���gM687 STENDHAL ROUGE ET NOIR II 1830 ��������
����hCHAPITRE 1 ��������
����227 0001���1LES PLAISIRS DE LA CAMPAGNE.
227 0001���2MONSIEUR VIENT SANS DOUTE ATTENDRE LA MALLE-POSTE DE
227 0001���3*PARIS ? LUI DIT LE MA_TRE D'UNE AUBERGE O@ IL S'ARR^TA
227 0001���4POUR D]JEUNER.
227 0001���5- CELLE D'AUJOURD'HUI OU CELLE DE DEMAIN PEU
227 0001���6M'IMPORTE, DIT *JULIEN.
227 0001���7LA MALLE-POSTE ARRIVA COMME IL FAISAIT L'INDIFF]RENT.
227 0001���8IL Y AVAIT DEUX PLACES LIBRES.
227 0002���1- QUOI ! C'EST TOI, MON PAUVRE *FALCOZ, DIT LE
227 0002���2VOYAGEUR QUI ARRIVAIT DU C>T] DE *GEN$VE [ CELUI
227 0002���3QUI MONTAIT EN VOITURE EN M^ME TEMPS QUE *JULIEN.
227 0002���4- JE TE CROYAIS ]TABLI AUX ENVIRONS DE *LYON, DIT
227 0002���5*FALCOZ, DANS UNE D]LICIEUSE VALL]E PR$S DU *RH>NE ?
227 0002���6- JOLIMENT ]TABLI. JE FUIS.
227 0002���7- COMMENT ! TU FUIS ? TOI, SAINT-*GIRAUD, AVEC CETTE
227 0002���8MINE SAGE, TU AS COMMIS QUELQUE CRIME ? DIT *FALCOZ
227 0003���1EN RIANT.
227 0003���2- MA FOI, AUTANT VAUDRAIT. JE FUIS L'ABOMINABLE VIE
227 0003���3QUE L'ON M$NE EN PROVINCE. J'AIME LA FRA_CHEUR DES
227 0003���4BOIS ET LA TRANQUILLIT] CHAMP^TRE, COMME TU SAIS ;
227 0003���5TU M'AS SOUVENT ACCUS] D'^TRE ROMANESQUE. JE NE
227 0003���6VOULAIS DE LA VIE ENTENDRE PARLER POLITIQUE, ET LA
227 0003���7POLITIQUE ME CHASSE.
227 0003���8- MAIS DE QUEL PARTI ES-TU ?
227 0004���1- D'AUCUN, ET C'EST CE QUI ME PERD. VOICI TOUTE MA
227 0004���2POLITIQUE : J'AIME LA MUSIQUE, LA PEINTURE ; UN BON
227 0004���3LIVRE EST UN ]V]NEMENT POUR MOI ; JE VAIS AVOIR
227 0004���4QUARANTE-QUATRE ANS. QUE ME RESTE-T-IL [ VIVRE ?
227 0004���5QUINZE, VINGT, TRENTE ANS TOUT AU PLUS ? EH BIEN !
227 0004���6JE TIENS QUE DANS TRENTE ANS, LES
228 0004���7MINISTRES SERONT UN PEU PLUS ADROITS, MAIS TOUT
228 0004���8AUSSI HONN^TES GENS QUE CEUX D'AUJOURD'HUI. L'HISTOIRE
228 0005���1D'*ANGLETERRE ME SERT DE MIROIR POUR NOTRE AVENIR.
228 0005���2TOUJOURS IL SE TROUVERA UN ROI QUI VOUDRA AUGMENTER
228 0005���3SA PR]ROGATIVE ; TOUJOURS L'AMBITION DE DEVENIR
228 0005���4D]PUT], LA GLOIRE ET LES CENTAINES DE MILLE FRANCS
228 0005���5GAGN]S PAR *MIRABEAU EMP^CHERONT DE DORMIR LES
228 0005���6GENS RICHES DE LA PROVINCE : ILS APPELLERONT
228 0005���7CELA ^TRE LIB]RAL ET AIMER LE PEUPLE. TOUJOURS
228 0005���8L'ENVIE DE DEVENIR PAIR OU GENTILHOMME DE LA
228 0006���1CHAMBRE GALOPERA LES ULTRAS. SUR LE VAISSEAU
228 0006���2DE L']TAT, TOUT LE MONDE VOUDRA S'OCCUPER DE
228 0006���3LA MANOEUVRE, CAR ELLE EST BIEN PAY]E. N'Y
228 0006���4AURA-T-IL DONC JAMAIS UNE PAUVRE PETITE PLACE
228 0006���5POUR LE SIMPLE PASSAGER ?
��228 0006���6- AU FAIT, AU FAIT, QUI DOIT ^TRE FORT PLAISANT
228 0006���7AVEC TON CARACT$RE TRANQUILLE. SONT-CE LES
228 0006���8DERNI$RES ]LECTIONS QUI TE CHASSENT DE TA
228 0007���1PROVINCE ?
228 0007���2- MON MAL VIENT DE PLUS LOIN. J'AVAIS, IL Y A
228 0007���3QUATRE ANS, QUARANTE ANS, ET CINQ CENT MILLE
228 0007���4FRANCS, J'AI QUATRE ANS DE PLUS AUJOURD'HUI, ET
228 0007���5PROBABLEMENT CINQUANTE MILLE FRANCS DE MOINS,
228 0007���6QUE JE VAIS PERDRE SUR LA VENTE DE MON CH<TEAU
228 0007���7DE *MONFLEURY, PR$S DU *RH>NE, POSITION SUPERBE.
228 0007���8[ *PARIS, J']TAIS LAS DE CETTE COM]DIE PERP]TUELLE,
228 0008���1[ LAQUELLE OBLIGE CE QUE VOUS APPELEZ LA
228 0008���2CIVILISATION DU XIXE SI$CLE. J'AVAIS SOIF DE
228 0008���3BONHOMIE ET DE SIMPLICIT]. J'ACH$TE UNE TERRE
228 0008���4DANS LES MONTAGNES PR$S DU *RH>NE, RIEN D'AUSSI
228 0008���5BEAU SOUS LE CIEL.
228 0008���6LE VICAIRE DU VILLAGE ET LES HOBEREAUX DU
228 0008���7VOISINAGE ME FONT LA COUR PENDANT SIX MOIS ;
228 0008���8JE LEUR DONNE [ D_NER ; J'AI QUITT] *PARIS,
228 0009���1LEUR DIS-JE, POUR DE MA VIE NE PARLER NI
228 0009���2N'ENTENDRE PARLER POLITIQUE. COMME VOUS LE
228 0009���3VOYEZ, JE NE SUIS ABONN] [ AUCUN JOURNAL. MOINS
228 0009���4LE FACTEUR DE LA POSTE M'APPORTE DE LETTRES,
228 0009���5PLUS JE SUIS CONTENT.
228 0009���6CE N']TAIT PAS LE COMPTE DU VICAIRE ; BIENT>T
228 0009���7JE SUIS EN BUTTE [ MILLE DEMANDES INDISCR$TES,
228 0009���8TRACASSERIES, ETC. JE VOULAIS DONNER DEUX OU
228 0010���1TROIS CENTS FRANCS PAR AN AUX PAUVRES, ON ME
228 0010���2LES DEMANDE POUR DES ASSOCIATIONS PIEUSES :
228 0010���3CELLE DE SAINT-*JOSEPH, CELLE DE LA VIERGE,
228 0010���4ETC., JE REFUSE : ALORS ON ME FAIT CENT INSULTES.
228 0010���5J'AI LA B^TISE D'EN ^TRE PIQU]. JE NE PUIS PLUS
228 0010���6SORTIR LE MATIN POUR ALLER JOUIR DE LA BEAUT]
228 0010���7DE NOS MONTAGNES, SANS TROUVER QUELQUE ENNUI
228 0010���8QUI ME TIRE DE MES R^VERIES, ET ME RAPPELLE
228 0011���1D]SAGR]ABLEMENT LES HOMMES ET LEUR M]CHANCET].
228 0011���2AUX PROCESSIONS DES ROGATIONS, PAR EXEMPLE,
229 0011���3DONT LE CHANT ME PLA_T (C'EST PROBABLEMENT UNE
229 0011���4M]LODIE GRECQUE), ON NE B]NIT PLUS MES CHAMPS,
229 0011���5PARCE QUE, DIT LE VICAIRE, ILS APPARTIENNENT [
229 0011���6UN IMPIE. LA VACHE D'UNE VIEILLE PAYSANNE D]VOTE
229 0011���7MEURT, ELLE DIT QUE C'EST [ CAUSE DU VOISINAGE
229 0011���8D'UN ]TANG QUI APPARTIENT [ MOI IMPIE, PHILOSOPHE
229 0012���1VENANT DE *PARIS, ET HUIT JOURS APR$S JE TROUVE
229 0012���2TOUS MES POISSONS LE VENTRE EN L'AIR EMPOISONN]S
229 0012���3AVEC DE LA CHAUX. LA TRACASSERIE M'ENVIRONNE SOUS
229 0012���4TOUTES LES FORMES. LE JUGE DE PAIX, HONN^TE
��229 0012���5HOMME, MAIS QUI CRAINT POUR SA PLACE, ME DONNE
229 0012���6TOUJOURS TORT. LA PAIX DES CHAMPS EST POUR MOI
229 0012���7UN ENFER. UNE FOIS QUE L'ON M'A VU ABANDONN]
229 0012���8PAR LE VICAIRE, CHEF DE LA CONGR]GATION DU
229 0013���1VILLAGE, ET NON SOUTENU PAR LE CAPITAINE EN
229 0013���2RETRAITE, CHEF DES LIB]RAUX, TOUS ME SONT
229 0013���3TOMB]S DESSUS, JUSQU'AU MA+ON QUE JE FAISAIS
229 0013���4VIVRE DEPUIS UN AN, JUSQU'AU CHARRON QUI
229 0013���5VOULAIT ME FRIPONNER IMPUN]MENT EN RACCOMMODANT
229 0013���6MES CHARRUES.
229 0013���7AFIN D'AVOIR UN APPUI ET DE GAGNER POURTANT
229 0013���8QUELQUES-UNS DE MES PROC$S, JE ME FAIS LIB]RAL ;
229 0014���1MAIS, COMME TU DIS, CES DIABLES D']LECTIONS
229 0014���2ARRIVENT, ON ME DEMANDE MA VOIX...
229 0014���3- POUR UN INCONNU ?
229 0014���4- PAS DU TOUT, POUR UN HOMME QUE JE NE CONNAIS
229 0014���5QUE TROP. JE REFUSE, IMPRUDENCE AFFREUSE ! D$S
229 0014���6CE MOMENT, ME VOIL[ AUSSI LES LIB]RAUX SUR LES
229 0014���7BRAS, MA POSITION DEVIENT INTOL]RABLE. JE CROIS
229 0014���8QUE S'IL F=T VENU DANS LA T^TE AU VICAIRE DE
229 0015���1M'ACCUSER D'AVOIR ASSASSIN] MA SERVANTE, IL Y
229 0015���2AURAIT EU VINGT T]MOINS DES DEUX PARTIS, QUI
229 0015���3AURAIENT JUR] AVOIR VU COMMETTRE LE CRIME.
229 0015���4- TU VEUX VIVRE [ LA CAMPAGNE SANS SERVIR LES
229 0015���5PASSIONS DE TES VOISINS, SANS M^ME ]COUTER LEURS
229 0015���6BAVARDAGES. QUELLE FAUTE !...
229 0015���7- ENFIN ELLE EST R]PAR]E. *MONFLEURY EST EN
229 0015���8VENTE, JE PERDS CINQUANTE MILLE FRANCS, S'IL
229 0016���1LE FAUT, MAIS JE SUIS TOUT JOYEUX, JE QUITTE
229 0016���2CET ENFER D'HYPOCRISIE ET DE TRACASSERIES. JE
229 0016���3VAIS CHERCHER LA SOLITUDE ET LA PAIX CHAMP^TRE
229 0016���4AU SEUL LIEU O@ ELLES EXISTENT EN *FRANCE, DANS
229 0016���5UN QUATRI$ME ]TAGE, DONNANT SUR LES CHAMPS-]LYS]ES.
229 0016���6ET ENCORE J'EN SUIS [ D]LIB]RER, SI JE NE
229 0016���7COMMENCERAI PAS MA CARRI$RE POLITIQUE, DANS LE
229 0016���8QUARTIER DU ROULE, PAR RENDRE LE PAIN B]NIT
229 0017���1[ LA PAROISSE.
229 0017���2- TOUT CELA NE TE F=T PAS ARRIV] SOUS *BONAPARTE,
229 0017���3DIT *FALCOZ AVEC DES YEUX BRILLANTS DE COURROUX
229 0017���4ET DE REGRET.
230 0017���5- [ LA BONNE HEURE, MAIS POURQUOI N'A-T-IL PAS
230 0017���6SU SE TENIR EN PLACE, TON *BONAPARTE ? TOUT CE
230 0017���7DONT JE SOUFFRE AUJOURD'HUI C'EST LUI QUI L'A
230 0017���8FAIT.
230 0018���1ICI L'ATTENTION DE *JULIEN REDOUBLA. IL AVAIT
230 0018���2COMPRIS DU PREMIER MOT QUE LE BONAPARTISTE
230 0018���3*FALCOZ ]TAIT L'ANCIEN AMI D'ENFANCE DE *M *DE
��230 0018���4*R^NAL, PAR LUI R]PUDI] EN 1816, ET LE PHILOSOPHE
230 0018���5SAINT-*GIRAUD DEVAIT ^TRE FR$RE DE CE CHEF DE
230 0018���6BUREAU [ LA PR]FECTURE DE *, QUI SAVAIT SE FAIRE
230 0018���7ADJUGER [ BON COMPTE LES MAISONS DES COMMUNES.
230 0018���8- ET TOUT CELA C'EST TON *BONAPARTE QUI L'A FAIT,
230 0019���1CONTINUAIT SAINT-*GIRAUD. UN HONN^TE HOMME,
230 0019���2INOFFENSIF S'IL EN F=T, AVEC QUARANTE ANS ET
230 0019���3CINQ CENT MILLE FRANCS, NE PEUT PAS S']TABLIR
230 0019���4EN PROVINCE ET Y TROUVER LA PAIX ; SES PR^TRES
230 0019���5ET SES NOBLES L'EN CHASSENT.
230 0019���6- AH ! NE DIS PAS DE MAL DE LUI, S']CRIA *FALCOZ,
230 0019���7JAMAIS LA *FRANCE N'A ]T] SI HAUT DANS L'ESTIME
230 0019���8DES PEUPLES QUE PENDANT LES TREIZE ANS QU'IL A
230 0020���1R]GN]. ALORS, IL Y AVAIT DE LA GRANDEUR DANS
230 0020���2TOUT CE QU'ON FAISAIT.
230 0020���3- TON EMPEREUR, QUE LE DIABLE EMPORTE, REPRIT
230 0020���4L'HOMME DE QUARANTE-QUATRE ANS, N'A ]T] GRAND
230 0020���5QUE SUR SES CHAMPS DE BATAILLE, ET LORSQU'IL
230 0020���6A R]TABLI LES FINANCES VERS 1802. QUE VEUT DIRE
230 0020���7TOUTE SA CONDUITE DEPUIS ? AVEC SES CHAMBELLANS,
230 0020���8SA POMPE ET SES R]CEPTIONS AUX TUILERIES, IL A
230 0021���1DONN] UNE NOUVELLE ]DITION DE TOUTES LES NIAISERIES
230 0021���2MONARCHIQUES. ELLE ]TAIT CORRIG]E, ELLE E=T PU
230 0021���3PASSER ENCORE UN SI$CLE OU DEUX. LES NOBLES ET
230 0021���4LES PR^TRES ONT VOULU REVENIR [ L'ANCIENNE, MAIS
230 0021���5ILS N'ONT PAS LA MAIN DE FER QU'IL FAUT POUR LA
230 0021���6D]BITER AU PUBLIC.
230 0021���7- VOIL[ BIEN LE LANGAGE D'UN ANCIEN IMPRIMEUR !
230 0021���8- QUI ME CHASSE DE MA TERRE ? CONTINUA L'IMPRIMEUR
230 0022���1EN COL$RE. LES PR^TRES, QUE *NAPOL]ON A RAPPEL]S
230 0022���2PAR SON CONCORDAT, AU LIEU DE LES TRAITER COMME
230 0022���3L']TAT TRAITE LES M]DECINS, LES AVOCATS, LES
230 0022���4ASTRONOMES, DE NE VOIR EN EUX QUE DES CITOYENS,
230 0022���5SANS S'INQUI]TER DE L'INDUSTRIE PAR LAQUELLE ILS
230 0022���6CHERCHENT [ GAGNER LEUR VIE. Y AURAIT-IL AUJOURD'HUI
230 0022���7DES GENTILSHOMMES INSOLENTS, SI TON *BONAPARTE
230 0022���8N'E=T FAIT DES BARONS ET DES COMTES ? NON, LA
230 0023���1MODE EN ]TAIT PASS]E. APR$S LES PR^TRES, CE SONT
230 0023���2LES PETITS NOBLES CAMPAGNARDS QUI M'ONT DONN] LE
230 0023���3PLUS D'HUMEUR, ET M'ONT FORC] [ ME FAIRE LIB]RAL.
230 0023���4LA CONVERSATION FUT INFINIE, CE TEXTE VA OCCUPER
230 0023���5LA *FRANCE ENCORE UN DEMI-SI$CLE. COMME SAINT-*GIRAUD
230 0023���6R]P]TAIT TOUJOURS
231 0023���7QU'IL ]TAIT IMPOSSIBLE DE VIVRE EN PROVINCE, *JULIEN
231 0023���8PROPOSA TIMIDEMENT L'EXEMPLE DE *M *DE *R^NAL.
231 0024���1- PARBLEU, JEUNE HOMME, VOUS ^TES BON ! S']CRIA
231 0024���2*FALCOZ ; IL S'EST FAIT MARTEAU POUR N'^TRE PAS
���231 0024���3ENCLUME, ET UN TERRIBLE MARTEAU ENCORE. MAIS JE
231 0024���4LE VOIS D]BORD] PAR LE *VALENOD. CONNAISSEZ-VOUS
231 0024���5CE COQUIN-L[ ? VOIL[ LE V]RITABLE. QUE DIRA VOTRE
231 0024���6*M *DE *R^NAL LORSQU'IL SE VERRA DESTITU] UN DE
231 0024���7CES QUATRE MATINS, ET LE *VALENOD MIS [ SA PLACE ?
231 0024���8- IL RESTERA T^TE [ T^TE AVEC SES CRIMES, DIT
231 0025���1SAINT-*GIRAUD. VOUS CONNAISSEZ DONC *VERRI$RES,
231 0025���2JEUNE HOMME ? EH BIEN ! *BONAPARTE, QUE LE CIEL
231 0025���3CONFONDE, LUI ET SES FRIPERIES MONARCHIQUES A
231 0025���4RENDU POSSIBLE LE R$GNE DES *R^NAL ET DES *CH]LAN,
231 0025���5QUI A AMEN] LE R$GNE DES *VALENOD ET DES *MASLON.
231 0025���6CETTE CONVERSATION D'UNE SOMBRE POLITIQUE ]TONNAIT
231 0025���7*JULIEN, ET LE DISTRAYAIT DE SES R^VERIES
231 0025���8VOLUPTUEUSES.
231 0026���1IL FUT PEU SENSIBLE AU PREMIER ASPECT DE *PARIS,
231 0026���2APER+U DANS LE LOINTAIN. LES CH<TEAUX EN *ESPAGNE
231 0026���3SUR SON SORT [ VENIR AVAIENT [ LUTTER AVEC LE
231 0026���4SOUVENIR ENCORE PR]SENT DES VINGT-QUATRE HEURES
231 0026���5QU'IL VENAIT DE PASSER [ *VERRI$RES. IL SE JURAIT
231 0026���6DE NE JAMAIS ABANDONNER LES ENFANTS DE SON AMIE,
231 0026���7ET DE TOUT QUITTER POUR LES PROT]GER, SI LES
231 0026���8IMPERTINENCES DES PR^TRES NOUS DONNENT LA R]PUBLIQUE
231 0027���1ET LES PERS]CUTIONS CONTRE LES NOBLES.
231 0027���2QUE SERAIT-IL ARRIV] LA NUIT DE SON ARRIV]E [
231 0027���3*VERRI$RES, SI, AU MOMENT O@ IL APPUYAIT SON
231 0027���4]CHELLE CONTRE LA CROIS]E DE LA CHAMBRE [ COUCHER
231 0027���5DE *MME *DE *R^NAL, IL AVAIT TROUV] CETTE CHAMBRE
231 0027���6OCCUP]E PAR UN ]TRANGER, OU PAR *M *DE *R^NAL ?
231 0027���7MAIS AUSSI QUELLES D]LICES LES DEUX PREMI$RES
231 0027���8HEURES, QUAND SON AMIE VOULAIT SINC$REMENT LE
231 0028���1RENVOYER ET QU'IL PLAIDAIT SA CAUSE, ASSIS AUPR$S
231 0028���2D'ELLE DANS L'OBSCURIT] ! UNE <ME COMME CELLE DE
231 0028���3*JULIEN EST SUIVIE PAR DE TELS SOUVENIRS DURANT
231 0028���4TOUTE UNE VIE. LE RESTE DE L'ENTREVUE SE CONFONDAIT
231 0028���5D]J[ AVEC LES PREMI$RES ]POQUES DE LEURS AMOURS,
231 0028���6QUATORZE MOIS AUPARAVANT.
231 0028���7*JULIEN FUT R]VEILL] DE SA R^VERIE PROFONDE, PARCE
231 0028���8QUE LA VOITURE S'ARR^TA. ON VENAIT D'ENTRER DANS
231 0029���1LA COUR DES POSTES, RUE *J-*J *ROUSSEAU. - JE
231 0029���2VEUX ALLER [ LA *MALMAISON, DIT-IL [ UN CABRIOLET
231 0029���3QUI S'APPROCHA.
231 0029���4- [ CETTE HEURE, MONSIEUR, ET POURQUOI FAIRE ?
231 0029���5- QUE VOUS IMPORTE ! MARCHEZ.
231 0029���6TOUTE VRAIE PASSION NE SONGE QU'[ ELLE. C'EST
231 0029���7POURQUOI,
232 0029���8CE ME SEMBLE, LES PASSIONS SONT SI RIDICULES [
232 0030���1*PARIS, O@ LE VOISIN PR]TEND TOUJOURS QU'ON PENSE
�� 232 0030���2BEAUCOUP [ LUI. JE ME GARDERAI DE RACONTER LES
232 0030���3TRANSPORTS DE *JULIEN [ LA *MALMAISON. IL PLEURA.
232 0030���4QUOI ! MALGR] LES VILAINS MURS BLANCS CONSTRUITS
232 0030���5CETTE ANN]E, ET QUI COUPENT CE PARC EN MORCEAUX ?
232 0030���6- OUI, MONSIEUR : POUR *JULIEN, COMME POUR LA
232 0030���7POST]RIT], IL N'Y AVAIT RIEN ENTRE *ARCOLE,
232 0030���8*SAINTE-*H]L$NE ET LA *MALMAISON.
232 0031���1LE SOIR, *JULIEN H]SITA BEAUCOUP AVANT D'ENTRER AU
232 0031���2SPECTACLE, IL AVAIT DES ID]ES ]TRANGES SUR CE LIEU
232 0031���3DE PERDITION.
232 0031���4UNE PROFONDE M]FIANCE L'EMP^CHA D'ADMIRER LE *PARIS
232 0031���5VIVANT, IL N']TAIT TOUCH] QUE DES MONUMENTS LAISS]S
232 0031���6PAR SON H]ROS.
232 0031���7ME VOICI DONC DANS LE CENTRE DE L'INTRIGUE ET DE
232 0031���8L'HYPOCRISIE ! ICI R$GNENT LES PROTECTEURS DE L'ABB]
232 0032���1DE *FRILAIR.
232 0032���2LE SOIR DU TROISI$ME JOUR, LA CURIOSIT] L'EMPORTA
232 0032���3SUR LE PROJET DE TOUT VOIR AVANT DE SE PR]SENTER
232 0032���4[ L'ABB] *PIRARD. CET ABB] LUI EXPLIQUA, D'UN TON
232 0032���5FROID, LE GENRE DE VIE QUI L'ATTENDAIT CHEZ
232 0032���6*M *DE *LA *MOLE.
232 0032���7SI AU BOUT DE QUELQUES MOIS VOUS N'^TES PAS UTILE,
232 0032���8VOUS RENTREREZ AU S]MINAIRE, MAIS PAR LA BONNE PORTE.
232 0033���1VOUS ALLEZ LOGER CHEZ LE MARQUIS, L'UN DES PLUS
232 0033���2GRANDS SEIGNEURS DE *FRANCE. VOUS PORTEREZ L'HABIT
232 0033���3NOIR, MAIS COMME UN HOMME QUI EST EN DEUIL, ET NON
232 0033���4PAS COMME UN ECCL]SIASTIQUE. J'EXIGE QUE, TROIS FOIS
232 0033���5LA SEMAINE, VOUS SUIVIEZ VOS ]TUDES EN TH]OLOGIE
232 0033���6DANS UN S]MINAIRE, O@ JE VOUS FERAI PR]SENTER.
232 0033���7CHAQUE JOUR, [ MIDI, VOUS VOUS ]TABLIREZ DANS LA
232 0033���8BIBLIOTH$QUE DU MARQUIS, QUI COMPTE VOUS EMPLOYER
232 0034���1[ FAIRE DES LETTRES POUR DES PROC$S ET D'AUTRES
232 0034���2AFFAIRES. LE MARQUIS ]CRIT, EN DEUX MOTS, EN MARGE
232 0034���3DE CHAQUE LETTRE QU'IL RE+OIT, LE GENRE DE R]PONSE
232 0034���4QU'IL FAUT Y FAIRE. J'AI PR]TENDU QU'AU BOUT DE
232 0034���5TROIS MOIS, VOUS SERIEZ EN ]TAT DE FAIRE CES R]PONSES,
232 0034���6DE FA+ON QUE, SUR DOUZE QUE VOUS PR]SENTEREZ [ LA
232 0034���7SIGNATURE DU MARQUIS, IL PUISSE EN SIGNER HUIT
232 0034���8OU NEUF. LE SOIR, [ HUIT HEURES, VOUS METTREZ SON
232 0035���1BUREAU EN ORDRE, ET [ DIX VOUS SEREZ LIBRE.
232 0035���2IL SE PEUT, CONTINUA L'ABB] *PIRARD, QUE QUELQUE
232 0035���3VIEILLE DAME OU QUELQUE HOMME AU TON DOUX VOUS
232 0035���4FASSE ENTREVOIR DES AVANTAGES IMMENSES, OU TOUT
232 0035���5GROSSI$REMENT VOUS OFFRE DE L'OR POUR LUI MONTRER
232 0035���6LES LETTRES RE+UES PAR LE MARQUIS...
232 0035���7- AH ! MONSIEUR ! S']CRIA *JULIEN ROUGISSANT.
232 0035���8- IL EST SINGULIER, DIT L'ABB] AVEC UN SOURIRE
���232 0036���1AMER, QUE,
233 0036���2PAUVRE COMME VOUS L'^TES, ET APR$S UNE ANN]E DE
233 0036���3S]MINAIRE, IL VOUS RESTE ENCORE DE CES INDIGNATIONS
233 0036���4VERTUEUSES. IL FAUT QUE VOUS AYEZ ]T] BIEN AVEUGLE !
233 0036���5SERAIT-CE LA FORCE DU SANG ? SE DIT L'ABB] [
233 0036���6DEMI-VOIX ET COMME SE PARLANT [ SOI-M^ME. CE
233 0036���7QU'IL Y A DE SINGULIER, AJOUTA-T-IL EN REGARDANT
233 0036���8*JULIEN, C'EST QUE LE MARQUIS VOUS CONNA_T... JE
233 0037���1NE SAIS COMMENT. IL VOUS DONNE, POUR COMMENCER,
233 0037���2CENT LOUIS D'APPOINTEMENTS. C'EST UN HOMME QUI
233 0037���3N'AGIT QUE PAR CAPRICE, C'EST L[ SON D]FAUT ; IL
233 0037���4LUTTERA D'ENFANTILLAGES AVEC VOUS. S'IL EST CONTENT,
233 0037���5VOS APPOINTEMENTS POURRONT S']LEVER PAR LA SUITE
233 0037���6JUSQU'[ HUIT MILLE FRANCS.
233 0037���7MAIS VOUS SENTEZ BIEN, REPRIT L'ABB] D'UN TON AIGRE,
233 0037���8QU'IL NE VOUS DONNE PAS TOUT CET ARGENT POUR VOS
233 0038���1BEAUX YEUX. IL S'AGIT D'^TRE UTILE. [ VOTRE PLACE,
233 0038���2MOI, JE PARLERAIS TR$S PEU, ET SURTOUT JE NE
233 0038���3PARLERAIS JAMAIS DE CE QUE J'IGNORE.
233 0038���4AH ! DIT L'ABB], J'AI PRIS DES INFORMATIONS POUR VOUS ;
233 0038���5J'OUBLIAIS LA FAMILLE DE *M *DE *LA *MOLE. IL A
233 0038���6DEUX ENFANTS, UNE FILLE ET UN FILS DE DIX-NEUF
233 0038���7ANS, ]L]GANT PAR EXCELLENCE, ESP$CE DE FOU, QUI
233 0038���8NE SAIT JAMAIS [ MIDI CE QU'IL FERA [ DEUX HEURES.
233 0039���1IL A DE L'ESPRIT, DE LA BRAVOURE ; IL A FAIT LA
233 0039���2GUERRE D'*ESPAGNE. LE MARQUIS ESP$RE, JE NE SAIS
233 0039���3POURQUOI, QUE VOUS DEVIENDREZ L'AMI DU JEUNE
233 0039���4COMTE *NORBERT. J'AI DIT QUE VOUS ]TIEZ UN GRAND
233 0039���5LATINISTE, PEUT-^TRE COMPTE-T-IL QUE VOUS APPRENDREZ
233 0039���6[ SON FILS QUELQUES PHRASES TOUTES FAITES, SUR
233 0039���7*CIC]RON ET *VIRGILE.
233 0039���8[ VOTRE PLACE, JE NE ME LAISSERAIS JAMAIS PLAISANTER
233 0040���1PAR CE BEAU JEUNE HOMME ; ET, AVANT DE C]DER [
233 0040���2SES AVANCES PARFAITEMENT POLIES, MAIS UN PEU
233 0040���3G<T]ES PAR L'IRONIE, JE ME LES FERAIS R]P]TER
233 0040���4PLUS D'UNE FOIS.
233 0040���5JE NE VOUS CACHERAI PAS QUE LE JEUNE COMTE DE
233 0040���6*LA *MOLE DOIT VOUS M]PRISER D'ABORD, PARCE QUE
233 0040���7VOUS N'^TES QU'UN PETIT BOURGEOIS. SON A%EUL [
233 0040���8LUI ]TAIT DE LA COUR, ET EUT L'HONNEUR D'AVOIR
233 0041���1LA T^TE TRANCH]E EN PLACE DE GR$VE, LE
233 0041���226 AVRIL 1574, POUR UNE INTRIGUE POLITIQUE. VOUS,
233 0041���3VOUS ^TES LE FILS D'UN CHARPENTIER DE *VERRI$RES,
233 0041���4ET DE PLUS, AUX GAGES DE SON P$RE. PESEZ BIEN
233 0041���5CES DIFF]RENCES, ET ]TUDIEZ L'HISTOIRE DE CETTE
233 0041���6FAMILLE DANS *MORERI ; TOUS LES FLATTEURS QUI
233 0041���7D_NENT CHEZ EUX Y FONT DE TEMPS EN TEMPS CE QU'ILS
��233 0041���8APPELLENT DES ALLUSIONS D]LICATES.
233 0042���1PRENEZ GARDE [ LA FA+ON DONT VOUS R]PONDREZ AUX
233 0042���2PLAISANTERIES DE M LE COMTE *NORBERT *DE *LA *MOLE,
233 0042���3CHEF D'ESCADRON
234 0042���4DE HUSSARDS ET FUTUR PAIR DE *FRANCE, ET NE VENEZ
234 0042���5PAS ME FAIRE DES DOL]ANCES PAR LA SUITE.
234 0042���6- IL ME SEMBLE, DIT *JULIEN EN ROUGISSANT BEAUCOUP,
234 0042���7QUE JE NE DEVRAIS PAS M^ME R]PONDRE [ UN HOMME QUI
234 0042���8ME M]PRISE.
234 0043���1- VOUS N'AVEZ PAS D'ID]E DE CE M]PRIS-L[ ; IL NE SE
234 0043���2MONTRERA QUE PAR DES COMPLIMENTS EXAG]R]S. SI VOUS
234 0043���3]TIEZ UN SOT, VOUS POURRIEZ VOUS Y LAISSER PRENDRE ;
234 0043���4SI VOUS VOULIEZ FAIRE FORTUNE, VOUS DEVRIEZ VOUS Y
234 0043���5LAISSER PRENDRE.
234 0043���6- LE JOUR O@ TOUT CELA NE ME CONVIENDRA PLUS, DIT
234 0043���7*JULIEN, PASSERAI-JE POUR UN INGRAT, SI JE RETOURNE
234 0043���8[ MA PETITE CELLULE N 103 ?
234 0044���1- SANS DOUTE, R]PONDIT L'ABB], TOUS LES COMPLAISANTS
234 0044���2DE LA MAISON VOUS CALOMNIERONT, MAIS JE PARA_TRAI
234 0044���3MOI. (...). JE DIRAI QUE C'EST DE MOI QUE VIENT CETTE
234 0044���4R]SOLUTION.
234 0044���5*JULIEN ]TAIT NAVR] DU TON AMER ET PRESQUE M]CHANT
234 0044���6QU'IL REMARQUAIT CHEZ *M *PIRARD ; CE TON G<TAIT
234 0044���7TOUT [ FAIT SA DERNI$RE R]PONSE.
234 0044���8LE FAIT EST QUE L'ABB] SE FAISAIT UN SCRUPULE DE
234 0045���1CONSCIENCE D'AIMER *JULIEN, ET C'EST AVEC UNE
234 0045���2SORTE DE TERREUR RELIGIEUSE QU'IL SE M^LAIT
234 0045���3AUSSI DIRECTEMENT DU SORT D'UN AUTRE.
234 0045���4- VOUS VERREZ ENCORE, AJOUTA-T-IL AVEC LA M^ME
234 0045���5MAUVAISE GR<CE, ET COMME ACCOMPLISSANT UN DEVOIR
234 0045���6P]NIBLE, VOUS VERREZ MME LA MARQUISE DE *LA *MOLE.
234 0045���7C'EST UNE GRANDE FEMME BLONDE, D]VOTE, HAUTAINE,
234 0045���8PARFAITEMENT POLIE, ET ENCORE PLUS INSIGNIFIANTE.
234 0046���1ELLE EST FILLE DU VIEUX DUC DE *CHAULNES, SI
234 0046���2CONNU PAR SES PR]JUG]S NOBILIAIRES. CETTE GRANDE
234 0046���3DAME EST UNE SORTE D'ABR]G], EN HAUT RELIEF, DE CE
234 0046���4QUI FAIT AU FOND LE CARACT$RE DES FEMMES DE SON
234 0046���5RANG. ELLE NE CACHE PAS, ELLE, QU'AVOIR EU DES
234 0046���6ANC^TRES QUI SOIENT ALL]S AUX CROISADES EST LE
234 0046���7SEUL AVANTAGE QU'ELLE ESTIME. L'ARGENT NE VIENT
234 0046���8QUE LONGTEMPS APR$S : CELA VOUS ]TONNE ? NOUS
234 0047���1NE SOMMES PLUS EN PROVINCE, MON AMI.
234 0047���2VOUS VERREZ DANS SON SALON PLUSIEURS GRANDS
234 0047���3SEIGNEURS PARLER DE NOS PRINCES AVEC UN TON
234 0047���4DE L]G$RET] SINGULIER. POUR *MME *DE *LA *MOLE,
234 0047���5ELLE BAISSE LA VOIX PAR RESPECT TOUTES LES FOIS
234 0047���6QU'ELLE NOMME UN PRINCE ET SURTOUT UNE PRINCESSE.
���234 0047���7JE NE VOUS CONSEILLERAIS PAS DE DIRE DEVANT ELLE
234 0047���8QUE *PHILIPPE *II OU *HENRI *VIII FURENT DES
234 0048���1MONSTRES. ILS ONT ]T] ROIS, CE QUI LEUR DONNE
234 0048���2DES DROITS IMPRESCRIPTIBLES AUX RESPECTS DE TOUS
234 0048���3ET SURTOUT AUX RESPECTS D'^TRES SANS
235 0048���4NAISSANCE, TELS QUE VOUS ET MOI. CEPENDANT, AJOUTA
235 0048���5*M *PIRARD, NOUS SOMMES PR^TRES, CAR ELLE VOUS
235 0048���6PRENDRA POUR TEL ; [ CE TITRE, ELLE NOUS CONSID$RE
235 0048���7COMME DES VALETS DE CHAMBRE N]CESSAIRES [ SON SALUT.
235 0048���8- MONSIEUR, DIT *JULIEN, IL ME SEMBLE QUE JE NE
235 0049���1SERAI PAS LONGTEMPS [ *PARIS.
235 0049���2- [ LA BONNE HEURE ; MAIS REMARQUEZ QU'IL N'Y A DE
235 0049���3FORTUNE, POUR UN HOMME DE NOTRE ROBE, QUE PAR LES
235 0049���4GRANDS SEIGNEURS. AVEC CE JE NE SAIS QUOI
235 0049���5D'IND]FINISSABLE, DU MOINS POUR MOI, QU'IL Y A
235 0049���6DANS VOTRE CARACT$RE, SI VOUS NE FAITES PAS
235 0049���7FORTUNE VOUS SEREZ PERS]CUT] ; IL N'Y A PAS DE
235 0049���8MOYEN TERME POUR VOUS. NE VOUS ABUSEZ PAS. LES
235 0050���1HOMMES VOIENT QU'ILS NE VOUS FONT PAS PLAISIR EN
235 0050���2VOUS ADRESSANT LA PAROLE ; DANS UN PAYS SOCIAL
235 0050���3COMME CELUI-CI, VOUS ^TES VOU] AU MALHEUR, SI
235 0050���4VOUS N'ARRIVEZ PAS AUX RESPECTS.
235 0050���5QUE SERIEZ-VOUS DEVENU [ *BESAN+ON, SANS CE
235 0050���6CAPRICE DU MARQUIS DE *LA *MOLE ? UN JOUR, VOUS
235 0050���7COMPRENDREZ TOUTE LA SINGULARIT] DE CE QU'IL
235 0050���8FAIT POUR VOUS, ET, SI VOUS N'^TES PAS UN MONSTRE,
235 0051���1VOUS AUREZ POUR LUI ET SA FAMILLE UNE ]TERNELLE
235 0051���2RECONNAISSANCE. QUE DE PAUVRES ABB]S, PLUS
235 0051���3SAVANTS QUE VOUS, ONT V]CU DES ANN]ES [ *PARIS,
235 0051���4AVEC LES QUINZE SOUS DE LEUR MESSE ET LES DIX
235 0051���5SOUS DE LEURS ARGUMENTS EN SORBONNE !...
235 0051���6RAPPELEZ-VOUS CE QUE JE VOUS CONTAIS, L'HIVER
235 0051���7DERNIER, DES PREMI$RES ANN]ES DE CE MAUVAIS SUJET
235 0051���8DE CARDINAL *DUBOIS. VOTRE ORGUEIL SE CROIRAIT-IL,
235 0052���1PAR HASARD, PLUS DE TALENT QUE LUI ?
235 0052���2MOI, PAR EXEMPLE, HOMME TRANQUILLE ET M]DIOCRE, JE
235 0052���3COMPTAIS MOURIR DANS MON S]MINAIRE ; J'AI EU
235 0052���4L'ENFANTILLAGE DE M'Y ATTACHER. EH BIEN ! J'ALLAIS
235 0052���5^TRE DESTITU] QUAND J'AI DONN] MA D]MISSION.
235 0052���6SAVEZ-VOUS QUELLE ]TAIT MA FORTUNE ? J'AVAIS
235 0052���7CINQ CENT VINGT FRANCS DE CAPITAL, NI PLUS NI
235 0052���8MOINS ; PAS UN AMI, [ PEINE DEUX OU TROIS
235 0053���1CONNAISSANCES. *M *DE *LA *MOLE, QUE JE N'AVAIS
235 0053���2JAMAIS VU, M'A TIR] DE CE MAUVAIS PAS ; IL N'A
235 0053���3EU QU'UN MOT [ DIRE, ET L'ON M'A DONN] UNE CURE
235 0053���4DONT TOUS LES PAROISSIENS SONT DES GENS AIS]S,
235 0053���5AU-DESSUS DES VICES GROSSIERS, ET LE REVENU ME
���235 0053���6FAIT HONTE, TANT IL EST PEU PROPORTIONN] [ MON
235 0053���7TRAVAIL. JE NE VOUS AI PARL] AUSSI LONGTEMPS QUE
235 0053���8POUR METTRE UN PEU DE PLOMB DANS CETTE T^TE.
235 0054���1ENCORE UN MOT : J'AI LE MALHEUR D'^TRE IRASCIBLE ;
235 0054���2IL EST POSSIBLE QUE VOUS ET MOI NOUS CESSIONS
235 0054���3DE NOUS PARLER.
235 0054���4SI LES HAUTEURS DE LA MARQUISE, OU LES MAUVAISES
235 0054���5PLAISANTERIES
236 0054���6DE SON FILS, VOUS RENDENT CETTE MAISON D]CID]MENT
236 0054���7INSUPPORTABLE, JE VOUS CONSEILLE DE FINIR VOS
236 0054���8]TUDES DANS QUELQUE S]MINAIRE [ TRENTE LIEUES
236 0055���1DE *PARIS, ET PLUT>T AU NORD QU'AU MIDI. IL
236 0055���2Y A AU NORD PLUS DE CIVILISATION ET MOINS
236 0055���3D'INJUSTICES ; ET, AJOUTA-T-IL EN BAISSANT
236 0055���4LA VOIX, IL FAUT QUE JE L'AVOUE, LE VOISINAGE
236 0055���5DES JOURNAUX DE *PARIS FAIT PEUR AUX PETITS
236 0055���6TYRANS.
236 0055���7SI NOUS CONTINUONS [ TROUVER DU PLAISIR [ NOUS
236 0055���8VOIR, ET QUE LA MAISON DU MARQUIS NE VOUS CONVIENNE
236 0056���1PAS, JE VOUS OFFRE LA PLACE DE MON VICAIRE, ET
236 0056���2JE PARTAGERAI PAR MOITI] AVEC VOUS CE QUE REND
236 0056���3CETTE CURE. JE VOUS DOIS CELA ET PLUS ENCORE,
236 0056���4AJOUTA-T-IL EN INTERROMPANT LES REMERCIEMENTS DE
236 0056���5*JULIEN, POUR L'OFFRE SINGULI$RE QUE VOUS M'AVEZ
236 0056���6FAITE [ *BESAN+ON. SI AU LIEU DE CINQ CENT VINGT
236 0056���7FRANCS, JE N'AVAIS RIEN EU, VOUS M'EUSSIEZ SAUV].
236 0056���8L'ABB] AVAIT PERDU SON TON DE VOIX CRUEL. [ SA
236 0057���1GRANDE HONTE, *JULIEN SE SENTIT LES LARMES AUX
236 0057���2YEUX ; IL MOURAIT D'ENVIE DE SE JETER DANS LES
236 0057���3BRAS DE SON AMI : IL NE PUT S'EMP^CHER DE LUI
236 0057���4DIRE, DE L'AIR LE PLUS M<LE QU'IL PUT AFFECTER :
236 0057���5- J'AI ]T] HA% DE MON P$RE DEPUIS LE BERCEAU ;
236 0057���6C']TAIT UN DE MES GRANDS MALHEURS ; MAIS JE NE
236 0057���7ME PLAINDRAI PLUS DU HASARD, J'AI RETROUV] UN
236 0057���8P$RE EN VOUS, MONSIEUR.
236 0058���1- C'EST BON, C'EST BON, DIT L'ABB] EMBARRASS] ;
236 0058���2PUIS RENCONTRANT FORT [ PROPOS UN MOT DE DIRECTEUR
236 0058���3DE S]MINAIRE : IL NE FAUT JAMAIS DIRE LE HASARD,
236 0058���4MON ENFANT, DITES TOUJOURS LA PROVIDENCE.
236 0058���5LE FIACRE S'ARR^TA ; LE COCHER SOULEVA LE MARTEAU
236 0058���6DE BRONZE D'UNE PORTE IMMENSE : C']TAIT
236 0058���7L'H>TEL DE *LA *MOLE ; ET, POUR QUE LES PASSANTS
236 0058���8NE PUSSENT EN DOUTER, CES MOTS SE LISAIENT SUR
236 0059���1UN MARBRE NOIR AU-DESSUS DE LA PORTE.
236 0059���2CETTE AFFECTATION D]PLUT [ *JULIEN. ILS ONT TANT
236 0059���3DE PEUR DES JACOBINS ! ILS VOIENT UN *ROBESPIERRE
236 0059���4ET SA CHARRETTE DERRI$RE CHAQUE HAIE ; ILS EN SONT
���236 0059���5SOUVENT [ MOURIR DE RIRE, ET ILS AFFICHENT AINSI
236 0059���6LEUR MAISON POUR QUE LA CANAILLE LA RECONNAISSE
236 0059���7EN CAS D']MEUTE, ET LA PILLE. IL COMMUNIQUA SA
236 0059���8PENS]E [ L'ABB] *PIRARD.
236 0060���1- AH ! PAUVRE ENFANT, VOUS SEREZ BIENT>T MON VICAIRE.
236 0060���2QUELLE ]POUVANTABLE ID]E VOUS EST VENUE L[ !
236 0060���3- JE NE TROUVE RIEN DE SI SIMPLE, DIT *JULIEN.
236 0060���4LA GRAVIT] DU PORTIER ET SURTOUT LA PROPRET] DE
236 0060���5LA COUR L'AVAIENT FRAPP] D'ADMIRATION. IL FAISAIT
236 0060���6UN BEAU SOLEIL.
237 0060���7- QUELLE ARCHITECTURE MAGNIFIQUE ! DIT-IL [ SON AMI.
237 0060���8IL S'AGISSAIT D'UN DE CES H>TELS [ FA+ADE SI PLATE
237 0061���1DU FAUBOURG SAINT-*GERMAIN, B<TIS VERS LE TEMPS
237 0061���2DE LA MORT DE *VOLTAIRE. JAMAIS LA MODE ET LE
237 0061���3BEAU N'ONT ]T] SI LOIN L'UN DE L'AUTRE.
hCHAPITRE 2 ��������
����238 0062���1ENTR]E DANS LE MONDE.
238 0062���2*JULIEN S'ARR^TAIT ]BAHI AU MILIEU DE LA COUR.
238 0062���3- AYEZ DONC L'AIR RAISONNABLE, DIT L'ABB] *PIRARD ;
238 0062���4IL VOUS VIENT DES ID]ES HORRIBLES, ET PUIS VOUS
238 0062���5N'^TES QU'UN ENFANT ! O@ EST LE (...) D'*HORACE ?
238 0062���6(JAMAIS D'ENTHOUSIASME). SONGEZ QUE CE PEUPLE DE
238 0062���7LAQUAIS, VOUS VOYANT ]TABLI ICI, VA CHERCHER [ SE
238 0062���8MOQUER DE VOUS ; ILS VERRONT EN VOUS UN ]GAL, MIS
238 0063���1INJUSTEMENT AU-DESSUS D'EUX. SOUS LES DEHORS DE LA
238 0063���2BONHOMIE, DES BONS CONSEILS, DU D]SIR DE VOUS GUIDER,
238 0063���3ILS VONT ESSAYER DE VOUS FAIRE TOMBER DANS QUELQUE
238 0063���4GROSSE BALOURDISE.
238 0063���5- JE LES EN D]FIE, DIT *JULIEN EN SE MORDANT LA
238 0063���6L$VRE, ET IL REPRIT TOUTE SA M]FIANCE.
238 0063���7LES SALONS QUE CES MESSIEURS TRAVERS$RENT AU PREMIER
238 0063���8]TAGE, AVANT D'ARRIVER AU CABINET DU MARQUIS, VOUS
238 0064���1EUSSENT SEMBL], > MON LECTEUR, AUSSI TRISTES QUE
238 0064���2MAGNIFIQUES. ON VOUS LES DONNERAIT TELS QU'ILS SONT,
238 0064���3QUE VOUS REFUSERIEZ DE LES HABITER ; C'EST LA PATRIE
238 0064���4DU B<ILLEMENT ET DU RAISONNEMENT TRISTE. ILS
238 0064���5REDOUBL$RENT L'ENCHANTEMENT DE *JULIEN. COMMENT
238 0064���6PEUT-ON ^TRE MALHEUREUX, PENSAIT-IL, QUAND ON HABITE
238 0064���7UN S]JOUR AUSSI SPLENDIDE !
238 0064���8ENFIN, CES MESSIEURS ARRIV$RENT [ LA PLUS LAIDE DES
238 0065���1PI$CES DE CE SUPERBE APPARTEMENT : [ PEINE S'IL Y
238 0065���2FAISAIT JOUR ; L[, SE TROUVA UN PETIT HOMME MAIGRE,
238 0065���3[ L'OEIL VIF ET EN PERRUQUE
239 0065���4BLONDE. L'ABB] SE RETOURNA VERS *JULIEN ET LE PR]SENTA.
239 0065���5C']TAIT LE MARQUIS. *JULIEN EUT BEAUCOUP DE PEINE [
239 0065���6LE RECONNA_TRE, TANT IL LUI TROUVA L'AIR POLI. CE
239 0065���7N']TAIT PLUS LE GRAND SEIGNEUR, [ MINE SI ALTI$RE,
�� 239 0065���8DE L'ABBAYE DE *BRAY-*LE-*HAUT. IL SEMBLA [ *JULIEN
239 0066���1QUE SA PERRUQUE AVAIT BEAUCOUP TROP DE CHEVEUX. [
239 0066���2L'AIDE DE CETTE SENSATION, IL NE FUT POINT DU
239 0066���3TOUT INTIMID]. LE DESCENDANT DE L'AMI DE *HENRI *III
239 0066���4LUI PARUT D'ABORD AVOIR UNE TOURNURE ASSEZ MESQUINE.
239 0066���5IL ]TAIT FORT MAIGRE ET S'AGITAIT BEAUCOUP. MAIS IL
239 0066���6REMARQUA BIENT>T QUE LE MARQUIS AVAIT UNE POLITESSE
239 0066���7ENCORE PLUS AGR]ABLE [ L'INTERLOCUTEUR QUE CELLE
239 0066���8DE L']V^QUE DE *BESAN+ON LUI-M^ME. L'AUDIENCE NE
239 0067���1DURA PAS TROIS MINUTES. EN SORTANT, L'ABB] DIT
239 0067���2[ *JULIEN :
239 0067���3- VOUS AVEZ REGARD] LE MARQUIS, COMME VOUS EUSSIEZ
239 0067���4FAIT UN TABLEAU. JE NE SUIS PAS UN GRAND GREC DANS
239 0067���5CE QUE CES GENS-CI APPELLENT LA POLITESSE, BIENT>T
239 0067���6VOUS EN SAUREZ PLUS QUE MOI ; MAIS ENFIN LA HARDIESSE
239 0067���7DE VOTRE REGARD M'A SEMBL] PEU POLIE.
239 0067���8ON ]TAIT REMONT] EN FIACRE ; LE COCHER ARR^TA PR$S
239 0068���1DU BOULEVARD ; L'ABB] INTRODUISIT *JULIEN DANS UNE
239 0068���2SUITE DE GRANDS SALONS. *JULIEN REMARQUA QU'IL N'Y
239 0068���3AVAIT PAS DE MEUBLES. IL REGARDAIT UNE MAGNIFIQUE
239 0068���4PENDULE DOR]E, REPR]SENTANT UN SUJET TR$S IND]CENT
239 0068���5SELON LUI, LORSQU'UN MONSIEUR FORT ]L]GANT S'APPROCHA
239 0068���6D'UN AIR RIANT. *JULIEN FIT UN DEMI-SALUT.
239 0068���7LE MONSIEUR SOURIT ET LUI MIT LA MAIN SUR L']PAULE.
239 0068���8*JULIEN TRESSAILLIT ET FIT UN SAUT EN ARRI$RE. IL
239 0069���1ROUGIT DE COL$RE. L'ABB] *PIRARD, MALGR] SA GRAVIT],
239 0069���2RIT AUX LARMES. LE MONSIEUR ]TAIT UN TAILLEUR.
239 0069���3JE VOUS RENDS VOTRE LIBERT] POUR DEUX JOURS, LUI DIT
239 0069���4L'ABB] EN SORTANT ; C'EST ALORS SEULEMENT QUE VOUS
239 0069���5POURREZ ^TRE PR]SENT] [ *MME *DE *LA *MOLE. UN
239 0069���6AUTRE VOUS GARDERAIT COMME UNE JEUNE FILLE, EN
239 0069���7CES PREMIERS MOMENTS DE VOTRE S]JOUR DANS CETTE
239 0069���8NOUVELLE *BABYLONE. PERDEZ-VOUS TOUT DE SUITE,
239 0070���1SI VOUS AVEZ [ VOUS PERDRE, ET JE SERAI D]LIVR] DE
239 0070���2LA FAIBLESSE QUE J'AI DE PENSER [ VOUS. APR$S-DEMAIN
239 0070���3MATIN, CE TAILLEUR VOUS PORTERA DEUX HABITS ; VOUS
239 0070���4DONNEREZ CINQ FRANCS AU GAR+ON QUI VOUS LES ESSAIERA.
239 0070���5DU RESTE, NE FAITES PAS CONNA_TRE LE SON DE VOTRE
239 0070���6VOIX [ CES PARISIENS-L[. SI VOUS DITES UN MOT, ILS
239 0070���7TROUVERONT LE SECRET DE SE MOQUER DE VOUS. C'EST
239 0070���8LEUR TALENT. APR$S-DEMAIN SOYEZ CHEZ MOI [ MIDI...
239 0071���1ALLEZ, PERDEZ-VOUS... J'OUBLIAIS, ALLEZ COMMANDER
240 0071���2DES BOTTES, DES CHEMISES, UN CHAPEAU AUX ADRESSES
240 0071���3QUE VOICI.
240 0071���4*JULIEN REGARDAIT L']CRITURE DE CES ADRESSES.
240 0071���5- C'EST LA MAIN DU MARQUIS, DIT L'ABB] ; C'EST UN
240 0071���6HOMME ACTIF QUI PR]VOIT TOUT, ET QUI AIME MIEUX
�� 240 0071���7FAIRE QUE COMMANDER. IL VOUS PREND AUPR$S DE LUI
240 0071���8POUR QUE VOUS LUI ]PARGNIEZ CE GENRE DE PEINES.
240 0072���1AUREZ-VOUS ASSEZ D'ESPRIT POUR BIEN EX]CUTER TOUTES
240 0072���2LES CHOSES QUE CET HOMME VIF VOUS INDIQUERA [
240 0072���3DEMI-MOT ? C'EST CE QUE MONTRERA L'AVENIR : GARE
240 0072���4[ VOUS !
240 0072���5*JULIEN ENTRA SANS DIRE UN SEUL MOT CHEZ LES OUVRIERS
240 0072���6INDIQU]S PAR LES ADRESSES ; IL REMARQUA QU'IL EN ]TAIT
240 0072���7RE+U AVEC RESPECT, ET LE BOTTIER, EN ]CRIVANT SON
240 0072���8NOM SUR SON REGISTRE, MIT *M *JULIEN *DE *SOREL.
240 0073���1AU CIMETI$RE DU P$RE-*LACHAISE, UN MONSIEUR FORT
240 0073���2OBLIGEANT, ET ENCORE PLUS LIB]RAL DANS SES PROPOS,
240 0073���3S'OFFRIT POUR INDIQUER [ *JULIEN LE TOMBEAU DU
240 0073���4MAR]CHAL *NEY, QU'UNE POLITIQUE SAVANTE PRIVE DE
240 0073���5L'HONNEUR D'UNE ]PITAPHE. MAIS EN SE S]PARANT DE CE
240 0073���6LIB]RAL, QUI, LES LARMES AUX YEUX, LE SERRAIT PRESQUE
240 0073���7DANS SES BRAS, *JULIEN N'AVAIT PLUS DE MONTRE. CE
240 0073���8FUT RICHE DE CETTE EXP]RIENCE QUE LE SURLENDEMAIN, [
240 0074���1MIDI, IL SE PR]SENTA [ L'ABB] *PIRARD, QUI LE
240 0074���2REGARDA BEAUCOUP.
240 0074���3- VOUS ALLEZ PEUT-^TRE DEVENIR UN FAT, LUI DIT L'ABB]
240 0074���4D'UN AIR S]V$RE. *JULIEN AVAIT L'AIR D'UN FORT JEUNE
240 0074���5HOMME, EN GRAND DEUIL ; IL ]TAIT [ LA V]RIT] TR$S
240 0074���6BIEN, MAIS LE BON ABB] ]TAIT TROP PROVINCIAL LUI-M^ME
240 0074���7POUR VOIR QUE *JULIEN AVAIT ENCORE CETTE D]MARCHE
240 0074���8DES ]PAULES QUI EN PROVINCE EST [ LA FOIS ]L]GANCE
240 0075���1ET IMPORTANCE. EN VOYANT *JULIEN, LE MARQUIS JUGEA
240 0075���2SES GR<CES D'UNE MANI$RE SI DIFF]RENTE DE CELLE
240 0075���3DU BON ABB], QU'IL LUI DIT :
240 0075���4- AURIEZ-VOUS QUELQUE OBJECTION [ CE QUE *M *SOREL
240 0075���5PR_T DES LE+ONS DE DANSE ?
240 0075���6L'ABB] RESTA P]TRIFI].
240 0075���7- NON, R]PONDIT-IL ENFIN, *JULIEN N'EST PAS PR^TRE.
240 0075���8LE MARQUIS MONTANT DEUX [ DEUX LES MARCHES D'UN
240 0076���1PETIT ESCALIER D]ROB], ALLA LUI-M^ME INSTALLER NOTRE
240 0076���2H]ROS DANS UNE JOLIE MANSARDE QUI DONNAIT SUR
240 0076���3L'IMMENSE JARDIN DE L'H>TEL. IL LUI DEMANDA COMBIEN
240 0076���4IL AVAIT PRIS DE CHEMISES CHEZ LA LING$RE.
240 0076���5- DEUX, R]PONDIT *JULIEN, INTIMID] DE VOIR UN SI
240 0076���6GRAND SEIGNEUR DESCENDRE [ CES D]TAILS.
240 0076���7- FORT BIEN, REPRIT LE MARQUIS D'UN AIR S]RIEUX ET
240 0076���8AVEC UN CERTAIN TON IMP]RATIF ET BREF, QUI DONNA
240 0077���1[ PENSER [
241 0077���2*JULIEN, FORT BIEN ! PRENEZ ENCORE VINGT-DEUX CHEMISES.
241 0077���3VOICI LE PREMIER QUARTIER DE VOS APPOINTEMENTS.
241 0077���4EN DESCENDANT DE LA MANSARDE, LE MARQUIS APPELA UN
241 0077���5HOMME <G] : *ARS$NE, LUI DIT-IL, VOUS SERVIREZ
��
241 0077���6*M *SOREL. PEU DE MINUTES APR$S, *JULIEN SE TROUVA
241 0077���7SEUL DANS UNE BIBLIOTH$QUE MAGNIFIQUE ; CE MOMENT
241 0077���8FUT D]LICIEUX. POUR N'^TRE PAS SURPRIS DANS SON
241 0078���1]MOTION, IL ALLA SE CACHER DANS UN PETIT COIN
241 0078���2SOMBRE ; DE L[ IL CONTEMPLAIT AVEC RAVISSEMENT LE
241 0078���3DOS BRILLANT DES LIVRES : JE POURRAI LIRE TOUT
241 0078���4CELA, SE DISAIT-IL. ET COMMENT ME D]PLAIRAIS-JE
241 0078���5ICI ? *M *DE *R^NAL SE SERAIT CRU D]SHONOR] [
241 0078���6JAMAIS DE LA CENTI$ME PARTIE DE CE QUE LE MARQUIS
241 0078���7DE *LA *MOLE VIENT DE FAIRE POUR MOI.
241 0078���8MAIS VOYONS LES COPIES [ FAIRE. CET OUVRAGE TERMIN],
241 0079���1*JULIEN OSA S'APPROCHER DES LIVRES ; IL FAILLIT
241 0079���2DEVENIR FOU DE JOIE EN TROUVANT UNE ]DITION DE
241 0079���3*VOLTAIRE. IL COURUT OUVRIR LA PORTE DE LA
241 0079���4BIBLIOTH$QUE POUR N'^TRE PAS SURPRIS. IL SE DONNA
241 0079���5ENSUITE LE PLAISIR D'OUVRIR CHACUN DES QUATRE-VINGTS
241 0079���6VOLUMES. ILS ]TAIENT RELI]S MAGNIFIQUEMENT, C']TAIT
241 0079���7LE CHEF-D'OEUVRE DU MEILLEUR OUVRIER DE *LONDRES.
241 0079���8IL N'EN FALLAIT PAS TANT POUR PORTER AU COMBLE
241 0080���1L'ADMIRATION DE *JULIEN.
241 0080���2UNE HEURE APR$S, LE MARQUIS ENTRA, REGARDA LES
241 0080���3COPIES, ET REMARQUA AVEC ]TONNEMENT QUE *JULIEN
241 0080���4]CRIVAIT \ CELA \ AVEC DEUX LL, \ CELLA \. TOUT
241 0080���5CE QUE L'ABB] M'A DIT DE SA SCIENCE SERAIT-IL TOUT
241 0080���6SIMPLEMENT UN CONTE ! LE MARQUIS, FORT D]COURAG],
241 0080���7LUI DIT AVEC DOUCEUR :
241 0080���8- VOUS N'^TES PAS S=R DE VOTRE ORTHOGRAPHE ?
241 0081���1- IL EST VRAI, DIT *JULIEN, SANS SONGER LE MOINS
241 0081���2DU MONDE AU TORT QU'IL SE FAISAIT ; IL ]TAIT ATTENDRI
241 0081���3DES BONT]S DU MARQUIS, QUI LUI RAPPELAIT LE TON
241 0081���4ROGUE DE *M *DE *R^NAL.
241 0081���5C'EST DU TEMPS PERDU QUE TOUTE CETTE EXP]RIENCE DE
241 0081���6PETIT ABB] FRANC-COMTOIS, PENSA LE MARQUIS ; MAIS
241 0081���7J'AVAIS UN SI GRAND BESOIN D'UN HOMME S=R !
241 0081���8- \ CELA \ NE S']CRIT QU'AVEC UNE \ L \, LUI DIT
241 0082���1LE MARQUIS ; QUAND VOS COPIES SERONT TERMIN]ES,
241 0082���2CHERCHEZ DANS LE DICTIONNAIRE LES MOTS DE
241 0082���3L'ORTHOGRAPHE DESQUELS VOUS NE SEREZ PAS
241 0082���4S=R.
241 0082���5[ SIX HEURES, LE MARQUIS LE FIT DEMANDER,
241 0082���6IL REGARDA AVEC UNE PEINE ]VIDENTE LES
241 0082���7BOTTES DE *JULIEN : J'AI UN TORT [ ME
241 0082���8REPROCHER, JE NE VOUS AI PAS DIT QUE TOUS
241 0083���1LES JOURS [ CINQ HEURES ET DEMIE, IL FAUT
241 0083���2VOUS HABILLER.
241 0083���3*JULIEN LE REGARDAIT SANS COMPRENDRE.
242 0083���4- JE VEUX DIRE METTRE DES BAS. *ARS$NE VOUS
��242 0083���5EN FERA SOUVENIR ; AUJOURD'HUI JE FERAI VOS
242 0083���6EXCUSES.
242 0083���7EN ACHEVANT CES MOTS, *M *DE *LA *MOLE FAISAIT
242 0083���8PASSER *JULIEN DANS UN SALON RESPLENDISSANT
242 0084���1DE DORURES. DANS LES OCCASIONS SEMBLABLES,
242 0084���2*M *DE *R^NAL NE MANQUAIT JAMAIS DE DOUBLER
242 0084���3LE PAS POUR AVOIR L'AVANTAGE DE PASSER LE
242 0084���4PREMIER [ LA PORTE. LA PETITE VANIT] DE SON
242 0084���5ANCIEN PATRON FIT QUE *JULIEN MARCHA SUR LES
242 0084���6PIEDS DU MARQUIS, ET LUI FIT BEAUCOUP DE MAL
242 0084���7[ CAUSE DE SA GOUTTE. - AH ! IL EST BALOURD
242 0084���8PAR-DESSUS LE MARCH], SE DIT CELUI-CI. IL
242 0085���1LE PR]SENTA [ UNE FEMME DE HAUTE TAILLE ET
242 0085���2D'UN ASPECT IMPOSANT. C']TAIT LA MARQUISE.
242 0085���3*JULIEN LUI TROUVA L'AIR IMPERTINENT, UN
242 0085���4PEU COMME *MME *DE *MAUGIRON, LA SOUS-PR]F$TE
242 0085���5DE L'ARRONDISSEMENT DE *VERRI$RES, QUAND
242 0085���6ELLE ASSISTAIT AU D_NER DE LA SAINT-*CHARLES.
242 0085���7UN PEU TROUBL] DE L'EXTR^ME MAGNIFICENCE
242 0085���8DU SALON, *JULIEN N'ENTENDIT PAS CE QUE
242 0086���1DISAIT *M *DE *LA *MOLE. LA MARQUISE DAIGNA
242 0086���2[ PEINE LE REGARDER. IL Y AVAIT QUELQUES HOMMES
242 0086���3PARMI LESQUELS *JULIEN RECONNUT AVEC UN
242 0086���4PLAISIR INDICIBLE LE JEUNE ]V^QUE D'*AGDE,
242 0086���5QUI AVAIT DAIGN] LUI PARLER QUELQUES MOIS
242 0086���6AUPARAVANT [ LA C]R]MONIE DE *BRAY-*LE-*HAUT.
242 0086���7CE JEUNE PR]LAT FUT EFFRAY] SANS DOUTE DES
242 0086���8YEUX TENDRES QUE FIXAIT SUR LUI LA TIMIDIT]
242 0087���1DE *JULIEN, ET NE SE SOUCIA POINT DE
242 0087���2RECONNA_TRE CE PROVINCIAL.
242 0087���3LES HOMMES R]UNIS DANS CE SALON SEMBL$RENT [
242 0087���4*JULIEN AVOIR QUELQUE CHOSE DE TRISTE ET DE
242 0087���5CONTRAINT ; ON PARLE BAS [ *PARIS, ET L'ON
242 0087���6N'EXAG$RE PAS LES PETITES CHOSES.
242 0087���7UN JOLI JEUNE HOMME, AVEC DES MOUSTACHES, TR$S
242 0087���8P<LE ET TR$S ]LANC], ENTRA VERS LES SIX HEURES
242 0088���1ET DEMIE ; IL AVAIT UNE T^TE FORT PETITE.
242 0088���2- VOUS VOUS FEREZ TOUJOURS ATTENDRE, DIT LA
242 0088���3MARQUISE, [ LAQUELLE IL BAISAIT LA MAIN.
242 0088���4*JULIEN COMPRIT QUE C']TAIT LE COMTE DE *LA
242 0088���5*MOLE. IL LE TROUVA CHARMANT D$S LE PREMIER
242 0088���6ABORD.
242 0088���7EST-IL POSSIBLE, SE DIT-IL, QUE CE SOIT L[
242 0088���8L'HOMME DONT LES PLAISANTERIES OFFENSANTES
242 0089���1DOIVENT ME CHASSER DE CETTE MAISON !
242 0089���2[ FORCE D'EXAMINER LE COMTE *NORBERT, *JULIEN
242 0089���3REMARQUA QU'IL ]TAIT EN BOTTES ET EN ]PERONS ;
��242 0089���4ET MOI JE DOIS ^TRE EN SOULIERS, APPAREMMENT
242 0089���5COMME INF]RIEUR. ON SE MIT [ TABLE. *JULIEN
242 0089���6ENTENDIT LA MARQUISE QUI DISAIT UN MOT S]V$RE,
242 0089���7EN ]LEVANT UN PEU LA VOIX. PRESQUE EN M^ME
242 0089���8TEMPS IL APER+UT UNE JEUNE PERSONNE, EXTR^MEMENT
242 0090���1BLONDE ET FORT BIEN FAITE, QUI VINT S'ASSEOIR
242 0090���2VIS-[-VIS DE LUI. ELLE NE LUI PLUT
243 0090���3POINT ; CEPENDANT EN LA REGARDANT ATTENTIVEMENT,
243 0090���4IL PENSA QU'IL N'AVAIT JAMAIS VU DES YEUX AUSSI
243 0090���5BEAUX ; MAIS ILS ANNON+AIENT UNE GRANDE FROIDEUR
243 0090���6D'<ME. PAR LA SUITE, *JULIEN TROUVA QU'ILS
243 0090���7AVAIENT L'EXPRESSION DE L'ENNUI QUI EXAMINE,
243 0090���8MAIS QUI SE SOUVIENT DE L'OBLIGATION D'^TRE
243 0091���1IMPOSANT. *MME *DE *R^NAL AVAIT CEPENDANT DE
243 0091���2BIEN BEAUX YEUX, SE DISAIT-IL, LE MONDE LUI
243 0091���3EN FAISAIT COMPLIMENT ; MAIS ILS N'AVAIENT
243 0091���4RIEN DE COMMUN AVEC CEUX-CI. *JULIEN N'AVAIT PAS
243 0091���5ASSEZ D'USAGE POUR DISTINGUER QUE C']TAIT DU
243 0091���6FEU DE LA SAILLIE QUE BRILLAIENT DE TEMPS EN
243 0091���7TEMPS LES YEUX DE *MLLE *MATHILDE, C'EST AINSI
243 0091���8QU'IL L'ENTENDIT NOMMER. QUAND LES YEUX DE
243 0092���1*MME *DE *R^NAL S'ANIMAIENT, C']TAIT DU FEU DES
243 0092���2PASSIONS, OU PAR L'EFFET D'UNE INDIGNATION G]N]REUSE
243 0092���3AU R]CIT DE QUELQUE ACTION M]CHANTE. VERS LA
243 0092���4FIN DU REPAS, *JULIEN TROUVA UN MOT POUR EXPRIMER
243 0092���5LE GENRE DE BEAUT] DES YEUX DE *MLLE *DE *LA
243 0092���6*MOLE : ILS SONT SCINTILLANTS, SE DIT-IL. DU
243 0092���7RESTE, ELLE RESSEMBLAIT CRUELLEMENT [ SA M$RE,
243 0092���8QUI LUI D]PLAISAIT DE PLUS EN PLUS, ET IL
243 0093���1CESSA DE LA REGARDER. EN REVANCHE, LE COMTE
243 0093���2*NORBERT LUI SEMBLAIT ADMIRABLE DE TOUS POINTS.
243 0093���3*JULIEN ]TAIT TELLEMENT S]DUIT, QU'IL N'EUT PAS
243 0093���4L'ID]E D'EN ^TRE JALOUX ET DE LE HA%R, PARCE QU'IL
243 0093���5]TAIT PLUS RICHE ET PLUS NOBLE QUE LUI.
243 0093���6*JULIEN TROUVA QUE LE MARQUIS AVAIT L'AIR DE
243 0093���7S'ENNUYER.
243 0093���8VERS LE SECOND SERVICE, IL DIT [ SON FILS :
243 0094���1- *NORBERT, JE TE DEMANDE TES BONT]S POUR
243 0094���2*M *JULIEN *SOREL QUE JE VIENS DE PRENDRE [
243 0094���3MON ]TAT-MAJOR, ET DONT JE PR]TENDS FAIRE UN
243 0094���4HOMME, SI \ CELLA \ SE PEUT.
243 0094���5- C'EST MON SECR]TAIRE, DIT LE MARQUIS [ SON
243 0094���6VOISIN, ET IL ]CRIT \ CELA \ AVEC DEUX \ LL \.
243 0094���7TOUT LE MONDE REGARDA *JULIEN, QUI FIT UNE
243 0094���8INCLINATION DE T^TE UN PEU TROP MARQU]E [
243 0095���1*NORBERT ; MAIS EN G]N]RAL ON FUT CONTENT DE
243 0095���2SON REGARD.
��243 0095���3IL FALLAIT QUE LE MARQUIS E=T PARL] DU GENRE
243 0095���4D']DUCATION QUE *JULIEN AVAIT RE+UE, CAR UN
243 0095���5DES CONVIVES L'ATTAQUA SUR *HORACE : C'EST
243 0095���6PR]CIS]MENT EN PARLANT D'*HORACE QUE J'AI
243 0095���7R]USSI AUPR$S DE L']V^QUE DE *BESAN+ON, SE DIT
243 0095���8*JULIEN, APPAREMMENT QU'ILS NE CONNAISSENT
243 0096���1QUE CET AUTEUR. [ PARTIR DE CET INSTANT, IL
243 0096���2FUT MA_TRE DE LUI. CE MOUVEMENT FUT RENDU
243 0096���3FACILE, PARCE QU'IL VENAIT DE D]CIDER QUE
243 0096���4*MLLE *DE *LA *MOLE NE SERAIT JAMAIS UNE FEMME
243 0096���5[ SES YEUX. DEPUIS LE S]MINAIRE, IL METTAIT
243 0096���6LES HOMMES AU PIS, ET SE LAISSAIT DIFFICILEMENT
243 0096���7INTIMIDER PAR EUX. IL E=T JOUI DE TOUT SON
244 0096���8SANG-FROID, SI LA SALLE [ MANGER E=T ]T] MEUBL]E
244 0097���1AVEC MOINS DE MAGNIFICENCE. C']TAIT, DANS LE
244 0097���2FAIT, DEUX GLACES DE HUIT PIEDS DE HAUT CHACUNE,
244 0097���3ET DANS LESQUELLES IL REGARDAIT QUELQUEFOIS SON
244 0097���4INTERLOCUTEUR EN PARLANT D'*HORACE, QUI LUI
244 0097���5IMPOSAIENT ENCORE. SES PHRASES N']TAIENT PAS
244 0097���6TROP LONGUES POUR UN PROVINCIAL. IL AVAIT DE
244 0097���7BEAUX YEUX, DONT LA TIMIDIT] TREMBLANTE OU
244 0097���8HEUREUSE, QUAND IL AVAIT BIEN R]PONDU, REDOUBLAIT
244 0098���1L']CLAT. IL FUT TROUV] AGR]ABLE. CETTE SORTE
244 0098���2D'EXAMEN JETAIT UN PEU D'INT]R^T DANS UN D_NER
244 0098���3GRAVE. LE MARQUIS ENGAGEA PAR UN SIGNE
244 0098���4L'INTERLOCUTEUR DE *JULIEN [ LE POUSSER VIVEMENT.
244 0098���5SERAIT-IL POSSIBLE QU'IL S=T QUELQUE CHOSE,
244 0098���6PENSAIT-IL !
244 0098���7*JULIEN R]PONDIT EN INVENTANT SES ID]ES, ET
244 0098���8PERDIT ASSEZ DE SA TIMIDIT] POUR MONTRER, NON
244 0099���1PAS DE L'ESPRIT, CHOSE IMPOSSIBLE [ QUI NE SAIT
244 0099���2PAS LA LANGUE DONT ON SE SERT [ *PARIS, MAIS IL
244 0099���3EUT DES ID]ES NOUVELLES QUOIQUE PR]SENT]ES SANS
244 0099���4GR<CE NI [ PROPOS ET L'ON VIT QU'IL SAVAIT
244 0099���5PARFAITEMENT LE LATIN.
244 0099���6L'ADVERSAIRE DE *JULIEN ]TAIT UN ACAD]MICIEN DES
244 0099���7INSCRIPTIONS, QUI, PAR HASARD, SAVAIT LE LATIN ;
244 0099���8IL TROUVA EN *JULIEN UN TR$S BON HUMANISTE, N'EUT
244 0100���1PLUS LA CRAINTE DE LE FAIRE ROUGIR, ET CHERCHA
244 0100���2R]ELLEMENT [ L'EMBARRASSER. DANS LA CHALEUR DU
244 0100���3COMBAT, *JULIEN OUBLIA ENFIN L'AMEUBLEMENT
244 0100���4MAGNIFIQUE DE LA SALLE [ MANGER, IL EN VINT [
244 0100���5EXPOSER SUR LES PO$TES LATINS DES ID]ES QUE
244 0100���6L'INTERLOCUTEUR N'AVAIT LUES NULLE PART. EN
244 0100���7HONN^TE HOMME IL EN FIT HONNEUR AU JEUNE SECR]TAIRE.
