Dialogues Familiers, François & Anglois.
Premier Dialogue.
BOn jour, Monsieur, comment vous porrez vous?
Comment va la santé?
Fort bien à vôtre service.
Pr
[...]t à vous rendre service.
Et vous, Monsieur, comment vous va?
Je me porte bien, pour vous servir.
Assez-bien. La, la.
Je vous suis obligé.
Je vous remercie.
Je me rejoüis de vous voir en bonne santé.
Comment se porte Monsieur vôtre frere?
Il se porte bien, Dieu mercy.
J'en suis bien aise.
[Page 166] Il sera bien aise de vous voir.
Je suis son Serviteur.
[...] se porte Mada
[...]e vôrte femme?
La voici qui vient.
[...], je suis vôtre serviteur tres-humble.
Monsieur, je suis vôtre servante.
Comment vou
[...] e
[...]es vous portée depuis hier?
[...], passablement bien.
J'ai é
[...]é un peu indisposée la
[...]uit p
[...]ssée.
Vrayment, j'en suis bien f
[...]ché.
Comment se porte Madame vôtre mere?
Elle se porte bien.
Elle est vôtre servante.
Elle sera bien aise de vous voir.
Je suis son tres-humble serviteur.
Je suis fâché, de ce que je n'ay pas le tems de la voir aujourd'huy.
Asseyez vous un peu.
Je ne saurois en verité.
Vous étes bien pressé.
Je n'étois venu que pour savoir comment vous vous portiez.
Adieu, Monsieur.
Je vous remercie de cette visite.
Bon soir, Madame.
Bon soir, Monsieur.
Second Dialogue.
JE vous prie.
Donnez-moy.
Baillez moy.
S'il vous plait.
Je vous rends grace.
Apportez moy.
Prétez moy.
Je vous remercie.
Allez chercher,
ou, allez querir.—
Tout à I'heure.
Mon cher, Monsieur, faites moy ce plaisir.
Ma chere Demoiselle, faites moy cette faveur.
Je vous en supplie.
Accordez moy cette grace.
Je vous en conjure.
Ma vie, ma chere ame.
Je le ferai avec plaisir.
Je suis tout à vous.
Vous étes trop obligeant.
Vous vous donnez trop de peine.
Je n'en trouve point à vous servir.
Je vous prie d'en user librement avec moy.
Sans compliment.
Sans cerémonie.
Je vous aime de tout mon coeur.
Et moy aussi.
Troisiéme Dialogue.
D'Où venez-vous?
Où allez vous?
Je viens—je vais—
Montez—Descendez▪—
Entrez—Sortez—
Avancez.
Approchez vous de moy.
Retirez vous.
Recul
[...]z vous un peu.
Venez ça, venez ici.
Je ne saurois.
Je ne veux pas.
Et bien laissez vous en.
Allez vous en.
De tout mon coeur.
Otez vous de devant moy.
Pourquoy? Parceque.
Je suis bien ici.
La porte est fermée
La porte est ouverte.
Ouvrez la porte.
Fer
[...]ez la porte.
Que faites vous?
Je ne fais rien.
Que dites vous?
Je ne dis rien.
Taisez vous.
Ne dites mo
[...].
Dem
[...]rez en repos.
Ne faires pas du bruit.
Quel
[...]amarre faites vous la?
Vous me rompez la têre.
Vous m'é
[...]ourdissez.
O! que vous étes incommode.
Qua
[...]riéme Dialogue.
Du Tems & de l'heure.
QUel tems fait il?
Fait il beau tems?
Fait il chaud?
Fait il froid?
Le soleil luit-il?
Il fait beau tems.
Il fait mauvais tems.
Il fait chaud.
Il fait grand froid.
Il fait un tems clair & serain.
Le soleil luit.
Pleut il?
Je ne le crois pas.
Il pleuvra aujourd'huy.
Il pleut à verse.
Il gréle d'une grande force.
Il neige a gros flocons.
Il géle.
Il dégele.
Il tonne.
Il fait des éclairs.
Il fait du vent.
Le vent est changé.
L'orage est passé.
Le ciel commence à s'éclaircir.
Les nuages le separent, & disparoissent peu à peu.
Il me semble qu'il fait un grand broüillard.
[Page 170] Voila un broüillard qui se leve.
Le broüillard est fort épais.
Mais le soleil commence à le dissiper.
J'apprehende que nous aurons de la pluye.
Il ne faut pas sortir par ce tems-là.
Quelle heure est-il?
Il est de bonne heure.
Il n'est pas tard.
Le soleil est il lévé?
Est il jour?
Le jour commence à poindre.
Il est grand jour.
Il est six heures.
Il est passé six heures.
Il est six heures & un quart.
Il est dix heures & demie.
Il est onze heures trois quarts.
Il s'en va midi.
Il est prés de midi.
Comment le savez vous?
L'horloge frape.
L'entendez vous fraper?
Est-il tems de déjeuner?
Deux heures sont sonnées.
Il est tems de diner.
Que ferons nous aprés diné.
Nous irons nous promener.
Cinquiéme Dialogue.
Entre une Gouvernante & une jeune Demoiselle.
ETes-vous encore au lit?
Dormez-vous?
Etes vous endormie?
Non, je ne fais que sommeiller.
Est-il déja tems de se lever?
Vrayment, en doutez vous?
Il est tantôt dix heures.
Levez vous promtement.
Hâtes vous,
ou, dépêchez vous.
Prenez garde, vous avez pensé tomber.
Approchez vous du feu.
Tenez vous chaudement.
Je suis enrhumée.
Je n'ay fait que tousser & cracher toute la nuit.
Mouchez vous.
Habillez vous.
Chaussez vous,
ou, metrez vos bas.
Chaussez vous,
ou, mettez vos souliers.
Lavez vos mains, vôtre bouche, & vôtre visage.
Neteyez vos dents.
Coifez vous.
Faites vous lacer.
Avez vous fait?
Pas encore.
[Page 172] Vous étes bien longue.
Dites vos prieres.
Parlez haut.
Continuez.
O
[...] est vôtre livre de prieres?
Apportez vôtre Bible.
Cherchez vôtre bible.
Lisez un chapitre.
Lisez doucement.
Epélez ce mot-là.
Vous lisez trop vîte.
Vous ne lisez pas bien.
Vous lisez trop lentement.
Vous n
[...]apprenez rien.
Vous n'étudiez pas.
Vous ne profitez pas.
Vous étes paressuse.
Que marmotez vous là?
Vous ne savez pas vôtre leçon?
Voilà vôtre leçon.
Pourquoy me parlez vous
[...]nglois?
Parlez toujours François.
Voulez vous déjuner?
Que voulez vous pour vôtre dejûné?
Voulez vous du pain & du beurre?
Hâtez vous de déjuner.
Prenez vôtre ouvrage.
Montrez moy vôtre ouvrage.
Cela n'est pas bien.
Refaites tout cela.
Vous faites des grimaces.
Avez vous une bonne aiguille?
Avez vous du fil?
[Page 173] A
[...]ez joüer un peu.
Revenez travailler quand vous aurez joüé.
Allez vous promener dans le jardin.
Ne vous échauffez pas.
Retournez bien-tôt.
Sixiéme Dialogue.
Entre une Dame & sa Femme de Chambre.
Pour se lever.
MA sonnette a-t'elle sonné?
Je crois qu'oüy.
W.—Qu'elle heure est-il?
Madame, il s'en va onze heures.
Est-il si tard que ça?
Donnez moy ma chemise.
Elle n'est pas chaude; je m'en vai la chauffer.
Y-a-t'il un bon feu dans mon cabinet?
Oüy, Madame.
Redonnez moy mes brassieres.
Où est ma Robe de chambre?
La voici.
[Page 174] Donnez moy mes pantoufles (ou mes mules,) mes bas, & mes jartieres.
Je ne saurois trouver les jartieres.
Que sont-elles devenües?
Je ne saurois vous dire.
Vous laissez tout en desordre.
Vous devriez mettre tout en ordre avant de vous coucher.
Etendez la Toiletre.
La glace de ce miroir est toute sale, frottez la un peu.
Donnez moy une chaise.
Mes peignes sont ils nets?
O
[...]y, Madame, ils le sont.
Peignez moy.
Doucement, comme vous y allez?
Vous m'avez écorché la tête.
Donnez moy ma coiffure.
Où est la Pelote?
Où est la boite à mouches?
Baillez moy une épingle.
La Coiffuse à t'elle apporté la palatine & les engageantes que je commandai avant hier?
Non, Madame.
Elle n'aura plus ma pratique.
Elle neglige trop ses chalands.
Donnez moy mon corps de jupe.
Lacez moy, fort serré.
Donnez moy ma jupe à franges d'argent, & ma robe jaune.
[Page 175] Où sont mes gans, mon manchon, & mon mouchoir?
Les voilà, Madame.
Mettez de l'eau de senteur à ce mouchoir, (ou, Parfumez ce mouchoir)
Emplissez cette bouteille d'eau de la Reine de Hongrie.
Où est ma montre?
La voilà.
Va t-elle?
Non, Madame, elle ne va pas.
Donnez la moy affinque je la monte.
Mais allez plûtôt voir qu'elle heure il est à la Pendule de la salle où l'on mange.
Madame, il est onze heures & demie.
Allez dire au cocher qu'il mette les chevaux au carrosse.
A la Caléche.
Madame le Carrosse est prêt, il est devant la porte.
Madame, voicy Messieurs vos fils qui viennent vous demander vôtre benediction.
Dieu benisse mon ch
[...]r fils.
Soyez sage,
[...] bien.
Mais où est
[...] fi
[...]le?
La voici.
Baisez moy ma chere poupone, ma chere fanfan, ma petite mignonne.
Septiéme Dialogue.
De manger & de boire.
J'Ay faim, j'ay grand faim.
Et moy j'ay soif.
Je meurs de faim, il me semble qu'il y a trois-jours que je n'ay rien mangé.
Pour moy je meurs de soif.
Je suis fort alteré.
Je mangerois bien un morceau de quelque chose.
Mangez donc, qui vous empéche?
Je boirois bien un verte de vin.
Beuvez donc, sans tant de façon.
J'ay bon appetit.
Je n'ay plus d'appetit.
Je suis rassasié.
Je suis tout dégouté.
Je n'ay plus de soif.
Je suis desalteré.
Huitiéme Dialogue.
De la Promenade.
ALlons nous promener.
Allons prendre l'air.
Voulez-vous venir avec moy?
Je le veux bien.
Voulez-vous aller faire un tour?
J'y consens.
J'en suis d'accord.
Où irons nous?
Allons au Parc.
Allons dans les Prairiee.
Irons nous en carosse?
Ou à pié?
Comme il vous plaira.
Comme vous voudrez.
Allons y à pié.
C'est bon pour la santé.
Vous avez raison.
Courage, Marchons.
Par ou allez-vous?
Par ici. Par là.
A main droite.
A main gauche.
Reposons nous un peu.
Ce n'est pas la peine.
Etes vous las.
Je suis fort fatigué.
Vous êtes un mauvais marheur.
Retournons nous en▪
Il se fait card.
[Page 178] Le soleil se couche.
N'allez pas si vi
[...]e.
Attendez moy.
Je ne saurois vous tenir pié.
Allons, allons vous vous delasserez en soupant.
Neufiéme Dialogue.
Pou faire une visite le matin.
OU est ton Maître.
Dort-il encore?
Non, Monsieur, il est éveillé.
Est-il levé?
Se leve t'il? est il debout?
Non, Monsieur, il est encore au lit.
Quoy! vous étes encore au lit?
Je me couchay hier si tard, que je n'ay pû me lever de bonne heure.
Qui fites vous done aprés soupé?
Aussi-tot que vous fûtes sorri on parla de joüer.
Joüâtes vous?
Oüy, Mon
[...]ieur, je
[...]o
[...]ay.
A quel jeu?
Nous joüames au piquet Mr. le Chevalier—& moy.
Et les autres.
Les uns joüerent à l'Ombre.
[Page 179] Les autres à la Bassette.
Et les autres aux Echez.
Qui à gagné? Qui a perdu?
Madame la Duchesse de M—gagna vingt guinées.
Le Comte de
F. en perdit quinze.
Le Chevalier T. me gagna dix écus.
A ce que je vois la perte, ni le gain n'ont pas été considerables.
Nous ne joüons jamais que pour le divertissement.
Mais il me semble que le jeu est un divertissement bien dangereux.
Sur tout quand on joüe gros jeu.
Est-ce que vous ne joüez jamais?
Vous m'excuserez, mais quand je joüe, je ne joüe pas gros jeu.
Nous joüons petit jeu & nous nous piquons de joüer franc.
Mais à propos jusques à quelle heure joü
[...]tes vous?
Jusques à minuit.
A quelle heure vous étes vous couché?
A une heure aprés minuit.
Je ne m'étonne pas si vous vous levez si tard.
Quelle heure est il bien?
Quelle heure croyez vous qu'il est?
[Page 180] Je crois qu'il n'est pas encore huit heures.
Comment huit heures, il est dix heures sonnées.
Il faut donc que je me leve au plus vite.
Dixiéme Dialogue.
Le Gentilhomme & le valet de chambre.
Pour s'habiller.
Qui est-là?
Que vous plait-il, Monsieur?
Allons vîte, faites du feu, habillez moy.
Il y a du feu, Monsieur.
Donnez moy ma chemise.
La voilà, Monsieur.
Elle n'est pas chaude.
Elle est encore toute froide.
Si vous souhaitez je la chaufferai.
Non, non; où est ma robe de chambre?
Où sont mes pantouffles.
Apportez moy mes bas de soye.
Ils sont troüez.
Ne sauriez vous y faire un point?
Donnez moy donc une paire de bas d'Estame.
[Page 181] Peignez moy.
Prenez un autre peigne.
Peignez ma Perruque.
Mettez y de l'essence.
Donnez moy mon mouchoir.
En voila un blanc.
Donnez moy celui qui est dans la poche de mon just-aucorps.
Je l'ai donné à la blanchisseuse, il étoit sale.
Vous avez bien fait.
A-t-elle apporté mon linge.
Oüy, Monsieur, il n'y manque rien.
Donnez moy ma culotte.
Quel habit mettez vous aujourd' huy.
Celuy que j'avois hier.
Quoy, Monsieur, ne vous souvient il pas que c'est aujourd' huy, la Naissance du Duc de
Glocester, & que le Tailleur doit apporter bientôt vôtre habit neuf.
J'ai tort
[...]
Vous avez raison.
Vous avez bien fait de m'en faire souvenir.
Mais on heurte, voyez qui
[...]'est?
Qui est-ce?
C'est le Tailleur,
Faites le monter.
Faites le entrer.
Dialogue Douziéme.
Le Gentilhomme & le Tailleur.
APortez vous mon habit?
Oüy, Monsieur, le voicy.
Je vous attendois; essayez le moy.
Vous plait-il d'essayer le justau-corps.
Voyons s'il est bien fait.
J'espere que vous en serez content.
Il me semble bien long.
On les porte longs à present.
On ne les porte plus si courts qu'on faisoit auparavant.
Boutonnez moy.
Il me serre trop.
Pour étre bien fait, il faut qu'il soit juste.
Les manches ne sont elles pas trop larges?
Non, Monsieur, elles vont fort bien.
La culotte est bien étroite.
C'est la mode.
On les porte fort étroite.
Les rouleaux ne sont pas assez gros.
Je vous demande pardon.
C'est habit vous sied fort bien.
[Page 183] Mais les bas ne l'assortissent pas.
N'importe, on n'y regarde pas de si prés.
Que dites vous de mon chapeau?
C'est un fort beau castor.
Vous vous trompez ce n'est qu'un demy castor.
Quelle lesse y mettrez vous?
Un galon d'or avec une bou
[...]le de Diamans.
Ne m'avez-vous pas acheté un neud de cravate?
Pardonnez moy, le voicy.
Combien coute la verge de ce ruban?
On ne le vend pas à la verge, on le vend a l'aune.
Combien?
Un chelin & six sols.
