & les violences de la Cour de Vienne contre le Cardinal de Furstemberg, & la plus saine partie du Chapitre de Cologne, à faire avancer mes troupes pour leur donner tout le secours & la protection dont ils peuvent avoir besoin pour se maintenir dans leurs droits & dans leurs libertés.
Sa Sainteté peut bien croire aussi, que quelque attachement que j'aye, & que j'auray toûjours pour le saint Siege, je ne puis plus m'empescher de separes la qualité de Chef de l'Eglise, de celle d'un Prince temporel, qui éspouse ouvertement les interests des Ennemis de ma Couronne: Que l'obligation qu'elle m'impose, ne me permet plus d'attendre de sa part aucune justice sur les differends qui me regardent: Que je ne puis plus le reconnoître pour Mediateur des contestations qu'a fait naistre la succession Palatine entre ma Belle-soeur & la Maison de Neubourg: Que je scauray bien faire rendre à cette Princesse la justice qui luy est dûë, par les moyens que Dieu m'a mis en main contre les violentes usurpations de l'Electeur Palatin: Que d'ailleurs je ne pretens pas laisser plus long-temps le Duc de Parme mon allié, depoüillé de ses Etats de Castro & de Ronciglione, dans lesquels il doit estre rétably, en execution de l article premier du Traité de Pise, dont je suis garant. Ainsi je veux, que pour ne laisser à Sa Sainteté aucun lieu de douter [Page] de la resolution qu'Elle m'a obligé de prendre, vous luy demandiez en mon nom, qu'Elle fasse incessamment remettre ledit Duc de Parme en possession de ses Etats de Castro & de Ronciglione, comme il est stipulé par ledit premier article, luy declarant qu'au moindre retardement qu'Elle y apportera, je feray entrer mes troupes en Italie, pour y demeurer, jusqu' à ce que ce Prince mon allié soit rentré dans la joüissance de sesdits Etats; & que je me mettray dans le mesme temps en possession de la ville d Avignon, soit pour la rendre à Sa Sainteté, aprés l'entiere execution du Traité de Pise, ou pour la retenir, & donner audit Duc de Parme le prix pour lequel elle a esté engagée, en deduction des interests & des dommages qu'il pourroit souffrir d'une plus longue privation de sesdits Etats.
Que je continuëray cependant à donner au Cardinal de Furstemberg & au Chapitre de Cologne, toute la protection dont ils pourront avoir besoin pour la manutention de leurs droits, sans refuser à ma Belle-soeur le secours qui luy sera necessaire, pour le recouvrement de ce qui luy appartient de la succession des Electeurs Palatins ses Pere & Frere.
Je m'assûre que tous les Princes & Etats de la Chrétienté, qui considereront sans passion la conduite que le Pape a tenuë envers moy depuis son élevation au Pontificat, & qui connoîtront d'ailleurs les [Page] soins & les impressemens que j'ay toûjours eu à rechercher son amitié, tout ce que j'ay fait pour le bien & l'avantage de nostre Religion, mon attachement sincere & ma veneration pour le saint Siege, mon application à maintenir le repos de l'Europe, sans me prevaloir des conjonctures favorables & de la puissance que Dieu m'a mise en main, s'étonneront plûtost que j'aye souffert tant d'injures & de mauvais traitemens de la Cour de Rome, & que j'aye laissé en mesme temps agrandir l'Empereur contre toutes les regles d'une bonne Politique, que de la juste protection que je suis resolu de donner à des Princes & à un Chapitre, que le Pape & l'Empereur veulent dépoüiller de leurs possessions & de leurs droits, contre toute justice, & seulement à cause qu'ils les croyent reconnoissans des marques qu'ils ont toûjours recûës de mon estime & de mon affection. Je suis mesme persuadé que si le Pape fait de serieuses reflexions sur ce que je vous écris, il tombera d'accord en lui-meme, que ma patience ne pouvoit aller plus loin sans blesser ma reputation, & qu'il ne doit imputer qu'à sa partialité, & aux conseils que lui ont donné les Ennemis de ma Couronne, tous les malheurs que peut causer la nécessité où il me met de faire passer des troupes en Italie, & de maintenir les droits & les libertés du Chapitre de Cologne.
Mais parce que je n'ay pas lieu d'esperer que ce que je vous écris fasse changer de sentiment au Pape, je vous ordonne de voir aprés vostre audience chacun [Page] des Cardinaux, & de leur laisser copie de ma Lettre, afin qu'ils fassent aussi leurs reflexions sur les suites d'une affaire si importante, & à laquelle le sacré College a un si notable interest. Sur ce je prie Dieu qu'il vous ait, Mon Cousin, en sa sainte & digne garde.