244 0100���8PAR BONHEUR, ON ENTAMA UNE DISCUSSION SUR LA
244 0101���1QUESTION DE SAVOIR SI *HORACE A ]T] PAUVRE OU
��244 0101���2RICHE : UN HOMME AIMABLE, VOLUPTUEUX ET INSOUCIANT,
244 0101���3FAISANT DES VERS POUR S'AMUSER, COMME *CHAPELLE,
244 0101���4L'AMI DE *MOLI$RE ET DE *LA *FONTAINE ; OU UN
244 0101���5PAUVRE DIABLE DE PO$TE LAUR]AT SUIVANT LA COUR
244 0101���6ET FAISANT DES ODES POUR LE JOUR DE NAISSANCE
244 0101���7DU ROI, COMME *SOUTHEY, L'ACCUSATEUR DE LORD
244 0101���8*BYRON. ON PARLA DE L']TAT DE LA SOCI]T] SOUS
244 0102���1*AUGUSTE ET SOUS *GEORGE *IV ; AUX DEUX ]POQUES
244 0102���2L'ARISTOCRATIE ]TAIT TOUTE-PUISSANTE ; MAIS [
244 0102���3*ROME, ELLE SE VOYAIT ARRACHER LE POUVOIR PAR
244 0102���4*M]C$NE, QUI N']TAIT QUE SIMPLE CHEVALIER ; ET
244 0102���5EN *ANGLETERRE ELLE AVAIT R]DUIT *GEORGE *IV [
244 0102���6PEU PR$S [ L']TAT D'UN DOGE DE *VENISE. CETTE
244 0102���7DISCUSSION SEMBLA TIRER LE MARQUIS DE L']TAT DE
244 0102���8TORPEUR O@ L'ENNUI LE PLONGEAIT AU COMMENCEMENT
244 0103���1DU D_NER.
244 0103���2*JULIEN NE COMPRENAIT RIEN [ TOUS LES NOMS MODERNES,
244 0103���3COMME *SOUTHEY, LORD *BYRON, *GEORGE *IV, QU'IL
244 0103���4ENTENDAIT
245 0103���5PRONONCER POUR LA PREMI$RE FOIS. MAIS IL N']CHAPPA
245 0103���6[ PERSONNE QUE TOUTES LES FOIS QU'IL ]TAIT QUESTION
245 0103���7DE FAITS PASS]S [ *ROME, ET DONT LA CONNAISSANCE
245 0103���8POUVAIT SE D]DUIRE DES OEUVRES D'*HORACE, DE
245 0104���1*MARTIAL, DE *TACITE, ETC., IL AVAIT UNE
245 0104���2INCONTESTABLE SUP]RIORIT]. *JULIEN S'EMPARA SANS
245 0104���3FA+ON DE PLUSIEURS ID]ES QU'IL AVAIT APPRISES DE
245 0104���4L']V^QUE DE *BESAN+ON, DANS LA FAMEUSE DISCUSSION
245 0104���5QU'IL AVAIT EUE AVEC CE PR]LAT ; CE NE FURENT
245 0104���6PAS LES MOINS GO=T]ES.
245 0104���7LORSQUE L'ON FUT LAS DE PARLER DE PO$TES, LA
245 0104���8MARQUISE, QUI SE FAISAIT UNE LOI D'ADMIRER TOUT
245 0105���1CE QUI AMUSAIT SON MARI, DAIGNA REGARDER *JULIEN.
245 0105���2LES MANI$RES GAUCHES DE CE JEUNE ABB] CACHENT
245 0105���3PEUT-^TRE UN HOMME INSTRUIT, DIT [ LA MARQUISE
245 0105���4L'ACAD]MICIEN QUI SE TROUVAIT PR$S D'ELLE ; ET
245 0105���5*JULIEN EN ENTENDIT QUELQUE CHOSE. LES PHRASES
245 0105���6TOUTES FAITES CONVENAIENT ASSEZ [ L'ESPRIT DE
245 0105���7LA MA_TRESSE DE LA MAISON ; ELLE ADOPTA CELLE-CI
245 0105���8SUR *JULIEN, ET SE SUT BON GR] D'AVOIR ENGAG]
245 0106���1L'ACAD]MICIEN [ D_NER. IL AMUSE *M *DE *LA *MOLE,
245 0106���2PENSAIT-ELLE.
hCHAPITRE 3 ��������
����246 0107���1LES PREMIERS PAS.
246 0107���2LE LENDEMAIN DE FORT BONNE HEURE, *JULIEN FAISAIT
246 0107���3DES COPIES DE LETTRES DANS LA BIBLIOTH$QUE, LORSQUE
246 0107���4*MLLE *MATHILDE Y ENTRA PAR UNE PETITE PORTE DE
246 0107���5D]GAGEMENT, FORT BIEN CACH]E AVEC DES DOS DE LIVRES.
��246 0107���6PENDANT QUE *JULIEN ADMIRAIT CETTE INVENTION,
246 0107���7*MLLE *MATHILDE PARAISSAIT FORT ]TONN]E ET ASSEZ
246 0107���8CONTRARI]E DE LE RENCONTRER L[. *JULIEN LUI
246 0108���1TROUVA EN PAPILLOTES L'AIR DUR, HAUTAIN ET PRESQUE
246 0108���2MASCULIN. *MLLE *DE *LA *MOLE AVAIT LE SECRET DE
246 0108���3VOLER DES LIVRES DANS LA BIBLIOTH$QUE DE SON P$RE,
246 0108���4SANS QU'IL Y PAR=T. LA PR]SENCE DE *JULIEN RENDAIT
246 0108���5INUTILE SA COURSE DE CE MATIN, CE QUI LA CONTRARIA
246 0108���6D'AUTANT PLUS, QU'ELLE VENAIT CHERCHER LE SECOND
246 0108���7VOLUME DE \ LA PRINCESSE DE *BABYLONE \ DE *VOLTAIRE,
246 0108���8DIGNE COMPL]MENT D'UNE ]DUCATION ]MINEMMENT
246 0109���1MONARCHIQUE ET RELIGIEUSE, CHEF-D'OEUVRE DU
246 0109���2SACR]-COEUR ! CETTE PAUVRE FILLE, [ DIX-NEUF ANS,
246 0109���3AVAIT D]J[ BESOIN DU PIQUANT DE L'ESPRIT POUR
246 0109���4S'INT]RESSER [ UN ROMAN.
246 0109���5LE COMTE *NORBERT PARUT DANS LA BIBLIOTH$QUE VERS LES
246 0109���6TROIS HEURES ; IL VENAIT ]TUDIER UN JOURNAL, POUR
246 0109���7POUVOIR PARLER POLITIQUE LE SOIR, ET FUT BIEN AISE
246 0109���8DE RENCONTRER *JULIEN, DONT IL AVAIT OUBLI]
246 0110���1L'EXISTENCE. IL FUT PARFAIT POUR LUI ; IL LUI
246 0110���2OFFRIT DE MONTER [ CHEVAL.
246 0110���3- MON P$RE NOUS DONNE CONG] JUSQU'AU D_NER.
246 0110���4*JULIEN COMPRIT CE \ NOUS \ ET LE TROUVA CHARMANT.
246 0110���5- MON DIEU, MONSIEUR LE COMTE, DIT *JULIEN, S'IL
246 0110���6S'AGISSAIT D'ABATTRE UN ARBRE DE QUATRE-VINGTS
246 0110���7PIEDS DE HAUT, DE L']QUARRIR ET D'EN FAIRE DES
246 0110���8PLANCHES, JE M'EN TIRERAIS BIEN, J'OSE LE DIRE ;
246 0111���1MAIS MONTER [ CHEVAL, CELA NE M'EST PAS ARRIV]
246 0111���2SIX FOIS EN MA VIE.
247 0111���3- EH BIEN, CE SERA LA SEPTI$ME, DIT *NORBERT.
247 0111���4AU FOND, *JULIEN SE RAPPELAIT L'ENTR]E DU ROI
247 0111���5DE *, [ *VERRI$RES, ET CROYAIT MONTER [ CHEVAL
247 0111���6SUP]RIEUREMENT. MAIS, EN REVENANT DU BOIS DE *BOULOGNE,
247 0111���7AU BEAU MILIEU DE LA RUE DU BAC, IL TOMBA, EN
247 0111���8VOULANT ]VITER BRUSQUEMENT UN CABRIOLET, ET SE
247 0112���1COUVRIT DE BOUE. BIEN LUI PRIT D'AVOIR DEUX
247 0112���2HABITS. AU D_NER, LE MARQUIS VOULANT LUI ADRESSER
247 0112���3LA PAROLE, LUI DEMANDA DES NOUVELLES DE SA
247 0112���4PROMENADE ; *NORBERT SE H<TA DE R]PONDRE EN
247 0112���5TERMES G]N]RAUX.
247 0112���6- MONSIEUR LE COMTE EST PLEIN DE BONT]S POUR MOI,
247 0112���7REPRIT *JULIEN, JE L'EN REMERCIE, ET J'EN SENS
247 0112���8TOUT LE PRIX. IL A DAIGN] ME FAIRE DONNER LE
247 0113���1CHEVAL LE PLUS DOUX ET LE PLUS JOLI ; MAIS ENFIN
247 0113���2IL NE POUVAIT PAS M'Y ATTACHER, ET, FAUTE DE CETTE
247 0113���3PR]CAUTION, JE SUIS TOMB] AU BEAU MILIEU DE
247 0113���4CETTE RUE SI LONGUE, PR$S DU PONT.
��247 0113���5*MLLE *MATHILDE ESSAYA EN VAIN DE DISSIMULER UN
247 0113���6]CLAT DE RIRE, ENSUITE SON INDISCR]TION DEMANDA
247 0113���7DES D]TAILS. *JULIEN S'EN TIRA AVEC BEAUCOUP DE
247 0113���8SIMPLICIT] ; IL EUT DE LA GR<CE SANS LE SAVOIR.
247 0114���1- J'AUGURE BIEN DE CE PETIT PR^TRE, DIT LE MARQUIS
247 0114���2[ L'ACAD]MICIEN ; UN PROVINCIAL SIMPLE EN PAREILLE
247 0114���3OCCURRENCE ! C'EST CE QUI NE S'EST JAMAIS VU ET
247 0114���4NE SE VERRA PLUS ; ET ENCORE IL RACONTE SON MALHEUR
247 0114���5DEVANT DES \ DAMES \ !
247 0114���6*JULIEN MIT TELLEMENT LES AUDITEURS [ LEUR AISE
247 0114���7SUR SON INFORTUNE, QU'[ LA FIN DU D_NER, LORSQUE
247 0114���8LA CONVERSATION G]N]RALE EUT PRIS UN AUTRE COURS,
247 0115���1*MLLE *MATHILDE FAISAIT DES QUESTIONS [ SON FR$RE
247 0115���2SUR LES D]TAILS DE L']V]NEMENT MALHEUREUX. SES
247 0115���3QUESTIONS SE PROLONGEANT, ET *JULIEN RENCONTRANT
247 0115���4SES YEUX PLUSIEURS FOIS, IL OSA R]PONDRE
247 0115���5DIRECTEMENT, QUOIQU'IL NE F=T PAS INTERROG], ET
247 0115���6TOUS TROIS FINIRENT PAR RIRE, COMME AURAIENT PU
247 0115���7FAIRE TROIS JEUNES HABITANTS D'UN VILLAGE AU FOND
247 0115���8D'UN BOIS.
247 0116���1LE LENDEMAIN, *JULIEN ASSISTA [ DEUX COURS DE
247 0116���2TH]OLOGIE, ET REVINT ENSUITE TRANSCRIRE UNE
247 0116���3VINGTAINE DE LETTRES. IL TROUVA ]TABLI PR$S DE
247 0116���4LUI, DANS LA BIBLIOTH$QUE, UN JEUNE HOMME MIS
247 0116���5AVEC BEAUCOUP DE SOIN, MAIS LA TOURNURE ]TAIT
247 0116���6MESQUINE ET LA PHYSIONOMIE CELLE DE L'ENVIE.
247 0116���7LE MARQUIS ENTRA.
247 0116���8- QUE FAITES-VOUS ICI, *MONSIEUR *TANBEAU ? DIT-IL
247 0117���1AU NOUVEAU VENU D'UN TON S]V$RE.
247 0117���2- JE CROYAIS..., REPRIT LE JEUNE HOMME EN SOURIANT
247 0117���3BASSEMENT.
248 0117���4- NON, MONSIEUR, VOUS \ NE CROYIEZ PAS \. CECI EST
248 0117���5UN ESSAI, MAIS IL EST MALHEUREUX.
248 0117���6LE JEUNE *TANBEAU SE LEVA FURIEUX ET DISPARUT.
248 0117���7C']TAIT UN NEVEU DE L'ACAD]MICIEN, AMI DE
248 0117���8*MME *DE *LA *MOLE, IL SE DESTINAIT AUX LETTRES.
248 0118���1L'ACAD]MICIEN AVAIT OBTENU QUE LE MARQUIS LE
248 0118���2PRENDRAIT POUR SECR]TAIRE. *TANBEAU, QUI TRAVAILLAIT
248 0118���3DANS UNE CHAMBRE ]CART]E, AYANT SU LA FAVEUR DONT
248 0118���4*JULIEN ]TAIT L'OBJET, VOULUT LA PARTAGER, ET LE
248 0118���5MATIN IL ]TAIT VENU ]TABLIR SON ]CRITOIRE DANS LA
248 0118���6BIBLIOTH$QUE.
248 0118���7[ QUATRE HEURES, *JULIEN OSA, APR$S UN PEU
248 0118���8D'H]SITATION, PARA_TRE CHEZ LE COMTE *NORBERT.
248 0119���1CELUI-CI ALLAIT MONTER [ CHEVAL, ET FUT EMBARRASS],
248 0119���2CAR IL ]TAIT PARFAITEMENT POLI.
248 0119���3- JE PENSE, DIT-IL [ *JULIEN, QUE BIENT>T VOUS IREZ
���248 0119���4AU MAN$GE ; ET APR$S QUELQUES SEMAINES, JE SERAI
248 0119���5RAVI DE MONTER [ CHEVAL AVEC VOUS.
248 0119���6- JE VOULAIS AVOIR L'HONNEUR DE VOUS REMERCIER DES
248 0119���7BONT]S QUE VOUS AVEZ EUES POUR MOI ; CROYEZ,
248 0119���8MONSIEUR, AJOUTA *JULIEN D'UN AIR FORT S]RIEUX,
248 0120���1QUE JE SENS TOUT CE QUE JE VOUS DOIS. SI VOTRE
248 0120���2CHEVAL N'EST PAS BLESS] PAR SUITE DE MA MALADRESSE
248 0120���3D'HIER, ET S'IL EST LIBRE, JE D]SIRERAIS LE MONTER
248 0120���4CE MATIN.
248 0120���5- MA FOI, MON CHER *SOREL, [ VOS RISQUES ET P]RILS.
248 0120���6SUPPOSEZ QUE JE VOUS AI FAIT TOUTES LES OBJECTIONS
248 0120���7QUE R]CLAME LA PRUDENCE ; LE FAIT EST QU'IL EST
248 0120���8QUATRE HEURES, NOUS N'AVONS PAS DE TEMPS [ PERDRE.
248 0121���1UNE FOIS QU'IL FUT [ CHEVAL :
248 0121���2- QUE FAUT-IL FAIRE POUR NE PAS TOMBER ? DIT *JULIEN
248 0121���3AU JEUNE COMTE.
248 0121���4- BIEN DES CHOSES, R]PONDIT *NORBERT EN RIANT AUX
248 0121���5]CLATS : PAR EXEMPLE, TENIR LE CORPS EN ARRI$RE.
248 0121���6*JULIEN PRIT LE GRAND TROT. ON ]TAIT SUR LA PLACE
248 0121���7*LOUIS *XVI.
248 0121���8- AH ! JEUNE T]M]RAIRE, DIT *NORBERT, IL Y A TROP
248 0122���1DE VOITURES, ET ENCORE MEN]ES PAR DES IMPRUDENTS !
248 0122���2UNE FOIS PAR TERRE, LEURS TILBURYS VONT VOUS PASSER
248 0122���3SUR LE CORPS ; ILS N'IRONT PAS RISQUER DE G<TER
248 0122���4LA BOUCHE DE LEUR CHEVAL EN L'ARR^TANT TOUT COURT.
248 0122���5VINGT FOIS *NORBERT VIT *JULIEN SUR LE POINT DE
248 0122���6TOMBER ; MAIS ENFIN LA PROMENADE FINIT SANS
248 0122���7ACCIDENT. EN RENTRANT, LE JEUNE COMTE DIT [ SA
248 0122���8SOEUR :
248 0123���1- JE VOUS PR]SENTE UN HARDI CASSE-COU.
248 0123���2[ D_NER, PARLANT [ SON P$RE, D'UN BOUT DE LA TABLE
248 0123���3[ L'AUTRE, IL RENDIT JUSTICE [ LA HARDIESSE DE
248 0123���4*JULIEN ; C']TAIT
249 0123���5TOUT CE QU'ON POUVAIT LOUER DANS SA FA+ON DE MONTER
249 0123���6[ CHEVAL. LE JEUNE COMTE AVAIT ENTENDU LE MATIN LES
249 0123���7GENS QUI PANSAIENT LES CHEVAUX DANS LA COUR PRENDRE
249 0123���8TEXTE DE LA CHUTE DE *JULIEN POUR SE MOQUER DE LUI
249 0124���1OUTRAGEUSEMENT.
249 0124���2MALGR] TANT DE BONT], *JULIEN SE SENTIT BIENT>T
249 0124���3PARFAITEMENT ISOL] AU MILIEU DE CETTE FAMILLE.
249 0124���4TOUS LES USAGES LUI SEMBLAIENT SINGULIERS, ET IL
249 0124���5MANQUAIT [ TOUS. SES B]VUES FAISAIENT LA JOIE DES
249 0124���6VALETS DE CHAMBRE.
249 0124���7L'ABB] *PIRARD ]TAIT PARTI POUR SA CURE. SI *JULIEN
249 0124���8EST UN FAIBLE ROSEAU, QU'IL P]RISSE ; SI C'EST UN
249 0125���1HOMME DE COEUR, QU'IL SE TIRE D'AFFAIRE TOUT SEUL,
249 0125���2PENSAIT-IL.
���hCHAPITRE 4 ��������
����250 0126���1L'H>TEL DE *LA *MOLE.
250 0126���2SI TOUT SEMBLAIT ]TRANGE [ *JULIEN, DANS LE NOBLE
250 0126���3SALON DE L'H>TEL DE *LA *MOLE, CE JEUNE HOMME,
250 0126���4P<LE ET V^TU DE NOIR, SEMBLAIT [ SON TOUR FORT
250 0126���5SINGULIER AUX PERSONNES QUI DAIGNAIENT LE REMARQUER.
250 0126���6*MME *DE *LA *MOLE PROPOSA [ SON MARI DE L'ENVOYER
250 0126���7EN MISSION LES JOURS O@ L'ON AVAIT [ D_NER CERTAINS
250 0126���8PERSONNAGES.
250 0127���1- J'AI ENVIE DE POUSSER L'EXP]RIENCE JUSQU'AU BOUT,
250 0127���2R]PONDIT LE MARQUIS. L'ABB] *PIRARD PR]TEND QUE NOUS
250 0127���3AVONS TORT DE BRISER L'AMOUR-PROPRE DES GENS QUE
250 0127���4NOUS ADMETTONS AUPR$S DE NOUS. \ ON NE S'APPUIE
250 0127���5\ QUE SUR CE QUI R]SISTE, \ ETC. CELUI-CI N'EST
250 0127���6INCONVENANT QUE PAR SA FIGURE INCONNUE, C'EST DU
250 0127���7RESTE UN SOURD-MUET.
250 0127���8POUR QUE JE PUISSE M'Y RECONNA_TRE, IL FAUT, SE DIT
250 0128���1*JULIEN, QUE J']CRIVE LES NOMS ET UN MOT SUR LE
250 0128���2CARACT$RE DES PERSONNAGES QUE JE VOIS ARRIVER DANS
250 0128���3CE SALON.
250 0128���4IL PLA+A EN PREMI$RE LIGNE CINQ OU SIX AMIS DE LA
250 0128���5MAISON, QUI LUI FAISAIENT LA COUR [ TOUT HASARD,
250 0128���6LE CROYANT PROT]G] PAR UN CAPRICE DU MARQUIS.
250 0128���7C']TAIENT DE PAUVRES H$RES, PLUS OU MOINS PLATS ;
250 0128���8MAIS IL FAUT LE DIRE [ LA LOUANGE DE CETTE CLASSE
250 0129���1D'HOMMES TELLE QU'ON LA TROUVE AUJOURD'HUI DANS
250 0129���2LES SALONS DE L'ARISTOCRATIE, ILS N']TAIENT PAS
250 0129���3PLATS ]GALEMENT POUR TOUS. TEL D'ENTRE EUX SE
250 0129���4F=T LAISS] MALMENER PAR LE MARQUIS, QUI SE F=T
250 0129���5R]VOLT] CONTRE UN MOT DUR [ LUI ADRESS] PAR
250 0129���6*MME *DE *LA *MOLE.
250 0129���7IL Y AVAIT TROP DE FIERT] ET TROP D'ENNUI AU FOND
250 0129���8DU CARACT$RE DES MA_TRES DE LA MAISON ; ILS ]TAIENT
250 0130���1TROP ACCOUTUM]S [ OUTRAGER POUR SE D]SENNUYER, POUR
250 0130���2QU'ILS PUSSENT ESP]RER DE VRAIS AMIS. MAIS, EXCEPT]
250 0130���3LES JOURS DE PLUIE, ET DANS LES
251 0130���4MOMENTS D'ENNUI F]ROCE, QUI ]TAIENT RARES, ON LES
251 0130���5TROUVAIT TOUJOURS D'UNE POLITESSE PARFAITE.
251 0130���6SI LES CINQ OU SIX COMPLAISANTS QUI T]MOIGNAIENT
251 0130���7UNE AMITI] SI PATERNELLE [ *JULIEN EUSSENT D]SERT]
251 0130���8L'H>TEL DE *LA *MOLE, LA MARQUISE E=T ]T] EXPOS]E
251 0131���1[ DE GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE ; ET, AUX YEUX DES
251 0131���2FEMMES DE CE RANG, LA SOLITUDE EST AFFREUSE : C'EST
251 0131���3L'EMBL$ME DE LA \ DISGR<CE \.
251 0131���4LE MARQUIS ]TAIT PARFAIT POUR SA FEMME ; IL VEILLAIT
251 0131���5[ CE QUE SON SALON F=T SUFFISAMMENT GARNI ; NON PAS
251 0131���6DE PAIRS, IL TROUVAIT SES NOUVEAUX COLL$GUES PAS
��251 0131���7ASSEZ NOBLES POUR VENIR CHEZ LUI COMME AMIS, PAS
251 0131���8ASSEZ AMUSANTS POUR Y ^TRE ADMIS COMME SUBALTERNES.
251 0132���1CE NE FUT QUE BIEN PLUS TARD QUE *JULIEN P]N]TRA
251 0132���2CES SECRETS. LA POLITIQUE DIRIGEANTE QUI FAIT
251 0132���3L'ENTRETIEN DES MAISONS BOURGEOISES N'EST ABORD]E
251 0132���4DANS CELLES DE LA CLASSE DU MARQUIS, QUE DANS LES
251 0132���5INSTANTS DE D]TRESSE.
251 0132���6TEL EST ENCORE, M^ME DANS CE SI$CLE ENNUY], L'EMPIRE
251 0132���7DE LA N]CESSIT] DE S'AMUSER QUE M^ME LES JOURS DE
251 0132���8D_NERS, [ PEINE LE MARQUIS AVAIT-IL QUITT] LE
251 0133���1SALON, QUE TOUT LE MONDE S'ENFUYAIT. POURVU QU'ON
251 0133���2NE PLAISANT<T NI DE *DIEU, NI DES PR^TRES, NI DU
251 0133���3ROI, NI DES GENS EN PLACE, NI DES ARTISTES PROT]G]S
251 0133���4PAR LA COUR, NI DE TOUT CE QUI EST ]TABLI ; POURVU
251 0133���5QU'ON NE D_T DU BIEN NI DE *B]RANGER, NI DES JOURNAUX
251 0133���6DE L'OPPOSITION, NI DE *VOLTAIRE, NI DE *ROUSSEAU,
251 0133���7NI DE TOUT CE QUI SE PERMET UN PEU DE FRANC-PARLER ;
251 0133���8POURVU SURTOUT QU'ON NE PARL<T JAMAIS POLITIQUE, ON
251 0134���1POUVAIT LIBREMENT RAISONNER DE TOUT.
251 0134���2IL N'Y A PAS DE CENT MILLE ]CUS DE RENTE NI DE CORDON
251 0134���3BLEU QUI PUISSENT LUTTER CONTRE UNE TELLE CHARTE
251 0134���4DE SALON. LA MOINDRE ID]E VIVE SEMBLAIT UNE
251 0134���5GROSSI$RET]. MALGR] LE BON TON, LA POLITESSE
251 0134���6PARFAITE, L'ENVIE D'^TRE AGR]ABLE, L'ENNUI SE
251 0134���7LISAIT SUR TOUS LES FRONTS. LES JEUNES GENS QUI
251 0134���8VENAIENT RENDRE DES DEVOIRS, AYANT PEUR DE PARLER
251 0135���1DE QUELQUE CHOSE QUI F_T SOUP+ONNER UNE PENS]E, OU
251 0135���2DE TRAHIR QUELQUE LECTURE PROHIB]E, SE TAISAIENT
251 0135���3APR$S QUELQUES MOTS BIEN ]L]GANTS SUR *ROSSINI
251 0135���4ET LE TEMPS QU'IL FAISAIT.
251 0135���5*JULIEN OBSERVA QUE LA CONVERSATION ]TAIT ORDINAIREMENT
251 0135���6MAINTENUE VIVANTE PAR DEUX VICOMTES ET CINQ BARONS
251 0135���7QUE *M *DE *LA *MOLE AVAIT CONNUS DANS L']MIGRATION.
251 0135���8CES MESSIEURS JOUISSAIENT DE SIX [ HUIT MILLE LIVRES
251 0136���1DE RENTE ; QUATRE TENAIENT POUR \ LA QUOTIDIENNE \,
251 0136���2ET TROIS POUR LA \ GAZETTE DE *FRANCE \. L'UN
251 0136���3D'EUX AVAIT TOUS LES JOURS [ RACONTER QUELQUE
252 0136���4ANECDOTE DU CH<TEAU O@ LE MOT \ ADMIRABLE \ N']TAIT
252 0136���5PAS ]PARGN]. *JULIEN REMARQUA QU'IL AVAIT CINQ CROIX,
252 0136���6LES AUTRES N'EN AVAIENT EN G]N]RAL QUE TROIS.
252 0136���7EN REVANCHE, ON VOYAIT DANS L'ANTICHAMBRE DIX
252 0136���8LAQUAIS EN LIVR]E, ET TOUTE LA SOIR]E ON AVAIT
252 0137���1DES GLACES OU DU TH] TOUS LES QUARTS D'HEURE ; ET,
252 0137���2SUR LE MINUIT, UNE ESP$CE DE SOUPER AVEC DU VIN
252 0137���3DE *CHAMPAGNE.
252 0137���4C']TAIT LA RAISON QUI QUELQUEFOIS FAISAIT RESTER
252 0137���5*JULIEN JUSQU'[ LA FIN ; DU RESTE, IL NE COMPRENAIT
���252 0137���6PRESQUE PAS QUE L'ON P=T ]COUTER S]RIEUSEMENT LA
252 0137���7CONVERSATION ORDINAIRE DE CE SALON, SI MAGNIFIQUEMENT
252 0137���8DOR]. QUELQUEFOIS, IL REGARDAIT LES INTERLOCUTEURS,
252 0138���1POUR VOIR SI EUX-M^MES NE SE MOQUAIENT PAS DE CE
252 0138���2QU'ILS DISAIENT. MON *M *DE *MAISTRE, QUE JE SAIS
252 0138���3PAR COEUR, A DIT CENT FOIS MIEUX, PENSAIT-IL, ET
252 0138���4ENCORE EST-IL BIEN ENNUYEUX.
252 0138���5*JULIEN N']TAIT PAS LE SEUL [ S'APERCEVOIR DE
252 0138���6L'ASPHYXIE MORALE. LES UNS SE CONSOLAIENT EN
252 0138���7PRENANT FORCE GLACES ; LES AUTRES PAR LE PLAISIR
252 0138���8DE DIRE TOUT LE RESTE DE LA SOIR]E : JE SORS DE
252 0139���1L'H>TEL DE *LA *MOLE, O@ J'AI SU QUE LA *RUSSIE,
252 0139���2ETC.
252 0139���3*JULIEN APPRIT, D'UN DES COMPLAISANTS, QU'IL N'Y
252 0139���4AVAIT PAS ENCORE SIX MOIS QUE *MME *DE *LA *MOLE
252 0139���5AVAIT R]COMPENS] UNE ASSIDUIT] DE PLUS DE VINGT
252 0139���6ANN]ES EN FAISANT PR]FET LE PAUVRE BARON
252 0139���7*LE *BOURGUIGNON, SOUS-PR]FET DEPUIS LA RESTAURATION.
252 0139���8CE GRAND ]V]NEMENT AVAIT RETREMP] LE Z$LE DE TOUS
252 0140���1CES MESSIEURS ; ILS SE SERAIENT F<CH]S DE BIEN PEU
252 0140���2DE CHOSE AUPARAVANT, ILS NE SE F<CH$RENT PLUS DE
252 0140���3RIEN. RAREMENT, LE MANQUE D']GARDS ]TAIT DIRECT,
252 0140���4MAIS *JULIEN AVAIT D]J[ SURPRIS [ TABLE, DEUX OU
252 0140���5TROIS PETITS DIALOGUES BREFS, ENTRE LE MARQUIS ET
252 0140���6SA FEMME, CRUELS POUR CEUX QUI ]TAIENT PLAC]S
252 0140���7AUPR$S D'EUX. CES NOBLES PERSONNAGES NE DISSIMULAIENT
252 0140���8PAS LE M]PRIS SINC$RE POUR TOUT CE QUI N']TAIT
252 0141���1PAS ISSU DE GENS \ MONTANT DANS LES CARROSSES DU
252 0141���2\ ROI \. *JULIEN OBSERVA QUE LE MOT \ CROISADE \
252 0141���3]TAIT LE SEUL QUI DONN<T [ LEUR FIGURE L'EXPRESSION
252 0141���4DU S]RIEUX PROFOND, M^L] DE RESPECT. LE RESPECT
252 0141���5ORDINAIRE AVAIT TOUJOURS UNE NUANCE DE COMPLAISANCE.
252 0141���6AU MILIEU DE CETTE MAGNIFICENCE ET DE CET ENNUI,
252 0141���7*JULIEN NE S'INT]RESSAIT [ RIEN QU'[ *M *DE *LA
252 0141���8*MOLE ; IL L'ENTENDIT AVEC PLAISIR PROTESTER UN
252 0142���1JOUR QU'IL N']TAIT POUR RIEN DANS L'AVANCEMENT DE
252 0142���2CE PAUVRE *LE *BOURGUIGNON. C']TAIT UNE ATTENTION
252 0142���3POUR LA MARQUISE : *JULIEN SAVAIT LA V]RIT] PAR
252 0142���4L'ABB] *PIRARD.
253 0142���5UN MATIN QUE L'ABB] TRAVAILLAIT AVEC *JULIEN, DANS
253 0142���6LA BIBLIOTH$QUE DU MARQUIS, [ L']TERNEL PROC$S DE
253 0142���7*FRILAIR :
253 0142���8- MONSIEUR, DIT *JULIEN TOUT [ COUP, D_NER TOUS LES
253 0143���1JOURS AVEC MME LA MARQUISE, EST-CE UN DE MES DEVOIRS,
253 0143���2OU EST-CE UNE BONT] QUE L'ON A POUR MOI ?
253 0143���3- C'EST UN HONNEUR INSIGNE ! REPRIT L'ABB],
253 0143���4SCANDALIS]. JAMAIS *M *N L'ACAD]MICIEN, QUI, DEPUIS
��253 0143���5QUINZE ANS, FAIT UNE COUR ASSIDUE, N'A PU L'OBTENIR
253 0143���6POUR SON NEVEU *M *TANBEAU.
253 0143���7- C'EST POUR MOI, MONSIEUR, LA PARTIE LA PLUS
253 0143���8P]NIBLE DE MON EMPLOI. JE M'ENNUYAIS MOINS AU
253 0144���1S]MINAIRE. JE VOIS B<ILLER QUELQUEFOIS JUSQU'[
253 0144���2*MLLE *DE *LA *MOLE, QUI POURTANT DOIT ^TRE
253 0144���3ACCOUTUM]E [ L'AMABILIT] DES AMIS DE LA MAISON.
253 0144���4J'AI PEUR DE M'ENDORMIR. DE GR<CE, OBTENEZ-MOI
253 0144���5LA PERMISSION D'ALLER D_NER [ QUARANTE SOUS DANS
253 0144���6QUELQUE AUBERGE OBSCURE.
253 0144���7L'ABB], V]RITABLE PARVENU, ]TAIT FORT SENSIBLE [
253 0144���8L'HONNEUR DE D_NER AVEC UN GRAND SEIGNEUR. PENDANT
253 0145���1QU'IL S'EFFOR+AIT DE FAIRE COMPRENDRE CE SENTIMENT
253 0145���2PAR *JULIEN, UN BRUIT L]GER LEUR FIT TOURNER LA
253 0145���3T^TE. *JULIEN VIT *MLLE *DE *LA *MOLE QUI ]COUTAIT.
253 0145���4IL ROUGIT. ELLE ]TAIT VENUE CHERCHER UN LIVRE ET
253 0145���5AVAIT TOUT ENTENDU ; ELLE PRIT QUELQUE CONSID]RATION
253 0145���6POUR *JULIEN. CELUI-L[ N'EST PAS N] [ GENOUX,
253 0145���7PENSA-T-ELLE, COMME CE VIEIL ABB]. DIEU ! QU'IL
253 0145���8EST LAID.
253 0146���1[ D_NER, *JULIEN N'OSAIT PAS REGARDER *MLLE *DE
253 0146���2*LA *MOLE, MAIS ELLE EUT LA BONT] DE LUI ADRESSER
253 0146���3LA PAROLE. CE JOUR-L[, ON ATTENDAIT BEAUCOUP DE
253 0146���4MONDE, ELLE L'ENGAGEA [ RESTER. LES JEUNES FILLES
253 0146���5DE *PARIS N'AIMENT GU$RE LES GENS D'UN CERTAIN
253 0146���6<GE, SURTOUT QUAND ILS SONT MIS SANS SOIN. *JULIEN
253 0146���7N'AVAIT PAS EU BESOIN DE BEAUCOUP DE SAGACIT] POUR
253 0146���8S'APERCEVOIR QUE LES COLL$GUES DE *M *LE *BOURGUIGNON,
253 0147���1REST]S DANS LE SALON, AVAIENT L'HONNEUR D'^TRE
253 0147���2L'OBJET ORDINAIRE DES PLAISANTERIES DE *MLLE *DE
253 0147���3*LA *MOLE. CE JOUR-L[, QU'IL Y E=T OU NON DE
253 0147���4L'AFFECTATION DE SA PART, ELLE FUT CRUELLE POUR
253 0147���5LES ENNUYEUX.
253 0147���6*MLLE *DE *LA *MOLE ]TAIT LE CENTRE D'UN PETIT
253 0147���7GROUPE QUI SE FORMAIT PRESQUE TOUS LES SOIRS
253 0147���8DERRI$RE L'IMMENSE BERG$RE DE LA MARQUISE. L[,
253 0148���1SE TROUVAIENT LE MARQUIS DE *CROISENOIS, LE
253 0148���2COMTE DE *CAYLUS, LE VICOMTE DE *LUZ ET DEUX OU
253 0148���3TROIS AUTRES JEUNES OFFICIERS, AMIS DE *NORBERT
253 0148���4OU DE SA SOEUR. CES MESSIEURS S'ASSEYAIENT SUR
253 0148���5UN GRAND CANAP] BLEU. [ L'EXTR]MIT] DU CANAP],
253 0148���6OPPOS]E [ CELLE QU'OCCUPAIT
254 0148���7LA BRILLANTE *MATHILDE, *JULIEN ]TAIT PLAC]
254 0148���8SILENCIEUSEMENT SUR UNE PETITE CHAISE DE PAILLE
254 0149���1ASSEZ BASSE. CE POSTE MODESTE ]TAIT ENVI] PAR
254 0149���2TOUS LES COMPLAISANTS ; *NORBERT Y MAINTENAIT
254 0149���3D]CEMMENT LE JEUNE SECR]TAIRE DE SON P$RE, EN
��254 0149���4LUI ADRESSANT LA PAROLE OU EN LE NOMMANT UNE
254 0149���5OU DEUX FOIS PAR SOIR]E. CE JOUR-L[, *MLLE *DE
254 0149���6*LA *MOLE LUI DEMANDA QUELLE POUVAIT ^TRE LA
254 0149���7HAUTEUR DE LA MONTAGNE SUR LAQUELLE EST PLAC]E
254 0149���8LA CITADELLE DE *BESAN+ON. JAMAIS *JULIEN NE
254 0150���1PUT DIRE SI CETTE MONTAGNE ]TAIT PLUS OU MOINS
254 0150���2HAUTE QUE *MONTMARTRE. SOUVENT IL RIAIT DE GRAND
254 0150���3COEUR DE CE QU'ON DISAIT DANS CE PETIT GROUPE ;
254 0150���4MAIS IL SE SENTAIT INCAPABLE DE RIEN INVENTER
254 0150���5DE SEMBLABLE. C']TAIT COMME UNE LANGUE ]TRANG$RE
254 0150���6QU'IL E=T COMPRISE, MAIS QU'IL N'E=T PU PARLER.
254 0150���7LES AMIS DE *MATHILDE ]TAIENT CE JOUR-L[ EN
254 0150���8HOSTILIT] CONTINUE AVEC LES GENS QUI ARRIVAIENT
254 0151���1DANS CE VASTE SALON. LES AMIS DE LA MAISON EURENT
254 0151���2D'ABORD LA PR]F]RENCE, COMME ]TANT MIEUX CONNUS.
254 0151���3ON PEUT JUGER SI *JULIEN ]TAIT ATTENTIF ; TOUT
254 0151���4L'INT]RESSAIT, ET LE FOND DES CHOSES ET LA MANI$RE
254 0151���5D'EN PLAISANTER.
254 0151���6- AH ! VOICI *M *DESCOULIS, DIT *MATHILDE, IL
254 0151���7N'A PLUS DE PERRUQUE ; EST-CE QU'IL VOUDRAIT
254 0151���8ARRIVER [ LA PR]FECTURE PAR LE G]NIE ? IL ]TALE
254 0152���1CE FRONT CHAUVE QU'IL DIT REMPLI DE HAUTES
254 0152���2PENS]ES.
254 0152���3- C'EST UN HOMME QUI CONNA_T TOUTE LA TERRE, DIT
254 0152���4LE MARQUIS DE *CROISENOIS ; IL VIENT AUSSI CHEZ
254 0152���5MON ONCLE LE CARDINAL. IL EST CAPABLE DE CULTIVER
254 0152���6UN MENSONGE AUPR$S DE CHACUN DE SES AMIS, PENDANT
254 0152���7DES ANN]ES DE SUITE, ET IL A DEUX OU TROIS CENTS
254 0152���8AMIS. IL SAIT ALIMENTER L'AMITI], C'EST SON
254 0153���1TALENT. TEL QUE VOUS LE VOYEZ, IL EST D]J[ CROTT],
254 0153���2[ LA PORTE D'UN DE SES AMIS, D$S LES SEPT HEURES
254 0153���3DU MATIN, EN HIVER.
254 0153���4IL SE BROUILLE DE TEMPS EN TEMPS, ET IL ]CRIT
254 0153���5SEPT OU HUIT LETTRES POUR LA BROUILLERIE. PUIS
254 0153���6IL SE R]CONCILIE, ET IL A SEPT OU HUIT LETTRES
254 0153���7POUR LES TRANSPORTS D'AMITI]. MAIS C'EST DANS
254 0153���8L']PANCHEMENT FRANC ET SINC$RE DE L'HONN^TE
254 0154���1HOMME QUI NE GARDE RIEN SUR LE COEUR, QU'IL
254 0154���2BRILLE LE PLUS. CETTE MANOEUVRE PARA_T, QUAND
254 0154���3IL A QUELQUE SERVICE [ DEMANDER. UN DES GRANDS
254 0154���4VICAIRES DE MON ONCLE EST ADMIRABLE QUAND IL
254 0154���5RACONTE LA VIE DE *M *DESCOULIS DEPUIS LA
254 0154���6RESTAURATION. JE VOUS L'AM$NERAI.
254 0154���7- BAH ! JE NE CROIRAIS PAS [ CES PROPOS ; C'EST
254 0154���8JALOUSIE DE M]TIER ENTRE PETITES GENS, DIT LE
254 0155���1COMTE DE *CAYLUS.
255 0155���2- *M *DESCOULIS AURA UN NOM DANS L'HISTOIRE,
���255 0155���3REPRIT LE MARQUIS ; IL A FAIT LA RESTAURATION
255 0155���4AVEC L'ABB] DE *PRADT ET *MM *DE *TALLEYRAND ET
255 0155���5*POZZO *DI *BORGO.
255 0155���6- CET HOMME A MANI] DES MILLIONS, DIT *NORBERT,
255 0155���7ET JE NE CON+OIS PAS QU'IL VIENNE ICI EMBOURSER
255 0155���8LES ]PIGRAMMES DE MON P$RE, SOUVENT ABOMINABLES.
255 0156���1COMBIEN AVEZ-VOUS TRAHI DE FOIS VOS AMIS, MON
255 0156���2CHER *DESCOULIS ? LUI CRIAIT-IL L'AUTRE JOUR,
255 0156���3D'UN BOUT DE LA TABLE [ L'AUTRE.
255 0156���4- MAIS EST-IL VRAI QU'IL AIT TRAHI ? DIT *MLLE
255 0156���5*DE *LA *MOLE. QUI N'A PAS TRAHI ?
255 0156���6- QUOI ! DIT LE COMTE DE *CAYLUS [ *NORBERT, VOUS
255 0156���7AVEZ CHEZ VOUS *M *SAINCLAIR, CE FAMEUX LIB]RAL ;
255 0156���8ET QUE DIABLE VIENT-IL Y FAIRE ? IL FAUT QUE JE
255 0157���1L'APPROCHE, QUE JE LUI PARLE, QUE JE ME FASSE
255 0157���2PARLER ; ON DIT QU'IL A TANT D'ESPRIT.
255 0157���3- MAIS COMMENT TA M$RE VA-T-ELLE LE RECEVOIR ?
255 0157���4DIT *M *DE *CROISENOIS. IL A DES ID]ES SI
255 0157���5EXTRAVAGANTES, SI G]N]REUSES, SI IND]PENDANTES...
255 0157���6- VOYEZ, DIT *MLLE *DE *LA *MOLE, VOIL[ L'HOMME
255 0157���7IND]PENDANT, QUI SALUE JUSQU'[ TERRE *M *DESCOULIS,
255 0157���8ET QUI SAISIT SA MAIN. J'AI PRESQUE CRU QU'IL
255 0158���1ALLAIT LA PORTER [ SES L$VRES.
255 0158���2- IL FAUT QUE *DESCOULIS SOIT MIEUX AVEC LE POUVOIR
255 0158���3QUE NOUS NE LE CROYONS, REPRIT *M *DE *CROISENOIS.
255 0158���4- *SAINCLAIR VIENT ICI POUR ^TRE DE L'ACAD]MIE, DIT
255 0158���5*NORBERT ; VOYEZ COMME IL SALUE LE BARON *L,
255 0158���6*CROISENOIS.
255 0158���7- IL SERAIT MOINS BAS DE SE METTRE [ GENOUX, REPRIT
255 0158���8*M *DE *LUZ.
255 0159���1- MON CHER *SOREL, DIT *NORBERT, VOUS QUI AVEZ DE
255 0159���2L'ESPRIT, MAIS QUI ARRIVEZ DE VOS MONTAGNES, T<CHEZ
255 0159���3DE NE JAMAIS SALUER COMME FAIT CE GRAND PO$TE,
255 0159���4F=T-CE *DIEU LE P$RE.
255 0159���5- AH ! VOICI L'HOMME D'ESPRIT PAR EXCELLENCE,
255 0159���6M LE BARON *B<TON, DIT *MLLE *DE *LA *MOLE,
255 0159���7IMITANT UN PEU LA VOIX DU LAQUAIS QUI VENAIT DE
255 0159���8L'ANNONCER.
255 0160���1- JE CROIS QUE M^ME VOS GENS SE MOQUENT DE LUI.
255 0160���2QUEL NOM, BARON *B<TON ! DIT *M *DE *CAYLUS.
255 0160���3- QUE FAIT LE NOM ? NOUS DISAIT-IL L'AUTRE JOUR,
255 0160���4REPRIT *MATHILDE. FIGUREZ-VOUS LE DUC DE *BOUILLON
255 0160���5ANNONC] POUR LA PREMI$RE FOIS ; IL NE MANQUE AU
255 0160���6PUBLIC, [ MON ]GARD, QU'UN PEU D'HABITUDE...
255 0160���7*JULIEN QUITTA LE VOISINAGE DU CANAP]. PEU SENSIBLE
255 0160���8ENCORE AUX CHARMANTES FINESSES D'UNE MOQUERIE
255 0161���1L]G$RE, POUR RIRE
���256 0161���2D'UNE PLAISANTERIE, IL PR]TENDAIT QU'ELLE F=T FOND]E
256 0161���3EN RAISON. IL NE VOYAIT, DANS LES PROPOS DE CES
256 0161���4JEUNES GENS, QUE LE TON DE D]NIGREMENT G]N]RAL, ET
256 0161���5EN ]TAIT CHOQU]. SA PRUDERIE PROVINCIALE OU
256 0161���6ANGLAISE ALLAIT JUSQU'[ Y VOIR DE L'ENVIE, EN
256 0161���7QUOI ASSUR]MENT IL SE TROMPAIT.
256 0161���8LE COMTE *NORBERT, SE DISAIT-IL, [ QUI J'AI VU
256 0162���1FAIRE TROIS BROUILLONS POUR UNE LETTRE DE VINGT
256 0162���2LIGNES [ SON COLONEL, SERAIT BIEN HEUREUX S'IL
256 0162���3AVAIT ]CRIT DE SA VIE UNE PAGE COMME CELLES DE
256 0162���4*M *SAINCLAIR.
256 0162���5PASSANT INAPER+U [ CAUSE DE SON PEU D'IMPORTANCE,
256 0162���6*JULIEN S'APPROCHA SUCCESSIVEMENT DE PLUSIEURS
256 0162���7GROUPES ; IL SUIVAIT DE LOIN LE BARON *B<TON ET
256 0162���8VOULAIT L'ENTENDRE. CET HOMME DE TANT D'ESPRIT AVAIT
256 0163���1L'AIR INQUIET, ET *JULIEN NE LE VIT SE REMETTRE
256 0163���2UN PEU QUE LORSQU'IL EUT TROUV] TROIS OU QUATRE
256 0163���3PHRASES PIQUANTES. IL SEMBLA [ *JULIEN QUE CE
256 0163���4GENRE D'ESPRIT AVAIT BESOIN D'ESPACE.
256 0163���5LE BARON NE POUVAIT PAS DIRE DES MOTS ; IL LUI
256 0163���6FALLAIT AU MOINS QUATRE PHRASES DE SIX LIGNES
256 0163���7CHACUNE POUR ^TRE BRILLANT.
256 0163���8- \ CET HOMME DISSERTE, IL NE CAUSE PAS, \ DISAIT
256 0164���1QUELQU'UN DERRI$RE *JULIEN. IL SE RETOURNA ET ROUGIT
256 0164���2DE PLAISIR QUAND IL ENTENDIT NOMMER LE COMTE
256 0164���3*CHALVET. C'EST L'HOMME LE PLUS FIN DU SI$CLE.
256 0164���4*JULIEN AVAIT SOUVENT TROUV] SON NOM DANS LE
256 0164���5\ M]MORIAL DE SAINTE-*H]L$NE \ ET DANS LES MORCEAUX
256 0164���6D'HISTOIRE DICT]S PAR *NAPOL]ON. LE COMTE *CHALVET
256 0164���7]TAIT BREF DANS SA PAROLE ; SES TRAITS ]TAIENT DES
256 0164���8]CLAIRS, JUSTES, VIFS, PROFONDS. S'IL PARLAIT D'UNE
256 0165���1AFFAIRE, SUR-LE-CHAMP ON VOYAIT LA DISCUSSION FAIRE
256 0165���2UN PAS. IL Y PORTAIT DES FAITS, C']TAIT PLAISIR
256 0165���3DE L'ENTENDRE. DU RESTE, EN POLITIQUE, IL ]TAIT
256 0165���4CYNIQUE EFFRONT].
256 0165���5- JE SUIS IND]PENDANT, MOI, DISAIT-IL [ UN MONSIEUR
256 0165���6PORTANT TROIS PLAQUES, ET DONT APPAREMMENT IL SE
256 0165���7MOQUAIT. POURQUOI VEUT-ON QUE JE SOIS AUJOURD'HUI
256 0165���8DE LA M^ME OPINION QU'IL Y A SIX SEMAINES ? EN
256 0166���1CE CAS, MON OPINION SERAIT MON TYRAN.
256 0166���2QUATRE JEUNES GENS GRAVES, QUI L'ENTOURAIENT, FIRENT
256 0166���3LA MINE ; CES MESSIEURS N'AIMENT PAS LE GENRE
256 0166���4PLAISANT. LE COMTE VIT QU'IL ]TAIT ALL] TROP LOIN.
256 0166���5HEUREUSEMENT IL APER+UT L'HONN^TE *M *BALLAND,
256 0166���6TARTUFE D'HONN^TET]. LE COMTE SE MIT [ LUI PARLER :
256 0166���7ON SE RAPPROCHA, ON COMPRIT QUE LE PAUVRE *BALLAND
256 0166���8ALLAIT ^TRE IMMOL]. [ FORCE DE MORALE ET DE
�� 256 0167���1MORALIT], QUOIQUE HORRIBLEMENT LAID, ET APR$S DES
256 0167���2PREMIERS PAS
257 0167���3DANS LE MONDE DIFFICILES [ RACONTER, *M *BALLAND
257 0167���4A ]POUS] UNE FEMME FORT RICHE, QUI EST MORTE ;
257 0167���5ENSUITE UNE SECONDE FEMME FORT RICHE, QUE L'ON
257 0167���6NE VOIT POINT DANS LE MONDE. IL JOUIT EN TOUTE
257 0167���7HUMILIT] DE SOIXANTE MILLE LIVRES DE RENTE, ET
257 0167���8A LUI-M^ME DES FLATTEURS. LE COMTE *CHALVET LUI
257 0168���1PARLA DE TOUT CELA ET SANS PITI]. IL Y EUT BIENT>T
257 0168���2AUTOUR D'EUX UN CERCLE DE TRENTE PERSONNES. TOUT
257 0168���3LE MONDE SOURIAIT, M^ME LES JEUNES GENS GRAVES,
257 0168���4L'ESPOIR DU SI$CLE.
257 0168���5POURQUOI VIENT-IL CHEZ *M *DE *LA *MOLE, O@ IL EST
257 0168���6LE PLASTRON ]VIDEMMENT ? PENSA *JULIEN. IL SE
257 0168���7RAPPROCHA DE L'ABB] *PIRARD, POUR LE LUI DEMANDER.
257 0168���8*M *BALLAND S'ESQUIVA.
257 0169���1- BON ! DIT *NORBERT, VOIL[ UN DES ESPIONS DE MON
257 0169���2P$RE PARTI ; IL NE RESTE PLUS QUE LE PETIT BOITEUX
257 0169���3*NAPIER.
257 0169���4SERAIT-CE L[ LE MOT DE L']NIGME ? PENSA *JULIEN.
257 0169���5MAIS, EN CE CAS, POURQUOI LE MARQUIS RE+OIT-IL
257 0169���6*M *BALLAND ?
257 0169���7LE S]V$RE ABB] *PIRARD FAISAIT LA MINE DANS UN
257 0169���8COIN DU SALON, EN ENTENDANT LES LAQUAIS ANNONCER.
257 0170���1- C'EST DONC UNE CAVERNE, DISAIT-IL COMME *BASILE,
257 0170���2JE NE VOIS ARRIVER QUE DES GENS TAR]S.
257 0170���3C'EST QUE LE S]V$RE ABB] NE CONNAISSAIT PAS CE QUI
257 0170���4TIENT [ LA HAUTE SOCI]T]. MAIS, PAR SES AMIS LES
257 0170���5JANS]NISTES, IL AVAIT DES NOTIONS FORT EXACTES SUR
257 0170���6CES HOMMES QUI N'ARRIVENT DANS LES SALONS QUE PAR
257 0170���7LEUR EXTR^ME FINESSE AU SERVICE DE TOUS LES PARTIS,
257 0170���8OU LEUR FORTUNE SCANDALEUSE. PENDANT QUELQUES
257 0171���1MINUTES, CE SOIR-L[, IL R]PONDIT D'ABONDANCE DE
257 0171���2COEUR AUX QUESTIONS EMPRESS]ES DE *JULIEN, PUIS
257 0171���3S'ARR^TA TOUT COURT, D]SOL] D'AVOIR TOUJOURS DU
257 0171���4MAL [ DIRE DE TOUT LE MONDE, ET SE L'IMPUTANT [
257 0171���5P]CH]. BILIEUX, JANS]NISTE, ET CROYANT AU DEVOIR
257 0171���6DE LA CHARIT] CHR]TIENNE, SA VIE DANS LE MONDE
257 0171���7]TAIT UN COMBAT.
257 0171���8- QUELLE FIGURE A CET ABB] *PIRARD ! DISAIT *MLLE
257 0172���1*DE *LA *MOLE, COMME *JULIEN SE RAPPROCHAIT DU
257 0172���2CANAP].
257 0172���3*JULIEN SE SENTIT IRRIT], MAIS POURTANT ELLE AVAIT
257 0172���4RAISON. *M *PIRARD ]TAIT SANS CONTREDIT LE PLUS
257 0172���5HONN^TE HOMME DU SALON, MAIS SA FIGURE COUPEROS]E,
257 0172���6QUI S'AGITAIT DES BOURR$LEMENTS DE SA CONSCIENCE,
257 0172���7LE RENDAIT HIDEUX EN CE MOMENT. CROYEZ APR$S CELA
�� 257 0172���8AUX PHYSIONOMIES, PENSA *JULIEN ; C'EST DANS LE
257 0173���1MOMENT O@ LA D]LICATESSE DE L'ABB] *PIRARD SE
257 0173���2REPROCHE QUELQUE PECCADILLE, QU'IL A L'AIR ATROCE ;
257 0173���3TANDIS QUE SUR LA FIGURE DE CE *NAPIER, ESPION CONNU
257 0173���4DE TOUS, ON LIT UN BONHEUR PUR ET TRANQUILLE.
257 0173���5L'ABB] *PIRARD AVAIT FAIT CEPENDANT
258 0173���6DE GRANDES CONCESSIONS [ SON PARTI, IL AVAIT PRIS
258 0173���7UN DOMESTIQUE, IL ]TAIT FORT BIEN V^TU.
258 0173���8*JULIEN REMARQUA QUELQUE CHOSE DE SINGULIER DANS LE
258 0174���1SALON : C']TAIT UN MOUVEMENT DE TOUS LES YEUX VERS LA
258 0174���2PORTE ET UN DEMI-SILENCE SUBIT. LE LAQUAIS ANNON+AIT
258 0174���3LE FAMEUX BARON DE *TOLLY, SUR LEQUEL LES ]LECTIONS
258 0174���4VENAIENT DE FIXER TOUS LES REGARDS. *JULIEN
258 0174���5S'AVAN+A ET LE VIT FORT BIEN. LE BARON PR]SIDAIT
258 0174���6UN COLL$GE : IL EUT L'ID]E LUMINEUSE D'ESCAMOTER
258 0174���7LES PETITS CARR]S DE PAPIER PORTANT LES VOTES D'UN
258 0174���8DES PARTIS. MAIS, POUR QU'IL Y E=T COMPENSATION,
258 0175���1IL LES REMPLA+AIT [ MESURE PAR D'AUTRES PETITS
258 0175���2MORCEAUX DE PAPIER PORTANT UN NOM QUI LUI ]TAIT
258 0175���3AGR]ABLE. CETTE MANOEUVRE D]CISIVE FUT APER+UE
258 0175���4PAR QUELQUES ]LECTEURS QUI S'EMPRESS$RENT DE
258 0175���5FAIRE COMPLIMENT AU BARON DE *TOLLY. LE BONHOMME
258 0175���6]TAIT ENCORE P<LE DE CETTE GRANDE AFFAIRE. DES
258 0175���7ESPRITS MAL FAITS AVAIENT PRONONC] LE MOT DE
258 0175���8GAL$RES. *M *DE *LA *MOLE LE RE+UT FROIDEMENT.
258 0176���1LE PAUVRE BARON S']CHAPPA.
258 0176���2- S'IL NOUS QUITTE SI VITE, C'EST POUR ALLER CHEZ
258 0176���3*M *COMTE, DIT LE COMTE *CHALVET ; ET L'ON RIT.
258 0176���4AU MILIEU DE QUELQUES GRANDS SEIGNEURS MUETS, ET
258 0176���5DES INTRIGANTS, LA PLUPART TAR]S, MAIS TOUS GENS
258 0176���6D'ESPRIT, QUI, CE SOIR-L[, ABORDAIENT SUCCESSIVEMENT
258 0176���7DANS LE SALON DE *M *DE *LA *MOLE (ON PARLAIT DE LUI
258 0176���8POUR UN MINIST$RE), LE PETIT *TANBEAU FAISAIT SES
258 0177���1PREMI$RES ARMES. S'IL N'AVAIT PAS ENCORE LA FINESSE
258 0177���2DES APER+US, IL S'EN D]DOMMAGEAIT, COMME ON VA VOIR,
258 0177���3PAR L']NERGIE DES PAROLES.
258 0177���4- POURQUOI NE PAS CONDAMNER CET HOMME [ DIX ANS
258 0177���5DE PRISON ? DISAIT-IL AU MOMENT O@ *JULIEN APPROCHA
258 0177���6DE SON GROUPE ; C'EST DANS UN FOND DE BASSE-FOSSE
258 0177���7QU'IL FAUT CONFINER LES REPTILES ; ON DOIT LES
258 0177���8FAIRE MOURIR [ L'OMBRE, AUTREMENT LEUR VENIN
258 0178���1S'EXALTE ET DEVIENT PLUS DANGEREUX. [ QUOI BON
258 0178���2LE CONDAMNER [ MILLE ]CUS D'AMENDE ? IL EST
258 0178���3PAUVRE, SOIT, TANT MIEUX ; MAIS SON PARTI PAYERA
258 0178���4POUR LUI. IL FALLAIT CINQ CENTS FRANCS D'AMENDE
258 0178���5ET DIX ANS DE BASSE-FOSSE.
258 0178���6EH BON DIEU ! QUEL EST DONC LE MONSTRE DONT ON
�� 258 0178���7PARLE ? PENSA *JULIEN, QUI ADMIRAIT LE TON V]H]MENT
258 0178���8ET LES GESTES SACCAD]S DE SON COLL$GUE. LA PETITE
258 0179���1FIGURE MAIGRE ET TIR]E DU NEVEU FAVORI DE
258 0179���2L'ACAD]MICIEN ]TAIT HIDEUSE EN CE MOMENT. *JULIEN
258 0179���3APPRIT BIENT>T QU'IL S'AGISSAIT DU PLUS GRAND
258 0179���4PO$TE DE L']POQUE.
258 0179���5- AH, MONSTRE ! S']CRIA *JULIEN [ DEMI HAUT, ET DES
259 0179���6LARMES G]N]REUSES VINRENT MOUILLER SES YEUX. AH,
259 0179���7PETIT GUEUX ! PENSA-T-IL, JE TE REVAUDRAI CE PROPOS.
259 0179���8VOIL[ POURTANT, PENSA-T-IL, LES ENFANTS PERDUS DU
259 0180���1PARTI DONT LE MARQUIS EST UN DES CHEFS ! ET CET
259 0180���2HOMME ILLUSTRE QU'IL CALOMNIE, QUE DE CROIX, QUE
259 0180���3DE SIN]CURES N'E=T-IL PAS ACCUMUL]ES, S'IL SE F=T
259 0180���4VENDU, JE NE DIS PAS AU PLAT MINIST$RE DE
259 0180���5*M *DE *NERVAL, MAIS [ QUELQU'UN DE CES MINISTRES
259 0180���6PASSABLEMENT HONN^TES QUE NOUS AVONS VUS SE
259 0180���7SUCC]DER ?
259 0180���8L'ABB] *PIRARD FIT SIGNE DE LOIN [ *JULIEN ;
259 0181���1*M *DE *LA *MOLE VENAIT DE LUI DIRE UN MOT. MAIS
259 0181���2QUAND *JULIEN, QUI DANS CE MOMENT ]COUTAIT, LES
259 0181���3YEUX BAISS]S, LES G]MISSEMENTS D'UN ]V^QUE, FUT
259 0181���4LIBRE ENFIN, ET PUT APPROCHER DE SON AMI, IL LE
259 0181���5TROUVA ACCAPAR] PAR CET ABOMINABLE PETIT *TANBEAU.
259 0181���6CE PETIT MONSTRE L'EX]CRAIT COMME LA SOURCE DE
259 0181���7LA FAVEUR DE *JULIEN, ET VENAIT LUI FAIRE LA COUR.
259 0181���8\ QUAND LA MORT NOUS D]LIVRERA-T-ELLE DE CETTE
259 0182���1\ VIEILLE POURRITURE ? \ C']TAIT DANS CES TERMES,
259 0182���2D'UNE ]NERGIE BIBLIQUE, QUE LE PETIT HOMME DE
259 0182���3LETTRES PARLAIT EN CE MOMENT DU RESPECTABLE LORD
259 0182���4*HOLLAND. SON M]RITE ]TAIT DE SAVOIR TR$S BIEN LA
259 0182���5BIOGRAPHIE DES HOMMES VIVANTS, ET IL VENAIT DE FAIRE
259 0182���6UNE REVUE RAPIDE DE TOUS LES HOMMES QUI POUVAIENT
259 0182���7ASPIRER [ QUELQUE INFLUENCE SOUS LE R$GNE DU
259 0182���8NOUVEAU ROI D'*ANGLETERRE.
259 0183���1L'ABB] *PIRARD PASSA DANS UN SALON VOISIN ; *JULIEN LE
259 0183���2SUIVIT :
259 0183���3- LE MARQUIS N'AIME PAS LES ]CRIVAILLEURS, JE VOUS
259 0183���4EN AVERTIS ; C'EST SA SEULE ANTIPATHIE. SACHEZ
259 0183���5LE LATIN, LE GREC, SI VOUS POUVEZ, L'HISTOIRE DES
259 0183���6]GYPTIENS, DES PERSES, ETC., IL VOUS HONORERA
259 0183���7ET VOUS PROT]GERA COMME UN SAVANT. MAIS N'ALLEZ
259 0183���8PAS ]CRIRE UNE PAGE EN FRAN+AIS, ET SURTOUT SUR
259 0184���1DES MATI$RES GRAVES ET AU-DESSUS DE VOTRE POSITION
259 0184���2DANS LE MONDE, IL VOUS APPELLERAIT ]CRIVAILLEUR,
259 0184���3ET VOUS PRENDRAIT EN GUIGNON. COMMENT, HABITANT
259 0184���4L'H>TEL D'UN GRAND SEIGNEUR, NE SAVEZ-VOUS PAS
259 0184���5LE MOT DU DUC DE *CASTRIES SUR D'*ALEMBERT ET
�� 259 0184���6*ROUSSEAU : CELA VEUT RAISONNER DE TOUT, ET N'A
259 0184���7PAS MILLE ]CUS DE RENTE.
259 0184���8TOUT SE SAIT, PENSA *JULIEN, ICI COMME AU S]MINAIRE !
259 0185���1IL AVAIT ]CRIT HUIT OU DIX PAGES ASSEZ EMPHATIQUES :
259 0185���2C']TAIT UNE SORTE D']LOGE HISTORIQUE DU VIEUX
259 0185���3CHIRURGIEN-MAJOR QUI, DISAIT-IL, L'AVAIT FAIT
259 0185���4HOMME. ET CE PETIT CAHIER, SE DIT *JULIEN, A
259 0185���5TOUJOURS ]T] FERM] [ CLEF ! IL MONTA CHEZ LUI,
259 0185���6BR=LA SON MANUSCRIT, ET REVINT AU SALON. LES
259 0185���7COQUINS BRILLANTS
260 0185���8L'AVAIENT QUITT], IL NE RESTAIT QUE LES HOMMES [
260 0186���1PLAQUES.
260 0186���2AUTOUR DE LA TABLE, QUE LES GENS VENAIENT D'APPORTER
260 0186���3TOUTE SERVIE, SE TROUVAIENT SEPT [ HUIT FEMMES FORT
260 0186���4NOBLES, FORT D]VOTES, FORT AFFECT]ES, <G]ES DE
260 0186���5TRENTE [ TRENTE-CINQ ANS. LA BRILLANTE MAR]CHALE
260 0186���6*DE *FERVAQUES ENTRA EN FAISANT DES EXCUSES SUR
260 0186���7L'HEURE TARDIVE. IL ]TAIT PLUS DE MINUIT ; ELLE
260 0186���8ALLA PRENDRE PLACE AUPR$S DE LA MARQUISE. *JULIEN
260 0187���1FUT PROFOND]MENT ]MU ; ELLE AVAIT LES YEUX ET LE
260 0187���2REGARD DE *MME *DE *R^NAL.
260 0187���3LE GROUPE DE *MLLE *DE *LA *MOLE ]TAIT ENCORE
260 0187���4PEUPL]. ELLE ]TAIT OCCUP]E AVEC SES AMIS [ SE
260 0187���5MOQUER DU MALHEUREUX COMTE *DE *THALER. C']TAIT
260 0187���6LE FILS UNIQUE DE CE FAMEUX JUIF, C]L$BRE PAR
260 0187���7LES RICHESSES QU'IL AVAIT ACQUISES EN PR^TANT DE
260 0187���8L'ARGENT AUX ROIS POUR FAIRE LA GUERRE AUX PEUPLES.
260 0188���1LE JUIF VENAIT DE MOURIR LAISSANT [ SON FILS CENT
260 0188���2MILLE ]CUS DE RENTE PAR MOIS, ET UN NOM, H]LAS,
260 0188���3TROP CONNU ! CETTE POSITION SINGULI$RE E=T EXIG]
260 0188���4DE LA SIMPLICIT] DANS LE CARACT$RE, OU BEAUCOUP
260 0188���5DE FORCE DE VOLONT].
260 0188���6MALHEUREUSEMENT, LE COMTE N']TAIT QU'UN BON HOMME
260 0188���7GARNI DE TOUTES SORTES DE PR]TENTIONS QUI LUI
260 0188���8]TAIENT INSPIR]ES PAR SES FLATTEURS.
260 0189���1*M *DE *CAYLUS PR]TENDAIT QU'ON LUI AVAIT DONN]
260 0189���2LA VOLONT] DE DEMANDER EN MARIAGE *MLLE *DE *LA
260 0189���3*MOLE ([ LAQUELLE LE MARQUIS *DE *CROISENOIS,
260 0189���4QUI DEVAIT ^TRE DUC AVEC CENT MILLE LIVRES DE
260 0189���5RENTE, FAISAIT LA COUR).
260 0189���6- AH ! NE L'ACCUSEZ PAS D'AVOIR UNE VOLONT], DISAIT
260 0189���7PITEUSEMENT *NORBERT.
260 0189���8CE QUI MANQUAIT PEUT-^TRE LE PLUS [ CE PAUVRE
260 0190���1COMTE *DE *THALER, C']TAIT LA FACULT] DE VOULOIR.
260 0190���2PAR CE C>T] DE SON CARACT$RE IL E=T ]T] DIGNE D'^TRE
260 0190���3ROI. PRENANT SANS CESSE CONSEIL DE TOUT LE MONDE,
260 0190���4IL N'AVAIT LE COURAGE DE SUIVRE AUCUN AVIS
���260 0190���5JUSQU'AU BOUT.
260 0190���6SA PHYSIONOMIE E=T SUFFI [ ELLE SEULE, DISAIT
260 0190���7*MLLE *DE *LA *MOLE, POUR LUI INSPIRER UNE
260 0190���8JOIE ]TERNELLE. C']TAIT UN M]LANGE SINGULIER
260 0191���1D'INQUI]TUDE ET DE D]SAPPOINTEMENT ; MAIS DE
260 0191���2TEMPS [ AUTRE ON Y DISTINGUAIT FORT BIEN DES
260 0191���3BOUFF]ES D'IMPORTANCE ET DE CE TON TRANCHANT
260 0191���4QUE DOIT AVOIR L'HOMME LE PLUS RICHE DE *FRANCE,
260 0191���5QUAND SURTOUT IL EST ASSEZ BIEN FAIT DE SA
260 0191���6PERSONNE ET N'A PAS ENCORE TRENTE-SIX ANS. IL
260 0191���7EST TIMIDEMENT INSOLENT, DISAIT *M *DE *CROISENOIS.
260 0191���8LE COMTE *DE *CAYLUS, *NORBERT ET DEUX OU TROIS
260 0192���1JEUNES GENS [ MOUSTACHES LE PERSIFL$RENT TANT
260 0192���2QU'ILS VOULURENT, SANS
261 0192���3QU'IL S'EN DOUT<T, ET ENFIN, LE RENVOY$RENT COMME
261 0192���4UNE HEURE SONNAIT :
261 0192���5- SONT-CE VOS FAMEUX CHEVAUX ARABES QUI VOUS
261 0192���6ATTENDENT [ LA PORTE PAR LE TEMPS QU'IL FAIT ?
261 0192���7LUI DIT *NORBERT.
261 0192���8- NON ; C'EST UN NOUVEL ATTELAGE BIEN MOINS CHER,
261 0193���1R]PONDIT *M *DE *THALER. LE CHEVAL DE GAUCHE ME
261 0193���2CO=TE CINQ MILLE FRANCS, ET CELUI DE DROITE NE
261 0193���3VAUT QUE CENT LOUIS ; MAIS JE VOUS PRIE DE CROIRE
261 0193���4QU'ON NE L'ATTELLE QUE DE NUIT. C'EST QUE SON TROT
261 0193���5EST PARFAITEMENT SEMBLABLE [ CELUI DE L'AUTRE.
261 0193���6LA R]FLEXION DE *NORBERT FIT PENSER AU COMTE QU'IL
261 0193���7]TAIT D]CENT POUR UN HOMME COMME LUI D'AVOIR LA
261 0193���8PASSION DES CHEVAUX, ET QU'IL NE FALLAIT PAS
261 0194���1LAISSER MOUILLER LES SIENS. IL PARTIT, ET CES
261 0194���2MESSIEURS SORTIRENT UN INSTANT APR$S EN SE MOQUANT
261 0194���3DE LUI.
261 0194���4AINSI, PENSAIT *JULIEN EN LES ENTENDANT RIRE DANS
261 0194���5L'ESCALIER, IL M'A ]T] DONN] DE VOIR L'AUTRE
261 0194���6EXTR^ME DE MA SITUATION ! JE N'AI PAS VINGT LOUIS
261 0194���7DE RENTE, ET JE ME SUIS TROUV] C>TE [ C>TE AVEC
261 0194���8UN HOMME QUI A VINGT LOUIS DE RENTE PAR HEURE, ET
261 0195���1L'ON SE MOQUAIT DE LUI... UNE TELLE VUE GU]RIT DE
261 0195���2L'ENVIE.
hCHAPITRE 5 ��������
����262 0196���1LA SENSIBILIT] ET UNE GRANDE DAME D]VOTE.
262 0196���2APR$S PLUSIEURS MOIS D']PREUVES, VOICI O@ EN ]TAIT
262 0196���3*JULIEN LE JOUR O@ L'INTENDANT DE LA MAISON LUI
262 0196���4REMIT LE TROISI$ME QUARTIER DE SES APPOINTEMENTS.
262 0196���5*M *DE *LA *MOLE L'AVAIT CHARG] DE SUIVRE
262 0196���6L'ADMINISTRATION DE SES TERRES EN *BRETAGNE ET
262 0196���7EN *NORMANDIE. *JULIEN Y FAISAIT DE FR]QUENTS
262 0196���8VOYAGES. IL ]TAIT CHARG], EN CHEF, DE LA
���262 0197���1CORRESPONDANCE RELATIVE AU FAMEUX PROC$S AVEC
262 0197���2L'ABB] DE *FRILAIR. *M *PIRARD L'AVAIT INSTRUIT.
262 0197���3SUR LES COURTES NOTES QUE LE MARQUIS GRIFFONNAIT
262 0197���4EN MARGE DES PAPIERS DE TOUT GENRE QUI LUI ]TAIENT
262 0197���5ADRESS]S, *JULIEN COMPOSAIT DES LETTRES QUI
262 0197���6PRESQUE TOUTES ]TAIENT SIGN]ES.
262 0197���7[ L']COLE DE TH]OLOGIE, SES PROFESSEURS SE PLAIGNAIENT
262 0197���8DE SON PEU D'ASSIDUIT], MAIS NE L'EN REGARDAIENT
262 0198���1PAS MOINS COMME UN DE LEURS ]L$VES LES PLUS
262 0198���2DISTINGU]S. CES DIFF]RENTS TRAVAUX, SAISIS AVEC
262 0198���3TOUTE L'ARDEUR DE L'AMBITION SOUFFRANTE, AVAIENT
262 0198���4BIEN VITE ENLEV] [ *JULIEN LES FRA_CHES COULEURS
262 0198���5QU'IL AVAIT APPORT]ES DE LA PROVINCE. SA P<LEUR
262 0198���6]TAIT UN M]RITE AUX YEUX DES JEUNES S]MINARISTES
262 0198���7SES CAMARADES ; IL LES TROUVAIT BEAUCOUP MOINS
262 0198���8M]CHANTS, BEAUCOUP MOINS [ GENOUX DEVANT UN ]CU
262 0199���1QUE CEUX DE *BESAN+ON ; EUX LE CROYAIENT ATTAQU]
262 0199���2DE LA POITRINE. LE MARQUIS LUI AVAIT DONN] UN
262 0199���3CHEVAL.
262 0199���4CRAIGNANT D'^TRE RENCONTR] DANS SES COURSES [
262 0199���5CHEVAL, *JULIEN LEUR AVAIT DIT QUE CET EXERCICE
262 0199���6LUI ]TAIT PRESCRIT PAR LES M]DECINS. L'ABB]
262 0199���7*PIRARD L'AVAIT MEN] DANS PLUSIEURS SOCI]T]S DE
262 0199���8JANS]NISTES. *JULIEN FUT ]TONN] ; L'ID]E DE LA
263 0200���1RELIGION ]TAIT INVINCIBLEMENT LI]E DANS SON ESPRIT
263 0200���2[ CELLE D'HYPOCRISIE ET D'ESPOIR DE GAGNER DE
263 0200���3L'ARGENT. IL ADMIRA CES HOMMES PIEUX ET S]V$RES
263 0200���4QUI NE SONGENT PAS AU BUDGET. PLUSIEURS JANS]NISTES
263 0200���5L'AVAIENT PRIS EN AMITI] ET LUI DONNAIENT DES
263 0200���6CONSEILS. UN MONDE NOUVEAU S'OUVRAIT DEVANT LUI.
263 0200���7IL CONNUT CHEZ LES JANS]NISTES UN COMTE *ALTAMIRA
263 0200���8QUI AVAIT PR$S DE SIX PIEDS DE HAUT, LIB]RAL
263 0201���1CONDAMN] [ MORT DANS SON PAYS, ET D]VOT. CET
263 0201���2]TRANGE CONTRASTE, LA D]VOTION ET L'AMOUR DE
263 0201���3LA LIBERT], LE FRAPPA.
263 0201���4*JULIEN ]TAIT EN FROID AVEC LE JEUNE COMTE.
263 0201���5*NORBERT AVAIT TROUV] QU'IL R]PONDAIT TROP
263 0201���6VIVEMENT AUX PLAISANTERIES DE QUELQUES-UNS DE
263 0201���7SES AMIS. *JULIEN, AYANT MANQU] UNE OU DEUX
263 0201���8FOIS AUX CONVENANCES, S']TAIT PRESCRIT DE NE
263 0202���1JAMAIS ADRESSER LA PAROLE [ *MLLE *MATHILDE.
263 0202���2ON ]TAIT TOUJOURS PARFAITEMENT POLI [ SON ]GARD
263 0202���3[ L'H>TEL DE *LA *MOLE ; MAIS IL SE SENTAIT
263 0202���4D]CHU. SON BON SENS DE PROVINCE EXPLIQUAIT CET
263 0202���5EFFET PAR LE PROVERBE VULGAIRE, \ TOUT BEAU
263 0202���6\ TOUT NOUVEAU \.