Ce n'est pas trop. Ce n'est pas cher.
C'est bon marché.
Avez vous fait vos parties?
Je n'ay pas eule tems.
Apportez les demain, je vous payerai.
Dialogue Treiziéme.
Pour parler au Cordonnier.
LE Cordonnier est il venu?
Non, Monsieur, il n'est pas venu.
[Page 184] Courez don
[...] chez luy, & lui dites de m'apporter mes souliers.
Monsieur, le voicy, je l'ay trouvé en chemin.
Sont ce mes souliers?
Oüy, Monsieur.
Chaussez les moy, mettez les moy.
Ils me pressent un peu.
Ils s'élargiront assez en les portant.
Mais Ils ne laisseront pas de me blesser cependant.
Mes cors en souffriront.
Mes piés sont à la torture.
Faites m'en d'autres.
Vous étes difficile.
Vous plait-il d'en essayer une autre paire que j'ai apporté par hazard.
Je le veux bien.
Je croy qu'ils vous seront propres.
J'ay mon pié plus à mon aise.
Que valent ces souliers?
Cinq Chelins.
C'est trop.
C'est un prix fait.
C'est un soulier, bien fait, & bien piquê.
Faites m'en une autre paire de semblables.
Prenez ma mesure.
Voila vôtre argent.
Quatorziéme Dialogue.
Pour Déjuner.
AVez-vous apporté quelque chose pour déjûner?
Oùy, Monsieur, voila des saucisses & des petits pâtez.
Voulez vous que j'apporte le jambon.
Oüy, apportez le, nous en couperons une tranche.
Mettez une serviette sur cette table, & donnez nous des assietes, des couteaux & des fourchettes.
Rincez les vertes.
Donnez un siége à Monsieur.
Asseyez vous, Monsieur, mettez vous proche du feu.
Je n'ay point froid, je serai fort bien icy.
Voyons si le vin sera bon.
Debouchez cette bouteille.
Goutez ce vin, je vous en prie.
Comment le trouvez vous?
Qu'en dites vous?
Il n'est pas mauvais, il est bon.
Otez ce plat.
Mangez des saucisses.
Voila une orange.
Etreignez la sur vos sau
[...]isses.
Donnez moy à boire.
Monsieur, je salüe vôtre santé.
A vôtre santé, Monsieur.
[Page 186] Je vous remercie, Monsieur.
Donnez à boire à Monsieur.
Je viens de boire.
Les petits pâtez étoient fort bons.
Ils étoient tant soit peu trop euits.
Vous ne mangez pas.
J'ay tant mangé, que je ne pourrai pas diner.
Vous vous moquez vous n'avez rien mangé.
Rendons graces.
Quinziéme Dialogue.
Pour parler François.
PArlez vous François?
Etes vous bien savant dans la langue Françoise?
Pas trop, je ne Sai quasi rien.
On dit pourtant que vons parlez sort bien.
Je voudrois bien qu'il fût vray.
Je sau
[...]ois ce que je ne sai pas.
Il sera vrai si vous voulez, & je vous enseignerai l'a maniére d'apprendre bien tôt le Fransçois.
Vous me ferez un tres grand plaisir.
La Methode la plus facile pour apprendre le François est de le parler souvent.
Mais pour parler, il faut savoir quelque chose.
[Page 187] Vous en savez deja assez.
Je ne sai que quatre ou cinq mots que j'ay appris par coeur.
Cela suffit pout commencer à parler.
Si cela étoit, je Deviendr
[...]is savant en peu de tems.
N'entendez vous point ce que je vous dis?
Je l'entens, & je le comprens fort bien.
Mais je n'ay pas la facilité de parler.
J'ay de la peine à parler.
La facilité de parler viendra avec le tems.
Je suis trop impatient.
Dites moy un peu, comment appellez vous cela?
Je croy qu'on l'appelle.
Fort bien, & ceci?
Prononce je bien?
Assez bien. Passablement.
Il ne vous manque qu'un peu d'exercice.
Combien y-a-til que vous apprenez?
Il n'y à pas plus de huit jours.
Il n'y à pas encore un mois.
Comment s'appelle vôtre Maitre de langues?
Il s'appelle Monsieur—
Combien de fois vous vientil donner Leçon.
Il vient trois fois la Semaine.
Combien lui donnez-vous par mois.
Je lui donne—tant.
[Page 188] Vient il trois jours de suite?
Non, il vient de deux jours l'un.
Savoir, le Lundi, le Mardi, & le Vendredi.
Le matin, ou l'aprezmidi?
Le matin.
Où demeure-t-il?
Dans la rüe de Grafton.
Chez qui?
Il loge chez un Tailleur à l'enseigne de la Boule bleüe.
Ne vous dit il pas qu'il faut toûjours parler François?
Oüy, Monsieur, il me le dit souvent.
Pourquoy donc ne parlez vous pas?
Avec qui voulez vous que je parle?
A
[...]ec ceux qui vous parleron
[...].
Je voudrois parler, mais je n'ose.
Croyez moy, soyez hardi, & parlez sans prendre garde si vous dites bien ou mal.
Si je parle de cette maniere la, tout le monde se moquera de moy.
Ne savez vous pas que pour apprendre à parler bien, on commence à parler mal?
Je suivrai donc vôtre avis.
Seiziéme Dialogue.
Des Nouvelles.
QUE dit on de nouveau?
Savez vous rien de nouveau?
Je n'ay rien appris de nouveau.
De quoy parle t-on en ville?
On ne par
[...]e de rien.
Avez vous rien oüy dire de la guerre?
Je n'en ay pas entendu parler.
On parle pourtant d'un Siége.
On le disoit; mais ce bruit s'est trouvé faux.
Au contraire on parle d'une battaille.
Je le sai de bonne part.
Croyez vous que nous aurons la Paix?
Je crois qu'oüy.
Pour moy, je crois que non.
Sur quoy vous fondez vous?
Parce que je vois que les esprits de l'un & de l'autre parti n'y sont gueres portez.
Cependant on ne sauroit nier que la paix ue fût fort advantageuse pour le Commerce.
Que dit on à la cour?
[Page 190] On parle d'un voyage.
Quand croit on que le Roy partira?
On ne le sait pas. On ne le dit pas.
Où dit on qu'il ira?
Les un disent en
Flandres, les autres sur la Flotte.
Et la Gazette que dit-elle?
Je ne l'ay pas leüe▪
Et pour vous parler franchement, on tient les desseins de la cour si secrets, que je crois que les nouvellistes n'en savent rien.
Les chefs même, que le Ro
[...] choisit pour executer ses desseins, ignorent à quoy les preparatifs qu'on fait à la Tour & dans les ports sont destinez.
Aprés cela p
[...]ut on parler de nos affaires d'un ton affirmatif?
Les personnes de bon sens ne parlent jamais de ces matieres là qù'avec beaucoup de retenüe.
Pour moy, je ne saurois excuser l'imprudence de certaines gens qui parlent du Gouvernement sans le conno
[...] tre.
Ils font la paix, & la guerre selon leur Caprice, ou leur interêt, & se mélent de reglet l'Etat dans le tems qu'ils laissent leurs familles daus un desordre qui les rüine.
Parlons des nouvelles particulieres.
[Page 119] Est il vray, ce qu'on dit de Monsieur?
Qu'en dit on?
On dit qu'il est blessé à mort.
J'en serois faché e'est un honnête homme.
Qui l'a blessé?
Deux Fripons.
Deux coquins qui l'ont attaqué.
Sait on pourquoy?
Le br
[...]it court que c'est pour avoir mal parlé d'eux, & donné un soufflét à un deux.
Je ne le crois pas.
Ni moy non plus.
Quoy qu'il en soit, on le saura bientôt.
Dixseptiéme Dialogue.
Pour s'informer de quelqu'un.
QUI est ce Gentilhomme qui vous parloit tantôt?
C'est un Anglois.
Je le croyois Allemand.
Il parle fort bien François.
Quoy qu'il soit Anglois, il parle si bien François, Itali
[...]n, Allemand, & Espagnol, que
[Page 192] parmi les François, on le croit François.
Il parle Italien, comme les Italiens memes.
Il passe pour Allemand parmi les Allemands, & pour Espagnol parmi les Espagnols.
Il est difficile de posseder tant de langues differentes.
Il a été long tems dans ces païs là.
Y-a-t'il long tems que vous le connoissez?
Il-y a environ deux ans que je le connois.
Je fis connoissance avec lui à Paris.
Il a bon air, il est bien tourné.
Il a bonne mine.
Il est de belle taille.
Il n'est ni trop grand ni trop petit.
Il est bien fait, & sa taille est degagée.
Il a le port noble.
Il n'a rien de dégoutant dans ses manieres.
Il est civil, affable et complaisant avec tout le monde.
Il a beaucoup d'esprit, & est fort enjoüé en Conversation.
Il monte bien à cheval, il est adroit à faire des armes, & il dance proprement, ou de bonne grace.
[Page 193] Il joüe du luth, de la guiterre & de plusieurs autres instrumens.
Et ce qui le rend encore plus recommendable c'est qu'il a trouvé le moyen de se faire aimer du Prince, de qui il reçoit souvent des bienfaits.
Et qui sans doute, ne manquera pas de l'avancer.
Je serois bien aise de faire connoissance avec lui.
Je vous en donnerai la connoissance.
Savez vous où il demeure?
Il demeure j
[...]-y pres.
Quand voulez vous que nous. L'allions salüer ensemble.
Quand il vous plaira, car c'est mon ami intime.
Ce sera quand vous en aurez le tems.
A vôtre commodit
[...].
A vôtre loisir.
Dix huitiéme Dialogue.
Entre un Précepteur & deux jeunes Gentilhommes
MEssieurs je vous souhaite le bonjour.
Monsieur je vous le souhaite.
Il-a-t-il long tems que vous étes levez.
[Page 194] Il y a environ une heure.
Avez vous bien dormi la nuit passée.
Avez vous bien reposé?
Mon petit frere a fort bien dormi.
Pour moy j'ai passé une partie de la nuit à dormir, l'autre à sommeiller & l'autre à veiller,
Avec vous dejeuné?
Oüy Mousieur.
Avec vous demandé la benediction à vôtre Papa, à vôtre Mama & à vôtre Grand-Mama.
Papa est sorti avant que nous nous levassions.
Mama n'est pas éveillée.
Mais nous avons été à Grand-Mama.
Apportez vos livres.
Quels livres faut il que j'apporte?
Quel jour de la semaine est-ce?
C'est aujourd'huy Mardi.
Apportez donc la Grammaire Latine, & les Phrases familieres.
Et pour mon frere?
L'histoire de la Bible, & la Grammaire Françoise.
Declinez un Nom, conjuguez un Verbe.
Et vous Monsieur P— apprenez cette leçon par coeur.
[Page 195] Monsieur
B—songez à ce que vous faites.
Je vous reprens vingt fois d'une chose, & vous ne vous corrigez jamais.
Vous étes toujours distrait.
Vous n'étes pas capable de faire ces beveües fi vous y preniez tant soit peu garde.
Vous ne profitez pas.
Monsieur
P—vous n'étudiez pas.
Vous ne faites que joüer.
Vous ne faites que badiner.
Dites vôtre leçon.
Vous hesitez à chaque mot.
Monsieur
B—expliquez en François dix phrases latines.
Faites-en les parties.
Ecrivez les proprement dans vôtre cayer, avec la traduction Françoise à côté.
Et apprenez eusuite tout cela par coeur.
Je vous donne une petite tâche affin que vous l'appreniez plûtôt & que vous la reténiez plus long tems.
Savez vous déja vôtre leçon?
Oüy, Monsieur, je la say.
Et bien voyons. Recitez la.
Parlez haut, qu'on vous entende.
Vous parlez trop bas.
Demeurez en repos; vos mains sont toujours en action.
[Page 196] Brave Monsieur, B— voila qui est bien:
Je me loüe fort de vous.
Si vous étiez toujours aussi sage & aussi diligent, je ne serois jamais chagrin ni de mauvaise humeur.
Pour Monsieur,
P— il est si éveillé qu'sl ne peut s'empecher, de folâtrer, de faire du bruit, & de causer pour nous interrompre.
Puis que nous avons achevé nos exercices allons nous promener.
Appellez,
G—pour vous habiller.
Dix neufiéme Dialogue.
Entre les mêmes pour se Promener dans le Parc.
ALlons au Parc.
Irons nous à pié, bu en carosse?
Nous pouvonsy aller à pié.
les Rües ne sont pas sales,
Il n'y a point de boüe
Donnez moy, la main,
Vous avez pensé tomber.
Vous bronchez à chaque pas.
Monsieur, par où entrerons nous dans le Parc.
[Page 197] Par l'hotel (ou, par le Palais) de St. Jaques.
Et bien, Monsieur, comment trouvez vous le Parc.
Quoy que je m'y promene tous les jours je ne cesse d'en admirerles allées a perte do vûë.
Remarquez vous avec qu'elle propreté le Mail est tenu?
Que fait on de ces monceaux de coquilles.
On les répand dans le Mail & apres cela on les écrase avec le Cylindre, (ou, avec le rouleau.)
Faisons le tonr de Parc.
Voyez vous, Monsieur, avec qu'elle force l'eau entre dans ce canal?
Oüy, Monsieur, d'ou vient cela?
C'est qu'il a le flux & reflux;
Mais par où entre la Marée?
Par dessous terre.
La marée monte.
La marée descend.
Que represente cette belle statüe de bronze?
Un homme qui se bat a coups de poing.
Approchons nous du Cadran pour y regler nos montres.
Allons voir maintenent la voliere.
Quelle sorte d'oiseaux y a t-il?
Il en a de plusieurs sortes.
[Page 198] Si vous avez quelque chose de bon a manger vous n'avez qu'à le jetter dans l'eau & vous verrez comment les Canards & les Oyes voleront vers nous.
C'est un joli divertisement.
Il y plaisir de voir avec qu'elle avidité ils tâchent de
[...]'arracher le Manger le
[...] uns des autres.
Monsieur
B—pour joindre l'utile, à l'agreable ditesmoy une Fable d'
Esope en Vers
François.
Quelle Fable, Monsieur?
Celle de la Cour du Lion.
Dites moy maintenant l'Histoire de l'Huïtre, & des Plaideurs.
Et vous, Monsieur
P. dites moy la Fable du Corbeau & du Renard.
Voilà qui est bien.
Voici un Monsieur de ma connoissance qui vient à nous.
Je crois qu'il a envie de nous accoster, ou, de nous aborder.
Ne manquez pas de le salüer en même tems que moy.
Vingtiéme Dialogue.
Pour aborder quelqu'un.
OH! l'heureuse rencontre.
Il y a long tems que je n'avois eu l'honneur de vous voir.
J'ay bien de la joye de vous voir en bonne santé.
Où avez vous été perdu pendant si long tems.
J'ay été à la Campagne, (ou aux champs.)
Depuis quand est l'arrivóe?
Il n'y a que deux jours.
Sont-ce là les deux jeunes Messieurs, que vous élevez.
Oüy, Monsieur.
Ils sont tous deux fort bien faits.
Quel âge a l'ainé?
Il n'a que huit ans & demi.
Il est fort grand pour cet âge là.
Il est fort bien fait.
Et il a le Port, l'Air & les Manieres d'un Homme de vingt ans.
Parle t'il bien
François?
Il se démele assez bien d'une Conversation familiere.
Prenez la peine de l'examiner vous même.—
[Page 200] Je vous assure que j'en suis surpris. Il a l'accent bon: Il parle fort bien.
Vous pouvez remarquer qu'il fait quelques fautes, & qu'il ne sait pas certains mots.
Cela vient en partie de ce que ne parlant qu'avec moy il ne peut pas apprendre la diversité d'Expressions qui se presentente en parlant à diverses Personnes.
Et outre cela, la plûpart des mots qu'il ne sait pas en François sont ceux dont il ignore même la Signification en Anglois.
Mais d'abord qu'il Commencera à fréquenter les compagnies il aquerra bien tôt la facilité de s'exprimer.