THE French King's LETTER TO Monsieur the CARDINAL D'ESTREES, Written from VERSAILLES, Septemb. 6. 1688.
THE French King's LETTER, &c.
THough I always believ'd that the Prejudices of the Pope against my Crown, were rather the Effects of the Suggestions of my Enemies, than of his own Inclination, and of his natural Love to the House of Austria; nevertheless he has at length given me such evident Proofs of his Partiality for It, and of his strong aversion to reestablish a good correspondence with me, that there now remains no longer to me any hopes of inclining him to resume the sentiments of a common Father, and to concur with me in doing what he can and ought, for the establishing of the Peace of Europe. So that it appears plainly that the Conduct his Holiness at present makes use of, will soon produce an universal War through all Christendom. And as Prudence permits me not any longer to wait for Justice from him amidst all the Differences which may have an influence upon my Interests, I am content (that nothing [Page 8] may be left to reproach me) that you shall once more represent to him the just Reasons he has given me of considering him no longer otherwise than as a Prince engaged with my Enemies; and forasmuch as my Embassador cannot have any access to his presence, and whereas the Dignity of Cardinal obliges you to Rules, which consist not with the force of those Truths of which 'tis necessary he should be informed, you shall offer to him the reading of this Dispatch, and you shall leave with him the Original, which is to put him in mind, That since his Promotion to S. Peter's Chair, I have omitted nothing that could possibly persuade him of my filial respect for him, and of the sincere desire I have to contribute to the Glory of his Pontificate by all those Measures which a right understanding between us can establish for the propagation of our Religion.
That all those Orders with which your deceased Brother the Duke d' Estrees was charged, did only aim at that single end so beneficial to the universal good of Christendom.
That the same has been the sole Subject of your Embassage, and of your stay at his Holinesses Court.
That it was to this end that I permitted you to consent to such temperaments upon the Regale, which was infinitely more advantageous to the Churches of my Realm, than the ill-grounded Pretences of some Bishops could be, though I should have complyed with them.
That how great soever the Satisfaction may be which has been given me by the respectful Insinuations and Remonstrances you have made to his Holiness, and by all Prudence of your Conduct and your Negotiations; nevertheless the Prejudices of the Pope against my Crown have always rendred successless all the force of your Arguments.
That however, in order to reduce this affair to terms which might please his Holiness, I have not neglected to grant, (at the humble Request of the Clergy of my Realm, by my last Declaration of the 24. of January, 1682.) all those advantages which I was willing should belong to his said Holiness, in order to the resettling a good Correspondence between him and me.
That I had reason to believe, that this Manifestation of my Intentions ought to satisfie his Holiness, and at least to dispose him to entertain such sentiments for me as the Quality of a Common Father ought to inspire into him.
That in the mean while, far from finding in him that Paternal Affection, which ought to have facilitated the Methods of reducing into the Bosom of the Church all those my Subjects who had the ill fortune to be bred and educated in error, He continues obstinate with an inflexible stiffness to deny his Bulls to those whom I had nominated to the vacant Bishopricks in my Kingdom, and whom I knew to be most capable to labour successfully for the Instruction and Conversion of the Hereticks:
That he has grounded his refusal upon reasons which never before hindred any Pope from making use of such as the Kings my Predecessors, and my self have nominated by vertue of the Concordat. But as you have sufficiently given him and his Ministers to understand, all the Inconveniences of this denial, and that the Bishops of my Realm, who have acquired the greatest Reputation through all Christendom, have followed the same Maxims, which at this time make the Pretence of a pretended Incapacity among those which the Court where you are qualifies not to be of sound Doctrine, [Page 12] It is in vain to urge again all those Arguments that have been so often made use of upon this Subject, and which you have so plainly laid open, that they could leave no room for those feeble excuses and pretended scruples of Conscience, of which his Holiness and his Ministers have always served themselves, to colour the injustice of the delay he has put for many years upon the expediting of his Bulls for Prelates of signal merit.
That the Catholicks both antient and new are scandalized to see that whilst I employ all my Care, my Authority, and my Treasure, for the destruction and entire extirpation of Heresie, I am unable not only to procure from his Holiness such favours as may contribute to the accomplishment of this great Work; but on the contrary he makes it a point of Honour to take away from my Embassador the Franchises which his Predecessors have always peaceably enjoyed, and which were confirmed to them by the Treaty of Pisa.