263 0202���7PEUT-^TRE ]TAIT-IL UN PEU PLUS CLAIRVOYANT QUE
���263 0202���8LES PREMIERS JOURS, OU BIEN LE PREMIER ENCHANTEMENT
263 0203���1PRODUIT PAR L'URBANIT] PARISIENNE ]TAIT PASS].
263 0203���2D$S QU'IL CESSAIT DE TRAVAILLER, IL ]TAIT EN
263 0203���3PROIE [ UN ENNUI MORTEL ; C'EST L'EFFET DESS]CHANT
263 0203���4DE LA POLITESSE ADMIRABLE, MAIS SI MESUR]E, SI
263 0203���5PARFAITEMENT GRADU]E SUIVANT LES POSITIONS, QUI
263 0203���6DISTINGUE LA HAUTE SOCI]T]. UN COEUR UN PEU
263 0203���7SENSIBLE VOIT L'ARTIFICE.
263 0203���8SANS DOUTE, ON PEUT REPROCHER [ LA PROVINCE UN
263 0204���1TON COMMUN OU PEU POLI ; MAIS ON SE PASSIONNE
263 0204���2UN PEU EN VOUS R]PONDANT. JAMAIS [ L'H>TEL DE
263 0204���3*LA *MOLE L'AMOUR-PROPRE DE *JULIEN N']TAIT
263 0204���4BLESS] ; MAIS SOUVENT, [ LA FIN DE LA JOURN]E,
263 0204���5IL SE SENTAIT L'ENVIE DE PLEURER. EN PROVINCE,
263 0204���6UN GAR+ON DE CAF] PREND INT]R^T [ VOUS, S'IL
263 0204���7VOUS ARRIVE UN ACCIDENT EN ENTRANT DANS SON
263 0204���8CAF] ; MAIS SI CET ACCIDENT OFFRE QUELQUE
263 0205���1CHOSE DE D]SAGR]ABLE POUR L'AMOUR-PROPRE, EN
263 0205���2VOUS PLAIGNANT, IL R]P]TERA DIX FOIS LE MOT
263 0205���3QUI VOUS TORTURE. [ *PARIS, ON A L'ATTENTION
263 0205���4DE SE CACHER POUR RIRE, MAIS VOUS ^TES TOUJOURS
263 0205���5UN ]TRANGER.
263 0205���6NOUS PASSONS SOUS SILENCE UNE FOULE DE PETITES
263 0205���7AVENTURES QUI EUSSENT DONN] DES RIDICULES [
263 0205���8*JULIEN, S'IL N'E=T PAS ]T] EN QUELQUE SORTE
263 0206���1AU-DESSOUS DU RIDICULE. UNE SENSIBILIT] FOLLE
263 0206���2LUI FAISAIT COMMETTRE DES MILLIERS DE GAUCHERIES.
263 0206���3TOUS SES PLAISIRS ]TAIENT DE PR]CAUTION : IL TIRAIT
263 0206���4LE PISTOLET TOUS LES JOURS, IL ]TAIT UN DES BONS
263 0206���5]L$VES DES PLUS FAMEUX
264 0206���6MA_TRES D'ARMES. D$S QU'IL POUVAIT DISPOSER D'UN
264 0206���7INSTANT, AU LIEU DE L'EMPLOYER [ LIRE COMME
264 0206���8AUTREFOIS, IL COURAIT AU MAN$GE ET DEMANDAIT
264 0207���1LES CHEVAUX LES PLUS VICIEUX. DANS LES PROMENADES
264 0207���2AVEC LE MA_TRE DU MAN$GE, IL ]TAIT PRESQUE
264 0207���3R]GULI$REMENT JET] PAR TERRE.
264 0207���4LE MARQUIS LE TROUVAIT COMMODE [ CAUSE DE SON
264 0207���5TRAVAIL OBSTIN], DE SON SILENCE, DE SON INTELLIGENCE,
264 0207���6ET PEU [ PEU, LUI CONFIA LA SUITE DE TOUTES LES
264 0207���7AFFAIRES UN PEU DIFFICILES [ D]BROUILLER. DANS
264 0207���8LES MOMENTS O@ SA HAUTE AMBITION LUI LAISSAIT
264 0208���1QUELQUE REL<CHE, LE MARQUIS FAISAIT DES AFFAIRES
264 0208���2AVEC SAGACIT] ; [ PORT]E DE SAVOIR DES NOUVELLES,
264 0208���3IL JOUAIT [ LA RENTE AVEC BONHEUR. IL ACHETAIT
264 0208���4DES MAISONS, DES BOIS ; MAIS IL PRENAIT FACILEMENT
264 0208���5DE L'HUMEUR. IL DONNAIT DES CENTAINES DE LOUIS
264 0208���6ET PLAIDAIT POUR DES CENTAINES DE FRANCS. LES
���264 0208���7HOMMES RICHES QUI ONT LE COEUR HAUT, CHERCHENT
264 0208���8DANS LES AFFAIRES DE L'AMUSEMENT ET NON DES
264 0209���1R]SULTATS. LE MARQUIS AVAIT BESOIN D'UN CHEF
264 0209���2D']TAT-MAJOR QUI M_T UN ORDRE CLAIR ET FACILE
264 0209���3[ SAISIR DANS TOUTES SES AFFAIRES D'ARGENT.
264 0209���4*MME *DE *LA *MOLE, QUOIQUE D'UN CARACT$RE SI
264 0209���5MESUR], SE MOQUAIT QUELQUEFOIS DE *JULIEN.
264 0209���6\ L'IMPR]VU, \ PRODUIT PAR LA SENSIBILIT], EST
264 0209���7L'HORREUR DES GRANDES DAMES ; C'EST L'ANTIPODE
264 0209���8DES CONVENANCES. DEUX OU TROIS FOIS LE MARQUIS
264 0210���1PRIT SON PARTI : S'IL EST RIDICULE DANS VOTRE
264 0210���2SALON, IL TRIOMPHE DANS SON BUREAU. *JULIEN, DE
264 0210���3SON C>T], CRUT SAISIR LE SECRET DE LA MARQUISE.
264 0210���4ELLE DAIGNAIT S'INT]RESSER [ TOUT D$S QU'ON
264 0210���5ANNON+AIT LE BARON DE *LA *JOUMATE. C']TAIT UN
264 0210���6^TRE FROID, [ PHYSIONOMIE IMPASSIBLE. IL ]TAIT
264 0210���7PETIT, MINCE, LAID, FORT BIEN MIS, PASSAIT SA
264 0210���8VIE AU CH<TEAU, ET, EN G]N]RAL, NE DISAIT RIEN
264 0211���1SUR RIEN. TELLE ]TAIT SA FA+ON DE PENSER.
264 0211���2*MME *DE *LA *MOLE E=T ]T] PASSIONN]MENT HEUREUSE,
264 0211���3POUR LA PREMI$RE FOIS DE SA VIE, SI ELLE E=T
264 0211���4PU EN FAIRE LE MARI DE SA FILLE.
hCHAPITRE 6 ��������
����265 0212���1MANI$RE DE PRONONCER.
265 0212���2POUR UN NOUVEAU D]BARQU], QUI, PAR HAUTEUR, NE
265 0212���3FAISAIT JAMAIS DE QUESTIONS, *JULIEN NE TOMBA
265 0212���4PAS DANS DE TROP GRANDES SOTTISES. UN JOUR,
265 0212���5POUSS] DANS UN CAF] DE LA RUE SAINT-*HONOR], PAR
265 0212���6UNE AVERSE SOUDAINE, UN GRAND HOMME EN REDINGOTE
265 0212���7DE CASTORINE, ]TONN] DE SON REGARD SOMBRE, LE
265 0212���8REGARDA [ SON TOUR, ABSOLUMENT COMME JADIS [
265 0213���1*BESAN+ON, L'AMANT DE *MLLE *AMANDA.
265 0213���2*JULIEN S']TAIT REPROCH] TROP SOUVENT D'AVOIR
265 0213���3LAISS] PASSER CETTE PREMI$RE INSULTE, POUR
265 0213���4SOUFFRIR CE REGARD. IL EN DEMANDA L'EXPLICATION.
265 0213���5L'HOMME EN REDINGOTE LUI ADRESSA AUSSIT>T LES
265 0213���6PLUS SALES INJURES : TOUT CE QUI ]TAIT DANS
265 0213���7LE CAF] LES ENTOURA ; LES PASSANTS S'ARR^TAIENT
265 0213���8DEVANT LA PORTE. PAR UNE PR]CAUTION DE PROVINCIAL,
265 0214���1*JULIEN PORTAIT TOUJOURS DES PETITS PISTOLETS ;
265 0214���2SA MAIN LES SERRAIT DANS SA POCHE D'UN MOUVEMENT
265 0214���3CONVULSIF. CEPENDANT IL FUT SAGE, ET SE BORNA
265 0214���4[ R]P]TER [ SON HOMME DE MINUTE EN MINUTE :
265 0214���5\ MONSIEUR, VOTRE ADRESSE ? JE VOUS M]PRISE \.
265 0214���6LA CONSTANCE AVEC LAQUELLE IL S'ATTACHAIT [
265 0214���7CES SIX MOTS FINIT PAR FRAPPER LA FOULE.
265 0214���8DAME ! IL FAUT QUE L'AUTRE QUI PARLE TOUT SEUL
���265 0215���1LUI DONNE SON ADRESSE. L'HOMME [ LA REDINGOTE,
265 0215���2ENTENDANT CETTE D]CISION SOUVENT R]P]T]E, JETA
265 0215���3AU NEZ DE *JULIEN CINQ OU SIX CARTES. AUCUNE
265 0215���4HEUREUSEMENT NE L'ATTEIGNIT AU VISAGE, IL S']TAIT
265 0215���5PROMIS DE NE FAIRE USAGE DE SES PISTOLETS QUE
265 0215���6DANS LE CAS O@ IL SERAIT TOUCH]. L'HOMME S'EN
265 0215���7ALLA, NON SANS SE RETOURNER
266 0215���8DE TEMPS EN TEMPS POUR LE MENACER DU POING ET
266 0216���1LUI ADRESSER DES INJURES.
266 0216���2*JULIEN SE TROUVA BAIGN] DE SUEUR. AINSI IL EST
266 0216���3AU POUVOIR DU DERNIER DES HOMMES DE M']MOUVOIR
266 0216���4[ CE POINT ! SE DISAIT-IL AVEC RAGE. COMMENT
266 0216���5TUER CETTE SENSIBILIT] SI HUMILIANTE ?
266 0216���6O@ PRENDRE UN T]MOIN ? IL N'AVAIT PAS UN AMI.
266 0216���7IL AVAIT EU PLUSIEURS CONNAISSANCES ; MAIS TOUTES,
266 0216���8R]GULI$REMENT, AU BOUT DE SIX SEMAINES DE RELATIONS,
266 0217���1S']LOIGNAIENT DE LUI. JE SUIS INSOCIABLE, ET M'EN
266 0217���2VOIL[ CRUELLEMENT PUNI, PENSA-T-IL. ENFIN, IL
266 0217���3EUT L'ID]E DE CHERCHER UN ANCIEN LIEUTENANT DU
266 0217���496E NOMM] *LI]VIN, PAUVRE DIABLE AVEC QUI IL
266 0217���5FAISAIT SOUVENT DES ARMES. *JULIEN FUT SINC$RE
266 0217���6AVEC LUI.
266 0217���7- JE VEUX BIEN ^TRE VOTRE T]MOIN, DIT *LI]VIN,
266 0217���8MAIS [ UNE CONDITION : SI VOUS NE BLESSEZ PAS
266 0218���1VOTRE HOMME, VOUS VOUS BATTREZ AVEC MOI, S]ANCE
266 0218���2TENANTE.
266 0218���3- CONVENU, DIT *JULIEN ENCHANT], ET ILS ALL$RENT
266 0218���4CHERCHER *M *C *DE *BEAUVOISIS [ L'ADRESSE INDIQU]E
266 0218���5PAR SES BILLETS, AU FOND DU FAUBOURG SAINT-*GERMAIN.
266 0218���6IL ]TAIT SEPT HEURES DU MATIN. CE NE FUT QU'EN
266 0218���7SE FAISANT ANNONCER CHEZ LUI QUE *JULIEN PENSA
266 0218���8QUE CE POUVAIT BIEN ^TRE LE JEUNE PARENT DE
266 0219���1*MME *DE *R^NAL, EMPLOY] JADIS [ L'AMBASSADE DE
266 0219���2*ROME OU DE *NAPLES ET QUI AVAIT DONN] UNE
266 0219���3LETTRE DE RECOMMANDATION AU CHANTEUR *GERONIMO.
266 0219���4*JULIEN AVAIT REMIS [ UN GRAND VALET DE CHAMBRE
266 0219���5UNE DES CARTES JET]ES LA VEILLE, ET UNE DES
266 0219���6SIENNES.
266 0219���7ON LE FIT ATTENDRE, LUI ET SON T]MOIN, TROIS
266 0219���8GRANDS QUARTS D'HEURE ; ENFIN ILS FURENT
266 0220���1INTRODUITS DANS UN APPARTEMENT ADMIRABLE D']L]GANCE.
266 0220���2ILS TROUV$RENT UN GRAND JEUNE HOMME, MIS COMME
266 0220���3UNE POUP]E ; SES TRAITS OFFRAIENT LA PERFECTION
266 0220���4ET L'INSIGNIFIANCE DE LA BEAUT] GRECQUE. SA
266 0220���5T^TE, REMARQUABLEMENT ]TROITE, PORTAIT UNE
266 0220���6PYRAMIDE DE CHEVEUX DU PLUS BEAU BLOND. ILS
266 0220���7]TAIENT FRIS]S AVEC BEAUCOUP DE SOIN, PAS UN
��
266 0220���8CHEVEU NE D]PASSAIT L'AUTRE. C'EST POUR SE FAIRE
266 0221���1FRISER AINSI, PENSA LE LIEUTENANT DU 96E, QUE
266 0221���2CE MAUDIT FAT NOUS A FAIT ATTENDRE. LA ROBE DE
266 0221���3CHAMBRE BARIOL]E, LE PANTALON DU MATIN, TOUT,
266 0221���4JUSQU'AUX PANTOUFLES BROD]ES, ]TAIT CORRECT ET
266 0221���5MERVEILLEUSEMENT SOIGN]. SA PHYSIONOMIE, NOBLE ET
266 0221���6VIDE, ANNON+AIT DES ID]ES CONVENABLES ET RARES :
266 0221���7L'ID]AL DE L'HOMME AIMABLE, L'HORREUR DE L'IMPR]VU
266 0221���8ET DE LA PLAISANTERIE, BEAUCOUP DE GRAVIT].
266 0222���1*JULIEN, AUQUEL SON LIEUTENANT DU 96E AVAIT EXPLIQU]
267 0222���2QUE SE FAIRE ATTENDRE SI LONGTEMPS, APR$S LUI AVOIR
267 0222���3JET] GROSSI$REMENT SA CARTE [ LA FIGURE, ]TAIT UNE
267 0222���4OFFENSE DE PLUS, ENTRA BRUSQUEMENT CHEZ
267 0222���5*M *DE *BEAUVOISIS. IL AVAIT L'INTENTION D'^TRE
267 0222���6INSOLENT, MAIS IL AURAIT BIEN VOULU EN M^ME
267 0222���7TEMPS ^TRE DE BON TON.
267 0222���8IL FUT SI FRAPP] DE LA DOUCEUR DES MANI$RES DE
267 0223���1*M *DE *BEAUVOISIS, DE SON AIR [ LA FOIS COMPASS],
267 0223���2IMPORTANT ET CONTENT DE SOI, DE L']L]GANCE
267 0223���3ADMIRABLE DE CE QUI L'ENTOURAIT, QU'IL PERDIT
267 0223���4EN UN CLIN D'OEIL TOUTE ID]E D'^TRE INSOLENT.
267 0223���5CE N']TAIT PAS SON HOMME DE LA VEILLE. SON
267 0223���6]TONNEMENT FUT TEL DE RENCONTRER UN ^TRE AUSSI
267 0223���7DISTINGU] AU LIEU DU GROSSIER PERSONNAGE RENCONTR]
267 0223���8AU CAF], QU'IL NE PUT TROUVER UNE SEULE PAROLE.
267 0224���1IL PR]SENTA UNE DES CARTES QU'ON LUI AVAIT
267 0224���2JET]ES.
267 0224���3- C'EST MON NOM, DIT L'HOMME [ LA MODE, AUQUEL
267 0224���4L'HABIT NOIR DE *JULIEN, D$S SEPT HEURES DU
267 0224���5MATIN, INSPIRAIT ASSEZ PEU DE CONSID]RATION ;
267 0224���6MAIS JE NE COMPRENDS PAS, D'HONNEUR...
267 0224���7LA MANI$RE DE PRONONCER CES DERNIERS MOTS RENDIT
267 0224���8[ *JULIEN UNE PARTIE DE SON HUMEUR.
267 0225���1- JE VIENS POUR ME BATTRE AVEC VOUS, MONSIEUR,
267 0225���2ET IL EXPLIQUA D'UN TRAIT TOUTE L'AFFAIRE.
267 0225���3*M *CHARLES *DE *BEAUVOISIS, APR$S Y AVOIR M=REMENT
267 0225���4PENS], ]TAIT ASSEZ CONTENT DE LA COUPE DE L'HABIT
267 0225���5NOIR DE *JULIEN. IL EST DE *STAUB, C'EST CLAIR,
267 0225���6SE DISAIT-IL EN L']COUTANT PARLER ; CE GILET EST
267 0225���7DE BON GO=T, CES BOTTES SONT BIEN ; MAIS, D'UN
267 0225���8AUTRE C>T], CET HABIT NOIR D$S LE GRAND MATIN !...
267 0226���1CE SERA POUR MIEUX ]CHAPPER [ LA BALLE, SE DIT
267 0226���2LE CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS.
267 0226���3D$S QU'IL SE FUT DONN] CETTE EXPLICATION, IL
267 0226���4REVINT [ UNE POLITESSE PARFAITE, ET PRESQUE
267 0226���5D']GAL [ ]GAL ENVERS *JULIEN. LE COLLOQUE
267 0226���6FUT ASSEZ LONG, L'AFFAIRE ]TAIT D]LICATE ; MAIS
��267 0226���7ENFIN *JULIEN NE PUT SE REFUSER [ L']VIDENCE.
267 0226���8LE JEUNE HOMME SI BIEN N] QU'IL AVAIT DEVANT
267 0227���1LUI N'OFFRAIT AUCUN POINT DE RESSEMBLANCE AVEC
267 0227���2LE GROSSIER PERSONNAGE QUI, LA VEILLE, L'AVAIT
267 0227���3INSULT].
267 0227���4*JULIEN ]PROUVAIT UNE INVINCIBLE R]PUGNANCE [ S'EN
267 0227���5ALLER, IL FAISAIT DURER L'EXPLICATION. IL OBSERVAIT
267 0227���6LA SUFFISANCE DU CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS, C'EST
267 0227���7AINSI QU'IL S']TAIT NOMM] EN PARLANT DE LUI, CHOQU]
267 0227���8DE CE QUE *JULIEN L'APPELAIT TOUT SIMPLEMENT
267 0228���1MONSIEUR.
267 0228���2IL ADMIRAIT SA GRAVIT], M^L]E D'UNE CERTAINE FATUIT]
268 0228���3MODESTE, MAIS QUI NE L'ABANDONNAIT PAS UN SEUL
268 0228���4INSTANT. IL ]TAIT ]TONN] DE SA MANI$RE SINGULI$RE
268 0228���5DE REMUER LA LANGUE EN PRONON+ANT LES MOTS... MAIS
268 0228���6ENFIN, DANS TOUT CELA, IL N'Y AVAIT PAS LA PLUS
268 0228���7PETITE RAISON DE LUI CHERCHER QUERELLE.
268 0228���8LE JEUNE DIPLOMATE OFFRAIT DE SE BATTRE AVEC
268 0229���1BEAUCOUP DE GR<CE, MAIS L'EX-LIEUTENANT DU 96E,
268 0229���2ASSIS DEPUIS UNE HEURE, LES JAMBES ]CART]ES, LES
268 0229���3MAINS SUR LES CUISSES, ET LES COUDES EN DEHORS,
268 0229���4D]CIDA QUE SON AMI *M *SOREL N']TAIT POINT FAIT
268 0229���5POUR CHERCHER UNE QUERELLE D'ALLEMAND [ UN HOMME,
268 0229���6PARCE QU'ON AVAIT VOL] [ CET HOMME SES BILLETS
268 0229���7DE VISITE.
268 0229���8*JULIEN SORTAIT DE FORT MAUVAISE HUMEUR. LA VOITURE
268 0230���1DU CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS L'ATTENDAIT DANS LA
268 0230���2COUR, DEVANT LE PERRON ; PAR HASARD, *JULIEN LEVA
268 0230���3LES YEUX ET RECONNUT SON HOMME DE LA VEILLE DANS
268 0230���4LE COCHER.
268 0230���5LE VOIR, LE TIRER PAR SA GRANDE JAQUETTE, LE FAIRE
268 0230���6TOMBER DE SON SI$GE ET L'ACCABLER DE COUPS DE
268 0230���7CRAVACHE NE FUT QUE L'AFFAIRE D'UN INSTANT. DEUX
268 0230���8LAQUAIS VOULURENT D]FENDRE LEUR CAMARADE ; *JULIEN
268 0231���1RE+UT DES COUPS DE POING : AU M^ME INSTANT IL
268 0231���2ARMA UN DE SES PETITS PISTOLETS ET LE TIRA SUR EUX ;
268 0231���3ILS PRIRENT LA FUITE. TOUT CELA FUT L'AFFAIRE
268 0231���4D'UNE MINUTE.
268 0231���5LE CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS DESCENDAIT L'ESCALIER
268 0231���6AVEC LA GRAVIT] LA PLUS PLAISANTE, R]P]TANT AVEC
268 0231���7SA PRONONCIATION DE GRAND SEIGNEUR : QU'EST +A ?
268 0231���8QU'EST +A ? IL ]TAIT ]VIDEMMENT FORT CURIEUX, MAIS
268 0232���1L'IMPORTANCE DIPLOMATIQUE NE LUI PERMETTAIT PAS
268 0232���2DE MARQUER PLUS D'INT]R^T. QUAND IL SUT DE QUOI
268 0232���3IL S'AGISSAIT, LA HAUTEUR LE DISPUTA ENCORE DANS
268 0232���4SES TRAITS AU SANG-FROID L]G$REMENT BADIN QUI NE
268 0232���5DOIT JAMAIS QUITTER UNE FIGURE DE DIPLOMATE.
��268 0232���6LE LIEUTENANT DU 96E COMPRIT QUE *M *DE *BEAUVOISIS
268 0232���7AVAIT ENVIE DE SE BATTRE : IL VOULUT DIPLOMATIQUEMENT
268 0232���8AUSSI CONSERVER [ SON AMI LES AVANTAGES DE
268 0233���1L'INITIATIVE. - POUR LE COUP, S']CRIA-T-IL,
268 0233���2IL Y A L[ MATI$RE [ DUEL ! - JE LE CROIRAIS
268 0233���3ASSEZ, REPRIT LE DIPLOMATE.
268 0233���4- JE CHASSE CE COQUIN, DIT-IL [ SES LAQUAIS ;
268 0233���5QU'UN AUTRE MONTE. ON OUVRIT LA PORTI$RE DE
268 0233���6LA VOITURE : LE CHEVALIER VOULUT ABSOLUMENT
268 0233���7EN FAIRE LES HONNEURS [ *JULIEN ET [ SON
268 0233���8T]MOIN. ON ALLA CHERCHER UN AMI DE *M *DE
268 0234���1*BEAUVOISIS, QUI INDIQUA UNE PLACE TRANQUILLE.
268 0234���2LA CONVERSATION EN ALLANT FUT VRAIMENT BIEN.
268 0234���3IL N'Y AVAIT DE SINGULIER QUE LE DIPLOMATE
268 0234���4EN ROBE DE CHAMBRE.
268 0234���5CES MESSIEURS, QUOIQUE TR$S NOBLES, PENSA
268 0234���6*JULIEN, NE SONT POINT ENNUYEUX COMME LES
268 0234���7PERSONNES QUI VIENNENT D_NER
269 0234���8CHEZ *M *DE *LA *MOLE ; ET JE VOIS POURQUOI,
269 0235���1AJOUTA-T-IL UN INSTANT APR$S, ILS SE PERMETTENT
269 0235���2D'^TRE IND]CENTS. ON PARLAIT DES DANSEUSES
269 0235���3QUE LE PUBLIC AVAIT DISTINGU]ES DANS UN BALLET
269 0235���4DONN] LA VEILLE. CES MESSIEURS FAISAIENT
269 0235���5ALLUSION [ DES ANECDOTES PIQUANTES QUE *JULIEN
269 0235���6ET SON T]MOIN, LE LIEUTENANT DU 96E, IGNORAIENT
269 0235���7ABSOLUMENT. *JULIEN N'EUT POINT LA SOTTISE
269 0235���8DE PR]TENDRE LES SAVOIR ; IL AVOUA DE BONNE
269 0236���1GR<CE SON IGNORANCE. CETTE FRANCHISE PLUT
269 0236���2[ L'AMI DU CHEVALIER ; IL LUI RACONTA CES
269 0236���3ANECDOTES DANS LES PLUS GRANDS D]TAILS, ET
269 0236���4FORT BIEN.
269 0236���5UNE CHOSE ]TONNA INFINIMENT *JULIEN. UN REPOSOIR
269 0236���6QUE L'ON CONSTRUISAIT AU MILIEU DE LA RUE,
269 0236���7POUR LA PROCESSION DE LA F^TE-DIEU, ARR^TA UN
269 0236���8INSTANT LA VOITURE. CES MESSIEURS SE PERMIRENT
269 0237���1PLUSIEURS PLAISANTERIES ; LE CUR], SUIVANT
269 0237���2EUX, ]TAIT FILS D'UN ARCHEV^QUE. JAMAIS CHEZ
269 0237���3LE MARQUIS DE *LA *MOLE, QUI VOULAIT ^TRE
269 0237���4DUC, ON N'E=T OS] PRONONCER UN TEL MOT.
269 0237���5LE DUEL FUT FINI EN UN INSTANT : *JULIEN
269 0237���6EUT UNE BALLE DANS LE BRAS ; ON LE LUI
269 0237���7SERRA AVEC DES MOUCHOIRS ; ON LES MOUILLA
269 0237���8AVEC DE L'EAU-DE-VIE, ET LE CHEVALIER
269 0238���1*DE *BEAUVOISIS PRIA *JULIEN TR$S POLIMENT
269 0238���2DE LUI PERMETTRE DE LE RECONDUIRE CHEZ LUI,
269 0238���3DANS LA M^ME VOITURE QUI L'AVAIT AMEN].
269 0238���4QUAND *JULIEN INDIQUA L'H>TEL DE *LA *MOLE, IL
���269 0238���5Y EUT ]CHANGE DE REGARDS ENTRE LE JEUNE DIPLOMATE
269 0238���6ET SON AMI. LE FIACRE DE *JULIEN ]TAIT L[,
269 0238���7MAIS IL TROUVAIT LA CONVERSATION DE CES MESSIEURS
269 0238���8INFINIMENT PLUS AMUSANTE QUE CELLE DU BON
269 0239���1LIEUTENANT DU 96E.
269 0239���2MON DIEU ! UN DUEL, N'EST-CE QUE +A ! PENSAIT
269 0239���3*JULIEN. QUE JE SUIS HEUREUX D'AVOIR RETROUV]
269 0239���4CE COCHER ! QUEL SERAIT MON MALHEUR, SI
269 0239���5J'AVAIS D= SUPPORTER ENCORE CETTE INJURE DANS
269 0239���6UN CAF] ! LA CONVERSATION AMUSANTE N'AVAIT
269 0239���7PRESQUE PAS ]T] INTERROMPUE. *JULIEN COMPRIT
269 0239���8ALORS QUE L'AFFECTATION DIPLOMATIQUE EST BONNE
269 0240���1[ QUELQUE CHOSE.
269 0240���2L'ENNUI N'EST DONC POINT INH]RENT, SE DISAIT-IL,
269 0240���3[ UNE CONVERSATION ENTRE GENS DE HAUTE NAISSANCE !
269 0240���4CEUX-CI PLAISANTENT DE LA PROCESSION DE LA
269 0240���5F^TE-DIEU, ILS OSENT RACONTER ET AVEC D]TAILS
269 0240���6PITTORESQUES DES ANECDOTES FORT SCABREUSES.
269 0240���7IL NE LEUR MANQUE ABSOLUMENT QUE LE RAISONNEMENT
269 0240���8SUR LA CHOSE POLITIQUE, ET CE MANQUE-L[ EST
269 0241���1PLUS QUE COMPENS] PAR LA GR<CE DE LEUR TON
269 0241���2ET LA PARFAITE JUSTESSE DE LEURS EXPRESSIONS.
269 0241���3*JULIEN SE SENTAIT UNE VIVE INCLINATION POUR
269 0241���4EUX. QUE JE SERAIS HEUREUX DE LES VOIR SOUVENT !
269 0241���5[ PEINE SE FUT-ON QUITT], QUE LE CHEVALIER
269 0241���6*DE *BEAUVOISIS COURUT AUX INFORMATIONS : ELLES
269 0241���7NE FURENT PAS BRILLANTES.
270 0241���8IL ]TAIT FORT CURIEUX DE CONNA_TRE SON HOMME ;
270 0242���1POUVAIT-IL D]CEMMENT LUI FAIRE UNE VISITE ?
270 0242���2LE PEU DE RENSEIGNEMENTS QU'IL PUT OBTENIR
270 0242���3N']TAIENT PAS D'UNE NATURE ENCOURAGEANTE.
270 0242���4- TOUT CELA EST AFFREUX ! DIT-IL [ SON T]MOIN.
270 0242���5IL EST IMPOSSIBLE QUE J'AVOUE M'^TRE BATTU
270 0242���6AVEC UN SIMPLE SECR]TAIRE DE *M *DE *LA *MOLE,
270 0242���7ET ENCORE PARCE QUE MON COCHER M'A VOL] MES
270 0242���8CARTES DE VISITE.
270 0243���1- IL EST S=R QU'IL Y AURAIT DANS TOUT CELA
270 0243���2POSSIBILIT] DE RIDICULE.
270 0243���3LE SOIR M^ME, LE CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS ET
270 0243���4SON AMI DIRENT PARTOUT QUE CE *M *SOREL, D'AILLEURS
270 0243���5UN JEUNE HOMME PARFAIT, ]TAIT FILS NATUREL
270 0243���6D'UN AMI INTIME DU MARQUIS DE *LA *MOLE. CE
270 0243���7FAIT PASSA SANS DIFFICULT]. UNE FOIS QU'IL FUT
270 0243���8]TABLI, LE JEUNE DIPLOMATE ET SON AMI DAIGN$RENT
270 0244���1FAIRE QUELQUES VISITES [ *JULIEN, PENDANT LES
270 0244���2QUINZE JOURS QU'IL PASSA DANS SA CHAMBRE. *JULIEN
270 0244���3LEUR AVOUA QU'IL N']TAIT ALL] QU'UNE FOIS EN SA
���270 0244���4VIE [ L'OP]RA.
270 0244���5- CELA EST ]POUVANTABLE, LUI DIT-ON, ON NE VA
270 0244���6QUE L[ ; IL FAUT QUE VOTRE PREMI$RE SORTIE SOIT
270 0244���7POUR LE \ COMTE *ORY \.
270 0244���8[ L'OP]RA, LE CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS LE PR]SENTA
270 0245���1AU FAMEUX CHANTEUR *GERONIMO, QUI AVAIT ALORS
270 0245���2UN IMMENSE SUCC$S.
270 0245���3*JULIEN FAISAIT PRESQUE LA COUR AU CHEVALIER ;
270 0245���4CE M]LANGE DE RESPECT POUR SOI-M^ME, D'IMPORTANCE
270 0245���5MYST]RIEUSE ET DE FATUIT] DE JEUNE HOMME L'ENCHANTAIT.
270 0245���6PAR EXEMPLE LE CHEVALIER B]GAYAIT UN PEU PARCE
270 0245���7QU'IL AVAIT L'HONNEUR DE VOIR SOUVENT UN GRAND
270 0245���8SEIGNEUR QUI AVAIT CE D]FAUT. JAMAIS *JULIEN N'AVAIT
270 0246���1TROUV] R]UNIS DANS UN SEUL ^TRE LE RIDICULE QUI
270 0246���2AMUSE ET LA PERFECTION DES MANI$RES QU'UN PAUVRE
270 0246���3PROVINCIAL DOIT CHERCHER [ IMITER.
270 0246���4ON LE VOYAIT [ L'OP]RA AVEC LE CHEVALIER *DE
270 0246���5*BEAUVOISIS ; CETTE LIAISON FIT PRONONCER SON
270 0246���6NOM.
270 0246���7- EH BIEN ! LUI DIT UN JOUR *M *DE *LA *MOLE,
270 0246���8VOUS VOIL[ DONC LE FILS NATUREL D'UN RICHE
270 0247���1GENTILHOMME DE *FRANCHE-*COMT], MON AMI INTIME ?
270 0247���2LE MARQUIS COUPA LA PAROLE [ *JULIEN, QUI VOULAIT
270 0247���3PROTESTER QU'IL N'AVAIT CONTRIBU] EN AUCUNE FA+ON
270 0247���4[ ACCR]DITER CE BRUIT.
270 0247���5- *M *DE *BEAUVOISIS N'A PAS VOULU S'^TRE BATTU
270 0247���6CONTRE LE FILS D'UN CHARPENTIER.
270 0247���7- JE LE SAIS, JE LE SAIS, DIT *M *DE *LA *MOLE ;
270 0247���8C'EST [ MOI MAINTENANT DE DONNER DE LA CONSISTANCE
270 0248���1[ CE R]CIT, QUI ME
271 0248���2CONVIENT. MAIS J'AI UNE GR<CE [ VOUS DEMANDER, ET
271 0248���3QUI NE VOUS CO=TERA QU'UNE PETITE DEMI-HEURE DE
271 0248���4VOTRE TEMPS : TOUS LES JOURS D'OP]RA, [ ONZE HEURES
271 0248���5ET DEMIE, ALLEZ ASSISTER DANS LE VESTIBULE [ LA
271 0248���6SORTIE DU BEAU MONDE. JE VOUS VOIS ENCORE
271 0248���7QUELQUEFOIS DES FA+ONS DE PROVINCE, IL FAUDRAIT
271 0248���8VOUS EN D]FAIRE ; D'AILLEURS IL N'EST PAS MAL DE
271 0249���1CONNA_TRE, AU MOINS DE VUE, DE GRANDS PERSONNAGES
271 0249���2AUPR$S DESQUELS JE PUIS UN JOUR VOUS DONNER
271 0249���3QUELQUE MISSION. PASSEZ AU BUREAU DE LOCATION
271 0249���4POUR VOUS FAIRE RECONNA_TRE ; ON VOUS A DONN]
271 0249���5LES ENTR]ES.
hCHAPITRE 7 ��������
����272 0250���1UNE ATTAQUE DE GOUTTE.
272 0250���2LE LECTEUR EST PEUT-^TRE SURPRIS DE CE TON LIBRE
272 0250���3ET PRESQUE AMICAL ; NOUS AVONS OUBLI] DE DIRE QUE
272 0250���4DEPUIS SIX SEMAINES LE MARQUIS ]TAIT RETENU CHEZ
���272 0250���5LUI PAR UNE ATTAQUE DE GOUTTE.
272 0250���6*MLLE *DE *LA *MOLE ET SA M$RE ]TAIENT [ *HY$RES,
272 0250���7AUPR$S DE LA M$RE DE LA MARQUISE. LE COMTE *NORBERT
272 0250���8NE VOYAIT SON P$RE QUE DES INSTANTS ; ILS ]TAIENT
272 0251���1FORT BIEN L'UN POUR L'AUTRE, MAIS N'AVAIENT RIEN
272 0251���2[ SE DIRE. *M *DE *LA *MOLE, R]DUIT [ *JULIEN, FUT
272 0251���3]TONN] DE LUI TROUVER DES ID]ES. IL SE FAISAIT
272 0251���4LIRE LES JOURNAUX. BIENT>T LE JEUNE SECR]TAIRE FUT
272 0251���5EN ]TAT DE CHOISIR LES PASSAGES INT]RESSANTS. IL
272 0251���6Y AVAIT UN JOURNAL NOUVEAU QUE LE MARQUIS ABHORRAIT ;
272 0251���7IL AVAIT JUR] DE NE LE JAMAIS LIRE, ET CHAQUE JOUR
272 0251���8EN PARLAIT. *JULIEN RIAIT. LE MARQUIS, IRRIT]
272 0252���1CONTRE LE TEMPS PR]SENT, SE FIT LIRE TITE-LIVE ;
272 0252���2LA TRADUCTION IMPROVIS]E SUR LE TEXTE LATIN
272 0252���3L'AMUSAIT.
272 0252���4UN JOUR LE MARQUIS DIT AVEC CE TON DE POLITESSE
272 0252���5EXCESSIVE QUI SOUVENT IMPATIENTAIT *JULIEN :
272 0252���6- PERMETTEZ, MON CHER *SOREL, QUE JE VOUS FASSE
272 0252���7CADEAU D'UN HABIT BLEU : QUAND IL VOUS CONVIENDRA
272 0252���8DE LE PRENDRE ET DE VENIR CHEZ MOI, VOUS SEREZ,
272 0253���1[ MES YEUX, LE FR$RE CADET DU COMTE DE *CHAULNES,
272 0253���2C'EST-[-DIRE LE FILS DE MON AMI LE VIEUX DUC.
272 0253���3*JULIEN NE COMPRENAIT PAS TROP DE QUOI IL S'AGISSAIT ;
272 0253���4LE SOIR M^ME IL ESSAYA UNE VISITE EN HABIT BLEU.
272 0253���5LE MARQUIS LE TRAITA COMME UN ]GAL. *JULIEN AVAIT
272 0253���6UN COEUR DIGNE DE SENTIR LA VRAIE POLITESSE, MAIS
272 0253���7IL N'AVAIT PAS D'ID]E DES NUANCES. IL E=T JUR],
272 0253���8AVANT CETTE FANTAISIE DU MARQUIS, QU'IL ]TAIT
272 0254���1IMPOSSIBLE D'^TRE RE+U PAR LUI AVEC PLUS D']GARDS.
272 0254���2QUEL
273 0254���3ADMIRABLE TALENT ! SE DIT *JULIEN ; QUAND IL SE
273 0254���4LEVA POUR SORTIR, LE MARQUIS LUI FIT DES EXCUSES
273 0254���5DE NE POUVOIR L'ACCOMPAGNER [ CAUSE DE SA GOUTTE.
273 0254���6CETTE ID]E SINGULI$RE OCCUPA *JULIEN : SE
273 0254���7MOQUERAIT-IL DE MOI ? PENSA-T-IL. IL ALLA DEMANDER
273 0254���8CONSEIL [ L'ABB] *PIRARD, QUI, MOINS POLI QUE LE
273 0255���1MARQUIS, NE LUI R]PONDIT QU'EN SIFFLANT ET PARLANT
273 0255���2D'AUTRE CHOSE. LE LENDEMAIN MATIN *JULIEN SE
273 0255���3PR]SENTA AU MARQUIS, EN HABIT NOIR, AVEC SON
273 0255���4PORTEFEUILLE ET SES LETTRES [ SIGNER. IL EN FUT
273 0255���5RE+U [ L'ANCIENNE MANI$RE. LE SOIR EN HABIT BLEU,
273 0255���6CE FUT UN TON TOUT DIFF]RENT ET ABSOLUMENT AUSSI
273 0255���7POLI QUE LA VEILLE.
273 0255���8- PUISQUE VOUS NE VOUS ENNUYEZ PAS TROP DANS LES
273 0256���1VISITES QUE VOUS AVEZ LA BONT] DE FAIRE [ UN PAUVRE
273 0256���2VIEILLARD MALADE, LUI DIT LE MARQUIS, IL FAUDRAIT
273 0256���3LUI PARLER DE TOUS LES PETITS INCIDENTS DE VOTRE
���273 0256���4VIE, MAIS FRANCHEMENT ET SANS SONGER [ AUTRE CHOSE
273 0256���5QU'[ RACONTER CLAIREMENT ET D'UNE FA+ON AMUSANTE.
273 0256���6CAR IL FAUT S'AMUSER, CONTINUA LE MARQUIS ; IL
273 0256���7N'Y A QUE CELA DE R]EL DANS LA VIE. UN HOMME NE
273 0256���8PEUT PAS ME SAUVER LA VIE [ LA GUERRE TOUS LES
273 0257���1JOURS, OU ME FAIRE TOUS LES JOURS CADEAU D'UN
273 0257���2MILLION ; MAIS SI J'AVAIS *RIVAROL, ICI, AUPR$S
273 0257���3DE MA CHAISE LONGUE, TOUS LES JOURS IL M'>TERAIT
273 0257���4UNE HEURE DE SOUFFRANCES ET D'ENNUI. JE L'AI
273 0257���5BEAUCOUP CONNU [ *HAMBOURG, PENDANT L']MIGRATION.
273 0257���6ET LE MARQUIS CONTA [ *JULIEN LES ANECDOTES DE
273 0257���7*RIVAROL AVEC LES HAMBOURGEOIS QUI S'ASSOCIAIENT
273 0257���8QUATRE POUR COMPRENDRE UN BON MOT.
273 0258���1*M *DE *LA *MOLE, R]DUIT [ LA SOCI]T] DE CE PETIT
273 0258���2ABB], VOULUT L']MOUSTILLER. IL PIQUA D'HONNEUR
273 0258���3L'ORGUEIL DE *JULIEN. PUISQU'ON LUI DEMANDAIT
273 0258���4LA V]RIT], *JULIEN R]SOLUT DE TOUT DIRE ; MAIS
273 0258���5EN TAISANT DEUX CHOSES : SON ADMIRATION FANATIQUE
273 0258���6POUR UN NOM QUI DONNAIT DE L'HUMEUR AU MARQUIS,
273 0258���7ET LA PARFAITE INCR]DULIT] QUI N'ALLAIT PAS TROP
273 0258���8BIEN [ UN FUTUR CUR]. SA PETITE AFFAIRE AVEC LE
273 0259���1CHEVALIER *DE *BEAUVOISIS ARRIVA FORT [ PROPOS.
273 0259���2LE MARQUIS RIT AUX LARMES DE LA SC$NE DANS LE
273 0259���3CAF] DE LA RUE SAINT-*HONOR], AVEC LE COCHER QUI
273 0259���4L'ACCABLAIT D'INJURES SALES. CE FUT L']POQUE D'UNE
273 0259���5FRANCHISE PARFAITE DANS LES RELATIONS ENTRE LE
273 0259���6MA_TRE ET LE PROT]G].
273 0259���7*M *DE *LA *MOLE S'INT]RESSA [ CE CARACT$RE SINGULIER.
273 0259���8DANS LES COMMENCEMENTS, IL CARESSAIT LES RIDICULES
273 0260���1DE *JULIEN, AFIN D'EN JOUIR ; BIENT>T IL TROUVA
273 0260���2PLUS D'INT]R^T [ CORRIGER TOUT DOUCEMENT LES
273 0260���3FAUSSES MANI$RES DE VOIR DE CE JEUNE HOMME. LES
273 0260���4AUTRES PROVINCIAUX QUI ARRIVENT [ *PARIS ADMIRENT
273 0260���5TOUT,
274 0260���6PENSAIT LE MARQUIS ; CELUI-CI HAIT TOUT. ILS ONT
274 0260���7TROP D'AFFECTATION, LUI N'EN A PAS ASSEZ, ET LES
274 0260���8SOTS LE PRENNENT POUR UN SOT.
274 0261���1L'ATTAQUE DE GOUTTE FUT PROLONG]E PAR LES GRANDS
274 0261���2FROIDS DE L'HIVER ET DURA PLUSIEURS MOIS.
274 0261���3ON S'ATTACHE BIEN [ UN BEL ]PAGNEUL, SE DISAIT LE
274 0261���4MARQUIS, POURQUOI AI-JE TANT DE HONTE DE M'ATTACHER
274 0261���5[ CE PETIT ABB] ? IL EST ORIGINAL. JE LE TRAITE
274 0261���6COMME UN FILS ; EH BIEN ! O@ EST L'INCONV]NIENT ?
274 0261���7CETTE FANTAISIE, SI ELLE DURE, ME CO=TERA UN
274 0261���8DIAMANT DE CINQ CENTS LOUIS DANS MON TESTAMENT.
274 0262���1UNE FOIS QUE LE MARQUIS EUT COMPRIS LE CARACT$RE
274 0262���2FERME DE SON PROT]G], CHAQUE JOUR IL LE CHARGEAIT
���274 0262���3DE QUELQUE NOUVELLE AFFAIRE.
274 0262���4*JULIEN REMARQUA AVEC EFFROI QU'IL ARRIVAIT [ CE
274 0262���5GRAND SEIGNEUR DE LUI DONNER DES D]CISIONS
274 0262���6CONTRADICTOIRES SUR LE M^ME OBJET.
274 0262���7CECI POUVAIT LE COMPROMETTRE GRAVEMENT. *JULIEN
274 0262���8NE TRAVAILLA PLUS AVEC LUI SANS APPORTER UN
274 0263���1REGISTRE SUR LEQUEL IL ]CRIVAIT LES D]CISIONS,
274 0263���2ET LE MARQUIS LES PARAPHAIT. *JULIEN AVAIT PRIS
274 0263���3UN COMMIS QUI TRANSCRIVAIT LES D]CISIONS RELATIVES
274 0263���4[ CHAQUE AFFAIRE SUR UN REGISTRE PARTICULIER. CE
274 0263���5REGISTRE RECEVAIT AUSSI LA COPIE DE TOUTES LES
274 0263���6LETTRES.
274 0263���7CETTE ID]E SEMBLA D'ABORD LE COMBLE DU RIDICULE
274 0263���8ET DE L'ENNUI. MAIS, EN MOINS DE DEUX MOIS, LE
274 0264���1MARQUIS EN SENTIT LES AVANTAGES. *JULIEN LUI
274 0264���2PROPOSA DE PRENDRE UN COMMIS SORTANT DE CHEZ
274 0264���3UN BANQUIER, ET QUI TIENDRAIT EN PARTIE DOUBLE
274 0264���4LE COMPTE DE TOUTES LES RECETTES ET DE TOUTES LES
274 0264���5D]PENSES DES TERRES QUE *JULIEN ]TAIT CHARG]
274 0264���6D'ADMINISTRER.
274 0264���7CES MESURES ]CLAIRCIRENT TELLEMENT AUX YEUX DU
274 0264���8MARQUIS SES PROPRES AFFAIRES, QU'IL PUT SE DONNER
274 0265���1LE PLAISIR D'ENTREPRENDRE DEUX OU TROIS NOUVELLES
274 0265���2SP]CULATIONS SANS LE SECOURS DE SON PR^TE-NOM QUI
274 0265���3LE VOLAIT.
274 0265���4- PRENEZ TROIS MILLE FRANCS POUR VOUS, DIT-IL UN
274 0265���5JOUR [ SON JEUNE MINISTRE.
274 0265���6- MONSIEUR, MA CONDUITE PEUT ^TRE CALOMNI]E.
274 0265���7- QUE VOUS FAUT-IL DONC ? REPRIT LE MARQUIS AVEC
274 0265���8HUMEUR.
274 0266���1- QUE VOUS VEUILLIEZ BIEN PRENDRE UN ARR^T] ET
274 0266���2L']CRIRE DE VOTRE MAIN SUR LE REGISTRE ; CET
274 0266���3ARR^T] ME DONNERA UNE SOMME DE TROIS MILLE FRANCS.
274 0266���4AU RESTE, C'EST M L'ABB] *PIRARD QUI A EU L'ID]E
274 0266���5DE TOUTE CETTE COMPTABILIT]. LE MARQUIS, AVEC LA
274 0266���6MINE ENNUY]E DU MARQUIS DE *MONCADE,
275 0266���7]COUTANT LES COMPTES DE *M *POISSON, SON INTENDANT,
275 0266���8]CRIVIT LA D]CISION.
275 0267���1LE SOIR, LORSQUE *JULIEN PARAISSAIT EN HABIT BLEU,
275 0267���2IL N']TAIT JAMAIS QUESTION D'AFFAIRES. LES BONT]S
275 0267���3DU MARQUIS ]TAIENT SI FLATTEUSES POUR L'AMOUR-PROPRE
275 0267���4TOUJOURS SOUFFRANT DE NOTRE H]ROS, QUE BIENT>T,
275 0267���5MALGR] LUI, IL ]PROUVA UNE SORTE D'ATTACHEMENT
275 0267���6POUR CE VIEILLARD AIMABLE. CE N'EST PAS QUE
275 0267���7*JULIEN F=T SENSIBLE, COMME ON L'ENTEND [ *PARIS ;
275 0267���8MAIS CE N']TAIT PAS UN MONSTRE, ET PERSONNE,
275 0268���1DEPUIS LA MORT DU VIEUX CHIRURGIEN-MAJOR, NE LUI
��275 0268���2AVAIT PARL] AVEC TANT DE BONT]. IL REMARQUAIT
275 0268���3AVEC ]TONNEMENT QUE LE MARQUIS AVAIT POUR SON
275 0268���4AMOUR-PROPRE DES M]NAGEMENTS DE POLITESSE QU'IL
275 0268���5N'AVAIT JAMAIS TROUV]S CHEZ LE VIEUX CHIRURGIEN.
275 0268���6IL COMPRIT ENFIN QUE LE CHIRURGIEN ]TAIT PLUS
275 0268���7FIER DE SA CROIX QUE LE MARQUIS DE SON CORDON
275 0268���8BLEU. LE P$RE DU MARQUIS ]TAIT UN GRAND SEIGNEUR.
275 0269���1UN JOUR, [ LA FIN D'UNE AUDIENCE DU MATIN, EN
275 0269���2HABIT NOIR ET POUR LES AFFAIRES, *JULIEN AMUSA
275 0269���3LE MARQUIS, QUI LE RETINT DEUX HEURES, ET VOULUT
275 0269���4ABSOLUMENT LUI DONNER QUELQUES BILLETS DE BANQUE
275 0269���5QUE SON PR^TE-NOM VENAIT DE LUI APPORTER DE LA
275 0269���6BOURSE.
275 0269���7- J'ESP$RE, MONSIEUR LE MARQUIS, NE PAS M']CARTER
275 0269���8DU PROFOND RESPECT QUE JE VOUS DOIS EN VOUS
275 0270���1SUPPLIANT DE ME PERMETTRE UN MOT.
275 0270���2- PARLEZ, MON AMI.
275 0270���3- QUE MONSIEUR LE MARQUIS DAIGNE SOUFFRIR QUE JE
275 0270���4REFUSE CE DON. CE N'EST PAS [ L'HOMME EN HABIT
275 0270���5NOIR QU'IL EST ADRESS], ET IL G<TERAIT TOUT [
275 0270���6FAIT LES FA+ONS QUE L'ON A LA BONT] DE TOL]RER
275 0270���7CHEZ L'HOMME EN HABIT BLEU. IL SALUA AVEC BEAUCOUP
275 0270���8DE RESPECT, ET SORTIT SANS REGARDER.
275 0271���1CE TRAIT AMUSA LE MARQUIS. IL LE CONTA LE SOIR
275 0271���2[ L'ABB] *PIRARD.
275 0271���3- IL FAUT QUE JE VOUS AVOUE ENFIN UNE CHOSE, MON
275 0271���4CHER ABB]. JE CONNAIS LA NAISSANCE DE *JULIEN, ET
275 0271���5JE VOUS AUTORISE [ NE PAS ME GARDER LE SECRET SUR
275 0271���6CETTE CONFIDENCE.
275 0271���7SON PROC]D] DE CE MATIN EST NOBLE, PENSA LE MARQUIS,
275 0271���8ET MOI JE L'ANOBLIS.
275 0272���1QUELQUE TEMPS APR$S, LE MARQUIS PUT ENFIN SORTIR.
275 0272���2- ALLEZ PASSER DEUX MOIS [ *LONDRES, DIT-IL [
275 0272���3*JULIEN. LES COURRIERS EXTRAORDINAIRES ET AUTRES
275 0272���4VOUS PORTERONT LES LETTRES RE+UES PAR MOI AVEC
275 0272���5MES NOTES. VOUS FEREZ LES R]PONSES ET ME LES
275 0272���6RENVERREZ EN METTANT CHAQUE LETTRE DANS
276 0272���7SA R]PONSE. J'AI CALCUL] QUE LE RETARD NE SERA
276 0272���8QUE DE CINQ JOURS.
276 0273���1EN COURANT LA POSTE SUR LA ROUTE DE *CALAIS,
276 0273���2*JULIEN S']TONNAIT DE LA FUTILIT] DES PR]TENDUES
276 0273���3AFFAIRES POUR LESQUELLES ON L'ENVOYAIT.
276 0273���4NOUS NE DIRONS POINT AVEC QUEL SENTIMENT DE HAINE
276 0273���5ET PRESQUE D'HORREUR IL TOUCHA LE SOL ANGLAIS.
276 0273���6ON CONNA_T SA FOLLE PASSION POUR *BONAPARTE. IL
276 0273���7VOYAIT DANS CHAQUE OFFICIER UN SIR *HUDSON
276 0273���8*LOWE, DANS CHAQUE GRAND SEIGNEUR UN LORD *BATHURST,
��276 0274���1ORDONNANT LES INFAMIES DE SAINTE-*H]L$NE ET EN
276 0274���2RECEVANT LA R]COMPENSE PAR DIX ANN]ES DE MINIST$RE.
276 0274���3[ *LONDRES, IL CONNUT ENFIN LA HAUTE FATUIT]. IL
276 0274���4S']TAIT LI] AVEC DE JEUNES SEIGNEURS RUSSES QUI
276 0274���5L'INITI$RENT.
276 0274���6- VOUS ^TES PR]DESTIN], MON CHER *SOREL, LUI
276 0274���7DISAIENT-ILS, VOUS AVEZ NATURELLEMENT CETTE
276 0274���8MINE FROIDE ET [ \ MILLE LIEUES DE LA SENSATION
276 0275���1\ PR]SENTE \, QUE NOUS CHERCHONS TANT [ NOUS
276 0275���2DONNER.
276 0275���3- VOUS N'AVEZ PAS COMPRIS VOTRE SI$CLE, LUI
276 0275���4DISAIT LE PRINCE *KORASOFF : \ FAITES TOUJOURS
276 0275���5\ LE CONTRAIRE DE CE QU'ON ATTEND DE VOUS \.
276 0275���6VOIL[, D'HONNEUR, LA SEULE RELIGION DE L']POQUE.
276 0275���7NE SOYEZ NI FOU, NI AFFECT], CAR ALORS ON ATTENDRAIT
276 0275���8DE VOUS DES FOLIES ET DES AFFECTATIONS, ET LE
276 0276���1PR]CEPTE NE SERAIT PLUS ACCOMPLI.
276 0276���2*JULIEN SE COUVRIT DE GLOIRE UN JOUR DANS LE SALON
276 0276���3DU DUC DE *FITZ-*FOLKE, QUI L'AVAIT ENGAG] [ D_NER,
276 0276���4AINSI QUE LE PRINCE *KORASOFF. ON ATTENDIT PENDANT
276 0276���5UNE HEURE. LA FA+ON DONT *JULIEN SE CONDUISIT AU
276 0276���6MILIEU DES VINGT PERSONNES QUI ATTENDAIENT EST
276 0276���7ENCORE CIT]E PARMI LES JEUNES SECR]TAIRES D'AMBASSADE
276 0276���8[ *LONDRES. SA MINE FUT IMPAYABLE.
276 0277���1IL VOULUT VOIR, MALGR] LES DANDYS SES AMIS, LE
276 0277���2C]L$BRE *PHILIPPE *VANE, LE SEUL PHILOSOPHE QUE
276 0277���3L'*ANGLETERRE AIT EU DEPUIS *LOKE. IL LE TROUVA
276 0277���4ACHEVANT SA SEPTI$ME ANN]E DE PRISON. L'ARISTOCRATIE
276 0277���5NE BADINE PAS EN CE PAYS-CI, PENSA *JULIEN ; DE
276 0277���6PLUS, *VANE EST D]SHONOR], VILIPEND], ETC.
276 0277���7*JULIEN LE TROUVA GAILLARD ; LA RAGE DE L'ARISTOCRATIE
276 0277���8LE D]SENNUYAIT. VOIL[, SE DIT *JULIEN EN SORTANT
276 0278���1DE PRISON, LE SEUL HOMME GAI QUE J'AIE VU EN
276 0278���2*ANGLETERRE.
276 0278���3\ L'ID]E LA PLUS UTILE AUX TYRANS EST CELLE DE
276 0278���4\ *DIEU, \ LUI AVAIT DIT *VANE...
276 0278���5NOUS SUPPRIMONS LE RESTE DU SYST$ME COMME \ CYNIQUE \.
276 0278���6[ SON RETOUR : - QUELLE ID]E AMUSANTE M'APPORTEZ-VOUS
277 0278���7D'*ANGLETERRE ? LUI DIT *M *DE *LA *MOLE... IL SE
277 0278���8TAISAIT. - QUELLE ID]E APPORTEZ-VOUS, AMUSANTE OU
277 0279���1NON ? REPRIT LE MARQUIS VIVEMENT.
277 0279���2- PRIMO, DIT *JULIEN, L'ANGLAIS LE PLUS SAGE EST
277 0279���3FOU UNE HEURE PAR JOUR ; IL EST VISIT] PAR LE
277 0279���4D]MON DU SUICIDE, QUI EST LE DIEU DU PAYS.
277 0279���52 L'ESPRIT ET LE G]NIE PERDENT VINGT-CINQ POUR
277 0279���6CENT DE LEUR VALEUR, EN D]BARQUANT EN *ANGLETERRE.
277 0279���73 RIEN AU MONDE N'EST BEAU, ADMIRABLE, ATTENDRISSANT
��277 0279���8COMME LES PAYSAGES ANGLAIS.
277 0280���1- [ MON TOUR, DIT LE MARQUIS :
277 0280���2PRIMO, POURQUOI ALLEZ-VOUS DIRE, AU BAL CHEZ
277 0280���3L'AMBASSADEUR DE *RUSSIE, QU'IL Y A EN *FRANCE
277 0280���4TROIS CENT MILLE JEUNES GENS DE VINGT-CINQ ANS
277 0280���5QUI D]SIRENT PASSIONN]MENT LA GUERRE ? CROYEZ-VOUS
277 0280���6QUE CELA SOIT OBLIGEANT POUR LES ROIS ?
277 0280���7- ON NE SAIT COMMENT FAIRE EN PARLANT [ NOS GRANDS
277 0280���8DIPLOMATES, DIT *JULIEN. ILS ONT LA MANIE D'OUVRIR
277 0281���1DES DISCUSSIONS S]RIEUSES. SI L'ON S'EN TIENT AUX
277 0281���2LIEUX COMMUNS DES JOURNAUX, ON PASSE POUR UN SOT.
277 0281���3SI L'ON SE PERMET QUELQUE CHOSE DE VRAI ET DE
277 0281���4NEUF, ILS SONT ]TONN]S, NE SAVENT QUE R]PONDRE,
277 0281���5ET LE LENDEMAIN, [ SEPT HEURES, ILS VOUS FONT
277 0281���6DIRE PAR LE PREMIER SECR]TAIRE D'AMBASSADE QU'ON
277 0281���7A ]T] INCONVENANT.
277 0281���8- PAS MAL, DIT LE MARQUIS EN RIANT. AU RESTE, JE
277 0282���1PARIE, MONSIEUR L'HOMME PROFOND, QUE VOUS N'AVEZ
277 0282���2PAS DEVIN] CE QUE VOUS ^TES ALL] FAIRE EN *ANGLETERRE.
277 0282���3- PARDONNEZ-MOI, REPRIT *JULIEN ; J'Y AI ]T] POUR
277 0282���4D_NER UNE FOIS LA SEMAINE CHEZ L'AMBASSADEUR DU
277 0282���5ROI, QUI EST LE PLUS POLI DES HOMMES.
277 0282���6- VOUS ^TES ALL] CHERCHER LA CROIX QUE VOIL[, LUI
277 0282���7DIT LE MARQUIS. JE NE VEUX PAS VOUS FAIRE QUITTER
277 0282���8VOTRE HABIT NOIR, ET JE SUIS ACCOUTUM] AU TON PLUS
277 0283���1AMUSANT QUE J'AI PRIS AVEC L'HOMME PORTANT L'HABIT
277 0283���2BLEU. JUSQU'[ NOUVEL ORDRE, ENTENDEZ BIEN CECI :
277 0283���3QUAND JE VERRAI CETTE CROIX, VOUS SEREZ LE FILS
277 0283���4CADET DE MON AMI LE DUC DE *CHAULNES, QUI, SANS
277 0283���5S'EN DOUTER, EST DEPUIS SIX MOIS, EMPLOY] DANS LA
277 0283���6DIPLOMATIE. REMARQUEZ, AJOUTA LE MARQUIS, D'UN
277 0283���7AIR FORT S]RIEUX, ET COUPANT COURT AUX ACTIONS DE
277 0283���8GR<CES, QUE JE NE VEUX POINT VOUS SORTIR DE VOTRE
277 0284���1]TAT. C'EST TOUJOURS UNE FAUTE ET UN MALHEUR POUR
277 0284���2LE PROTECTEUR COMME POUR LE PROT]G]. QUAND MES
277 0284���3PROC$S VOUS ENNUIERONT, OU QUE VOUS
278 0284���4NE ME CONVIENDREZ PLUS, JE DEMANDERAI POUR VOUS UNE
278 0284���5BONNE CURE, COMME CELLE DE NOTRE AMI L'ABB] *PIRARD,
278 0284���6ET \ RIEN DE PLUS \, AJOUTA LE MARQUIS D'UN TON FORT
278 0284���7SEC.
278 0284���8CETTE CROIX MIT [ L'AISE L'ORGUEIL DE *JULIEN ; IL
278 0285���1PARLA BEAUCOUP PLUS. IL SE CRUT MOINS SOUVENT OFFENS]
278 0285���2ET PRIS DE MIRE PAR CES PROPOS, SUSCEPTIBLES DE
278 0285���3QUELQUE EXPLICATION PEU POLIE, ET QUI, DANS UNE
278 0285���4CONVERSATION ANIM]E, PEUVENT ]CHAPPER [ TOUT LE
278 0285���5MONDE.
278 0285���6CETTE CROIX LUI VALUT UNE SINGULI$RE VISITE ; CE
���278 0285���7FUT CELLE DE M LE BARON DE *VALENOD, QUI VENAIT [
278 0285���8*PARIS REMERCIER LE MINIST$RE DE SA BARONNIE ET
278 0286���1S'ENTENDRE AVEC LUI. IL ALLAIT ^TRE NOMM] MAIRE
278 0286���2DE *VERRI$RES EN REMPLACEMENT DE *M *DE *R^NAL.
278 0286���3*JULIEN RIT BIEN, INT]RIEUREMENT, QUAND *M *DE
278 0286���4*VALENOD LUI FIT ENTENDRE QU'ON VENAIT DE D]COUVRIR
278 0286���5QUE *M *DE *R^NAL ]TAIT UN JACOBIN. LE FAIT EST
278 0286���6QUE, DANS UNE R]]LECTION QUI SE PR]PARAIT, LE
278 0286���7NOUVEAU BARON ]TAIT LE CANDIDAT DU MINIST$RE, ET
278 0286���8AU GRAND COLL$GE DU D]PARTEMENT, [ LA V]RIT] FORT
278 0287���1ULTRA, C']TAIT *M *DE *R^NAL QUI ]TAIT PORT] PAR
278 0287���2LES LIB]RAUX.
278 0287���3CE FUT EN VAIN QUE *JULIEN ESSAYA DE SAVOIR QUELQUE
278 0287���4CHOSE DE *MME *DE *R^NAL ; LE BARON PARUT SE SOUVENIR
278 0287���5DE LEUR ANCIENNE RIVALIT], ET FUT IMP]N]TRABLE. IL
278 0287���6FINIT PAR DEMANDER [ *JULIEN LA VOIX DE SON P$RE
278 0287���7DANS LES ]LECTIONS QUI ALLAIENT AVOIR LIEU. *JULIEN
278 0287���8PROMIT D']CRIRE.
278 0288���1- VOUS DEVRIEZ, MONSIEUR LE CHEVALIER, ME PR]SENTER
278 0288���2[ M LE MARQUIS DE *LA *MOLE.
278 0288���3EN EFFET, \ JE LE DEVRAIS, \ PENSA *JULIEN ; MAIS
278 0288���4UN TEL COQUIN !...
278 0288���5- EN V]RIT], R]PONDIT-IL, JE SUIS UN TROP PETIT
278 0288���6GAR+ON [ L'H>TEL DE *LA *MOLE POUR PRENDRE SUR MOI
278 0288���7DE PR]SENTER.
278 0288���8*JULIEN DISAIT TOUT AU MARQUIS : LE SOIR IL LUI
278 0289���1CONTA LA PR]TENTION DU *VALENOD, AINSI QUE SES
278 0289���2FAITS ET GESTES DEPUIS 1814.
278 0289���3- NON SEULEMENT, REPRIT *M *DE *LA *MOLE, D'UN AIR
278 0289���4FORT S]RIEUX, VOUS ME PR]SENTEREZ DEMAIN LE NOUVEAU
278 0289���5BARON, MAIS JE L'INVITE [ D_NER POUR APR$S-DEMAIN.
278 0289���6CE SERA UN DE NOS NOUVEAUX PR]FETS.
278 0289���7- EN CE CAS, REPRIT *JULIEN FROIDEMENT, JE DEMANDE
278 0289���8LA PLACE DE DIRECTEUR DU D]P>T DE MENDICIT] POUR
278 0290���1MON P$RE.
278 0290���2- [ LA BONNE HEURE, DIT LE MARQUIS EN REPRENANT
278 0290���3L'AIR GAI ; ACCORD] ; JE M'ATTENDAIS [ DES MORALIT]S.
278 0290���4VOUS VOUS FORMEZ.
278 0290���5*M *DE *VALENOD APPRIT [ *JULIEN QUE LE TITULAIRE DU
279 0290���6BUREAU DE LOTERIE DE *VERRI$RES VENAIT DE MOURIR :
279 0290���7*JULIEN TROUVA PLAISANT DE DONNER CETTE PLACE [
279 0290���8*M *DE *CHOLIN, CE VIEIL IMB]CILE DONT JADIS IL
279 0291���1AVAIT RAMASS] LA P]TITION DANS LA CHAMBRE DE
279 0291���2*M *DE *LA *MOLE. LE MARQUIS RIT DE BIEN BON COEUR
279 0291���3DE LA P]TITION QUE *JULIEN R]CITA EN LUI FAISANT
279 0291���4SIGNER LA LETTRE QUI DEMANDAIT CETTE PLACE AU
279 0291���5MINISTRE DES FINANCES.
���279 0291���6[ PEINE *M *DE *CHOLIN NOMM], *JULIEN APPRIT QUE
279 0291���7CETTE PLACE AVAIT ]T] DEMAND]E PAR LA D]PUTATION DU
279 0291���8D]PARTEMENT POUR *M *GROS, LE C]L$BRE G]OM$TRE :
279 0292���1CET HOMME G]N]REUX N'AVAIT QUE QUATORZE CENTS FRANCS
279 0292���2DE RENTE, ET CHAQUE ANN]E PR^TAIT SIX CENTS FRANCS
279 0292���3AU TITULAIRE QUI VENAIT DE MOURIR, POUR L'AIDER
279 0292���4[ ]LEVER SA FAMILLE.
279 0292���5*JULIEN FUT ]TONN] DE CE QU'IL AVAIT FAIT. CE N'EST
279 0292���6RIEN, SE DIT-IL, IL FAUDRA EN VENIR [ BIEN D'AUTRES
279 0292���7INJUSTICES, SI JE VEUX PARVENIR ET ENCORE SAVOIR
279 0292���8LES CACHER, SOUS DE BELLES PAROLES SENTIMENTALES :
279 0293���1PAUVRE *M *GROS ! C'EST LUI QUI M]RITAIT LA CROIX,
279 0293���2C'EST MOI QUI L'AI, ET JE DOIS AGIR DANS LE SENS
279 0293���3DU GOUVERNEMENT QUI ME LA DONNE.
hCHAPITRE 8 ��������
����280 0294���1QUELLE EST LA D]CORATION QUI DISTINGUE ?
280 0294���2UN JOUR *JULIEN REVENAIT DE LA CHARMANTE TERRE DE
280 0294���3*VILLEQUIER, SUR LES BORDS DE LA *SEINE, QUE
280 0294���4*M *DE *LA *MOLE VOYAIT AVEC INT]R^T, PARCE QUE,
280 0294���5DE TOUTES LES SIENNES, C']TAIT LA SEULE QUI
280 0294���6E=T APPARTENU AU C]L$BRE *BONIFACE *DE *LA *MOLE.
280 0294���7IL TROUVA [ L'H>TEL LA MARQUISE ET SA FILLE, QUI
280 0294���8ARRIVAIENT D'*HY$RES.
280 0295���1*JULIEN ]TAIT UN DANDY MAINTENANT, ET COMPRENAIT
280 0295���2L'ART DE VIVRE [ *PARIS. IL FUT D'UNE FROIDEUR
280 0295���3PARFAITE ENVERS *MLLE *DE *LA *MOLE. IL PARUT
280 0295���4N'AVOIR GARD] AUCUN SOUVENIR DES TEMPS O@ ELLE
280 0295���5LUI DEMANDAIT SI GAIEMENT DES D]TAILS SUR SA
280 0295���6MANI$RE DE TOMBER DE CHEVAL.
280 0295���7*MLLE *DE *LA *MOLE LE TROUVA GRANDI ET P<LI. SA
280 0295���8TAILLE, SA TOURNURE N'AVAIENT PLUS RIEN DU
280 0296���1PROVINCIAL ; IL N'EN ]TAIT PAS AINSI DE SA
280 0296���2CONVERSATION : ON Y REMARQUAIT ENCORE TROP DE
280 0296���3S]RIEUX, TROP DE POSITIF. MALGR] CES QUALIT]S
280 0296���4RAISONNABLES, GR<CE [ SON ORGUEIL ELLE N'AVAIT
280 0296���5RIEN DE SUBALTERNE ; ON SENTAIT SEULEMENT QU'IL
280 0296���6REGARDAIT ENCORE TROP DE CHOSES COMME IMPORTANTES.
280 0296���7MAIS ON VOYAIT QU'IL ]TAIT HOMME [ SOUTENIR SON
280 0296���8DIRE.
280 0297���1- IL MANQUE DE L]G$RET], MAIS NON PAS D'ESPRIT, DIT
280 0297���2*MLLE *DE *LA *MOLE [ SON P$RE, EN PLAISANTANT AVEC
280 0297���3LUI SUR LA CROIX QU'IL AVAIT DONN]E [ *JULIEN.
280 0297���4MON FR$RE VOUS L'A DEMAND]E PENDANT DIX-HUIT MOIS,
280 0297���5ET C'EST UN *LA *MOLE !...
280 0297���6- OUI ; MAIS *JULIEN A DE L'IMPR]VU, C'EST CE QUI
280 0297���7N'EST JAMAIS ARRIV] AU *LA *MOLE DONT VOUS ME
280 0297���8PARLEZ.
��280 0298���1ON ANNON+A M LE DUC DE *RETZ.
280 0298���2*MATHILDE SE SENTIT SAISIE D'UN B<ILLEMENT
280 0298���3IRR]SISTIBLE ;
281 0298���4ELLE RECONNAISSAIT LES ANTIQUES DORURES ET LES
281 0298���5ANCIENS HABITU]S DU SALON PATERNEL. ELLE SE FAISAIT
281 0298���6UNE IMAGE PARFAITEMENT ENNUYEUSE DE LA VIE QU'ELLE
281 0298���7ALLAIT REPRENDRE [ *PARIS. ET CEPENDANT [ *HY$RES
281 0298���8ELLE REGRETTAIT *PARIS.
281 0299���1ET POURTANT J'AI DIX-NEUF ANS ! PENSAIT-ELLE : C'EST
281 0299���2L'<GE DU BONHEUR, DISENT TOUS CES NIGAUDS [
281 0299���3TRANCHES DOR]ES. ELLE REGARDAIT HUIT OU DIX
281 0299���4VOLUMES DE PO]SIES NOUVELLES, ACCUMUL]S, PENDANT
281 0299���5LE VOYAGE DE PROVENCE, SUR LA CONSOLE DU SALON.
281 0299���6ELLE AVAIT LE MALHEUR D'AVOIR PLUS D'ESPRIT QUE
281 0299���7*MM *DE *CROISENOIS, *DE *CAYLUS, *DE *LUZ, ET
281 0299���8SES AUTRES AMIS. ELLE SE FIGURAIT TOUT CE QU'ILS
281 0300���1ALLAIENT LUI DIRE SUR LE BEAU CIEL DE LA PROVENCE,
281 0300���2LA PO]SIE, LE MIDI, ETC., ETC.
281 0300���3CES YEUX SI BEAUX, O@ RESPIRAIT L'ENNUI LE PLUS
281 0300���4PROFOND, ET, PIS ENCORE, LE D]SESPOIR DE TROUVER
281 0300���5LE PLAISIR, S'ARR^T$RENT SUR *JULIEN. DU MOINS, IL
281 0300���6N']TAIT PAS EXACTEMENT COMME UN AUTRE.
281 0300���7- *MONSIEUR *SOREL, DIT-ELLE AVEC CETTE VOIX VIVE,
281 0300���8BR$VE, ET QUI N'A RIEN DE F]MININ, QU'EMPLOIENT
281 0301���1LES JEUNES FEMMES DE LA HAUTE CLASSE, *MONSIEUR
281 0301���2*SOREL, VENEZ-VOUS CE SOIR AU BAL DE *M *DE *RETZ ?
281 0301���3- MADEMOISELLE, JE N'AI PAS EU L'HONNEUR D'^TRE
281 0301���4PR]SENT] [ M LE DUC. (ON E=T DIT QUE CES MOTS ET
281 0301���5CE TITRE ]CORCHAIENT LA BOUCHE DU PROVINCIAL
281 0301���6ORGUEILLEUX).
281 0301���7- IL A CHARG] MON FR$RE DE VOUS AMENER CHEZ LUI ;
281 0301���8ET, SI VOUS Y ]TIEZ VENU, VOUS M'AURIEZ DONN] DES
281 0302���1D]TAILS SUR LA TERRE DE *VILLEQUIER ; IL EST
281 0302���2QUESTION D'Y ALLER AU PRINTEMPS. JE VOUDRAIS
281 0302���3SAVOIR SI LE CH<TEAU EST LOGEABLE, ET SI LES
281 0302���4ENVIRONS SONT AUSSI JOLIS QU'ON LE DIT. IL Y A
281 0302���5TANT DE R]PUTATIONS USURP]ES !
281 0302���6*JULIEN NE R]PONDAIT PAS.
281 0302���7- VENEZ AU BAL AVEC MON FR$RE, AJOUTA-T-ELLE D'UN
281 0302���8TON FORT SEC.
281 0303���1*JULIEN SALUA AVEC RESPECT. AINSI, M^ME AU MILIEU
281 0303���2DU BAL, JE DOIS DES COMPTES [ TOUS LES MEMBRES DE
281 0303���3LA FAMILLE. NE SUIS-JE PAS PAY] COMME HOMME
281 0303���4D'AFFAIRES ? SA MAUVAISE HUMEUR AJOUTA : *DIEU
281 0303���5SAIT ENCORE SI CE QUE JE DIRAI [ LA FILLE NE
281 0303���6CONTRARIERA PAS LES PROJETS DU P$RE, DU FR$RE,
281 0303���7DE LA M$RE ! C'EST UNE V]RITABLE COUR DE PRINCE
���281 0303���8SOUVERAIN. IL FAUDRAIT Y ^TRE D'UNE NULLIT]
281 0304���1PARFAITE, ET CEPENDANT NE DONNER [ PERSONNE LE
281 0304���2DROIT DE SE PLAINDRE.
281 0304���3QUE CETTE GRANDE FILLE ME D]PLA_T ! PENSA-T-IL
281 0304���4EN REGARDANT MARCHER *MLLE *DE *LA *MOLE, QUE
281 0304���5SA M$RE AVAIT APPEL]E POUR
282 0304���6LA PR]SENTER [ PLUSIEURS FEMMES DE SES AMIES. ELLE
282 0304���7OUTRE TOUTES LES MODES, SA ROBE LUI TOMBE DES
282 0304���8]PAULES... ELLE EST ENCORE PLUS P<LE QU'AVANT SON
282 0305���1VOYAGE... QUELS CHEVEUX SANS COULEUR, [ FORCE
282 0305���2D'^TRE BLONDS ! ON DIRAIT QUE LE JOUR PASSE [
282 0305���3TRAVERS. QUE DE HAUTEUR DANS CETTE FA+ON DE SALUER,
282 0305���4DANS CE REGARD ! QUELS GESTES DE REINE !