Car je puis dire qu'il entend assez bien, les Histoires, les Comedies, & les Romans.
Avez vous commencé à lui montrer le Latin?
Oüy, Monsieur, il en a quelque teinture.
Et il sait de plus quelque peu de Geographie.
Il est fort avancé.
Il a fait des grands progrez.
Il ne sauroit manquer de devenir Savant sous un si bon Maître.
Je vous assure, sans le flatter, que son bon naturel, son esprit & sa docilité y contribüent plus que moy.
[Page 201] Et son petit cadet quel âge a t-il.
Il a six ans & trois mois.
ll est fait à peindre.
On voit en lui toutes les petites graces qu'on attribüe aux Anges & qui n'avoient été jusqu'a present que dans l'imagination des peintres.
Parle-t-il François aussi?
Oüy, Monsieur, & il le lit passablement. Mais il est plein de malice.
Cela sied fort bien a son âge.
Vous en retournez vous au logis?
Oüy, Monsieur.
Quand aurai je l'honneur de vous revoir.
Je me do
[...]nerai l'honneur de vous aller voir chez vous.
Vous serez fort bien venu.
Adieu, jusqu'au revoir.
Vingt & uniéme Dialogue▪
A Diner.
ESt-il tems de diner?
Je crois qu'oüy.
A t'on mis la nappe (ou le couvert?)
Pas encore.
[Page 202] Mettez des sieges à l'entour de la table.
Nous aurons compagnie au jourd'hui.
Il manque là deux couverts.
Garçon faites servir le diné.
Il n'est pas encore prét.
On a sonné la cloche.
On a servi.
Mettons nous a table.
Monsieur, prenez vôtre place.
Je ne souffrirai pas que vous vous asseyez au bas bout.
Vous vous assirez au haut bout, s'il vous plait.
En verité je n'en ferai rien.
Treve de complimens je vous prie.
Pour quoy faites vous tant de façons.
On vit sans façon entre amis.
Qui benit la table?
Aimez vous la soupe à la Françoise.
Oüy pour veu que le bouillon soit bien fait.
Voulez vous que je vous serve de ce bouilli.
Servez vous vous méme.
Monsieur vous ne mangez rien.
Il est vray que nous n'avons rien d'extraordinaite pour vous inciter à manger.
Vous voulez sans doute me railler de ce que je ne fais l'Eloge de ce Règal qu'en bien mangeant.
[Page 203] Vous avez la répartie prête, mais quoy qu'il en soit, jéspere, que le second reparera l'entrée.
Mais, Monsieur, nous n'avez pas encore beu.
Garçon, donnez à boire à Monsieur.
Madame. je salüe vos graces.
Monsieur. je vous remercie.
Je suis vôtre servante.
Comment trouvez vous cette Biere?
Je la trouve assez bonne.
Que je la goûte.
Pour moy, je la trouve trop amere:
J'en ferai des reproches au Brasseur.
Allons, Monsieur, mangez de ce que vous trouverez le plus à vôtre goût.
Que dites vous de cette langue de boeuf.
De cet hachis? de cette fricassée? voulez vous que je vous serve de ce chapon de ces poulets, de ces beccasses ou de ces perdrix?
Tout ce qu'il vous plairra?
Qu'aimez vous mieux l'aile ou la cuisse?
Ce m'est tout un.
Mangez quelque rave pour vous aiguiser l'appetit.
Je n'ay déja que trop mangé.
Donnez moy un verre de vin.
[Page 204] Monsieur, je salüe vôtre santé.
Allons, Monsieur, je vous porte la santé du jeune Prince.
Je vous ferai raison de tout mon coeur.
Voila d'excellent vin.
Comment trouvez vous ce paté de pigeonneaux?
Extrémement bon; fort bien assaisonné.
Quoy! des entremets aprés un second si magnifique?
Vous nous faites un Festin de Roy, au lieu de nous donner un repas d'amy?
Le dessert repond à tout le reste.
Vous avez ramassé les fruits les plus exquis que la saison nous fournisse.
Cette paticerie est fort bien faite.
Monsieur, vous me faites rougir de prevenir par vos loüanges les excuses que je vous dois pour vous avoir fait si méchante chere.
Mais je croy que tout le monde a fait.
Desservez.
Rendons graces.
Vingt & Deuxiéme Dialogue.
Pour joüer aux Echez.
A Quoy▪ passerons nous l'aprésmi di!
Joüons une partie aux Echez.
Je le veux bien.
Mais vous étés plus fort que moy.
Point du tont.
Vous m'avez toujours gagné.
Je ne joüerai plus contre vous à moins que vous ne me donniez quelque avantage.
Vraiment je ne saurois; voyez si vous voulez joüer du pair?
Que joüerons nous?
Je ne joüe jamais que fort petit jeu.
Joüons demi-écu la partie.
Mais joüez franc: Joüez beau jeu.
Je ne triche jamais.
Je prens ce
Pion.
J'en suis bien aise car je m'en vai prendre ce
Fou, & vous
donner Echec.
Vous ne gagnerez rien à cette affaire, voila une
Tour que j'emporte avec mon
Chevalier.
[Page 206] Mais vous, comment, sauverez vous vôtre
Dame?
En vous donnant
Echec-& mat avec mon Fou & ma Tour.
J'ay perdu le partie je ne saurois remüer mon Roy.
Vous me devez donc trente sols.
J'en conviens.
XXIII. Dialogue.
Pour aller à la Comedie.
ON joüe aujoud'hy une piece nouvelle voulez vous que nous l'allions voir?
De tout mon coeur.
Est-ce une Comedie, ou une Tragedie.
C'est un Comedie.
Comment s'appelle t'elle?
Le vieux Garçon.
Est-ce la premiere fois qu'on la joüe?
Non, Monsieur, c'est la trois éme fois: C'est le jour du Poëte.
Je m'en vai donner ordre au cocher d'apprêter le Carosse & nous y irons tout aussi tot.
Irons nous dans une loge?
[Page 207] Je ferai ce qu'il vous plaira mais il me semble qu'il est mieux d'aller au Parterre.
Pourquoy?
Parce que nous pourons nous a muser à causer avec quelqu'un avant qu'on leve la oile.
Que dites vous de cette symphonie?
Je la trouve fort belle.
Ne remarquez vous pas cet haut-bois qui fait un si bel effet parmi les violons & les clavessins?
Les loges sont déja pleines.
Et comme vous voyez nous sommes fort serrez dans le Parterr
[...].
Je n'ay jamais veu la Comedie si pleine.
Il y a beancoup de beau monde.
J'aime autant que la Comedie la veüe de ces belles Dames qui font l'ornement des loges.
Elles sont fort bien mises (on ajustées)
Elles joignent les beautez & les agrémens du corps, à la richesse des ajustemens, & à l'eclat de leurs pierreries.
Remarquez vous cette Dame qui est à côté de la Princesse?
Oüy, je la voy, elle est jolie, elle est bein faite.
Comment jolie? il faut dire que cet une beauté parfaite.
La connoissez vous?
[Page 208] Oüy je la connois.
Elle a la taille belle & degagée.
Avez vous pris garde à son tein.
C'est le plus beau tein du monde.
La Blancheur de son sein (ou de sa Gorge) & le Vermillon de son visage font tort aux lis, & aux Roses.
Elle a les dents blanches comme neige.
Je crois qu'elle a beaucoup d'esprit.
On peut bien voir la beauté, mais non pas l'esprit.
Si elle avoit autant d'esprit que de beauté on pourroit dire que c'est un abregé de toutes les perfections.
Mais on leve la toile, écoutons.
Voila la Comedie achevèe.
la toile est abatüe.
Rerournous nous en chez nous.
XXIV. Dialogue.
Pour faire un troc.
QUelle Epée avez vous la?
C'est une épée que je viens d'acheter chez le Fourbisieur?
La garde est elle d'acier, du de Cuivre d'oré?
Belle demande! Ne voyez vous pas qu'elle est de Vermell?
La poignée est fine sans doute
Voulez vous troquer vôtre épée?
Contre quoy?
Contre la mienne?
Je le veux bien, combien me voulez vous rendre?
Rien.
Donnez moy deux écus de retour.
Vrayment vous vous moquez de moy; est ce que mon épée ne vaut pas autant que la vôtre?
Non asseurément, il s'en fant beaucoup.
Vous m'en contez de belles.
C'est bien a moy qu'il en faut donner a garder?
Si vous voulez faire troc de Gentilhomme, avisez.
Que voulez vous dire par là?
Changer but a but.
Je m'en garderai bien.
Je n'ay garde de le faire.
[Page 210] Cherchez vos dupes aileurs.
Et bien laissez vous en
[...].
Je vous donnerai donc huit chelins de retour
Tope.
XXV. Dialogue
Entre une Dame, & sa Fille, Touchant les Exercices.
MA Fille, avec vous fair, tous vos Exercices aujourd huy.
Non Madame; mon Maîtte de dance n'est pas encore venu.
Vôtre Maître de Mufique est il parti?
Oüi Madame, il vient de sort
[...]r.
Quel air a
[...]ez vous chanté?
U
[...] Air du Nouvel
Opera
Quel
Opera voulez vous dire?
La Reine des-Fées.
Dites m'en les paroles.
Si l'Amour est doux, &c.
Cette chanson est, devenüe aussi, commune qu'un Vaudeville.
C'est le sort ordinaire des plus beaux Airs; qu'on chante aux deux Theatres.
ChanteZ devant moy
Quelle chanson, Madame?
[Page 211] Qu'heureux sont le Bergers, avec leurs Bergeres!
Tenez vous droite.
Haussez la Tête
Voila qui est bien.
Vous chantez assez bien.
Vous n'avez pas tout a fait. Oublié cet air mais Vous Frédonnez trop.
Vôtre Maître de langues. vint-il hier.
Oüy, Madame.
Dit-il que vous parlez bien François?
Il dit, que je parle auss
[...]bien qu'aucune de ses Ecolieres pour le tems que j'ay apris.
Il trouve donc que vous profitez?
Je ne sai si c'est pour me flater, ou pour m'encourager, mais il m'asseure que je fais d
[...]s grands progrez.
Il fait bien de ne vous rebuter pas.
Je souhaite que vous continüiez de même.
Ne vous rélachez pas.
Et sur tout, defaites vous de vos maniéres badines.
Avez vous travaillé a vôtre ouvrage?
A quel ouvrage.
A l'ouvrage à l'aiguille.
La Broderie.
A Fl
[...]urir vôtre peignoïr.
A quelle heure vôtr Maìtre de Dance vient il Aujourd'huy?
A quatre heures.
Quelles Dances vous montret'il?
[Page 212] Les Dances Françoies; comme la Courante, le Menüet,
&c.
Ne vous montre t'il pas des Branles de Province?
Pardonnez moy.
Montrez moy comment vous faites la Reverence.
Voila qui est bien.
Mais quand vous faites la Reverence n'envisagez pas les gens si fixement.
XXVI. Dialogue.
Pour Ecrire une Lettre.
N'Est-il pas aujourd'huy jour de Poste?
Je crois qu'oüy.
A qui écrivez vous?
A Mademoiselle de C.—
N'est elle pas en Ville?
Elle est aux Champs depuis deux jours.
Donnez moy, une füeille de papier do
[...]é, une plume & un peu d'encre.
Entrez dans mon Cabinet, vous trouverez sur la Table tout ce qu'il vous faudra.
Il n'y a point de Plumes.
En voilà dans l'Ecritoire.
Elles ne valent rien.
En voilà d'autres.
Ces Plumes ne sont pas taillées.
[Page 213] Oû est vôtre Canif?
Savez vous tailler les plumes?
Je les taille à ma maniere.
Celle-cy n'est pas mauvaise.
Pendant que j'acheveray cette Lettre, faites moy la grace de faire un Pacquet de ces Vers & de cet imprimé.
Qnel cachet, voulez vous que j'y mette.
Cachettez les avec mon chiffre, ou avec mes Armes.
Quelle eire y mettrai-je?
Mettez en de la rouge, ou de la noire, il n'importe.
N'y puis je pas mettre des oublies?
C'est tout un.
Avez vous mis la date.
Je crois qu'oüy, mais je n'ay pas signé.
Le quantiéme du mois avons nous?
Le Dixiéme, le Vingtiéme, &c.
Mettez y le dessus.
Ou est la poudre?
Vous n'avez ni poudre ni sable.
Il y en à dans le Poudrier.
Comment faites vous tenir vos Lettres?
Par la Poste.
Voila mon valet, qui les y po
[...]tera, si vous voulez les lui confier.
Portez les Lettres de Monsieur à la Poste, & n'oubliez pas de payer le Port.
Je n'ay point d'argent.
En voila. Allez vite, & revenez bien tôt.
XXVII. Dialogue.
Pour loüer un Logement.
MAdemoiselle vous avez ici un billet a vôtre porte qui marque que vous avez des Chambres a loü
[...]r.
Aussi ai
[...]je Monsieur. Vous plait il de les voir?
Combien vous en faut-il?
Il me faut une bonne Chambre avec un Cabinet pour moy; & un Galetas pour mon Valet.
Faut il que vôtre Chambre, soit garnie, ou non garnie?
Garnie.
Ayez la bonté d'attendre un moment dans le Parloir & j'irai querir les C
[...]efs.
Voulez vous prendre la peine
[...]e monter?
Nous vous suivons, Mademoiselle.
Voici une Chambre à loŭer au premier étage.
Je vous répons, que voila un tres bon lit.
Et vous voyez qu'il y
[...]a tout ce qui est necessaire dans une Chambre garnie, comme Table Tablette, Gueridons, Chaises, Miroir & Belle Tapisserie.
Maís oú est le Cabínet.
Le voici.
Ceci m'accommode assez bien.
[Page 125] La Chambre me revient fort; Combien en demandez vous par semaine?
Je ne loüe mes chambres que par mois, ou par quartier.
Et bien je la prendrai par mois, combien en voulez vous?
Je n'ai jam
[...]is eu, moins de fix écus par mois de cette Chambre.
C'est trop.
Sans tant Marchander je vous en donnerai quatre.
C'est trop peu: Vous ne savez pas combien je paye de rente pour cette maison.
Il ne m'importe pas de le savoir.
Mais en un mot comme en cent, voulez vous que nous partagions le different?
Je vous assure que
[...]j'y pers mais je le ferai à vôtre consideration.
Et pour le galetas de mon valet combien en voulez vous par mois.
Vous m'en donnerez deux écus.
Je vous en donnerai huit Chelins.
Ce n'est pas assez, cependant plutôt que de vous renvoyer, j'y consens.
Ce n'est pas la peine de Marchander pour fi peu de chose.
Mais à propos, ne puis je pas être en pension chez vous?
Vous m'excuserea.
[Page 216] Combien prenez vous de chaque pensionnaire par semaine.
Pour la Chambre & la pension, tout ensemble je prens douze chelins.
Et pour la pension seule?
Huit.
J'aime donc mieux vous donner douze chelins par semaine pour tout.
Faites comme il vous plaira.
Et bien je commencerai demain.
XXVIII. Dialogue.
Pour Appréter les Viandes.
Entre le Maître d'hotel & le Cuisinier.
MAître Cuisinier, milord aura compagnie à diner; il faut Montrer tout ce que vour savez faire.
Si je ne fais pas bonne chére ce ne fera pas ma faute; mais. Monsieur l'intendant, vous me rognez, si fort les ailes, avec les Cizeaux de votre économie. que—
Tout bellement—qu'est-ce qu'il vous faut acheter?
[Page 217] Combien de personnes y aura t'il à Table?
Je pense qu'ils seront sept.
Et bien, pour le Bouilli il faudra un gigot de Mouton & deux poules.
Pour les entrées une Fricassée de Poulets, Un jambon, Une Tourte de Pigeonnaux.
Pour le Rôti, ou pour le second.
Un Cochon de lait.
Quatre Poulardes.
Quatre Perdrix.
E
[...]uue douzaine d'Aloüettes
Pour ce qui est du desert la Femme de charge aura soin de cela.