That instead of making use to this effect of the softer methods of Negotiation and Accommodation practised in like cases between Princes who are Friends, and who are willing to observe the Rules of Decency, he has begun with a positive refusal of Audience to the Marquess Lavardin my Embassador, whose Instructions aim at nothing but to the establishment of a good understanding between his Holiness and my self; and in an affair merely Temporal he has served himself of Spiritual Arms to declare him notoriously Excommunicate, against the advice even of those who are most devoted to his Sentiments, and who have the greatest aversion to my Interests.
That all the endeavours that you and the Marquess of Lavardin have used to give him to understand, that Temperaments might be found capable of giving satisfaction both to him and me, have been without effect: For that he has rejected those Propositions with disdain, at the same time letting me know in the whole, that neither your Mediation, nor that of the Marquess of Lavardin can ever be acceptable to him.
That this is it which at last did oblige me, in order to remove all the obstacles which may lie in the way, to dispatch privately a person in whom I might confide, to whom I had given a Letter of Credence under my own hand for his Holiness.
That he is immediately addressed to Casoni, and afterward to Cardinal Cibo, to whom he has shewed my Letter, so that the Pope cannot be ignorant that I made choice of him to give him information of my most secret Intentions, without communicating any thing to you or to my Embassador: That all the diligence he could use pursuant hereunto, had no other effect than to procure a formal Exclusion with more indignity than if he had been Commissioned from the meanest Prince in Christendom. That the displeasure upon being put off without having executed my orders obliged him to discover himself to you and to the Marquess of Lavardin; but that all your Remonstrances either by writing to, or by discourse with his Holiness, upon the blame which he drew upon himself through all Christendom, by so injurious a denial to a person of Trust, authorized by a Letter under my own hand, with order not to discover himself but to his Holiness without the interposition of any Minister, have had the [Page 16] power to obtain nothing but a kind of Menace that he would speedily come to the highest extremities.
That in the mean while, I have not only not denied Audience to his Holiness his Nuncio, whensoever he has had any thing on his part to represent to me, but also to shew yet farther my Zeal and my Veneration for the Holy Sea, I was ready to give frequent private Audidiences in my Closet to Carlo Cavari the Neapolitan Priest, as soon as ever he gave me notice that he had a secret message from his Holiness, and that he had given him in charge to make propositions of very great importance, which might re-establish a perfect understanding between us, though in effect he had no other mark of the confidence the Pope put in him, but some Letters from Dom Livio his Nephew; and though I had sufficiently given him to understand, that if he would but let me see one word from his Holiness which would authorise him, I would hear him at any time when he should desire it. I leave it to the Pope to make a comparison of this way of Teatment with that which he has shewed to my Embassador, who is acknowledged for such by his Ministers and by his Holiness himself, upon the assurances which Cardinal Cibo was obliged to give him, and which you have confirmed to him.
I am well assured that there is not a declared Enemy to my Crown, who would refuse to give Audience to one who brings a Letter under my own hand; and I assure my self also, that there never yet was any Pope, nor ever will be one again, who will carry things to an extremity so little consistent with the character of a common Father.
But it may still be said, that his Holiness has made appear his personal hatred to my Crown, and his Partiality for the House of Austria, yet more manifestly, in what has passed with respect to the Postulation of the Cardinal of Furstemberg to the Coadjutorship, and after that to the Electorate of Cologne.
It can hardly be credited, that a Dean of a Chapter, who had so long had the Administration of athe most important Affairs with so great prudence and good conduct, that he has procured to himself the esteem of all the Brethren of the Chapter; who has been postulated to the Coadjutorship with the consent, as well of the deceased Elector, as of all the Canons, and who is moreover honoured with the Dignity of Cardinal, has not been able to obtain a Confirmation from that Pope who invested him with that Character.
His Holiness might by this means secure the Peace of all Europe, without giving any just subject of complaint to those who are most earnest against the promotion of the said Cardinal. He would not have any occasion to serve himself of those favours of which the Divine Providence has made him the Dispenser; it would alone suffice to grant him leave to lay down the Bishoprick of Strasbourg, and then he would have no need of the Breve of Eligibility nor of any favour or recommendation. In the mean time his Holiness is not content to deny him this Justice, but, as it may be said, he engaging himself blindly in all the Interests of the House of Austria, he has despoiled himself at once, of that rigour, which had hitherto given him so great an aversion for all particular kindnesses; and he has been so extraordinary profuse in favour of a young Prince, [Page 20] of the age but of seventeen years, that it needs only to read the Breve granted to him, to shew that it could not be dictated but by those who acknowledg no other Rule but such as agrees with their Passions and their Interests, and not by a Pope who has always made it a scruple of Conscience to grant the least favour at my request.