282 0305���5*MLLE *DE *LA *MOLE VENAIT D'APPELER SON FR$RE, AU
282 0305���6MOMENT O@ IL QUITTAIT LE SALON.
282 0305���7LE COMTE *NORBERT S'APPROCHA DE *JULIEN :
282 0305���8- MON CHER *SOREL, LUI DIT-IL, O@ VOULEZ-VOUS QUE
282 0306���1JE VOUS PRENNE [ MINUIT POUR LE BAL DE *M *DE *RETZ ?
282 0306���2IL M'A CHARG] EXPRESS]MENT DE VOUS AMENER.
282 0306���3- JE SAIS BIEN [ QUI JE DOIS TANT DE BONT]S,
282 0306���4R]PONDIT *JULIEN, EN SALUANT JUSQU'[ TERRE.
282 0306���5SA MAUVAISE HUMEUR, NE POUVANT RIEN TROUVER [
282 0306���6REPRENDRE AU TON DE POLITESSE ET M^ME D'INT]R^T
282 0306���7AVEC LEQUEL *NORBERT LUI AVAIT PARL], SE MIT
282 0306���8[ S'EXERCER SUR LA R]PONSE QUE LUI, *JULIEN,
282 0307���1AVAIT FAITE [ CE MOT OBLIGEANT. IL Y TROUVAIT
282 0307���2UNE NUANCE DE BASSESSE.
282 0307���3LE SOIR, EN ARRIVANT AU BAL, IL FUT FRAPP] DE LA
282 0307���4MAGNIFICENCE DE L'H>TEL DE *RETZ. LA COUR D'ENTR]E
282 0307���5]TAIT COUVERTE D'UNE IMMENSE TENTE DE COUTIL
282 0307���6CRAMOISI AVEC DES ]TOILES EN OR : RIEN DE PLUS
282 0307���7]L]GANT. AU-DESSOUS DE CETTE TENTE, LA COUR
282 0307���8]TAIT TRANSFORM]E EN UN BOIS D'ORANGERS ET DE
282 0308���1LAURIERS-ROSES EN FLEURS. COMME ON AVAIT EU SOIN
282 0308���2D'ENTERRER SUFFISAMMENT LES VASES, LES LAURIERS
282 0308���3ET LES ORANGERS AVAIENT L'AIR DE SORTIR DE TERRE.
282 0308���4LE CHEMIN QUE PARCOURAIENT LES VOITURES ]TAIT
282 0308���5SABL].
282 0308���6CET ENSEMBLE PARUT EXTRAORDINAIRE [ NOTRE PROVINCIAL.
282 0308���7IL N'AVAIT PAS L'ID]E D'UNE TELLE MAGNIFICENCE ;
282 0308���8EN UN INSTANT SON IMAGINATION ]MUE FUT [ MILLE
282 0309���1LIEUES DE LA MAUVAISE HUMEUR. DANS LA VOITURE, EN
282 0309���2VENANT AU BAL, *NORBERT ]TAIT HEUREUX, ET LUI VOYAIT
282 0309���3TOUT EN NOIR ; [ PEINE ENTR]S DANS LA COUR, LES
282 0309���4R>LES CHANG$RENT.
282 0309���5*NORBERT N']TAIT SENSIBLE QU'[ QUELQUES D]TAILS,
282 0309���6QUI, AU MILIEU DE TANT DE MAGNIFICENCE, N'AVAIENT
���282 0309���7PU ^TRE SOIGN]S. IL ]VALUAIT LA D]PENSE DE CHAQUE
282 0309���8CHOSE, ET, [ MESURE QU'IL ARRIVAIT [ UN TOTAL
282 0310���1]LEV], *JULIEN REMARQUA QU'IL S'EN MONTRAIT PRESQUE
282 0310���2JALOUX ET PRENAIT DE L'HUMEUR.
282 0310���3POUR LUI, IL ARRIVA S]DUIT, ADMIRANT, ET PRESQUE
282 0310���4TIMIDE [ FORCE D']MOTION, DANS LE PREMIER DES
282 0310���5SALONS O@ L'ON DANSAIT. ON SE PRESSAIT [ LA PORTE
282 0310���6DU SECOND, ET LA FOULE
283 0310���7]TAIT SI GRANDE, QU'IL LUI FUT IMPOSSIBLE D'AVANCER.
283 0310���8LA D]CORATION DE CE SECOND SALON REPR]SENTAIT
283 0311���1L'ALHAMBRA DE *GRENADE.
283 0311���2- C'EST LA REINE DU BAL, IL FAUT EN CONVENIR,
283 0311���3DISAIT UN JEUNE HOMME [ MOUSTACHES, DONT L']PAULE
283 0311���4ENTRAIT DANS LA POITRINE DE *JULIEN.
283 0311���5- *MLLE *FOURMONT, QUI TOUT L'HIVER A ]T] LA PLUS
283 0311���6JOLIE, LUI R]PONDAIT SON VOISIN, S'APER+OIT QU'ELLE
283 0311���7DESCEND [ LA SECONDE PLACE : VOIS SON AIR
283 0311���8SINGULIER.
283 0312���1- VRAIMENT ELLE MET TOUTES VOILES DEHORS POUR
283 0312���2PLAIRE. VOIS, VOIS CE SOURIRE GRACIEUX AU MOMENT
283 0312���3O@ ELLE FIGURE SEULE DANS CETTE CONTREDANSE. C'EST,
283 0312���4D'HONNEUR, IMPAYABLE.
283 0312���5- *MLLE *DE *LA *MOLE A L'AIR D'^TRE MA_TRESSE
283 0312���6DU PLAISIR QUE LUI FAIT SON TRIOMPHE, DONT ELLE
283 0312���7S'APER+OIT FORT BIEN. ON DIRAIT QU'ELLE CRAINT DE
283 0312���8PLAIRE [ QUI LUI PARLE.
283 0313���1- TR$S BIEN ! VOIL[ L'ART DE S]DUIRE.
283 0313���2*JULIEN FAISAIT DE VAINS EFFORTS POUR APERCEVOIR
283 0313���3CETTE FEMME S]DUISANTE ; SEPT OU HUIT HOMMES PLUS
283 0313���4GRANDS QUE LUI L'EMP^CHAIENT DE LA VOIR.
283 0313���5- IL Y A BIEN DE LA COQUETTERIE DANS CETTE RETENUE
283 0313���6SI NOBLE, REPRIT LE JEUNE HOMME [ MOUSTACHES.
283 0313���7- ET CES GRANDS YEUX BLEUS QUI S'ABAISSENT SI
283 0313���8LENTEMENT AU MOMENT O@ L'ON DIRAIT QU'ILS SONT
283 0314���1SUR LE POINT DE SE TRAHIR, REPRIT LE VOISIN.
283 0314���2MA FOI, RIEN DE PLUS HABILE.
283 0314���3- VOIS COMME AUPR$S D'ELLE LA BELLE *FOURMONT A
283 0314���4L'AIR COMMUN, DIT UN TROISI$ME.
283 0314���5- CET AIR DE RETENUE VEUT DIRE : QUE D'AMABILIT]
283 0314���6JE D]PLOIERAIS POUR VOUS, SI VOUS ]TIEZ L'HOMME
283 0314���7DIGNE DE MOI !
283 0314���8- ET QUI PEUT ^TRE DIGNE DE LA SUBLIME *MATHILDE ?
283 0315���1DIT LE PREMIER : QUELQUE PRINCE SOUVERAIN, BEAU,
283 0315���2SPIRITUEL, BIEN FAIT, UN H]ROS [ LA GUERRE, ET
283 0315���3<G] DE VINGT ANS TOUT AU PLUS.
283 0315���4- LE FILS NATUREL DE L'EMPEREUR DE *RUSSIE...
283 0315���5AUQUEL, EN FAVEUR DE CE MARIAGE, ON FERAIT UNE
���283 0315���6SOUVERAINET] ; OU TOUT SIMPLEMENT LE COMTE
283 0315���7DE *THALER, AVEC SON AIR DE PAYSAN HABILL]...
283 0315���8LA PORTE FUT D]GAG]E, *JULIEN PUT ENTRER.
283 0316���1PUISQU'ELLE PASSE POUR SI REMARQUABLE AUX YEUX DE
283 0316���2CES POUP]ES, ELLE VAUT LA PEINE QUE JE L']TUDIE,
283 0316���3PENSA-T-IL. JE COMPRENDRAI QUELLE EST LA
283 0316���4PERFECTION POUR CES GENS-L[.
283 0316���5COMME IL LA CHERCHAIT DES YEUX, *MATHILDE LE
283 0316���6REGARDA. MON DEVOIR M'APPELLE, SE DIT *JULIEN ;
283 0316���7MAIS IL N'Y AVAIT
284 0316���8PLUS D'HUMEUR QUE DANS SON EXPRESSION. LA CURIOSIT]
284 0317���1LE FAISAIT AVANCER AVEC UN PLAISIR QUE LA ROBE
284 0317���2FORT BASSE DES ]PAULES DE *MATHILDE AUGMENTA
284 0317���3BIEN VITE, [ LA V]RIT] D'UNE MANI$RE PEU FLATTEUSE
284 0317���4POUR SON AMOUR-PROPRE. SA BEAUT] A DE LA JEUNESSE,
284 0317���5PENSA-T-IL. CINQ OU SIX JEUNES GENS, PARMI
284 0317���6LESQUELS *JULIEN RECONNUT CEUX QU'IL AVAIT
284 0317���7ENTENDUS [ LA PORTE, ]TAIENT ENTRE ELLE ET LUI.
284 0317���8- VOUS, MONSIEUR, QUI AVEZ ]T] ICI TOUT L'HIVER,
284 0318���1LUI DIT-ELLE, N'EST-IL PAS VRAI QUE CE BAL
284 0318���2EST LE PLUS JOLI DE LA SAISON ?
284 0318���3IL NE R]PONDAIT PAS.
284 0318���4- CE QUADRILLE DE *COULON ME SEMBLE ADMIRABLE ;
284 0318���5ET CES DAMES LE DANSENT D'UNE FA+ON PARFAITE.
284 0318���6LES JEUNES GENS SE RETOURN$RENT POUR VOIR QUEL
284 0318���7]TAIT L'HOMME HEUREUX DONT ON VOULAIT ABSOLUMENT
284 0318���8AVOIR UNE R]PONSE. ELLE NE FUT PAS ENCOURAGEANTE.
284 0319���1- JE NE SAURAIS ^TRE UN BON JUGE, MADEMOISELLE ; JE
284 0319���2PASSE MA VIE [ ]CRIRE : C'EST LE PREMIER BAL
284 0319���3DE CETTE MAGNIFICENCE QUE J'AIE VU.
284 0319���4LES JEUNES GENS [ MOUSTACHES FURENT SCANDALIS]S.
284 0319���5- VOUS ^TES UN SAGE, *MONSIEUR *SOREL, REPRIT-ON
284 0319���6AVEC UN INT]R^T PLUS MARQU] ; VOUS VOYEZ TOUS CES
284 0319���7BALS, TOUTES CES F^TES, COMME UN PHILOSOPHE,
284 0319���8COMME *J-*J *ROUSSEAU. CES FOLIES VOUS ]TONNENT
284 0320���1SANS VOUS S]DUIRE.
284 0320���2UN MOT VENAIT D']TEINDRE L'IMAGINATION DE *JULIEN
284 0320���3ET DE CHASSER DE SON COEUR TOUTE ILLUSION. SA
284 0320���4BOUCHE PRIT L'EXPRESSION D'UN D]DAIN UN PEU
284 0320���5EXAG]R] PEUT-^TRE.
284 0320���6- *J-*J *ROUSSEAU, R]PONDIT-IL, N'EST [ MES YEUX
284 0320���7QU'UN SOT, LORSQU'IL S'AVISE DE JUGER LE GRAND
284 0320���8MONDE ; IL NE LE COMPRENAIT PAS, ET Y PORTAIT
284 0321���1LE COEUR D'UN LAQUAIS PARVENU.
284 0321���2- IL A FAIT LE \ CONTRAT SOCIAL \, DIT *MATHILDE
284 0321���3DU TON DE LA V]N]RATION.
284 0321���4- TOUT EN PR^CHANT LA R]PUBLIQUE ET LE RENVERSEMENT
���284 0321���5DES DIGNIT]S MONARCHIQUES, CE PARVENU EST IVRE DE
284 0321���6BONHEUR, SI UN DUC CHANGE LA DIRECTION DE SA
284 0321���7PROMENADE APR$S D_NER POUR ACCOMPAGNER UN DE SES
284 0321���8AMIS.
284 0322���1- AH ! OUI, LE DUC DE *LUXEMBOURG [ *MONTMORENCY
284 0322���2ACCOMPAGNE UN *M *COINDET DU C>T] DE *PARIS ...,
284 0322���3REPRIT *MLLE *DE *LA *MOLE AVEC LE PLAISIR ET
284 0322���4L'ABANDON DE LA PREMI$RE JOUISSANCE DE P]DANTERIE.
284 0322���5ELLE ]TAIT IVRE DE SON SAVOIR, [ PEU PR$S COMME
284 0322���6L'ACAD]MICIEN QUI D]COUVRIT L'EXISTENCE DU ROI
284 0322���7*FERETRIUS. L'OEIL DE *JULIEN RESTA P]N]TRANT ET
285 0322���8S]V$RE. *MATHILDE AVAIT EU UN MOMENT D'ENTHOUSIASME ;
285 0323���1LA FROIDEUR DE SON PARTNER LA D]CONCERTA
285 0323���2PROFOND]MENT. ELLE FUT D'AUTANT PLUS ]TONN]E, QUE
285 0323���3C']TAIT ELLE QUI AVAIT COUTUME DE PRODUIRE CET
285 0323���4EFFET-L[ SUR LES AUTRES.
285 0323���5DANS CE MOMENT, LE MARQUIS DE *CROISENOIS S'AVAN+AIT
285 0323���6AVEC EMPRESSEMENT VERS *MLLE *DE *LA *MOLE. IL
285 0323���7FUT UN INSTANT [ TROIS PAS D'ELLE, SANS POUVOIR
285 0323���8P]N]TRER [ CAUSE DE LA FOULE. IL LA REGARDAIT
285 0324���1EN SOURIANT DE L'OBSTACLE. LA JEUNE MARQUISE DE
285 0324���2*ROUVRAY ]TAIT PR$S DE LUI, C']TAIT UNE COUSINE
285 0324���3DE *MATHILDE. ELLE DONNAIT LE BRAS [ SON MARI, QUI
285 0324���4NE L']TAIT QUE DEPUIS QUINZE JOURS. LE MARQUIS
285 0324���5DE *ROUVRAY, FORT JEUNE AUSSI, AVAIT TOUT L'AMOUR
285 0324���6NIAIS QUI PREND UN HOMME QUI, FAISANT UN MARIAGE
285 0324���7DE CONVENANCE UNIQUEMENT ARRANG] PAR LES NOTAIRES,
285 0324���8TROUVE UNE PERSONNE PARFAITEMENT BELLE.
285 0325���1*M *DE *ROUVRAY ALLAIT ^TRE DUC [ LA MORT D'UN
285 0325���2ONCLE FORT <G].
285 0325���3PENDANT QUE LE MARQUIS DE *CROISENOIS, NE POUVANT
285 0325���4PERCER LA FOULE, REGARDAIT *MATHILDE D'UN AIR RIANT,
285 0325���5ELLE ARR^TAIT SES GRANDS YEUX, D'UN BLEU C]LESTE,
285 0325���6SUR LUI ET SES VOISINS. QUOI DE PLUS PLAT, SE
285 0325���7DIT-ELLE, QUE TOUT CE GROUPE ! VOIL[ *CROISENOIS
285 0325���8QUI PR]TEND M']POUSER ; IL EST DOUX, POLI, IL A
285 0326���1DES MANI$RES PARFAITES COMME *M *DE *ROUVRAY. SANS
285 0326���2L'ENNUI QU'ILS DONNENT, CES MESSIEURS SERAIENT FORT
285 0326���3AIMABLES. LUI AUSSI ME SUIVRA AU BAL AVEC CET AIR
285 0326���4BORN] ET CONTENT. UN AN APR$S LE MARIAGE, MA
285 0326���5VOITURE, MES CHEVAUX, MES ROBES, MON CH<TEAU [
285 0326���6VINGT LIEUES DE *PARIS, TOUT CELA SERA AUSSI BIEN
285 0326���7QUE POSSIBLE, TOUT [ FAIT CE QU'IL FAUT POUR FAIRE
285 0326���8P]RIR D'ENVIE UNE PARVENUE, UNE COMTESSE DE
285 0327���1*ROIVILLE PAR EXEMPLE ; ET APR$S ?...
285 0327���2*MATHILDE S'ENNUYAIT EN ESPOIR. LE MARQUIS DE
285 0327���3*CROISENOIS PARVINT [ L'APPROCHER, ET LUI PARLAIT,
��285 0327���4MAIS ELLE R^VAIT SANS L']COUTER. LE BRUIT DE SES
285 0327���5PAROLES SE CONFONDAIT POUR ELLE AVEC LE BOURDONNEMENT
285 0327���6DU BAL. ELLE SUIVAIT MACHINALEMENT DE L'OEIL *JULIEN,
285 0327���7QUI S']TAIT ]LOIGN] D'UN AIR RESPECTUEUX, MAIS FIER
285 0327���8ET M]CONTENT. ELLE APER+UT DANS UN COIN, LOIN DE
285 0328���1LA FOULE CIRCULANTE, LE COMTE *ALTAMIRA, CONDAMN]
285 0328���2[ MORT DANS SON PAYS, QUE LE LECTEUR CONNA_T D]J[.
285 0328���3SOUS *LOUIS *XIV, UNE DE SES PARENTES AVAIT ]POUS]
285 0328���4UN PRINCE DE *CONTI ; CE SOUVENIR LE PROT]GEAIT UN
285 0328���5PEU CONTRE LA POLICE DE LA CONGR]GATION.
285 0328���6JE NE VOIS QUE LA CONDAMNATION [ MORT QUI DISTINGUE
285 0328���7UN HOMME, PENSA *MATHILDE : C'EST LA SEULE CHOSE
285 0328���8QUI NE S'ACH$TE PAS.
286 0329���1AH ! C'EST UN BON MOT QUE JE VIENS DE ME DIRE ! QUEL
286 0329���2DOMMAGE QU'IL NE SOIT PAS VENU DE FA+ON [ M'EN FAIRE
286 0329���3HONNEUR ! *MATHILDE AVAIT TROP DE GO=T POUR AMENER
286 0329���4DANS LA CONVERSATION UN BON MOT FAIT D'AVANCE ;
286 0329���5MAIS ELLE AVAIT AUSSI TROP DE VANIT] POUR NE PAS
286 0329���6^TRE ENCHANT]E D'ELLE-M^ME. UN AIR DE BONHEUR
286 0329���7REMPLA+A DANS SES TRAITS L'APPARENCE DE L'ENNUI.
286 0329���8LE MARQUIS DE *CROISENOIS, QUI LUI PARLAIT TOUJOURS,
286 0330���1CRUT ENTREVOIR LE SUCC$S, ET REDOUBLA DE FACONDE.
286 0330���2QU'EST-CE QU'UN M]CHANT POURRAIT OBJECTER [ MON
286 0330���3BON MOT ? SE DIT *MATHILDE. JE R]PONDRAIS AU
286 0330���4CRITIQUE : UN TITRE DE BARON, DE VICOMTE, CELA
286 0330���5S'ACH$TE ; UNE CROIX, CELA SE DONNE ; MON FR$RE
286 0330���6VIENT DE L'AVOIR, QU'A-T-IL FAIT ? UN GRADE,
286 0330���7CELA S'OBTIENT. DIX ANS DE GARNISON, OU UN PARENT
286 0330���8MINISTRE DE LA GUERRE, ET L'ON EST CHEF D'ESCADRON
286 0331���1COMME *NORBERT. UNE GRANDE FORTUNE !... C'EST
286 0331���2ENCORE CE QU'IL Y A DE PLUS DIFFICILE ET PAR
286 0331���3CONS]QUENT DE PLUS M]RITOIRE. VOIL[ QUI EST
286 0331���4DR>LE ! C'EST LE CONTRAIRE DE TOUT CE QUE
286 0331���5DISENT LES LIVRES... EH BIEN ! POUR LA FORTUNE,
286 0331���6ON ]POUSE LA FILLE DE *M *ROTHSCHILD.
286 0331���7R]ELLEMENT MON MOT A DE LA PROFONDEUR. LA
286 0331���8CONDAMNATION [ MORT EST ENCORE LA SEULE CHOSE QUE
286 0332���1L'ON NE SE SOIT PAS AVIS] DE SOLLICITER.
286 0332���2- CONNAISSEZ-VOUS LE COMTE *ALTAMIRA ? DIT-ELLE
286 0332���3[ *M *DE *CROISENOIS.
286 0332���4ELLE AVAIT L'AIR DE REVENIR DE SI LOIN, ET CETTE
286 0332���5QUESTION AVAIT SI PEU DE RAPPORT AVEC TOUT CE
286 0332���6QUE LE PAUVRE MARQUIS LUI DISAIT DEPUIS CINQ
286 0332���7MINUTES, QUE SON AMABILIT] EN FUT D]CONCERT]E.
286 0332���8C']TAIT POURTANT UN HOMME D'ESPRIT ET FORT RENOMM]
286 0333���1COMME TEL.
286 0333���2*MATHILDE A DE LA SINGULARIT], PENSA-T-IL ; C'EST
���286 0333���3UN INCONV]NIENT, MAIS ELLE DONNE UNE SI BELLE
286 0333���4POSITION SOCIALE [ SON MARI ! JE NE SAIS COMMENT
286 0333���5FAIT CE MARQUIS DE *LA *MOLE ; IL EST LI] AVEC
286 0333���6CE QU'IL Y A DE MIEUX DANS TOUS LES PARTIS ;
286 0333���7C'EST UN HOMME QUI NE PEUT SOMBRER. ET D'AILLEURS,
286 0333���8CETTE SINGULARIT] DE *MATHILDE PEUT PASSER POUR
286 0334���1DU G]NIE. AVEC UNE HAUTE NAISSANCE ET BEAUCOUP
286 0334���2DE FORTUNE, LE G]NIE N'EST POINT UN RIDICULE,
286 0334���3ET ALORS QUELLE DISTINCTION ! ELLE A SI BIEN
286 0334���4D'AILLEURS, QUAND ELLE VEUT, CE M]LANGE D'ESPRIT,
286 0334���5DE CARACT$RE ET D'[-PROPOS, QUI FAIT L'AMABILIT]
286 0334���6PARFAITE... COMME IL EST DIFFICILE DE FAIRE BIEN
286 0334���7DEUX CHOSES [ LA FOIS, LE MARQUIS R]PONDAIT [
286 0334���8*MATHILDE D'UN AIR VIDE, ET COMME R]CITANT UNE
286 0335���1LE+ON.
287 0335���2- QUI NE CONNA_T CE PAUVRE *ALTAMIRA ? ET IL LUI
287 0335���3FAISAIT L'HISTOIRE DE SA CONSPIRATION MANQU]E,
287 0335���4RIDICULE, ABSURDE.
287 0335���5- TR$S ABSURDE ! DIT *MATHILDE, COMME SE PARLANT
287 0335���6[ ELLE-M^ME, MAIS IL A AGI. JE VEUX VOIR UN HOMME ;
287 0335���7AMENEZ-LE-MOI, DIT-ELLE AU MARQUIS TR$S CHOQU].
287 0335���8LE COMTE *ALTAMIRA ]TAIT UN DES ADMIRATEURS LES PLUS
287 0336���1D]CLAR]S DE L'AIR HAUTAIN ET PRESQUE IMPERTINENT
287 0336���2DE *MLLE *DE *LA *MOLE ; ELLE ]TAIT SUIVANT LUI
287 0336���3L'UNE DES PLUS BELLES PERSONNES DE *PARIS.
287 0336���4- COMME ELLE SERAIT BELLE SUR UN TR>NE ! DIT-IL [
287 0336���5*M *DE *CROISENOIS ; ET IL SE LAISSA AMENER SANS
287 0336���6DIFFICULT].
287 0336���7IL NE MANQUE PAS DE GENS DANS LE MONDE QUI VEULENT
287 0336���8]TABLIR QUE RIEN N'EST DE MAUVAIS TON COMME UNE
287 0337���1CONSPIRATION, CELA SENT LE JACOBIN. ET QUOI DE PLUS
287 0337���2LAID QUE LE JACOBIN SANS SUCC$S ?
287 0337���3LE REGARD DE *MATHILDE SE MOQUAIT DU LIB]RALISME
287 0337���4D'*ALTAMIRA AVEC *M *DE *CROISENOIS, MAIS ELLE
287 0337���5L']COUTAIT AVEC PLAISIR.
287 0337���6UN CONSPIRATEUR AU BAL, C'EST UN JOLI CONTRASTE,
287 0337���7PENSAIT-ELLE. ELLE TROUVAIT [ CELUI-CI, AVEC SES
287 0337���8MOUSTACHES NOIRES, LA FIGURE DU LION QUAND IL SE
287 0338���1REPOSE ; MAIS ELLE S'APER+UT BIENT>T QUE SON ESPRIT
287 0338���2N'AVAIT QU'UNE ATTITUDE : \ L'UTILIT], L'ADMIRATION
287 0338���3\ POUR L'UTILIT] \.
287 0338���4EXCEPT] CE QUI POUVAIT DONNER [ SON PAYS LE
287 0338���5GOUVERNEMENT DES DEUX CHAMBRES, LE JEUNE COMTE
287 0338���6TROUVAIT QUE RIEN N']TAIT DIGNE DE SON ATTENTION.
287 0338���7IL QUITTA AVEC PLAISIR *MATHILDE, LA PLUS S]DUISANTE
287 0338���8PERSONNE DU BAL, PARCE QU'IL VIT ENTRER UN G]N]RAL
287 0339���1P]RUVIEN.
���287 0339���2D]SESP]RANT DE L'*EUROPE, LE PAUVRE *ALTAMIRA EN
287 0339���3]TAIT R]DUIT [ PENSER QUE, QUAND LES ]TATS DE
287 0339���4L'*AM]RIQUE M]RIDIONALE SERONT FORTS ET PUISSANTS,
287 0339���5ILS POURRONT RENDRE [ L'*EUROPE LA LIBERT] QUE
287 0339���6*MIRABEAU LEUR A ENVOY]E.
287 0339���7UN TOURBILLON DE JEUNES GENS [ MOUSTACHES S']TAIT
287 0339���8APPROCH] DE *MATHILDE. ELLE AVAIT BIEN VU QU'*ALTAMIRA
287 0340���1N']TAIT PAS S]DUIT, ET SE TROUVAIT PIQU]E DE SON
287 0340���2D]PART ; ELLE VOYAIT SON OEIL NOIR BRILLER EN
287 0340���3PARLANT AU G]N]RAL P]RUVIEN. *MLLE *DE *LA *MOLE
287 0340���4REGARDAIT LES JEUNES FRAN+AIS AVEC CE S]RIEUX
287 0340���5PROFOND QU'AUCUNE DE SES RIVALES NE POUVAIT IMITER.
287 0340���6LEQUEL D'ENTRE EUX, PENSAIT-ELLE, POURRAIT SE FAIRE
287 0340���7CONDAMNER [ MORT, EN LUI SUPPOSANT M^ME TOUTES LES
287 0340���8CHANCES FAVORABLES ?
288 0341���1CE REGARD SINGULIER FLATTAIT CEUX QUI AVAIENT PEU
288 0341���2D'ESPRIT MAIS INQUI]TAIT LES AUTRES. ILS REDOUTAIENT
288 0341���3L'EXPLOSION DE QUELQUE MOT PIQUANT ET DE R]PONSE
288 0341���4DIFFICILE.
288 0341���5UNE HAUTE NAISSANCE DONNE CENT QUALIT]S DONT
288 0341���6L'ABSENCE M'OFFENSERAIT : JE LE VOIS PAR L'EXEMPLE
288 0341���7DE *JULIEN, PENSAIT *MATHILDE ; MAIS ELLE ]TIOLE
288 0341���8CES QUALIT]S DE L'<ME QUI FONT CONDAMNER [ MORT.
288 0342���1EN CE MOMENT QUELQU'UN DISAIT PR$S D'ELLE : CE
288 0342���2COMTE *ALTAMIRA EST LE SECOND FILS DU PRINCE DE
288 0342���3*SAN *NAZARO-*PIMENTEL, C'EST UN *PIMENTEL QUI
288 0342���4TENTA DE SAUVER *CONRADIN, D]CAPIT] EN 1268. C'EST
288 0342���5L'UNE DES PLUS NOBLES FAMILLES DE *NAPLES.
288 0342���6VOIL[, SE DIT *MATHILDE, QUI PROUVE JOLIMENT MA
288 0342���7MAXIME : LA HAUTE NAISSANCE >TE LA FORCE DE
288 0342���8CARACT$RE SANS LAQUELLE ON NE SE FAIT POINT
288 0343���1CONDAMNER [ MORT ! JE SUIS DONC PR]DESTIN]E [
288 0343���2D]RAISONNER CE SOIR. PUISQUE JE NE SUIS QU'UNE
288 0343���3FEMME COMME UNE AUTRE, EH BIEN ! IL FAUT DANSER.
288 0343���4ELLE C]DA AUX INSTANCES DU MARQUIS DE *CROISENOIS,
288 0343���5QUI DEPUIS UNE HEURE SOLLICITAIT UNE GALOPE. POUR
288 0343���6SE DISTRAIRE DE SON MALHEUR EN PHILOSOPHIE,
288 0343���7*MATHILDE VOULUT ^TRE PARFAITEMENT S]DUISANTE,
288 0343���8*M *DE *CROISENOIS FUT RAVI.
288 0344���1MAIS NI LA DANSE, NI LE D]SIR DE PLAIRE [ L'UN
288 0344���2DES PLUS JOLIS HOMMES DE LA COUR, RIEN NE PUT
288 0344���3DISTRAIRE *MATHILDE. IL ]TAIT IMPOSSIBLE D'AVOIR
288 0344���4PLUS DE SUCC$S. ELLE ]TAIT LA REINE DU BAL, ELLE
288 0344���5LE VOYAIT, MAIS AVEC FROIDEUR.
288 0344���6QUELLE VIE EFFAC]E JE VAIS PASSER AVEC UN ^TRE TEL
288 0344���7QUE *CROISENOIS ! SE DISAIT-ELLE, COMME IL LA
288 0344���8RAMENAIT [ SA PLACE UNE HEURE APR$S... O@ EST LE
���288 0345���1PLAISIR POUR MOI, AJOUTA-T-ELLE TRISTEMENT, SI,
288 0345���2APR$S SIX MOIS D'ABSENCE, JE NE LE TROUVE PAS
288 0345���3AU MILIEU D'UN BAL QUI FAIT L'ENVIE DE TOUTES
288 0345���4LES FEMMES DE *PARIS ? ET ENCORE, J'Y SUIS
288 0345���5ENVIRONN]E DES HOMMAGES D'UNE SOCI]T] QUE JE
288 0345���6NE PUIS PAS IMAGINER MIEUX COMPOS]E. IL N'Y A
288 0345���7ICI DE BOURGEOIS QUE QUELQUES PAIRS ET UN OU
288 0345���8DEUX *JULIEN PEUT-^TRE. ET CEPENDANT, AJOUTAIT-ELLE
288 0346���1AVEC UNE TRISTESSE CROISSANTE, QUELS AVANTAGES
288 0346���2LE SORT NE M'A-T-IL PAS DONN]S : ILLUSTRATION,
288 0346���3FORTUNE, JEUNESSE H]LAS ! TOUT, EXCEPT] LE BONHEUR.
288 0346���4LES PLUS DOUTEUX DE MES AVANTAGES SONT ENCORE CEUX
288 0346���5DONT ILS M'ONT PARL] TOUTE LA SOIR]E. L'ESPRIT,
288 0346���6J'Y CROIS, CAR JE LEUR FAIS PEUR ]VIDEMMENT [
288 0346���7TOUS. S'ILS OSENT ABORDER UN SUJET S]RIEUX, AU
288 0346���8BOUT DE CINQ MINUTES DE CONVERSATION ILS ARRIVENT
288 0347���1TOUT HORS D'HALEINE, ET COMME FAISANT UNE GRANDE
288 0347���2D]COUVERTE [ UNE CHOSE QUE JE LEUR R]P$TE DEPUIS
288 0347���3UNE HEURE.
289 0347���4JE SUIS BELLE, J'AI CET AVANTAGE POUR LEQUEL
289 0347���5*MME *DE *STA&L E=T TOUT SACRIFI], ET POURTANT
289 0347���6IL EST DE FAIT QUE JE MEURS D'ENNUI. Y A-T-IL
289 0347���7UNE RAISON POUR QUE JE M'ENNUIE MOINS QUAND
289 0347���8J'AURAI CHANG] MON NOM POUR CELUI DU MARQUIS DE
289 0348���1*CROISENOIS ?
289 0348���2MAIS, MON DIEU ! AJOUTA-T-ELLE PRESQUE AVEC L'ENVIE
289 0348���3DE PLEURER, N'EST-CE PAS UN HOMME PARFAIT ? C'EST
289 0348���4LE CHEF-D'OEUVRE DE L']DUCATION DE CE SI$CLE ; ON
289 0348���5NE PEUT LE REGARDER SANS QU'IL TROUVE UNE CHOSE
289 0348���6AIMABLE, ET M^ME SPIRITUELLE [ VOUS DIRE ; IL EST
289 0348���7BRAVE... MAIS CE *SOREL EST SINGULIER, SE DIT-ELLE,
289 0348���8ET SON OEIL QUITTAIT L'AIR MORNE POUR L'AIR F<CH].
289 0349���1JE L'AI AVERTI QUE J'AVAIS [ LUI PARLER, ET IL NE
289 0349���2DAIGNE PAS REPARA_TRE !
hCHAPITRE 9 ��������
����290 0350���1LE BAL.
290 0350���2VOUS AVEZ DE L'HUMEUR, LUI DIT LA MARQUISE DE
290 0350���3*LA *MOLE ; JE VOUS EN AVERTIS, C'EST DE MAUVAISE
290 0350���4GR<CE AU BAL.
290 0350���5- JE NE ME SENS QUE MAL [ LA T^TE, R]PONDIT
290 0350���6*MATHILDE D'UN AIR D]DAIGNEUX, IL FAIT TROP
290 0350���7CHAUD ICI.
290 0350���8[ CE MOMENT, COMME POUR JUSTIFIER *MLLE *DE *LA
290 0351���1*MOLE, LE VIEUX BARON DE *TOLLY SE TROUVA MAL
290 0351���2ET TOMBA ; ON FUT OBLIG] DE L'EMPORTER. ON PARLA
290 0351���3D'APOPLEXIE, CE FUT UN ]V]NEMENT D]SAGR]ABLE.
290 0351���4*MATHILDE NE S'EN OCCUPA POINT. C']TAIT UN PARTI
���290 0351���5PRIS, CHEZ ELLE, DE NE REGARDER JAMAIS LES VIEILLARDS
290 0351���6ET TOUS LES ^TRES RECONNUS POUR DIRE DES CHOSES
290 0351���7TRISTES.
290 0351���8ELLE DANSA POUR ]CHAPPER [ LA CONVERSATION SUR
290 0352���1L'APOPLEXIE, QUI N'EN ]TAIT PAS UNE, CAR LE
290 0352���2SURLENDEMAIN LE BARON REPARUT.
290 0352���3MAIS *M *SOREL NE VIENT POINT, SE DIT-ELLE ENCORE
290 0352���4APR$S QU'ELLE EUT DANS]. ELLE LE CHERCHAIT PRESQUE
290 0352���5DES YEUX, LORSQU'ELLE L'APER+UT DANS UN AUTRE
290 0352���6SALON. CHOSE ]TONNANTE, IL SEMBLAIT AVOIR PERDU
290 0352���7CE TON DE FROIDEUR IMPASSIBLE QUI LUI ]TAIT SI
290 0352���8NATUREL ; IL N'AVAIT PLUS L'AIR ANGLAIS.
290 0353���1IL CAUSE AVEC LE COMTE *ALTAMIRA, MON CONDAMN]
290 0353���2[ MORT ! SE DIT *MATHILDE. SON OEIL EST PLEIN D'UN
290 0353���3FEU SOMBRE ; IL A L'AIR D'UN PRINCE D]GUIS] ; SON
290 0353���4REGARD A REDOUBL] D'ORGUEIL.
290 0353���5*JULIEN SE RAPPROCHAIT DE LA PLACE O@ ELLE ]TAIT,
290 0353���6TOUJOURS CAUSANT AVEC *ALTAMIRA ; ELLE LE REGARDAIT
290 0353���7FIXEMENT, ]TUDIANT SES TRAITS POUR Y CHERCHER CES
290 0353���8HAUTES QUALIT]S QUI PEUVENT VALOIR [ UN HOMME
290 0354���1L'HONNEUR D'^TRE CONDAMN] [ MORT.
290 0354���2COMME IL PASSAIT PR$S D'ELLE :
291 0354���3- OUI, DISAIT-IL AU COMTE *ALTAMIRA, *DANTON ]TAIT
291 0354���4UN HOMME !
291 0354���5> CIEL ! SERAIT-IL UN *DANTON, SE DIT *MATHILDE ;
291 0354���6MAIS IL A UNE FIGURE SI NOBLE, ET CE *DANTON ]TAIT
291 0354���7SI HORRIBLEMENT LAID, UN BOUCHER, JE CROIS. *JULIEN
291 0354���8]TAIT ENCORE ASSEZ PR$S D'ELLE, ELLE N'H]SITA PAS
291 0355���1[ L'APPELER ; ELLE AVAIT LA CONSCIENCE ET L'ORGUEIL
291 0355���2DE FAIRE UNE QUESTION EXTRAORDINAIRE POUR UNE JEUNE
291 0355���3FILLE.
291 0355���4- *DANTON N']TAIT-IL PAS UN BOUCHER ? LUI DIT-ELLE.
291 0355���5- OUI, AUX YEUX DE CERTAINES PERSONNES, LUI R]PONDIT
291 0355���6*JULIEN AVEC L'EXPRESSION DU M]PRIS LE PLUS MAL
291 0355���7D]GUIS] ET L'OEIL ENCORE ENFLAMM] DE SA CONVERSATION
291 0355���8AVEC *ALTAMIRA, MAIS MALHEUREUSEMENT POUR LES GENS
291 0356���1BIEN N]S, IL ]TAIT AVOCAT [ *M]RY-*SUR-*SEINE ;
291 0356���2C'EST-[-DIRE, MADEMOISELLE, AJOUTA-T-IL D'UN AIR
291 0356���3M]CHANT, QU'IL A COMMENC] COMME PLUSIEURS PAIRS
291 0356���4QUE JE VOIS ICI. IL EST VRAI QUE *DANTON AVAIT
291 0356���5UN D]SAVANTAGE ]NORME AUX YEUX DE LA BEAUT], IL
291 0356���6]TAIT FORT LAID.
291 0356���7CES DERNIERS MOTS FURENT DITS RAPIDEMENT, D'UN
291 0356���8AIR EXTRAORDINAIRE ET ASSUR]MENT FORT PEU POLI.
291 0357���1*JULIEN ATTENDIT UN INSTANT, LE HAUT DU CORPS
291 0357���2L]G$REMENT PENCH] ET AVEC UN AIR ORGUEILLEUSEMENT
291 0357���3HUMBLE. IL SEMBLAIT DIRE : JE SUIS PAY] POUR VOUS
��291 0357���4R]PONDRE, ET JE VIS DE MA PAYE. IL NE DAIGNAIT PAS
291 0357���5LEVER L'OEIL SUR *MATHILDE. ELLE, AVEC SES BEAUX
291 0357���6YEUX OUVERTS EXTRAORDINAIREMENT ET FIX]S SUR LUI,
291 0357���7AVAIT L'AIR DE SON ESCLAVE. ENFIN, COMME LE SILENCE
291 0357���8CONTINUAIT, IL LA REGARDA AINSI QU'UN VALET REGARDE
291 0358���1SON MA_TRE, AFIN DE PRENDRE DES ORDRES. QUOIQUE
291 0358���2SES YEUX RENCONTRASSENT EN PLEIN CEUX DE *MATHILDE,
291 0358���3TOUJOURS FIX]S SUR LUI AVEC UN REGARD ]TRANGE, IL
291 0358���4S']LOIGNA AVEC UN EMPRESSEMENT MARQU].
291 0358���5LUI, QUI EST R]ELLEMENT SI BEAU, SE DIT ENFIN
291 0358���6*MATHILDE SORTANT DE SA R^VERIE, FAIRE UN TEL
291 0358���7]LOGE DE LA LAIDEUR ! JAMAIS DE RETOUR SUR
291 0358���8LUI-M^ME ! IL N'EST PAS COMME *CAYLUS OU *CROISENOIS.
291 0359���1CE *SOREL A QUELQUE CHOSE DE L'AIR QUE MON P$RE
291 0359���2PREND QUAND IL FAIT SI BIEN *NAPOL]ON AU BAL.
291 0359���3ELLE AVAIT TOUT [ FAIT OUBLI] *DANTON. D]CID]MENT,
291 0359���4CE SOIR, JE M'ENNUIE. ELLE SAISIT LE BRAS DE SON
291 0359���5FR$RE, ET [ SON GRAND CHAGRIN, LE FOR+A DE FAIRE
291 0359���6UN TOUR DANS LE BAL. L'ID]E LUI VINT DE SUIVRE
291 0359���7LA CONVERSATION DU CONDAMN] [ MORT AVEC *JULIEN.
291 0359���8LA FOULE ]TAIT ]NORME. ELLE PARVINT CEPENDANT [ LES
291 0360���1REJOINDRE AU MOMENT O@, [ DEUX PAS DEVANT ELLE,
291 0360���2*ALTAMIRA S'APPROCHAIT D'UN PLATEAU POUR PRENDRE
291 0360���3UNE GLACE. IL PARLAIT [ *JULIEN, LE CORPS [ DEMI
291 0360���4TOURN]. IL VIT UN BRAS D'HABIT BROD]
292 0360���5QUI PRENAIT UNE GLACE [ C>T] DE LA SIENNE. LA
292 0360���6BRODERIE SEMBLA EXCITER SON ATTENTION : IL SE
292 0360���7RETOURNA TOUT [ FAIT POUR VOIR LE PERSONNAGE
292 0360���8[ QUI APPARTENAIT CE BRAS. [ L'INSTANT, CES
292 0361���1YEUX SI NOBLES ET SI NA%FS PRIRENT UNE L]G$RE
292 0361���2EXPRESSION DE D]DAIN.
292 0361���3- VOUS VOYEZ CET HOMME, DIT-IL ASSEZ BAS [ *JULIEN ;
292 0361���4C'EST LE PRINCE D'*ARACELI, AMBASSADEUR DE *. CE
292 0361���5MATIN IL A DEMAND] MON EXTRADITION [ VOTRE MINISTRE
292 0361���6DES AFFAIRES ]TRANG$RES DE *FRANCE, *M *DE *NERVAL.
292 0361���7TENEZ, LE VOIL[ L[-BAS, QUI JOUE AU WISTH.
292 0361���8*M *DE *NERVAL EST ASSEZ DISPOS] [ ME LIVRER,
292 0362���1CAR NOUS VOUS AVONS DONN] DEUX OU TROIS CONSPIRATEURS
292 0362���2EN 1816. SI L'ON ME REND [ MON ROI, JE SUIS PENDU
292 0362���3DANS LES VINGT-QUATRE HEURES. ET CE SERA QUELQU'UN
292 0362���4DE CES JOLIS MESSIEURS [ MOUSTACHES QUI
292 0362���5\ M'EMPOIGNERA \.
292 0362���6- LES INF<MES ! S']CRIA *JULIEN [ DEMI-HAUT.
292 0362���7*MATHILDE NE PERDAIT PAS UNE SYLLABE DE LEUR
292 0362���8CONVERSATION. L'ENNUI AVAIT DISPARU.
292 0363���1- PAS SI INF<MES, REPRIT LE COMTE *ALTAMIRA. JE
292 0363���2VOUS AI PARL] DE MOI POUR VOUS FRAPPER D'UNE
��292 0363���3IMAGE VIVE. REGARDEZ LE PRINCE D'*ARACELI ; TOUTES
292 0363���4LES CINQ MINUTES, IL JETTE LES YEUX SUR SA
292 0363���5TOISON D'OR ; IL NE REVIENT PAS DU PLAISIR DE
292 0363���6VOIR CE COLIFICHET SUR SA POITRINE. CE PAUVRE
292 0363���7HOMME N'EST AU FOND QU'UN ANACHRONISME. IL Y
292 0363���8A CENT ANS LA TOISON ]TAIT UN HONNEUR INSIGNE,
292 0364���1MAIS ALORS ELLE E=T PASS] BIEN AU-DESSUS DE SA
292 0364���2T^TE. AUJOURD'HUI, PARMI LES GENS BIEN N]S, IL
292 0364���3FAUT ^TRE UN *ARACELI POUR EN ^TRE ENCHANT]. IL
292 0364���4E=T FAIT PENDRE TOUTE UNE VILLE POUR L'OBTENIR.
292 0364���5- EST-CE [ CE PRIX QU'IL L'A EUE ? DIT *JULIEN
292 0364���6AVEC ANXI]T].
292 0364���7- NON PAS PR]CIS]MENT, R]PONDIT *ALTAMIRA
292 0364���8FROIDEMENT ; IL A PEUT-^TRE FAIT JETER [ LA RIVI$RE
292 0365���1UNE TRENTAINE DE RICHES PROPRI]TAIRES DE SON PAYS,
292 0365���2QUI PASSAIENT POUR LIB]RAUX.
292 0365���3- QUEL MONSTRE ! DIT ENCORE *JULIEN.
292 0365���4*MLLE *DE *LA *MOLE, PENCHANT LA T^TE AVEC LE
292 0365���5PLUS VIF INT]R^T, ]TAIT SI PR$S DE LUI, QUE SES
292 0365���6BEAUX CHEVEUX TOUCHAIENT PRESQUE SON ]PAULE.
292 0365���7- VOUS ^TES BIEN JEUNE ! R]PONDAIT *ALTAMIRA. JE
292 0365���8VOUS DISAIS QUE J'AI UNE SOEUR MARI]E EN *PROVENCE ;
292 0366���1ELLE EST ENCORE JOLIE, BONNE, DOUCE ; C'EST UNE
292 0366���2EXCELLENTE M$RE DE FAMILLE, FID$LE [ TOUS SES
292 0366���3DEVOIRS, PIEUSE ET NON D]VOTE.
292 0366���4O@ VEUT-IL EN VENIR ? PENSAIT *MLLE *DE *LA *MOLE.
292 0366���5- ELLE EST HEUREUSE, CONTINUA LE COMTE *ALTAMIRA ;
292 0366���6ELLE L']TAIT EN 1815. ALORS J']TAIS CACH] CHEZ
292 0366���7ELLE, DANS SA TERRE
293 0366���8PR$S D'*ANTIBES ; EH BIEN, AU MOMENT O@ ELLE APPRIT
293 0367���1L'EX]CUTION DU MAR]CHAL *NEY, ELLE SE MIT [ DANSER !
293 0367���2- EST-IL POSSIBLE ? DIT *JULIEN ATTERR].
293 0367���3- C'EST L'ESPRIT DE PARTI, REPRIT *ALTAMIRA. IL
293 0367���4N'Y A PLUS DE PASSIONS V]RITABLES AU XIXE SI$CLE :
293 0367���5C'EST POUR CELA QUE L'ON S'ENNUIE TANT EN *FRANCE.
293 0367���6ON FAIT LES PLUS GRANDES CRUAUT]S MAIS SANS
293 0367���7CRUAUT].
293 0367���8- TANT PIS ! DIT *JULIEN ; DU MOINS, QUAND ON FAIT
293 0368���1DES CRIMES, FAUT-IL LES FAIRE AVEC PLAISIR : ILS
293 0368���2N'ONT QUE CELA DE BON, ET L'ON NE PEUT M^ME LES
293 0368���3JUSTIFIER UN PEU QUE PAR CETTE RAISON.
293 0368���4*MLLE *DE *LA *MOLE OUBLIANT TOUT [ FAIT CE QU'ELLE
293 0368���5SE DEVAIT [ ELLE-M^ME, S']TAIT PLAC]E PRESQUE
293 0368���6ENTI$REMENT ENTRE *ALTAMIRA ET *JULIEN. SON FR$RE,
293 0368���7QUI LUI DONNAIT LE BRAS, ACCOUTUM] [ LUI OB]IR,
293 0368���8REGARDAIT AILLEURS DANS LA SALLE, ET, POUR SE
293 0369���1DONNER UNE CONTENANCE, AVAIT L'AIR D'^TRE ARR^T]
���293 0369���2PAR LA FOULE.
293 0369���3- VOUS AVEZ RAISON, DISAIT *ALTAMIRA ; ON FAIT TOUT
293 0369���4SANS PLAISIR ET SANS S'EN SOUVENIR, M^ME LES CRIMES.
293 0369���5JE PUIS VOUS MONTRER DANS CE BAL DIX HOMMES
293 0369���6PEUT-^TRE QUI SERONT DAMN]S COMME ASSASSINS. ILS
293 0369���7L'ONT OUBLI], ET LE MONDE AUSSI.
293 0369���8PLUSIEURS SONT ]MUS JUSQU'AUX LARMES SI LEUR CHIEN
293 0370���1SE CASSE LA PATTE. AU P$RE-*LACHAISE, QUAND ON
293 0370���2JETTE DES FLEURS SUR LEUR TOMBE, COMME VOUS DITES
293 0370���3SI PLAISAMMENT [ *PARIS, ON NOUS APPREND QU'ILS
293 0370���4R]UNISSAIENT TOUTES LES VERTUS DES PREUX CHEVALIERS,
293 0370���5ET L'ON PARLE DES GRANDES ACTIONS DE LEUR BISA%EUL
293 0370���6QUI VIVAIT SOUS *HENRI *IV. SI, MALGR] LES BONS
293 0370���7OFFICES DU PRINCE D'*ARACELI, JE NE SUIS PAS
293 0370���8PENDU, ET QUE JE JOUISSE JAMAIS DE MA FORTUNE [
293 0371���1*PARIS, JE VEUX VOUS FAIRE D_NER AVEC HUIT OU
293 0371���2DIX ASSASSINS HONOR]S ET SANS REMORDS.
293 0371���3VOUS ET MOI, [ CE D_NER, NOUS SERONS LES SEULS
293 0371���4PURS DE SANG, MAIS JE SERAI M]PRIS] ET PRESQUE
293 0371���5HA%, COMME UN MONSTRE SANGUINAIRE ET JACOBIN, ET
293 0371���6VOUS M]PRIS] SIMPLEMENT COMME HOMME DU PEUPLE
293 0371���7INTRUS DANS LA BONNE COMPAGNIE.
293 0371���8- RIEN DE PLUS VRAI, DIT *MLLE *DE *LA *MOLE.
293 0372���1*ALTAMIRA LA REGARDA ]TONN] ; *JULIEN NE DAIGNA
293 0372���2PAS LA REGARDER.
293 0372���3- NOTEZ QUE LA R]VOLUTION [ LA T^TE DE LAQUELLE
293 0372���4JE ME SUIS TROUV], CONTINUA LE COMTE *ALTAMIRA,
293 0372���5N'A PAS R]USSI, UNIQUEMENT PARCE QUE JE N'AI
293 0372���6PAS VOULU FAIRE TOMBER TROIS T^TES ET DISTRIBUER
293 0372���7[ NOS PARTISANS SEPT [ HUIT MILLIONS QUI SE
293 0372���8TROUVAIENT
294 0373���1DANS UNE CAISSE DONT J'AVAIS LA CLEF. MON ROI, QUI
294 0373���2AUJOURD'HUI BR=LE DE ME FAIRE PENDRE, ET QUI, AVANT
294 0373���3LA R]VOLTE ME TUTOYAIT, M'E=T DONN] LE GRAND
294 0373���4CORDON DE SON ORDRE SI J'AVAIS FAIT TOMBER CES
294 0373���5TROIS T^TES ET DISTRIBUER L'ARGENT DE CES CAISSES,
294 0373���6CAR J'AURAIS OBTENU AU MOINS UN DEMI-SUCC$S, ET
294 0373���7MON PAYS E=T EU UNE CHARTE TELLE QUELLE... AINSI
294 0373���8VA LE MONDE, C'EST UNE PARTIE D']CHECS.
294 0374���1- ALORS, REPRIT *JULIEN L'OEIL EN FEU, VOUS NE
294 0374���2SAVIEZ PAS LE JEU ; MAINTENANT...
294 0374���3- JE FERAIS TOMBER DES T^TES, VOULEZ-VOUS DIRE,
294 0374���4ET JE NE SERAIS PAS UN GIRONDIN COMME VOUS ME LE
294 0374���5FAISIEZ ENTENDRE L'AUTRE JOUR ?... JE VOUS
294 0374���6R]PONDRAI, DIT *ALTAMIRA D'UN AIR TRISTE, QUAND
294 0374���7VOUS AUREZ TU] UN HOMME EN DUEL, CE QUI ENCORE
294 0374���8EST BIEN MOINS LAID QUE DE LE FAIRE EX]CUTER
��294 0375���1PAR UN BOURREAU.
294 0375���2- MA FOI ! DIT *JULIEN, QUI VEUT LA FIN VEUT LES
294 0375���3MOYENS ; SI, AU LIEU D'^TRE UN ATOME, J'AVAIS
294 0375���4QUELQUE POUVOIR, JE FERAIS PENDRE TROIS HOMMES
294 0375���5POUR SAUVER LA VIE [ QUATRE.
294 0375���6SES YEUX EXPRIMAIENT LE FEU DE LA CONSCIENCE ET
294 0375���7LE M]PRIS DES VAINS JUGEMENTS DES HOMMES ; ILS
294 0375���8RENCONTR$RENT CEUX DE *MLLE *DE *LA *MOLE TOUT
294 0376���1PR$S DE LUI, ET CE M]PRIS, LOIN DE SE CHANGER
294 0376���2EN AIR GRACIEUX ET CIVIL, SEMBLA REDOUBLER.
294 0376���3ELLE EN FUT PROFOND]MENT CHOQU]E ; MAIS IL NE
294 0376���4FUT PLUS EN SON POUVOIR D'OUBLIER *JULIEN ; ELLE
294 0376���5S']LOIGNA AVEC D]PIT, ENTRA_NANT SON FR$RE.
294 0376���6IL FAUT QUE JE PRENNE DU PUNCH, ET QUE JE DANSE
294 0376���7BEAUCOUP, SE DIT-ELLE ; JE VEUX CHOISIR CE QU'IL
294 0376���8Y A DE MIEUX, ET FAIRE EFFET [ TOUT PRIX. BON,
294 0377���1VOICI CE FAMEUX IMPERTINENT, LE COMTE DE *FERVAQUES.
294 0377���2ELLE ACCEPTA SON INVITATION ; ILS DANS$RENT. IL
294 0377���3S'AGIT DE VOIR, PENSA-T-ELLE, QUI DES DEUX SERA
294 0377���4LE PLUS IMPERTINENT, MAIS, POUR ME MOQUER
294 0377���5PLEINEMENT DE LUI, IL FAUT QUE JE LE FASSE PARLER.
294 0377���6BIENT>T TOUT LE RESTE DE LA CONTREDANSE NE DANSA
294 0377���7QUE PAR CONTENANCE. ON NE VOULAIT PAS PERDRE
294 0377���8UNE DES REPARTIES PIQUANTES DE *MATHILDE.
294 0378���1*M *DE *FERVAQUES SE TROUBLAIT, ET, NE TROUVANT
294 0378���2QUE DES PAROLES ]L]GANTES, AU LIEU D'ID]ES, FAISAIT
294 0378���3DES MINES ; *MATHILDE, QUI AVAIT DE L'HUMEUR, FUT
294 0378���4CRUELLE POUR LUI, ET S'EN FIT UN ENNEMI. ELLE
294 0378���5DANSA JUSQU'AU JOUR ET ENFIN SE RETIRA HORRIBLEMENT
294 0378���6FATIGU]E. MAIS, EN VOITURE, LE PEU DE FORCE QUI
294 0378���7LUI RESTAIT ]TAIT ENCORE EMPLOY] [ LA RENDRE
294 0378���8TRISTE ET MALHEUREUSE. ELLE AVAIT ]T] M]PRIS]E
294 0379���1PAR *JULIEN, ET NE POUVAIT LE M]PRISER.
295 0379���2*JULIEN ]TAIT AU COMBLE DU BONHEUR. RAVI [ SON
295 0379���3INSU PAR LA MUSIQUE, LES FLEURS, LES BELLES
295 0379���4FEMMES, L']L]GANCE G]N]RALE, ET, PLUS QUE TOUT,
295 0379���5PAR SON IMAGINATION, QUI R^VAIT DES DISTINCTIONS
295 0379���6POUR LUI ET LA LIBERT] POUR TOUS.
295 0379���7- QUEL BEAU BAL ! DIT-IL AU COMTE, RIEN N'Y MANQUE.
295 0379���8- IL Y MANQUE LA PENS]E, R]PONDIT *ALTAMIRA.
295 0380���1ET SA PHYSIONOMIE TRAHISSAIT CE M]PRIS, QUI N'EN
295 0380���2EST QUE PLUS PIQUANT, PARCE QU'ON VOIT QUE LA
295 0380���3POLITESSE S'IMPOSE LE DEVOIR DE LE CACHER.
295 0380���4- VOUS Y ^TES, MONSIEUR LE COMTE. N'EST-CE PAS,
295 0380���5LA PENS]E EST CONSPIRANTE ENCORE ?
295 0380���6- JE SUIS ICI [ CAUSE DE MON NOM. MAIS ON HAIT LA
295 0380���7PENS]E DANS VOS SALONS. IL FAUT QU'ELLE NE S']L$VE
�� 295 0380���8PAS AU-DESSUS DE LA POINTE D'UN COUPLET DE
295 0381���1VAUDEVILLE : ALORS ON LA R]COMPENSE. MAIS L'HOMME
295 0381���2QUI PENSE, S'IL A DE L']NERGIE ET DE LA NOUVEAUT]
295 0381���3DANS SES SAILLIES, VOUS L'APPELEZ \ CYNIQUE \.
295 0381���4N'EST-CE PAS CE NOM-L[ QU'UN DE VOS JUGES A DONN]
295 0381���5[ *COURIER ? VOUS L'AVEZ MIS EN PRISON, AINSI
295 0381���6QUE *B]RANGER. TOUT CE QUI VAUT QUELQUE CHOSE,
295 0381���7CHEZ VOUS, PAR L'ESPRIT, LA CONGR]GATION LE JETTE
295 0381���8[ LA POLICE CORRECTIONNELLE ; ET LA BONNE COMPAGNIE
295 0382���1APPLAUDIT.
295 0382���2C'EST QUE VOTRE SOCI]T] VIEILLIE PRISE AVANT TOUT
295 0382���3LES CONVENANCES... VOUS NE VOUS ]L$VEREZ JAMAIS
295 0382���4AU-DESSUS DE LA BRAVOURE MILITAIRE ; VOUS AUREZ
295 0382���5DES *MURAT, ET JAMAIS DE *WASHINGTON. JE NE VOIS
295 0382���6EN *FRANCE QUE DE LA VANIT]. UN HOMME QUI INVENTE
295 0382���7EN PARLANT ARRIVE FACILEMENT [ UNE SAILLIE
295 0382���8IMPRUDENTE, ET LE MA_TRE DE LA MAISON SE CROIT
295 0383���1D]SHONOR].
295 0383���2[ CES MOTS, LA VOITURE DU COMTE, QUI RAMENAIT
295 0383���3*JULIEN, S'ARR^TA DEVANT L'H>TEL DE *LA *MOLE.
295 0383���4*JULIEN ]TAIT AMOUREUX DE SON CONSPIRATEUR.
295 0383���5*ALTAMIRA LUI AVAIT FAIT CE BEAU COMPLIMENT,
295 0383���6]VIDEMMENT ]CHAPP] [ UNE PROFONDE CONVICTION :
295 0383���7VOUS N'AVEZ PAS LA L]G$RET] FRAN+AISE, ET
295 0383���8COMPRENEZ LE PRINCIPE DE \ L'UTILIT] \. IL
295 0384���1SE TROUVAIT QUE, JUSTEMENT L'AVANT-VEILLE, *JULIEN
295 0384���2AVAIT VU \ *MARINO *FALIERO \, TRAG]DIE DE
295 0384���3*M *CASIMIR *DELAVIGNE.
295 0384���4*ISRA&L *BERTUCCIO N'A-T-IL PAS PLUS DE CARACT$RE
295 0384���5QUE TOUS CES NOBLES V]NITIENS ? SE DISAIT NOTRE
295 0384���6PL]B]IEN R]VOLT] ; ET CEPENDANT CE SONT DES GENS
295 0384���7DONT LA NOBLESSE PROUV]E REMONTE [ L'AN 700, UN
295 0384���8SI$CLE AVANT *CHARLEMAGNE, TANDIS QUE TOUT CE
295 0385���1QU'IL Y AVAIT DE PLUS NOBLE CE SOIR AU BAL DE
295 0385���2*M *DE *RETZ NE REMONTE, ET ENCORE CLOPIN-CLOPANT,
295 0385���3QUE
296 0385���4JUSQU'AU XIIIE SI$CLE. EH BIEN ! AU MILIEU DE CES
296 0385���5NOBLES DE *VENISE, SI GRANDS PAR LA NAISSANCE, C'EST
296 0385���6D'*ISRA&L *BERTUCCIO QU'ON SE SOUVIENT.
296 0385���7UNE CONSPIRATION AN]ANTIT TOUS LES TITRES DONN]S
296 0385���8PAR LES CAPRICES SOCIAUX. L[, UN HOMME PREND
296 0386���1D'EMBL]E LE RANG QUE LUI ASSIGNE SA MANI$RE
296 0386���2D'ENVISAGER LA MORT. L'ESPRIT LUI-M^ME PERD
296 0386���3DE SON EMPIRE...
296 0386���4QUE SERAIT *DANTON AUJOURD'HUI, DANS CE SI$CLE DES
296 0386���5*VALENOD ET DES *R^NAL ? PAS M^ME SUBSTITUT DU
296 0386���6PROCUREUR DU ROI...
���296 0386���7QUE DIS-JE ? IL SE SERAIT VENDU [ LA CONGR]GATION ;
296 0386���8IL SERAIT MINISTRE, CAR ENFIN CE GRAND *DANTON
296 0387���1A VOL]. *MIRABEAU AUSSI S'EST VENDU. *NAPOL]ON
296 0387���2AVAIT VOL] DES MILLIONS EN *ITALIE, SANS QUOI
296 0387���3IL E=T ]T] ARR^T] TOUT COURT PAR LA PAUVRET],
296 0387���4COMME *PICHEGRU. *LA *FAYETTE SEUL N'A JAMAIS
296 0387���5VOL]. FAUT-IL VOLER, FAUT-IL SE VENDRE ? PENSA
296 0387���6*JULIEN. CETTE QUESTION L'ARR^TA TOUT COURT. IL
296 0387���7PASSA LE RESTE DE LA NUIT [ LIRE L'HISTOIRE DE
296 0387���8LA R]VOLUTION.
296 0388���1LE LENDEMAIN, EN FAISANT SES LETTRES DANS LA
296 0388���2BIBLIOTH$QUE, IL NE SONGEAIT ENCORE QU'[ LA
296 0388���3CONVERSATION DU COMTE *ALTAMIRA.
296 0388���4DANS LE FAIT, SE DISAIT-IL APR$S UNE LONGUE
296 0388���5R^VERIE, SI CES ESPAGNOLS LIB]RAUX AVAIENT
296 0388���6COMPROMIS LE PEUPLE PAR DES CRIMES, ON NE LES
296 0388���7E=T PAS BALAY]S AVEC CETTE FACILIT]. CE FURENT
296 0388���8DES ENFANTS ORGUEILLEUX ET BAVARDS... COMME
296 0389���1MOI ! S']CRIA TOUT [ COUP *JULIEN COMME SE
296 0389���2R]VEILLANT EN SURSAUT.
296 0389���3QU'AI-JE FAIT DE DIFFICILE QUI ME DONNE LE DROIT
296 0389���4DE JUGER DE PAUVRES DIABLES, QUI ENFIN, UNE FOIS
296 0389���5EN LA VIE, ONT OS], ONT COMMENC] [ AGIR ? JE SUIS
296 0389���6COMME UN HOMME QUI, AU SORTIR DE TABLE, S']CRIE :
296 0389���7DEMAIN JE NE D_NERAI PAS ; CE QUI NE M'EMP^CHERA
296 0389���8POINT D'^TRE FORT ET ALL$GRE COMME JE LE SUIS
296 0390���1AUJOURD'HUI. QUI SAIT CE QU'ON ]PROUVE [ MOITI]
296 0390���2CHEMIN D'UNE GRANDE ACTION ?... CES HAUTES PENS]ES
296 0390���3FURENT TROUBL]ES PAR L'ARRIV]E IMPR]VUE DE
296 0390���4*MLLE *DE *LA *MOLE, QUI ENTRAIT DANS LA BIBLIOTH$QUE.
296 0390���5IL ]TAIT TELLEMENT ANIM] PAR SON ADMIRATION POUR
296 0390���6LES GRANDES QUALIT]S DE *DANTON, DE *MIRABEAU,
296 0390���7DE *CARNOT, QUI ONT SU N'^TRE PAS VAINCUS, QUE
296 0390���8SES YEUX S'ARR^T$RENT SUR *MLLE *DE *LA *MOLE,
296 0391���1MAIS SANS SONGER [ ELLE, SANS LA SALUER, SANS
296 0391���2PRESQUE LA VOIR. QUAND ENFIN SES GRANDS YEUX SI
296 0391���3OUVERTS S'APER+URENT DE SA PR]SENCE, SON REGARD
296 0391���4S']TEIGNIT. *MLLE *DE *LA *MOLE LE REMARQUA AVEC
296 0391���5AMERTUME.
296 0391���6EN VAIN ELLE LUI DEMANDA UN VOLUME DE L' \ HISTOIRE
296 0391���7\ DE *FRANCE \ DE *V]LY, PLAC] AU RAYON LE PLUS
296 0391���8]LEV], CE QUI OBLIGEAIT *JULIEN [ ALLER CHERCHER LA
296 0392���1PLUS GRANDE DES DEUX ]CHELLES.
297 0392���2*JULIEN AVAIT APPROCH] L']CHELLE ; IL AVAIT CHERCH]
297 0392���3LE VOLUME, IL LE LUI AVAIT REMIS, SANS ENCORE
297 0392���4POUVOIR SONGER [ ELLE. EN REMPORTANT L']CHELLE,
297 0392���5DANS SA PR]OCCUPATION IL DONNA UN COUP DE COUDE
���297 0392���6DANS UNE DES GLACES DE LA BIBLIOTH$QUE ; LES
297 0392���7]CLATS, EN TOMBANT SUR LE PARQUET, LE R]VEILL$RENT
297 0392���8ENFIN. IL SE H<TA DE FAIRE DES EXCUSES [
297 0393���1*MLLE *DE *LA *MOLE ; IL VOULUT ^TRE POLI, MAIS
297 0393���2IL NE FUT QUE POLI. *MATHILDE VIT AVEC ]VIDENCE
297 0393���3QU'ELLE L'AVAIT TROUBL], ET QU'IL E=T MIEUX
297 0393���4AIM] SONGER [ CE QUI L'OCCUPAIT AVANT SON ARRIV]E,
297 0393���5QUE LUI PARLER. APR$S L'AVOIR BEAUCOUP REGARD],
297 0393���6ELLE S'EN ALLA LENTEMENT. *JULIEN LA REGARDAIT
297 0393���7MARCHER. IL JOUISSAIT DU CONTRASTE DE LA SIMPLICIT]
297 0393���8DE SA TOILETTE ACTUELLE AVEC L']L]GANCE MAGNIFIQUE
297 0394���1DE CELLE DE LA VEILLE. LA DIFF]RENCE ENTRE LES
297 0394���2DEUX PHYSIONOMIES ]TAIT PRESQUE AUSSI FRAPPANTE.
297 0394���3CETTE JEUNE FILLE, SI ALTI$RE AU BAL DU DUC
297 0394���4DE *RETZ, AVAIT PRESQUE EN CE MOMENT UN REGARD
297 0394���5SUPPLIANT. R]ELLEMENT, SE DIT *JULIEN, CETTE
297 0394���6ROBE NOIRE FAIT BRILLER ENCORE MIEUX LA BEAUT]
297 0394���7DE SA TAILLE. ELLE A UN PORT DE REINE ; MAIS
297 0394���8POURQUOI EST-ELLE EN DEUIL ?
297 0395���1SI JE DEMANDE [ QUELQU'UN LA CAUSE DE CE DEUIL,
297 0395���2IL SE TROUVERA QUE JE COMMETS ENCORE UNE GAUCHERIE.
297 0395���3*JULIEN ]TAIT TOUT [ FAIT SORTI DES PROFONDEURS DE
297 0395���4SON ENTHOUSIASME. IL FAUT QUE JE RELISE TOUTES
297 0395���5LES LETTRES QUE J'AI FAITES CE MATIN ; *DIEU
297 0395���6SAIT LES MOTS SAUT]S ET LES BALOURDISES QUE J'Y
297 0395���7TROUVERAI. COMME IL LISAIT AVEC UNE ATTENTION
297 0395���8FORC]E LA PREMI$RE DE CES LETTRES, IL ENTENDIT
297 0396���1TOUT PR$S DE LUI LE BRUISSEMENT D'UNE ROBE DE
297 0396���2SOIE ; IL SE RETOURNA RAPIDEMENT ; *MLLE *DE *LA
297 0396���3*MOLE ]TAIT [ DEUX PAS DE SA TABLE, ELLE RIAIT.
297 0396���4CETTE SECONDE INTERRUPTION DONNA DE L'HUMEUR [
297 0396���5*JULIEN.
297 0396���6POUR *MATHILDE, ELLE VENAIT DE SENTIR VIVEMENT
297 0396���7QU'ELLE N']TAIT RIEN POUR CE JEUNE HOMME ; CE
297 0396���8RIRE ]TAIT FAIT POUR CACHER SON EMBARRAS, ELLE
297 0397���1Y R]USSIT.
297 0397���2- ]VIDEMMENT, VOUS SONGEZ [ QUELQUE CHOSE DE
297 0397���3BIEN INT]RESSANT, *MONSIEUR *SOREL. N'EST-CE
297 0397���4POINT QUELQUE ANECDOTE CURIEUSE SUR LA CONSPIRATION
297 0397���5QUI NOUS A ENVOY] [ *PARIS M LE COMTE *ALTAMIRA ?
297 0397���6DITES-MOI CE DONT IL S'AGIT ; JE BR=LE DE LE
297 0397���7SAVOIR ; JE SERAI DISCR$TE, JE VOUS LE JURE !
297 0397���8ELLE FUT ]TONN]E DE CE MOT EN SE L'ENTENDANT
297 0398���1PRONONCER. QUOI DONC, ELLE SUPPLIAIT UN
297 0398���2SUBALTERNE ! SON EMBARRAS AUGMENTANT, ELLE
297 0398���3AJOUTA D'UN PETIT AIR L]GER :
297 0398���4- QU'EST-CE QUI A PU FAIRE DE VOUS, ORDINAIREMENT
���297 0398���5SI FROID, UN ^TRE INSPIR], UNE ESP$CE DE PROPH$TE
297 0398���6DE *MICHEL-*ANGE ?
298 0398���7CETTE VIVE ET INDISCR$TE INTERROGATION, BLESSANT
298 0398���8*JULIEN PROFOND]MENT, LUI RENDIT TOUTE SA FOLIE.
298 0399���1- *DANTON A-T-IL BIEN FAIT DE VOLER ? LUI DIT-IL
298 0399���2BRUSQUEMENT ET D'UN AIR QUI DEVENAIT DE PLUS EN
298 0399���3PLUS FAROUCHE. LES R]VOLUTIONNAIRES DU *PI]MONT,
298 0399���4DE L'*ESPAGNE, DEVAIENT-ILS COMPROMETTRE LE
298 0399���5PEUPLE PAR DES CRIMES ? DONNER [ DES GENS M^ME
298 0399���6SANS M]RITE TOUTES LES PLACES DE L'ARM]E, TOUTES
298 0399���7LES CROIX ? LES GENS QUI AURAIENT PORT] CES CROIX
298 0399���8N'EUSSENT-ILS PAS REDOUT] LE RETOUR DU ROI ?
298 0400���1FALLAIT-IL METTRE LE TR]SOR DE *TURIN AU PILLAGE ?
298 0400���2EN UN MOT, MADEMOISELLE, DIT-IL EN S'APPROCHANT
298 0400���3D'ELLE D'UN AIR TERRIBLE, L'HOMME QUI VEUT CHASSER
298 0400���4L'IGNORANCE ET LE CRIME DE LA TERRE DOIT-IL PASSER
298 0400���5COMME LA TEMP^TE ET FAIRE LE MAL COMME AU HASARD ?
298 0400���6*MATHILDE EUT PEUR, NE PUT SOUTENIR SON REGARD,
298 0400���7ET RECULA DEUX PAS. ELLE LE REGARDA UN INSTANT ;
298 0400���8PUIS, HONTEUSE DE SA PEUR, D'UN PAS L]GER ELLE
298 0401���1SORTIT DE LA BIBLIOTH$QUE.
hCHAPITRE 10 ��������
����299 0402���1LA REINE MARGUERITE.
299 0402���2*JULIEN RELUT SES LETTRES. QUAND LA CLOCHE DU D_NER
299 0402���3SE FIT ENTENDRE : COMBIEN JE DOIS AVOIR ]T] RIDICULE
299 0402���4AUX YEUX DE CETTE POUP]E PARISIENNE ! SE DIT-IL ;
299 0402���5QUELLE FOLIE DE LUI DIRE R]ELLEMENT CE [ QUOI JE
299 0402���6PENSAIS ! MAIS PEUT-^TRE FOLIE PAS SI GRANDE. LA
299 0402���7V]RIT] DANS CETTE OCCASION ]TAIT DIGNE DE MOI.
299 0402���8POURQUOI AUSSI VENIR M'INTERROGER SUR DES CHOSES
299 0403���1INTIMES ! CETTE QUESTION EST INDISCR$TE DE SA
299 0403���2PART. ELLE A MANQU] D'USAGE. MES PENS]ES SUR
299 0403���3*DANTON NE FONT POINT PARTIE DU SERVICE POUR
299 0403���4LEQUEL SON P$RE ME PAYE.
299 0403���5EN ARRIVANT DANS LA SALLE [ MANGER, *JULIEN FUT
299 0403���6DISTRAIT DE SON HUMEUR PAR LE GRAND DEUIL DE
299 0403���7*MLLE *DE *LA *MOLE, QUI LE FRAPPA D'AUTANT PLUS
299 0403���8QU'AUCUNE AUTRE PERSONNE DE LA FAMILLE N']TAIT
299 0404���1EN NOIR.
299 0404���2APR$S D_NER, IL SE TROUVA TOUT [ FAIT D]BARRASS]
299 0404���3DE L'ACC$S D'ENTHOUSIASME QUI L'AVAIT OBS]D] TOUTE
299 0404���4LA JOURN]E. PAR BONHEUR, L'ACAD]MICIEN QUI SAVAIT
299 0404���5LE LATIN ]TAIT DE CE D_NER. VOIL[ L'HOMME QUI SE
299 0404���6MOQUERA LE MOINS DE MOI, SE DIT *JULIEN, SI,
299 0404���7COMME JE LE PR]SUME, MA QUESTION SUR LE DEUIL
299 0404���8DE *MLLE *DE *LA *MOLE EST UNE GAUCHERIE.
299 0405���1*MATHILDE LE REGARDAIT AVEC UNE EXPRESSION SINGULI$RE.
���299 0405���2VOIL[ BIEN LA COQUETTERIE DES FEMMES DE CE PAYS
299 0405���3TELLE QUE *MME *DE *R^NAL ME L'AVAIT PEINTE, SE
299 0405���4DIT *JULIEN. JE N'AI PAS ]T] AIMABLE POUR ELLE
299 0405���5CE MATIN, JE N'AI PAS C]D] [ LA FANTAISIE QU'ELLE
299 0405���6AVAIT DE CAUSER. J'EN AUGMENTE DE PRIX [ SES YEUX.