Allez donc promptement chez le boucher, & chez le Poulalier Chercher tout ce qu'il vous faut.
Fournissez l'argent, & écrivez ce que vous aurez depensé je vous rembourcerai, au bout de la semaine.
Egorgez ce cochon de lait tout presentement; faites lui griller les piés! mettez le dans l'eau bouillante, & pendez le au croc.
Ecurez la marmite, remplissez la d'eau bien nette, & la mettez à la Cremiliere.
Plumez ces Poulardes, éventrez les, troussez les comme il saut, & lardez les proprement.
Egoussez ces pois & ces séves, & faites les boüillir pendant un quart d'heure.
[Page 218] donnez moy la broche▪
Montez le tourne Broche.
XXIX, Dialogue.
Pour Aeheter un Habit.
MOnsieur, je viens à vous de la parr de Monsieur B—
Pourquoy est ce qu'il vous envoye?
Il m'a dit, que vous aviez un habit à faite.
Mon ami, vous étes bien venu, je pretens que vous me fassiez un habit propre & à la mode.
Dequoy voulez vous l'avoir?
De quelque beau drap d'Angleterre.
De quelle couleur?
Je verrai.
Vous plait-il d'acheter le drap, ou bien que je le Fournisse?
Je m'en vai l'acheter tout de ce pas, venez avec moy.
Que souhaitez vous, Monsieur?
Que cherchez vous?
J'ay a faire d'un bon & beau drap.
Entrez, Monsieur, Vous verrez icy les plus beaux draps de Londres.
[Page 219] Montrez moy le meilleur que vous ayez.
En voila un tres beau comme on le porte a present.
Il est bon, mais la couleur ne m'agrée pas.
En voila une autre piece plus claire que l'autre.
J'aime bien cette couleur, mais le drap est trop mince, Il n'est pas assez fort.
Voyez cette piece icy vous n'en trouverez pas de si belle ailleurs, ni qui vous fasse un si bel usage.
Combien me vendrez vous l'Aune?
Sans vous surfaire d'un sol, il vaut vingt Chelins.
Je ne suis pas accoutumé à Marchander, dites moy le denier mot.
Je vous l'ay dit, Monsieur, elle vaut autant.
C'est trop cher; je vous en donnerai dix huit.
Il n'y a pas un sol à rabattre; & si vous considerez la bonté & la finesse du drap vous le trouverez à bon marché.
Allons, Allons coupez en deux Aunes.
Je vous jure foy d'honnête homme que je ne gague pas trente sols avec vons.
Montréz moy maintenant un Drap rayé pour la culotte.
En voicy un qui assortira vôtre just-au-Corps le mieux du Monde.
[Page 220] Combien le faites vous l'aune
Il
[...]'est jamais sorti de ma boutiqué à moins de vingt six Chelins.
Je vous en donnerai a raison de vingt quatre.
Combien vous en faut il?
Trois quatre d'aune.
Tenez, Monsieur, voila vôtre Argent, voyez si je me suis meconté.
Je ne voudrois pas vous faire tort d'un liard.
Monsieur, l'argent est bon & le conte y est.
Revenez vous en avec moy & venez prendre ma mesure.
Vous plait il que je fournisse le reste?
Cela s'en va sans dire.
Doublez le justaucorps de quelque bonne soye & la culotte d'une bonne toile de Cotton.
Vous serez satisfai
[...].
Achétez moy des bons bas de soye.
Les voulez vous saits à l'aiguille, ou au metier?
Je veux les avoir à l'aiguille.
Au reste, prenez un soin tont parriculier que mon habit soit bien fait.
Je vous promets qu'il le sera.
Mail il faut que je l'aye au plus tard daus deux jours.
Vous l'aurez sans manquer.
XXX. Dialogne.
Pour joüer au Piquet.
JOüons une partie au Piquet.
Combien voulez vous joüer?
Joüons un écu pour passer le tems.
Donnez nous un jeu de Cartes & des jettons.
Voyons qui fera?
C'est à vous a saire.
J'ay la main; J'ay le devant,
Mélez les Cartes, toutes les Têtes sont ensemble.
Elles sont assez mélées.
Coupez, Monsieur.
Avez vous vos Cartes.
Je crois qu'oúy,
Combien en prenez vous?
Je prens tout.
J'en laisle une.
J'ay un mauvais jeu.
A refaire.
Non pas pour cette fois.
Avez vous écarté.
Non, Monsieur, Mon jeu m'embarasse.
Vous devez avoir beau jeu, puis que je n'ay rien.
Contez vôtre point.
Cinqua
[...]te, soixante, &c.
Ils ne valent pas.
Ils sont bons.
[Page 222] Quinte Major, quinte de Roy, quinte de Dame. Quatrieme de valet. Tierce de dix.
Trois as, trois Rois.
J'en ay autant.
Quatorze de Dames.
Joüez.
Coe
[...]rs, Piques, Carreaux, Tréfles.
L'as, le Roy, la Dame, le Valet, le Dix, le Neuf, le huit, le Sept.
Uu Pic, un repic.
Je gagne les Cartes.
J'ay sept. mains, (ou sept Levés).
J'ay perdu.
Vous avez gagné.
Vous me devez un écu.
Vous me le deviez.
Nous sommes quittes.
Donnez moy ma revenche
XXXI. Dialogue.
Pour le Voyage.
COmbien de miles (ou de lieües) y-a-t-il d'icy à N?
Il y a huit liéues.
Nous ne pourrons pas y arriver aujourd'huy, il est trop tard.
[Page 223] Il n'est pas plus de midy, vous y arriverez encore de bonne heure.
Le chemin est-il beau?
Pas trop, il y a des bois & des rivieres à passer.
Y a-t-il de danger sur le chemin.
On n'en parle pas; c'est un grand chemin, où on trouve du Monde à tous momens.
Ne dit-on pas qu'il y a des Voleurs dans les Bois?
Il n'y a rien a craindre, ni de jour, ni de nuit.
Quel chemin faut il prendre?
Quand vous serez proche de la Montagne, vous prendrez à main droite.
Il ne faudra donc pas monter la montagne.
Non, Monsieur.
Le chemin est il difficile dans le Bois?
Vous ne pouvez pas vous égarer.
Quand vous serez hors du bois, souvenez vous de pren
[...]dre à gauche.
Je vous remercie, Monsieur.
Allons, Messieurs, allons montons â cheval.
Adieu, Monsieur, Adieu.
Je vous souhaite un heureux voyage.
Monsieur, si je ne me trompe v
[...]tre cheval est deferré.
Voulez vous bien m'attendre jusqu'a ce que je l'aye sait ferrer.
De tout mon coeur.
XXXII. Dialogue.
Du soupé, & du Logement.
POuvons nous loger icy?
Oŭy, Monsieur, nous avons de belles Chambres & des bons
[...]its.
Descendons, Messieurs.
Faites menor nos chevaux à l'ecurie.
Prenez les chevaux de ces Messieurs, ayez en soin.
Ca voyons, que nous donnerez vous a souper?
Voyez, Monsieur, ce qui vous agréera.
Donnez nous une fricassée de Poulets, une demy douzaine de Pig
[...]ouneaux, une Salade, six Cailles, & une douzaine d'aloüettes.
Ne voulez vous rien autre chose?
Non, c'est assez; mais donnez nous de bon Vin, & du dessert.
Laissez moy faire, je vous repons que vous serez contents.
Allons, Messieurs, allons voir nos Chambres.
Eclairez ces Messieurs à monter.
Faites nous souper au plus vîte.
[Page 225] Avant qve vous soyez debottez le soupé sera prêt
Ou sont nos laquais.
Ils sont montez là haut avec vos valises.
Avez vous apporté mes Pistolets?
Oüy, Monsieur, les voilà.
Debottex moy, & vous irez voir aprés si on à donnè du soin aux chevaux, vous les menerez à la riviére, & vous aurez soin qu'on leur donne l'avoine.
J'auray soin de tout, ne vous mettez point en peine.
Faites venir le soupé.
Messieurs, le
[...]oupé est prêt, on a servi.
Allons souper, Messieurs, affin que nous puissions nous aller coucher de bonne heure.
Asseyons nous, Messieurs, mettons nous a Table.
Il manque un Couvert.
Mangez de cette fricassée elle est fort bien assaisonnée.
Les Pigeonnaux ne sont pas cuits.
Donnez nous a boire.
A vôtre santé, Messieurs.
Le Vin est il bon?
Il n'est pas mauvais.
Beuvons donc.
Ces cailles sont sort tendres.
Vous ne mangez pas, Monsieur.
Je n'ay point d'appetit je suis las & fatigué.
Il faut prendre courage.
Je serai asseurément mieux au lit qu'a la Table.
[Page 226] Faites bassiner vôtre lit.
Achevez de souper, Messieurs; je m'en vai me reposer.
Vous sentez vous Mal?
Voulez vous quelque chose?
Je n'ay besoin d'autre chose que de repos.
Adieu, Messieurs, bon soir.
Je vous souhaite une bonne nuit, tàchez de vous bien porter.
Apportez le dessert, & allez dire a l'Hôte qu'il nous vienne parler.
Le voic
[...] qui apporte une bouteille de vin.
XXXII. Dialogue.
Pour conter avec l'hôte.
BOn soir, Messieurs étes vous contens du Soupé.
Nous sommes contens, mais il faut vous satis
[...]aire.
Contons Monsieur nôtre hôte combien avons nous depensé?
L'Ecot n'est pas grand.
Voyez ce qu'il vous faut, pour nous, pour nos valets, & pour nos chevaux.
Contez vous mêmes, Messieurs, & vous verrez qu'il y a sept écus.
[Page 227] Il me semble que vous demandez trop.
Au contraire, je fais bon marché.
Combien nous contez vous pour le vin?
Je vous le vends quinze sols la bouteille.
Apportez en une autre bouteille, & nous vous donnerons demain matin sept écus en déjûnant.
Quand il vous plaira.
Donnez ordre qu'on, nous donne des draps blancs.
Les draps que vous aurez sont blancs de lessive.
Je n'y manquerai pas.
Ditez au valet d'écurie qu'il pa
[...]se bien nos chevaux, qu'il les étrille comme il faut; & qu'il ayt soin qu il ne manquent point de foin.
Je le ferai. Adieu, Messieurs, Bon soir.
XXXIV. Dialogue.
Pour parler à un Malade.
QU'avez vous?
Je me porte mal.
Vous en avez la mine.
Vous n'avez pas bon visage
Vous avez mauvais visage.
Ah! Monsieur je me meurs, Je suis à demi
[...]mort.
[Page 228] Je languis.
Qu'est ce qui vous fait mal?
J'ai mal a la tête, le coeur me sait mal, & l'estomac.
Que je tà
[...]e: ôtre pous.
Vous avez la. fievre.
Je sens une pesauteur en tout mon Corps
Il faut vous faire saigner.
Je me
[...] saigner l'autre jour.
Il n'importe: Demain vous prendrez medecine.
Quel regime faut il que je tienne?
Prenez des oe
[...]fs frais, & des consumés.
Avez vous une garde?
Oüy, Monsieur.
Prenez courage, ne vous étonnez pas pour si peu de chose.
Ah! Monsieur, vous ne connoissez guere mon mal, je n'en puis plus.
J'ai déja un pié dans la fosse.
Vrayment, j'en suis bien faché, mais il fe peut faire que vous en releverez.
Je suis covnfisqué, je déchois a veü
[...] d'oeit.
Je de
[...]iens tousles j
[...]urs plus soible.
Je suis pulmonique, & il n'
[...] a plus de ressource.
Il me faut mourir, mon mal est t
[...]op invereré.
Vous faites vôtre mal plus grand qu'il n'est; peut étre vi
[...]ez vous encore
[...] long tems que
[...]moy.
[Page 229] Vous trouvez vous mieux.
Ouy, Dieu merci, je me trouve un pen soul
[...]gé.
Vôtre purgation a-t'elle bien operé?
Fort bien.
Combien de fois avez vous été a selle?
Six ou sept fois.
Vôtre appetit ne revient il pas?
Oüy, Monsieur, je mangerois bien un poulet.
Dans deux ou trois jours vous pourrez sortir.
Tàchez Seulement de reposer.
XXXV. Dialogue.
Entre Vne Demoiselle & sa soubrette.
QUi est la?
Avez vous appellé, Madame?
Apportez moy mes coiffes & ma palatine.
Que je voye; Tenez le miroir; Dieux! j'ay un visage a saire peur aujourd' huy.
Que ne m'aidez vous?
Que vous étes maladroite!
Que voulez vous que j'y fasse?
[Page 230] Ma coiffure ne va-t-elle pas de travers?
Non, Madame elle va fort bien.
Donnez moy un mouchoir blanc.
Allez maintenant dire au laquais qu'il aille faire venir une chaise des plus hautes, ou dont le siege soit sort bas.
J'y cours.
Attendez, Madame Suson vous étes si prompte lors qu'il saut aller parler au Laquais—
Que vous plait-il, Madame?
Allez voir plutôt si ma soeur est prête & si elle veut aller chez la Princesse avec moy.
Et bien, que dit elle?
Elle est déja sortie.
Vrayment, voilà qui a fort bonne grace, de me manquer ainsi de parole.
Ne m'avoit elle pas envoyé dire qu'elle ne vouloit sortir qu'a cinq heures?
Oüy, Madame.
Quelle heure, est-il donc maintenant.
A peine est il cinq-heures.
Dites au laquais qu'il fasse venir une chaise.
Madame, il y en la bas—
Y a t-il une chaise?
Non, Madame, il y à Monsieur. L.—qui vient vous voir.
Lui a ton dit que j'étois au logis?
Je croy qu'oüy.
[Page 231] Je ne saurois donc sortir reprenez tout cela.
Comment me trouvez vous?
Fort bien.
Vous pouvez dire à Monsieur
L—que je suis prête à le recevoir.
XXXVI. Dialogue.
D'AMOUR.
Entre un Amant & sa Maitresse.
JE rends graces à la fortune, du bonheur que j'ay de vous trouver au logis.
Ce n'est pas un grand miracle, ce me semble.
J'avoüe Madame, qu'il n'est pas extraordinaire de vous trouver chez vous, mais jusques ici je n'avois jamais eu le bonheur de vous y voir seule.
Monsieur, vous me mettez dans l'embaras; je ne saurois m'imaginer ce que vous pouvez avoir a me dire.
Bien, de choses, mon doux Ange! envelopées dans un mot, j'aime.
Vous aimez?
Oüy, j'aime—
[Page 232] Cela n'est pas impossible; mais il me semble que vous feriez beaucoup mieux, d'aller parler de vôtre amour à celle qui la fait naitre; Car outre que vous pourriez en recevoir quelque soulagement, vous me delivreriez de l'importunité, que cause le recit des maux des autres, quand on ne peut y donner du reméde.
Ah! que vous étes ingenieuse a dissimuler! est il bien possible que mes regards & mes actions ne vous ayent pas convaincuë mille & mille fois, que ce sont vos beaux yeux, qui causent les tourmens que je souffre?
Les regards amoureux & les civilités des hommes sont des marques, trop incertaines d'une veritable Passion; Et ils ne s'en servent la plûpart du tems que pour sonder la foiblesse de nôtre Sexe, & pour rire de nôtre credulite.
Ah! ne me faites pas ce tort de juger de moy par les autres: je n'ay jamais été Galand de Profession; Je n'ay connu le pouvoir de l'Amour, que depuis le moment que je vous vis. Soup-çonnez moy de toute autre chose, plùtôt que de dissimulation: Oüi, ma Charmante
Celie, je vous aime plus que Moy-même, & mon Amour durera autant que ma vie.
[Page 233] Chacun tient les mêmes discours, tous les Hommes sont semblables par les paroles, & ce niest que les actions qui les découvrent differens.
Puis que les seules actions font connoitre ce que nous sommes, la seule grace que je vous demande, est d'attendre a juger de mon Coeur par elles, & de me donner l'occasion de vous, convaincre de la sincerité & de l'honnêteté de mes feux.