But in the mean time it is this Breve which has given force and motion to all the Intrigues, Cabals, Corruptions and Wrongs which the Count de Kaunitz has made use of to gain three or four Voices, and to disturb that Union of the Chapter, which did appear in the Postulation of the said Cardinal to the Coadjutorship; which nevertheless hindred not, but that the greatest and most considerable declared part in favour of the said Cardinal, and proclaimed him accordingly.
In fine, 'tis this Conduct of the Pope, and what I have written to you, which inclines the Affairs of Europe to a general War, which inspires the Prince of Orange with the boldness to do whatsoever may shew a Design form'd to go and attack the King of England in his own Realm, and to take for pretext of so hardy an Enterprize, the Defence of the Protestant Religion, or rather the extirpation of the Catholic, and the entire Overthrow of that Monarchy; which gives his Emissaries and the Writers of Holland the insolence to treat the Birth of the Prince of Wales as supposititious, to excite the Subjects of the King [Page 23]
of Great Britain to a Revolt, and to take advantage of the necessity I lie under, by the Pope's Partiality, and the Violences of the Court of Vienna against the Cardinal of Furstemberg, and the most considerable part of the Chapter of Cologne, to cause my Troops to advance for the affording them all the Succor and Protection they may stand in need of, for the maintenance of their Rights and Liberties.
His Holiness may likewise be well assured, that whatsoever respect I have, and always shall have for the Holy Sea, I cannot now forbear any longer to distinguish his Quality of Head of the Church from that of Temporal Prince, who openly espouses the Interests of the Enemies of my Crown; that the obligation he imposes on me does not permit me any longer to expect on his part any justice in relation to the Differences that concern me: That I cannot any longer look upon him as a Mediator of the Contests which the Succession to the Palatinate has raised between my Sister in law and the House of Newbourg: That I well know how to do that Princess the Justice which is due to her, against the violent Usurpations of the Elector Palatin, by the means which God has put into my hands: That besides I do not pretend to leave any longer the Duke of Parma my Ally, deprived of his States of Castro and Ronciglione, wherein he ought to be reestablished, by execution of the first Article of the Treaty of Pisa, whereof I am Guarantee. Also I will, that not to leave his Holiness any opportunity of making any doubt of the Resolution [Page 24] he has forced me to take, you would demand of him in my name, that he immediately restores the Duke of Parma to the Possession of his States of Castro and Ronciglione, as it is agreed by the said first Articles, letting him know, that upon the least delay he shall make herein, I will cause my Troops to enter Italy, and to remain there till this Prince my Ally shall be restored to the perfect enjoyment of his said Dominions; and that I shall at the same time take possession of the City of Avignon, either to restore it to his Holiness after the entire execution of the Treaty of Pisa, or to detain it, and give the said Duke of Parma the value for which it was engaged, deducting the Interests and Damages he may suffer by being any longer deprived of the enjoyment of his said States.
That I shall continue in the mean time to give the Cardinal of Furstemberg, and the Chapter of Cologne, all the Protection they may stand in need of for the preserving their Rights, without refusing my Sister-in-law the Succors that shall be necessary for her, for the recovery of what belongs to her of the Succession of the Electors Palatin both Father and Brother.
I am very confident that all the Princes and States of Christendom, who shall consider without Passion the Conduct which the Pope has used towards me since his Promotion to the Pontificate, and besides shall take notice of the care and earnestness I have always had to [Page 27] gain his good will, all that I have done for the good and advantage of our Religion, my sincere affection and veneration for the Holy Sea, my earnest endeavours to preserve the Repose of Europe, without taking advantage of those favourable Conjunctures and the Power which God has put into my hands, will rather admire that I have endured so many Injuries and ill Treatments from the Court of Rome; and that I have at the same time permitted the Emperor to grow Great, contrary to all the Rules of good Politicks, than at the just Protection which I am resolved to give those Princes, and to a Chapter, which the Pope and Emperor would deprive of their Rights and Possessions, contrary to all Justice, and only because they believe them sensible of the marks they have always received of my esteem and affection. And I am verily persuaded, that if the Pope shall seriously reflect on what I write to you, he will be fully satisfied that my Patience could not last any longer, without injuring my Reputation, and that he ought only to impute to his Partiality, and to the Counsels given him by the Enemies to my Crown, all the Misfortunes that may be occasioned by the necessity he puts upon me to cause my Troops to enter Italy, and to maintain the Rights and Liberties of the Chapter of Cologne.
But because I have no great reason to expect that what I now write to you, should make the Pope change his Sentiments, I order you, after your Audience, to make a visit to every one of the Cardinals, and to leave with them a Copy of my Letter, that so they [Page 28] may make their Reflections upon the Consequences of so important an Affair, and in which the Sacred College has so great Interest.