299 0405���7SANS DOUTE LE DIABLE N'Y PERD RIEN. PLUS TARD, SA
299 0405���8HAUTEUR D]DAIGNEUSE SAURA BIEN SE VENGER. JE LA
299 0406���1METS [ PIS FAIRE. QUELLE DIFF]RENCE AVEC CE QUE
299 0406���2J'AI PERDU ! QUEL NATUREL CHARMANT ! QUELLE
299 0406���3NA%VET] ! JE SAVAIS SES PENS]ES AVANT ELLE ;
300 0406���4JE LES VOYAIS NA_TRE ; JE N'AVAIS POUR ANTAGONISTE,
300 0406���5DANS SON COEUR, QUE LA PEUR DE LA MORT DE SES
300 0406���6ENFANTS ; C']TAIT UNE AFFECTION RAISONNABLE ET
300 0406���7NATURELLE, AIMABLE M^ME POUR MOI QUI EN SOUFFRAIS.
300 0406���8J'AI ]T] UN SOT. LES ID]ES QUE JE ME FAISAIS DE
300 0407���1*PARIS M'ONT EMP^CH] D'APPR]CIER CETTE FEMME
300 0407���2SUBLIME.
300 0407���3QUELLE DIFF]RENCE, GRAND DIEU ! ET QU'EST-CE QUE
300 0407���4JE TROUVE ICI ? DE LA VANIT] S$CHE ET HAUTAINE,
300 0407���5TOUTES LES NUANCES DE L'AMOUR-PROPRE ET RIEN DE
300 0407���6PLUS.
300 0407���7ON SE LEVAIT DE TABLE. NE LAISSONS PAS ENGAGER MON
300 0407���8ACAD]MICIEN, SE DIT *JULIEN. IL S'APPROCHA DE LUI
300 0408���1COMME ON PASSAIT AU JARDIN, PRIT UN AIR DOUX ET
300 0408���2SOUMIS, ET PARTAGEA SA FUREUR CONTRE LE SUCC$S
300 0408���3D' \ *HERNANI \.
300 0408���4- SI NOUS ]TIONS ENCORE AU TEMPS DES LETTRES DE
300 0408���5CACHET !... DIT-IL.
300 0408���6- ALORS IL N'E=T PAS OS], S']CRIA L'ACAD]MICIEN
300 0408���7AVEC UN GESTE [ LA TALMA.
300 0408���8[ PROPOS D'UNE FLEUR, *JULIEN CITA QUELQUES MOTS
300 0409���1DES \ G]ORGIQUES \ DE *VIRGILE, ET TROUVA QUE RIEN
300 0409���2N']TAIT ]GAL AUX VERS DE L'ABB] *DELILLE. EN UN
300 0409���3MOT, IL FLATTA L'ACAD]MICIEN DE TOUTES LES FA+ONS.
300 0409���4APR$S QUOI, DE L'AIR LE PLUS INDIFF]RENT :
300 0409���5- JE SUPPOSE, LUI DIT-IL, QUE *MLLE *DE *LA *MOLE
300 0409���6A H]RIT] DE QUELQUE ONCLE DONT ELLE PORTE LE DEUIL.
300 0409���7- QUOI ! VOUS ^TES DE LA MAISON, DIT L'ACAD]MICIEN
300 0409���8EN S'ARR^TANT TOUT COURT, ET VOUS NE SAVEZ PAS
300 0410���1SA FOLIE ? AU FAIT, IL EST ]TRANGE QUE SA M$RE
300 0410���2LUI PERMETTE DE TELLES CHOSES ; MAIS ENTRE NOUS,
300 0410���3CE N'EST PAS PR]CIS]MENT PAR LA FORCE DU CARACT$RE
300 0410���4QU'ON BRILLE DANS CETTE MAISON. *MLLE *MATHILDE
300 0410���5EN A POUR EUX TOUS, ET LES M$NE. C'EST AUJOURD'HUI
300 0410���6LE 30 AVRIL ! ET L'ACAD]MICIEN S'ARR^TA EN REGARDANT
300 0410���7*JULIEN D'UN AIR FIN. *JULIEN SOURIT DE L'AIR LE
300 0410���8PLUS SPIRITUEL QU'IL PUT.
���300 0411���1QUEL RAPPORT PEUT-IL Y AVOIR ENTRE MENER TOUTE UNE
300 0411���2MAISON, PORTER UNE ROBE NOIRE ET LE 30 AVRIL ? SE
300 0411���3DISAIT-IL. IL FAUT QUE JE SOIS ENCORE PLUS GAUCHE
300 0411���4QUE JE NE LE PENSAIS.
300 0411���5- JE VOUS AVOUERAI..., DIT-IL [ L'ACAD]MICIEN, ET
300 0411���6SON OEIL CONTINUAIT [ INTERROGER.
300 0411���7- FAISONS UN TOUR DE JARDIN, DIT L'ACAD]MICIEN,
300 0411���8ENTREVOYANT AVEC RAVISSEMENT L'OCCASION DE FAIRE
300 0412���1UNE LONGUE NARRATION ]L]GANTE. QUOI ! EST-IL
300 0412���2BIEN POSSIBLE QUE VOUS NE SACHIEZ PAS CE QUI
300 0412���3S'EST PASS] LE 30 AVRIL 1574.
300 0412���4- ET O@, DIT *JULIEN ]TONN].
300 0412���5- EN PLACE DE GR$VE.
300 0412���6*JULIEN ]TAIT SI ]TONN], QUE CE MOT NE LE MIT PAS
300 0412���7AU FAIT.
301 0412���8LA CURIOSIT], L'ATTENTE D'UN INT]R^T TRAGIQUE, SI
301 0413���1EN RAPPORT AVEC SON CARACT$RE, LUI DONNAIENT CES
301 0413���2YEUX BRILLANTS QU'UN NARRATEUR AIME TANT [ VOIR
301 0413���3CHEZ LA PERSONNE QUI L']COUTE. L'ACAD]MICIEN, RAVI
301 0413���4DE TROUVER UNE OREILLE VIERGE, RACONTA LONGUEMENT
301 0413���5[ *JULIEN COMME QUOI, LE 30 AVRIL 1574, LE PLUS
301 0413���6JOLI GAR+ON DE SON SI$CLE, *BONIFACE *DE *LA *MOLE,
301 0413���7ET *ANNIBAL *DE *COCONASSO, GENTILHOMME PI]MONTAIS,
301 0413���8SON AMI, AVAIENT EU LA T^TE TRANCH]E EN PLACE DE
301 0414���1GR$VE. *LA *MOLE ]TAIT L'AMANT ADOR] DE LA REINE
301 0414���2*MARGUERITE *DE *NAVARRE ; ET REMARQUEZ, AJOUTA
301 0414���3L'ACAD]MICIEN, QUE *MLLE *DE *LA *MOLE S'APPELLE
301 0414���4\ *MATHILDE-*MARGUERITE \. *LA *MOLE ]TAIT EN M^ME
301 0414���5TEMPS LE FAVORI DU DUC D'*ALEN+ON ET L'INTIME
301 0414���6AMI DU ROI DE *NAVARRE, DEPUIS *HENRI *IV, MARI
301 0414���7DE SA MA_TRESSE. LE JOUR DU MARDI GRAS DE CETTE
301 0414���8ANN]E 1574, LA COUR SE TROUVAIT [ *SAINT-*GERMAIN
301 0415���1AVEC LE PAUVRE ROI *CHARLES *IX, QUI S'EN ALLAIT
301 0415���2MOURANT. *LA *MOLE VOULUT ENLEVER LES PRINCES SES
301 0415���3AMIS, QUE LA REINE *CATHERINE *DE *M]DICIS RETENAIT
301 0415���4COMME PRISONNIERS [ LA COUR. IL FIT AVANCER DEUX
301 0415���5CENTS CHEVAUX SOUS LES MURS DE *SAINT-*GERMAIN, LE
301 0415���6DUC D'*ALEN+ON EUT PEUR, ET *LA *MOLE FUT JET]
301 0415���7AU BOURREAU.
301 0415���8MAIS CE QUI TOUCHE *MLLE *MATHILDE, CE QU'ELLE
301 0416���1M'A AVOU] ELLE-M^ME, IL Y A SEPT [ HUIT ANS, QUAND
301 0416���2ELLE EN AVAIT DOUZE, CAR C'EST UNE T^TE, UNE
301 0416���3T^TE !... ET L'ACAD]MICIEN LEVA LES YEUX AU
301 0416���4CIEL. CE QUI L'A FRAPP]E DANS CETTE CATASTROPHE
301 0416���5POLITIQUE, C'EST QUE LA REINE *MARGUERITE *DE
301 0416���6*NAVARRE, CACH]E DANS UNE MAISON DE LA PLACE DE
301 0416���7GR$VE, OSA FAIRE DEMANDER AU BOURREAU LA T^TE
���301 0416���8DE SON AMANT. ET LA NUIT SUIVANTE, [ MINUIT, ELLE
301 0417���1PRIT CETTE T^TE DANS SA VOITURE, ET ALLA L'ENTERRER
301 0417���2ELLE-M^ME DANS UNE CHAPELLE SITU]E AU PIED DE LA
301 0417���3COLLINE DE *MONTMARTRE.
301 0417���4- EST-IL POSSIBLE ? S']CRIA *JULIEN TOUCH].
301 0417���5- *MLLE *MATHILDE M]PRISE SON FR$RE, PARCE QUE,
301 0417���6COMME VOUS LE VOYEZ, IL NE SONGE NULLEMENT [
301 0417���7TOUTE CETTE HISTOIRE ANCIENNE, ET NE PREND POINT
301 0417���8LE DEUIL LE 30 AVRIL. C'EST DEPUIS CE FAMEUX
301 0418���1SUPPLICE, ET POUR RAPPELER L'AMITI] INTIME DE
301 0418���2*LA *MOLE POUR *COCONASSO, LEQUEL *COCONASSO,
301 0418���3COMME UN ITALIEN QU'IL ]TAIT, S'APPELAIT *ANNIBAL,
301 0418���4QUE TOUS LES HOMMES DE CETTE FAMILLE PORTENT CE
301 0418���5NOM. ET, AJOUTA L'ACAD]MICIEN EN BAISSANT LA
301 0418���6VOIX, CE *COCONASSO FUT, AU DIRE DE *CHARLES *IX
301 0418���7LUI-M^ME, L'UN DES PLUS CRUELS ASSASSINS DU
301 0418���824 AO=T 1572. MAIS COMMENT EST-IL POSSIBLE, MON
301 0419���1CHER *SOREL, QUE VOUS IGNORIEZ CES CHOSES, VOUS,
301 0419���2COMMENSAL DE CETTE MAISON ?
301 0419���3- VOIL[ DONC POURQUOI, DEUX FOIS [ D_NER,
301 0419���4*MLLE *DE *LA *MOLE
302 0419���5A APPEL] SON FR$RE *ANNIBAL. JE CROYAIS AVOIR MAL
302 0419���6ENTENDU.
302 0419���7- C']TAIT UN REPROCHE. IL EST ]TRANGE QUE LA
302 0419���8MARQUISE SOUFFRE DE TELLES FOLIES... LE MARI
302 0420���1DE CETTE GRANDE FILLE EN VERRA DE BELLES !
302 0420���2CE MOT FUT SUIVI DE CINQ OU SIX PHRASES SATIRIQUES.
302 0420���3LA JOIE ET L'INTIMIT] QUI BRILLAIENT DANS LES
302 0420���4YEUX DE L'ACAD]MICIEN CHOQU$RENT *JULIEN. NOUS
302 0420���5VOICI DEUX DOMESTIQUES OCCUP]S [ M]DIRE DE LEURS
302 0420���6MA_TRES, PENSA-T-IL. MAIS RIEN NE DOIT M']TONNER
302 0420���7DE LA PART DE CET HOMME D'ACAD]MIE.
302 0420���8UN JOUR, *JULIEN L'AVAIT SURPRIS AUX GENOUX DE
302 0421���1LA MARQUISE DE *LA *MOLE ; IL LUI DEMANDAIT UNE
302 0421���2RECETTE DE TABAC POUR UN NEVEU DE PROVINCE. LE
302 0421���3SOIR, UNE PETITE FEMME DE CHAMBRE DE *MLLE *DE *LA
302 0421���4*MOLE, QUI FAISAIT LA COUR [ *JULIEN, COMME JADIS
302 0421���5*ELISA, LUI DONNA CETTE ID]E QUE LE DEUIL DE SA
302 0421���6MA_TRESSE N']TAIT POINT PRIS POUR ATTIRER LES
302 0421���7REGARDS. CETTE BIZARRERIE TENAIT AU FOND DE SON
302 0421���8CARACT$RE. ELLE AIMAIT R]ELLEMENT CE *LA *MOLE,
302 0422���1AMANT AIM] DE LA REINE LA PLUS SPIRITUELLE DE SON
302 0422���2SI$CLE, ET QUI MOURUT POUR AVOIR VOULU RENDRE
302 0422���3LA LIBERT] [ SES AMIS. ET QUELS AMIS ! LE
302 0422���4PREMIER PRINCE DU SANG ET *HENRI *IV.
302 0422���5ACCOUTUM] AU NATUREL PARFAIT QUI BRILLAIT DANS
302 0422���6TOUTE LA CONDUITE DE *MME *DE *R^NAL, *JULIEN
���302 0422���7NE VOYAIT QU'AFFECTATION DANS TOUTES LES FEMMES
302 0422���8DE *PARIS ; ET POUR PEU QU'IL F=T DISPOS] [ LA
302 0423���1TRISTESSE, NE TROUVAIT RIEN [ LEUR DIRE. *MLLE *DE
302 0423���2*LA *MOLE FIT EXCEPTION.
302 0423���3IL COMMEN+AIT [ NE PLUS PRENDRE POUR DE LA
302 0423���4S]CHERESSE DE COEUR LE GENRE DE BEAUT] QUI TIENT
302 0423���5[ LA NOBLESSE DU MAINTIEN. IL EUT DE LONGUES
302 0423���6CONVERSATIONS AVEC *MLLE *DE *LA *MOLE, QUI,
302 0423���7QUELQUEFOIS APR$S D_NER, SE PROMENAIT AVEC LUI
302 0423���8DANS LE JARDIN, LE LONG DES FEN^TRES OUVERTES
302 0424���1DU SALON. ELLE LUI DIT UN JOUR QU'ELLE LISAIT
302 0424���2L'HISTOIRE DE D'*AUBIGN], ET *BRANT>ME. SINGULI$RE
302 0424���3LECTURE, PENSA *JULIEN ; ET LA MARQUISE NE LUI
302 0424���4PERMET PAS DE LIRE LES ROMANS DE *WALTER *SCOTT !
302 0424���5UN JOUR ELLE LUI RACONTA, AVEC CES YEUX BRILLANTS
302 0424���6DE PLAISIR, QUI PROUVENT LA SINC]RIT] DE
302 0424���7L'ADMIRATION, CE TRAIT D'UNE JEUNE FEMME DU
302 0424���8R$GNE DE *HENRI *III, QU'ELLE VENAIT DE LIRE
302 0425���1DANS LES \ M]MOIRES \ DE L']TOILE : TROUVANT
302 0425���2SON MARI INFID$LE, ELLE LE POIGNARDA.
302 0425���3L'AMOUR-PROPRE DE *JULIEN ]TAIT FLATT]. UNE
302 0425���4PERSONNE ENVIRONN]E DE TANT DE RESPECTS, ET QUI,
302 0425���5AU DIRE DE L'ACAD]MICIEN,
303 0425���6MENAIT TOUTE LA MAISON, DAIGNAIT LUI PARLER D'UN
303 0425���7AIR QUI POUVAIT PRESQUE RESSEMBLER [ DE L'AMITI].
303 0425���8JE M']TAIS TROMP], PENSA BIENT>T *JULIEN ; CE
303 0426���1N'EST PAS DE LA FAMILIARIT], JE NE SUIS QU'UN
303 0426���2CONFIDENT DE TRAG]DIE, C'EST LE BESOIN DE PARLER.
303 0426���3JE PASSE POUR SAVANT DANS CETTE FAMILLE. JE M'EN
303 0426���4VAIS LIRE *BRANT>ME, *D'*AUBIGN], L']TOILE. JE
303 0426���5POURRAI CONTESTER QUELQUES-UNES DES ANECDOTES DONT
303 0426���6ME PARLE *MLLE *DE *LA *MOLE. JE VEUX SORTIR DE CE
303 0426���7R>LE DE CONFIDENT PASSIF.
303 0426���8PEU [ PEU SES CONVERSATIONS AVEC CETTE JEUNE FILLE, D'UN
303 0427���1MAINTIEN SI IMPOSANT ET EN M^ME TEMPS SI AIS],
303 0427���2DEVINRENT PLUS INT]RESSANTES. IL OUBLIAIT SON
303 0427���3TRISTE R>LE DE PL]B]IEN R]VOLT]. IL LA TROUVAIT
303 0427���4SAVANTE, ET M^ME RAISONNABLE. SES OPINIONS DANS
303 0427���5LE JARDIN ]TAIENT BIEN DIFF]RENTES DE CELLES
303 0427���6QU'ELLE AVOUAIT AU SALON. QUELQUEFOIS ELLE AVAIT
303 0427���7AVEC LUI UN ENTHOUSIASME ET UNE FRANCHISE QUI
303 0427���8FORMAIENT UN CONTRASTE PARFAIT AVEC SA MANI$RE
303 0428���1D'^TRE ORDINAIRE, SI ALTI$RE ET SI FROIDE.
303 0428���2LES GUERRES DE LA LIGUE SONT LES TEMPS H]RO%QUES
303 0428���3DE LA *FRANCE, LUI DISAIT-ELLE UN JOUR, AVEC DES
303 0428���4YEUX ]TINCELANTS DE G]NIE ET D'ENTHOUSIASME.
303 0428���5ALORS CHACUN SE BATTAIT POUR OBTENIR UNE CERTAINE
���303 0428���6CHOSE QU'IL D]SIRAIT, POUR FAIRE TRIOMPHER SON
303 0428���7PARTI, ET NON PAS POUR GAGNER PLATEMENT UNE CROIX
303 0428���8COMME DU TEMPS DE VOTRE EMPEREUR. CONVENEZ QU'IL Y
303 0429���1AVAIT MOINS D']GO%SME ET DE PETITESSE. J'AIME CE
303 0429���2SI$CLE.
303 0429���3- ET *BONIFACE *DE *LA *MOLE EN FUT LE H]ROS, LUI
303 0429���4DIT-IL.
303 0429���5- DU MOINS, IL FUT AIM] COMME PEUT-^TRE IL EST
303 0429���6DOUX DE L'^TRE. QUELLE FEMME ACTUELLEMENT VIVANTE
303 0429���7N'AURAIT HORREUR DE TOUCHER [ LA T^TE DE SON AMANT
303 0429���8D]CAPIT] ?
303 0430���1*MME *DE *LA *MOLE APPELA SA FILLE. L'HYPOCRISIE,
303 0430���2POUR ^TRE UTILE, DOIT SE CACHER ; ET *JULIEN, COMME
303 0430���3ON VOIT, AVAIT FAIT [ *MLLE *DE *LA *MOLE UNE
303 0430���4DEMI-CONFIDENCE SUR SON ADMIRATION POUR *NAPOL]ON.
303 0430���5VOIL[ L'IMMENSE AVANTAGE QU'ILS ONT SUR NOUS, SE
303 0430���6DIT *JULIEN, REST] SEUL AU JARDIN. L'HISTOIRE DE
303 0430���7LEURS A%EUX LES ]L$VE AU-DESSUS DES SENTIMENTS
303 0430���8VULGAIRES, ET ILS N'ONT PAS TOUJOURS [ SONGER [
303 0431���1LEUR SUBSISTANCE ! QUELLE MIS$RE ! AJOUTAIT-IL
303 0431���2AVEC AMERTUME, JE SUIS INDIGNE DE RAISONNER SUR
303 0431���3CES GRANDS INT]R^TS. MA VIE N'EST QU'UNE SUITE
303 0431���4D'HYPOCRISIES, PARCE QUE JE N'AI PAS MILLE FRANCS
303 0431���5DE RENTE POUR ACHETER DU PAIN.
303 0431���6- [ QUOI R^VEZ-VOUS L[, MONSIEUR ? LUI DIT
303 0431���7*MATHILDE, QUI REVENAIT EN COURANT.
304 0431���8*JULIEN ]TAIT LAS DE SE M]PRISER. PAR ORGUEIL, IL
304 0432���1DIT FRANCHEMENT SA PENS]E. IL ROUGIT BEAUCOUP EN
304 0432���2PARLANT DE SA PAUVRET] [ UNE PERSONNE AUSSI RICHE.
304 0432���3IL CHERCHA [ BIEN EXPRIMER PAR SON TON FIER QU'IL
304 0432���4NE DEMANDAIT RIEN. JAMAIS IL N'AVAIT SEMBL] AUSSI
304 0432���5JOLI [ *MATHILDE ; ELLE LUI TROUVA UNE EXPRESSION
304 0432���6DE SENSIBILIT] ET DE FRANCHISE QUI SOUVENT LUI
304 0432���7MANQUAIT.
304 0432���8[ MOINS D'UN MOIS DE L[, *JULIEN SE PROMENAIT PENSIF
304 0433���1DANS LE JARDIN DE L'H>TEL DE *LA *MOLE ; MAIS SA
304 0433���2FIGURE N'AVAIT PLUS LA DURET] ET LA ROGUERIE
304 0433���3PHILOSOPHIQUE QU'Y IMPRIMAIT LE SENTIMENT CONTINU
304 0433���4DE SON INF]RIORIT]. IL VENAIT DE RECONDUIRE
304 0433���5JUSQU'[ LA PORTE DU SALON *MLLE *DE *LA *MOLE,
304 0433���6QUI PR]TENDAIT S'^TRE FAIT MAL AU PIED EN COURANT
304 0433���7AVEC SON FR$RE.
304 0433���8ELLE S'EST APPUY]E SUR MON BRAS D'UNE FA+ON BIEN
304 0434���1SINGULI$RE ! SE DISAIT *JULIEN. SUIS-JE UN FAT,
304 0434���2OU SERAIT-IL VRAI QU'ELLE A DU GO=T POUR MOI ?
304 0434���3ELLE M']COUTE D'UN AIR SI DOUX, M^ME QUAND JE LUI
304 0434���4AVOUE TOUTES LES SOUFFRANCES DE MON ORGUEIL ! ELLE
���304 0434���5QUI A TANT DE FIERT] AVEC TOUT LE MONDE ! ON SERAIT
304 0434���6BIEN ]TONN] AU SALON SI ON LUI VOYAIT CETTE
304 0434���7PHYSIONOMIE. TR$S CERTAINEMENT CET AIR DOUX ET
304 0434���8BON, ELLE NE L'A AVEC PERSONNE.
304 0435���1*JULIEN CHERCHAIT [ NE PAS S'EXAG]RER CETTE
304 0435���2SINGULI$RE AMITI]. IL LA COMPARAIT LUI-M^ME [ UN
304 0435���3COMMERCEARM]. CHAQUE JOUR EN SE RETROUVANT, AVANT
304 0435���4DE REPRENDRE LE TON PRESQUE INTIME DE LA VEILLE,
304 0435���5ON SE DEMANDAIT PRESQUE : SERONS-NOUS AUJOURD'HUI
304 0435���6AMIS OU ENNEMIS ? *JULIEN AVAIT COMPRIS QUE SE
304 0435���7LAISSER OFFENSER IMPUN]MENT UNE SEULE FOIS PAR
304 0435���8CETTE FILLE SI HAUTAINE, C']TAIT TOUT PERDRE. SI
304 0436���1JE DOIS ME BROUILLER, NE VAUT-IL PAS MIEUX QUE
304 0436���2CE SOIT DE PRIME ABORD, EN D]FENDANT LES JUSTES
304 0436���3DROITS DE MON ORGUEIL, QU'EN REPOUSSANT LES MARQUES
304 0436���4DE M]PRIS DONT SERAIT BIENT>T SUIVI LE MOINDRE
304 0436���5ABANDON DE CE QUE JE DOIS [ MA DIGNIT] PERSONNELLE ?
304 0436���6PLUSIEURS FOIS, EN DES JOURS DE MAUVAISE HUMEUR,
304 0436���7*MATHILDE ESSAYA DE PRENDRE AVEC LUI LE TON D'UNE
304 0436���8GRANDE DAME ; ELLE METTAIT UNE RARE FINESSE [
304 0437���1CES TENTATIVES, MAIS *JULIEN LES REPOUSSAIT
304 0437���2RUDEMENT.
304 0437���3UN JOUR IL L'INTERROMPIT BRUSQUEMENT : *MADEMOISELLE
304 0437���4*DE *LA *MOLE A-T-ELLE QUELQUE ORDRE [ DONNER AU
304 0437���5SECR]TAIRE DE SON P$RE ? LUI DIT-IL ; IL DOIT
304 0437���6]COUTER SES ORDRES, ET LES EX]CUTER AVEC RESPECT ;
304 0437���7MAIS DU RESTE, IL N'A PAS UN MOT [
305 0437���8LUI ADRESSER. IL N'EST POINT PAY] POUR LUI
305 0438���1COMMUNIQUER SES PENS]ES.
305 0438���2CETTE MANI$RE D'^TRE ET LES SINGULIERS DOUTES
305 0438���3QU'AVAIT *JULIEN, FIRENT DISPARA_TRE L'ENNUI QU'IL
305 0438���4TROUVAIT R]GULI$REMENT DANS CE SALON SI MAGNIFIQUE,
305 0438���5MAIS O@ L'ON AVAIT PEUR DE TOUT, ET O@ IL N']TAIT
305 0438���6CONVENABLE DE PLAISANTER DE RIEN.
305 0438���7IL SERAIT PLAISANT QU'ELLE M'AIM<T. QU'ELLE M'AIME
305 0438���8OU NON, CONTINUAIT *JULIEN, J'AI POUR CONFIDENTE
305 0439���1INTIME UNE FILLE D'ESPRIT, DEVANT LAQUELLE JE
305 0439���2VOIS TREMBLER TOUTE LA MAISON, ET, PLUS QUE TOUS
305 0439���3LES AUTRES, LE MARQUIS DE *CROISENOIS. CE JEUNE
305 0439���4HOMME SI POLI, SI DOUX, SI BRAVE, ET QUI R]UNIT
305 0439���5TOUS LES AVANTAGES DE NAISSANCE ET DE FORTUNE DONT
305 0439���6UN SEUL ME METTRAIT LE COEUR SI [ L'AISE ! IL EN
305 0439���7EST AMOUREUX FOU, IL DOIT L']POUSER. QUE DE LETTRES
305 0439���8*M *DE *LA *MOLE M'A FAIT ]CRIRE AUX DEUX NOTAIRES
305 0440���1POUR ARRANGER LE CONTRAT ! ET MOI QUI ME VOIS SI
305 0440���2SUBALTERNE LA PLUME [ LA MAIN, DEUX HEURES APR$S,
305 0440���3ICI DANS LE JARDIN, JE TRIOMPHE DE CE JEUNE HOMME
��[305 0440���4SI AIMABLE : CAR ENFIN, LES PR]F]RENCES SONT
305 0440���5FRAPPANTES, DIRECTES. PEUT-^TRE AUSSI ELLE HAIT
305 0440���6EN LUI UN MARI FUTUR. ELLE A ASSEZ DE HAUTEUR
305 0440���7POUR CELA. ET LES BONT]S QU'ELLE A POUR MOI, JE
305 0440���8LES OBTIENS [ TITRE DE CONFIDENT SUBALTERNE.
305 0441���1MAIS NON, OU JE SUIS FOU, OU ELLE ME FAIT LA COUR ;
305 0441���2PLUS JE ME MONTRE FROID ET RESPECTUEUX AVEC ELLE,
305 0441���3PLUS ELLE ME RECHERCHE. CECI POURRAIT ^TRE UN
305 0441���4PARTI PRIS, UNE AFFECTATION ; MAIS JE VOIS SES
305 0441���5YEUX S'ANIMER QUAND JE PARAIS [ L'IMPROVISTE.
305 0441���6LES FEMMES DE *PARIS SAVENT-ELLES FEINDRE [ CE
305 0441���7POINT ? QUE M'IMPORTE ! J'AI L'APPARENCE POUR
305 0441���8MOI, JOUISSONS DES APPARENCES. MON DIEU, QU'ELLE
305 0442���1EST BELLE ! QUE SES GRANDS YEUX BLEUS ME PLAISENT,
305 0442���2VUS DE PR$S, ET ME REGARDANT COMME ILS LE FONT
305 0442���3SOUVENT ! QUELLE DIFF]RENCE DE CE PRINTEMPS-CI
305 0442���4[ CELUI DE L'ANN]E PASS]E, QUAND JE VIVAIS
305 0442���5MALHEUREUX ET ME SOUTENANT [ FORCE DE CARACT$RE,
305 0442���6AU MILIEU DE CES TROIS CENTS HYPOCRITES M]CHANTS
305 0442���7ET SALES ! J']TAIS PRESQUE AUSSI M]CHANT QU'EUX.
305 0442���8DANS LES JOURS DE M]FIANCE : CETTE JEUNE FILLE
305 0443���1SE MOQUE DE MOI, PENSAIT *JULIEN. ELLE EST D'ACCORD
305 0443���2AVEC SON FR$RE POUR ME MYSTIFIER. MAIS ELLE A
305 0443���3L'AIR DE TELLEMENT M]PRISER LE MANQUE D']NERGIE
305 0443���4DE CE FR$RE ! IL EST BRAVE, ET PUIS C'EST TOUT,
305 0443���5ME DIT-ELLE. IL N'A PAS UNE PENS]E QUI OSE S']CARTER
305 0443���6DE LA MODE. C'EST TOUJOURS MOI QUI SUIS OBLIG]
305 0443���7DE PRENDRE SA D]FENSE. UNE JEUNE FILLE DE
305 0443���8DIX-NEUF ANS ! [ CET <GE
306 0444���1PEUT-ON ^TRE FID$LE [ CHAQUE INSTANT DE LA JOURN]E
306 0444���2[ L'HYPOCRISIE QU'ON S'EST PRESCRITE ?
306 0444���3D'UN AUTRE C>T], QUAND *MLLE *DE *LA *MOLE FIXE
306 0444���4SUR MOI SES GRANDS YEUX BLEUS AVEC UNE CERTAINE
306 0444���5EXPRESSION SINGULI$RE, TOUJOURS LE COMTE *NORBERT
306 0444���6S']LOIGNE. CECI M'EST SUSPECT ; NE DEVRAIT-IL
306 0444���7PAS S'INDIGNER DE CE QUE SA SOEUR DISTINGUE UN
306 0444���8\ DOMESTIQUE \ DE LEUR MAISON ? CAR J'AI ENTENDU
306 0445���1LE DUC DE *CHAULNES PARLER AINSI DE MOI. [ CE
306 0445���2SOUVENIR LA COL$RE REMPLA+AIT TOUT AUTRE SENTIMENT.
306 0445���3EST-CE AMOUR DU VIEUX LANGAGE CHEZ CE DUC
306 0445���4MANIAQUE ?
306 0445���5EH BIEN, ELLE EST JOLIE ! CONTINUAIT *JULIEN AVEC
306 0445���6DES REGARDS DE TIGRE. JE L'AURAI, JE M'EN IRAI
306 0445���7ENSUITE, ET MALHEUR [ QUI ME TROUBLERA DANS MA
306 0445���8FUITE !
306 0446���1CETTE ID]E DEVINT L'UNIQUE AFFAIRE DE *JULIEN ;
306 0446���2IL NE POUVAIT PLUS PENSER [ RIEN AUTRE CHOSE. SES
��.306 0446���3JOURN]ES PASSAIENT COMME DES HEURES.
306 0446���4[ CHAQUE INSTANT, CHERCHANT [ S'OCCUPER DE QUELQUE
306 0446���5AFFAIRE S]RIEUSE, SA PENS]E ABANDONNAIT TOUT, ET
306 0446���6IL SE R]VEILLAIT UN QUART D'HEURE APR$S, LE COEUR
306 0446���7PALPITANT, LA T^TE TROUBL]E, ET R^VANT [ CETTE
306 0446���8ID]E : M'AIME-T-ELLE ?
hCHAPITRE 11 ��������
����307 0447���1L'EMPIRE D'UNE JEUNE FILLE.
307 0447���2SI *JULIEN E=T EMPLOY] [ EXAMINER CE QUI SE PASSAIT
307 0447���3DANS LE SALON LE TEMPS QU'IL METTAIT [ S'EXAG]RER
307 0447���4LA BEAUT] DE *MATHILDE, OU [ SE PASSIONNER CONTRE
307 0447���5LA HAUTEUR NATURELLE [ SA FAMILLE, QU'ELLE OUBLIAIT
307 0447���6POUR LUI, IL E=T COMPRIS EN QUOI CONSISTAIT SON
307 0447���7EMPIRE SUR TOUT CE QUI L'ENTOURAIT. D$S QU'ON
307 0447���8D]PLAISAIT [ *MLLE *DE *LA *MOLE, ELLE SAVAIT PUNIR
307 0448���1PAR UNE PLAISANTERIE SI MESUR]E, SI BIEN CHOISIE,
307 0448���2SI CONVENABLE EN APPARENCE, LANC]E SI [ PROPOS,
307 0448���3QUE LA BLESSURE CROISSAIT [ CHAQUE INSTANT, PLUS
307 0448���4ON Y R]FL]CHISSAIT. PEU [ PEU ELLE DEVENAIT ATROCE
307 0448���5POUR L'AMOUR-PROPRE OFFENS]. COMME ELLE N'ATTACHAIT
307 0448���6AUCUN PRIX [ BIEN DES CHOSES QUI ]TAIENT DES
307 0448���7OBJETS DE D]SIRS S]RIEUX POUR LE RESTE DE SA
307 0448���8FAMILLE, ELLE PARAISSAIT TOUJOURS DE SANG-FROID
307 0449���1[ LEURS YEUX. LES SALONS DE L'ARISTOCRATIE SONT
307 0449���2AGR]ABLES [ CITER QUAND ON EN SORT, MAIS VOIL[
307 0449���3TOUT ; LA POLITESSE TOUTE SEULE N'EST QUELQUE CHOSE
307 0449���4PAR ELLE-M^ME QUE LES PREMIERS JOURS. *JULIEN
307 0449���5L']PROUVAIT ; APR$S LE PREMIER ENCHANTEMENT, LE
307 0449���6PREMIER ]TONNEMENT. LA POLITESSE, SE DISAIT-IL,
307 0449���7N'EST QUE L'ABSENCE DE LA COL$RE QUE DONNERAIENT
307 0449���8LES MAUVAISES MANI$RES. *MATHILDE S'ENNUYAIT
307 0450���1SOUVENT, PEUT-^TRE SE F=T-ELLE ENNUY]E PARTOUT.
307 0450���2ALORS AIGUISER UNE ]PIGRAMME ]TAIT POUR ELLE UNE
307 0450���3DISTRACTION ET UN VRAI PLAISIR.
307 0450���4C']TAIT PEUT-^TRE POUR AVOIR DES VICTIMES UN PEU
307 0450���5PLUS AMUSANTES QUE SES GRANDS PARENTS, QUE
307 0450���6L'ACAD]MICIEN ET LES CINQ OU SIX AUTRES SUBALTERNES
307 0450���7QUI LEUR FAISAIENT LA COUR, QU'ELLE AVAIT DONN]
307 0450���8DES ESP]RANCES AU MARQUIS DE *CROISENOIS, AU
307 0451���1COMTE DE *CAYLUS ET DEUX OU TROIS AUTRES JEUNES
307 0451���2GENS DE LA PREMI$RE DISTINCTION. ILS N']TAIENT
307 0451���3POUR ELLE QUE DE NOUVEAUX OBJETS D']PIGRAMME.
308 0451���4NOUS AVOUERONS AVEC PEINE, CAR NOUS AIMONS *MATHILDE,
308 0451���5QU'ELLE AVAIT RE+U DES LETTRES DE PLUSIEURS D'ENTRE
308 0451���6EUX, ET LEUR AVAIT QUELQUEFOIS R]PONDU. NOUS NOUS
308 0451���7H<TONS D'AJOUTER QUE CE PERSONNAGE FAIT EXCEPTION
308 0451���8AUX MOEURS DU SI$CLE. CE N'EST PAS EN G]N]RAL LE
��<308 0452���1MANQUE DE PRUDENCE QUE L'ON PEUT REPROCHER AUX
308 0452���2]L$VES DU NOBLE COUVENT DU SACR]-COEUR.
308 0452���3UN JOUR LE MARQUIS DE *CROISENOIS RENDIT [ *MATHILDE
308 0452���4UNE LETTRE ASSEZ COMPROMETTANTE QU'ELLE LUI AVAIT
308 0452���5]CRITE LA VEILLE. IL CROYAIT PAR CETTE MARQUE DE
308 0452���6HAUTE PRUDENCE AVANCER BEAUCOUP SES AFFAIRES. MAIS
308 0452���7C']TAIT L'IMPRUDENCE QUE *MATHILDE AIMAIT DANS
308 0452���8SES CORRESPONDANCES. SON PLAISIR ]TAIT DE JOUER
308 0453���1SON SORT. ELLE NE LUI ADRESSA PAS LA PAROLE DE
308 0453���2SIX SEMAINES.
308 0453���3ELLE S'AMUSAIT DES LETTRES DE CES JEUNES GENS ;
308 0453���4MAIS SUIVANT ELLE, TOUTES SE RESSEMBLAIENT. C']TAIT
308 0453���5TOUJOURS LA PASSION LA PLUS PROFONDE, LA PLUS
308 0453���6M]LANCOLIQUE.
308 0453���7- ILS SONT TOUS LE M^ME HOMME PARFAIT, PR^T [ PARTIR
308 0453���8POUR LA *PALESTINE, DISAIT-ELLE [ SA COUSINE.
308 0454���1CONNAISSEZ-VOUS QUELQUE CHOSE DE PLUS INSIPIDE ?
308 0454���2VOIL[ DONC LES LETTRES QUE JE VAIS RECEVOIR TOUTE
308 0454���3LA VIE ! CES LETTRES-L[ NE DOIVENT CHANGER QUE
308 0454���4TOUS LES VINGT ANS, SUIVANT LE GENRE D'OCCUPATION
308 0454���5QUI EST [ LA MODE. ELLES DEVAIENT ^TRE MOINS
308 0454���6D]COLOR]ES DU TEMPS DE L'EMPIRE. ALORS TOUS CES
308 0454���7JEUNES GENS DU GRAND MONDE AVAIENT VU OU FAIT DES
308 0454���8ACTIONS QUI \ R]ELLEMENT \ AVAIENT DE LA GRANDEUR.
308 0455���1LE DUC DE *N, MON ONCLE, A ]T] [ *WAGRAM.
308 0455���2- QUEL ESPRIT FAUT-IL POUR DONNER UN COUP DE
308 0455���3SABRE ? ET QUAND CELA LEUR EST ARRIV], ILS EN
308 0455���4PARLENT SI SOUVENT ! DIT *MLLE *DE *SAINTE-*H]R]DIT],
308 0455���5LA COUSINE DE *MATHILDE.
308 0455���6- EH BIEN ! CES R]CITS ME FONT PLAISIR. ^TRE DANS
308 0455���7UNE \ V]RITABLE \ BATAILLE, UNE BATAILLE DE
308 0455���8*NAPOL]ON, O@ L'ON TUAIT DIX MILLE SOLDATS, CELA
308 0456���1PROUVE DU COURAGE. S'EXPOSER AU DANGER ]L$VE
308 0456���2L'<ME ET LA SAUVE DE L'ENNUI O@ MES PAUVRES
308 0456���3ADORATEURS SEMBLENT PLONG]S ; ET IL EST CONTAGIEUX,
308 0456���4CET ENNUI. LEQUEL D'ENTRE EUX A L'ID]E DE FAIRE
308 0456���5QUELQUE CHOSE D'EXTRAORDINAIRE ? ILS CHERCHENT
308 0456���6[ OBTENIR MA MAIN, LA BELLE AFFAIRE ! JE SUIS
308 0456���7RICHE, ET MON P$RE AVANCERA SON GENDRE. AH !
308 0456���8P=T-IL EN TROUVER UN QUI F=T UN PEU AMUSANT !
308 0457���1LA MANI$RE DE VOIR VIVE, NETTE, PITTORESQUE DE
308 0457���2*MATHILDE, G<TAIT SON LANGAGE COMME ON VOIT.
308 0457���3SOUVENT UN MOT D'ELLE FAISAIT TACHE AUX YEUX
308 0457���4DE SES AMIS SI POLIS. ILS SE SERAIENT PRESQUE
308 0457���5AVOU], SI ELLE E=T ]T] MOINS [ LA MODE, QUE SON
308 0457���6PARLER AVAIT QUELQUE CHOSE D'UN PEU COLOR] POUR
308 0457���7LA D]LICATESSE F]MININE.
��(309 0457���8ELLE, DE SON C>T], ]TAIT BIEN INJUSTE ENVERS LES
309 0458���1JOLIS CAVALIERS QUI PEUPLENT LE BOIS DE *BOULOGNE.
309 0458���2ELLE VOYAIT L'AVENIR NON PAS AVEC TERREUR, C'E=T
309 0458���3]T] UN SENTIMENT VIF, MAIS AVEC UN D]GO=T BIEN
309 0458���4RARE [ SON <GE.
309 0458���5QUE POUVAIT-ELLE D]SIRER ? LA FORTUNE, LA HAUTE
309 0458���6NAISSANCE, L'ESPRIT, LA BEAUT] [ CE QU'ON DISAIT,
309 0458���7ET [ CE QU'ELLE CROYAIT, TOUT AVAIT ]T] ACCUMUL]
309 0458���8SUR ELLE PAR LES MAINS DU HASARD.
309 0459���1VOIL[ QUELLES ]TAIENT LES PENS]ES DE L'H]RITI$RE
309 0459���2LA PLUS ENVI]E DU FAUBOURG SAINT-*GERMAIN, QUAND
309 0459���3ELLE COMMEN+A [ TROUVER DU PLAISIR [ SE PROMENER
309 0459���4AVEC *JULIEN. ELLE FUT ]TONN]E DE SON ORGUEIL ;
309 0459���5ELLE ADMIRA L'ADRESSE DE CE PETIT BOURGEOIS. IL
309 0459���6SAURA SE FAIRE ]V^QUE COMME L'ABB] *MAURY, SE
309 0459���7DIT-ELLE.
309 0459���8BIENT>T CETTE R]SISTANCE SINC$RE ET NON JOU]E, AVEC
309 0460���1LAQUELLE NOTRE H]ROS ACCUEILLAIT PLUSIEURS DE SES
309 0460���2ID]ES, L'OCCUPA ; ELLE Y PENSAIT ; ELLE RACONTAIT
309 0460���3[ SON AMIE LES MOINDRES D]TAILS DES CONVERSATIONS,
309 0460���4ET TROUVAIT QUE JAMAIS ELLE NE PARVENAIT [ EN BIEN
309 0460���5RENDRE TOUTE LA PHYSIONOMIE.
309 0460���6UNE ID]E L'ILLUMINA TOUT [ COUP : J'AI LE BONHEUR
309 0460���7D'AIMER, SE DIT-ELLE UN JOUR, AVEC UN TRANSPORT DE
309 0460���8JOIE INCROYABLE. J'AIME, J'AIME, C'EST CLAIR !
309 0461���1[ MON <GE, UNE FILLE JEUNE, BELLE, SPIRITUELLE,
309 0461���2O@ PEUT-ELLE TROUVER DES SENSATIONS, SI CE N'EST
309 0461���3DANS L'AMOUR ? J'AI BEAU FAIRE, JE N'AURAI JAMAIS
309 0461���4D'AMOUR POUR *CROISENOIS, *CAYLUS, ET \ TUTTI
309 0461���5\ QUANTI \. ILS SONT PARFAITS, TROP PARFAITS
309 0461���6PEUT-^TRE ; ENFIN, ILS M'ENNUIENT.
309 0461���7ELLE REPASSA DANS SA T^TE TOUTES LES DESCRIPTIONS
309 0461���8DE PASSION QU'ELLE AVAIT LUES DANS \ *MANON
309 0462���1\ *LESCAUT \, LA \ NOUVELLE *H]LO%SE \, LES
309 0462���2\ LETTRES D'UNE RELIGIEUSE PORTUGAISE \, ETC., ETC.
309 0462���3IL N']TAIT QUESTION, BIEN ENTENDU, QUE DE LA GRANDE
309 0462���4PASSION ; L'AMOUR L]GER ]TAIT INDIGNE D'UNE FILLE
309 0462���5DE SON <GE ET DE SA NAISSANCE. ELLE NE DONNAIT LE
309 0462���6NOM D'AMOUR QU'[ CE SENTIMENT H]RO%QUE QUE L'ON
309 0462���7RENCONTRAIT EN *FRANCE DU TEMPS DE *HENRI *III ET
309 0462���8DE *BASSOMPIERRE. CET AMOUR-L[ NE C]DAIT POINT
309 0463���1BASSEMENT AUX OBSTACLES ; MAIS, BIEN LOIN DE L[,
309 0463���2FAISAIT FAIRE DE GRANDES CHOSES. QUEL MALHEUR
309 0463���3POUR MOI QU'IL N'Y AIT PAS UNE COUR V]RITABLE
309 0463���4COMME CELLE DE *CATHERINE *DE *M]DICIS OU DE
309 0463���5*LOUIS *XIII ! JE ME SENS AU NIVEAU DE TOUT CE
309 0463���6QU'IL Y A DE PLUS HARDI ET DE PLUS GRAND. QUE NE
��+309 0463���7FERAIS-JE PAS D'UN ROI HOMME DE COEUR, COMME
309 0463���8*LOUIS *XIII SOUPIRANT [ MES PIEDS ! JE LE M$NERAIS
309 0464���1EN *VEND]E, COMME DIT SI SOUVENT LE BARON DE
309 0464���2*TOLLY, ET DE L[ IL RECONQUERRAIT SON ROYAUME ;
309 0464���3ALORS PLUS DE CHARTE... ET *JULIEN ME SECONDERAIT.
309 0464���4QUE LUI MANQUE-T-IL ?
310 0464���5UN NOM ET DE LA FORTUNE. IL SE FERAIT UN NOM, IL
310 0464���6ACQUERRAIT DE LA FORTUNE.
310 0464���7RIEN NE MANQUE [ *CROISENOIS, ET IL NE SERA TOUTE
310 0464���8SA VIE QU'UN DUC [ DEMI-ULTRA, [ DEMI-LIB]RAL, UN
310 0465���1^TRE IND]CIS TOUJOURS ]LOIGN] DES EXTR^MES, ET
310 0465���2\ PAR CONS]QUENT SE TROUVANT LE SECOND PARTOUT \.
310 0465���3QUELLE EST LA GRANDE ACTION QUI NE SOIT PAS \ UN
310 0465���4\ EXTR^ME \ AU MOMENT O@ ON L'ENTREPREND ? C'EST
310 0465���5QUAND ELLE EST ACCOMPLIE QU'ELLE SEMBLE POSSIBLE
310 0465���6AUX ^TRES DU COMMUN. OUI, C'EST L'AMOUR AVEC TOUS
310 0465���7SES MIRACLES QUI VA R]GNER DANS MON COEUR ; JE LE
310 0465���8SENS AU FEU QUI M'ANIME. LE CIEL ME DEVAIT CETTE
310 0466���1FAVEUR. IL N'AURA PAS EN VAIN ACCUMUL] SUR UN
310 0466���2SEUL ^TRE TOUS LES AVANTAGES. MON BONHEUR SERA
310 0466���3DIGNE DE MOI. CHACUNE DE MES JOURN]ES NE RESSEMBLERA
310 0466���4PAS FROIDEMENT [ CELLE DE LA VEILLE. IL Y A D]J[
310 0466���5DE LA GRANDEUR ET DE L'AUDACE [ OSER AIMER UN
310 0466���6HOMME PLAC] SI LOIN DE MOI PAR SA POSITION SOCIALE.
310 0466���7VOYONS : CONTINUERA-T-IL [ ME M]RITER ? [ LA
310 0466���8PREMI$RE FAIBLESSE QUE JE VOIS EN LUI, JE
310 0467���1L'ABANDONNE. UNE FILLE DE MA NAISSANCE, ET AVEC
310 0467���2LE CARACT$RE CHEVALERESQUE QUE L'ON VEUT BIEN
310 0467���3M'ACCORDER (C']TAIT UN MOT DE SON P$RE), NE
310 0467���4DOIT PAS SE CONDUIRE COMME UNE SOTTE.
310 0467���5N'EST-CE PAS L[ LE R>LE QUE JE JOUERAIS SI J'AIMAIS
310 0467���6LE MARQUIS DE *CROISENOIS ? J'AURAIS UNE NOUVELLE
310 0467���7]DITION DU BONHEUR DE MES COUSINES, QUE JE M]PRISE
310 0467���8SI COMPL$TEMENT. JE SAIS D'AVANCE TOUT CE QUE ME
310 0468���1DIRAIT LE PAUVRE MARQUIS, TOUT CE QUE J'AURAIS [
310 0468���2LUI R]PONDRE. QU'EST-CE QU'UN AMOUR QUI FAIT
310 0468���3B<ILLER ? AUTANT VAUDRAIT ^TRE D]VOTE. J'AURAIS
310 0468���4UNE SIGNATURE DE CONTRAT, COMME CELLE DE LA CADETTE
310 0468���5DE MES COUSINES, O@ LES GRANDS-PARENTS S'ATTENDRIRAIENTaL1
310 0468���6DE MES COUSINES, O@ LES GRANDS-PARENTS
310 0468���7S'ATTENDRIRAIENT, SI POURTANT ILS N'AVAIENT PAS
310 0468���8D'HUMEUR [ CAUSE D'UNE DERNI$RE CONDITION INTRODUITE
310 0469���1LA VEILLE DANS LE CONTRAT PAR LE NOTAIRE DE LA
310 0469���2PARTIE ADVERSE.
hCHAPITRE 12 ��������
����311 0470���1SERAIT-CE UN *DANTON ?
311 0470���2ENTRE *JULIEN ET MOI IL N'Y A POINT DE SIGNATURE
��!311 0470���3DE CONTRAT, POINT DE NOTAIRE, TOUT EST H]RO%QUE,
311 0470���4TOUT SERA FILS DU HASARD. [ LA NOBLESSE PR$S, QUI
311 0470���5LUI MANQUE, C'EST L'AMOUR DE *MARGUERITE *DE
311 0470���6*VALOIS POUR LE JEUNE *LA *MOLE, L'HOMME LE PLUS
311 0470���7DISTINGU] DE SON TEMPS. EST-CE MA FAUTE [ MOI SI
311 0470���8LES JEUNES GENS DE LA COUR SONT DE SI GRANDS
311 0471���1PARTISANS DU \ CONVENABLE \, ET P<LISSENT [ LA
311 0471���2SEULE ID]E DE LA MOINDRE AVENTURE UN PEU SINGULI$RE ?
311 0471���3UN PETIT VOYAGE EN *GR$CE OU EN *AFRIQUE EST POUR
311 0471���4EUX LE COMBLE DE L'AUDACE, ET ENCORE NE SAVENT-ILS
311 0471���5MARCHER QU'EN TROUPE. D$S QU'ILS SE VOIENT SEULS,
311 0471���6ILS ONT PEUR, NON DE LA LANCE DU B]DOUIN, MAIS
311 0471���7DU RIDICULE, ET CETTE PEUR LES REND FOUS.
311 0471���8MON PETIT *JULIEN, AU CONTRAIRE, N'AIME [ AGIR
311 0472���1QUE SEUL. JAMAIS, DANS CET ^TRE PRIVIL]GI], LA
311 0472���2MOINDRE ID]E DE CHERCHER DE L'APPUI ET DU SECOURS
311 0472���3DANS LES AUTRES ! IL M]PRISE LES AUTRES, C'EST
311 0472���4POUR CELA QUE JE NE LE M]PRISE PAS.
311 0472���5SI, AVEC SA PAUVRET], *JULIEN ]TAIT NOBLE, MON
311 0472���6AMOUR NE SERAIT QU'UNE SOTTISE VULGAIRE, UNE
311 0472���7M]SALLIANCE PLATE ; JE N'EN VOUDRAIS PAS ; IL
311 0472���8N'AURAIT POINT CE QUI CARACT]RISE LES GRANDES
311 0473���1PASSIONS : L'IMMENSIT] DE LA DIFFICULT] [ VAINCRE
311 0473���2ET LA NOIRE INCERTITUDE DE L']V]NEMENT.
312 0473���3*MLLE *DE *LA *MOLE ]TAIT SI PR]OCCUP]E DE CES
312 0473���4BEAUX RAISONNEMENTS, QUE LE LENDEMAIN, SANS S'EN
312 0473���5DOUTER, ELLE VANTAIT *JULIEN AU MARQUIS DE
312 0473���6*CROISENOIS ET [ SON FR$RE. SON ]LOQUENCE ALLA
312 0473���7SI LOIN, QU'ELLE LES PIQUA.
312 0473���8- PRENEZ BIEN GARDE [ CE JEUNE HOMME, QUI A TANT
312 0474���1D']NERGIE, S']CRIA SON FR$RE ; SI LA R]VOLUTION
312 0474���2RECOMMENCE, IL NOUS FERA TOUS GUILLOTINER.
312 0474���3ELLE SE GARDA DE R]PONDRE, ET SE H<TA DE PLAISANTER
312 0474���4SON FR$RE ET LE MARQUIS DE *CROISENOIS SUR LA PEUR
312 0474���5QUE LEUR FAISAIT L']NERGIE. CE N'EST AU FOND QUE LA
312 0474���6PEUR DE RENCONTRER L'IMPR]VU, QUE LA CRAINTE DE
312 0474���7RESTER COURT EN PR]SENCE DE L'IMPR]VU...
312 0474���8- TOUJOURS, TOUJOURS, MESSIEURS, LA PEUR DU RIDICULE,
312 0475���1MONSTRE QUI, PAR MALHEUR, EST MORT EN 1816.
312 0475���2IL N'Y A PLUS DE RIDICULE, DISAIT *M *DE *LA *MOLE,
312 0475���3DANS UN PAYS O@ IL Y A DEUX PARTIS.
312 0475���4SA FILLE AVAIT COMPRIS CETTE ID]E.
312 0475���5- AINSI, MESSIEURS, DISAIT-ELLE, AUX ENNEMIS DE
312 0475���6*JULIEN, VOUS AUREZ EU BIEN PEUR TOUTE VOTRE VIE,
312 0475���7ET APR$S ON VOUS DIRA :
312 0475���8CE N']TAIT PAS UN LOUP, CE N'EN ]TAIT QUE L'OMBRE.
312 0476���1*MATHILDE LES QUITTA BIENT>T. LE MOT DE SON FR$RE
��&312 0476���2LUI FAISAIT HORREUR ; IL L'INQUI]TA BEAUCOUP ;
312 0476���3MAIS, D$S LE LENDEMAIN, ELLE Y VOYAIT LA PLUS
312 0476���4BELLE DES LOUANGES.
312 0476���5DANS CE SI$CLE, O@ TOUTE ]NERGIE EST MORTE, SON
312 0476���6]NERGIE LEUR FAIT PEUR. JE LUI DIRAI LE MOT DE
312 0476���7MON FR$RE ; JE VEUX VOIR LA R]PONSE QU'IL Y FERA.
312 0476���8MAIS JE CHOISIRAI UN DES MOMENTS O@ SES YEUX
312 0477���1BRILLENT. ALORS IL NE PEUT ME MENTIR.
312 0477���2- CE SERAIT UN *DANTON ! AJOUTA-T-ELLE APR$S UNE
312 0477���3LONGUE ET INDISTINCTE R^VERIE. EH BIEN ! LA
312 0477���4R]VOLUTION AURAIT RECOMMENC]. QUELS R>LES JOUERAIENT
312 0477���5ALORS *CROISENOIS ET MON FR$RE ? IL EST ]CRIT
312 0477���6D'AVANCE : LA R]SIGNATION SUBLIME. CE SERAIENT
312 0477���7DES MOUTONS H]RO%QUES, SE LAISSANT ]GORGER SANS
312 0477���8MOT DIRE. LEUR SEULE PEUR EN MOURANT SERAIT ENCORE
312 0478���1D'^TRE DE MAUVAIS GO=T. MON PETIT *JULIEN BR=LERAIT
312 0478���2LA CERVELLE AU JACOBIN QUI VIENDRAIT L'ARR^TER,
312 0478���3POUR PEU QU'IL E=T L'ESP]RANCE DE SE SAUVER. IL
312 0478���4N'A PAS PEUR D'^TRE DE MAUVAIS GO=T, LUI.
312 0478���5CE DERNIER MOT LA RENDIT PENSIVE ; IL R]VEILLAIT
312 0478���6DE P]NIBLES SOUVENIRS, ET LUI >TA TOUTE SA
312 0478���7HARDIESSE. CE MOT LUI RAPPELAIT LES PLAISANTERIES
312 0478���8DE *MM *DE *CAYLUS, *DE *CROISENOIS, *DE *LUZ
313 0479���1ET DE SON FR$RE. CES MESSIEURS REPROCHAIENT
313 0479���2UNANIMEMENT [ *JULIEN L'AIR \ PR^TRE \ : HUMBLE
313 0479���3ET HYPOCRITE.
313 0479���4- MAIS, REPRIT-ELLE TOUT [ COUP, L'OEIL BRILLANT
313 0479���5DE JOIE, L'AMERTUME ET LA FR]QUENCE DE LEURS
313 0479���6PLAISANTERIES PROUVENT, EN D]PIT D'EUX, QUE C'EST
313 0479���7L'HOMME LE PLUS DISTINGU] QUE NOUS AYONS VU CET
313 0479���8HIVER. QU'IMPORTENT SES D]FAUTS, SES RIDICULES ?
313 0480���1IL A DE LA GRANDEUR, ET ILS EN SONT CHOQU]S, EUX
313 0480���2D'AILLEURS SI BONS ET SI INDULGENTS. IL EST S=R
313 0480���3QU'IL EST PAUVRE, ET QU'IL A ]TUDI] POUR ^TRE
313 0480���4PR^TRE ; EUX SONT CHEFS D'ESCADRON, ET N'ONT PAS
313 0480���5EU BESOIN D']TUDE ; C'EST PLUS COMMODE.
313 0480���6MALGR] TOUS LES D]SAVANTAGES DE SON ]TERNEL HABIT
313 0480���7NOIR ET DE CETTE PHYSIONOMIE DE PR^TRE, QU'IL
313 0480���8LUI FAUT BIEN AVOIR, LE PAUVRE GAR+ON, SOUS PEINE
313 0481���1DE MOURIR DE FAIM, SON M]RITE LEUR FAIT PEUR,
313 0481���2RIEN DE PLUS CLAIR. ET CETTE PHYSIONOMIE DE
313 0481���3PR^TRE, IL NE L'A PLUS D$S QUE NOUS SOMMES QUELQUES
313 0481���4INSTANTS SEULS ENSEMBLE. ET QUAND CES MESSIEURS
313 0481���5DISENT UN MOT QU'ILS CROIENT FIN ET IMPR]VU, LEUR
313 0481���6PREMIER REGARD N'EST-IL PAS POUR *JULIEN ? JE
313 0481���7L'AI FORT BIEN REMARQU]. ET POURTANT ILS SAVENT
313 0481���8BIEN QUE JAMAIS IL NE LEUR PARLE, [ MOINS D'^TRE
���313 0482���1INTERROG]. CE N'EST QU'[ MOI QU'IL ADRESSE LA
313 0482���2PAROLE, IL ME CROIT L'<ME HAUTE. IL NE R]POND
313 0482���3[ LEURS OBJECTIONS QUE JUSTE AUTANT QU'IL FAUT
313 0482���4POUR ^TRE POLI. IL TOURNE AU RESPECT TOUT DE
313 0482���5SUITE. AVEC MOI, IL DISCUTE DES HEURES ENTI$RES,
313 0482���6IL N'EST PAS S=R DE SES ID]ES TANT QUE J'Y TROUVE
313 0482���7LA MOINDRE OBJECTION. ENFIN TOUT CET HIVER NOUS
313 0482���8N'AVONS PAS EU DE COUPS DE FUSIL ; IL NE S'EST
313 0483���1AGI QUE D'ATTIRER L'ATTENTION PAR DES PAROLES.
313 0483���2EH BIEN, MON P$RE, HOMME SUP]RIEUR, ET QUI PORTERA
313 0483���3LOIN LA FORTUNE DE NOTRE MAISON, RESPECTE *JULIEN.
313 0483���4TOUT LE RESTE LE HAIT, PERSONNE NE LE M]PRISE,
313 0483���5QUE LES D]VOTES AMIES DE MA M$RE.
313 0483���6LE COMTE DE *CAYLUS AVAIT OU FEIGNAIT UNE GRANDE
313 0483���7PASSION POUR LES CHEVAUX ; IL PASSAIT SA VIE DANS
313 0483���8SON ]CURIE, ET SOUVENT Y D]JEUNAIT. CETTE GRANDE
313 0484���1PASSION, JOINTE [ L'HABITUDE DE NE JAMAIS RIRE,
313 0484���2LUI DONNAIT BEAUCOUP DE CONSID]RATION PARMI SES
313 0484���3AMIS : C']TAIT L'AIGLE DE CE PETIT CERCLE.
313 0484���4D$S QU'IL FUT R]UNI LE LENDEMAIN DERRI$RE LA
313 0484���5BERG$RE DE *MME *DE *LA *MOLE, *JULIEN N']TANT
313 0484���6POINT PR]SENT, *M *DE *CAYLUS, SOUTENU PAR
313 0484���7*CROISENOIS ET PAR *NORBERT, ATTAQUA VIVEMENT
313 0484���8LA BONNE OPINION QUE *MATHILDE AVAIT DE *JULIEN,
313 0485���1ET CELA SANS [-PROPOS, ET PRESQUE AU PREMIER MOMENT
313 0485���2O@ IL VIT *MLLE *DE *LA *MOLE. ELLE COMPRIT CETTE
313 0485���3FINESSE D'UNE LIEUE, ET EN FUT CHARM]E.
314 0485���4LES VOIL[ TOUS LIGU]S, SE DIT-ELLE, CONTRE UN
314 0485���5HOMME DE G]NIE QUI N'A PAS DIX LOUIS DE RENTE,
314 0485���6ET QUI NE PEUT LEUR R]PONDRE QU'AUTANT QU'IL EST
314 0485���7INTERROG]. ILS EN ONT PEUR SOUS SON HABIT NOIR.
314 0485���8QUE SERAIT-CE AVEC DES ]PAULETTES ?
314 0486���1JAMAIS ELLE N'AVAIT ]T] PLUS BRILLANTE. D$S LES
314 0486���2PREMI$RES ATTAQUES, ELLE COUVRIT DE SARCASMES
314 0486���3PLAISANTS *CAYLUS ET SES ALLI]S. QUAND LE FEU
314 0486���4DES PLAISANTERIES DE CES BRILLANTS OFFICIERS
314 0486���5FUT ]TEINT :
314 0486���6- QUE DEMAIN QUELQUE HOBEREAU DES MONTAGNES DE LA
314 0486���7*FRANCHE-*COMT], DIT-ELLE [ *M *DE *CAYLUS,
314 0486���8S'APER+OIVE QUE *JULIEN EST SON FILS NATUREL,
314 0487���1ET LUI DONNE UN NOM ET QUELQUES MILLIERS DE FRANCS,
314 0487���2DANS SIX SEMAINES IL A DES MOUSTACHES COMME VOUS,
314 0487���3MESSIEURS ; DANS SIX MOIS IL EST OFFICIER DE
314 0487���4HOUSARDS COMME VOUS, MESSIEURS. ET ALORS LA GRANDEUR
314 0487���5DE SON CARACT$RE N'EST PLUS UN RIDICULE. JE VOUS
314 0487���6VOIS R]DUIT, MONSIEUR LE DUC FUTUR, [ CETTE
314 0487���7ANCIENNE MAUVAISE RAISON : LA SUP]RIORIT] DE LA
���314 0487���8NOBLESSE DE COUR SUR LA NOBLESSE DE PROVINCE.
314 0488���1MAIS QUE VOUS RESTERA-T-IL, SI JE VEUX VOUS POUSSER
314 0488���2[ BOUT, SI J'AI LA MALICE DE DONNER POUR P$RE
314 0488���3[ *JULIEN UN DUC ESPAGNOL, PRISONNIER DE GUERRE
314 0488���4[ *BESAN+ON DU TEMPS DE *NAPOL]ON, ET QUI, PAR
314 0488���5SCRUPULE DE CONSCIENCE, LE RECONNA_T [ SON LIT
314 0488���6DE MORT ?
314 0488���7TOUTES CES SUPPOSITIONS DE NAISSANCE NON L]GITIME
314 0488���8FURENT TROUV]ES D'ASSEZ MAUVAIS GO=T PAR *MM *DE
314 0489���1*CAYLUS ET *DE *CROISENOIS. VOIL[ TOUT CE QU'ILS
314 0489���2VIRENT DANS LE RAISONNEMENT DE *MATHILDE.
314 0489���3QUELQUE DOMIN] QUE F=T *NORBERT, LES PAROLES DE
314 0489���4SA SOEUR ]TAIENT SI CLAIRES, QU'IL PRIT UN AIR
314 0489���5GRAVE QUI ALLAIT ASSEZ MAL, IL FAUT L'AVOUER, [
314 0489���6SA PHYSIONOMIE SOURIANTE ET BONNE. IL OSA DIRE
314 0489���7QUELQUES MOTS.
314 0489���8- ^TES-VOUS MALADE, MON AMI ? LUI R]PONDIT *MATHILDE
314 0490���1D'UN PETIT AIR S]RIEUX. IL FAUT QUE VOUS SOYEZ BIEN
314 0490���2MAL POUR R]PONDRE [ DES PLAISANTERIES PAR DE LA
314 0490���3MORALE.
314 0490���4DE LA MORALE, VOUS ! EST-CE QUE VOUS SOLLICITEZ
314 0490���5UNE PLACE DE PR]FET ?
314 0490���6*MATHILDE OUBLIA BIEN VITE L'AIR PIQU] DU COMTE
314 0490���7DE *CAYLUS, L'HUMEUR DE *NORBERT ET LE D]SESPOIR
314 0490���8SILENCIEUX DE *M *DE *CROISENOIS. ELLE AVAIT [
314 0491���1PRENDRE UN PARTI SUR UNE ID]E FATALE QUI VENAIT
314 0491���2DE SAISIR SON <ME.
314 0491���3*JULIEN EST ASSEZ SINC$RE AVEC MOI, SE DIT-ELLE ;
314 0491���4[ SON <GE, DANS UNE FORTUNE INF]RIEURE, MALHEUREUX
314 0491���5COMME IL L'EST PAR UNE AMBITION ]TONNANTE, ON A
314 0491���6BESOIN D'UNE AMIE. JE SUIS
315 0491���7PEUT-^TRE CETTE AMIE ; MAIS JE NE LUI VOIS POINT
315 0491���8D'AMOUR. AVEC L'AUDACE DE SON CARACT$RE, IL M'E=T
315 0492���1PARL] DE CET AMOUR.
315 0492���2CETTE INCERTITUDE, CETTE DISCUSSION AVEC SOI-M^ME,
315 0492���3QUI D$S CET INSTANT OCCUPA CHACUN DES INSTANTS DE
315 0492���4*MATHILDE, ET POUR LAQUELLE, [ CHAQUE FOIS QUE
315 0492���5*JULIEN LUI PARLAIT, ELLE SE TROUVAIT DE NOUVEAUX
315 0492���6ARGUMENTS, CHASSA TOUT [ FAIT CES MOMENTS D'ENNUI
315 0492���7AUXQUELS ELLE ]TAIT TELLEMENT SUJETTE.
315 0492���8FILLE D'UN HOMME D'ESPRIT QUI POUVAIT DEVENIR
315 0493���1MINISTRE, ET RENDRE SES BOIS AU CLERG], *MLLE
315 0493���2*DE *LA *MOLE AVAIT ]T], AU COUVENT DU SACR]-COEUR,
315 0493���3L'OBJET DES FLATTERIES LES PLUS EXCESSIVES. CE
315 0493���4MALHEUR JAMAIS NE SE COMPENSE. ON LUI AVAIT
315 0493���5PERSUAD] QU'[ CAUSE DE TOUS SES AVANTAGES DE
315 0493���6NAISSANCE, DE FORTUNE, ETC., ELLE DEVAIT ^TRE
���315 0493���7PLUS HEUREUSE QU'UNE AUTRE. C'EST LA SOURCE DE
315 0493���8L'ENNUI DES PRINCES ET DE TOUTES LEURS FOLIES.
315 0494���1*MATHILDE N'AVAIT POINT ]CHAPP] [ LA FUNESTE
315 0494���2INFLUENCE DE CETTE ID]E. QUELQUE ESPRIT QU'ON
315 0494���3AIT, L'ON N'EST PAS EN GARDE [ DIX ANS CONTRE
315 0494���4LES FLATTERIES DE TOUT UN COUVENT, ET AUSSI
315 0494���5BIEN FOND]ES EN APPARENCE.
315 0494���6DU MOMENT QU'ELLE EUT D]CID] QU'ELLE AIMAIT *JULIEN,
315 0494���7ELLE NE S'ENNUYA PLUS. TOUS LES JOURS ELLE SE
315 0494���8F]LICITAIT DU PARTI QU'ELLE AVAIT PRIS DE SE
315 0495���1DONNER UNE GRANDE PASSION. CET AMUSEMENT A BIEN
315 0495���2DES DANGERS, PENSAIT-ELLE. TANT MIEUX ! MILLE
315 0495���3FOIS TANT MIEUX !
315 0495���4SANS GRANDE PASSION, J']TAIS LANGUISSANTE D'ENNUI
315 0495���5AU PLUS BEAU MOMENT DE LA VIE, DE SEIZE ANS
315 0495���6JUSQU'[ VINGT. J'AI D]J[ PERDU MES PLUS BELLES
315 0495���7ANN]ES ; OBLIG]E POUR TOUT PLAISIR [ ENTENDRE
315 0495���8D]RAISONNER LES AMIES DE MA M$RE, QUI, [
315 0496���1*COBLENTZ EN 1792, N']TAIENT PAS TOUT [ FAIT,
315 0496���2DIT-ON, AUSSI S]V$RES QUE LEURS PAROLES D'AUJOURD'HUI.
315 0496���3C']TAIT PENDANT QUE CES GRANDES INCERTITUDES
315 0496���4AGITAIENT *MATHILDE QUE *JULIEN NE COMPRENAIT
315 0496���5PAS SES LONGS REGARDS QUI S'ARR^TAIENT SUR LUI.
315 0496���6IL TROUVAIT BIEN UN REDOUBLEMENT DE FROIDEUR
315 0496���7DANS LES MANI$RES DU COMTE *NORBERT, ET UN
315 0496���8NOUVEL ACC$S DE HAUTEUR DANS CELLES DE
315 0497���1*MM *DE *CAYLUS, *DE *LUZ ET *DE *CROISENOIS. IL
315 0497���2Y ]TAIT ACCOUTUM]. CE MALHEUR LUI ARRIVAIT
315 0497���3QUELQUEFOIS [ LA SUITE D'UNE SOIR]E O@ IL AVAIT
315 0497���4BRILL] PLUS QU'IL NE CONVENAIT [ SA POSITION.
315 0497���5SANS L'ACCUEIL PARTICULIER QUE LUI FAISAIT
315 0497���6*MATHILDE, ET LA CURIOSIT] QUE TOUT CET ENSEMBLE
315 0497���7LUI INSPIRAIT, IL E=T ]VIT] DE SUIVRE AU JARDIN
316 0497���8CES BRILLANTS JEUNES GENS [ MOUSTACHES, LORSQUE
316 0498���1LES APR$S-D_N]ES ILS Y ACCOMPAGNAIENT
316 0498���2*MLLE *DE *LA *MOLE.
316 0498���3OUI, IL EST IMPOSSIBLE QUE JE ME LE DISSIMULE,
316 0498���4SE DISAIT *JULIEN, *MLLE *DE *LA *MOLE ME REGARDE
316 0498���5D'UNE FA+ON SINGULI$RE. MAIS, M^ME QUAND SES
316 0498���6BEAUX YEUX BLEUS FIX]S SUR MOI SONT OUVERTS AVEC
316 0498���7LE PLUS D'ABANDON, J'Y LIS TOUJOURS UN FOND
316 0498���8D'EXAMEN, DE SANG-FROID ET DE M]CHANCET].
316 0499���1EST-IL POSSIBLE QUE CE SOIT L[ DE L'AMOUR ?
316 0499���2QUELLE DIFF]RENCE AVEC LES REGARDS DE *MME *DE
316 0499���3*R^NAL !
316 0499���4UNE APR$S-D_N]E, *JULIEN, QUI AVAIT SUIVI
316 0499���5*M *DE *LA *MOLE DANS SON CABINET, REVENAIT
���316 0499���6RAPIDEMENT AU JARDIN. COMME IL APPROCHAIT SANS
316 0499���7PR]CAUTION DU GROUPE DE *MATHILDE, IL SURPRIT
316 0499���8QUELQUES MOTS PRONONC]S TR$S HAUT. ELLE TOURMENTAIT
316 0500���1SON FR$RE. *JULIEN ENTENDIT SON NOM PRONONC]
316 0500���2DISTINCTEMENT DEUX FOIS. IL PARUT ; UN SILENCE
316 0500���3PROFOND S']TABLIT TOUT [ COUP, ET L'ON FIT DE
316 0500���4VAINS EFFORTS POUR LE FAIRE CESSER. *MLLE *DE
316 0500���5*LA *MOLE ET SON FR$RE ]TAIENT TROP ANIM]S POUR
316 0500���6TROUVER UN AUTRE SUJET DE CONVERSATION.
316 0500���7*MM *DE *CAYLUS, *DE *CROISENOIS, *DE *LUZ
316 0500���8ET UN DE LEURS AMIS PARURENT [ *JULIEN D'UN
316 0501���1FROID DE GLACE. IL S']LOIGNA.
hCHAPITRE 13 ��������
����317 0502���1UN COMPLOT.
317 0502���2LE LENDEMAIN, IL SURPRIT ENCORE *NORBERT ET SA
317 0502���3SOEUR, QUI PARLAIENT DE LUI. [ SON ARRIV]E, UN
317 0502���4SILENCE DE MORT S']TABLIT, COMME LA VEILLE. SES
317 0502���5SOUP+ONS N'EURENT PLUS DE BORNES. CES AIMABLES
317 0502���6JEUNES GENS AURAIENT-ILS ENTREPRIS DE SE MOQUER
317 0502���7DE MOI ? IL FAUT AVOUER QUE CELA EST BEAUCOUP
317 0502���8PLUS PROBABLE, BEAUCOUP PLUS NATUREL QU'UNE
317 0503���1PR]TENDUE PASSION DE *MLLE *DE *LA *MOLE, POUR
317 0503���2UN PAUVRE DIABLE DE SECR]TAIRE. D'ABORD CES
317 0503���3GENS-L[ ONT-ILS DES PASSIONS ? MYSTIFIER EST
317 0503���4LEUR FORT. ILS SONT JALOUX DE MA PAUVRE PETITE
317 0503���5SUP]RIORIT] DE PAROLES. ^TRE JALOUX, EST ENCORE
317 0503���6UN DE LEURS FAIBLES. TOUT S'EXPLIQUE DANS CE
317 0503���7SYST$ME. *MLLE *DE *LA *MOLE VEUT ME PERSUADER
317 0503���8QU'ELLE ME DISTINGUE, TOUT SIMPLEMENT POUR LE
317 0504���1DONNER EN SPECTACLE [ SON PR]TENDU.
317 0504���2CE CRUEL SOUP+ON CHANGEA TOUTE LA POSITION MORALE
317 0504���3DE *JULIEN. CETTE ID]E TROUVA DANS SON COEUR
317 0504���4UN COMMENCEMENT D'AMOUR QU'ELLE N'EUT PAS DE
317 0504���5PEINE [ D]TRUIRE. CET AMOUR N']TAIT FOND] QUE
317 0504���6SUR LA RARE BEAUT] DE *MATHILDE, OU PLUT>T
317 0504���7SUR SES FA+ONS DE REINE ET SA TOILETTE ADMIRABLE.
317 0504���8EN CELA *JULIEN ]TAIT ENCORE UN PARVENU. UNE
317 0505���1JOLIE FEMME DU GRAND MONDE EST, [ CE QU'ON ASSURE,
317 0505���2CE QUI ]TONNE LE PLUS UN PAYSAN HOMME D'ESPRIT,
317 0505���3QUAND IL ARRIVE AUX PREMI$RES CLASSES DE LA
317 0505���4SOCI]T]. CE N']TAIT POINT LE CARACT$RE DE *MATHILDE
317 0505���5QUI FAISAIT R^VER *JULIEN LES JOURS PR]C]DENTS.
317 0505���6IL AVAIT ASSEZ DE SENS POUR COMPRENDRE QU'IL
317 0505���7NE CONNAISSAIT POINT CE CARACT$RE. TOUT CE QU'IL EN
317 0505���8VOYAIT POUVAIT N'^TRE QU'UNE APPARENCE.