Helas! qu'avec facilité on se laisse persuader ce que l'on soûhai
[...]e! Oüy,
Lisidor, je crois que vous m'aimez d'un veritable Amour; & je retranche mon chagrin aux apprehensions du blame, qu'on pourra me donner si je les sou
[...]fre.
Ah! Ma chere,
Celie, vous me transportez si fort hors de moy-même, que je ne s
[...]i où trouver des paroles pour vous marquer ma reconnoissance. Mais, je vous prie, sur quoy fondez vous vos craintes?
Je ne puis vous le dire à prese
[...]t: il est tems de se separer ma mere doit étre icy dans un moment, & je serois fachée qu'elle nous trouvât tête à tête.
Helas! de quel coup me percez vous le coeur, lors que vous parlez de nous separer, & avec combien de chagrin je suis obligê de vous quitter!
Nous trouverons le moyen de nous revoir, cependant,
[Page 234] soyez fidele & je ne serai pas ingrate.
XXXVII. Dialogue.
Entre deux Cousines. des VISITES.
QUoy, Cousine, personne n
[...] t'est venn rendre visite an-jourd-huy?
Perfonne du Monde.
Vrayement voilà qui m'é tonne que nous ayons été seules, l'une & l'autre, tour aujourd-huy.
Cela m' étonne aussi car ce n'est guere nôtre coutume. Et vôtre maison, Dieu merci, est le refuge de tous les faineans de la Cour.
L'apres-dinée à dire vray, m'a semblé fort longue.
Et moy je l'ay trouvée fort courte.
Les beaux esprits Cousine, aiment la Solitude.
Ah! tres humble Servanteau bel esprit; vous savez que ce n'est pas là que je vise.
Pour moy j'aime la Compagnie, je l'avoüe.
[Page 235] Je l'aime aussi mais je l'aime choisie, & la quantité des sottes visites qu'il faut essuyer parmi les autres, est cause bien souvent que je prens plaisir d'êere seule.
La delicatesse est trop grande de ne pouvoir souffrir que des gens triez.
Et la complaisance est trop générale, de souffrir indifferemment toutes sortes de personnes.
Je goûte ceux qui sont raisonnables & me divertis des extravagans.
Ma soy, les extravagans ne vout guere loin sans vous ennuyer, & la plus part de ces gens la ne plaisent plus dés la seconde visite.
Voila
Climene, Madame, qui vient icy pour vous voir.
Eh mon Dieu! quelle visite!
Vous vous plaigniez d'être seule, aussi le ciel vous en punit,
Vite, qu'on aille dire que je n'y suis pas.
On luy a déja dit que vous y étiez.
Et qui est le sot qui l'a dit?
Moy Madame.
Diantre soit le petit vilain, je vous apprendrai à faire Vps reponses de vous mème.
Je m'en vais lui dire Madame, que vous voulez être fortie.—
[Page 236] Arrêtez Animal; & la laissez monter, puis que la sottise est faite.
Pour quoi, vous mettez vous à rire?
Je me ris de la naïveté de vôtre petit laquais.
Ah Cousine! que cette visite m'embarasse à l'heure qu'il est.
N'importe, il vous la faut boire.
XXXVIII. Dialogue.
Des Marionetes.
OU Fùtes vons hier aprez midi?
J'allay faire ma cour au Duc de Glocester.
Comment se porte t-il?
Il se porte fort bien.
Il fait toujours paroitre beau
[...]oup d'esprit & de vivacité.
J'oüates vous avec lui?
Oüy, Monsieur, nous j'oüames un peu en attendant, que le Bateleur eût préparé ses Marionettes.
[Page 237] Comment? Y eut-il un jeu de Marionetes?
Oüy, Monsieur.
Cela étoit-il fort divertis sant?
Le Prince y prit il bien du plaisir?
Extremement, Il se mettoit à rire de tems en tems.
De quel païs étoit le Bateleur?
Il
[...]toit François.
Comment le savez vous?
Parce qu'il écorchoit l'Anglois, & qu'il saisoit parler Polichinelle en François la plupart du tems?
Comment est ce donc que les spectateurs pouvoient entendre ce qu'il disoit?
La Femme du Bateleur lui servoit d'interprete.
Y avoit-il grande compagni
[...]?
Oüi, Monsieur.
Combien de tems dura ce Spectable.
Environ une heure & demy,
A quelle heure prites vous, congé du jeune Prince?
A huit heures.
Qu'est ce que vous aimez mieux voir, des Marionetes, ou des joüeurs de Gobelets?
J'admire l'adresse des tours de passe-passe mais je trouve les Marionertes plus divertissantes & pl
[...]s agreables.
XXXIX. Dialogue.
Du MARIAGE.
Entre un Pere & sa Fille.
MA Fille, la Douceur & la docilité de vôtre esprit n'
[...]pas peu contribué à augmenter l'amour, que j'ai roujours eu pour vous, & comme vous étes dans un
[...]ge à étre Mariée, J'ai j
[...]tté les yeux sur le Chevalier, N—pour en
[...]aire vôtre mari.
Quoy! mon Pere, une Fille de mon àge épouser le Chevalier N.
Pourquoy non? Cest un hom
[...]e meur, prudent & sage, qui na pas plus de cinquante ans & dont on vante les grands biens.
Le Mariage, est une affaire de trop grande consequence, pour en deliberer si promptement, & puis qu'il y va d'etre heureuse ou malheureuse toute m
[...] v
[...]e, je vous prie de me donner quelque tems pour y songer.
[Page 239] Je sai ce qui vous est propre mieux que vous même, & ainsi je vous dís, que vous l'épouserez dés demain.
Puis que vous me pressez si fort, il
[...]saut que je vous dise mes veritables sentimens, & que je vous avoüe que j'aimerois mieux me jetter dans un convent, que d'épouser M. N. puis qu'un Mariage ne sauroit être heureux où l'inclination n'est pas.
C'est une chose, ma fille, qui peut être viendra ensuite; & l'on dit, que l'amour est souveut un fruit du mariage.
Mais, Monfieur, il y a des grands risques du côté des Femmes: & il me souviendra toûjours d'avoir entendu dire à ma Grand-mere, que la Vertu d'une femme n'est jamais en si grand danger, que lors qu'elle est mariée á une homme qu'elle n'aime pas.
Sans tant de raisonnement j'ay resolu que vous épousiez M. N. il est riche, & cela vous doit suffire.
Et moy je vous proteste avec tout le respect que je vous dois, que je ne veux point étré sacrifiée à l'interest; puis que cette grande inégalité d'
[...]ge, d'humeur & de sentimens ne peut que rendre un mariage sujet a des ac.
[...]idens trés sàcheux.
[Page 240] A t'on jamais veu une fille parler de la sorte à son Pere!
Mais a t-on jamais veu un Pere marier sa fille de la sorte?
C'est un parti où il n'y a rien à redire; & je gage que tout le Monde approuvera mon choix.
Et moy je gage qu'il ne sauroit être approuvé d'aucune personne raisonnable.
En veux tu passer, au jugement de ton frere?
Je n'en veux passer au jugement de personne; mon coeur ne sauroit se soumettre à cette tyrannie, & en un mot, j'epouserai plûtôt la mort que M. N.
XL. Dialogue.
Des Divertissements de la Campagne.
MOnsieur, je suis ravi de vous voir; où est ce que vous vous tenez à present?
Il y a deux mois que nous sommes à une maison des champs.
Etez vous revenu en ville pour toujours?
Non, Monsieur, je m'en retourne demain matin.
Commen
[...] vous divertissez vous à la Campagne?
Comment passez vous le tems?
J'en passe une partie à étudier.
Mais quels sont vos divertissements aprés vos occupations serieuses.
Je vais quelque-fois à la Chasse.
A quelle chasse?
Tantôt nous Courons le Cerf & tantôt le Lievre.
Avez vous des bons Chiens?
Nous avons une Meute de chiens Courans.
[Page 242] Deux Levriers, Deux Levretes, quatre Bassets, & trois Chiens Couchants.
Ne chassez vous jamais aux oiseaux?
Vous me pardonnerez.
Sur quoy est ce que vous tirez?
Sur toute sorte de gibier, comme Perdrix, Phaisants, Becasses, Gelinotes, Cailles, Grives, &c.
Tirez vous en volant où à la course?
Je fais l'un & l'autre.
Comment prenez vous les Lapins?
Quelquesois avec des Poches & le Furet, & quelquefois nous les tüons à coups de fuzil?
Et les Cailles?
La plûpart du temps avec un Filet & un Chien Couchant.
Pêchez vous aussi quelquefois?
Fort rarement.
Dou vient?
Parce que nous sommes fort éloignez de la Riviere
[...] ▪
Mais nous avons un vivier où nous prenons des Carpes avec la ligne.
Que faites vous, quand vous n'allez ni à la Chasse ni a la Pêche?
Nous joüons à la boule.
[Page 243] Etez vous un bon joüeur de boule.
Je me defens assez bien.
Vôtre jeu de boule est il bon? est il bien uni? est il bien tenu?
Il est passablement bon: il n'est pas des plus raboteux.
Joüez vous quelquefois au Billiard?
Oüy, Monsieur.
Né joüez vous pas aussi aux Quilles?
Je n'aime guere le jeu des Quilles & je n'y joüe jamais que par complaisance.
A ce que je vois, vous n'avez pas le tems de vous ennuyer à la Campagne?
Il vous le semble, cepandant c'est toute autre chose:
Je commence déja à regreter la Ville; tant il est vray qu'on se dégoûte de tout.
Familiar Dialogues, French and English.
First Dialogue.
GOod morrow▪ Sir, how do you do?
How is it with your health?
Very well, at your servio
[...].
Ready to do you service.
And you, Sir, how is it with you?
I am well to serve you.
Pretty well. So, so.
I am obliged to you.
I thank you.
I am glad to see you in good health.
How does your brother do?
He is well, thank God.
I am glad of it.
[Page 166] He will be glad to see you.
I am his Servant.
[...]
Here she is a coming.
Madam, I am your▪ very humble Servant.
Sir, I am your servant.
How have you done
[...] yesterday?
Pre
[...]y well, indiffere
[...] w
[...]ll.
I
[...] a little out of order last night.
Truly, I am very sorry for it.
How does your Lady Mother do?
She is well.
She is your servant.
She'll be glad to see you.
I am her most humble servant.
I am sorry that I have
[...] the time to see her to day.
Sit down a little.
I cannot indeed.
You are in great haste.
I only came to know how
[...] did.
Farewel, Sir.
I thank you for this visit.
Good night, Madam.
Good night, Sir.
Second Dialogue.
I Pray you.
Give me.
Reach me,
or, give me.
If you please.
I give you thanks.
Bring me.
Lend me.
I thank you.
Go and fetch—
Presently.
Dear, Sir, do me that kindness.
Dear Madam, do me that favour.
I beseech you.
Grant me that favour.
I conjure you to it.
My Life, my dear Soul.
I shall do it heartily.
I am wholly yours.
You are too obliging.
You give your self too much trouble.
I find none in serving you.
I desire you to be free with me.
Without complements.
Without ceremony.
I love you with all my heart.
And I also.
Third Dialogue.
FRom whence come you?
Where do you go?
I come—I go—
Come up—come down—
Come in—go out—
Come on.
Come near me.
Get you gone.
Go back a little.
Come hither.
I cannot.
I will not.
Well chuse, or, let it.
Go your ways.
With all my heart.
Get you out of my sight.
Why? because.
I am well here.
The door is shut.
The door is open.
Open the door.
Shut the door.
What do you do?
I do nothing.
What do you say?
I say nothing.
Hold your tongue.
Say not a word.
Be quiet.
Don't make a noise.
What a thundering noise you make there?
You break my head.
You make my head giddy.
Oh! how troublesome you are.
Fourth Dialogue.
Of the Weather, and of the Hour.
HOw is the weather?
Is it fine weather?
Is it hot?
Is it cold?
Does the Sun shine?
It is fine weather.
It is bad weather.
It is hot.
It is very cold.
It is a clear and serene weather.
The Sun shines.
Does it rain?
I don't believe it.
It will rain to day.
It rains as fast as it can pour.
It hails deadly hard.
It snows by great lumps.
It freezes.
It thaws.
It thunders.
It lightens.
'Tis windy weather.
The wind is changed.
The storm is over.
The skie begins to clear up.
The clouds break asunder, and disappear by degrees.
Methinks that there is a great fog.
[Page 170] There is a fog arising.
The fog is very thick.
But the Sun begins to dissipate it.
I am afraid, that we shall have some rain.
We must not go out in that weather.
What's a clock?
It is betimes, it is early.
It is not late.
Is the sun up?
Is it day-light?
The day begins to peep, or to break.
It is broad day.
It is six a clock.
It is past six a clock.
It is a quarter past six.
It is half an hour past ten.
It is three quarters past eleven.
'Tis e'en twelve a clock.
'Tis near upon twelve.
How do you know it?
The clock strikes.
Do you hear it strike?
Is it time to break-fast?
It has struck two.
It is dinner time.
What shall we do after di
[...]
We will go to walk.
Fifth Dialogue.
Between a Governess and a young Gentlewoman.
ARe you a-bed still?
Do you sleep?
Are you asleep?
No, I do but slumber.
Is it time to rise already?
Why truly, do you question it?
'Tis near ten a Clock.
Rise quickly.
Make haste.
Have a care, you were like to fall.
Come near the fire.
Keep your self warm.
I got a cold.
I have done nothing but cough and hawk all the night long.
Blow your nose.
Dress your self.
Put on your stockings.
Put on your shoes.
Wash your hands, your mouth, and your face.
Cleanse your teeth.
Dress your head.
Get your self laced.
Have you done?
Not yet.
[Page 172] You are tedious.
Say your prayers.
Speak aloud.
Go on.
Where is your prayer book?
Bring your Bible.
Look for your Bible.
Read a Chapter.
Read softly.
Spell that word.
You read too fast.
You don't read well.
You read too slowly.
You learn nothing.
You do not study.
You don't improve.
You are idle.
What do you mumble there?
You do not know your lesson?
There is your lesson.
Why do you speak English to me?
Speak always French.
Will you eat your breakfast?
What will you have for your breakfast?
Will you have some bread and butter?
Make haste to eat your breakfast.
Take your work.
Shew me your work.
That is not well.
Do all that up again.
You make mouths.
Have you a good needle?
Have you any thread?
[Page 173] Go and play a little.
Come to work again when you have play'd.
Go and walk in the garden.
Do not over-heat your self.
Return quickly.
Sixth Dialogue.
Between a Lady and her waiting-woman.
To Rise.
HAS my Bell rung?
I believe yes.
W.—What's a clock?
Madam, it is e'en eleven a clock.
Is it so late?
Give me my smock.
It is not warm; I am going to warm it.
Is there a good fire in my closet?
Yes, Madam.
Give me my wastcoat again.
Where is my Night-gown?
Here it is.
[Page 174] Give me my slippers, my stockings, and my Garters.
I cannot find the garters.
What's become of them?
I cannot tell.
You leave all things in a c
[...]fusion.
You should put all things in order before you go to bed.
Spread the Toilet.
The glass of that looking-glass is all dirty, wipe it a little.
Give me a chair.
Are my Combs clean?
[...]es, Madam, they are so.
Comb my head.
Softly, how you go to i
[...]?
You have taken the skin off
[...] my head.
Give me my head-dress.
Where is the pin-cushion?
Where is the Patch-box?
Give me a pin.
Has the Sempstress brought
[...] Tippet and the Ingageants
[...] I bespoke the day before yesterday
No, Madam.
She shall have my custom a longer.
She neglects her customers
[...] much.
Give me my stays.
Lace me very tite, or
[...] close.
Give me my silver-fringed
[...] ticoat, and my yellow
[...].
[Page 175] Where are my gloves, my muff, and my handerchief?
Here they be, Madam.
Put some sweet-water to that Handkerchief.
Fill up this bottle with Hungary water.
Where is my watch?
There it is.
Does it go?
No, Madam, it is down.
Give it me, that I may wi
[...] it up.
But go first, and see what a clock it is by the Dining-rooms Clock.