318 0506���1PAR EXEMPLE, POUR TOUT AU MONDE, *MATHILDE N'AURAIT
318 0506���2PAS MANQU] LA MESSE UN DIMANCHE ; PRESQUE TOUS LES
���318 0506���3JOURS ELLE Y ACCOMPAGNAIT SA M$RE. SI, DANS LE
318 0506���4SALON DE L'H>TEL DE *LA *MOLE, QUELQUE IMPRUDENT
318 0506���5OUBLIAIT LE LIEU O@ IL ]TAIT, ET SE PERMETTAIT
318 0506���6L'ALLUSION LA PLUS ]LOIGN]E [ UNE PLAISANTERIE
318 0506���7CONTRE LES INT]R^TS VRAIS OU SUPPOS]S DU TR>NE
318 0506���8OU DE L'AUTEL, *MATHILDE DEVENAIT [ L'INSTANT D'UN
318 0507���1S]RIEUX DE GLACE. SON REGARD, QUI ]TAIT SI PIQUANT,
318 0507���2REPRENAIT TOUTE LA HAUTEUR IMPASSIBLE D'UN VIEUX
318 0507���3PORTRAIT DE FAMILLE.
318 0507���4MAIS *JULIEN S']TAIT ASSUR] QU'ELLE AVAIT TOUJOURS
318 0507���5DANS SA CHAMBRE UN OU DEUX DES VOLUMES LES PLUS
318 0507���6PHILOSOPHIQUES DE *VOLTAIRE. LUI-M^ME VOLAIT
318 0507���7SOUVENT QUELQUES TOMES DE LA BELLE ]DITION SI
318 0507���8MAGNIFIQUEMENT RELI]E. EN ]CARTANT UN PEU CHAQUE
318 0508���1VOLUME DE SON VOISIN, IL CACHAIT L'ABSENCE DE
318 0508���2CELUI QU'IL EMPORTAIT, MAIS BIENT>T IL S'APER+UT
318 0508���3QU'UNE AUTRE PERSONNE LISAIT *VOLTAIRE. IL EUT
318 0508���4RECOURS [ UNE FINESSE DE S]MINAIRE, IL PLA+A
318 0508���5QUELQUES PETITS MORCEAUX DE CRIN SUR LES VOLUMES
318 0508���6QU'IL SUPPOSAIT POUVOIR INT]RESSER *MLLE *DE *LA
318 0508���7*MOLE. ILS DISPARAISSAIENT PENDANT DES SEMAINES
318 0508���8ENTI$RES.
318 0509���1*M *DE *LA *MOLE, IMPATIENT] CONTRE SON LIBRAIRE,
318 0509���2QUI LUI ENVOYAIT TOUS LES \ FAUX M]MOIRES \,
318 0509���3CHARGEA *JULIEN D'ACHETER TOUTES LES NOUVEAUT]S
318 0509���4UN PEU PIQUANTES. MAIS, POUR QUE LE VENIN NE SE
318 0509���5R]PAND_T PAS DANS LA MAISON, LE SECR]TAIRE AVAIT
318 0509���6L'ORDRE DE D]POSER CES LIVRES DANS UNE PETITE
318 0509���7BIBLIOTH$QUE PLAC]E DANS LA CHAMBRE M^ME DU
318 0509���8MARQUIS. IL EUT BIENT>T LA CERTITUDE QUE POUR
318 0510���1PEU QUE CES LIVRES NOUVEAUX FUSSENT HOSTILES
318 0510���2AUX INT]R^TS DU TR>NE ET DE L'AUTEL, ILS NE
318 0510���3TARDAIENT PAS [ DISPARA_TRE. CERTES, CE N']TAIT
318 0510���4PAS *NORBERT QUI LISAIT.
318 0510���5*JULIEN, S'EXAG]RANT CETTE EXP]RIENCE, CROYAIT
318 0510���6[ *MLLE *DE *LA *MOLE LA DUPLICIT] DE *MACHIAVEL.
318 0510���7CETTE SC]L]RATESSE PR]TENDUE ]TAIT UN CHARME
318 0510���8[ SES YEUX, PRESQUE L'UNIQUE CHARME MORAL QU'ELLE
318 0511���1E=T. L'ENNUI DE L'HYPOCRISIE ET DES PROPOS DE
318 0511���2VERTU LE JETAIT DANS CET EXC$S.
318 0511���3IL EXCITAIT SON IMAGINATION PLUS QU'IL N']TAIT
318 0511���4ENTRA_N] PAR SON AMOUR.
318 0511���5C']TAIT APR$S S'^TRE PERDU EN R^VERIES SUR L']L]GANCE
318 0511���6DE LA TAILLE DE *MLLE *DE *LA *MOLE, SUR L'EXCELLENT
318 0511���7GO=T DE SA TOILETTE, SUR LA BLANCHEUR DE SA MAIN,
318 0511���8SUR LA BEAUT] DE SON BRAS, SUR LA \ DISINVOLTURA \
318 0512���1DE TOUS SES MOUVEMENTS, QU'IL SE TROUVAIT AMOUREUX.
���318 0512���2ALORS, POUR ACHEVER LE CHARME, IL LA
319 0512���3CROYAIT UNE *CATHERINE *DE *M]DICIS. RIEN N']TAIT
319 0512���4TROP PROFOND OU TROP SC]L]RAT, POUR LE CARACT$RE
319 0512���5QU'IL LUI PR^TAIT. C']TAIT L'ID]AL DES *MASLON,
319 0512���6DES *FRILAIR ET DES *CASTAN$DE PAR LUI ADMIR]S
319 0512���7DANS SA JEUNESSE. C']TAIT EN UN MOT POUR LUI L'ID]AL
319 0512���8DE *PARIS.
319 0513���1Y EUT-IL JAMAIS RIEN DE PLUS PLAISANT QUE DE
319 0513���2CROIRE DE LA PROFONDEUR OU DE LA SC]L]RATESSE
319 0513���3AU CARACT$RE PARISIEN ?
319 0513���4IL EST POSSIBLE QUE CE \ TRIO \ SE MOQUE DE MOI,
319 0513���5PENSAIT *JULIEN. ON CONNA_T BIEN PEU SON CARACT$RE,
319 0513���6SI L'ON NE VOIT PAS D]J[ L'EXPRESSION SOMBRE ET
319 0513���7FROIDE QUE PRIRENT SES REGARDS EN R]PONDANT [ CEUX
319 0513���8DE *MATHILDE. UNE IRONIE AM$RE REPOUSSA LES
319 0514���1ASSURANCES D'AMITI] QUE *MLLE *DE *LA *MOLE
319 0514���2]TONN]E OSA HASARDER DEUX OU TROIS FOIS.
319 0514���3PIQU] PAR CETTE BIZARRERIE SOUDAINE, LE COEUR DE
319 0514���4CETTE JEUNE FILLE NATURELLEMENT FROID, ENNUY],
319 0514���5SENSIBLE [ L'ESPRIT, DEVINT AUSSI PASSIONN]
319 0514���6QU'IL ]TAIT DANS SA NATURE DE L'^TRE. MAIS IL
319 0514���7Y AVAIT AUSSI BEAUCOUP D'ORGUEIL DANS LE CARACT$RE
319 0514���8DE *MATHILDE ET LA NAISSANCE D'UN SENTIMENT QUI
319 0515���1FAISAIT D]PENDRE D'UN AUTRE TOUT SON BONHEUR FUT
319 0515���2ACCOMPAGN]E D'UNE SOMBRE TRISTESSE.
319 0515���3*JULIEN AVAIT D]J[ ASSEZ PROFIT] DEPUIS SON
319 0515���4ARRIV]E [ *PARIS POUR DISTINGUER QUE CE N']TAIT
319 0515���5PAS L[ LA TRISTESSE S$CHE DE L'ENNUI. AU LIEU
319 0515���6D'^TRE AVIDE, COMME AUTREFOIS, DE SOIR]ES, DE
319 0515���7SPECTACLES ET DE DISTRACTIONS DE TOUS GENRES,
319 0515���8ELLE LES FUYAIT.
319 0516���1LA MUSIQUE CHANT]E PAR DES FRAN+AIS ENNUYAIT
319 0516���2*MATHILDE [ LA MORT, ET CEPENDANT *JULIEN, QUI
319 0516���3SE FAISAIT UN DEVOIR D'ASSISTER [ LA SORTIE DE
319 0516���4L'OP]RA, REMARQUA QU'ELLE S'Y FAISAIT MENER
319 0516���5LE PLUS SOUVENT QU'ELLE POUVAIT. IL CRUT
319 0516���6DISTINGUER QU'ELLE AVAIT PERDU UN PEU DE LA
319 0516���7MESURE PARFAITE QUI BRILLAIT DANS TOUTES SES
319 0516���8ACTIONS. ELLE R]PONDAIT QUELQUEFOIS [ SES AMIS
319 0517���1PAR DES PLAISANTERIES OUTRAGEANTES [ FORCE
319 0517���2DE PIQUANTE ]NERGIE. IL LUI SEMBLA QU'ELLE
319 0517���3PRENAIT EN GUIGNON LE MARQUIS DE *CROISENOIS.
319 0517���4IL FAUT QUE CE JEUNE HOMME AIME FURIEUSEMENT
319 0517���5L'ARGENT, POUR NE PAS PLANTER L[ CETTE FILLE,
319 0517���6SI RICHE QU'ELLE SOIT ! PENSAIT *JULIEN. ET
319 0517���7POUR LUI, INDIGN] DES OUTRAGES FAITS [ LA
319 0517���8DIGNIT] MASCULINE, IL REDOUBLAIT DE FROIDEUR
���319 0518���1ENVERS ELLE. SOUVENT IL ALLA JUSQU'AUX R]PONSES
319 0518���2PEU POLIES.
319 0518���3QUELQUE R]SOLU QU'IL F=T [ NE PAS ^TRE DUPE DES
319 0518���4MARQUES D'INT]R^T DE *MATHILDE, ELLES ]TAIENT
319 0518���5SI ]VIDENTES DE CERTAINS JOURS, ET *JULIEN,
319 0518���6DONT LES YEUX COMMEN+AIENT [ SE DESSILLER,
320 0518���7LA TROUVAIT SI JOLIE, QU'IL EN ]TAIT QUELQUEFOIS
320 0518���8EMBARRASS].
320 0519���1L'ADRESSE ET LA LONGANIMIT] DE CES JEUNES GENS DU
320 0519���2GRAND MONDE FINIRAIENT PAR TRIOMPHER DE MON PEU
320 0519���3D'EXP]RIENCE, SE DIT-IL ; IL FAUT PARTIR ET METTRE
320 0519���4UN TERME [ TOUT CECI. LE MARQUIS VENAIT DE LUI
320 0519���5CONFIER L'ADMINISTRATION D'UNE QUANTIT] DE PETITES
320 0519���6TERRES ET DE MAISONS QU'IL POSS]DAIT DANS LE BAS
320 0519���7*LANGUEDOC. UN VOYAGE ]TAIT N]CESSAIRE :
320 0519���8*M *DE *LA *MOLE Y CONSENTIT AVEC PEINE. EXCEPT]
320 0520���1POUR LES MATI$RES DE HAUTE AMBITION, *JULIEN
320 0520���2]TAIT DEVENU UN AUTRE LUI-M^ME.
320 0520���3AU BOUT DU COMPTE, ILS NE M'ONT POINT ATTRAP],
320 0520���4SE DISAIT *JULIEN EN PR]PARANT SON D]PART. QUE
320 0520���5LES PLAISANTERIES QUE *MLLE *DE *LA *MOLE FAIT
320 0520���6[ CES MESSIEURS SOIENT R]ELLES OU SEULEMENT
320 0520���7DESTIN]ES [ M'INSPIRER DE LA CONFIANCE, JE M'EN
320 0520���8SUIS AMUS].
320 0521���1S'IL N'Y A PAS CONSPIRATION CONTRE LE FILS DU
320 0521���2CHARPENTIER, *MLLE *DE *LA *MOLE EST INEXPLICABLE,
320 0521���3MAIS ELLE L'EST POUR LE MARQUIS DE *CROISENOIS
320 0521���4DU MOINS AUTANT QUE POUR MOI. HIER, PAR EXEMPLE,
320 0521���5SON HUMEUR ]TAIT BIEN R]ELLE, ET J'AI EU LE
320 0521���6PLAISIR DE FAIRE BOUQUER PAR MA FAVEUR UN JEUNE
320 0521���7HOMME AUSSI NOBLE ET AUSSI RICHE QUE JE SUIS GUEUX
320 0521���8ET PL]B]IEN. VOIL[ LE PLUS BEAU DE MES TRIOMPHES ;
320 0522���1IL M']GAIERA DANS MA CHAISE DE POSTE, EN COURANT
320 0522���2LES PLAINES DU *LANGUEDOC.
320 0522���3IL AVAIT FAIT DE SON D]PART UN SECRET, MAIS
320 0522���4*MATHILDE SAVAIT MIEUX QUE LUI QU'IL ALLAIT QUITTER
320 0522���5*PARIS LE LENDEMAIN, ET POUR LONGTEMPS. ELLE
320 0522���6EUT RECOURS [ UN MAL DE T^TE FOU, QU'AUGMENTAIT
320 0522���7L'AIR ]TOUFF] DU SALON. ELLE SE PROMENA BEAUCOUP
320 0522���8DANS LE JARDIN, ET POURSUIVIT TELLEMENT DE SES
320 0523���1PLAISANTERIES MORDANTES *NORBERT, LE MARQUIS DE
320 0523���2*CROISENOIS, *CAYLUS, *DE *LUZ ET QUELQUES AUTRES
320 0523���3JEUNES GENS QUI AVAIENT D_N] [ L'H>TEL DE
320 0523���4*LA *MOLE, QU'ELLE LES FOR+A DE PARTIR. ELLE
320 0523���5REGARDAIT *JULIEN D'UNE FA+ON ]TRANGE.
320 0523���6CE REGARD EST PEUT-^TRE UNE COM]DIE, PENSA *JULIEN ;
320 0523���7MAIS CETTE RESPIRATION PRESS]E, MAIS TOUT CE
���320 0523���8TROUBLE ! BAH ! SE DIT-IL, QUI SUIS-JE POUR JUGER
320 0524���1DE TOUTES CES CHOSES ? IL S'AGIT ICI DE CE QU'IL
320 0524���2Y A DE PLUS SUBLIME ET DE PLUS FIN PARMI LES
320 0524���3FEMMES DE *PARIS. CETTE RESPIRATION PRESS]E QUI
320 0524���4A ]T] SUR LE POINT DE ME TOUCHER, ELLE L'AURA
320 0524���5]TUDI]E CHEZ *L]ONTINE *FAY QU'ELLE AIME TANT.
320 0524���6ILS ]TAIENT REST]S SEULS ; LA CONVERSATION
320 0524���7LANGUISSAIT ]VIDEMMENT. NON ! *JULIEN NE SENT
320 0524���8RIEN POUR MOI, SE DISAIT *MATHILDE VRAIMENT
320 0525���1MALHEUREUSE.
321 0525���2COMME IL PRENAIT CONG] D'ELLE, ELLE LUI SERRA LE
321 0525���3BRAS AVEC FORCE :
321 0525���4- VOUS RECEVREZ CE SOIR UNE LETTRE DE MOI, LUI
321 0525���5DIT-ELLE D'UNE VOIX TELLEMENT ALT]R]E, QUE LE
321 0525���6SON N'EN ]TAIT PAS RECONNAISSABLE.
321 0525���7CETTE CIRCONSTANCE TOUCHA SUR-LE-CHAMP *JULIEN.
321 0525���8- MON P$RE, CONTINUA-T-ELLE, A UNE JUSTE ESTIME
321 0526���1POUR LES SERVICES QUE VOUS LUI RENDEZ. \ IL FAUT \
321 0526���2NE PAS PARTIR DEMAIN ; TROUVEZ UN PR]TEXTE. ET
321 0526���3ELLE S']LOIGNA EN COURANT.
321 0526���4SA TAILLE ]TAIT CHARMANTE. IL ]TAIT IMPOSSIBLE
321 0526���5D'AVOIR UN PLUS JOLI PIED, ELLE COURAIT AVEC
321 0526���6UNE GR<CE QUI RAVIT *JULIEN ; MAIS DEVINERAIT-ON
321 0526���7[ QUOI FUT SA SECONDE PENS]E APR$S QU'ELLE EUT
321 0526���8TOUT [ FAIT DISPARU ? IL FUT OFFENS] DU TON
321 0527���1IMP]RATIF AVEC LEQUEL ELLE AVAIT DIT CE MOT
321 0527���2\ IL FAUT \. *LOUIS *XV AUSSI, AU MOMENT DE
321 0527���3MOURIR, FUT VIVEMENT PIQU] DU MOT \ IL FAUT \,
321 0527���4MALADROITEMENT EMPLOY] PAR SON PREMIER M]DECIN,
321 0527���5ET *LOUIS *XV POURTANT N']TAIT PAS UN PARVENU.
321 0527���6UNE HEURE APR$S, UN LAQUAIS REMIT UNE LETTRE [
321 0527���7*JULIEN ; C']TAIT TOUT SIMPLEMENT UNE D]CLARATION
321 0527���8D'AMOUR.
321 0528���1IL N'Y A PAS TROP D'AFFECTATION DANS LE STYLE,
321 0528���2SE DIT *JULIEN, CHERCHANT PAR SES REMARQUES
321 0528���3LITT]RAIRES [ CONTENIR LA JOIE QUI CONTRACTAIT
321 0528���4SES JOUES ET LE FOR+AIT [ RIRE MALGR] LUI.
321 0528���5ENFIN MOI, S']CRIA-T-IL TOUT [ COUP, LA PASSION
321 0528���6]TANT TROP FORTE POUR ^TRE CONTENUE, MOI, PAUVRE
321 0528���7PAYSAN, J'AI DONC UNE D]CLARATION D'AMOUR D'UNE
321 0528���8GRANDE DAME !
321 0529���1QUANT [ MOI, CE N'EST PAS MAL, AJOUTA-T-IL EN
321 0529���2COMPRIMANT SA JOIE LE PLUS POSSIBLE. J'AI SU
321 0529���3CONSERVER LA DIGNIT] DE MON CARACT$RE. JE N'AI
321 0529���4POINT DIT QUE J'AIMAIS. IL SE MIT [ ]TUDIER LA
321 0529���5FORME DES CARACT$RES ; *MLLE *DE *LA *MOLE AVAIT
321 0529���6UNE JOLIE PETITE ]CRITURE ANGLAISE. IL AVAIT
���321 0529���7BESOIN D'UNE OCCUPATION PHYSIQUE POUR SE DISTRAIRE
321 0529���8D'UNE JOIE QUI ALLAIT JUSQU'AU D]LIRE.
321 0530���1"VOTRE D]PART M'OBLIGE [ PARLER... IL SERAIT
321 0530���2AU-DESSUS DE MES FORCES DE NE PLUS VOUS VOIR."
321 0530���3UNE PENS]E VINT FRAPPER *JULIEN COMME UNE
321 0530���4D]COUVERTE, INTERROMPRE L'EXAMEN QU'IL FAISAIT
321 0530���5DE LA LETTRE DE *MATHILDE, ET REDOUBLER SA JOIE.
321 0530���6JE L'EMPORTE SUR LE MARQUIS DE *CROISENOIS,
321 0530���7S']CRIA-T-IL, MOI, QUI NE DIS QUE DES CHOSES
321 0530���8S]RIEUSES ! ET LUI EST SI JOLI ! IL A DES
321 0531���1MOUSTACHES, UN CHARMANT UNIFORME ; IL TROUVE
321 0531���2TOUJOURS [ DIRE, JUSTE AU MOMENT CONVENABLE,
321 0531���3UN MOT SPIRITUEL ET FIN.
322 0531���4*JULIEN EUT UN INSTANT D]LICIEUX ; IL ERRAIT [
322 0531���5L'AVENTURE DANS LE JARDIN, FOU DE BONHEUR.
322 0531���6PLUS TARD IL MONTA [ SON BUREAU ET SE FIT ANNONCER
322 0531���7CHEZ LE MARQUIS DE *LA *MOLE, QUI HEUREUSEMENT
322 0531���8N']TAIT PAS SORTI. IL LUI PROUVA FACILEMENT, EN
322 0532���1LUI MONTRANT QUELQUES PAPIERS MARQU]S ARRIV]S
322 0532���2DE *NORMANDIE, QUE LE SOIN DES PROC$S NORMANDS
322 0532���3L'OBLIGEAIT [ DIFF]RER SON D]PART POUR LE
322 0532���4*LANGUEDOC.
322 0532���5- JE SUIS BIEN AISE QUE VOUS NE PARTIEZ PAS,
322 0532���6LUI DIT LE MARQUIS, QUAND ILS EURENT FINI DE
322 0532���7PARLER D'AFFAIRES, \ J'AIME [ VOUS VOIR \.
322 0532���8*JULIEN SORTIT ; CE MOT LE G^NAIT.
322 0533���1ET MOI, JE VAIS S]DUIRE SA FILLE ! RENDRE IMPOSSIBLE
322 0533���2PEUT-^TRE CE MARIAGE AVEC LE MARQUIS DE *CROISENOIS,
322 0533���3QUI FAIT LE CHARME DE SON AVENIR : S'IL N'EST PAS
322 0533���4DUC, DU MOINS SA FILLE AURA UN TABOURET. *JULIEN
322 0533���5EUT L'ID]E DE PARTIR POUR LE *LANGUEDOC MALGR] LA
322 0533���6LETTRE DE *MATHILDE, MALGR] L'EXPLICATION DONN]E
322 0533���7AU MARQUIS. CET ]CLAIR DE VERTU DISPARUT BIEN VITE.
322 0533���8QUE JE SUIS BON, SE DIT-IL ; MOI, PL]B]IEN, AVOIR
322 0534���1PITI] D'UNE FAMILLE DE CE RANG ! MOI, QUE LE DUC
322 0534���2DE *CHAULNES APPELLE UN DOMESTIQUE ! COMMENT LE
322 0534���3MARQUIS AUGMENTE-T-IL SON IMMENSE FORTUNE ? EN
322 0534���4VENDANT DE LA RENTE, QUAND IL APPREND AU CH<TEAU
322 0534���5QU'IL Y AURA LE LENDEMAIN APPARENCE DE COUP D']TAT.
322 0534���6ET MOI, JET] AU DERNIER RANG PAR UNE PROVIDENCE
322 0534���7MAR<TRE, MOI [ QUI ELLE A DONN] UN COEUR NOBLE ET
322 0534���8PAS MILLE FRANCS DE RENTE, C'EST-[-DIRE PAS DE PAIN,
322 0535���1\ EXACTEMENT PARLANT PAS DE PAIN ; \ MOI, REFUSER
322 0535���2UN PLAISIR QUI S'OFFRE ! UNE SOURCE LIMPIDE QUI
322 0535���3VIENT ]TANCHER MA SOIF DANS LE D]SERT BR=LANT DE
322 0535���4LA M]DIOCRIT] QUE JE TRAVERSE SI P]NIBLEMENT !
322 0535���5MA FOI, PAS SI B^TE ; CHACUN POUR SOI DANS CE
��]322 0535���6D]SERT D']GO%SME QU'ON APPELLE LA VIE.
322 0535���7ET IL SE RAPPELA QUELQUES REGARDS REMPLIS DE D]DAIN,
322 0535���8[ LUI ADRESS]S PAR *MME *DE *LA *MOLE, ET SURTOUT
322 0536���1PAR LES \ DAMES \ SES AMIES.
322 0536���2LE PLAISIR DE TRIOMPHER DU MARQUIS DE *CROISENOIS
322 0536���3VINT ACHEVER LA D]ROUTE DE CE SOUVENIR DE VERTU.
322 0536���4QUE JE VOUDRAIS QU'IL SE F<CH<T ! DIT *JULIEN ; AVEC
322 0536���5QUELLE ASSURANCE JE LUI DONNERAIS MAINTENANT UN
322 0536���6COUP D']P]E. ET IL FAISAIT LE GESTE DU COUP DE
322 0536���7SECONDE. AVANT CECI, J']TAIS UN CUISTRE, ABUSANT
322 0536���8BASSEMENT D'UN PEU DE COURAGE. APR$S CETTE LETTRE,
322 0537���1JE SUIS SON ]GAL.
322 0537���2OUI, SE DISAIT-IL AVEC UNE VOLUPT] INFINIE ET EN
322 0537���3PARLANT
323 0537���4LENTEMENT, NOS M]RITES, AU MARQUIS ET [ MOI, ONT
323 0537���5]T] PES]S, ET LE PAUVRE CHARPENTIER DU *JURA
323 0537���6L'EMPORTE.
323 0537���7BON ! S']CRIA-T-IL, VOIL[ LA SIGNATURE DE MA
323 0537���8R]PONSE TROUV]E. N'ALLEZ PAS VOUS FIGURER,
323 0538���1*MLLE *DE *LA *MOLE, QUE J'OUBLIE MON ]TAT.
323 0538���2JE VOUS FERAI COMPRENDRE ET BIEN SENTIR QUE C'EST
323 0538���3POUR LE FILS D'UN CHARPENTIER QUE VOUS TRAHISSEZ
323 0538���4UN DESCENDANT DU FAMEUX *GUY *DE *CROISENOIS, QUI
323 0538���5SUIVIT SAINT *LOUIS [ LA CROISADE.
323 0538���6*JULIEN NE POUVAIT CONTENIR SA JOIE. IL FUT OBLIG]
323 0538���7DE DESCENDRE AU JARDIN. SA CHAMBRE, O@ IL S']TAIT
323 0538���8ENFERM] [ CLEF, LUI SEMBLAIT TROP ]TROITE POUR Y
323 0539���1RESPIRER.
323 0539���2MOI, PAUVRE PAYSAN DU *JURA, SE R]P]TAIT-IL SANS
323 0539���3CESSE, MOI, CONDAMN] [ PORTER TOUJOURS CE TRISTE
323 0539���4HABIT NOIR ! H]LAS ! VINGT ANS PLUS T>T, J'AURAIS
323 0539���5PORT] L'UNIFORME COMME EUX ! ALORS UN HOMME COMME
323 0539���6MOI ]TAIT TU], OU \ G]N]RAL [ TRENTE-SIX ANS \.
323 0539���7CETTE LETTRE, QU'IL TENAIT SERR]E DANS SA MAIN,
323 0539���8LUI DONNAIT LA TAILLE ET L'ATTITUDE D'UN H]ROS.
323 0540���1MAINTENANT, IL EST VRAI, AVEC CET HABIT NOIR, [
323 0540���2QUARANTE ANS, ON A CENT MILLE FRANCS D'APPOINTEMENTS
323 0540���3ET LE CORDON BLEU, COMME M L']V^QUE DE *BEAUVAIS.
323 0540���4EH BIEN ! SE DIT-IL EN RIANT COMME *M]PHISTOPH]L$S,
323 0540���5J'AI PLUS D'ESPRIT QU'EUX ; JE SAIS CHOISIR
323 0540���6L'UNIFORME DE MON SI$CLE. ET IL SENTIT REDOUBLER
323 0540���7SON AMBITION ET SON ATTACHEMENT [ L'HABIT
323 0540���8ECCL]SIASTIQUE. QUE DE CARDINAUX N]S PLUS BAS QUE
323 0541���1MOI ET QUI ONT GOUVERN] ! MON COMPATRIOTE
323 0541���2*GRANVELLE, PAR EXEMPLE.
323 0541���3PEU [ PEU L'AGITATION DE *JULIEN SE CALMA ; LA
323 0541���4PRUDENCE SURNAGEA. IL SE DIT, COMME SON MA_TRE
��$323 0541���5*TARTUFE, DONT IL SAVAIT LE R>LE PAR COEUR :
323 0541���6JE PUIS CROIRE CES MOTS, UN ARTIFICE HONN^TE.
323 0541���7JE NE ME FIERAI POINT [ DES PROPOS SI DOUX,
323 0541���8QU'UN PEU DE \ SES \ FAVEURS, APR$S QUOI JE SOUPIRE,
323 0542���1NE VIENNE M'ASSURER TOUT CE QU'ILS M'ONT PU DIRE.
323 0542���2*TARTUFE, ACTE IV, SC$NE V.
323 0542���3*TARTUFE AUSSI FUT PERDU PAR UNE FEMME, ET IL EN
323 0542���4VALAIT BIEN UN AUTRE... MA R]PONSE PEUT ^TRE
323 0542���5MONTR]E... [ QUOI NOUS TROUVONS CE REM$DE,
323 0542���6AJOUTA-T-IL EN PRONON+ANT LENTEMENT, ET AVEC
323 0542���7L'ACCENT DE LA F]ROCIT] QUI SE CONTIENT, NOUS LA
323 0542���8COMMEN+ONS PAR LES PHRASES LES PLUS VIVES DE LA
323 0543���1LETTRE DE LA SUBLIME *MATHILDE.
324 0543���2OUI, MAIS QUATRE LAQUAIS DE *M *DE *CROISENOIS SE
324 0543���3PR]CIPITENT SUR MOI ET M'ARRACHENT L'ORIGINAL.
324 0543���4NON, CAR JE SUIS BIEN ARM], ET J'AI L'HABITUDE,
324 0543���5COMME ON SAIT, DE FAIRE FEU SUR LES LAQUAIS.
324 0543���6EH BIEN, L'UN D'EUX A DU COURAGE ; IL SE PR]CIPITE
324 0543���7SUR MOI. ON LUI A PROMIS CENT NAPOL]ONS. JE LE
324 0543���8TUE OU JE LE BLESSE, [ LA BONNE HEURE, C'EST CE
324 0544���1QU'ON DEMANDE. ON ME JETTE EN PRISON FORT
324 0544���2L]GALEMENT ; JE PARAIS EN POLICE CORRECTIONNELLE,
324 0544���3ET L'ON M'ENVOIE, AVEC TOUTE JUSTICE ET ]QUIT]
324 0544���4DE LA PART DES JUGES, TENIR COMPAGNIE DANS
324 0544���5*POISSY [ *MM *FONTAN ET *MAGALON. L[, JE COUCHE
324 0544���6AVEC QUATRE CENTS GUEUX P^LE-M^LE... ET J'AURAIS
324 0544���7QUELQUE PITI] DE CES GENS-L[, S']CRIA-T-IL EN
324 0544���8SE LEVANT IMP]TUEUSEMENT ! EN ONT-ILS POUR LES
324 0545���1GENS DU TIERS ]TAT QUAND ILS LES TIENNENT ! CE
324 0545���2MOT FUT LE DERNIER SOUPIR DE SA RECONNAISSANCE
324 0545���3POUR *M *DE *LA *MOLE QUI, MALGR] LUI, LE
324 0545���4TOURMENTAIT JUSQUE-L[.
324 0545���5DOUCEMENT, MESSIEURS LES GENTILSHOMMES, JE
324 0545���6COMPRENDS CE PETIT TRAIT DE MACHIAV]LISME ; L'ABB]
324 0545���7*MASLON OU *M *CASTAN$DE DU S]MINAIRE N'AURAIENT
324 0545���8PAS MIEUX FAIT. VOUS M'ENL$VEREZ LA LETTRE
324 0546���1\ PROVOCATRICE \, ET JE SERAI LE SECOND TOME DU
324 0546���2COLONEL *CARON [ *COLMAR.
324 0546���3UN INSTANT, MESSIEURS, JE VAIS ENVOYER LA LETTRE
324 0546���4FATALE EN D]P>T DANS UN PAQUET BIEN CACHET] [
324 0546���5M L'ABB] *PIRARD. CELUI-L[ EST HONN^TE HOMME,
324 0546���6JANS]NISTE, ET EN CETTE QUALIT] [ L'ABRI DES
324 0546���7S]DUCTIONS DU BUDGET. OUI, MAIS IL OUVRE LES
324 0546���8LETTRES... C'EST [ *FOUQU] QUE J'ENVERRAI
324 0547���1CELLE-CI.
324 0547���2IL FAUT EN CONVENIR, LE REGARD DE *JULIEN ]TAIT
324 0547���3ATROCE, SA PHYSIONOMIE HIDEUSE ; ELLE RESPIRAIT
��*324 0547���4LE CRIME SANS ALLIAGE. C']TAIT L'HOMME MALHEUREUX
324 0547���5EN GUERRE AVEC TOUTE LA SOCI]T].
324 0547���6\ AUX ARMES ! \ S']CRIA *JULIEN. ET IL FRANCHIT
324 0547���7D'UN SAUT LES MARCHES DU PERRON DE L'H>TEL. IL
324 0547���8ENTRA DANS L']CHOPPE DE L']CRIVAIN DU COIN DE LA
324 0548���1RUE, IL LUI FIT PEUR. COPIEZ, LUI DIT-IL EN LUI
324 0548���2DONNANT LA LETTRE DE *MLLE *DE *LA *MOLE.
324 0548���3PENDANT QUE L']CRIVAIN TRAVAILLAIT, IL ]CRIVIT
324 0548���4LUI-M^ME [ *FOUQU] ; IL LE PRIAIT DE LUI CONSERVER
324 0548���5UN D]P>T PR]CIEUX. MAIS, SE DIT-IL EN S'INTERROMPANT,
324 0548���6LE CABINET NOIR [ LA POSTE OUVRIRA MA LETTRE
324 0548���7ET VOUS RENDRA CELLE QUE VOUS CHERCHEZ... ;
324 0548���8NON, MESSIEURS. IL ALLA ACHETER UNE ]NORME BIBLE
324 0549���1CHEZ UN LIBRAIRE PROTESTANT, CACHA FORT ADROITEMENT
324 0549���2LA LETTRE DE *MATHILDE DANS LA COUVERTURE, FIT
324 0549���3EMBALLER LE TOUT, ET SON PAQUET PARTIT PAR LA
324 0549���4DILIGENCE, ADRESS] [ UN DES OUVRIERS DE *FOUQU],
324 0549���5DONT PERSONNE [ *PARIS NE SAVAIT LE NOM.
325 0549���6CELA FAIT, IL RENTRA JOYEUX ET LESTE [ L'H>TEL DE
325 0549���7*LA *MOLE. \ [ NOUS ! \ MAINTENANT, S']CRIA-T-IL,
325 0549���8EN S'ENFERMANT [ CLEF DANS SA CHAMBRE, ET JETANT
325 0550���1SON HABIT :
325 0550���2"QUOI ! MADEMOISELLE, ]CRIVAIT-IL [ *MATHILDE,
325 0550���3C'EST *MLLE *DE *LA *MOLE QUI, PAR LES MAINS
325 0550���4D'*ARS$NE, LAQUAIS DE SON P$RE, FAIT REMETTRE
325 0550���5UNE LETTRE TROP S]DUISANTE [ UN PAUVRE CHARPENTIER
325 0550���6DU *JURA, SANS DOUTE POUR SE JOUER DE SA
325 0550���7SIMPLICIT]..." ET IL TRANSCRIVAIT LES PHRASES
325 0550���8LES PLUS CLAIRES DE LA LETTRE QU'IL VENAIT DE
325 0551���1RECEVOIR.
325 0551���2LA SIENNE E=T FAIT L'HONNEUR [ LA PRUDENCE
325 0551���3DIPLOMATIQUE DE M LE CHEVALIER DE *BEAUVOISIS.
325 0551���4IL N']TAIT ENCORE QUE DIX HEURES ; *JULIEN, IVRE
325 0551���5DE BONHEUR ET DU SENTIMENT DE SA PUISSANCE, SI
325 0551���6NOUVEAU POUR UN PAUVRE DIABLE, ENTRA [ L'OP]RA
325 0551���7ITALIEN. IL ENTENDIT CHANTER SON AMI *GERONIMO.
325 0551���8JAMAIS LA MUSIQUE NE L'AVAIT EXALT] [ CE POINT.
325 0552���1IL ]TAIT UN DIEU.
hCHAPITRE 14 ��������
����326 0553���1PENS]ES D'UNE JEUNE FILLE.
326 0553���2CE N']TAIT POINT SANS COMBATS QUE *MATHILDE AVAIT
326 0553���3]CRIT. QUEL QU'E=T ]T] LE COMMENCEMENT DE SON
326 0553���4INT]R^T POUR *JULIEN, BIENT>T IL DOMINA L'ORGUEIL
326 0553���5QUI, DEPUIS QU'ELLE SE CONNAISSAIT, R]GNAIT SEUL
326 0553���6DANS SON COEUR. CETTE <ME HAUTE ET FROIDE ]TAIT
326 0553���7EMPORT]E POUR LA PREMI$RE FOIS PAR UN SENTIMENT
326 0553���8PASSIONN]. MAIS S'IL DOMINAIT L'ORGUEIL, IL ]TAIT
��)326 0554���1ENCORE FID$LE AUX HABITUDES DE L'ORGUEIL. DEUX
326 0554���2MOIS DE COMBATS ET DE SENSATIONS NOUVELLES
326 0554���3RENOUVEL$RENT POUR AINSI DIRE TOUT SON ^TRE MORAL.
326 0554���4*MATHILDE CROYAIT VOIR LE BONHEUR. CETTE VUE
326 0554���5TOUTE-PUISSANTE SUR LES <MES COURAGEUSES, LI]ES
326 0554���6[ UN ESPRIT SUP]RIEUR, EUT [ LUTTER LONGUEMENT
326 0554���7CONTRE LA DIGNIT] ET TOUS SENTIMENTS DE DEVOIRS
326 0554���8VULGAIRES. UN JOUR, ELLE ENTRA CHEZ SA M$RE, D$S
326 0555���1SEPT HEURES DU MATIN, LA PRIANT DE LUI PERMETTRE
326 0555���2DE SE R]FUGIER [ *VILLEQUIER. LA MARQUISE NE DAIGNA
326 0555���3PAS M^ME LUI R]PONDRE, ET LUI CONSEILLA D'ALLER
326 0555���4SE REMETTRE AU LIT. CE FUT LE DERNIER EFFORT
326 0555���5DE LA SAGESSE VULGAIRE ET DE LA D]F]RENCE AUX
326 0555���6ID]ES RE+UES.
326 0555���7LA CRAINTE DE MAL FAIRE ET DE HEURTER LES ID]ES
326 0555���8TENUES POUR SACR]ES PAR LES *CAYLUS, LES *DE *LUZ,
326 0556���1LES *CROISENOIS, AVAIT ASSEZ PEU D'EMPIRE SUR SON
326 0556���2<ME ; DE TELS ^TRES NE LUI SEMBLAIENT PAS FAITS
326 0556���3POUR LA COMPRENDRE ; ELLE LES E=T CONSULT]S S'IL
326 0556���4E=T ]T] QUESTION D'ACHETER UNE CAL$CHE OU UNE
326 0556���5TERRE. SA V]RITABLE TERREUR ]TAIT QUE *JULIEN NE
326 0556���6F=T M]CONTENT D'ELLE.
326 0556���7PEUT-^TRE AUSSI N'A-T-IL QUE LES APPARENCES D'UN
326 0556���8HOMME SUP]RIEUR ?
326 0557���1ELLE ABHORRAIT LE MANQUE DE CARACT$RE, C']TAIT SA
326 0557���2SEULE OBJECTION CONTRE LES BEAUX JEUNES GENS QUI
326 0557���3L'ENTOURAIENT.
327 0557���4PLUS ILS PLAISANTAIENT AVEC GR<CE TOUT CE QUI
327 0557���5S']CARTE DE LA MODE, OU LA SUIT MAL, CROYANT LA
327 0557���6SUIVRE, PLUS ILS SE PERDAIENT [ SES YEUX.
327 0557���7ILS ]TAIENT BRAVES, ET VOIL[ TOUT. ET ENCORE,
327 0557���8COMMENT BRAVES ? SE DISAIT-ELLE : EN DUEL, MAIS
327 0558���1LE DUEL N'EST PLUS QU'UNE C]R]MONIE. TOUT EN EST
327 0558���2SU D'AVANCE, M^ME CE QUE L'ON DOIT DIRE EN TOMBANT.
327 0558���3]TENDU SUR LE GAZON, ET LA MAIN SUR LE COEUR, IL
327 0558���4FAUT UN PARDON G]N]REUX POUR L'ADVERSAIRE ET UN
327 0558���5MOT POUR UNE BELLE SOUVENT IMAGINAIRE, OU BIEN QUI
327 0558���6VA AU BAL LE JOUR DE VOTRE MORT, DE PEUR D'EXCITER
327 0558���7LES SOUP+ONS.
327 0558���8ON BRAVE LE DANGER [ LA T^TE D'UN ESCADRON TOUT
327 0559���1BRILLANT D'ACIER, MAIS LE DANGER SOLITAIRE, SINGULIER,
327 0559���2IMPR]VU, VRAIMENT LAID ?
327 0559���3H]LAS ! SE DISAIT *MATHILDE, C']TAIT [ LA COUR DE
327 0559���4*HENRI *III QUE L'ON TROUVAIT DES HOMMES GRANDS
327 0559���5PAR LE CARACT$RE COMME PAR LA NAISSANCE ! AH ! SI
327 0559���6*JULIEN AVAIT SERVI [ *JARNAC OU [ *MONCONTOUR, JE
327 0559���7N'AURAIS PLUS DE DOUTE. EN CES TEMPS DE VIGUEUR
��;327 0559���8ET DE FORCE, LES FRAN+AIS N']TAIENT PAS DES
327 0560���1POUP]ES. LE JOUR DE LA BATAILLE ]TAIT PRESQUE CELUI
327 0560���2DES MOINDRES PERPLEXIT]S.
327 0560���3LEUR VIE N']TAIT PAS EMPRISONN]E COMME UNE MOMIE
327 0560���4D'*]GYPTE, SOUS UNE ENVELOPPE TOUJOURS COMMUNE [
327 0560���5TOUS, TOUJOURS LA M^ME. OUI, AJOUTAIT-ELLE, IL Y
327 0560���6AVAIT PLUS DE VRAI COURAGE [ SE RETIRER SEUL [
327 0560���7ONZE HEURES DU SOIR, EN SORTANT DE L'H>TEL DE
327 0560���8*SOISSONS, HABIT] PAR *CATHERINE *DE *M]DICIS,
327 0561���1QU'AUJOURD'HUI [ COURIR [ *ALGER. LA VIE D'UN
327 0561���2HOMME ]TAIT UNE SUITE DE HASARDS. MAINTENANT
327 0561���3LA CIVILISATION A CHASS] LE HASARD, PLUS D'IMPR]VU.
327 0561���4S'IL PARA_T DANS LES ID]ES, IL N'EST PAS ASSEZ
327 0561���5D']PIGRAMMES POUR LUI ; S'IL PARA_T DANS LES
327 0561���6]V]NEMENTS, AUCUNE L<CHET] N'EST AU-DESSUS DE
327 0561���7NOTRE PEUR. QUELQUE FOLIE QUE NOUS FASSE LA
327 0561���8PEUR, ELLE EST EXCUS]E. SI$CLE D]G]N]R] ET
327 0562���1ENNUYEUX ! QU'AURAIT DIT *BONIFACE *DE *LA
327 0562���2*MOLE, SI, LEVANT HORS DE LA TOMBE SA T^TE
327 0562���3COUP]E, IL E=T VU, EN 1793, DIX-SEPT DE SES
327 0562���4DESCENDANTS, SE LAISSER PRENDRE COMME DES MOUTONS,
327 0562���5POUR ^TRE GUILLOTIN]S DEUX JOURS APR$S ? LA
327 0562���6MORT ]TAIT CERTAINE, MAIS IL E=T ]T] DE MAUVAIS
327 0562���7TON DE SE D]FENDRE ET DE TUER AU MOINS UN
327 0562���8JACOBIN OU DEUX. AH ! DANS LES TEMPS H]RO%QUES DE
327 0563���1LA *FRANCE, AU SI$CLE DE *BONIFACE *DE *LA *MOLE,
327 0563���2*JULIEN E=T ]T] LE CHEF D'ESCADRON, ET MON FR$RE,
327 0563���3LE JEUNE PR^TRE, AUX MOEURS CONVENABLES, AVEC
327 0563���4LA SAGESSE DANS LES YEUX ET LA RAISON [ LA BOUCHE.
328 0563���5QUELQUES MOIS AUPARAVANT, *MATHILDE D]SESP]RAIT DE
328 0563���6RENCONTRER UN ^TRE UN PEU DIFF]RENT DU PATRON COMMUN.
328 0563���7ELLE AVAIT TROUV] QUELQUE BONHEUR EN SE PERMETTANT
328 0563���8D']CRIRE [ QUELQUES JEUNES GENS DE LA SOCI]T]. CETTE
328 0564���1HARDIESSE SI INCONVENANTE, SI IMPRUDENTE CHEZ UNE
328 0564���2JEUNE FILLE, POUVAIT LA D]SHONORER AUX YEUX DE
328 0564���3*M *DE *CROISENOIS, DU DUC DE *CHAULNES SON P$RE,
328 0564���4ET DE TOUT L'H>TEL DE *CHAULNES, QUI, VOYANT SE
328 0564���5ROMPRE LE MARIAGE PROJET], AURAIT VOULU SAVOIR
328 0564���6POURQUOI. EN CE TEMPS-L[ LES JOURS O@ ELLE AVAIT
328 0564���7]CRIT UNE DE SES LETTRES, *MATHILDE NE POUVAIT
328 0564���8DORMIR. MAIS CES LETTRES N']TAIENT QUE DES R]PONSES.
328 0565���1ICI ELLE OSAIT DIRE QU'ELLE AIMAIT. ELLE ]CRIVAIT
328 0565���2\ LA PREMI$RE \ (QUEL MOT TERRIBLE !) [ UN HOMME
328 0565���3PLAC] DANS LES DERNIERS RANGS DE LA SOCI]T].
328 0565���4CETTE CIRCONSTANCE ASSURAIT, EN CAS DE D]COUVERTE,
328 0565���5UN D]SHONNEUR ]TERNEL. LAQUELLE DES FEMMES VENANT
328 0565���6CHEZ SA M$RE E=T OS] PRENDRE SON PARTI ? QUELLE
��^328 0565���7PHRASE E=T-ON PU LEUR DONNER [ R]P]TER POUR AMORTIR
328 0565���8LE COUP DE L'AFFREUX M]PRIS DES SALONS ?
328 0566���1ET ENCORE PARLER ]TAIT AFFREUX, MAIS ]CRIRE !
328 0566���2\ IL EST DES CHOSES QU'ON N']CRIT PAS, \ S']CRIAIT
328 0566���3*NAPOL]ON APPRENANT LA CAPITULATION DE *BAYLEN.
328 0566���4ET C']TAIT *JULIEN QUI LUI AVAIT CONT] CE MOT !
328 0566���5COMME LUI FAISANT D'AVANCE UNE LE+ON.
328 0566���6MAIS TOUT CELA N']TAIT RIEN ENCORE, L'ANGOISSE DE
328 0566���7*MATHILDE AVAIT D'AUTRES CAUSES. OUBLIANT L'EFFET
328 0566���8HORRIBLE SUR LA SOCI]T], LA TACHE INEFFA+ABLE ET
328 0567���1TOUTE PLEINE DE M]PRIS, CAR ELLE OUTRAGEAIT SA
328 0567���2CASTE, *MATHILDE ALLAIT ]CRIRE [ UN ^TRE D'UNE
328 0567���3BIEN AUTRE NATURE QUE LES *CROISENOIS, LES *DE *LUZ,
328 0567���4LES *CAYLUS.
328 0567���5LA PROFONDEUR, L' \ INCONNU \ DU CARACT$RE DE
328 0567���6*JULIEN EUSSENT EFFRAY], M^ME EN NOUANT AVEC LUI
328 0567���7UNE RELATION ORDINAIRE. ET ELLE EN ALLAIT FAIRE
328 0567���8SON AMANT, PEUT-^TRE SON MA_TRE !
328 0568���1QUELLES NE SERONT PAS SES PR]TENTIONS, SI JAMAIS
328 0568���2IL PEUT TOUT SUR MOI ? EH BIEN ! JE ME DIRAI COMME
328 0568���3*M]D]E : \ AU MILIEU DE TANT DE P]RILS, IL ME
328 0568���4\ RESTE \ MOI.
328 0568���5*JULIEN N'AVAIT NULLE V]N]RATION POUR LA NOBLESSE
328 0568���6DU SANG, CROYAIT-ELLE. BIEN PLUS, PEUT-^TRE IL
328 0568���7N'AVAIT NUL AMOUR POUR ELLE !
328 0568���8DANS CES DERNIERS MOMENTS DE DOUTES AFFREUX, SE
328 0569���1PR]SENT$RENT LES ID]ES D'ORGUEIL F]MININ. TOUT
328 0569���2DOIT ^TRE SINGULIER DANS LE SORT D'UNE FILLE COMME
328 0569���3MOI, S']CRIA *MATHILDE IMPATIENT]E. ALORS
328 0569���4L'ORGUEIL QU'ON LUI AVAIT INSPIR] D$S LE
329 0569���5BERCEAU SE BATTAIT CONTRE LA VERTU. CE FUT DANS CET
329 0569���6INSTANT QUE LE D]PART DE *JULIEN VINT TOUT PR]CIPITER.
329 0569���7(DE TELS CARACT$RES SONT HEUREUSEMENT FORT RARES).
329 0569���8LE SOIR, FORT TARD, *JULIEN EUT LA MALICE DE FAIRE
329 0570���1DESCENDRE UNE MALLE TR$S PESANTE CHEZ LE PORTIER ;
329 0570���2IL APPELA POUR LA TRANSPORTER LE VALET DE PIED
329 0570���3QUI FAISAIT LA COUR [ LA FEMME DE CHAMBRE DE
329 0570���4*MLLE *DE *LA *MOLE. CETTE MANOEUVRE PEUT N'AVOIR
329 0570���5AUCUN R]SULTAT, SE DIT-IL, MAIS SI ELLE R]USSIT,
329 0570���6ELLE ME CROIT PARTI. IL S'ENDORMIT FORT GAI SUR
329 0570���7CETTE PLAISANTERIE. *MATHILDE NE FERMA PAS L'OEIL.
329 0570���8LE LENDEMAIN, DE FORT GRAND MATIN, *JULIEN SORTIT
329 0571���1DE L'H>TEL SANS ^TRE APER+U, MAIS IL RENTRA AVANT
329 0571���2HUIT HEURES.
329 0571���3[ PEINE ]TAIT-IL DANS LA BIBLIOTH$QUE, QUE
329 0571���4*MLLE *DE *LA *MOLE PARUT SUR LA PORTE. IL LUI
329 0571���5REMIT SA R]PONSE. IL PENSAIT QU'IL ]TAIT DE SON
��-329 0571���6DEVOIR DE LUI PARLER ; RIEN N']TAIT PLUS COMMODE,
329 0571���7DU MOINS, MAIS *MLLE *DE *LA *MOLE NE VOULUT PAS
329 0571���8L']COUTER ET DISPARUT. *JULIEN EN FUT CHARM], IL
329 0572���1NE SAVAIT QUE LUI DIRE.
329 0572���2SI TOUT CECI N'EST PAS UN JEU CONVENU AVEC LE
329 0572���3COMTE *NORBERT, IL EST CLAIR QUE CE SONT MES
329 0572���4REGARDS PLEINS DE FROIDEUR QUI ONT ALLUM] L'AMOUR
329 0572���5BAROQUE QUE CETTE FILLE DE SI HAUTE NAISSANCE
329 0572���6S'AVISE D'AVOIR POUR MOI. JE SERAIS UN PEU PLUS
329 0572���7SOT QU'IL NE CONVIENT, SI JAMAIS JE ME LAISSAIS
329 0572���8ENTRA_NER [ AVOIR DU GO=T POUR CETTE GRANDE
329 0573���1POUP]E BLONDE. CE RAISONNEMENT LE LAISSA PLUS
329 0573���2FROID ET PLUS CALCULANT QU'IL N'AVAIT JAMAIS ]T].
329 0573���3DANS LA BATAILLE QUI SE PR]PARE, AJOUTA-T-IL,
329 0573���4L'ORGUEIL DE LA NAISSANCE SERA COMME UNE COLLINE
329 0573���5]LEV]E, FORMANT POSITION MILITAIRE ENTRE ELLE
329 0573���6ET MOI. C'EST L[-DESSUS QU'IL FAUT MANOEUVRER.
329 0573���7J'AI FORT MAL FAIT DE RESTER [ *PARIS ; CETTE
329 0573���8REMISE DE MON D]PART M'AVILIT ET M'EXPOSE SI TOUT
329 0574���1CECI N'EST QU'UN JEU. QUEL DANGER Y AVAIT-IL [
329 0574���2PARTIR ? JE ME MOQUAIS D'EUX, S'ILS SE MOQUENT
329 0574���3DE MOI. SI SON INT]R^T POUR MOI A QUELQUE R]ALIT],
329 0574���4JE CENTUPLAIS CET INT]R^T.
329 0574���5LA LETTRE DE *MLLE *DE *LA *MOLE AVAIT DONN] [
329 0574���6*JULIEN UNE JOUISSANCE DE VANIT] SI VIVE, QUE,
329 0574���7TOUT EN RIANT DE CE QUI LUI ARRIVAIT, IL AVAIT
329 0574���8OUBLI] DE SONGER S]RIEUSEMENT [ LA CONVENANCE
329 0575���1DU D]PART.
329 0575���2C']TAIT UNE FATALIT] DE SON CARACT$RE D'^TRE
329 0575���3EXTR^MEMENT SENSIBLE [ SES FAUTES. IL ]TAIT FORT
329 0575���4CONTRARI] DE CELLE-CI, ET NE SONGEAIT PRESQUE
329 0575���5PLUS [ LA VICTOIRE INCROYABLE QUI AVAIT PR]C]D]
329 0575���6CE PETIT ]CHEC, LORSQUE, VERS LES NEUF HEURES,
330 0575���7*MLLE *DE *LA *MOLE PARUT SUR LE SEUIL DE LA PORTE
330 0575���8DE LA BIBLIOTH$QUE, LUI JETA UNE LETTRE ET
330 0576���1S'ENFUIT.
330 0576���2IL PARA_T QUE CECI VA ^TRE LE ROMAN PAR LETTRES,
330 0576���3DIT-IL EN RELEVANT CELLE-CI. L'ENNEMI FAIT UN
330 0576���4FAUX MOUVEMENT, MOI JE VAIS FAIRE DONNER LA
330 0576���5FROIDEUR ET LA VERTU.
330 0576���6ON LUI DEMANDAIT UNE R]PONSE D]CISIVE AVEC UNE
330 0576���7HAUTEUR QUI AUGMENTA SA GAIET] INT]RIEURE. IL
330 0576���8SE DONNA LE PLAISIR DE MYSTIFIER, PENDANT DEUX
330 0577���1PAGES, LES PERSONNES QUI VOUDRAIENT SE MOQUER
330 0577���2DE LUI, ET CE FUT ENCORE PAR UNE PLAISANTERIE
330 0577���3QU'IL ANNON+A, VERS LA FIN DE SA R]PONSE, SON
330 0577���4D]PART D]CID] POUR LE LENDEMAIN MATIN.
��/330 0577���5CETTE LETTRE TERMIN]E : LE JARDIN VA ME SERVIR
330 0577���6POUR LA REMETTRE, PENSA-T-IL, ET IL Y ALLA.
330 0577���7IL REGARDAIT LA FEN^TRE DE LA CHAMBRE DE
330 0577���8*MLLE *DE *LA *MOLE.
330 0578���1ELLE ]TAIT AU PREMIER ]TAGE, [ C>T] DE L'APPARTEMENT
330 0578���2DE SA M$RE, MAIS IL Y AVAIT UN GRAND ENTRESOL.
330 0578���3CE PREMIER ]TAIT TELLEMENT ]LEV], QU'EN SE
330 0578���4PROMENANT SOUS L'ALL]E DE TILLEULS, SA LETTRE
330 0578���5[ LA MAIN, *JULIEN NE POUVAIT ^TRE APER+U DE
330 0578���6LA FEN^TRE DE *MLLE *DE *LA *MOLE. LA VO=TE
330 0578���7FORM]E PAR LES TILLEULS, FORT BIEN TAILL]S,
330 0578���8INTERCEPTAIT LA VUE. MAIS QUOI ! SE DIT *JULIEN
330 0579���1AVEC HUMEUR, ENCORE UNE IMPRUDENCE ! SI L'ON
330 0579���2A ENTREPRIS DE SE MOQUER DE MOI, ME FAIRE VOIR
330 0579���3UNE LETTRE [ LA MAIN, C'EST SERVIR MES ENNEMIS.
330 0579���4LA CHAMBRE DE *NORBERT ]TAIT PR]CIS]MENT
330 0579���5AU-DESSUS DE CELLE DE SA SOEUR, ET SI *JULIEN
330 0579���6SORTAIT DE LA VO=TE FORM]E PAR LES BRANCHES
330 0579���7TAILL]ES DES TILLEULS, LE COMTE ET SES AMIS
330 0579���8POUVAIENT SUIVRE TOUS SES MOUVEMENTS.
330 0580���1*MLLE *DE *LA *MOLE PARUT DERRI$RE SA VITRE ; IL
330 0580���2MONTRA SA LETTRE [ DEMI ; ELLE BAISSA LA T^TE.
330 0580���3AUSSIT>T *JULIEN REMONTA CHEZ LUI EN COURANT,
330 0580���4ET RENCONTRA PAR HASARD, DANS LE GRAND ESCALIER,
330 0580���5LA BELLE *MATHILDE, QUI SAISIT SA LETTRE AVEC UNE
330 0580���6AISANCE PARFAITE ET DES YEUX RIANTS.
330 0580���7QUE DE PASSION IL Y AVAIT DANS LES YEUX DE CETTE
330 0580���8PAUVRE *MME *DE *R^NAL, SE DIT *JULIEN, QUAND,
330 0581���1M^ME APR$S SIX MOIS DE RELATIONS INTIMES, ELLE
330 0581���2OSAIT RECEVOIR UNE LETTRE DE MOI ! DE SA VIE,
330 0581���3JE CROIS, ELLE NE M'A REGARD] AVEC DES YEUX
330 0581���4RIANTS.
330 0581���5IL NE S'EXPRIMA PAS AUSSI NETTEMENT LE RESTE
330 0581���6DE SA R]PONSE ; AVAIT-IL HONTE DE LA FUTILIT] DES
330 0581���7MOTIFS ? MAIS AUSSI QUELLE DIFF]RENCE, AJOUTAIT
330 0581���8SA PENS]E, DANS L']L]GANCE DE LA ROBE DU MATIN,
330 0582���1DANS L']L]GANCE DE LA TOURNURE ! EN APERCEVANT
330 0582���2*MLLE *DE *LA *MOLE [ TRENTE PAS DE DISTANCE,
330 0582���3UN HOMME DE
331 0582���4GO=T DEVINERAIT LE RANG QU'ELLE OCCUPE DANS LA
331 0582���5SOCI]T]. VOIL[ CE QU'ON PEUT APPELER UN M]RITE
331 0582���6EXPLICITE.
331 0582���7TOUT EN PLAISANTANT, *JULIEN NE S'AVOUAIT PAS
331 0582���8ENCORE TOUTE SA PENS]E ; *MME *DE *R^NAL N'AVAIT
331 0583���1PAS DE MARQUIS DE *CROISENOIS [ LUI SACRIFIER.
331 0583���2IL N'AVAIT POUR RIVAL QUE CET IGNOBLE SOUS-PR]FET
331 0583���3*M *CHARCOT, QUI SE FAISAIT APPELER DE *MAUGIRON,
���331 0583���4PARCE QU'IL N'Y A PLUS DE *MAUGIRONS.
331 0583���5[ CINQ HEURES, *JULIEN RE+UT UNE TROISI$ME LETTRE ;
331 0583���6ELLE LUI FUT LANC]E DE LA PORTE DE LA BIBLIOTH$QUE.
331 0583���7*MLLE *DE *LA *MOLE S'ENFUIT ENCORE. QUELLE
331 0583���8MANIE D']CRIRE ! SE DIT-IL EN RIANT, QUAND ON
331 0584���1PEUT SE PARLER SI COMMOD]MENT ! L'ENNEMI VEUT
331 0584���2AVOIR DE MES LETTRES, C'EST CLAIR, ET PLUSIEURS !
331 0584���3IL NE SE H<TAIT POINT D'OUVRIR CELLE-CI. ENCORE
331 0584���4DES PHRASES ]L]GANTES, PENSAIT-IL ; MAIS IL
331 0584���5P<LIT EN LISANT. IL N'Y AVAIT QUE HUIT LIGNES.
331 0584���6"J'AI BESOIN DE VOUS PARLER : IL FAUT QUE JE
331 0584���7VOUS PARLE, CE SOIR ; AU MOMENT O@ UNE HEURE
331 0584���8APR$S MINUIT SONNERA, TROUVEZ-VOUS DANS LE
331 0585���1JARDIN. PRENEZ LA GRANDE ]CHELLE DU JARDINIER
331 0585���2AUPR$S DU PUITS ; PLACEZ-LA CONTRE MA FEN^TRE
331 0585���3ET MONTEZ CHEZ MOI. IL FAIT CLAIR DE LUNE :
331 0585���4N'IMPORTE."
hCHAPITRE 15 ��������
����332 0586���1EST-CE UN COMPLOT ?
332 0586���2CECI DEVIENT S]RIEUX, PENSA *JULIEN... ET UN PEU
332 0586���3TROP CLAIR, AJOUTA-T-IL APR$S AVOIR PENS]. QUOI !
332 0586���4CETTE BELLE DEMOISELLE PEUT ME PARLER DANS LA
332 0586���5BIBLIOTH$QUE AVEC UNE LIBERT] QUI, GR<CE [ *DIEU,
332 0586���6EST ENTI$RE ; LE MARQUIS, DANS LA PEUR QU'IL A
332 0586���7QUE JE NE LUI MONTRE DES COMPTES, N'Y VIENT JAMAIS.
332 0586���8QUOI ! *M *DE *LA *MOLE ET LE COMTE *NORBERT, LES
332 0587���1SEULES PERSONNES QUI ENTRENT ICI, SONT ABSENTS
332 0587���2PRESQUE TOUTE LA JOURN]E ; ON PEUT FACILEMENT
332 0587���3OBSERVER LE MOMENT DE LEUR RENTR]E [ L'H>TEL,
332 0587���4ET LA SUBLIME *MATHILDE, POUR LA MAIN DE LAQUELLE
332 0587���5UN PRINCE SOUVERAIN NE SERAIT PAS TROP NOBLE,
332 0587���6VEUT QUE JE COMMETTE UNE IMPRUDENCE ABOMINABLE !
332 0587���7C'EST CLAIR, ON VEUT ME PERDRE OU SE MOQUER DE
332 0587���8MOI, TOUT AU MOINS. D'ABORD, ON A VOULU ME PERDRE
332 0588���1AVEC MES LETTRES ; ELLES SE TROUVENT PRUDENTES ;
332 0588���2EH BIEN ! IL LEUR FAUT UNE ACTION PLUS CLAIRE
332 0588���3QUE LE JOUR. CES JOLIS PETITS MESSIEURS ME
332 0588���4CROIENT AUSSI TROP B^TE OU TROP FAT. DIABLE !
332 0588���5PAR LE PLUS BEAU CLAIR DE LUNE DU MONDE MONTER
332 0588���6AINSI PAR UNE ]CHELLE [ UN PREMIER ]TAGE DE
332 0588���7VINGT-CINQ PIEDS D']L]VATION ! ON AURA LE TEMPS
332 0588���8DE ME VOIR, M^ME DES H>TELS VOISINS. JE SERAI
332 0589���1BEAU SUR MON ]CHELLE ! *JULIEN MONTA CHEZ LUI
332 0589���2ET SE MIT [ FAIRE SA MALLE EN SIFFLANT. IL ]TAIT
332 0589���3R]SOLU [ PARTIR ET [ NE PAS M^ME R]PONDRE.
332 0589���4MAIS CETTE SAGE R]SOLUTION NE LUI DONNAIT PAS LA
332 0589���5PAIX DU COEUR. SI PAR HASARD, SE DIT-IL TOUT
���332 0589���6[ COUP, SA MALLE FERM]E, *MATHILDE ]TAIT DE
332 0589���7BONNE FOI ! ALORS MOI JE JOUE, [ SES YEUX, LE
332 0589���8R>LE D'UN L<CHE PARFAIT. JE N'AI POINT DE NAISSANCE,
332 0590���1MOI, IL ME FAUT DE GRANDES QUALIT]S, ARGENT
332 0590���2COMPTANT, SANS
333 0590���3SUPPOSITIONS COMPLAISANTES, BIEN PROUV]ES PAR DES
333 0590���4ACTIONS PARLANTES...
333 0590���5IL FUT UN QUART D'HEURE [ R]FL]CHIR. [ QUOI BON LE
333 0590���6NIER ? DIT-IL ENFIN ; JE SERAI UN L<CHE [ SES
333 0590���7YEUX. JE PERDS NON SEULEMENT LA PERSONNE LA PLUS
333 0590���8BRILLANTE DE LA HAUTE SOCI]T], AINSI QU'ILS
333 0591���1DISAIENT TOUS AU BAL DE M LE DUC DE *RETZ, MAIS
333 0591���2ENCORE LE DIVIN PLAISIR DE ME VOIR SACRIFIER LE
333 0591���3MARQUIS DE *CROISENOIS, LE FILS D'UN DUC, ET QUI
333 0591���4SERA DUC LUI-M^ME. UN JEUNE HOMME CHARMANT QUI A TOUTES
333 0591���5LES QUALIT]S QUI ME MANQUENT : ESPRIT D'[-PROPOS,
333 0591���6NAISSANCE, FORTUNE...
333 0591���7CE REMORDS VA ME POURSUIVRE TOUTE MA VIE, NON
333 0591���8POUR ELLE, IL EST TANT DE MA_TRESSES !
333 0592���1... MAIS IL N'EST QU'UN HONNEUR !
333 0592���2DIT LE VIEUX DON *DI$GUE, ET ICI CLAIREMENT ET
333 0592���3NETTEMENT, JE RECULE DEVANT LE PREMIER P]RIL
333 0592���4QUI M'EST OFFERT ; CAR CE DUEL AVEC *M *DE *BEAUVOISIS
333 0592���5SE PR]SENTAIT COMME UNE PLAISANTERIE. CECI EST
333 0592���6TOUT DIFF]RENT. JE PUIS ^TRE TIR] AU BLANC PAR
333 0592���7UN DOMESTIQUE, MAIS C'EST LE MOINDRE DANGER ;
333 0592���8JE PUIS ^TRE D]SHONOR].
333 0593���1CECI DEVIENT S]RIEUX, MON GAR+ON, AJOUTA-T-IL
333 0593���2AVEC UNE GA_T] ET UN ACCENT GASCONS. IL Y VA
333 0593���3DE L' \ HONUR \. JAMAIS UN PAUVRE DIABLE, JET]
333 0593���4AUSSI BAS QUE MOI PAR LE HASARD, NE RETROUVERA
333 0593���5UNE TELLE OCCASION ; J'AURAI DES BONNES FORTUNES,
333 0593���6MAIS SUBALTERNES...
333 0593���7IL R]FL]CHIT LONGTEMPS, IL SE PROMENAIT [ PAS
333 0593���8PR]CIPIT]S, S'ARR^TANT TOUT COURT DE TEMPS [
333 0594���1AUTRE. ON AVAIT D]POS] DANS SA CHAMBRE UN
333 0594���2MAGNIFIQUE BUSTE EN MARBRE DU CARDINAL *RICHELIEU,
333 0594���3QUI MALGR] LUI ATTIRAIT SES REGARDS. CE BUSTE
333 0594���4AVAIT L'AIR DE LE REGARDER D'UNE FA+ON S]V$RE,
333 0594���5ET COMME LUI REPROCHANT LE MANQUE DE CETTE
333 0594���6AUDACE QUI DOIT ^TRE SI NATURELLE AU CARACT$RE
333 0594���7FRAN+AIS. DE TON TEMPS, GRAND HOMME, AURAIS-JE
333 0594���8H]SIT] ?
333 0595���1AU PIRE, SE DIT ENFIN *JULIEN, SUPPOSONS QUE
333 0595���2TOUT CECI SOIT UN PI$GE, IL EST BIEN NOIR ET
333 0595���3BIEN COMPROMETTANT POUR UNE JEUNE FILLE. ON SAIT
333 0595���4QUE JE NE SUIS PAS HOMME [ ME TAIRE. IL FAUDRA
���333 0595���5DONC ME TUER. CELA ]TAIT BON EN 1574, DU TEMPS
333 0595���6DE *BONIFACE *DE *LA *MOLE, MAIS JAMAIS CELUI
333 0595���7D'AUJOURD'HUI N'OSERAIT. CES GENS-L[ NE SONT PLUS
333 0595���8LES M^MES. *MLLE *DE *LA *MOLE EST SI ENVI]E !
333 0596���1QUATRE CENTS SALONS RETENTIRAIENT DEMAIN DE SA
333 0596���2HONTE, ET AVEC QUEL PLAISIR !
334 0596���3LES DOMESTIQUES JASENT, ENTRE EUX, DES PR]F]RENCES
334 0596���4MARQU]ES DONT JE SUIS L'OBJET, JE LE SAIS, JE LES
334 0596���5AI ENTENDUS...
334 0596���6D'UN AUTRE C>T], SES LETTRES !... ILS PEUVENT CROIRE
334 0596���7QUE JE LES AI SUR MOI. SURPRIS DANS SA CHAMBRE,
334 0596���8ON ME LES ENL$VE. J'AURAI AFFAIRE [ DEUX, TROIS,
334 0597���1QUATRE HOMMES, QUE SAIS-JE ? MAIS CES HOMMES, O@
334 0597���2LES PRENDRONT-ILS ? O@ TROUVER DES SUBALTERNES
334 0597���3DISCRETS [ *PARIS ? LA JUSTICE LEUR FAIT PEUR...
334 0597���4PARBLEU ! LES *CAYLUS, LES *CROISENOIS, LES
334 0597���5*DE *LUZ EUX-M^MES. CE MOMENT, ET LA SOTTE
334 0597���6FIGURE QUE JE FERAI AU MILIEU D'EUX SERA CE QUI
334 0597���7LES AURA S]DUITS. GARE LE SORT D'*ABAILARD,
334 0597���8M LE SECR]TAIRE !
334 0598���1EH BIEN, PARBLEU ! MESSIEURS, VOUS PORTEREZ DE
334 0598���2MES MARQUES, JE FRAPPERAI [ LA FIGURE, COMME LES
334 0598���3SOLDATS DE *C]SAR [ *PHARSALE... QUANT AUX LETTRES,
334 0598���4JE PUIS LES METTRE EN LIEU S=R.
334 0598���5*JULIEN FIT DES COPIES DES DEUX DERNI$RES, LES
334 0598���6CACHA DANS UN VOLUME DU BEAU *VOLTAIRE DE LA
334 0598���7BIBLIOTH$QUE, ET PORTA LUI-M^ME LES ORIGINAUX
334 0598���8[ LA POSTE.
334 0599���1QUAND IL FUT DE RETOUR : DANS QUELLE FOLIE JE
334 0599���2VAIS ME JETER ! SE DIT-IL AVEC SURPRISE ET TERREUR.
334 0599���3IL AVAIT ]T] UN QUART D'HEURE SANS REGARDER EN
334 0599���4FACE SON ACTION DE LA NUIT PROCHAINE.
334 0599���5MAIS, SI JE REFUSE, JE ME M]PRISE MOI-M^ME DANS
334 0599���6LA SUITE ! TOUTE LA VIE CETTE ACTION SERA UN GRAND
334 0599���7SUJET DE DOUTE, ET, POUR MOI, UN TEL DOUTE EST
334 0599���8LE PLUS CUISANT DES MALHEURS. NE L'AI-JE PAS
334 0600���1]PROUV] POUR L'AMANT D'*AMANDA ! JE CROIS QUE
334 0600���2JE ME PARDONNERAIS PLUS AIS]MENT UN CRIME BIEN
334 0600���3CLAIR ; UNE FOIS AVOU], JE CESSERAIS D'Y PENSER.
334 0600���4QUOI ! J'AURAI ]T] EN RIVALIT] AVEC UN HOMME PORTANT
334 0600���5UN DES PLUS BEAUX NOMS DE *FRANCE, ET JE ME SERAI
334 0600���6MOI-M^ME, DE GA_T] DE COEUR, D]CLAR] SON INF]RIEUR !
334 0600���7AU FOND, IL Y A DE LA L<CHET] [ NE PAS ALLER. CE
334 0600���8MOT D]CIDE TOUT, S']CRIA *JULIEN EN SE LEVANT...
334 0601���1D'AILLEURS ELLE EST BIEN JOLIE.
334 0601���2SI CECI N'EST PAS UNE TRAHISON, QUELLE FOLIE ELLE
334 0601���3FAIT POUR MOI !... SI C'EST UNE MYSTIFICATION,
���334 0601���4PARBLEU ! MESSIEURS, IL NE TIENT QU'[ MOI DE RENDRE
334 0601���5LA PLAISANTERIE S]RIEUSE, ET AINSI FERAI-JE.
334 0601���6MAIS S'ILS M'ATTACHENT LES BRAS AU MOMENT DE
334 0601���7L'ENTR]E DANS LA CHAMBRE ; ILS PEUVENT AVOIR PLAC]
334 0601���8QUELQUE MACHINE ING]NIEUSE !
334 0602���1C'EST COMME UN DUEL, SE DIT-IL EN RIANT, IL Y A
334 0602���2PARADE [ TOUT, DIT MON MA_TRE D'ARMES, MAIS LE
334 0602���3BON *DIEU, QUI VEUT
335 0602���4QU'ON EN FINISSE, FAIT QUE L'UN DES DEUX OUBLIE
335 0602���5DE PARER. DU RESTE, VOICI DE QUOI LEUR R]PONDRE :
335 0602���6IL TIRAIT SES PISTOLETS DE POCHE ; ET QUOIQUE
335 0602���7L'AMORCE F=T FULMINANTE, IL LA RENOUVELA.
335 0602���8IL Y AVAIT ENCORE BIEN DES HEURES [ ATTENDRE ;
335 0603���1POUR FAIRE QUELQUE CHOSE, *JULIEN ]CRIVIT [
335 0603���2*FOUQU] : "MON AMI, N'OUVRE LA LETTRE CI-INCLUSE
335 0603���3QU'EN CAS D'ACCIDENT, SI TU ENTENDS DIRE QUE
335 0603���4QUELQUE CHOSE D']TRANGE M'EST ARRIV]. ALORS,
335 0603���5EFFACE LES NOMS PROPRES DU MANUSCRIT QUE JE
335 0603���6T'ENVOIE, ET FAIS-EN HUIT COPIES QUE TU ENVERRAS
335 0603���7AUX JOURNAUX DE *MARSEILLE, *BORDEAUX, *LYON,
335 0603���8*BRUXELLES, ETC.; DIX JOURS PLUS TARD, FAIS
335 0604���1IMPRIMER CE MANUSCRIT, ENVOIE LE PREMIER EXEMPLAIRE
335 0604���2[ M LE MARQUIS DE *LA *MOLE ; ET QUINZE JOURS
335 0604���3APR$S, JETTE LES AUTRES EXEMPLAIRES DE NUIT DANS
335 0604���4LES RUES DE *VERRI$RES."
335 0604���5CE PETIT M]MOIRE JUSTIFICATIF ARRANG] EN FORME DE
335 0604���6CONTE, QUE *FOUQU] NE DEVAIT OUVRIR QU'EN CAS
335 0604���7D'ACCIDENT, *JULIEN LE FIT AUSSI PEU COMPROMETTANT
335 0604���8QUE POSSIBLE POUR *MLLE *DE *LA *MOLE, MAIS ENFIN
335 0605���1IL PEIGNAIT FORT EXACTEMENT SA POSITION.
335 0605���2*JULIEN ACHEVAIT DE FERMER SON PAQUET, LORSQUE
335 0605���3LA CLOCHE DU D_NER SONNA ; ELLE FIT BATTRE SON
335 0605���4COEUR. SON IMAGINATION, PR]OCCUP]E DU R]CIT
335 0605���5QU'IL VENAIT DE COMPOSER, ]TAIT TOUTE AUX
335 0605���6PRESSENTIMENTS TRAGIQUES. IL S']TAIT VU SAISI
335 0605���7PAR DES DOMESTIQUES, GARROTT], CONDUIT DANS UNE
335 0605���8CAVE AVEC UN B<ILLON DANS LA BOUCHE. L[, UN
335 0606���1DOMESTIQUE LE GARDAIT [ VUE, ET SI L'HONNEUR
335 0606���2DE LA NOBLE FAMILLE EXIGEAIT QUE L'AVENTURE
335 0606���3E=T UNE FIN TRAGIQUE, IL ]TAIT FACILE DE TOUT
335 0606���4FINIR AVEC CES POISONS QUI NE LAISSENT POINT
335 0606���5DE TRACES ; ALORS, ON DISAIT QU'IL ]TAIT MORT
335 0606���6DE MALADIE, ET ON LE TRANSPORTAIT MORT DANS
335 0606���7SA CHAMBRE.
335 0606���8]MU DE SON PROPRE CONTE COMME UN AUTEUR DRAMATIQUE,
335 0607���1*JULIEN AVAIT R]ELLEMENT PEUR LORSQU'IL ENTRA
335 0607���2DANS LA SALLE [ MANGER. IL REGARDAIT TOUS CES
���335 0607���3DOMESTIQUES EN GRANDE LIVR]E. IL ]TUDIAIT LEUR
335 0607���4PHYSIONOMIE. QUELS SONT CEUX QU'ON A CHOISIS
335 0607���5POUR L'EXP]DITION DE CETTE NUIT ? SE DISAIT-IL.
335 0607���6DANS CETTE FAMILLE, LES SOUVENIRS DE LA COUR
335 0607���7DE *HENRI *III SONT SI PR]SENTS, SI SOUVENT
335 0607���8RAPPEL]S, QUE SE CROYANT OUTRAG]S, ILS AURONT
335 0608���1PLUS DE D]CISION QUE LES AUTRES PERSONNAGES DE
335 0608���2LEUR RANG. IL REGARDA *MLLE *DE *LA *MOLE POUR
335 0608���3LIRE DANS SES YEUX LES PROJETS DE SA FAMILLE ;
335 0608���4ELLE ]TAIT P<LE, ET AVAIT TOUT [ FAIT UNE
335 0608���5PHYSIONOMIE DU MOYEN <GE. JAMAIS IL NE LUI
335 0608���6AVAIT TROUV] L'AIR SI GRAND, ELLE ]TAIT VRAIMENT
335 0608���7BELLE ET
336 0608���8IMPOSANTE. IL EN DEVINT PRESQUE AMOUREUX.
336 0609���1\ PALLIDA MORTE FUTURA, \ SE DIT-IL (SA P<LEUR
336 0609���2ANNONCE SES GRANDS DESSEINS).
336 0609���3EN VAIN, APR$S D_NER, IL AFFECTA DE SE PROMENER
336 0609���4LONGTEMPS DANS LE JARDIN, *MLLE *DE *LA *MOLE
336 0609���5N'Y PARUT PAS. LUI PARLER E=T, DANS CE MOMENT,
336 0609���6D]LIVR] SON COEUR D'UN GRAND POIDS.
336 0609���7POURQUOI NE PAS L'AVOUER ? IL AVAIT PEUR. COMME
336 0609���8IL ]TAIT R]SOLU [ AGIR, IL S'ABANDONNAIT [ CE
336 0610���1SENTIMENT SANS VERGOGNE. POURVU QU'AU MOMENT
336 0610���2D'AGIR, JE ME TROUVE LE COURAGE QU'IL FAUT, SE
336 0610���3DISAIT-IL, QU'IMPORTE CE QUE JE PUIS SENTIR
336 0610���4EN CE MOMENT ? IL ALLA RECONNA_TRE LA SITUATION
336 0610���5ET LE POIDS DE L']CHELLE.
336 0610���6C'EST UN INSTRUMENT, SE DIT-IL EN RIANT, DONT
336 0610���7IL EST DANS MON DESTIN DE ME SERVIR ! ICI COMME
336 0610���8[ *VERRI$RES. QUELLE DIFF]RENCE ! ALORS, AJOUTA-T-IL
336 0611���1AVEC UN SOUPIR, JE N']TAIS PAS OBLIG] DE ME
336 0611���2M]FIER DE LA PERSONNE POUR LAQUELLE JE M'EXPOSAIS.
336 0611���3QUELLE DIFF]RENCE AUSSI DANS LE DANGER !
336 0611���4J'EUSSE ]T] TU] DANS LES JARDINS DE *M *DE *R^NAL
336 0611���5QU'IL N'Y AVAIT POINT DE D]SHONNEUR POUR MOI.
336 0611���6FACILEMENT ON E=T RENDU MA MORT INEXPLICABLE. ICI,
336 0611���7QUELS R]CITS ABOMINABLES NE VA-T-ON PAS FAIRE
336 0611���8DANS LES SALONS DE L'H>TEL DE *CHAULNES, DE
336 0612���1L'H>TEL DE *CAYLUS, DE L'H>TEL DE *RETZ, ETC.,
336 0612���2PARTOUT ENFIN. JE SERAI UN MONSTRE DANS LA
336 0612���3POST]RIT].
336 0612���4PENDANT DEUX OU TROIS ANS, REPRIT-IL EN RIANT, ET
336 0612���5SE MOQUANT DE SOI. MAIS CETTE ID]E L'AN]ANTISSAIT.
336 0612���6ET MOI, O@ POURRA-T-ON ME JUSTIFIER ? EN SUPPOSANT
336 0612���7QUE *FOUQU] IMPRIME MON PAMPHLET POSTHUME, CE NE
336 0612���8SERA QU'UNE INFAMIE DE PLUS. QUOI ! JE SUIS RE+U
336 0613���1DANS UNE MAISON, ET POUR PRIX DE L'HOSPITALIT]
���336 0613���2QUE J'Y RE+OIS, DES BONT]S DONT ON M'Y ACCABLE,
336 0613���3J'IMPRIME UN PAMPHLET SUR CE QUI S'Y PASSE !
336 0613���4J'ATTAQUE L'HONNEUR DES FEMMES ! AH ! MILLE FOIS
336 0613���5PLUT>T, SOYONS DUPES !
336 0613���6CETTE SOIR]E FUT AFFREUSE.
hCHAPITRE 16 ��������
����337 0614���1UNE HEURE DU MATIN.
337 0614���2IL ALLAIT ]CRIRE UN CONTRE-ORDRE [ *FOUQU] LORSQUE
337 0614���3ONZE HEURES SONN$RENT. IL FIT JOUER AVEC BRUIT LA
337 0614���4SERRURE DE LA PORTE DE SA CHAMBRE, COMME S'IL SE
337 0614���5F=T ENFERM] CHEZ LUI. IL ALLA OBSERVER [ PAS DE
337 0614���6LOUP CE QUI SE PASSAIT DANS TOUTE LA MAISON,
337 0614���7SURTOUT AU QUATRI$ME ]TAGE, HABIT] PAR LES
337 0614���8DOMESTIQUES. IL N'Y AVAIT RIEN D'EXTRAORDINAIRE.
337 0615���1UNE DES FEMMES DE CHAMBRE DE *MME *DE *LA *MOLE
337 0615���2DONNAIT SOIR]E, LES DOMESTIQUES PRENAIENT DU
337 0615���3PUNCH FORT GAIEMENT. CEUX QUI RIENT AINSI, PENSA
337 0615���4*JULIEN, NE DOIVENT PAS FAIRE PARTIE DE L'EXP]DITION
337 0615���5NOCTURNE, ILS SERAIENT PLUS S]RIEUX.
337 0615���6ENFIN IL ALLA SE PLACER DANS UN COIN OBSCUR DU
337 0615���7JARDIN. SI LEUR PLAN EST DE SE CACHER DES
337 0615���8DOMESTIQUES DE LA MAISON, ILS FERONT ARRIVER
337 0616���1PAR-DESSUS LES MURS DU JARDIN LES GENS CHARG]S
337 0616���2DE ME SURPRENDRE.
337 0616���3SI *M *DE *CROISENOIS PORTE QUELQUE SANG-FROID
337 0616���4DANS TOUT CECI, IL DOIT TROUVER MOINS COMPROMETTANT
337 0616���5POUR LA JEUNE PERSONNE QU'IL VEUT ]POUSER DE ME
337 0616���6FAIRE SURPRENDRE AVANT LE MOMENT O@ JE SERAI ENTR]
337 0616���7DANS SA CHAMBRE.
337 0616���8IL FIT UNE RECONNAISSANCE MILITAIRE ET FORT EXACTE.
337 0617���1IL S'AGIT DE MON HONNEUR, PENSA-T-IL ; SI JE TOMBE
337 0617���2DANS QUELQUE B]VUE, CE NE SERA PAS UNE EXCUSE [
337 0617���3MES PROPRES YEUX DE ME DIRE : JE N'Y AVAIS PAS
337 0617���4SONG].
337 0617���5LE TEMPS ]TAIT D'UNE S]R]NIT] D]SESP]RANTE. VERS
337 0617���6LES ONZE HEURES LA LUNE SE LEVA, [ MINUIT ET DEMI
337 0617���7ELLE ]CLAIRAIT EN PLEIN LA FA+ADE DE L'H>TEL
337 0617���8DONNANT SUR LE JARDIN.
337 0618���1ELLE EST FOLLE, SE DISAIT *JULIEN ; COMME UNE HEURE
337 0618���2SONNA, IL Y AVAIT ENCORE DE LA LUMI$RE AUX FEN^TRES
337 0618���3DU COMTE *NORBERT.
338 0618���4DE SA VIE *JULIEN N'AVAIT EU AUTANT DE PEUR, IL NE
338 0618���5VOYAIT QUE LES DANGERS DE L'ENTREPRISE, ET N'AVAIT
338 0618���6AUCUN ENTHOUSIASME.
338 0618���7IL ALLA PRENDRE L'IMMENSE ]CHELLE, ATTENDIT CINQ
338 0618���8MINUTES POUR LAISSER LE TEMPS [ UN CONTRE-ORDRE, ET
338 0619���1[ UNE HEURE CINQ MINUTES POSA L']CHELLE CONTRE LA
���338 0619���2FEN^TRE DE *MATHILDE. IL MONTA DOUCEMENT LE PISTOLET
338 0619���3[ LA MAIN, ]TONN] DE N'^TRE PAS ATTAQU]. COMME IL
338 0619���4APPROCHAIT DE LA FEN^TRE, ELLE S'OUVRIT SANS
338 0619���5BRUIT :
338 0619���6- VOUS VOIL[, MONSIEUR, LUI DIT *MATHILDE AVEC
338 0619���7BEAUCOUP D']MOTION ; JE SUIS VOS MOUVEMENTS DEPUIS
338 0619���8UNE HEURE.
338 0620���1*JULIEN ]TAIT FORT EMBARRASS], IL NE SAVAIT COMMENT
338 0620���2SE CONDUIRE, IL N'AVAIT PAS D'AMOUR DU TOUT. DANS
338 0620���3SON EMBARRAS, IL PENSA QU'IL FALLAIT OSER, IL
338 0620���4ESSAYA D'EMBRASSER *MATHILDE.
338 0620���5- FI DONC ! LUI DIT-ELLE EN LE REPOUSSANT.
338 0620���6FORT CONTENT D'^TRE ]CONDUIT, IL SE H<TA DE JETER
338 0620���7UN COUP D'OEIL AUTOUR DE LUI : LA LUNE ]TAIT SI
338 0620���8BRILLANTE QUE LES OMBRES QU'ELLE FORMAIT DANS LA
338 0621���1CHAMBRE DE *MLLE *DE *LA *MOLE ]TAIENT NOIRES.
338 0621���2IL PEUT FORT BIEN Y AVOIR L[ DES HOMMES CACH]S
338 0621���3SANS QUE JE LES VOIE, PENSA-T-IL.
338 0621���4- QU'AVEZ-VOUS DANS LA POCHE DE C>T] DE VOTRE HABIT ?
338 0621���5LUI DIT *MATHILDE, ENCHANT]E DE TROUVER UN SUJET
338 0621���6DE CONVERSATION. ELLE SOUFFRAIT ]TRANGEMENT ;
338 0621���7TOUS LES SENTIMENTS DE RETENUE ET DE TIMIDIT],
338 0621���8SI NATURELS [ UNE FILLE BIEN N]E, AVAIENT REPRIS
338 0622���1LEUR EMPIRE, ET LA METTAIENT AU SUPPLICE.
338 0622���2- J'AI TOUTES SORTES D'ARMES ET DE PISTOLETS, R]PONDIT
338 0622���3*JULIEN, NON MOINS CONTENT D'AVOIR QUELQUE CHOSE
338 0622���4[ DIRE.
338 0622���5- IL FAUT RETIRER L']CHELLE, DIT *MATHILDE.
338 0622���6- ELLE EST IMMENSE, ET PEUT CASSER LES VITRES DU
338 0622���7SALON EN BAS, OU DE L'ENTRESOL.
338 0622���8- IL NE FAUT PAS CASSER LES VITRES, REPRIT *MATHILDE
338 0623���1ESSAYANT EN VAIN DE PRENDRE LE TON DE LA CONVERSATION
338 0623���2ORDINAIRE ; VOUS POURRIEZ, CE ME SEMBLE, ABAISSER
338 0623���3L']CHELLE AU MOYEN D'UNE CORDE QU'ON ATTACHERAIT
338 0623���4AU PREMIER ]CHELON. J'AI TOUJOURS UNE PROVISION
338 0623���5DE CORDES CHEZ MOI.
338 0623���6ET C'EST L[ UNE FEMME AMOUREUSE ! PENSA *JULIEN,
338 0623���7ELLE OSE DIRE QU'ELLE AIME ! TANT DE SANG-FROID,
338 0623���8TANT DE SAGESSE DANS LES PR]CAUTIONS M'INDIQUENT
338 0624���1ASSEZ QUE JE NE TRIOMPHE PAS DE *M *DE *CROISENOIS
338 0624���2COMME JE LE CROYAIS SOTTEMENT ; MAIS QUE TOUT
338 0624���3SIMPLEMENT JE LUI SUCC$DE. AU FAIT, QUE M'IMPORTE !
338 0624���4EST-CE QUE JE L'AIME ? JE TRIOMPHE DU MARQUIS EN
338 0624���5CE SENS, QU'IL SERA TR$S F<CH] D'AVOIR UN SUCCESSEUR,
338 0624���6ET
339 0624���7PLUS F<CH] ENCORE QUE CE SUCCESSEUR SOIT MOI. AVEC
339 0624���8QUELLE HAUTEUR IL ME REGARDAIT HIER SOIR AU CAF]
���339 0625���1*TORTONI, EN AFFECTANT DE NE PAS ME RECONNA_TRE !
339 0625���2AVEC QUEL AIR M]CHANT IL ME SALUA ENSUITE, QUAND
339 0625���3IL NE PUT PLUS S'EN DISPENSER !
339 0625���4*JULIEN AVAIT ATTACH] LA CORDE AU DERNIER ]CHELON
339 0625���5DE L']CHELLE, IL LA DESCENDAIT DOUCEMENT, ET EN
339 0625���6SE PENCHANT BEAUCOUP EN DEHORS DU BALCON POUR
339 0625���7FAIRE EN SORTE QU'ELLE NE TOUCH<T PAS LES VITRES.
339 0625���8BEAU MOMENT POUR ME TUER, PENSA-T-IL, SI QUELQU'UN
339 0626���1EST CACH] DANS LA CHAMBRE DE *MATHILDE ; MAIS UN
339 0626���2SILENCE PROFOND CONTINUAIT [ R]GNER PARTOUT.
339 0626���3L']CHELLE TOUCHA LA TERRE, *JULIEN PARVINT [ LA
339 0626���4COUCHER DANS LA PLATE-BANDE DE FLEURS EXOTIQUES
339 0626���5LE LONG DU MUR.
339 0626���6- QUE VA DIRE MA M$RE, DIT *MATHILDE, QUAND ELLE
339 0626���7VERRA SES BELLES PLANTES TOUT ]CRAS]ES !... IL
339 0626���8FAUT JETER LA CORDE, AJOUTA-T-ELLE D'UN GRAND
339 0627���1SANG-FROID. SI ON L'APERCEVAIT REMONTANT AU BALCON,
339 0627���2CE SERAIT UNE CIRCONSTANCE DIFFICILE [ EXPLIQUER.
339 0627���3- ET COMMENT MOI M'EN ALLER ? DIT *JULIEN D'UN
339 0627���4TON PLAISANT, ET EN AFFECTANT LE LANGAGE CR]OLE.
339 0627���5(UNE DES FEMMES DE CHAMBRE DE LA MAISON ]TAIT N]E
339 0627���6[ *SAINT-*DOMINGUE).
339 0627���7- VOUS, VOUS EN ALLER PAR LA PORTE, DIT *MATHILDE
339 0627���8RAVIE DE CETTE ID]E.
339 0628���1AH ! QUE CET HOMME EST DIGNE DE TOUT MON AMOUR !
339 0628���2PENSA-T-ELLE.
339 0628���3*JULIEN VENAIT DE LAISSER TOMBER LA CORDE DANS LE
339 0628���4JARDIN ; *MATHILDE LUI SERRA LE BRAS. IL CRUT ^TRE
339 0628���5SAISI PAR UN ENNEMI, ET SE RETOURNA VIVEMENT EN
339 0628���6TIRANT UN POIGNARD. ELLE AVAIT CRU ENTENDRE OUVRIR
339 0628���7UNE FEN^TRE. ILS REST$RENT IMMOBILES ET SANS
339 0628���8RESPIRER. LA LUNE LES ]CLAIRAIT EN PLEIN. LE
339 0629���1BRUIT NE SE RENOUVELANT PAS, IL N'Y EUT PLUS
339 0629���2D'INQUI]TUDE.
339 0629���3ALORS L'EMBARRAS RECOMMEN+A, IL ]TAIT GRAND DES
339 0629���4DEUX PARTS. *JULIEN S'ASSURA QUE LA PORTE ]TAIT
339 0629���5FERM]E AVEC TOUS SES VERROUS ; IL PENSAIT BIEN [
339 0629���6REGARDER SOUS LE LIT, MAIS N'OSAIT PAS ; ON AVAIT
339 0629���7PU Y PLACER UN OU DEUX LAQUAIS. ENFIN IL CRAIGNIT
339 0629���8UN REPROCHE FUTUR DE SA PRUDENCE ET REGARDA.
339 0630���1*MATHILDE ]TAIT TOMB]E DANS TOUTES LES ANGOISSES
339 0630���2DE LA TIMIDIT] LA PLUS EXTR^ME. ELLE AVAIT HORREUR
339 0630���3DE SA POSITION.
339 0630���4- QU'AVEZ-VOUS FAIT DE MES LETTRES ? DIT-ELLE
339 0630���5ENFIN.
340 0630���6QUELLE BONNE OCCASION DE D]CONCERTER CES MESSIEURS
340 0630���7S'ILS SONT AUX ]COUTES, ET D']VITER LA BATAILLE !
��|340 0630���8PENSA *JULIEN.
340 0631���1- LA PREMI$RE EST CACH]E DANS UNE GROSSE BIBLE
340 0631���2PROTESTANTE QUE LA DILIGENCE D'HIER SOIR EMPORTE
340 0631���3BIEN LOIN D'ICI.
340 0631���4IL PARLAIT FORT DISTINCTEMENT EN ENTRANT DANS CES
340 0631���5D]TAILS, ET DE FA+ON [ ^TRE ENTENDU DES PERSONNES
340 0631���6QUI POUVAIENT ^TRE CACH]ES DANS DEUX GRANDES
340 0631���7ARMOIRES D'ACAJOU QU'IL N'AVAIT PAS OS] VISITER.
340 0631���8- LES DEUX AUTRES SONT [ LA POSTE, ET SUIVENT LA
340 0632���1M^ME ROUTE QUE LA PREMI$RE.
340 0632���2- EH, GRAND DIEU ! POURQUOI TOUTES CES PR]CAUTIONS ?
340 0632���3DIT *MATHILDE ]TONN]E.
340 0632���4[ PROPOS DE QUOI EST-CE QUE JE MENTIRAIS ? PENSA
340 0632���5*JULIEN, ET IL LUI AVOUA TOUS SES SOUP+ONS.
340 0632���6- VOIL[ DONC LA CAUSE DE LA FROIDEUR DE TES LETTRES !
340 0632���7S']CRIA *MATHILDE AVEC L'ACCENT DE LA FOLIE PLUS
340 0632���8QUE DE LA TENDRESSE.
340 0633���1*JULIEN NE REMARQUA PAS CETTE NUANCE. CE
340 0633���2TUTOIEMENT LUI FIT PERDRE LA T^TE OU DU MOINS SES
340 0633���3SOUP+ONS S']VANOUIRENT ; IL OSA SERRER DANS SES
340 0633���4BRAS CETTE FILLE SI BELLE, ET QUI LUI INSPIRAIT
340 0633���5TANT DE RESPECT. IL NE FUT REPOUSS] QU'[ DEMI.
340 0633���6IL EUT RECOURS [ SA M]MOIRE, COMME JADIS [
340 0633���7*BESAN+ON AUPR$S D'*AMANDA *BINET, ET R]CITA
340 0633���8PLUSIEURS DES PLUS BELLES PHRASES DE LA
340 0634���1\ NOUVELLE *H]LO%SE \.
340 0634���2- TU AS UN COEUR D'HOMME, LUI R]PONDIT-ON SANS
340 0634���3TROP ]COUTER SES PHRASES ; J'AI VOULU ]PROUVER
340 0634���4TA BRAVOURE, JE L'AVOUE. TES PREMIERS SOUP+ONS
340 0634���5ET TA R]SOLUTION TE MONTRENT PLUS INTR]PIDE ENCORE
340 0634���6QUE JE NE CROYAIS.
340 0634���7*MATHILDE FAISAIT EFFORT POUR LE TUTOYER, ELLE
340 0634���8]TAIT ]VIDEMMENT PLUS ATTENTIVE [ CETTE ]TRANGE
340 0635���1FA+ON DE PARLER QU'AU FOND DES CHOSES QU'ELLE
340 0635���2DISAIT. CE TUTOIEMENT, D]POUILL] DU TON DE LA
340 0635���3TENDRESSE, NE FAISAIT AUCUN PLAISIR [ *JULIEN,
340 0635���4IL S']TONNAIT DE L'ABSENCE DU BONHEUR ; ENFIN
340 0635���5POUR LE SENTIR IL EUT RECOURS [ SA RAISON. IL SE
340 0635���6VOYAIT ESTIM] PAR CETTE JEUNE FILLE SI FI$RE,
340 0635���7ET QUI N'ACCORDAIT JAMAIS DE LOUANGES SANS
340 0635���8RESTRICTION ; AVEC CE RAISONNEMENT IL PARVINT
340 0636���1[ UN BONHEUR D'AMOUR-PROPRE.
340 0636���2CE N']TAIT PAS, IL EST VRAI, CETTE VOLUPT] DE
340 0636���3L'<ME QU'IL AVAIT TROUV]E QUELQUEFOIS AUPR$S
340 0636���4DE *MME *DE *R^NAL. IL N'Y AVAIT RIEN DE TENDRE
340 0636���5DANS SES SENTIMENTS DE CE PREMIER
341 0636���6MOMENT. C']TAIT LE PLUS VIF BONHEUR D'AMBITION,
��,341 0636���7ET *JULIEN ]TAIT SURTOUT AMBITIEUX. IL PARLA DE
341 0636���8NOUVEAU DES GENS PAR LUI SOUP+ONN]S, ET DES
341 0637���1PR]CAUTIONS QU'IL AVAIT INVENT]ES. EN PARLANT
341 0637���2IL SONGEAIT AUX MOYENS DE PROFITER DE SA VICTOIRE.
341 0637���3*MATHILDE ENCORE FORT EMBARRASS]E, ET QUI AVAIT
341 0637���4L'AIR ATTERR]E DE SA D]MARCHE, PARUT ENCHANT]E
341 0637���5DE TROUVER UN SUJET DE CONVERSATION. ON PARLA
341 0637���6DES MOYENS DE SE REVOIR. *JULIEN JOUIT
341 0637���7D]LICIEUSEMENT DE L'ESPRIT ET DE LA BRAVOURE
341 0637���8DONT IL FIT PREUVE DE NOUVEAU PENDANT CETTE
341 0638���1DISCUSSION. ON AVAIT AFFAIRE [ DES GENS TR$S
341 0638���2CLAIRVOYANTS, LE PETIT *TANBEAU ]TAIT CERTAINEMENT
341 0638���3UN ESPION, MAIS *MATHILDE ET LUI N']TAIENT PAS
341 0638���4NON PLUS SANS ADRESSE.
341 0638���5QUOI DE PLUS FACILE QUE DE SE RENCONTRER DANS
341 0638���6LA BIBLIOTH$QUE, POUR CONVENIR DE TOUT ?
341 0638���7- JE PUIS PARA_TRE, SANS EXCITER DE SOUP+ONS,
341 0638���8DANS TOUTES LES PARTIES DE L'H>TEL, AJOUTAIT
341 0639���1*JULIEN, ET PRESQUE JUSQUE DANS LA CHAMBRE DE
341 0639���2*MME *DE *LA *MOLE. IL FALLAIT ABSOLUMENT LA
341 0639���3TRAVERSER POUR ARRIVER [ CELLE DE SA FILLE. SI
341 0639���4*MATHILDE TROUVAIT MIEUX QU'IL ARRIV<T TOUJOURS
341 0639���5PAR UNE ]CHELLE, C']TAIT AVEC UN COEUR IVRE
341 0639���6DE JOIE QU'IL S'EXPOSERAIT [ CE FAIBLE DANGER.
341 0639���7EN L']COUTANT PARLER, *MATHILDE ]TAIT CHOQU]E DE
341 0639���8CET AIR DE TRIOMPHE. IL EST DONC MON MA_TRE ! SE
341 0640���1DIT-ELLE. D]J[ ELLE ]TAIT EN PROIE AU REMORDS. SA
341 0640���2RAISON AVAIT HORREUR DE L'INSIGNE FOLIE QU'ELLE
341 0640���3VENAIT DE COMMETTRE. SI ELLE L'E=T PU, ELLE E=T
341 0640���4AN]ANTI ELLE ET *JULIEN. QUAND PAR INSTANTS LA
341 0640���5FORCE DE SA VOLONT] FAISAIT TAIRE LES REMORDS,
341 0640���6DES SENTIMENTS DE TIMIDIT] ET DE PUDEUR SOUFFRANTE
341 0640���7LA RENDAIENT FORT MALHEUREUSE. ELLE N'AVAIT
341 0640���8NULLEMENT PR]VU L']TAT AFFREUX O@ ELLE SE TROUVAIT.
341 0641���1IL FAUT CEPENDANT QUE JE LUI PARLE, SE DIT-ELLE
341 0641���2[ LA FIN, CELA EST DANS LES CONVENANCES, ON PARLE
341 0641���3[ SON AMANT. ET ALORS POUR ACCOMPLIR UN DEVOIR,
341 0641���4ET AVEC UNE TENDRESSE QUI ]TAIT BIEN PLUS DANS LES
341 0641���5PAROLES DONT ELLE SE SERVAIT QUE DANS LE SON DE
341 0641���6SA VOIX, ELLE RACONTA LES DIVERSES R]SOLUTIONS
341 0641���7QU'ELLE AVAIT PRISES [ SON ]GARD PENDANT CES
341 0641���8DERNIERS JOURS.
341 0642���1ELLE AVAIT D]CID] QUE S'IL OSAIT ARRIVER CHEZ
341 0642���2ELLE AVEC LE SECOURS DE L']CHELLE DU JARDINIER,
341 0642���3AINSI QU'IL LUI ]TAIT PRESCRIT, ELLE SERAIT TOUTE
341 0642���4[ LUI. MAIS JAMAIS L'ON NE DIT D'UN TON PLUS
341 0642���5FROID ET PLUS POLI DES CHOSES AUSSI TENDRES.
��%341 0642���6JUSQUE-L[ CE RENDEZ-VOUS ]TAIT GLAC]. C']TAIT
341 0642���7[ FAIRE PRENDRE L'AMOUR EN HAINE. QUELLE LE+ON
341 0642���8DE MORALE POUR UNE JEUNE IMPRUDENTE !
342 0643���1VAUT-IL LA PEINE DE PERDRE SON AVENIR POUR UN TEL
342 0643���2MOMENT ?
342 0643���3APR$S DE LONGUES INCERTITUDES, QUI EUSSENT PU
342 0643���4PARA_TRE [ UN OBSERVATEUR SUPERFICIEL L'EFFET
342 0643���5DE LA HAINE LA PLUS D]CID]E, TANT LES SENTIMENTS
342 0643���6QU'UNE FEMME SE DOIT [ ELLE-M^ME AVAIENT DE PEINE
342 0643���7[ C]DER M^ME [ UNE VOLONT] AUSSI FERME, *MATHILDE
342 0643���8FINIT PAR ^TRE POUR LUI UNE MA_TRESSE AIMABLE.
342 0644���1[ LA V]RIT], CES TRANSPORTS ]TAIENT UN PEU \ VOULUS \.
342 0644���2L'AMOUR PASSIONN] ]TAIT ENCORE PLUT>T UN MOD$LE
342 0644���3QU'ON IMITAIT QU'UNE R]ALIT].
342 0644���4*MLLE *DE *LA *MOLE CROYAIT REMPLIR UN DEVOIR
342 0644���5ENVERS ELLE-M^ME ET ENVERS SON AMANT. LE PAUVRE
342 0644���6GAR+ON, SE DISAIT-ELLE, A ]T] D'UNE BRAVOURE
342 0644���7ACHEV]E, IL DOIT ^TRE HEUREUX, OU BIEN C'EST
342 0644���8MOI QUI MANQUE DE CARACT$RE. MAIS ELLE E=T VOULU
342 0645���1RACHETER AU PRIX D'UNE ]TERNIT] DE MALHEUR LA
342 0645���2N]CESSIT] CRUELLE O@ ELLE SE TROUVAIT.
342 0645���3MALGR] LA VIOLENCE AFFREUSE QU'ELLE SE FAISAIT, ELLE
342 0645���4FUT PARFAITEMENT MA_TRESSE DE SES PAROLES.
342 0645���5AUCUN REGRET, AUCUN REPROCHE NE VINRENT G<TER CETTE
342 0645���6NUIT QUI SEMBLA SINGULI$RE PLUT>T QU'HEUREUSE [
342 0645���7*JULIEN. QUELLE DIFF]RENCE, GRAND DIEU ! AVEC SON
342 0645���8DERNIER S]JOUR DE VINGT-QUATRE HEURES [ *VERRI$RES !
342 0646���1CES BELLES FA+ONS DE *PARIS ONT TROUV] LE SECRET
342 0646���2DE TOUT G<TER, M^ME L'AMOUR, SE DISAIT-IL DANS
342 0646���3SON INJUSTICE EXTR^ME.
342 0646���4IL SE LIVRAIT [ CES R]FLEXIONS DEBOUT DANS UNE
342 0646���5DES GRANDES ARMOIRES D'ACAJOU O@ ON L'AVAIT FAIT
342 0646���6ENTRER AUX PREMIERS BRUITS ENTENDUS DANS L'APPARTEMENT
342 0646���7VOISIN, QUI ]TAIT CELUI DE *MME *DE *LA *MOLE.
342 0646���8*MATHILDE SUIVIT SA M$RE [ LA MESSE, LES FEMMES
342 0647���1QUITT$RENT BIENT>T L'APPARTEMENT, ET *JULIEN
342 0647���2S']CHAPPA FACILEMENT AVANT QU'ELLES NE REVINSSENT
342 0647���3TERMINER LEURS TRAVAUX.
342 0647���4IL MONTA [ CHEVAL ET CHERCHA LES ENDROITS LES PLUS
342 0647���5SOLITAIRES D'UNE DES FOR^TS VOISINES DE *PARIS.
342 0647���6IL ]TAIT BIEN PLUS ]TONN] QU'HEUREUX. LE BONHEUR
342 0647���7QUI, DE TEMPS [ AUTRE, VENAIT OCCUPER SON <ME,
342 0647���8]TAIT COMME CELUI D'UN JEUNE SOUS-LIEUTENANT QUI,
342 0648���1[ LA SUITE DE QUELQUE ACTION ]TONNANTE, VIENT
342 0648���2D'^TRE NOMM] COLONEL D'EMBL]E PAR LE G]N]RAL EN
342 0648���3CHEF ; IL SE SENTAIT PORT] [ UNE IMMENSE HAUTEUR.
342 0648���4TOUT CE QUI ]TAIT AU-DESSUS DE LUI LA VEILLE,
��_342 0648���5]TAIT [ SES C>T]S MAINTENANT OU BIEN AU-DESSOUS.
342 0648���6PEU [ PEU LE BONHEUR DE *JULIEN AUGMENTA [ MESURE
342 0648���7QU'IL S']LOIGNAIT.
342 0648���8S'IL N'Y AVAIT RIEN DE TENDRE DANS SON <ME, C'EST
342 0649���1QUE,
343 0649���2QUELQUE ]TRANGE QUE CE MOT PUISSE PARA_TRE,
343 0649���3*MATHILDE, DANS TOUTE SA CONDUITE AVEC LUI, AVAIT
343 0649���4ACCOMPLI UN DEVOIR. IL N'Y EUT RIEN D'IMPR]VU
343 0649���5POUR ELLE DANS TOUS LES ]V]NEMENTS DE CETTE
343 0649���6NUIT, QUE LE MALHEUR ET LA HONTE QU'ELLE AVAIT
343 0649���7TROUV]S AU LIEU DE CETTE ENTI$RE F]LICIT] DONT
343 0649���8PARLENT LES ROMANS.
343 0650���1ME SERAIS-JE TROMP]E, N'AURAIS-JE PAS D'AMOUR
343 0650���2POUR LUI ? SE DIT-ELLE.
hCHAPITRE 17 ��������
����344 0651���1UNE VIEILLE ]P]E.
344 0651���2ELLE NE PARUT PAS AU D_NER. LE SOIR ELLE VINT UN
344 0651���3INSTANT AU SALON, MAIS NE REGARDA PAS *JULIEN. CETTE
344 0651���4CONDUITE LUI PARUT ]TRANGE ; MAIS, PENSA-T-IL, JE
344 0651���5NE CONNAIS PAS LEURS USAGES, ELLE ME DONNERA QUELQUE
344 0651���6BONNE RAISON POUR TOUT CECI. TOUTEFOIS, AGIT] PAR
344 0651���7LA PLUS EXTR^ME CURIOSIT], IL ]TUDIAIT L'EXPRESSION
344 0651���8DES TRAITS DE *MATHILDE ; IL NE PUT PAS SE
344 0652���1DISSIMULER QU'ELLE AVAIT L'AIR SEC ET M]CHANT.
344 0652���2]VIDEMMENT CE N']TAIT PAS LA M^ME FEMME QUI, LA
344 0652���3NUIT PR]C]DENTE, AVAIT OU FEIGNAIT DES TRANSPORTS
344 0652���4DE BONHEUR TROP EXCESSIFS POUR ^TRE VRAIS.
344 0652���5LE LENDEMAIN, LE SURLENDEMAIN, M^ME FROIDEUR DE
344 0652���6SA PART ; ELLE NE LE REGARDAIT PAS, ELLE NE
344 0652���7S'APERCEVAIT PAS DE SON EXISTENCE. *JULIEN, D]VOR]
344 0652���8PAR LA PLUS VIVE INQUI]TUDE, ]TAIT [ MILLE LIEUES
344 0653���1DES SENTIMENTS DE TRIOMPHE QUI L'AVAIENT SEULS
344 0653���2ANIM] LE PREMIER JOUR. SERAIT-CE, PAR HASARD, SE
344 0653���3DIT-IL, UN RETOUR [ LA VERTU ? MAIS CE MOT ]TAIT
344 0653���4BIEN BOURGEOIS POUR L'ALTI$RE *MATHILDE.
344 0653���5DANS LES POSITIONS ORDINAIRES DE LA VIE ELLE NE
344 0653���6CROIT GU$RE [ LA RELIGION, PENSAIT *JULIEN, ELLE
344 0653���7L'AIME COMME TR$S UTILE AUX INT]R^TS DE SA CASTE.
344 0653���8MAIS PAR SIMPLE D]LICATESSE NE PEUT-ELLE PAS SE
344 0654���1REPROCHER VIVEMENT LA FAUTE QU'ELLE A COMMISE ?
344 0654���2*JULIEN CROYAIT ^TRE SON PREMIER AMANT.
344 0654���3MAIS, SE DISAIT-IL DANS D'AUTRES INSTANTS, IL
344 0654���4FAUT AVOUER QU'IL N'Y A RIEN DE NA%F, DE SIMPLE,
344 0654���5DE TENDRE DANS TOUTE SA MANI$RE D'^TRE ; JAMAIS
344 0654���6JE NE L'AI VUE PLUS ALTI$RE. ME M]PRISERAIT-ELLE ?
344 0654���7IL SERAIT DIGNE D'ELLE DE SE REPROCHER CE QU'ELLE
344 0654���8A FAIT POUR MOI, [ CAUSE SEULEMENT DE LA BASSESSE
��>344 0655���1DE MA NAISSANCE.
345 0655���2PENDANT QUE *JULIEN, REMPLI DE SES PR]JUG]S PUIS]S
345 0655���3DANS LES LIVRES ET DANS LES SOUVENIRS DE *VERRI$RES,
345 0655���4POURSUIVAIT LA CHIM$RE D'UNE MA_TRESSE TENDRE ET
345 0655���5QUI NE SONGE PLUS [ SA PROPRE EXISTENCE DU MOMENT
345 0655���6QU'ELLE A FAIT LE BONHEUR DE SON AMANT, LA VANIT]
345 0655���7DE *MATHILDE ]TAIT FURIEUSE CONTRE LUI.
345 0655���8COMME ELLE NE S'ENNUYAIT PLUS DEPUIS DEUX MOIS,
345 0656���1ELLE NE CRAIGNAIT PLUS L'ENNUI ; AINSI, SANS POUVOIR
345 0656���2S'EN DOUTER LE MOINS DU MONDE, *JULIEN AVAIT PERDU
345 0656���3SON PLUS GRAND AVANTAGE.
345 0656���4JE ME SUIS DONN] UN MA_TRE ! SE DISAIT *MLLE *DE
345 0656���5*LA *MOLE EN PROIE AU PLUS NOIR CHAGRIN. IL EST
345 0656���6REMPLI D'HONNEUR, [ LA BONNE HEURE ; MAIS SI JE
345 0656���7POUSSE [ BOUT SA VANIT], IL SE VENGERA EN FAISANT
345 0656���8CONNA_TRE LA NATURE DE NOS RELATIONS. JAMAIS
345 0657���1*MATHILDE N'AVAIT EU D'AMANT, ET DANS CETTE
345 0657���2CIRCONSTANCE DE LA VIE QUI DONNE QUELQUES ILLUSIONS
345 0657���3TENDRES M^ME AUX <MES LES PLUS S$CHES, ELLE ]TAIT
345 0657���4EN PROIE AUX R]FLEXIONS LES PLUS AM$RES.
345 0657���5IL A SUR MOI UN EMPIRE IMMENSE, PUISQU'IL R$GNE
345 0657���6PAR LA TERREUR ET PEUT ME PUNIR D'UNE PEINE ATROCE,
345 0657���7SI JE LE POUSSE [ BOUT. CETTE SEULE ID]E SUFFISAIT
345 0657���8POUR PORTER *MLLE *DE *LA *MOLE [ L'OUTRAGER. LE
345 0658���1COURAGE ]TAIT LA PREMI$RE QUALIT] DE SON CARACT$RE.
345 0658���2RIEN NE POUVAIT LUI DONNER QUELQUE AGITATION ET
345 0658���3LA GU]RIR D'UN FOND D'ENNUI SANS CESSE RENAISSANT
345 0658���4QUE L'ID]E QU'ELLE JOUAIT [ CROIX OU PILE SON
345 0658���5EXISTENCE ENTI$RE.
345 0658���6LE TROISI$ME JOUR, COMME *MLLE *DE *LA *MOLE
345 0658���7S'OBSTINAIT [ NE PAS LE REGARDER, *JULIEN LA
345 0658���8SUIVIT APR$S D_NER, ET ]VIDEMMENT MALGR] ELLE,
345 0659���1DANS LA SALLE DE BILLARD.
345 0659���2- EH BIEN, MONSIEUR, VOUS CROYEZ DONC AVOIR ACQUIS
345 0659���3DES DROITS BIEN PUISSANTS SUR MOI, LUI DIT-ELLE
345 0659���4AVEC UNE COL$RE [ PEINE RETENUE, PUISQUE EN
345 0659���5OPPOSITION [ MA VOLONT] BIEN ]VIDEMMENT D]CLAR]E,
345 0659���6VOUS PR]TENDEZ ME PARLER ?... SAVEZ-VOUS QUE
345 0659���7PERSONNE AU MONDE N'A JAMAIS TANT OS] ?
345 0659���8RIEN NE FUT PLAISANT COMME LE DIALOGUE DE CES
345 0660���1DEUX AMANTS, SANS S'EN DOUTER ILS ]TAIENT ANIM]S
345 0660���2L'UN CONTRE L'AUTRE DES SENTIMENTS DE LA HAINE
345 0660���3LA PLUS VIVE. COMME NI L'UN NI L'AUTRE N'AVAIENT
345 0660���4LE CARACT$RE ENDURANT, QUE D'AILLEURS ILS AVAIENT
345 0660���5DES HABITUDES DE BONNE COMPAGNIE, ILS EN FURENT
345 0660���6BIENT>T [ SE D]CLARER NETTEMENT QU'ILS SE
345 0660���7BROUILLAIENT [ JAMAIS.
��?345 0660���8- JE VOUS JURE UN SECRET ]TERNEL, DIT *JULIEN,
345 0661���1J'AJOUTERAIS
346 0661���2M^ME QUE JAMAIS JE NE VOUS ADRESSERAI LA PAROLE, SI
346 0661���3VOTRE R]PUTATION NE POUVAIT SOUFFRIR DE CE
346 0661���4CHANGEMENT TROP MARQU]. IL SALUA AVEC RESPECT ET
346 0661���5PARTIT.
346 0661���6IL ACCOMPLISSAIT SANS TROP DE PEINE CE QU'IL
346 0661���7CROYAIT UN DEVOIR ; IL ]TAIT BIEN LOIN DE SE
346 0661���8CROIRE FORT AMOUREUX DE *MLLE *DE *LA *MOLE.
346 0662���1SANS DOUTE IL NE L'AIMAIT PAS TROIS JOURS
346 0662���2AUPARAVANT, QUAND ON L'AVAIT CACH] DANS LA GRANDE
346 0662���3ARMOIRE D'ACAJOU. MAIS TOUT CHANGEA RAPIDEMENT
346 0662���4DANS SON <ME, DU MOMENT QU'IL SE VIT [ JAMAIS
346 0662���5BROUILL] AVEC ELLE.
346 0662���6SA M]MOIRE CRUELLE SE MIT [ LUI RETRACER LES
346 0662���7MOINDRES CIRCONSTANCES DE CETTE NUIT QUI DANS LA
346 0662���8R]ALIT] L'AVAIT LAISS] SI FROID.
346 0663���1DANS LA NUIT M^ME QUI SUIVIT LA D]CLARATION DE
346 0663���2BROUILLE ]TERNELLE, *JULIEN FAILLIT DEVENIR FOU
346 0663���3EN ]TANT OBLIG] DE S'AVOUER QU'IL AIMAIT
346 0663���4*MLLE *DE *LA *MOLE.
346 0663���5DES COMBATS AFFREUX SUIVIRENT CETTE D]COUVERTE :
346 0663���6TOUS SES SENTIMENTS ]TAIENT BOULEVERS]S.
346 0663���7DEUX JOURS APR$S, AU LIEU D'^TRE FIER AVEC
346 0663���8*M *DE *CROISENOIS, IL L'AURAIT PRESQUE EMBRASS]
346 0664���1EN FONDANT EN LARMES.
346 0664���2L'HABITUDE DU MALHEUR LUI DONNA UNE LUEUR DE BON
346 0664���3SENS, IL SE D]CIDA [ PARTIR POUR LE *LANGUEDOC,
346 0664���4FIT SA MALLE ET ALLA [ LA POSTE.
346 0664���5IL SE SENTIT D]FAILLIR QUAND, ARRIV] AU BUREAU
346 0664���6DES MALLES-POSTE, ON LUI APPRIT QUE, PAR UN HASARD
346 0664���7SINGULIER, IL Y AVAIT UNE PLACE LE LENDEMAIN
346 0664���8DANS LA MALLE DE *TOULOUSE. IL L'ARR^TA ET REVINT
346 0665���1[ L'H>TEL DE *LA *MOLE, ANNONCER SON D]PART AU
346 0665���2MARQUIS.
346 0665���3*M *DE *LA *MOLE ]TAIT SORTI. PLUS MORT QUE VIF,
346 0665���4*JULIEN ALLA L'ATTENDRE DANS LA BIBLIOTH$QUE.
346 0665���5QUE DEVINT-IL EN Y TROUVANT *MLLE *DE *LA *MOLE ?
346 0665���6EN LE VOYANT PARA_TRE ELLE PRIT UN AIR DE
346 0665���7M]CHANCET] AUQUEL IL LUI FUT IMPOSSIBLE DE SE
346 0665���8M]PRENDRE.
346 0666���1EMPORT] PAR SON MALHEUR, ]GAR] PAR LA SURPRISE,
346 0666���2*JULIEN EUT LA FAIBLESSE DE LUI DIRE, DU TON
346 0666���3LE PLUS TENDRE ET QUI VENAIT DE L'<ME : AINSI,
346 0666���4VOUS NE M'AIMEZ PLUS ?
346 0666���5- J'AI HORREUR DE M'^TRE LIVR]E AU PREMIER VENU,
346 0666���6DIT *MATHILDE EN PLEURANT DE RAGE CONTRE ELLE-M^ME.
���346 0666���7- \ AU PREMIER VENU ! \ S']CRIA *JULIEN, ET IL
346 0666���8S']LAN+A SUR UNE VIEILLE ]P]E DU MOYEN <GE QUI
346 0667���1]TAIT CONSERV]E DANS LA BIBLIOTH$QUE COMME UNE
346 0667���2CURIOSIT].
346 0667���3SA DOULEUR, QU'IL CROYAIT EXTR^ME AU MOMENT O@
346 0667���4IL AVAIT ADRESS] LA PAROLE [ *MLLE *DE *LA *MOLE,
346 0667���5VENAIT D'^TRE CENTUPL]E
347 0667���6PAR LES LARMES DE HONTE QU'IL LUI VOYAIT R]PANDRE.
347 0667���7IL E=T ]T] LE PLUS HEUREUX DES HOMMES DE POUVOIR
347 0667���8LA TUER.
347 0668���1AU MOMENT O@ IL VENAIT DE TIRER L']P]E, AVEC QUELQUE
347 0668���2PEINE, DE SON FOURREAU ANTIQUE, *MATHILDE, HEUREUSE
347 0668���3D'UNE SENSATION SI NOUVELLE, S'AVAN+A FI$REMENT
347 0668���4VERS LUI ; SES LARMES S']TAIENT TARIES.
347 0668���5L'ID]E DU MARQUIS DE *LA *MOLE, SON BIENFAITEUR, SE
347 0668���6PR]SENTA VIVEMENT [ *JULIEN. JE TUERAIS SA FILLE !
347 0668���7SE DIT-IL, QUELLE HORREUR ! IL FIT UN MOUVEMENT
347 0668���8POUR JETER L']P]E. CERTAINEMENT, PENSA-T-IL, ELLE
347 0669���1VA ]CLATER DE RIRE [ LA VUE DE CE MOUVEMENT DE
347 0669���2M]LODRAME : IL DUT [ CETTE ID]E LE RETOUR DE TOUT
347 0669���3SON SANG-FROID. IL REGARDA LA LAME DE LA VIEILLE
347 0669���4]P]E CURIEUSEMENT ET COMME S'IL Y E=T CHERCH]
347 0669���5QUELQUE TACHE DE ROUILLE, PUIS IL LA REMIT DANS
347 0669���6LE FOURREAU, ET AVEC LA PLUS GRANDE TRANQUILLIT]
347 0669���7LA REPLA+A AU CLOU DE BRONZE DOR] QUI LA SOUTENAIT.
347 0669���8TOUT CE MOUVEMENT, FORT LENT SUR LA FIN, DURA BIEN
347 0670���1UNE MINUTE ; *MLLE *DE *LA *MOLE LE REGARDAIT
347 0670���2]TONN]E. J'AI DONC ]T] SUR LE POINT D'^TRE TU]E
347 0670���3PAR MON AMANT ! SE DISAIT-ELLE.
347 0670���4CETTE ID]E LA TRANSPORTAIT DANS LES PLUS BEAUX
347 0670���5TEMPS DU SI$CLE DE *CHARLES *IX ET DE *HENRI *III.
347 0670���6ELLE ]TAIT IMMOBILE DEVANT *JULIEN QUI VENAIT DE
347 0670���7REPLACER L']P]E, ELLE LE REGARDAIT AVEC DES YEUX
347 0670���8O@ IL N'Y AVAIT PLUS DE HAINE. IL FAUT CONVENIR
347 0671���1QU'ELLE ]TAIT BIEN S]DUISANTE EN CE MOMENT,
347 0671���2CERTAINEMENT JAMAIS FEMME N'AVAIT MOINS RESSEMBL]
347 0671���3[ UNE POUP]E PARISIENNE (CE MOT ]TAIT LA GRANDE
347 0671���4OBJECTION DE *JULIEN CONTRE LES FEMMES DE CE
347 0671���5PAYS).
347 0671���6JE VAIS RETOMBER DANS QUELQUE FAIBLESSE POUR LUI,
347 0671���7PENSA *MATHILDE ; C'EST BIEN POUR LE COUP QU'IL
347 0671���8SE CROIRAIT MON SEIGNEUR ET MA_TRE, APR$S UNE
347 0672���1RECHUTE, ET AU MOMENT PR]CIS O@ JE VIENS DE LUI
347 0672���2PARLER SI FERME. ELLE S'ENFUIT.
347 0672���3MON DIEU ! QU'ELLE EST BELLE ! DIT *JULIEN EN LA
347 0672���4VOYANT COURIR : VOIL[ CET ^TRE QUI SE PR]CIPITAIT
347 0672���5DANS MES BRAS AVEC TANT DE FUREUR IL N'Y A PAS
���347 0672���6HUIT JOURS... ET CES INSTANTS NE REVIENDRONT JAMAIS !
347 0672���7ET C'EST PAR MA FAUTE ! ET, AU MOMENT D'UNE ACTION
347 0672���8SI EXTRAORDINAIRE, SI INT]RESSANTE POUR MOI, JE
347 0673���1N'Y ]TAIS PAS SENSIBLE !... IL FAUT AVOUER QUE
347 0673���2JE SUIS N] AVEC UN CARACT$RE BIEN PLAT ET BIEN
347 0673���3MALHEUREUX.
347 0673���4LE MARQUIS PARUT ; *JULIEN SE H<TA DE LUI ANNONCER
347 0673���5SON D]PART.
347 0673���6- POUR O@ ? DIT *M *DE *LA *MOLE.
348 0673���7- POUR LE *LANGUEDOC.
348 0673���8- NON PAS, S'IL VOUS PLA_T, VOUS ^TES R]SERV] [ DE
348 0674���1PLUS HAUTES DESTIN]ES, SI VOUS PARTEZ CE SERA
348 0674���2POUR LE NORD... M^ME, EN TERMES MILITAIRES, JE
348 0674���3VOUS CONSIGNE [ L'H>TEL. VOUS M'OBLIGEREZ DE
348 0674���4N'^TRE JAMAIS PLUS DE DEUX OU TROIS HEURES ABSENT,
348 0674���5JE PUIS AVOIR BESOIN DE VOUS D'UN MOMENT [
348 0674���6L'AUTRE.
348 0674���7*JULIEN SALUA, ET SE RETIRA SANS MOT DIRE, LAISSANT
348 0674���8LE MARQUIS FORT ]TONN] ; IL ]TAIT HORS D']TAT
348 0675���1DE PARLER, IL S'ENFERMA DANS SA CHAMBRE. L[,
348 0675���2IL PUT S'EXAG]RER EN LIBERT] TOUTE L'ATROCIT]
348 0675���3DE SON SORT.
348 0675���4AINSI, PENSAIT-IL, JE NE PUIS PAS M^ME M']LOIGNER !
348 0675���5DIEU SAIT COMBIEN DE JOURS LE MARQUIS VA ME
348 0675���6RETENIR [ *PARIS ; GRAND DIEU ! QUE VAIS-JE
348 0675���7DEVENIR ? ET PAS UN AMI QUE JE PUISSE CONSULTER :
348 0675���8L'ABB] *PIRARD NE ME LAISSERAIT PAS FINIR LA
348 0676���1PREMI$RE PHRASE, LE COMTE *ALTAMIRA ME PROPOSERAIT
348 0676���2DE M'AFFILIER [ QUELQUE CONSPIRATION.
348 0676���3ET CEPENDANT JE SUIS FOU, JE LE SENS ; JE SUIS FOU !
348 0676���4QUI POURRA ME GUIDER, QUE VAIS-JE DEVENIR ?
hCHAPITRE 18 ��������
����349 0677���1MOMENTS CRUELS.
349 0677���2*MADEMOISELLE *DE *LA *MOLE RAVIE NE SONGEAIT QU'AU
349 0677���3BONHEUR D'AVOIR ]T] SUR LE POINT D'^TRE TU]E. ELLE
349 0677���4ALLAIT JUSQU'[ SE DIRE : IL EST DIGNE D'^TRE MON
349 0677���5MA_TRE, PUISQU'IL A ]T] SUR LE POINT DE ME TUER.
349 0677���6COMBIEN FAUDRAIT-IL FONDRE ENSEMBLE DE BEAUX JEUNES
349 0677���7GENS DE LA SOCI]T] POUR ARRIVER [ UN TEL MOUVEMENT
349 0677���8DE PASSION ?
349 0678���1IL FAUT AVOUER QU'IL ]TAIT BIEN JOLI AU MOMENT O@
349 0678���2IL EST MONT] SUR LA CHAISE, POUR REPLACER L']P]E,
349 0678���3PR]CIS]MENT DANS LA POSITION PITTORESQUE QUE LE
349 0678���4TAPISSIER D]CORATEUR LUI A DONN]E ! APR$S TOUT, JE
349 0678���5N'AI PAS ]T] SI FOLLE DE L'AIMER.
349 0678���6DANS CET INSTANT, S'IL SE F=T PR]SENT] QUELQUE
349 0678���7MOYEN HONN^TE DE RENOUER, ELLE L'E=T SAISI AVEC
���349 0678���8PLAISIR. *JULIEN, ENFERM] [ DOUBLE TOUR DANS SA
349 0679���1CHAMBRE, ]TAIT EN PROIE AU PLUS VIOLENT D]SESPOIR.
349 0679���2DANS SES ID]ES FOLLES, IL PENSAIT [ SE JETER [
349 0679���3SES PIEDS. SI AU LIEU DE SE TENIR CACH] DANS UN LIEU
349 0679���4]CART], IL E=T ERR] AU JARDIN ET DANS L'H>TEL, DE
349 0679���5MANI$RE [ SE TENIR [ LA PORT]E DES OCCASIONS, IL
349 0679���6E=T PEUT-^TRE EN UN SEUL INSTANT CHANG] EN
349 0679���7BONHEUR LE PLUS VIF SON AFFREUX MALHEUR.
349 0679���8MAIS L'ADRESSE DONT NOUS LUI REPROCHONS L'ABSENCE,
349 0680���1AURAIT EXCLU LE MOUVEMENT SUBLIME DE SAISIR
349 0680���2L']P]E QUI, DANS CE MOMENT, LE RENDAIT SI JOLI
349 0680���3AUX YEUX DE *MLLE *DE *LA *MOLE. CE CAPRICE,
349 0680���4FAVORABLE [ *JULIEN, DURA TOUTE LA JOURN]E ;
349 0680���5*MATHILDE SE FAISAIT UNE IMAGE CHARMANTE DES
349 0680���6COURTS INSTANTS PENDANT LESQUELS ELLE L'AVAIT
349 0680���7AIM], ELLE LES REGRETTAIT.
349 0680���8AU FAIT, SE DISAIT-ELLE, MA PASSION POUR CE PAUVRE
349 0681���1GAR+ON N'A DUR] [ SES YEUX QUE DEPUIS UNE HEURE
349 0681���2APR$S MINUIT, QUAND JE L'AI VU ARRIVER PAR SON
349 0681���3]CHELLE AVEC TOUS SES PISTOLETS, DANS LA POCHE
349 0681���4DE C>T] DE SON HABIT, JUSQU'[ HUIT HEURES DU
349 0681���5MATIN. C'EST UN QUART D'HEURE APR$S, EN ENTENDANT
349 0681���6LA
350 0681���7MESSE [ *SAINTE-*VAL$RE, QUE J'AI COMMENC] [ PENSER
350 0681���8QU'IL ALLAIT SE CROIRE MON MA_TRE, ET QU'IL POURRAIT
350 0682���1BIEN ESSAYER DE ME FAIRE OB]IR AU NOM DE LA TERREUR.
350 0682���2APR$S D_NER, *MLLE *DE *LA *MOLE, LOIN DE FUIR
350 0682���3*JULIEN, LUI PARLA ET L'ENGAGEA EN QUELQUE SORTE
350 0682���4[ LA SUIVRE AU JARDIN ; IL OB]IT. CETTE ]PREUVE
350 0682���5LUI MANQUAIT. *MATHILDE C]DAIT SANS TROP S'EN
350 0682���6DOUTER [ L'AMOUR QU'ELLE REPRENAIT POUR LUI. ELLE
350 0682���7TROUVAIT UN PLAISIR EXTR^ME [ SE PROMENER [ SES
350 0682���8C>T]S, C']TAIT AVEC CURIOSIT] QU'ELLE REGARDAIT
350 0683���1CES MAINS QUI LE MATIN AVAIENT SAISI L']P]E POUR
350 0683���2LA TUER.
350 0683���3APR$S UNE TELLE ACTION, APR$S TOUT CE QUI S']TAIT
350 0683���4PASS], IL NE POUVAIT PLUS ^TRE QUESTION DE LEUR
350 0683���5ANCIENNE CONVERSATION.
350 0683���6PEU [ PEU *MATHILDE SE MIT [ LUI PARLER AVEC
350 0683���7CONFIDENCE INTIME DE L']TAT DE SON COEUR. ELLE
350 0683���8TROUVAIT UNE SINGULI$RE VOLUPT] DANS CE GENRE
350 0684���1DE CONVERSATION ; ELLE EN VINT [ LUI RACONTER LES
350 0684���2MOUVEMENTS D'ENTHOUSIASME PASSAGERS QU'ELLE AVAIT
350 0684���3]PROUV]S POUR *M *DE *CROISENOIS, POUR *M *DE
350 0684���4*CAYLUS...
350 0684���5- QUOI ! POUR *M *DE *CAYLUS AUSSI ! S']CRIA
350 0684���6*JULIEN ; ET TOUTE L'AM$RE JALOUSIE D'UN AMANT
���350 0684���7D]LAISS] ]CLATAIT DANS CE MOT. *MATHILDE EN
350 0684���8JUGEA AINSI, ET N'EN FUT POINT OFFENS]E.
350 0685���1ELLE CONTINUA [ TORTURER *JULIEN, EN LUI D]TAILLANT
350 0685���2SES SENTIMENTS D'AUTREFOIS DE LA FA+ON LA PLUS
350 0685���3PITTORESQUE, ET AVEC L'ACCENT DE LA PLUS INTIME
350 0685���4V]RIT]. IL VOYAIT QU'ELLE PEIGNAIT CE QU'ELLE
350 0685���5AVAIT SOUS LES YEUX. IL AVAIT LA DOULEUR DE
350 0685���6REMARQUER QU'EN PARLANT, ELLE FAISAIT DES
350 0685���7D]COUVERTES DANS SON PROPRE COEUR.
350 0685���8LE MALHEUR DE LA JALOUSIE NE PEUT ALLER PLUS LOIN.
350 0686���1SOUP+ONNER QU'UN RIVAL EST AIM] EST D]J[ BIEN CRUEL,
350 0686���2MAIS SE VOIR AVOUER EN D]TAIL L'AMOUR QU'IL INSPIRE
350 0686���3PAR LA FEMME QU'ON ADORE EST SANS DOUTE LE COMBLE
350 0686���4DES DOULEURS.
350 0686���5> COMBIEN ]TAIENT PUNIS, EN CET INSTANT, LES
350 0686���6MOUVEMENTS D'ORGUEIL QUI AVAIENT PORT] *JULIEN
350 0686���7[ SE PR]F]RER AUX *CAYLUS, AUX *CROISENOIS !
350 0686���8AVEC QUEL MALHEUR INTIME ET SENTI IL S'EXAG]RAIT
350 0687���1LEURS PLUS PETITS AVANTAGES ! AVEC QUELLE BONNE
350 0687���2FOI ARDENTE IL SE M]PRISAIT LUI-M^ME !
350 0687���3*MATHILDE LUI SEMBLAIT ADORABLE, TOUTE PAROLE
350 0687���4EST FAIBLE POUR EXPRIMER L'EXC$S DE SON ADMIRATION.
350 0687���5EN SE PROMENANT [ C>T] D'ELLE, IL REGARDAIT [ LA
350 0687���6D]ROB]E SES MAINS, SES BRAS, SON PORT DE REINE.
350 0687���7IL ]TAIT SUR LE POINT DE TOMBER [ SES PIEDS,
350 0687���8AN]ANTI D'AMOUR ET DE MALHEUR, ET EN CRIANT :
350 0688���1PITI] !
351 0688���2ET CETTE PERSONNE SI BELLE, SI SUP]RIEURE [ TOUT,
351 0688���3QUI UNE FOIS M'A AIM], C'EST *M *DE *CAYLUS QU'ELLE
351 0688���4AIMERA SANS DOUTE BIENT>T !
351 0688���5*JULIEN NE POUVAIT DOUTER DE LA SINC]RIT] DE
351 0688���6*MLLE *DE *LA *MOLE ; L'ACCENT DE LA V]RIT]
351 0688���7]TAIT TROP ]VIDENT DANS TOUT CE QU'ELLE DISAIT.
351 0688���8POUR QUE RIEN ABSOLUMENT NE MANQU<T [ SON MALHEUR,
351 0689���1IL Y EUT DES MOMENTS O@ [ FORCE DE S'OCCUPER DES
351 0689���2SENTIMENTS QU'ELLE AVAIT ]PROUV]S UNE FOIS POUR
351 0689���3*M *DE *CAYLUS, *MATHILDE EN VINT [ PARLER DE
351 0689���4LUI COMME SI ELLE L'AIMAIT ACTUELLEMENT.
351 0689���5CERTAINEMENT IL Y AVAIT DE L'AMOUR DANS SON
351 0689���6ACCENT, *JULIEN LE VOYAIT NETTEMENT.
351 0689���7L'INT]RIEUR DE SA POITRINE E=T ]T] INOND] DE PLOMB
351 0689���8FONDU QU'IL E=T MOINS SOUFFERT. COMMENT, ARRIV]
351 0690���1[ CET EXC$S DE MALHEUR, LE PAUVRE GAR+ON E=T-IL
351 0690���2PU DEVINER QUE C']TAIT PARCE QU'ELLE PARLAIT [
351 0690���3LUI, QUE *MLLE *DE *LA *MOLE TROUVAIT TANT DE
351 0690���4PLAISIR [ REPENSER AUX VELL]IT]S D'AMOUR QU'ELLE
351 0690���5AVAIT ]PROUV]ES JADIS POUR *M *DE *CAYLUS OU
���351 0690���6*M *DE *LUZ ?
351 0690���7RIEN NE SAURAIT EXPRIMER LES ANGOISSES DE *JULIEN.
351 0690���8IL ]COUTAIT LES CONFIDENCES D]TAILL]ES DE L'AMOUR
351 0691���1]PROUV] POUR D'AUTRES DANS CETTE M^ME ALL]E DE
351 0691���2TILLEULS O@ SI PEU DE JOURS AUPARAVANT IL ATTENDAIT
351 0691���3QU'UNE HEURE SONN<T POUR P]N]TRER DANS SA CHAMBRE.
351 0691���4UN ^TRE HUMAIN NE PEUT SOUTENIR LE MALHEUR [ UN
351 0691���5PLUS HAUT DEGR].
351 0691���6CE GENRE D'INTIMIT] CRUELLE DURA HUIT GRANDS JOURS.
351 0691���7*MATHILDE TANT>T SEMBLAIT RECHERCHER, TANT>T
351 0691���8NE FUYAIT PAS LES OCCASIONS DE LUI PARLER ;
351 0692���1ET LE SUJET DE CONVERSATION, AUQUEL ILS SEMBLAIENT
351 0692���2TOUS DEUX REVENIR AVEC UNE SORTE DE VOLUPT]
351 0692���3CRUELLE, C']TAIT LE R]CIT DES SENTIMENTS QU'ELLE
351 0692���4AVAIT ]PROUV]S POUR D'AUTRES : ELLE LUI RACONTAIT
351 0692���5LES LETTRES QU'ELLE AVAIT ]CRITES, ELLE LUI EN
351 0692���6RAPPELAIT JUSQU'AUX PAROLES, ELLE LUI R]CITAIT
351 0692���7DES PHRASES ENTI$RES. LES DERNIERS JOURS ELLE
351 0692���8SEMBLAIT CONTEMPLER *JULIEN AVEC UNE SORTE DE
351 0693���1JOIE MALIGNE. SES DOULEURS ]TAIENT UNE VIVE
351 0693���2JOUISSANCE POUR ELLE.
351 0693���3ON VOIT QUE *JULIEN N'AVAIT AUCUNE EXP]RIENCE
351 0693���4DE LA VIE, IL N'AVAIT PAS M^ME LU DE ROMANS ;
351 0693���5S'IL E=T ]T] UN PEU MOINS GAUCHE ET QU'IL E=T
351 0693���6DIT AVEC QUELQUE SANG-FROID [ CETTE JEUNE FILLE,
351 0693���7PAR LUI SI ADOR]E ET QUI LUI FAISAIT DES
351 0693���8CONFIDENCES SI ]TRANGES : CONVENEZ QUE QUOIQUE
351 0694���1JE NE VAILLE PAS TOUS CES MESSIEURS, C'EST
351 0694���2POURTANT MOI QUE VOUS AIMEZ...
351 0694���3PEUT-^TRE E=T-ELLE ]T] HEUREUSE D'^TRE DEVIN]E ;
351 0694���4DU MOINS LE SUCC$S E=T-IL D]PENDU ENTI$REMENT
351 0694���5DE LA GR<CE AVEC LAQUELLE *JULIEN E=T EXPRIM]
351 0694���6CETTE ID]E, ET DU MOMENT
352 0694���7QU'IL E=T CHOISI. DANS TOUS LES CAS IL SORTAIT
352 0694���8BIEN, ET AVEC AVANTAGE POUR LUI, D'UNE SITUATION
352 0695���1QUI ALLAIT DEVENIR MONOTONE AUX YEUX DE *MATHILDE.
352 0695���2- ET VOUS NE M'AIMEZ PLUS, MOI QUI VOUS ADORE !
352 0695���3LUI DIT UN JOUR *JULIEN ]PERDU D'AMOUR ET DE
352 0695���4MALHEUR. CETTE SOTTISE ]TAIT [ PEU PR$S LA PLUS
352 0695���5GRANDE QU'IL P=T COMMETTRE.
352 0695���6CE MOT D]TRUISIT EN UN CLIN D'OEIL TOUT LE PLAISIR
352 0695���7QUE *MLLE *DE *LA *MOLE TROUVAIT [ LUI PARLER
352 0695���8DE L']TAT DE SON COEUR. ELLE COMMEN+AIT [ S']TONNER
352 0696���1QU'APR$S CE QUI S']TAIT PASS] IL NE S'OFFENS<T
352 0696���2PAS DE SES R]CITS, ELLE ALLAIT JUSQU'[ S'IMAGINER,
352 0696���3AU MOMENT O@ IL LUI TINT CE SOT PROPOS, QUE
352 0696���4PEUT-^TRE IL NE L'AIMAIT PLUS. LA FIERT] A SANS
���352 0696���5DOUTE ]TEINT SON AMOUR, SE DISAIT-ELLE. IL N'EST
352 0696���6PAS HOMME [ SE VOIR IMPUN]MENT PR]F]RER DES
352 0696���7^TRES COMME *CAYLUS, *DE *LUZ, *CROISENOIS, QU'IL
352 0696���8AVOUE LUI ^TRE TELLEMENT SUP]RIEURS. NON,
352 0697���1JE NE LE VERRAI PLUS [ MES PIEDS !
352 0697���2LES JOURS PR]C]DENTS, DANS LA NA%VET] DE SON
352 0697���3MALHEUR, *JULIEN LUI FAISAIT SOUVENT UN ]LOGE
352 0697���4SINC$RE DES BRILLANTES QUALIT]S DE CES MESSIEURS ;
352 0697���5IL ALLAIT JUSQU'[ LES EXAG]RER. CETTE NUANCE
352 0697���6N'AVAIT POINT ]CHAPP] [ *MLLE *DE *LA *MOLE,
352 0697���7ELLE EN ]TAIT ]TONN]E, MAIS N'EN DEVINAIT POINT
352 0697���8LA CAUSE. L'<ME FR]N]TIQUE DE *JULIEN, EN
352 0698���1LOUANT UN RIVAL QU'IL CROYAIT AIM], SYMPATHISAIT
352 0698���2AVEC SON BONHEUR.
352 0698���3SON MOT SI FRANC, MAIS SI STUPIDE, VINT TOUT
352 0698���4CHANGER EN UN INSTANT : *MATHILDE, S=RE D'^TRE
352 0698���5AIM]E, LE M]PRISA PARFAITEMENT.
352 0698���6ELLE SE PROMENAIT AVEC LUI AU MOMENT DE CE PROPOS
352 0698���7MALADROIT ; ELLE LE QUITTA, ET SON DERNIER REGARD
352 0698���8EXPRIMAIT LE PLUS AFFREUX M]PRIS. RENTR]E AU
352 0699���1SALON, DE TOUTE LA SOIR]E ELLE NE LE REGARDA
352 0699���2PLUS. LE LENDEMAIN CE M]PRIS OCCUPAIT TOUT SON
352 0699���3COEUR ; IL N']TAIT PLUS QUESTION DU MOUVEMENT
352 0699���4QUI, PENDANT HUIT JOURS, LUI AVAIT FAIT TROUVER
352 0699���5TANT DE PLAISIR [ TRAITER *JULIEN COMME L'AMI
352 0699���6LE PLUS INTIME ; SA VUE LUI ]TAIT D]SAGR]ABLE.
352 0699���7LA SENSATION DE *MATHILDE ALLA JUSQU'AU D]GO=T ;
352 0699���8RIEN NE SAURAIT EXPRIMER L'EXC$S DU M]PRIS QU'ELLE
352 0700���1]PROUVAIT EN LE RENCONTRANT SOUS SES YEUX.
352 0700���2*JULIEN N'AVAIT RIEN COMPRIS [ TOUT CE QUI S']TAIT
352 0700���3PASS], DEPUIS HUIT JOURS, DANS LE COEUR DE *MATHILDE,
352 0700���4MAIS IL DISCERNA LE M]PRIS. IL EUT LE BON SENS
352 0700���5DE NE PARA_TRE DEVANT ELLE QUE LE PLUS RAREMENT
352 0700���6POSSIBLE, ET JAMAIS NE LA REGARDA.
352 0700���7MAIS CE NE FUT PAS SANS UNE PEINE MORTELLE QU'IL
352 0700���8SE PRIVA
353 0701���1EN QUELQUE SORTE DE SA PR]SENCE. IL CRUT SENTIR
353 0701���2QUE SON MALHEUR S'EN AUGMENTAIT ENCORE. LE COURAGE
353 0701���3D'UN COEUR D'HOMME NE PEUT ALLER PLUS LOIN, SE
353 0701���4DISAIT-IL. IL PASSAIT SA VIE [ UNE PETITE FEN^TRE
353 0701���5DANS LES COMBLES DE L'H>TEL ; LA PERSIENNE EN
353 0701���6]TAIT FERM]E AVEC SOIN, ET DE L[ DU MOINS IL
353 0701���7POUVAIT APERCEVOIR *MLLE *DE *LA *MOLE QUAND ELLE
353 0701���8PARAISSAIT AU JARDIN.
353 0702���1QUE DEVENAIT-IL QUAND APR$S D_NER IL LA VOYAIT SE
353 0702���2PROMENER AVEC *M *DE *CAYLUS, *M *DE *LUZ OU TEL
353 0702���3AUTRE POUR QUI ELLE LUI AVAIT AVOU] QUELQUE VELL]IT]
���353 0702���4D'AMOUR AUTREFOIS ]PROUV]E ?
353 0702���5*JULIEN N'AVAIT PAS L'ID]E D'UNE TELLE INTENSIT] DE
353 0702���6MALHEUR ; IL ]TAIT SUR LE POINT DE JETER DES CRIS ;
353 0702���7CETTE <ME SI FERME ]TAIT ENFIN BOULEVERS]E DE FOND
353 0702���8EN COMBLE.
353 0703���1TOUTE PENS]E ]TRANG$RE [ *MLLE *DE *LA *MOLE LUI
353 0703���2]TAIT DEVENUE ODIEUSE ; IL ]TAIT INCAPABLE D']CRIRE
353 0703���3LES LETTRES LES PLUS SIMPLES.
353 0703���4- VOUS ^TES FOU, LUI DIT LE MARQUIS.
353 0703���5*JULIEN, TREMBLANT D'^TRE DEVIN], PARLA DE MALADIE
353 0703���6ET PARVINT [ SE FAIRE CROIRE. HEUREUSEMENT POUR LUI,
353 0703���7LE MARQUIS LE PLAISANTA [ D_NER SUR SON PROCHAIN
353 0703���8VOYAGE : *MATHILDE COMPRIT QU'IL POUVAIT ^TRE FORT
353 0704���1LONG. IL Y AVAIT D]J[ PLUSIEURS JOURS QUE *JULIEN
353 0704���2LA FUYAIT, ET LES JEUNES GENS SI BRILLANTS QUI
353 0704���3AVAIENT TOUT CE QUI MANQUAIT [ CET ^TRE SI P<LE
353 0704���4ET SI SOMBRE, AUTREFOIS AIM] D'ELLE, N'AVAIENT
353 0704���5PLUS LE POUVOIR DE LA TIRER DE SA R^VERIE.
353 0704���6UNE FILLE ORDINAIRE, SE DISAIT-ELLE, E=T CHERCH]
353 0704���7L'HOMME QU'ELLE PR]F$RE, PARMI CES JEUNES GENS QUI
353 0704���8ATTIRENT TOUS LES REGARDS DANS UN SALON ; MAIS UN
353 0705���1DES CARACT$RES DU G]NIE EST DE NE PAS TRA_NER SA
353 0705���2PENS]E DANS L'ORNI$RE TRAC]E PAR LE VULGAIRE.
353 0705���3COMPAGNE D'UN HOMME TEL QUE *JULIEN, AUQUEL IL NE
353 0705���4MANQUE QUE DE LA FORTUNE QUE J'AI, J'EXCITERAI
353 0705���5CONTINUELLEMENT L'ATTENTION, JE NE PASSERAI POINT
353 0705���6INAPER+UE DANS LA VIE. BIEN LOIN DE REDOUTER SANS
353 0705���7CESSE UNE R]VOLUTION COMME MES COUSINES, QUI DE
353 0705���8PEUR DU PEUPLE N'OSENT PAS GRONDER UN POSTILLON
353 0706���1QUI LES M$NE MAL, JE SERAI S=RE DE JOUER UN R>LE
353 0706���2ET UN GRAND R>LE, CAR L'HOMME QUE J'AI CHOISI A
353 0706���3DU CARACT$RE ET UNE AMBITION SANS BORNES. QUE LUI
353 0706���4MANQUE-T-IL ? DES AMIS, DE L'ARGENT ? JE LUI EN
353 0706���5DONNE. MAIS SA PENS]E TRAITAIT UN PEU *JULIEN EN
353 0706���6^TRE INF]RIEUR, DONT ON SE FAIT AIMER QUAND ON
353 0706���7VEUT.
hCHAPITRE 19 ��������
����354 0707���1L'OP]RA BOUFFE.
354 0707���2OCCUP]E DE L'AVENIR ET DU R>LE SINGULIER QU'ELLE
354 0707���3ESP]RAIT, *MATHILDE EN VINT BIENT>T JUSQU'[
354 0707���4REGRETTER LES DISCUSSIONS S$CHES ET M]TAPHYSIQUES
354 0707���5QU'ELLE AVAIT SOUVENT AVEC *JULIEN. FATIGU]E DE
354 0707���6SI HAUTES PENS]ES, QUELQUEFOIS AUSSI ELLE REGRETTAIT
354 0707���7LES MOMENTS DE BONHEUR QU'ELLE AVAIT TROUV]S
354 0707���8AUPR$S DE LUI ; CES DERNIERS SOUVENIRS NE PARAISSAIENT
354 0708���1POINT SANS REMORDS, ELLE EN ]TAIT ACCABL]E DANS
354 0708���2DE CERTAINS MOMENTS.