Madam, it is half an hour past eleven.
Go and bid the Coachman put the Horses in the Coach.
In the Chariot.
Madame, the Coach is ready, it is at the door.
Madam, here come your Ladyship's Sons to ask your blessing.
God bless my dear boys.
Be good and mind your book.
But where is my girl?
Here she is.
Kiss me dear honey, my dear child, my little darling.
Seventh Dialogue.
Of Eating and Drinking.
I Am hungry, I am very hungry.
And I am dry.
I am almost starved, m
[...] thinks I have eat nothing these three days.
For my part I am alm
[...]choak'd.
I am mighty thirsty.
I could eat a bit of something.
Eat then, who hinders you?
I could drink a glass of wine.
Drink then, without more ad
[...].
I have a good stomach.
I have no more stomach.
I am satisfied, I have my belly full.
I have no stomach at all.
I am no more dry.
My thirst is quench'd.
Eighth Dialogue.
Of Walking.
LEt's go to walk.
Let us go to take the air.
Will you go along with me.
I will.
Will you go and take a turn.
I consent to it.
I consent to it.
Where shall we go?
Let us go into the Park.
Let's go into the Fields.
Shall we go in a Coach.
Or on foot.
As you please.
As you will.
Let's go on foot.
'Tis good for ones health.
You are in the right.
Come on, lets walk.
Which way do you go?
This way. That way.
On the right hand.
On the left ha
[...]d.
Let's rest a little.
It is not worth the while.
Are you weary.
I am mighty weary, or, tired.
You are a sorry walker.
Lets go back again.
It grows late.
[Page 178] The Sun goes down.
Don't go so fast.
Stay for me.
I cannot keep pace with you.
Come, come, you will unweary your self at supper.
Ninth Dialogue.
To make a visit in the Morning.
WHere is thy Master?
Is he asleep still?
No, Sir, he is awake.
Is he up?
Is he stirring? Is he up?
No, Sir, he is a bed still.
How now! are you a bed still
I went to bed so late yesterd
[...] that I could not get up betimes.
What did you then after S
[...] per?
As soon as you was gone
[...]they spoke of playing.
Did you play?
Yes, Sir, I did play.
At what game?
We played at Picket, Sir— and I.
And the others?
Some play'd at
[...]mber.
[Page 179] Others at Basset.
And others at Chess.
Who won? who lost?
My Lady Dutchess of
M. won twenty guineas.
The Earl of
F. lost fifteen.
Sir—
T. won Ten Crowns of me.
As far as I see the loss or gain were not of great moment.
We never play but for diversion sake.
But methinks that gaming is a very dangerous diversion.
Especially when one plays deep.
What, do you never play?
Excuse me; but when I play, I do not play high.
We play for a small matter, and we make it a point of Honour to play fair.
But now I think on't, till what time did you play?
Till twelve a Clock at night.
What time did you go to bed?
At one a Clock at Night.
I don't wonder that you rise so late.
What a Clock is it?
What a Clock do you take it to be?
[Page 180] I don't believe it is eight a Clock.
How, eight a Clock! it has struck ten.
I must rise then as fast
[...] I can.
Tenth Dialogue.
The Gentleman and his Valet de Chambre.
To Dress ones self.
WHo is there? who
[...]
What do you want, Sir▪
Come quickly, make a fire.
Dress me.
There is a fire, Sir.
Give me my Shirt.
There it is, Sir.
It is not warm.
It is quite cold still.
I shall warm it if you please.
No, no, where is my
[...] gown?
Where are my slippers?
Bring me my silk Stocking.
There are holes in them.
Can you not stitch them?
Give me then a pair of
[...] Stockings.
[Page 181] Comb my head.
Take another comb.
Come my wigg.
Put some essence to it.
Give me my handkerchief.
There is a clean one.
Give me that which is in my my Coat's pocket.
I gave it to the washer-woman it was foul.
You have done well.
Has she brought my linnen.
Yes, Sir, there wants nothing
[...]
Give me my breeches.
What Suit of cloaths do you put on to day?
That as I had on yesterday.
How, Sir, don't you remember that to day is the Duke of
Glocester's Birth-day, and that the Tailor is to bring your new Suit presently.
I am in the wrong.
You are in the right.
'Tis well you put me in mind of it.
But some body knocks, see who it is.
Who is it?
'Tis the Tailor.
Call him up.
Let him come in.
Twelve Dialogue.
The Gentleman and the Tailor.
DO you bring my suit of Cloaths?
Yes, Sir, here it is.
I stood for you; try it me on.
Will you be pleas'd to try the close-coat on.
Let's see whether it be well made.
I hope it will please you.
It is very long methinks.
They wear them long now.
They don't wear them now so short as they did before.
Button me.
It is too close.
To be well made, it ought to be close.
Are not the sleeves too wide?
No, Sir, they sit very well.
The breech
[...]s are very narrow.
That's the fashion.
They wear them very narrow.
The rolls are not big enough.
I beg your pardon.
That Suit becomes you mighty well.
[Page 183] But my stockings do not match it.
No matter, such things is not so nicely observed.
What do you say to my hat?
'Tis a very fine beaver.
You are mistaken, 'tis but a Castor.
What hat-band will you put to it?
A gold-galoon with a diamond buckle.
Did you not buy me a cravat string.
Pardon me, here it is.
What is the yard of this ribbon?
They don't sell by the yard, they sell it by the eli.
How much?
A Shilling and Sixpence.
'Tis not too much. 'Tis not dear.
'Tis cheap.
Have you made your Bill?
I had not the time.
Bring it to morrow, I shall pay you.
Thirteenth Dialogue.
To speak to the Shooemaker.
IS the Shoomaker come?
No, Sir, he is not come.
[Page 184] Run then to him, and bid him bring my shooes.
Sir, here he is,
[...] met him by the way,
Are these my shooes?
Yes, Sir.
Put them on.
They pinch me a little.
They'll grow wider, by wearing
But they will hurt me in the mean while.
My Corns will suffer for't.
My feet are in the Stocks.
Make me some others.
You are hard to be pleased.
Will you be pleased to try another pair, which I brought by chance.
I will.
They will fit you, I believe.
I have my foot more at ease.
What are these shooes worth?
Five shillings.
That's too much.
'Tis a set price.
'Tis a shooe well made, and well stitcht.
Make me another pair like these.
Take my measure.
There is your money.
Fourteenth Dialogue.
To Breakfast.
HAve you brought any thing to breakfast?
Yes, Sir, there are sausages and petty-patees.
Shall I bring the Gammon of Bacon.
Yes, bring it, we shall cut a slice of it.
Lay a napkin on that table, and give us plates, knives and forks.
Rinse the glasses.
Reach the Gentleman a seat.
Sit down, Sir, sit by the fire.
I am not cold, I will be very well here.
Let's see whether the wine be good.
Pull the cork of that bottle.
Taste that wine, pray.
How do you like it?
What do you say to it?
It is not bad; it is good.
Take that dish away.
Eat sausages.
There is an Orange.
Squeese it upon your Sausages.
Give me some drink.
Sir, my Service to you.
Sir, to your health.
[Page 186] I thank you, Sir.
Give the Gentleman some drink.
I drunk but just now.
The petty-pattees were very good.
They were baked a little too much,
You do not eat.
I have eat so much, that I shall not be able to eat my dinner.
You only jest, you have eat nothing.
Let's say g
[...]ace.
Fifteenth Dialogue.
To Speak French.
DO you speak French?
Are you very Learned in the French Tongue?
Not much, I know nothing almost.
'Tis said however, that you speak very well.
I would it were true.
I should know, what I do not.
It will be true, if you please, and I shall teach you the way to learn French quickly.
You shall do me a very great favour.
The easiest Method to Learn French, is to speak it often.
But to speak, a body must know something.
[Page 187] You know enough already.
I know but four or five words which I have got by heart.
That's enough to begin to speak.
Were it so, I should become a great Scholar in a little time.
Don't you understand what I say to you?
I both understand it, and apprehend it very well.
But I have not a fluent expression.
I can hardly speak.
The facility of speaking will come in time.
I am too hasty.
Tell me a little, how do you call that?
I believe, it is called.
Very well, and this.
Do I pronounce well?
Pretty well. Indifferent.
You want but a little Practice.
How long is it since you learn?
'Tis not above eight days.
It is not a Month since.
What is your Master of Languages's name?
His name is Master—
How many times does he come to teach you?
He comes three times a week.
How much do you give him a month.
I give him—so much.
[Page 188] Does he come three days one after another?
No, he comes every other day,
To wit, On Mundays, Wenesday, and Frydays.
In the forenoon, or in the afternoon?
In the forenoon.
Where does he live?
In
Grafton-street.
At whose house?
He lodges at a Taylor's, at the sign of the Blue-ball.
Does he not tell you, that you should always speak French?
Yes, Sir, he tells me so often.
Why don't you speak then?
Who will you have me speak with?
With those as shall speak to you.
I'd fain speak, but I dare not.
Believe me, be confident, and speak without minding whether you say right or no.
If I speak so every body will laugh at me.
Don't you know that so learn to speak well, a body begins by speaking ill.
I shall then follow your advice.
Sixteenth Dialogue.
Of News.
WHat news is there abroad?
Do you know any news?
I have heard no news.
What do they say abroad?
There is no talk of any thing.
Did you hear any thing of the War?
I heard nothing of it.
There is a talk of a Siege.
They said so; but that report has proved false.
On the contrary, they talk of a battel.
I have it of good hands.
Do you believe we shall have a Peace?
I believe yes.
For my part I believe not.
What grounds have you for't?
Because I see the minds of both Partys are little inclin'd that way.
Mean while, it cannot be deny'd but that Peace would be a great advantage to Trade.
What do they say at Court?
[Page 190] They talk of a journey.
When is it believed the King will go?
It is not known. They say nothing of it.
Where do they say he will go?
Some say into
Flanders, others upon the Fleet.
And what says the Gazette?
I have not read it.
And to speak freely with you, the designs of the Court are kept so secret, that I think Newsmongers know nothing of them.
The Commanders themselves, whom the King chuses to execute his designs, do not know what the preparations that are a making in the Tower and in the Seaports are intended for.
After all this can a body speak p
[...]ssitively of our affairs.
Men of sence never speak of those matters, but with great wariness and discretion.
For my part, I cannot excuse the foolishness of some people, who talk of Government without being acquainted with it.
They make peace and war, according to their freaks, or interests, and take upon themselves to settle the Nation, when at the same time they leave their Families in a ruinous disorder.
Let us speak of private news.
[Page 119] It is true, what is reported of Master—
What of him?
They say he is wounded to death.
I would be sorry for't, he is an honest man.
Who has given him the wound?
Two Knaves.
Two Villains that set upon him.
Do they know upon what account?
'Tis reported because he spok
[...] ill of them, and gave a box in the ear to one of them.
I don't believe it.
Nor I neither.
Whatever it be, 'twill be quickly known.
Seventeenth Dialogue.
To enquire after one.
WHO is that Gentleman who spoke to you just now?
He is an Englishman.
I took him to be a German.
He speaks very good French.
Tho' he be an Englishman, he speaks so well French, Italian, German and Spanish, that among
[Page 192] the French they believe him to be a French-man.
He speaks
Italian as the
Italians themselves.
He goes for a
German with the
Germans, and for a
Spaniard among the
Spaniards.
'Tis a hard matter to be Master of so many different Languages.
He has been a long while in those Countrys.
Is it long since you know him?
'Tis about two years since I know him.
I got acquainted with him at
Paris.
He is very genteel.
He has a fine Presence.
He is of a fine proper size.
He is neither too tall nor too little.
He is handsom, and his shape is easy and sree.
He has a noble gate.
He has nothing unpleasant in his ways.
He is civil, courteous, and complaisant with every body.
He has a great deal of Wit and is very jovial and agreeable in Conversation.
He Rides the great Horse very well; He is quick and handy to Fence, and Dances very neatly, (or handsomly).
[Page 193] He plays on the lute, the guittar, and several other instruments.
But what renders him the more commendable, is that he has found the way to get the Prince's favour▪ who often bestows favours upon him.
And who without question will not fail to prefer him.
I should be glad to get acquainted with him.
I shall get you acquainted with him.
Do you know where he lives.
He lives hard by.
When shall you and I go and wait on him.
When you please, for he is my intimate Friend.
'Twill be when you can spare time.
When it is convenient for you.
At your leisure.
Eighteenth Dialogue.
Between a Tutor and Two Young Gentlemen.
GEntlemen, good morro
[...] to you.
Sir, I wish it to you.
Have you been up a long while?
[Page 194] It is about an hour since.
Have you well slept last night?
Have you had a good nights rest?
My little brother has slept very well.
For my part, I spent part of the night in sleeping, the other in slumbering, and the other in waking.
Have you breakfasted?
Yes Sir.
Have you askt your Papa's, your Mama's and Grand-Mama's blessing?
Papa went out before we got up.
Mama is not awake.
But we have been at Grand-Mama's.
Bring your Books.
What Books must I bring?
What day of the Week is it?
To day is Tuesday.
Bring then the Latin Grammar and the Familiar Phrases.
And for my Brother?
The history of the Bible and the French Grammar.
Decline a Noun, Conjugate a verb.
And you, Master
P— get this Lesson by heart.
[Page 195] Master
B—mind what you are about.
I tell you twenty times of a thing, and you never mend.
You are always wandring. Or, you never mind.
You are not capable of committing those oversights, if you minded never so little.
You do not improve.
Master
P—you do not study.
You do nothing but play.
You do but play the wag.
Say your Lesson,
You stammer at every word.
Master
B—put, (or explain) into French li
[...] Latin phrases.
Construe them.
Write them fairly in your paper-book, with the French translation against it.
And get afterwards all that by heart.
I give you a small task that you may get it by heart the sooner, and keep it the longer.
Do you know your Lesson already?
Yes, Sir, I know it.
Well, let's see. Rehearse it.
Speak loud that one may hear you.
You speak too low.
Be quiet; your hands are always in action▪
[Page 196] Very well, Master
B— very well.
You please me very much.
Were you always as good and as diligent, I would never be cross, or ill-humoured
As for Master
P— he is so lively, that he can't forbear playing the fool, making a noise, and twittle twattle to disturb us,
Since we have done our exercises. Let us go take a walk
Call
W—to dress you.
Nineteenth Dialogue.
Between the same, to walk in the Park.
LEt us go to the Park.
Shall
[...] go. on foot, or in a coach.
We may go there on foot.
The streets are not dirty,
There is no dirt
Give me your hand.
You have been like to fall.
You stumble at every step.
Sir, which way shall we go into the Park.
[Page 197] By St.
James's house.
Well, Sir, how do you like the Park.
Tho I walk in it every day, I don't leave off admiring the Walks longer that ones eyes can reach.
Do you take notice how cleanly the Mail is kept.
What do they do with those heaps of Cockle-shels?
They spread them over the Mail, and bruise them afterwards with the Roller.
Let's go round the Park.
Do you see, Sir, with what violence the water comes in that Canal.
Yes, Sir, how comes that about?
'Tis because it Ebbs and Flows.
But which way does the tide come in?
Vnder ground.
The tide comes in.
The tide goes out.
What does that fine brazen figure represent.
A man that fights at Fisty-Cuffs.
Let's go to the Sun-Dial to set our Watches by it.
Let's go now to the Bird-Cage.
What sort of birds is there?
There are several sorts of them.
[Page 198] If you have any thing that's good to Eat, do but throw it into the Water, and you will see how the Ducks and Geese will fly to us.
'Tis a pretty Diversion.
T'is pleasant to see how greedily they strive to snatch the Victuals away from one another.
Master
B. to join profit to pleasure, tell me one of
Aesop's Fables in
French Metre.
What Fable, Sir?
That of the Lyon's Court.
Tell me now the Story of the Oysters, and of the Litigious People.
And you, Master
P. tell me the Fable of the Raven and the Fox.
That's well.
Here is a Gentleman of my Acquaintance coming to us.
I believe he has a mind to accost us, or, to draw near us.
Do
[...] fail to pull of your Hat to him as soon as I.
Twentieth Dialogue.
To draw near one.
OH! the happy meeting.
It is long since I had not had the Honour to see you.
I am very glad to see you in good Health.
Where have you been lost all this long while?
I have been in the Country.
How long have you been come?
'Tis but two days since.
Are those the two young Gentlemen you bring up?
Yes, Sir.
They are both very handsom.
How old is the eldest?
He is but eight years and a half old.
He is very tall for that age.
He is very handsom.
And He has the Gate, the Air, and the Manners of a Man of twenty.
Does he speak good
French.
He comes off pretty well of a familiar Conversation.
Do so much as to examin him your self.—
[Page 200] I assure you, I wonder at it, He has a good accent, he speaks very well.
You may take notice that he makes some faults, and does not know some words.
That comes partly because he speaks with no body but me, and so he cannot learn the variety of Expressions which arises by speaking to several people.
And besides, most part of the words he does not know in French, are those whose signification he does not know in English.
But as soon as he shall begin to get into Companies, he will soon get the facility of expressing himself.
For I may say, that he understands Historys, Plays, and Romances pretty well.
Have you begun to teach him Latin.
Yes, Sir, he has some smattering of it.
And he understands besides a little Geography.
He is very forward.
He has made great progress.
He cannot but become a good Scholar under so good a Master.
I assure you, without any flattery to him, that his good nature, his wit and docility do contribute to it more than I.
[Page 201] And his little younger brother, how old is he?
He is six years aud a quarter old.
He is extreamly handsom.
One may see in him all the little Graces which are ascribed to Angels, and which had never been till now, but in the Painters fancy.
Does he speak French too?
Yes, Sir, and he reads it indifferently. But he is full of roguery.
That becomes his age very well.
Do you return home?
Yes, Sir.
When shall I have the honour to see you again?
I shall give my self the honour to wait on you at your house.
You shall be very welcome.
Farewel, till we meet again.
One and Twentieth Dialogue.
At Dinner.
IS it Dinner time?
I believe it is.
Is the Cloth laid?
Not yet.
[Page 202] Put chairs round the table.
We shall have company to day.
There wants two plates.
Boy, call for the dinner.
It is not ready yet.
They have rung the bell.
The meat is on the table.
Let's sit down at table.
Sir, take your place.
I won't suffer you to sit at the lower end of the table.
You shall sit at the upper end, if you please.
Indeed, I shan't.
Let's forbear complements, I pray.
Why do you make such ceremonies.
Friends live freely together.
Who says Grace.
Do you love French Potage?
Yes, provided the broth be well made,
Shall I help you to some boile
[...]meat.
Help your self.
Sir, you eat nothing.
'Tis true, we have nothing extraordinary to incite you to eat.
No question, but you have a mind to jeer me, because I don't commend this treat, otherwise than by eating well.
[Page 203] You are quick at repartee, But however, I hope the second Course will make amends for the first.
But, Sir, you han't drank yet.
Boy, give the Gentleman some drink.
Madam, my humble service to you.
Sir, I thank you.
I am your servant.
How do you like that beer?
I like it pretty well.
Let me taste it.
For my part I think it is too bitter.
I'll scold at the Brewer for it.
Come, Sir, eat what you shall like best for.
What do you say of that Neats tongue?
Of that minced Meat? of that Fricassee? shall I help you to some Capon, some Chicken, some woodcock, or some Partridge?
Ev'n as you please.
What do you love best, the Wing or the Leg?
'Tis all one to me.
Eat some Radishes to sharpen (or whet) your stomach.
I have eat too much already.
Give me a glass of Wine.
[Page 204] Sir, my service to you.
Come, Sir. I drink the young Prince's health to you.
I shall pledge you with all my heart.
There is excellent Wine.
How do you find that Pigeon-pye?
Extraordinary good; very well season'd.
What? Dainty dishes after so magnificent a second Course.
You give us a Kings Feast, instead of a Friendly Meal.
The Fruit answers to all the rest.
You have gathered the most
[...]xquisite Fruits the Season affords.
This Pastry-work is very well made.
Sir, you make me blush to prevent by your commendations, the excuses I ow you, for entertaining you so ill.
But I think that every body has done.
Take away.
Let's say Grace.
Twenty Second Dialogue.
To play at Chess.
HOw shall we spend this afternoon,
Let's play a Game at Chess.
With all my heart.
But you play better than I.
Not at all.
You always beat me.
I'll no more play with you, except you give me odds.
Indeed I cannot: See whether you have a mind to play even.
What shall we play for?
I never play but for a small matter.
Lets play for half a Crown a Set.
But play fair.
I never play foul.
I take that
Pawn.
I am glad of it, for I am going to take that
Bishop and
check you.
You'l get nothing in that business, there is a
Rook, I take away with my
Knight.
[Page 206] But how shall you save your
Queen.
By
Check-mating you with my Bishop and my Rook.
I lost the Set, I cannot move the King.
You ow me then half a Crown.
I grant it.
XXIII. Dialogue.
To go to see a Play.
THere is a new Play Acted to day, shall we go and see it?
With all my heart.
It is a Comedy, or a Tragedy?
'Tis a Comedy?
What's its name?
The Old Batchelor.
Is this the first time it is acted?
No, Sir, this is the third time, this is the Poets-day.
I'll go and bid the Coachman get the Coach ready, and and we shall go the next minute.
Shall we go in a Box.
[Page 207] I'll do what you please, but methinks 'tis best to go in the Pit,
Why?
Because we may pass the time away in talking with some body, before the Curtain is drawn:
What do you say of that Symphony.
Methinks 'tis very good.
Don't you take notice of that Hoboy that sounds so finely among the violins and harpsecol.
The Boxes are full already.
And as you see we are very crowded in the Pit.
I never saw the house so full.
There are a great many fine People.
I love as much as the Play the sight of those fine Ladies, who grace the Boxes.
They are very finely drest, (or in a fine Garb)
They join the Beauty and Charms of the Body to the Richness of the Attire; and to the brightness of their Iewels.
Do you take notice of that Lady, who sits next to the Princess.
Yes, I see her, she's pretty, she's handsom.
How pretty? You should say that she's a perfect beauty.
Do you know her?
[Page 208] Yes, I know her.
She has a fine easie shape.
Have you took notice of her Complexion.
'Tis the finest Complexion in the World.
The whiteness of her bosom (or neck) and the Vermilion of her face, wrong the Lilies and the Roses.
She has teeth as white as snow.
I think that she has a great deal of wit.
Beauty may be seen, but not wit.
Had she as much wit as Beauty, one might say, that she is an abridgment of all perfections.
But the Curtain is drawing, let's hear.
The Play is done.
The Curtain is let down.
Let's return home.
XXIV. Dialogue.
To make an Exchange.
WHat Sword is that you have there?
'Tis a Sword I bought just now at the Sword-Cutlers.
Is the Hilt of Steel or Gilt-Copper?
A fine Question! don't you see it is Silver-Gilt.
The Handle is of Silver without question.
Will you truck (or Chop) your Sword?
With what?
With mine.
With all my Heart, what will you give me to boot.
Nothing.
Give me ten shillings to boot.
Truly you jeer me. What! is not my Sword as good as yours to the full?
No really; far from it.
You tell me fine Stories.
I am not so easie to be impose
[...] upon.
See whether you will make a Gentlemans Exchange.
What do you mean by that?
To change even hands.
I'll be sure not to do it.
I am not such a Fool to do it.
[Page 210] Look for your Cullies somewhere else.
Well chuse.
I'll give you then eight Shillings to boot.
Done.
XXV. Dialogue
Betwixt a Lady and her daughter about the Exercises.
DAughter, have you done all your Exercises to day?
No, Madam, my dancing Master is not come yet.
Is your Singing Master gone?
Yes, Madam, he is just gone out.
What Song did you sing?
A Song of the New
Opera
What
Opera do you mean?
The Fairy Queen.
Tell me the words of it.
If Love's a sweet Passion,
&c.
That Song is grown as common as a Ballad.
'Tis the common Fate of the finest Songs which are sung at both the Theaters.
Sing before me.
What Song, Madam?
[Page 211] How blest are Shepherds, how happy their Lesses!
Stand upr
[...]ght.
Hold up yrur Head.
That's well.
You si
[...]g pretty well.
You ha
[...]'t quite forgot that Tune, but you trill too much.
Did your Master of Languages come yesterday.
Yes, Madam.
Does he say that you speak good French?
He says, I speak as well as any of his Schollars, considering the time I have learnt.
He finds then that you improve?
I don't know whether 'tis to flatter, or to incourage me, but he tells me I make great progresses.
He does well not to discourage you.
I wish you may go on at the same rate.
Do not be slack, be not negligent
And above all, leave off your wanton Tricks.
Have you been about your work?
What Work.
The Needle work.
The Embroidery.
The flowering of your Combing Cloth.
At what Hour does your Dancing-Master come to day?
At four a Clock.
What Dances does he teach yo
[...]?
[Page 212] French Dances; as the
Courant, the
Menuet, &c.
Does he not teach you Country Dances.
Pardon me.
Let me see how you make a Curtesy.
That's well.
But when you make a Courtesey, don't stare so people in the face.
XXVI. Dialogue.
To write a Letter.
IS it not to day a Post-day?
I believe it is.
Who do you write to?
To Madam C.
Is she not in Town?
She has been in the Country these two days.
Give me a Sheet of guilt Paper, a Pen, and a little Ink.
Step in my Closet, you'll find upon the Table all that you lack.
There are no Pens.
There are some in the inkhorn or (standish.)
They are good for nothing.
There are some others.
These are but Quills, they are not cut.
[Page 213] Where is your Pen-knife?
Can you make a Pen?
I make them my own way.
This is not bad.
While I make an end of this Letter, be so kind as to make a bundle of that Copy of Verses and that Pamphlet.
What Seal will you have me put to it?
Seal it with my Cypher, or with my Coat of Arms.
What Wax shall I put to it?
Put either red or black, no matter which.
Mayn't I put Wafers to it?
'Tis all one.
Have you put the Date?
I believe yes: But I did not subscribe.
What day of the month is this?
The tenth, the twentieth.
Put the Superscription.
Where is the Dust?
You have neither Dust nor Sand.
There is some in the Powder-Box.
How do you convey your Letters?
By the Post.
There is my man who shall carry them there, if you will trust him with them.
Carry the Gentleman's Letters to the Post, and do not forget to pay the Postage.
I have no mony.
There is some. Go quickly and make haste to come back.
XXVII. Dialogue.
To hire a Lodging.
MAdam, you have here a Bill at your door, that shews, you have Rooms to let.
So' I have Sir. Will you be pleas'd to see them?
How ma
[...]y do you want?
I want a good Room and a Closet to it, for me, and a Garre
[...] for my Man.
Must your Room be furnished or unfurnished?
Furnished.
Do me the favour to stay
[...] moment in this Parlour, and I will go fetch the Keys.
Will you take the pains to come up.
We follow you, Madam.
Here's a Chamber to be liet in the first story.
I pass my word (or I warrant you) there is a very good Bed.
And you see, that there are all things requisite in a f
[...]rnished Room, as Table, Hanging-Shelf, Stands, Chairs, Looking-Glass, and fine Tapistry.
But where is the Closet?
Here it is.
This fits me well enough.
[Page 125] I like the Room very well; what do you ask for it a week?
I never le
[...] my Chambers but by the Month or by the Quarter.
Well, I shall take it by the Month: What will you have for it?
I never had less than six Crowns a month for this Room.
That's too much.
Without so much
[...]agling, I'll give four for it.
That's too little: you don't know what Rent I pay for this house.
'Tis no business of mine to know it.
But in a word as well as in a hundred, shall we divide the difference?
I assure you, that I lose by it but I shall do it upon your account.
And for my man's Garret, how much will yon have for it a month?
You shall give me Ten Shillings for it.
I shall give you eight for it
It is not enough; however, rather than to put you off, I consent to it.
'Tis not worth the while to cheapen for such a small matter.
But now I think on't, may I not board at your house?
Excuse me.
[Page 216] What do you take for each Boarder a week?
For the Chamber and Boarding together, I take twelve shillings.
And for the Boarding only, Eight.
I have rather then give you Twelve shillings a week for all.
Do een as you please.
Well, I shall begin to morrow.
XXVIII. Dialogue.
To Dress Victuals.
Between the Steward and the Cook.
MAster Cook, my Lord shall have company at Dinner; you must shew all that you can do, (or all yonr skill.)
If I don't make good chear, 'twill be no fault of mine; But look you, master Steward, you clip my wings so with the Ciz
[...]rs of your husbandry, that—
Fair and softly.—What must you buy?
[Page 217] How many people will there be at Table?
I think they'll be seven.
Well, for the boyled meat, there must be a Leg of Mutton, and two Hens.
For the first, a Fricasy of Chickens, a Gammon of Bacon, a Pigeon-Pye.
For the second course,
A Pig.
Four Pullets.
Four Partridges.
And a dozen of Larks.
As for the Fruit, the Housekeeper shall take care of that.
Go then quickly to the Butchers and Poulterers, to fetch all that you want.
Lay out the mony, and write down what you spend; I shall pay it you again at the end of the week.
Kill this Pig immediately; broyl his feet; put him in boyling water, and hang him on the Hook.
Scowr the great Pot, fill it with clean water, and put it to the Pot-hanger.
Pick (or fleece) them Pullets; draw them, tuck them up well, and lard them neatly.
Shell them Pe
[...]se and Beans, and let them boyl about a quarter of an hour.
[Page 218] Give me the Spit.
Wind up the Iack.
XXIX. Dialogue.
To Buy a Suit of Cloaths.
SIR, I come to wait on you from Master B—
What does he send you for?
He told me, you had a suit of Cloaths to make.
Friend, you are welcome; I expect that you will make me a neat and modish suit of Cloaths.
What will you have it made of?
Of some fine English Cloth.
Of what Colour?
I shall see.
Will you be pleased to buy the Cloth, or shall I buy it my self?
I go to buy it now, come along with me.
What do you want Sir?
What do you look for?
I want a good and fite Cloth.
Come in, Sir, you will see here the finest Cloths in
London.
[Page 219] Shew me the best you have.
There is a very fine one, and as they wear them now.
It is good, but the Colour does not please me.
There is another piece lighter than the other.
I like that colour; but the cloth is too thin, it is not strong enough.
Look upon this piece here, you will find none so fine in another place, nor that will do you so much service.
How much will you sell it an Ell?
Without exacting upon you of a penny, it is worth twenty shillings.
I am not used to cheapen, tell me the last word.
I told it you, Sir, it is worth so much.
That's too dear; I'll give you eighteen for it.
There is not a penny to bate. And if you consider the goodness and sineness of the cloth, you'll find it very cheap.
Come, come, cut two Ells of it.
I swear, upon my honest word, that I don't get half a Crown with you.
Sh
[...]w me now a strip'd cloth for the Breeches.
Here is one that will match your close coat the best in the world.
[Page 220] What do you ask for the Ell?
It never went out of my Shop under six and twenty Shillings.
I'll give you at the Rate of four and twenty.
How much must you have of it?
Three Quarrers of an Ell.
Here, Sir, there is your mony; see whether I did misreckon.
I would not wrong you of a farthing.
Sir, the mony is good, and well told.
Come home with me to take my measure.
Shall I find the rest?
That's without question.
Line the Coat with some good Silk, and the Breeches with good Callico.
You shall be contented.
Buy me a good pair of Silk Stockings.
Will you have them knit or woven?
I will have them knit.
For the rest, take a special care that my suit be well made.
It shall be so, I promise you.
But I must have it withi
[...] two days at the furthest.
You shall have it without fail.
XXX. Dialogue.
To Play at Picket.
LEt's play a Game at Picket.
What will you play for?
Let's play for a Crown to pass away the time.
Give us a pack of Cards and some Counters.
Let's see, who shall deal?
You are to deal.
I am to play first; I have the hand.
Shuffle the Cards; all the Figures are together.
They are shuffled enough.
Cut, Sir.
Have you your Cards?
I believe I have.
How many do you take in?
I take all.
I leave one.
I have bad Cards.
Let's deal again.
Not this time.
Have you put away?
No, Sir, my Cards puzzle me.
You must needs have good Cards, since I have nothing.
Tell how many you have.
Fifty, Sixty,
&c.
They an't good.
They are good.
[Page 222]
Quint major, Quint to the King,
Quint to the Queen. Fourth to the Knave: Third to the Tenth.
Three Aces, three Kings.
I have as much.
Fourteenth of Queens.
Play on.
Hearts, Spades, Diamonds, Clubbs.
The Ace, the King, the Queen, the Knave, tht Tenth, the Nine, the Eight, the Seven.
A Peek, a Repeek.
I have the Cards.
I have seven Tricks.
I have lost.
You have won.
You owe me a Crown.
You owed me.
We are even (or quit).
Give me my Revenge.
XXXI. Dialogue.
For the Journey.
HOw many miles (or leagues) is
N. from this place.
It is eight leagues.
We cannot go so far to d
[...]y, it is too late.
[Page 223] It is not above twelve a clock at noon: you will arrive there betimes.
Is the way good?
Not much, there are Woods and Rivers to pass by.
Is there any danger upon the Road?
There is no talk of it; 'tis a Road where a body meets with a people every moment.
Don't they say, that there are High-way-men in the Woods?
There is nothing to be feared either by day or night.
Which way must one take?
When you come near the hill, you shall go to the right hand.
We must not then go up the hill.
No Sir.
Is it a difficult way through the Wood?
You cannot loose your way.
When you are out of the Wood, remember to take to the left.
I thank you Sir.
Come, Gentlemen, come, let's get on horseback.
Farewell, Sir, farewell.
I wish you a good Iourney.
Sir, if I don't mistake, your horse has lost his Shoe.
Will you be so kind as to stay for me till I get him Choe'd.
With all my heart.
XXXII.
XXXII. Dialogues.
Of the Supper and Lodging.
CAn we lodge here?
Yes Sir, we have fine Rooms, and good Beds.
Let's alight, Gentlemen.
Bid some body put our horses into the Stables.
Take the Gentlemen's horses, take care of them.
Now let's see, what shall you give us for supper?
See Sir, what you shall like.
Give us a fricasy of Chickens, half a dozen Pigeons, a Sallet, six Quails, and a dozen of Larks.
Will you have nothing else?
No, that's enough; but give us good Wine and Fruit.
Let me alone, you shall be contented I warrant you.
Come, Gentlemen, let's go and see our Chambers.
Light the Gentlemen up.
Let's have our supper as soon as possible.
[Page 225] Before your Boots are pull'd off, wi
[...]l supper be got ready.
Where are our Lackeys?
They are gone up stairs with your Portmantles.
Have you brought my Pistols?
Yes Sir, there they be.
Pull of my Boots, and then you shall go to see whether they have given Hay to the Horses; you spall carry them to the River, and shall take care to let them have some Oats.
I'll take care of all, don't trouble your self.
Call for supper.
Gentlemen, supper is ready, the meat is on the Table.
Let's go to supper, Gentlemen, that we may go to bed betimes.
Let's sit down, Gentlemen; let's sit down at Table.
There wants a Plate.
Eat of that Fricasy, it is very well seasoned.
The Pigeons are not enough.
Give us some drink.
My service t'ye, Gentlemen.
Is the Wine good?
It is not bad.
Let's drink then.
These Quails are very tender.
You don't eat, Sir.
I have no stomach; I am weary and tired.
You must cheer up.
I'll certainly be better a bed than at Table.
[Page 226] Get your bed warm.
Make an end of your supper; Gentlemen, I go to take my rest.
Do you find your self ill?
Do you want any thing?
I want nothing but rest.
Farewel, Gentlemen, good night.
I wish you a good night; endeavour to be well.
Bring the Fruit, and call the Landlord (or Inn-keeper) to speak to us.
Here he comes with a Bottle of Wine.
XXXIII. Dialogue.
To pay the Reckoning.
YOur Servant Gentlemen, how did you like your supper?
We are contented, but we must content you too.
Let's reckon Landlord, what have we to pay, or what have we had?
The Reckoning is not great.
See what you must have for us, for our men, and for our horses.
Reckon your selves, Gentlemen, and you will find, that there is seven Crowns.
[Page 227] Methinks you ask too much.
On the contrary, I am very cheap.
How much do you reckon for the Wine?
I sell it to you fifteen pence a Bottle.
Bring another Bottle, and we shall give you seven Crowns to morrow morning at breakfast.
When you please.
Give orders that we may have clean Sheets.
The Sheets you shall have, ar
[...] Lye-washed.
I will not fail.
Bid the Ostler dress our horses well, curry them as he should, and take care that they don't want for hay.
I will. Farewell, Gentlemen, good night t'ye.
XXXIV. Dialogue.
To speak to a sic
[...] Body.
WHat ails you?
I am ill.
You look as if you
[...]re.
You don't look well.
You look ill.
Oh! Sir, I am dying, I am half Dead.
[Page 228] I linger, or I pine away.
Where is your pain?
My head and my heart ake, and I have a pain in my stomach.
Let me f
[...]el your Pulse.
You have got a Feaver.
I feel a heaviness in all my Body.
You must be let Blood.
I was let Blood the other day.
No matter: To morrow you shall take Physick.
What Diet must I keep?
Take new-laid Eggs, and I
[...]lly Broths.
Have you a Nurse?
Yes, Sir.
Cheer up, don't be cast down for such a small matter.
Oh! Sir, you little know how ill I am; I am almost spent.
I have one foot already in the grave.
Truly, I am very sorry for it. Put it is possible that you will recover.
I am gone, I decay very sersibly
I grow weaker every day.
I am in a Consumption, and I am past recovery.
I must die, my Disease is an old Disea
[...]e.
You make your Disease worse than it is. You may out-live
[...].
[Page 229] Do you find your self better.
Yes, thank God, I find my self eased.
Did your Physick work well?
Very well.
How many times was you at stool?
Seven or eight times.
Have you no better stomach?
Yes, Sir, I could eat a Chicken.
Within two or three days you may go abroad
Do but endeavour to rest.
XXXV▪ Dialogue.
Between a Gentlewoman and her Woman.
WHo waits?
Did your Ladyship call Madam.
Bring me my Hood
[...] and Tippet.
Let me see; hold the Glass Lord! I look wretchedly to day.
Why don't you help me?
How awkward you are!
How can I help it?
[Page 230] Is not my Head wry?
No Madam, it sits very well.
Give me a clean handkerchief.
Go now to the Foot-man and bid him get a chair with a high roof, or a very low seat.
I run.
Stay Mistress sue, you are so ready to go the Footman.—
What will you be pleased to have, Madam.
Go first, and see whether my Sister be ready, and if she be willing to go to the Princess with me.
Well, what says she?
She is gone out already.
Truly that's very handsome, to disappoint me so.
Did she not send me word, that she would not go out before five a clock.
Yes, Madam.
What a clock is it then now?
'Tis hardly Five.
Bid the Footman call for a Chair.
Madam, there is below.—
Is there a Chair?
No, Madam, there is Master
L.—to wait upon your Ladyship.
Did they tell him I was at home?
I believe, yes.
[Page 231] Then I can't go out; take all that again.
How do I look?
Very well
You may tell Master
L— that I am ready to receive him.
XXXVI. Dialogue.
Of LOVE.
Between a Lover and his Mistress.
SO Fortune be prais'd, for the blessing I have to find you at home.
'Tis no Miracle, I think.
It is not, I confess, very extraordinary, to find you at home; but hitherto, Madam, I had never the happiness to see you there alone.
Sir, you puzzle me. I cannot imagine what you may have to say to me.
Many things, my dear Angel! wrept up in a Word, I Love.
You love!
Yes, I love.—
[Page 232] That is not so impossible; but, I think, you would do much better to entertain her with your
[...], who influences it; for besides that, she might give you some relief▪ you would free me from the trouble, which is caused by the recital of other peoples misfortunes, to those who are not in a capacity of helping them.
Oh! how ingenious you are to dissemble▪ Is it possible that my looks and actions have not convinced you a thousand times, that your sparkling eyes influence the torment, I endure?
The amorous Looks and Civilities of men, are too uncertain proofs of a true passion; and they seldom make use of them, but to try our Sex's Weakness, and laugh at our Credulity.
Oh! do not wrong me so much as to judge of me by others: I was never a lover by profession (
or, a general Lover). I never knew the power of Love before the moment I saw you. Suspect any thing in me but dissimulation: I swear, my charming
Cae
[...]ia, I love you more than my self, and my love shall be as lasting as my life.
[Page 233] Every body speaks the same; all men are alike in their Language, and the Actions only, make them appear different.
Since nothing but Actions can shew what we are, the only favour I beg of you, is
[...]o judge of my heart by them, and to give me the occasion of convincing you of the sincerity and pureness of my flames.
Alass! How easily we are persuaded what we wish for! Yes,
Lisidor, I believe you love me with a true love; and I have no other trouble than the fear of the blame I may incur, if I encourage it.
Oh! my dearest
Caelia, you so transport me out of my self, that I don't know where to find expressions to shew you my Gratitude. But pray, what do you ground your f
[...]ars upon?
I cannot tell it you know: It is time for us to part, my mother will be here presently, and I should be sorry, she should find us in a private Conversation.
Alas! what a blow you strike in my heart, when you speak of parting, and with how much grief am I forced to leave you!
We shall find the way to meet again; mean while be
[Page 234] faithful, and I shall not be ungrateful.
XXXVII. Dialogue.
Between two Couzens. Of VISITS.
HOw now, Cozen, is no body come to visit you to day?
No body in the world.
Truly, I wonder we have both been alone all this day.
I wonder at it too, for we are seldom so; and your house, thank God, is the Sanctuary of all the idle Courtiers.
To tell truth, this afternoon has been very long to me.
And I found it very short.
Great Wits Couzen Love solitude.
What do I care for wit? you know wit is not what I pretend to.
For my part, I love Company I confess it.
[Page 235] I love it too, but I love a choice one, and the great number of nau
[...]ous
[...] one is obliged to entertain among the others, makes me often love to be by my s
[...]f.
That ni
[...]ness is too great, that cannot bear with none but chosen persons.
And tha
[...] complaisance is too general, that bears with all manner of persons.
I relish those that are reasonable, and laugh at Fops and Impertinents.
Truly, Fops grow soon tedious, and most of them please no more at the second Visit.
Madam, there is
Climene that comes to wait on your Ladyship.
Oh Lord! what a Visit!
You was grumbling for being alone, so heaven punishes you for it.
Quickly, go and tell that I am not at home.
They have told her already, that you were.
Who is that block-head as told so?
'Tis I, Madam.
Deuce take the little Booby, I'll teach you to make Answers of your own self.
Madam, I'l go and tell her that you have a mind to be gone out.—
[Page 236] Stay, beast, and let her come up, since the Folly is done already.
Why do you fall a laughing?
I laugh at your little Lack eys Simplicity.
Ah Couzen! how this Visit troubles me now?
No matter, it must go down with you.
XXXVIII. Dialogue.
Of Puppet Shows.
WHere went you yesterday in the Afternoon?
I went to give my Attendance to the Duke of
Gloucester.
How does he do?
He is very well.
He always shews a great deal of wit and Liveliness.
Did you play with him?
Yes, Sir, we play'd a little, whilst the Puppet-playe
[...] was getting his Puppets ready.
[Page 237] How! was there a Puppet-Shew?
Yes, Sir.
Was that very diverting?
Was his Highness well pleased with it?
Extreamly; he fell a laughing now and then.
What Country man was the Puppet-Player?
He was a French-man.
How do you know it?
Because he spoke broken English, and made
Punchinello speak French most
[...]ommonly.
How could then the lookers on understand what he said?
The Puppet-players Wife was his Interpreter.
Was there a great deal of company?
Yes, Sir.
How long did the Shew last?
About an hour and a half.
At what hour did you take your leave of the young Prince?
At Eight a Clock.
What had you rather to see, Puppet Shews or Iugglers.
I admire the dexterity of Iugling Tricks; but I find, Puppet-Shews more diverting and pleasant.
XXXIX. Dialogue.
Of MARRIAGE.
Between a Father and his Daughter.
DAughter, your good nature and tractableness ha
[...]e not little contributed to increase that love I ever had for you; and seeing you are of an
[...] fit to be married, I have
[...] my eyes upon Sir
N.—
[...] be your husband.
How! Father, a Maid
[...] my age marry Sir
N.—
Why not? he is a sober, st
[...]l, prudent, and wise man, not above Fifty, and who is cry'd
[...] for his great Estate.
Marriage is a business of
[...] great consequence, to be so quickly resolved upon, and since
[...] happiness of my whole life is
[...] stake, I beg of you to give
[...] some time to think on it.
[Page 239] I know what is good for you better than your self, and therefore I tell you, that you shall marry him to morrow.
Since you urge me so far, I must tell you my true Sentiments, and confess to you, that I'd rather throw my self into a Nunnery, than to marry
S. N. since a Marriage cannot be happy where there is no inclination.
That's a thing, Daughter, which may be, will come afterwards; and they say▪ that Love is often the fruit of Matrimony.
But, Sir, there is a great hazard on the womens side and I shall never forget what I have heard my Grandmother say, That a Womans Vertue is never so much in danger, as when she is marryed to one she does not like.
Without so many Reasons, I am Resolved you shall marry
S. N. he is rich, and that must satisfy you.
And I protest to you, with all the Duty and Respect I owe you, that I won't be
[...]acrificed to Interest, since that great unequality of Age, Humour, and Sentiments, cannot but render
[...] Marriage lyable to many dismal accidents.
[Page 240] Did any body ever see a Daugh
[...]ter speak so to her Father?
But did any body ever see a Father marry his Daughter so?
'Tis a match which nothing can be said against, and I lay that every body will approve of my choice.
And I lay that it cannot be approved by any reasonable person.
Will you yield to your Brothers Iudgment?
I'll yield to no bodys Iudgment; my heart cannot submit to such a Tyranny, and in a word, I'll rather marry Death th
[...]
S. N.
XL. Dialogue.
Of Country Diversions.
SIR, I am very glad to see you; where do you live now?
We have been these two months at a Country house.
Are you come to Town for good and all?
No, Sir, I go back to morrow morning.
How do you enjoy your self in the Country?
How do you pass away the time?
I bestow part of it upon Books.
But which are your Diversions after your serious Occupations?
I go sometimes a Hunting.
What do you hunt?
Sometimes we hunt a Deer, and sometimes a Hare.
Have you good Dogs?
We have a Pack of Hounds?
[Page 242] Two Grey-hound Dogs, two Grey hound Bitches, four Terriers, and three-S
[...]tting-dogs.
Do you never go a Fowling?
Pardon me.
What do you shoot at?
All manner of Game, as Partridges, Pheasan
[...]s, Wood-cocks, Wood-hens, Quails, Thrushes,
&c.
Do you shoot flying, or ru
[...] ring?
I do both.
How do you catch Rabbits?
Sometimes with Purse-Netts and a Ferret, and sometimes we kill them with a Gun.
And Quails?
Most commonly with a Net and a Setting-Dog.
Do you also fish sometimes?
Very seldom.
Why?
Because we are a great way from the River.
But we have a Fish-Pond, where we take Carps with a Line.
What do you do when you neither Hunt nor Fish?
We Bowl.
[Page 243] Are you a good Bowler?
I make a shift to cope with another.
Have you a good Bowling-green? Is it even? Is it well kept?
It is pretty good. It is none of the roughest.
Do you sometimes play at Billiards?
Yes, Sir.
Do you not play at Nine-Pins too?
I do not love much to play at Nine-Pins, and I never do it but out of Complaisance.
As
[...]ar as I see, your time is so well employ'd, that you cannot be tired with being in the Country?
You think so, and yet 'tis quite otherwise: I begin already to long to be in Town; so true it is, that men grow weary of every thing.