���354 0708���3MAIS SI L'ON A UNE FAIBLESSE, SE DISAIT-ELLE, IL
354 0708���4EST DIGNE D'UNE FILLE TELLE QUE MOI DE N'OUBLIER
354 0708���5SES DEVOIRS QUE POUR UN HOMME DE M]RITE ; ON NE
354 0708���6DIRA POINT QUE CE SONT SES JOLIES MOUSTACHES NI
354 0708���7SA GR<CE [ MONTER [ CHEVAL QUI M'ONT S]DUITE, MAIS
354 0708���8SES PROFONDES DISCUSSIONS SUR L'AVENIR QUI ATTEND
354 0709���1LA *FRANCE, SES ID]ES SUR LA RESSEMBLANCE QUE LES
354 0709���2]V]NEMENTS QUI VONT FONDRE SUR NOUS PEUVENT AVOIR
354 0709���3AVEC LA R]VOLUTION DE 1688 EN *ANGLETERRE. J'AI
354 0709���4]T] S]DUITE, R]PONDAIT-ELLE [ SES REMORDS, JE
354 0709���5SUIS UNE FAIBLE FEMME, MAIS DU MOINS JE N'AI PAS
354 0709���6]T] ]GAR]E COMME UNE POUP]E PAR LES AVANTAGES
354 0709���7EXT]RIEURS.
354 0709���8S'IL Y A UNE R]VOLUTION, POURQUOI *JULIEN *SOREL
354 0710���1NE JOUERAIT-IL PAS LE R>LE DE *ROLAND, ET MOI CELUI
354 0710���2DE *MME *ROLAND ? J'AIME MIEUX CE R>LE QUE CELUI
354 0710���3DE *MME *DE *STA&L : L'IMMORALIT] DE LA CONDUITE
354 0710���4SERA UN OBSTACLE DANS NOTRE SI$CLE. CERTAINEMENT
354 0710���5ON NE ME REPROCHERA PAS UNE SECONDE FAIBLESSE ;
354 0710���6J'EN MOURRAIS DE HONTE.
354 0710���7LES R^VERIES DE *MATHILDE N']TAIENT PAS TOUTES
354 0710���8AUSSI GRAVES, IL FAUT L'AVOUER, QUE LES PENS]ES
354 0711���1QUE NOUS VENONS DE TRANSCRIRE.
355 0711���2ELLE REGARDAIT *JULIEN, ELLE TROUVAIT UNE GR<CE
355 0711���3CHARMANTE [ SES MOINDRES ACTIONS.
355 0711���4SANS DOUTE, SE DISAIT-ELLE, JE SUIS PARVENUE [
355 0711���5D]TRUIRE CHEZ LUI JUSQU'[ LA PLUS PETITE ID]E
355 0711���6QU'IL A DES DROITS.
355 0711���7L'AIR DE MALHEUR ET DE PASSION PROFONDE AVEC LEQUEL
355 0711���8LE PAUVRE GAR+ON M'A DIT CE MOT D'AMOUR, IL Y A
355 0712���1HUIT JOURS, LE PROUVE DE RESTE ; IL FAUT CONVENIR
355 0712���2QUE J'AI ]T] BIEN EXTRAORDINAIRE DE ME F<CHER D'UN
355 0712���3MOT O@ BRILLAIENT TANT DE RESPECT, TANT DE PASSION.
355 0712���4NE SUIS-JE PAS SA FEMME ? CE MOT ]TAIT BIEN NATUREL,
355 0712���5ET, IL FAUT L'AVOUER, IL ]TAIT BIEN AIMABLE.
355 0712���6*JULIEN M'AIMAIT ENCORE APR$S DES CONVERSATIONS
355 0712���7]TERNELLES, DANS LESQUELLES JE NE LUI AVAIS PARL],
355 0712���8ET AVEC BIEN DE LA CRUAUT], J'EN CONVIENS, QUE
355 0713���1DES VELL]IT]S D'AMOUR QUE L'ENNUI DE LA VIE QUE
355 0713���2JE M$NE M'AVAIT INSPIR]ES POUR CES JEUNES GENS
355 0713���3DE LA SOCI]T] DESQUELS IL EST SI JALOUX. AH !
355 0713���4S'IL SAVAIT COMBIEN ILS SONT PEU DANGEREUX POUR
355 0713���5MOI ! COMBIEN AUPR$S DE LUI ILS ME SEMBLENT
355 0713���6]TIOL]S ET TOUS COPIES LES UNS DES AUTRES.
355 0713���7EN FAISANT CES R]FLEXIONS, *MATHILDE TRA+AIT AU
355 0713���8HASARD DES TRAITS DE CRAYON SUR UNE FEUILLE DE
355 0714���1SON ALBUM. UN DES PROFILS QU'ELLE VENAIT D'ACHEVER
���355 0714���2L']TONNA, LA RAVIT : IL RESSEMBLAIT [ *JULIEN
355 0714���3D'UNE MANI$RE FRAPPANTE. C'EST LA VOIX DU CIEL !
355 0714���4VOIL[ UN DES MIRACLES DE L'AMOUR, S']CRIA-T-ELLE
355 0714���5AVEC TRANSPORT : SANS M'EN DOUTER JE FAIS SON
355 0714���6PORTRAIT.
355 0714���7ELLE S'ENFUIT DANS SA CHAMBRE, S'Y ENFERMA, S'APPLIQUA
355 0714���8BEAUCOUP, CHERCHA S]RIEUSEMENT [ FAIRE LE PORTRAIT
355 0715���1DE *JULIEN, MAIS ELLE NE PUT R]USSIR ; LE PROFIL
355 0715���2TRAC] AU HASARD SE TROUVA TOUJOURS LE PLUS
355 0715���3RESSEMBLANT ; *MATHILDE EN FUT ENCHANT]E, ELLE
355 0715���4Y VIT UNE PREUVE ]VIDENTE DE GRANDE PASSION.
355 0715���5ELLE NE QUITTA SON ALBUM QUE FORT TARD, QUAND LA
355 0715���6MARQUISE LA FIT APPELER POUR ALLER [ L'OP]RA
355 0715���7ITALIEN. ELLE N'EUT QU'UNE ID]E, CHERCHER *JULIEN
355 0715���8DES YEUX POUR LE FAIRE ENGAGER PAR SA M$RE [ LES
355 0716���1ACCOMPAGNER.
355 0716���2IL NE PARUT POINT ; CES DAMES N'EURENT QUE DES
355 0716���3^TRES VULGAIRES DANS LEUR LOGE. PENDANT TOUT LE
355 0716���4PREMIER ACTE DE L'OP]RA, *MATHILDE R^VA [ L'HOMME
355 0716���5QU'ELLE AIMAIT AVEC LES TRANSPORTS DE LA PASSION
355 0716���6LA PLUS VIVE ; MAIS AU SECOND ACTE UNE MAXIME
355 0716���7D'AMOUR CHANT]E, IL FAUT L'AVOUER, SUR UNE
355 0716���8M]LODIE DIGNE DE *CIMAROSA, P]N]TRA SON COEUR.
355 0717���1L'H]RO%NE DE L'OP]RA DISAIT : IL FAUT ME PUNIR DE
355 0717���2L'EXC$S D'ADORATION QUE JE SENS POUR LUI, JE L'AIME
355 0717���3TROP !
355 0717���4DU MOMENT QU'ELLE EUT ENTENDU CETTE CANTIL$NE
355 0717���5SUBLIME,
356 0717���6TOUT CE QUI EXISTAIT AU MONDE DISPARUT POUR *MATHILDE.
356 0717���7ON LUI PARLAIT ; ELLE NE R]PONDAIT PAS ; SA M$RE LA
356 0717���8GRONDAIT, [ PEINE POUVAIT-ELLE PRENDRE SUR ELLE DE
356 0718���1LA REGARDER. SON EXTASE ARRIVA [ UN ]TAT D'EXALTATION
356 0718���2ET DE PASSION COMPARABLE AUX MOUVEMENTS LES PLUS
356 0718���3VIOLENTS QUE DEPUIS QUELQUES JOURS *JULIEN AVAIT
356 0718���4]PROUV]S POUR ELLE. LA CANTIL$NE, PLEINE D'UNE
356 0718���5GR<CE DIVINE SUR LAQUELLE ]TAIT CHANT]E LA MAXIME
356 0718���6QUI LUI SEMBLAIT FAIRE UNE APPLICATION SI FRAPPANTE
356 0718���7[ SA POSITION, OCCUPAIT TOUS LES INSTANTS O@ ELLE
356 0718���8NE SONGEAIT PAS DIRECTEMENT [ *JULIEN. GR<CE [ SON
356 0719���1AMOUR POUR LA MUSIQUE, ELLE FUT CE SOIR-L[ COMME
356 0719���2*MME *DE *R^NAL ]TAIT TOUJOURS EN PENSANT [ *JULIEN.
356 0719���3L'AMOUR DE T^TE A PLUS D'ESPRIT SANS DOUTE QUE
356 0719���4L'AMOUR VRAI, MAIS IL N'A QUE DES INSTANTS
356 0719���5D'ENTHOUSIASME ; IL SE CONNA_T TROP, IL SE JUGE
356 0719���6SANS CESSE ; LOIN D']GARER LA PENS]E, IL N'EST
356 0719���7B<TI QU'[ FORCE DE PENS]ES.
356 0719���8DE RETOUR [ LA MAISON, QUOI QUE P=T DIRE *MME *DE
��`356 0720���1*LA *MOLE, *MATHILDE PR]TENDIT AVOIR LA FI$VRE, ET
356 0720���2PASSA UNE PARTIE DE LA NUIT [ R]P]TER CETTE CANTIL$NE
356 0720���3SUR SON PIANO. ELLE CHANTAIT LES PAROLES DE L'AIR
356 0720���4C]L$BRE QUI L'AVAIT CHARM]E :
356 0720���5(...)
356 0720���6LE R]SULTAT DE CETTE NUIT DE FOLIE, FUT QU'ELLE
356 0720���7CRUT ^TRE PARVENUE [ TRIOMPHER DE SON AMOUR.
356 0720���8(CETTE PAGE NUIRA DE PLUS D'UNE FA+ON AU MALHEUREUX
356 0721���1AUTEUR. LES <MES GLAC]ES L'ACCUSERONT D'IND]CENCE.
356 0721���2IL NE FAIT POINT L'INJURE AUX JEUNES PERSONNES QUI
356 0721���3BRILLENT DANS LES SALONS DE *PARIS, DE SUPPOSER
356 0721���4QU'UNE SEULE D'ENTRE ELLES SOIT SUSCEPTIBLE DES
356 0721���5MOUVEMENTS DE FOLIE QUI D]GRADENT LE CARACT$RE DE
356 0721���6*MATHILDE. CE PERSONNAGE EST TOUT [ FAIT D'IMAGINATION,
356 0721���7ET M^ME IMAGIN] BIEN EN DEHORS DES HABITUDES
356 0721���8SOCIALES QUI PARMI TOUS LES SI$CLES ASSURERONT
356 0722���1UN RANG SI DISTINGU] [ LA CIVILISATION DU
356 0722���2XIXE SI$CLE.
356 0722���3CE N'EST POINT LA PRUDENCE QUI MANQUE AUX JEUNES
356 0722���4FILLES QUI ONT FAIT L'ORNEMENT DES BALS DE CET
356 0722���5HIVER.
356 0722���6JE NE PENSE PAS NON PLUS QUE L'ON PUISSE LES
356 0722���7ACCUSER DE TROP M]PRISER UNE BRILLANTE FORTUNE,
356 0722���8DES CHEVAUX, DE BELLES TERRES ET TOUT CE QUI
356 0723���1ASSURE UNE POSITION AGR]ABLE DANS LE MONDE. LOIN
356 0723���2DE NE VOIR QUE DE L'ENNUI DANS TOUS CES AVANTAGES,
356 0723���3ILS SONT EN G]N]RAL L'OBJET DES D]SIRS LES PLUS
356 0723���4CONSTANTS, ET S'IL Y A PASSION DANS LES COEURS
356 0723���5ELLE EST POUR EUX.
357 0723���6CE N'EST POINT L'AMOUR NON PLUS QUI SE CHARGE DE
357 0723���7LA FORTUNE DES JEUNES GENS DOU]S DE QUELQUE TALENT
357 0723���8COMME *JULIEN ; ILS S'ATTACHENT D'UNE ]TREINTE
357 0724���1INVINCIBLE [ UNE COTERIE, ET QUAND LA COTERIE FAIT
357 0724���2FORTUNE, TOUTES LES BONNES CHOSES DE LA SOCI]T]
357 0724���3PLEUVENT SUR EUX. MALHEUR [ L'HOMME D']TUDE QUI
357 0724���4N'EST D'AUCUNE COTERIE, ON LUI REPROCHERA JUSQU'[
357 0724���5DE PETITS SUCC$S FORT INCERTAINS, ET LA HAUTE
357 0724���6VERTU TRIOMPHERA EN LE VOLANT. EH, MONSIEUR, UN
357 0724���7ROMAN EST UN MIROIR QUI SE PROM$NE SUR UNE GRANDE
357 0724���8ROUTE. TANT>T IL REFL$TE [ VOS YEUX L'AZUR DES
357 0725���1CIEUX, TANT>T LA FANGE DES BOURBIERS DE LA ROUTE.
357 0725���2ET L'HOMME QUI PORTE LE MIROIR DANS SA HOTTE SERA
357 0725���3PAR VOUS ACCUS] D'^TRE IMMORAL ! SON MIROIR MONTRE
357 0725���4LA FANGE, ET VOUS ACCUSEZ LE MIROIR ! ACCUSEZ BIEN
357 0725���5PLUT>T LE GRAND CHEMIN O@ EST LE BOURBIER, ET PLUS
357 0725���6ENCORE L'INSPECTEUR DES ROUTES QUI LAISSE L'EAU
357 0725���7CROUPIR ET LE BOURBIER SE FORMER.
��:357 0725���8MAINTENANT QU'IL EST BIEN CONVENU QUE LE CARACT$RE
357 0726���1DE *MATHILDE EST IMPOSSIBLE DANS NOTRE SI$CLE, NON
357 0726���2MOINS PRUDENT QUE VERTUEUX, JE CRAINS MOINS D'IRRITER
357 0726���3EN CONTINUANT LE R]CIT DES FOLIES DE CETTE
357 0726���4AIMABLE FILLE).
357 0726���5PENDANT TOUTE LA JOURN]E DU LENDEMAIN ELLE ]PIA
357 0726���6LES OCCASIONS DE S'ASSURER DE SON TRIOMPHE SUR SA
357 0726���7FOLLE PASSION. SON GRAND BUT FUT DE D]PLAIRE EN
357 0726���8TOUT [ *JULIEN ; MAIS AUCUN DE SES MOUVEMENTS
357 0727���1NE LUI ]CHAPPA.
357 0727���2*JULIEN ]TAIT TROP MALHEUREUX ET SURTOUT TROP
357 0727���3AGIT] POUR DEVINER UNE MANOEUVRE DE PASSION AUSSI
357 0727���4COMPLIQU]E, ENCORE MOINS PUT-IL VOIR TOUT CE QU'ELLE
357 0727���5AVAIT DE FAVORABLE POUR LUI : IL EN FUT LA VICTIME ;
357 0727���6JAMAIS PEUT-^TRE SON MALHEUR N'AVAIT ]T] AUSSI
357 0727���7EXCESSIF. SES ACTIONS ]TAIENT TELLEMENT PEU SOUS LA
357 0727���8DIRECTION DE SON ESPRIT QUE SI QUELQUE PHILOSOPHE
357 0728���1CHAGRIN LUI E=T DIT : "SONGEZ [ PROFITER RAPIDEMENT
357 0728���2DES DISPOSITIONS QUI VONT VOUS ^TRE FAVORABLES ;
357 0728���3DANS CE GENRE D'AMOUR DE T^TE, QUE L'ON VOIT [
357 0728���4*PARIS, LA M^ME MANI$RE D'^TRE NE PEUT DURER PLUS
357 0728���5DE DEUX JOURS", IL NE L'E=T PAS COMPRIS. MAIS
357 0728���6QUELQUE EXALT] QU'IL F=T, *JULIEN AVAIT DE
357 0728���7L'HONNEUR. SON PREMIER DEVOIR ]TAIT LA DISCR]TION ;
357 0728���8IL LE COMPRIT. DEMANDER CONSEIL, RACONTER SON
357 0729���1SUPPLICE AU PREMIER VENU E=T ]T] UN BONHEUR
357 0729���2COMPARABLE [ CELUI DU MALHEUREUX QUI, TRAVERSANT
357 0729���3UN D]SERT ENFLAMM], RE+OIT DU CIEL UNE GOUTTE
357 0729���4D'EAU GLAC]E. IL CONNUT LE P]RIL, IL CRAIGNIT
357 0729���5DE R]PONDRE PAR UN TORRENT DE LARMES [ L'INDISCRET
357 0729���6QUI L'INTERROGERAIT ; IL S'ENFERMA CHEZ LUI.
358 0729���7IL VIT *MATHILDE SE PROMENER LONGTEMPS AU JARDIN ;
358 0729���8QUAND ENFIN ELLE L'EUT QUITT], IL Y DESCENDIT ; IL
358 0730���1S'APPROCHA D'UN ROSIER O@ ELLE AVAIT PRIS UNE
358 0730���2FLEUR.
358 0730���3LA NUIT ]TAIT SOMBRE, IL PUT SE LIVRER [ TOUT SON
358 0730���4MALHEUR SANS CRAINTE D'^TRE VU. IL ]TAIT ]VIDENT
358 0730���5POUR LUI QUE *MLLE *DE *LA *MOLE AIMAIT UN DE CES
358 0730���6JEUNES OFFICIERS AVEC QUI ELLE VENAIT DE PARLER
358 0730���7SI GA_MENT. ELLE L'AVAIT AIM] LUI, MAIS ELLE AVAIT
358 0730���8CONNU SON PEU DE M]RITE.
358 0731���1ET EN EFFET, J'EN AI BIEN PEU ! SE DISAIT *JULIEN
358 0731���2AVEC PLEINE CONVICTION ; JE SUIS AU TOTAL UN ^TRE
358 0731���3BIEN PLAT, BIEN VULGAIRE, BIEN ENNUYEUX POUR LES
358 0731���4AUTRES, BIEN INSUPPORTABLE [ MOI-M^ME. IL ]TAIT
358 0731���5MORTELLEMENT D]GO=T] DE TOUTES SES BONNES QUALIT]S,
358 0731���6DE TOUTES LES CHOSES QU'IL AVAIT AIM]ES AVEC
��#358 0731���7ENTHOUSIASME ; ET DANS CET ]TAT D' \ IMAGINATION
358 0731���8\ RENVERS]E \, IL ENTREPRENAIT DE JUGER LA VIE
358 0732���1AVEC SON IMAGINATION. CETTE ERREUR EST D'UN
358 0732���2HOMME SUP]RIEUR.
358 0732���3PLUSIEURS FOIS L'ID]E DU SUICIDE S'OFFRIT [ LUI ;
358 0732���4CETTE IMAGE ]TAIT PLEINE DE CHARMES, C']TAIT COMME
358 0732���5UN REPOS D]LICIEUX ; C']TAIT LE VERRE D'EAU GLAC]E
358 0732���6OFFERT AU MIS]RABLE QUI, DANS LE D]SERT, MEURT DE
358 0732���7SOIF ET DE CHALEUR.
358 0732���8MA MORT AUGMENTERA LE M]PRIS QU'ELLE A POUR MOI !
358 0733���1S']CRIA-T-IL. QUEL SOUVENIR JE LAISSERAI !
358 0733���2TOMB] DANS CE DERNIER AB_ME DU MALHEUR, UN ^TRE
358 0733���3HUMAIN N'A DE RESSOURCES QUE LE COURAGE. *JULIEN
358 0733���4N'EUT PAS ASSEZ DE G]NIE POUR SE DIRE : IL FAUT
358 0733���5OSER ; MAIS COMME IL REGARDAIT LA FEN^TRE DE LA
358 0733���6CHAMBRE DE *MATHILDE, IL VIT [ TRAVERS LES
358 0733���7PERSIENNES QU'ELLE ]TEIGNAIT SA LUMI$RE : IL SE
358 0733���8FIGURAIT CETTE CHAMBRE CHARMANTE QU'IL AVAIT VUE,
358 0734���1H]LAS ! UNE FOIS EN SA VIE. SON IMAGINATION
358 0734���2N'ALLAIT PAS PLUS LOIN.
358 0734���3UNE HEURE SONNA, ENTENDRE LE SON DE LA CLOCHE ET
358 0734���4SE DIRE : JE VAIS MONTER AVEC L']CHELLE, NE FUT
358 0734���5QU'UN INSTANT.
358 0734���6CE FUT L']CLAIR DU G]NIE, LES BONNES RAISONS
358 0734���7ARRIV$RENT EN FOULE. PUIS-JE ^TRE PLUS MALHEUREUX !
358 0734���8SE DISAIT-IL. IL COURUT [ L']CHELLE, LE JARDINIER
358 0735���1L'AVAIT ENCHA_N]E. [ L'AIDE DU CHIEN D'UN DE SES
358 0735���2PETITS PISTOLETS, QU'IL BRISA, *JULIEN, ANIM]
358 0735���3DANS CE MOMENT D'UNE FORCE SURHUMAINE, TORDIT
358 0735���4UN DES CHA_NONS DE LA CHA_NE QUI RETENAIT L']CHELLE ;
358 0735���5IL EN FUT MA_TRE EN PEU DE MINUTES, ET LA PLA+A
358 0735���6CONTRE LA FEN^TRE DE *MATHILDE.
358 0735���7ELLE VA SE F<CHER, M'ACCABLER DE M]PRIS, QU'IMPORTE ?
358 0735���8JE LUI DONNE UN BAISER, UN DERNIER BAISER, JE MONTE
358 0736���1CHEZ MOI ET JE ME TUE... ; MES L$VRES TOUCHERONT
358 0736���2SA JOUE AVANT QUE DE MOURIR !
359 0736���3IL VOLAIT EN MONTANT L']CHELLE, IL FRAPPE [ LA
359 0736���4PERSIENNE ; APR$S QUELQUES INSTANTS *MATHILDE
359 0736���5L'ENTEND, ELLE VEUT OUVRIR LA PERSIENNE, L']CHELLE
359 0736���6S'Y OPPOSE : *JULIEN SE CRAMPONNE AU CROCHET
359 0736���7DE FER DESTIN] [ TENIR LA PERSIENNE OUVERTE, ET,
359 0736���8AU RISQUE DE SE PR]CIPITER MILLE FOIS, DONNE UNE
359 0737���1VIOLENTE SECOUSSE [ L']CHELLE, ET LA D]PLACE
359 0737���2UN PEU. *MATHILDE PEUT OUVRIR LA PERSIENNE.
359 0737���3IL SE JETTE DANS LA CHAMBRE PLUS MORT QUE VIF :
359 0737���4- C'EST DONC TOI ! DIT-ELLE EN SE PR]CIPITANT DANS
359 0737���5SES BRAS...
��@359 0737���6QUI POURRA D]CRIRE L'EXC$S DU BONHEUR DE *JULIEN ?
359 0737���7CELUI DE *MATHILDE FUT PRESQUE ]GAL.
359 0737���8ELLE LUI PARLAIT CONTRE ELLE-M^ME, ELLE SE
359 0738���1D]NON+AIT [ LUI.
359 0738���2- PUNIS-MOI DE MON ORGUEIL ATROCE, LUI DISAIT-ELLE,
359 0738���3EN LE SERRANT DANS SES BRAS DE FA+ON [ L']TOUFFER ;
359 0738���4TU ES MON MA_TRE, JE SUIS TON ESCLAVE, IL FAUT
359 0738���5QUE JE TE DEMANDE PARDON [ GENOUX D'AVOIR VOULU
359 0738���6ME R]VOLTER. ELLE QUITTAIT SES BRAS POUR TOMBER
359 0738���7[ SES PIEDS. OUI, TU ES MON MA_TRE, LUI DISAIT-ELLE
359 0738���8ENCORE IVRE DE BONHEUR ET D'AMOUR ; R$GNE [ JAMAIS
359 0739���1SUR MOI, PUNIS S]V$REMENT TON ESCLAVE QUAND ELLE
359 0739���2VOUDRA SE R]VOLTER.
359 0739���3DANS UN AUTRE MOMENT ELLE S'ARRACHE DE SES BRAS,
359 0739���4ALLUME LA BOUGIE, ET *JULIEN A TOUTES LES PEINES
359 0739���5DU MONDE [ L'EMP^CHER DE SE COUPER TOUT UN C>T]
359 0739���6DE SES CHEVEUX.
359 0739���7- JE VEUX ME RAPPELER, LUI DIT-ELLE, QUE JE SUIS
359 0739���8TA SERVANTE : SI JAMAIS UN EX]CRABLE ORGUEIL VIENT
359 0740���1M']GARER, MONTRE-MOI CES CHEVEUX ET DIS : IL N'EST
359 0740���2PLUS QUESTION D'AMOUR, IL NE S'AGIT PAS DE L']MOTION
359 0740���3QUE VOTRE <ME PEUT ]PROUVER EN CE MOMENT, VOUS
359 0740���4AVEZ JUR] D'OB]IR, OB]ISSEZ SUR L'HONNEUR.
359 0740���5MAIS IL EST PLUS SAGE DE SUPPRIMER LA DESCRIPTION
359 0740���6D'UN TEL DEGR] D']GAREMENT ET DE F]LICIT].
359 0740���7LA VERTU DE *JULIEN FUT ]GALE [ SON BONHEUR ; IL
359 0740���8FAUT QUE JE DESCENDE PAR L']CHELLE, DIT-IL [
359 0741���1*MATHILDE, QUAND IL VIT L'AUBE DU JOUR PARA_TRE
359 0741���2SUR LES CHEMIN]ES LOINTAINES DU C>T] DE L'ORIENT,
359 0741���3AU DEL[ DES JARDINS. LE SACRIFICE QUE JE M'IMPOSE
359 0741���4EST DIGNE DE VOUS, JE ME PRIVE DE QUELQUES HEURES
359 0741���5DU PLUS ]TONNANT BONHEUR QU'UNE <ME HUMAINE PUISSE
359 0741���6GO=TER, C'EST UN SACRIFICE QUE JE FAIS [ VOTRE
359 0741���7R]PUTATION : SI VOUS CONNAISSEZ MON COEUR, VOUS
359 0741���8COMPRENEZ LA VIOLENCE QUE JE
360 0742���1ME FAIS. SEREZ-VOUS TOUJOURS POUR MOI, CE QUE
360 0742���2VOUS ^TES EN CE MOMENT ? MAIS L'HONNEUR PARLE,
360 0742���3IL SUFFIT. APPRENEZ QUE, LORS DE NOTRE PREMI$RE
360 0742���4ENTREVUE, TOUS LES SOUP+ONS N'ONT PAS ]T] DIRIG]S
360 0742���5CONTRE LES VOLEURS. *M *DE *LA *MOLE A FAIT
360 0742���6]TABLIR UNE GARDE DANS LE JARDIN. *M *DE *CROISENOIS
360 0742���7EST ENVIRONN] D'ESPIONS, ON SAIT CE QU'IL FAIT
360 0742���8CHAQUE NUIT...
360 0743���1[ CETTE ID]E, *MATHILDE RIT AUX ]CLATS. SA
360 0743���2M$RE ET UNE FEMME DE SERVICE FURENT ]VEILL]ES ;
360 0743���3TOUT [ COUP ON LUI ADRESSA LA PAROLE [ TRAVERS
360 0743���4LA PORTE. *JULIEN LA REGARDA, ELLE P<LIT EN
��'360 0743���5GRONDANT LA FEMME DE CHAMBRE ET NE DAIGNA PAS
360 0743���6ADRESSER LA PAROLE [ SA M$RE.
360 0743���7- MAIS SI ELLES ONT L'ID]E D'OUVRIR LA FEN^TRE,
360 0743���8ELLES VOIENT L']CHELLE ! LUI DIT *JULIEN.
360 0744���1IL LA SERRA ENCORE UNE FOIS DANS SES BRAS, SE
360 0744���2JETA SUR L']CHELLE ET SE LAISSA GLISSER PLUT>T
360 0744���3QU'IL NE DESCENDIT ; EN UN MOMENT IL FUT [
360 0744���4TERRE.
360 0744���5TROIS SECONDES APR$S L']CHELLE ]TAIT SOUS L'ALL]E
360 0744���6DE TILLEULS, ET L'HONNEUR DE *MATHILDE SAUV].
360 0744���7*JULIEN, REVENU [ LUI, SE TROUVA TOUT EN SANG
360 0744���8ET PRESQUE NU : IL S']TAIT BLESS] EN SE LAISSANT
360 0745���1GLISSER SANS PR]CAUTION.
360 0745���2L'EXC$S DU BONHEUR LUI AVAIT RENDU TOUTE L']NERGIE
360 0745���3DE SON CARACT$RE : VINGT HOMMES SE FUSSENT
360 0745���4PR]SENT]S, QUE LES ATTAQUER SEUL, EN CET INSTANT,
360 0745���5N'E=T ]T] QU'UN PLAISIR DE PLUS. HEUREUSEMENT SA
360 0745���6VERTU MILITAIRE NE FUT PAS MISE [ L']PREUVE :
360 0745���7IL COUCHA L']CHELLE [ SA PLACE ORDINAIRE ; IL
360 0745���8REPLA+A LA CHA_NE QUI LA RETENAIT ; IL N'OUBLIA
360 0746���1POINT D'EFFACER L'EMPREINTE QUE L']CHELLE AVAIT
360 0746���2LAISS]E DANS LA PLATE-BANDE DE FLEURS EXOTIQUES
360 0746���3SOUS LA FEN^TRE DE *MATHILDE.
360 0746���4COMME DANS L'OBSCURIT] IL PROMENAIT SA MAIN SUR
360 0746���5LA TERRE MOLLE POUR S'ASSURER QUE L'EMPREINTE ]TAIT
360 0746���6ENTI$REMENT EFFAC]E, IL SENTIT TOMBER QUELQUE
360 0746���7CHOSE SUR SES MAINS, C']TAIT TOUT UN C>T] DES
360 0746���8CHEVEUX DE *MATHILDE, QU'ELLE AVAIT COUP] ET
360 0747���1QU'ELLE LUI JETAIT.
360 0747���2ELLE ]TAIT [ SA FEN^TRE.
360 0747���3- VOIL[ CE QUE T'ENVOIE TA SERVANTE, LUI DIT-ELLE
360 0747���4ASSEZ HAUT, C'EST LE SIGNE D'UNE OB]ISSANCE
360 0747���5]TERNELLE. JE RENONCE [ L'EXERCICE DE MA RAISON,
360 0747���6SOIS MON MA_TRE.
360 0747���7*JULIEN, VAINCU, FUT SUR LE POINT D'ALLER REPRENDRE
360 0747���8L']CHELLE ET DE REMONTER CHEZ ELLE. ENFIN LA
360 0748���1RAISON FUT LA PLUS FORTE.
360 0748���2RENTRER DU JARDIN DANS L'H>TEL N']TAIT PAS CHOSE
360 0748���3FACILE. IL R]USSIT [ FORCER LA PORTE D'UNE CAVE ;
360 0748���4PARVENU DANS LA MAISON, IL FUT OBLIG] D'ENFONCER
360 0748���5LE PLUS SILENCIEUSEMENT
361 0748���6POSSIBLE LA PORTE DE SA CHAMBRE. DANS SON TROUBLE
361 0748���7IL AVAIT LAISS], DANS LA PETITE CHAMBRE QU'IL
361 0748���8VENAIT D'ABANDONNER SI RAPIDEMENT, JUSQU'[ LA
361 0749���1CLEF QUI ]TAIT DANS LA POCHE DE SON HABIT. POURVU,
361 0749���2PENSA-T-IL, QU'ELLE SONGE [ CACHER TOUTE CETTE
361 0749���3D]POUILLE MORTELLE !
��=361 0749���4ENFIN, LA FATIGUE L'EMPORTA SUR LE BONHEUR, ET
361 0749���5COMME LE SOLEIL SE LEVAIT, IL TOMBA DANS UN
361 0749���6PROFOND SOMMEIL.
361 0749���7LA CLOCHE DU D]JEUNER EUT GRAND'PEINE [ L']VEILLER,
361 0749���8IL PARUT [ LA SALLE [ MANGER. BIENT>T APR$S
361 0750���1*MATHILDE Y ENTRA. L'ORGUEIL DE *JULIEN EUT UN
361 0750���2MOMENT BIEN HEUREUX EN VOYANT L'AMOUR QUI ]CLATAIT
361 0750���3DANS LES YEUX DE CETTE PERSONNE SI BELLE ET
361 0750���4ENVIRONN]E DE TANT D'HOMMAGES ; MAIS BIENT>T SA
361 0750���5PRUDENCE EUT LIEU D'^TRE EFFRAY]E.
361 0750���6SOUS PR]TEXTE DU PEU DE TEMPS QU'ELLE AVAIT EU
361 0750���7POUR SOIGNER SA COIFFURE, *MATHILDE AVAIT ARRANG]
361 0750���8SES CHEVEUX DE FA+ON [ CE QUE *JULIEN P=T
361 0751���1APERCEVOIR DU PREMIER COUP D'OEIL TOUTE L']TENDUE
361 0751���2DU SACRIFICE QU'ELLE AVAIT FAIT POUR LUI EN
361 0751���3LES COUPANT LA NUIT PR]C]DENTE. SI UNE AUSSI
361 0751���4BELLE FIGURE AVAIT PU ^TRE G<T]E PAR QUELQUE
361 0751���5CHOSE, *MATHILDE Y SERAIT PARVENUE ; TOUT UN
361 0751���6C>T] DE SES BEAUX CHEVEUX, D'UN BLOND CENDR],
361 0751���7]TAIT COUP] [ UN DEMI-POUCE DE LA T^TE.
361 0751���8[ D]JEUNER, TOUTE LA MANI$RE D'^TRE DE *MATHILDE
361 0752���1R]PONDIT [ CETTE PREMI$RE IMPRUDENCE. ON E=T
361 0752���2DIT QU'ELLE PRENAIT [ T<CHE DE FAIRE SAVOIR [
361 0752���3TOUT LE MONDE LA FOLLE PASSION QU'ELLE AVAIT
361 0752���4POUR *JULIEN. HEUREUSEMENT, CE JOUR-L[,
361 0752���5*M *DE *LA *MOLE ET LA MARQUISE ]TAIENT FORT
361 0752���6OCCUP]S D'UNE PROMOTION DE CORDONS BLEUS, QUI
361 0752���7ALLAIT AVOIR LIEU, ET DANS LAQUELLE *M *DE
361 0752���8*CHAULNES N']TAIT PAS COMPRIS. VERS LA FIN
361 0753���1DU REPAS, IL ARRIVA [ *MATHILDE, QUI PARLAIT
361 0753���2[ *JULIEN, DE L'APPELER \ MON MA_TRE \. IL
361 0753���3ROUGIT JUSQU'AU BLANC DES YEUX.
361 0753���4SOIT HASARD OU FAIT EXPR$S DE LA PART DE
361 0753���5*MME *DE *LA *MOLE, *MATHILDE NE FUT PAS UN
361 0753���6INSTANT SEULE CE JOUR-L[. LE SOIR, EN PASSANT
361 0753���7DE LA SALLE [ MANGER AU SALON, ELLE TROUVA
361 0753���8POURTANT LE MOMENT DE DIRE [ *JULIEN :
361 0754���1- CROIREZ-VOUS QUE CE SOIT UN PR]TEXTE DE MA
361 0754���2PART ? MAMAN VIENT DE D]CIDER QU'UNE DE SES
361 0754���3FEMMES S']TABLIRA LA NUIT DANS MON APPARTEMENT.
361 0754���4CETTE JOURN]E PASSA COMME UN ]CLAIR. *JULIEN
361 0754���5]TAIT AU COMBLE DU BONHEUR. D$S SEPT HEURES
361 0754���6DU MATIN, LE LENDEMAIN, IL ]TAIT INSTALL] DANS
361 0754���7LA BIBLIOTH$QUE ; IL ESP]RAIT QUE *MLLE *DE
361 0754���8*LA *MOLE DAIGNERAIT Y PARA_TRE ; IL LUI AVAIT
361 0755���1]CRIT UNE LETTRE INFINIE.
362 0755���2IL NE LA VIT QUE BIEN DES HEURES APR$S, AU
��"362 0755���3D]JEUNER. ELLE ]TAIT CE JOUR-L[ COIFF]E AVEC
362 0755���4LE PLUS GRAND SOIN ; UN ART MERVEILLEUX S']TAIT
362 0755���5CHARG] DE CACHER LA PLACE DES CHEVEUX COUP]S.
362 0755���6ELLE REGARDA UNE OU DEUX FOIS *JULIEN, MAIS
362 0755���7AVEC DES YEUX POLIS ET CALMES, IL N']TAIT PLUS
362 0755���8QUESTION DE L'APPELER \ MON MA_TRE \.
362 0756���1L']TONNEMENT DE *JULIEN L'EMP^CHAIT DE RESPIRER...
362 0756���2*MATHILDE SE REPROCHAIT PRESQUE TOUT CE QU'ELLE
362 0756���3AVAIT FAIT POUR LUI.
362 0756���4EN Y PENSANT M=REMENT, ELLE AVAIT D]CID] QUE
362 0756���5C']TAIT UN ^TRE, SI CE N'EST TOUT [ FAIT COMMUN,
362 0756���6DU MOINS NE SORTANT PAS ASSEZ DE LA LIGNE POUR
362 0756���7M]RITER TOUTES LES ]TRANGES FOLIES QU'ELLE AVAIT
362 0756���8OS]ES POUR LUI. AU TOTAL, ELLE NE SONGEAIT GU$RE
362 0757���1[ L'AMOUR ; CE JOUR-L[, ELLE ]TAIT LASSE D'AIMER.
362 0757���2POUR *JULIEN, LES MOUVEMENTS DE SON COEUR FURENT
362 0757���3CEUX D'UN ENFANT DE SEIZE ANS. LE DOUTE AFFREUX,
362 0757���4L']TONNEMENT, LE D]SESPOIR L'OCCUP$RENT TOUR [
362 0757���5TOUR PENDANT CE D]JEUNER QUI LUI SEMBLA D'UNE
362 0757���6]TERNELLE DUR]E.
362 0757���7D$S QU'IL PUT D]CEMMENT SE LEVER DE TABLE, IL
362 0757���8SE PR]CIPITA PLUT>T QU'IL NE COURUT [ L']CURIE,
362 0758���1SELLA LUI-M^ME SON CHEVAL, ET PARTIT AU GALOP ;
362 0758���2IL CRAIGNAIT DE SE D]SHONORER PAR QUELQUE
362 0758���3FAIBLESSE. IL FAUT QUE JE TUE MON COEUR [ FORCE
362 0758���4DE FATIGUE PHYSIQUE, SE DISAIT-IL EN GALOPANT
362 0758���5DANS LES BOIS DE *MEUDON. QU'AI-JE FAIT,
362 0758���6QU'AI-JE DIT POUR M]RITER UNE TELLE DISGR<CE ?
362 0758���7IL FAUT NE RIEN FAIRE, NE RIEN DIRE AUJOURD'HUI,
362 0758���8PENSA-T-IL EN RENTRANT [ L'H>TEL, ^TRE MORT AU
362 0759���1PHYSIQUE COMME JE LE SUIS AU MORAL. *JULIEN NE
362 0759���2VIT PLUS, C'EST SON CADAVRE QUI S'AGITE ENCORE.
hCHAPITRE 20 ��������
����363 0760���1LE VASE DU *JAPON.
363 0760���2ON SONNAIT LE D_NER, *JULIEN N'EUT QUE LE TEMPS
363 0760���3DE S'HABILLER ; IL TROUVA AU SALON *MATHILDE,
363 0760���4QUI FAISAIT DES INSTANCES [ SON FR$RE ET [
363 0760���5*M *DE *CROISENOIS, POUR LES ENGAGER [ NE PAS
363 0760���6ALLER PASSER LA SOIR]E [ *SURESNES, CHEZ
363 0760���7MME LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES.
363 0760���8IL E=T ]T] DIFFICILE D'^TRE PLUS S]DUISANTE ET
363 0761���1PLUS AIMABLE POUR EUX. APR$S D_NER PARURENT
363 0761���2*MM *DE *LUZ, *DE *CAYLUS ET PLUSIEURS DE LEURS
363 0761���3AMIS. ON E=T DIT QUE *MLLE *DE *LA *MOLE AVAIT
363 0761���4REPRIS AVEC LE CULTE DE L'AMITI] FRATERNELLE,
363 0761���5CELUI DES CONVENANCES LES PLUS EXACTES. QUOIQUE
363 0761���6LE TEMPS F=T CHARMANT CE SOIR-L[, ELLE INSISTA
���363 0761���7POUR NE PAS ALLER AU JARDIN ; ELLE VOULUT QUE
363 0761���8L'ON NE S']LOIGN<T PAS DE LA BERG$RE O@
363 0762���1*MME *DE *LA *MOLE ]TAIT PLAC]E. LE CANAP] BLEU
363 0762���2FUT LE CENTRE DU GROUPE, COMME EN HIVER.
363 0762���3*MATHILDE AVAIT DE L'HUMEUR CONTRE LE JARDIN,
363 0762���4OU DU MOINS IL LUI SEMBLAIT PARFAITEMENT
363 0762���5ENNUYEUX : IL ]TAIT LI] AU SOUVENIR DE *JULIEN.
363 0762���6LE MALHEUR DIMINUE L'ESPRIT. NOTRE H]ROS EUT LA
363 0762���7GAUCHERIE DE S'ARR^TER AUPR$S DE CETTE PETITE
363 0762���8CHAISE DE PAILLE, QUI JADIS AVAIT ]T] LE T]MOIN
363 0763���1DE TRIOMPHES SI BRILLANTS. AUJOURD'HUI PERSONNE
363 0763���2NE LUI ADRESSA LA PAROLE ; SA PR]SENCE ]TAIT
363 0763���3COMME INAPER+UE ET PIRE ENCORE. CEUX DES AMIS
363 0763���4DE *MLLE *DE *LA *MOLE, QUI ]TAIENT PLAC]S
363 0763���5PR$S DE LUI [ L'EXTR]MIT] DU CANAP],
364 0763���6AFFECTAIENT EN QUELQUE SORTE DE LUI TOURNER LE
364 0763���7DOS, DU MOINS IL EN EUT L'ID]E.
364 0763���8C'EST UNE DISGR<CE DE COUR, PENSA-T-IL. IL
364 0764���1VOULUT ]TUDIER UN INSTANT LES GENS QUI PR]TENDAIENT
364 0764���2L'ACCABLER DE LEUR D]DAIN.
364 0764���3L'ONCLE DE *M *DE *LUZ AVAIT UNE GRANDE CHARGE
364 0764���4AUPR$S DU ROI, D'O@ IL R]SULTAIT QUE CE BEL
364 0764���5OFFICIER PLA+AIT AU COMMENCEMENT DE SA CONVERSATION,
364 0764���6AVEC CHAQUE INTERLOCUTEUR QUI SURVENAIT, CETTE
364 0764���7PARTICULARIT] PIQUANTE : SON ONCLE S']TAIT MIS
364 0764���8EN ROUTE [ SEPT HEURES POUR *SAINT-*CLOUD, ET LE
364 0765���1SOIR IL COMPTAIT Y COUCHER. CE D]TAIL ]TAIT
364 0765���2AMEN] AVEC TOUTE L'APPARENCE DE LA BONHOMIE, MAIS
364 0765���3TOUJOURS IL ARRIVAIT.
364 0765���4EN OBSERVANT *M *DE *CROISENOIS AVEC L'OEIL
364 0765���5S]V$RE DU MALHEUR, *JULIEN REMARQUA L'EXTR^ME
364 0765���6INFLUENCE QUE CET AIMABLE ET BON JEUNE HOMME
364 0765���7SUPPOSAIT AUX CAUSES OCCULTES. C']TAIT AU POINT
364 0765���8QU'IL S'ATTRISTAIT ET PRENAIT DE L'HUMEUR, S'IL
364 0766���1VOYAIT ATTRIBUER UN ]V]NEMENT UN PEU IMPORTANT
364 0766���2[ UNE CAUSE SIMPLE ET TOUTE NATURELLE. IL Y
364 0766���3A L[ UN PEU DE FOLIE, SE DIT *JULIEN. CE CARACT$RE
364 0766���4A UN RAPPORT FRAPPANT AVEC CELUI DE L'EMPEREUR
364 0766���5*ALEXANDRE, TEL QUE ME L'A D]CRIT LE PRINCE
364 0766���6*KORASOFF. DURANT LA PREMI$RE ANN]E DE SON
364 0766���7S]JOUR [ *PARIS, LE PAUVRE *JULIEN SORTANT DU
364 0766���8S]MINAIRE, ]BLOUI PAR LES GR<CES POUR LUI SI
364 0767���1NOUVELLES DE TOUS CES AIMABLES JEUNES GENS,
364 0767���2N'AVAIT PU QUE LES ADMIRER. LEUR V]RITABLE
364 0767���3CARACT$RE COMMEN+AIT SEULEMENT [ SE DESSINER
364 0767���4[ SES YEUX.
364 0767���5JE JOUE ICI UN R>LE INDIGNE, PENSA-T-IL TOUT
��a364 0767���6[ COUP. IL S'AGISSAIT DE QUITTER SA PETITE CHAISE
364 0767���7DE PAILLE D'UNE FA+ON QUI NE F=T PAS TROP GAUCHE.
364 0767���8IL VOULUT INVENTER, IL DEMANDAIT QUELQUE CHOSE
364 0768���1DE NOUVEAU [ UNE IMAGINATION TOUT OCCUP]E AILLEURS.
364 0768���2IL FALLAIT AVOIR RECOURS [ LA M]MOIRE, LA
364 0768���3SIENNE ]TAIT, IL FAUT L'AVOUER, PEU RICHE EN
364 0768���4RESSOURCES DE CE GENRE ; LE PAUVRE GAR+ON
364 0768���5AVAIT ENCORE BIEN PEU D'USAGE, AUSSI FUT-IL
364 0768���6D'UNE GAUCHERIE PARFAITE ET REMARQU]E DE TOUS
364 0768���7LORSQU'IL SE LEVA POUR QUITTER LE SALON. LE
364 0768���8MALHEUR ]TAIT TROP ]VIDENT DANS TOUTE SA MANI$RE
364 0769���1D'^TRE. IL JOUAIT DEPUIS TROIS QUARTS D'HEURE
364 0769���2LE R>LE D'UN IMPORTUN SUBALTERNE AUQUEL ON NE
364 0769���3DONNE PAS LA PEINE DE CACHER CE QU'ON PENSE DE
364 0769���4LUI.
364 0769���5LES OBSERVATIONS CRITIQUES QU'IL VENAIT DE FAIRE
364 0769���6SUR SES RIVAUX, L'EMP^CH$RENT TOUTEFOIS DE PRENDRE
364 0769���7SON MALHEUR TROP AU TRAGIQUE ; IL AVAIT, POUR
364 0769���8SOUTENIR SA FIERT], LE SOUVENIR DE CE QUI S']TAIT
364 0770���1PASS] L'AVANT-VEILLE. QUELS QUE SOIENT LEURS
364 0770���2AVANTAGES SUR MOI, PENSAIT-IL, EN ENTRANT SEUL AU
364 0770���3JARDIN,
365 0770���4*MATHILDE N'A ]T] POUR AUCUN D'EUX CE QUE DEUX
365 0770���5FOIS DANS MA VIE ELLE A DAIGN] ^TRE POUR MOI.
365 0770���6SA SAGESSE N'ALLA PAS PLUS LOIN. IL NE COMPRENAIT
365 0770���7NULLEMENT LE CARACT$RE DE LA PERSONNE SINGULI$RE
365 0770���8QUE LE HASARD VENAIT DE RENDRE MA_TRESSE ABSOLUE
365 0771���1DE TOUT SON BONHEUR.
365 0771���2IL S'EN TINT LA JOURN]E SUIVANTE [ TUER DE FATIGUE
365 0771���3LUI ET SON CHEVAL. IL N'ESSAYA PLUS DE S'APPROCHER,
365 0771���4LE SOIR, DU CANAP] BLEU, AUQUEL *MATHILDE ]TAIT
365 0771���5FID$LE. IL REMARQUA QUE LE COMTE *NORBERT NE
365 0771���6DAIGNAIT PAS M^ME LE REGARDER EN LE RENCONTRANT
365 0771���7DANS LA MAISON. IL DOIT SE FAIRE UNE ]TRANGE
365 0771���8VIOLENCE, PENSA-T-IL, LUI NATURELLEMENT SI POLI.
365 0772���1POUR *JULIEN, LE SOMMEIL E=T ]T] LE BONHEUR. EN
365 0772���2D]PIT DE LA FATIGUE PHYSIQUE, DES SOUVENIRS TROP
365 0772���3S]DUISANTS COMMEN+AIENT [ ENVAHIR TOUTE SON
365 0772���4IMAGINATION. IL N'EUT PAS LE G]NIE DE VOIR QUE
365 0772���5PAR SES GRANDES COURSES [ CHEVAL DANS LES BOIS
365 0772���6DES ENVIRONS DE *PARIS, N'AGISSANT QUE SUR
365 0772���7LUI-M^ME ET NULLEMENT SUR LE COEUR OU SUR
365 0772���8L'ESPRIT DE *MATHILDE, IL LAISSAIT AU HASARD LA
365 0773���1DISPOSITION DE SON SORT.
365 0773���2IL LUI SEMBLAIT QU'UNE CHOSE APPORTERAIT [ SA
365 0773���3DOULEUR UN SOULAGEMENT INFINI : CE SERAIT DE
365 0773���4PARLER [ *MATHILDE. MAIS CEPENDANT QU'OSERAIT-IL
��b365 0773���5LUI DIRE ?
365 0773���6C'EST [ QUOI UN MATIN [ SEPT HEURES IL R^VAIT
365 0773���7PROFOND]MENT LORSQUE TOUT [ COUP IL LA VIT ENTRER
365 0773���8DANS LA BIBLIOTH$QUE.
365 0774���1- JE SAIS, MONSIEUR, QUE VOUS D]SIREZ ME PARLER.
365 0774���2- GRAND DIEU ! QUI VOUS L'A DIT ?
365 0774���3- JE LE SAIS, QUE VOUS IMPORTE ? SI VOUS MANQUEZ
365 0774���4D'HONNEUR, VOUS POUVEZ ME PERDRE, OU DU MOINS LE
365 0774���5TENTER ; MAIS CE DANGER, QUE JE NE CROIS PAS R]EL,
365 0774���6NE M'EMP^CHERA CERTAINEMENT PAS D'^TRE SINC$RE.
365 0774���7JE NE VOUS AIME PLUS, MONSIEUR, MON IMAGINATION
365 0774���8FOLLE M'A TROMP]E...
365 0775���1[ CE COUP TERRIBLE, ]PERDU D'AMOUR ET DE MALHEUR,
365 0775���2*JULIEN ESSAYA DE SE JUSTIFIER. RIEN DE PLUS
365 0775���3ABSURDE. SE JUSTIFIE-T-ON DE D]PLAIRE ? MAIS
365 0775���4LA RAISON N'AVAIT PLUS AUCUN EMPIRE SUR SES
365 0775���5ACTIONS. UN INSTINCT AVEUGLE LE POUSSAIT [
365 0775���6RETARDER LA D]CISION DE SON SORT. IL LUI SEMBLAIT
365 0775���7QUE TANT QU'IL PARLAIT, TOUT N']TAIT PAS FINI.
365 0775���8*MATHILDE N']COUTAIT PAS SES PAROLES, LEUR
365 0776���1SON L'IRRITAIT, ELLE NE CONCEVAIT PAS QU'IL
365 0776���2E=T L'AUDACE DE L'INTERROMPRE.
365 0776���3LES REMORDS DE LA VERTU ET CEUX DE L'ORGUEIL
365 0776���4LA RENDAIENT CE MATIN-L[ ]GALEMENT MALHEUREUSE.
365 0776���5ELLE ]TAIT EN QUELQUE SORTE AN]ANTIE PAR
365 0776���6L'AFFREUSE ID]E D'AVOIR DONN] DES DROITS SUR
365 0776���7ELLE [ UN PETIT ABB], FILS D'UN PAYSAN. C'EST
365 0776���8[ PEU PR$S,
366 0777���1SE DISAIT-ELLE DANS LES MOMENTS O@ ELLE S'EXAG]RAIT
366 0777���2SON MALHEUR, COMME SI J'AVAIS [ ME REPROCHER UNE
366 0777���3FAIBLESSE POUR UN DES LAQUAIS.
366 0777���4DANS LES CARACT$RES HARDIS ET FIERS IL N'Y A
366 0777���5QU'UN PAS DE LA COL$RE CONTRE SOI-M^ME [
366 0777���6L'EMPORTEMENT CONTRE LES AUTRES ; LES TRANSPORTS
366 0777���7DE FUREUR SONT DANS CE CAS UN PLAISIR VIF.
366 0777���8EN UN INSTANT, *MLLE *DE *LA *MOLE ARRIVA AU
366 0778���1POINT D'ACCABLER *JULIEN DES MARQUES DE M]PRIS
366 0778���2LES PLUS EXCESSIVES. ELLE AVAIT INFINIMENT
366 0778���3D'ESPRIT, ET CET ESPRIT TRIOMPHAIT DANS L'ART
366 0778���4DE TORTURER LES AMOURS-PROPRES ET DE LEUR
366 0778���5INFLIGER DES BLESSURES CRUELLES.
366 0778���6POUR LA PREMI$RE FOIS DE SA VIE, *JULIEN SE
366 0778���7TROUVAIT SOUMIS [ L'ACTION D'UN ESPRIT SUP]RIEUR
366 0778���8ANIM] CONTRE LUI DE LA HAINE LA PLUS VIOLENTE.
366 0779���1LOIN DE SONGER LE MOINS DU MONDE [ SE D]FENDRE
366 0779���2EN CET INSTANT, IL EN VINT [ SE M]PRISER
366 0779���3SOI-M^ME. EN S'ENTENDANT ACCABLER DE MARQUES
��c366 0779���4DE M]PRIS SI CRUELLES, ET CALCUL]ES AVEC TANT
366 0779���5D'ESPRIT POUR D]TRUIRE TOUTE BONNE OPINION QU'IL
366 0779���6POUVAIT AVOIR DE SOI, IL LUI SEMBLAIT QUE
366 0779���7*MATHILDE AVAIT RAISON ET QU'ELLE N'EN DISAIT
366 0779���8PAS ASSEZ.
366 0780���1POUR ELLE, ELLE TROUVAIT UN PLAISIR D'ORGUEIL
366 0780���2D]LICIEUX [ PUNIR AINSI ELLE ET LUI DE L'ADORATION
366 0780���3QU'ELLE AVAIT SENTIE QUELQUES JOURS AUPARAVANT.
366 0780���4ELLE N'AVAIT PAS BESOIN D'INVENTER ET DE PENSER
366 0780���5POUR LA PREMI$RE FOIS LES CHOSES CRUELLES QU'ELLE
366 0780���6LUI ADRESSAIT AVEC TANT DE COMPLAISANCE. ELLE
366 0780���7NE FAISAIT QUE R]P]TER CE QUE DEPUIS HUIT JOURS
366 0780���8DISAIT DANS SON COEUR L'AVOCAT DU PARTI CONTRAIRE
366 0781���1[ L'AMOUR.
366 0781���2CHAQUE MOT CENTUPLAIT L'AFFREUX MALHEUR DE *JULIEN.
366 0781���3IL VOULUT FUIR, *MLLE *DE *LA *MOLE LE RETINT
366 0781���4PAR LE BRAS AVEC AUTORIT].
366 0781���5- DAIGNEZ REMARQUER, LUI DIT-IL, QUE VOUS PARLEZ
366 0781���6TR$S HAUT, ON VOUS ENTENDRA DE LA PI$CE VOISINE.
366 0781���7- QU'IMPORTE ! REPRIT FI$REMENT *MLLE *DE *LA
366 0781���8*MOLE, QUI OSERA ME DIRE QU'ON M'ENTEND ? JE
366 0782���1VEUX GU]RIR [ JAMAIS VOTRE PETIT AMOUR-PROPRE
366 0782���2DES ID]ES QU'IL A PU SE FIGURER SUR MON COMPTE.
366 0782���3LORSQUE *JULIEN PUT SORTIR DE LA BIBLIOTH$QUE,
366 0782���4IL ]TAIT TELLEMENT ]TONN], QU'IL EN SENTAIT MOINS
366 0782���5SON MALHEUR. EH BIEN ! ELLE NE M'AIME PLUS, SE
366 0782���6R]P]TAIT-IL EN SE PARLANT TOUT HAUT COMME POUR
366 0782���7S'APPRENDRE SA POSITION. IL PARA_T QU'ELLE
366 0782���8M'A AIM] HUIT OU DIX JOURS, ET MOI JE L'AIMERAI
366 0783���1TOUTE LA VIE.
367 0783���2EST-IL BIEN POSSIBLE, ELLE N']TAIT RIEN ! RIEN
367 0783���3POUR MON COEUR, IL Y A SI PEU DE JOURS !
367 0783���4LES JOUISSANCES D'ORGUEIL INONDAIENT LE COEUR
367 0783���5DE *MATHILDE ; ELLE AVAIT DONC PU ROMPRE [
367 0783���6TOUT JAMAIS ! TRIOMPHER SI COMPL$TEMENT D'UN
367 0783���7PENCHANT SI PUISSANT LA RENDRAIT PARFAITEMENT
367 0783���8HEUREUSE. AINSI CE PETIT MONSIEUR COMPRENDRA,
367 0784���1ET UNE FOIS POUR TOUTES, QU'IL N'A ET N'AURA
367 0784���2JAMAIS AUCUN EMPIRE SUR MOI. ELLE ]TAIT SI
367 0784���3HEUREUSE, QUE R]ELLEMENT ELLE N'AVAIT PLUS
367 0784���4D'AMOUR EN CE MOMENT.
367 0784���5APR$S UNE SC$NE AUSSI ATROCE, AUSSI HUMILIANTE,
367 0784���6CHEZ UN ^TRE MOINS PASSIONN] QUE *JULIEN,
367 0784���7L'AMOUR F=T DEVENU IMPOSSIBLE. SANS S']CARTER
367 0784���8UN SEUL INSTANT DE CE QU'ELLE SE DEVAIT [
367 0785���1ELLE-M^ME, *MLLE *DE *LA *MOLE LUI AVAIT ADRESS]
367 0785���2DE CES CHOSES D]SAGR]ABLES, TELLEMENT BIEN
��d367 0785���3CALCUL]ES, QU'ELLES PEUVENT PARA_TRE UNE V]RIT],
367 0785���4M^ME QUAND ON S'EN SOUVIENT DE SANG-FROID.
367 0785���5LA CONCLUSION QUE *JULIEN TIRA DANS LE PREMIER
367 0785���6MOMENT D'UNE SC$NE SI ]TONNANTE FUT QUE *MATHILDE
367 0785���7AVAIT UN ORGUEIL INFINI. IL CROYAIT FERMEMENT
367 0785���8QUE TOUT ]TAIT FINI [ TOUT JAMAIS ENTRE EUX,
367 0786���1ET CEPENDANT LE LENDEMAIN, AU D]JEUNER, IL
367 0786���2FUT GAUCHE ET TIMIDE DEVANT ELLE. C']TAIT UN
367 0786���3D]FAUT QU'ON N'AVAIT PU LUI REPROCHER JUSQUE-L[.
367 0786���4DANS LES PETITES COMME DANS LES GRANDES CHOSES,
367 0786���5IL SAVAIT NETTEMENT CE QU'IL DEVAIT ET VOULAIT
367 0786���6FAIRE, ET L'EX]CUTAIT.
367 0786���7CE JOUR-L[, APR$S LE D]JEUNER, COMME *MME *DE
367 0786���8*LA *MOLE LUI DEMANDAIT UNE BROCHURE S]DITIEUSE
367 0787���1ET POURTANT ASSEZ RARE, QUE LE MATIN SON
367 0787���2CUR] LUI AVAIT APPORT]E EN SECRET, *JULIEN
367 0787���3EN LA PRENANT SUR UNE CONSOLE FIT TOMBER UN
367 0787���4VIEUX VASE DE PORCELAINE BLEU, LAID AU POSSIBLE.
367 0787���5*MME *DE *LA *MOLE SE LEVA EN JETANT UN CRI
367 0787���6DE D]TRESSE ET VINT CONSID]RER DE PR$S LES
367 0787���7RUINES DE SON VASE CH]RI. C']TAIT DU VIEUX
367 0787���8JAPON, DISAIT-ELLE, IL ME VENAIT DE MA
367 0788���1GRAND'TANTE ABBESSE DE *CHELLES ; C']TAIT
367 0788���2UN PR]SENT DES HOLLANDAIS AU DUC D'*ORL]ANS
367 0788���3R]GENT QUI L'AVAIT DONN] [ SA FILLE...
367 0788���4*MATHILDE AVAIT SUIVI LE MOUVEMENT DE SA M$RE,
367 0788���5RAVIE DE VOIR BRIS] CE VASE BLEU QUI LUI
367 0788���6SEMBLAIT HORRIBLEMENT LAID. *JULIEN ]TAIT
367 0788���7SILENCIEUX ET POINT TROP TROUBL] ; IL VIT
367 0788���8*MLLE *DE *LA *MOLE TOUT PR$S DE LUI.
367 0789���1- CE VASE, LUI DIT-IL, EST [ JAMAIS D]TRUIT,
367 0789���2AINSI EN EST-IL D'UN SENTIMENT QUI FUT
367 0789���3AUTREFOIS LE MA_TRE DE MON COEUR ; JE VOUS
367 0789���4PRIE D'AGR]ER MES EXCUSES DE TOUTES LES
367 0789���5FOLIES QU'IL M'A FAIT FAIRE ; ET IL SORTIT.
368 0789���6- ON DIRAIT EN V]RIT], DIT *MME *DE *LA *MOLE
368 0789���7COMME IL S'EN ALLAIT, QUE CE *M *SOREL EST FIER
368 0789���8ET CONTENT DE CE QU'IL VIENT DE FAIRE.
368 0790���1CE MOT TOMBA DIRECTEMENT SUR LE COEUR DE *MATHILDE.
368 0790���2IL EST VRAI, SE DIT-ELLE, MA M$RE A DEVIN]
368 0790���3JUSTE, TEL EST LE SENTIMENT QUI L'ANIME. ALORS
368 0790���4SEULEMENT CESSA LA JOIE DE LA SC$NE QU'ELLE
368 0790���5LUI AVAIT FAITE LA VEILLE. EH BIEN, TOUT EST
368 0790���6FINI, SE DIT-ELLE AVEC UN CALME APPARENT ; IL
368 0790���7ME RESTE UN GRAND EXEMPLE ; CETTE ERREUR EST
368 0790���8AFFREUSE, HUMILIANTE ! ELLE ME VAUDRA LA
368 0791���1SAGESSE POUR TOUT LE RESTE DE LA VIE.
��e368 0791���2QUE N'AI-JE DIT VRAI ? PENSAIT *JULIEN, POURQUOI
368 0791���3L'AMOUR QUE J'AVAIS POUR CETTE FOLLE ME
368 0791���4TOURMENTE-T-IL ENCORE ?
368 0791���5CET AMOUR, LOIN DE S']TEINDRE COMME IL L'ESP]RAIT,
368 0791���6FIT DES PROGR$S RAPIDES. ELLE EST FOLLE, IL EST
368 0791���7VRAI, SE DISAIT-IL, EN EST-ELLE MOINS ADORABLE ?
368 0791���8EST-IL POSSIBLE D'^TRE PLUS JOLIE ? TOUT CE QUE
368 0792���1LA CIVILISATION LA PLUS ]L]GANTE PEUT PR]SENTER
368 0792���2DE VIFS PLAISIRS, N']TAIT-IL PAS R]UNI COMME
368 0792���3[ L'ENVI CHEZ *MLLE *DE *LA *MOLE ? CES SOUVENIRS
368 0792���4DE BONHEUR PASS] S'EMPARAIENT DE *JULIEN, ET
368 0792���5D]TRUISAIENT RAPIDEMENT TOUT L'OUVRAGE DE LA
368 0792���6RAISON.
368 0792���7LA RAISON LUTTE EN VAIN CONTRE LES SOUVENIRS DE
368 0792���8CE GENRE ; SES ESSAIS S]V$RES NE FONT QU'EN
368 0793���1AUGMENTER LE CHARME.
368 0793���2VINGT-QUATRE HEURES APR$S LA RUPTURE DU VASE
368 0793���3DE VIEUX JAPON, *JULIEN ]TAIT D]CID]MENT L'UN
368 0793���4DES HOMMES LES PLUS MALHEUREUX.
hCHAPITRE 21 ��������
����369 0794���1LA NOTE SECR$TE.
369 0794���2LE MARQUIS LE FIT APPELER ; *M *DE *LA *MOLE
369 0794���3SEMBLAIT RAJEUNI, SON OEIL ]TAIT BRILLANT.
369 0794���4- PARLONS UN PEU DE VOTRE M]MOIRE, DIT-IL [
369 0794���5*JULIEN, ON DIT QU'ELLE EST PRODIGIEUSE !
369 0794���6POURRIEZ-VOUS APPRENDRE PAR COEUR QUATRE PAGES
369 0794���7ET ALLER LES R]CITER [ *LONDRES ? MAIS SANS
369 0794���8CHANGER UN MOT !...
369 0795���1LE MARQUIS CHIFFONNAIT AVEC HUMEUR LA \ QUOTIDIENNE \
369 0795���2DU JOUR, ET CHERCHAIT EN VAIN [ DISSIMULER UN
369 0795���3AIR FORT S]RIEUX ET QUE *JULIEN NE LUI AVAIT
369 0795���4JAMAIS VU, M^ME LORSQU'IL ]TAIT QUESTION DU
369 0795���5PROC$S *FRILAIR.
369 0795���6*JULIEN AVAIT D]J[ ASSEZ D'USAGE POUR SENTIR
369 0795���7QU'IL DEVAIT PARA_TRE TOUT [ FAIT DUPE DU
369 0795���8TON L]GER QU'ON LUI MONTRAIT.
369 0796���1- CE NUM]RO DE LA \ QUOTIDIENNE \ N'EST PEUT-^TRE
369 0796���2PAS FORT AMUSANT ; MAIS, SI MONSIEUR LE MARQUIS
369 0796���3LE PERMET, DEMAIN MATIN J'AURAI L'HONNEUR DE
369 0796���4LE LUI R]CITER TOUT ENTIER.
369 0796���5- QUOI ! M^ME LES ANNONCES ?
369 0796���6- FORT EXACTEMENT, ET SANS QU'IL Y MANQUE UN MOT.
369 0796���7- M'EN DONNEZ-VOUS VOTRE PAROLE ? REPRIT LE
369 0796���8MARQUIS AVEC UNE GRAVIT] SOUDAINE.
369 0797���1- OUI, MONSIEUR, LA CRAINTE D'Y MANQUER POURRAIT
369 0797���2SEULE TROUBLER MA M]MOIRE.
369 0797���3- C'EST QUE J'AI OUBLI] DE VOUS FAIRE CETTE
��f369 0797���4QUESTION HIER : JE NE VOUS DEMANDE PAS VOTRE
369 0797���5SERMENT DE NE JAMAIS R]P]TER CE QUE VOUS ALLEZ
369 0797���6ENTENDRE ; JE VOUS CONNAIS TROP POUR VOUS
369 0797���7FAIRE CETTE INJURE. J'AI R]PONDU DE VOUS, JE
369 0797���8VAIS VOUS MENER DANS UN SALON O@ SE R]UNIRONT
369 0798���1DOUZE PERSONNES ; VOUS TIENDREZ NOTE DE CE
369 0798���2QUE CHACUN DIRA.
370 0798���3NE SOYEZ PAS INQUIET, CE NE SERA POINT UNE
370 0798���4CONVERSATION CONFUSE, CHACUN PARLERA [ SON
370 0798���5TOUR, JE NE VEUX PAS DIRE AVEC ORDRE, AJOUTA
370 0798���6LE MARQUIS EN REPRENANT L'AIR FIN ET L]GER
370 0798���7QUI LUI ]TAIT SI NATUREL. PENDANT QUE NOUS
370 0798���8PARLERONS, VOUS ]CRIREZ UNE VINGTAINE DE PAGES ;
370 0799���1VOUS REVIENDREZ ICI AVEC MOI, NOUS R]DUIRONS
370 0799���2CES VINGT PAGES [ QUATRE. CE SONT CES QUATRE
370 0799���3PAGES QUE VOUS ME R]CITEREZ DEMAIN MATIN AU
370 0799���4LIEU DE TOUT LE NUM]RO DE LA \ QUOTIDIENNE \.
370 0799���5VOUS PARTIREZ AUSSIT>T APR$S ; IL FAUDRA
370 0799���6COURIR LA POSTE COMME UN JEUNE HOMME QUI
370 0799���7VOYAGE POUR SES PLAISIRS. VOTRE BUT SERA
370 0799���8DE N'^TRE REMARQU] DE PERSONNE. VOUS ARRIVEREZ
370 0800���1AUPR$S D'UN GRAND PERSONNAGE. L[, IL VOUS
370 0800���2FAUDRA PLUS D'ADRESSE. IL S'AGIT DE TROMPER
370 0800���3TOUT CE QUI L'ENTOURE ; CAR PARMI SES SECR]TAIRES,
370 0800���4PARMI SES DOMESTIQUES, IL Y A DES GENS VENDUS
370 0800���5[ NOS ENNEMIS, ET QUI GUETTENT NOS AGENTS AU
370 0800���6PASSAGE POUR LES INTERCEPTER.
370 0800���7VOUS AUREZ UNE LETTRE DE RECOMMANDATION
370 0800���8INSIGNIFIANTE.
370 0801���1AU MOMENT O@ SON EXCELLENCE VOUS REGARDERA,
370 0801���2VOUS TIREREZ MA MONTRE QUE VOICI ET QUE JE
370 0801���3VOUS PR^TE POUR LE VOYAGE. PRENEZ-LA SUR
370 0801���4VOUS, C'EST TOUJOURS AUTANT DE FAIT,
370 0801���5DONNEZ-MOI LA V>TRE.
370 0801���6LE DUC LUI-M^ME DAIGNERA ]CRIRE SOUS VOTRE
370 0801���7DICT]E LES QUATRE PAGES QUE VOUS AUREZ APPRISES
370 0801���8PAR COEUR.
370 0802���1CELA FAIT, MAIS NON PLUS T>T, REMARQUEZ BIEN,
370 0802���2VOUS POURREZ, SI SON EXCELLENCE VOUS INTERROGE,
370 0802���3RACONTER LA S]ANCE [ LAQUELLE VOUS ALLEZ
370 0802���4ASSISTER.
370 0802���5CE QUI VOUS EMP^CHERA DE VOUS ENNUYER LE LONG
370 0802���6DU VOYAGE, C'EST QU'ENTRE *PARIS ET LA R]SIDENCE
370 0802���7DU MINISTRE, IL Y A DES GENS QUI NE DEMANDERAIENT
370 0802���8PAS MIEUX QUE DE TIRER UN COUP DE FUSIL [
370 0803���1M L'ABB] *SOREL. ALORS SA MISSION EST FINIE
370 0803���2ET JE VOIS UN GRAND RETARD ; CAR, MON CHER,
��g370 0803���3COMMENT SAURONS-NOUS VOTRE MORT ? VOTRE Z$LE
370 0803���4NE PEUT PAS ALLER JUSQU'[ NOUS EN FAIRE PART.
370 0803���5COUREZ SUR-LE-CHAMP ACHETER UN HABILLEMENT
370 0803���6COMPLET, REPRIT LE MARQUIS D'UN AIR S]RIEUX.
370 0803���7METTEZ-VOUS [ LA MODE D'IL Y A DEUX ANS. IL
370 0803���8FAUT CE SOIR QUE VOUS AYEZ L'AIR PEU SOIGN].
370 0804���1EN VOYAGE, AU CONTRAIRE, VOUS SEREZ COMME [
370 0804���2L'ORDINAIRE. CELA VOUS SURPREND, VOTRE M]FIANCE
370 0804���3DEVINE ? OUI, MON AMI, UN DES V]N]RABLES
370 0804���4PERSONNAGES QUE VOUS ALLEZ ENTENDRE OPINER
370 0804���5EST FORT CAPABLE D'ENVOYER DES RENSEIGNEMENTS, AU
370 0804���6MOYEN DESQUELS ON POURRA BIEN VOUS DONNER AU MOINS
370 0804���7DE L'OPIUM, LE SOIR, DANS QUELQUE BONNE AUBERGE
370 0804���8O@ VOUS AUREZ DEMAND] [ SOUPER.
371 0805���1- IL VAUT MIEUX, DIT *JULIEN, FAIRE TRENTE LIEUES
371 0805���2DE PLUS ET NE PAS PRENDRE LA ROUTE DIRECTE. IL
371 0805���3S'AGIT DE *ROME, JE SUPPOSE...
371 0805���4LE MARQUIS PRIT UN AIR DE HAUTEUR ET DE
371 0805���5M]CONTENTEMENT QUE *JULIEN NE LUI AVAIT PAS VU
371 0805���6[ CE POINT DEPUIS *BRAY-*LE-*HAUT.
371 0805���7- C'EST CE QUE VOUS SAUREZ, MONSIEUR, QUAND JE
371 0805���8JUGERAI [ PROPOS DE VOUS LE DIRE. JE N'AIME PAS
371 0806���1LES QUESTIONS.
371 0806���2- CECI N'EN ]TAIT PAS UNE, REPRIT *JULIEN AVEC
371 0806���3EFFUSION ; JE VOUS LE JURE, MONSIEUR, JE PENSAIS
371 0806���4TOUT HAUT, JE CHERCHAIS DANS MON ESPRIT LA ROUTE
371 0806���5LA PLUS S=RE.
371 0806���6- OUI, IL PARA_T QUE VOTRE ESPRIT ]TAIT BIEN LOIN.
371 0806���7N'OUBLIEZ JAMAIS QU'UN AMBASSADEUR, ET DE VOTRE
371 0806���8<GE ENCORE, NE DOIT PAS AVOIR L'AIR DE FORCER LA
371 0807���1CONFIANCE.
371 0807���2*JULIEN FUT TR$S MORTIFI], IL AVAIT TORT. SON
371 0807���3AMOUR-PROPRE CHERCHAIT UNE EXCUSE ET NE LA TROUVAIT
371 0807���4PAS.
371 0807���5- COMPRENEZ DONC, AJOUTA *M *DE *LA *MOLE, QUE
371 0807���6TOUJOURS ON EN APPELLE [ SON COEUR QUAND ON A
371 0807���7FAIT QUELQUE SOTTISE.
371 0807���8UNE HEURE APR$S *JULIEN ]TAIT DANS L'ANTICHAMBRE
371 0808���1DU MARQUIS AVEC UNE TOURNURE SUBALTERNE, DES
371 0808���2HABITS ANTIQUES, UNE CRAVATE D'UN BLANC DOUTEUX,
371 0808���3ET QUELQUE CHOSE DE CUISTRE DANS TOUTE L'APPARENCE.
371 0808���4EN LE VOYANT LE MARQUIS ]CLATA DE RIRE, ET ALORS
371 0808���5SEULEMENT LA JUSTIFICATION DE *JULIEN FUT
371 0808���6COMPL$TE.
371 0808���7SI CE JEUNE HOMME ME TRAHIT, SE DISAIT
371 0808���8*M *DE *LA *MOLE, [ QUI SE FIER ? ET CEPENDANT
371 0809���1QUAND ON AGIT, IL FAUT SE FIER [ QUELQU'UN.
��h371 0809���2MON FILS ET SES BRILLANTS AMIS DE M^ME ACABIT
371 0809���3ONT DU COEUR, DE LA FID]LIT] POUR CENT MILLE ;
371 0809���4S'IL FALLAIT SE BATTRE, ILS P]RIRAIENT SUR
371 0809���5LES MARCHES DU TR>NE, ILS SAVENT TOUT...
371 0809���6EXCEPT] CE DONT ON A BESOIN DANS LE MOMENT.
371 0809���7DU DIABLE SI JE VOIS UN D'ENTRE EUX QUI PUISSE
371 0809���8APPRENDRE PAR COEUR QUATRE PAGES ET FAIRE CENT
371 0810���1LIEUES SANS ^TRE D]PIST]. *NORBERT SAURAIT SE
371 0810���2FAIRE TUER COMME SES A%EUX, C'EST AUSSI LE
371 0810���3M]RITE D'UN CONSCRIT...
371 0810���4LE MARQUIS TOMBA DANS UNE R^VERIE PROFONDE : ET
371 0810���5ENCORE SE FAIRE TUER, DIT-IL AVEC UN SOUPIR,
371 0810���6PEUT-^TRE CE *SOREL LE SAURAIT-IL AUSSI BIEN
371 0810���7QUE LUI...
371 0810���8- MONTONS EN VOITURE, DIT LE MARQUIS COMME POUR
371 0811���1CHASSER UNE ID]E IMPORTUNE.
371 0811���2- MONSIEUR, DIT *JULIEN, PENDANT QU'ON M'ARRANGEAIT
371 0811���3CET HABIT, J'AI APPRIS PAR COEUR LA PREMI$RE
371 0811���4PAGE DE LA \ QUOTIDIENNE \ D'AUJOURD'HUI.
372 0811���5LE MARQUIS PRIT LE JOURNAL. *JULIEN R]CITA SANS
372 0811���6SE TROMPER D'UN SEUL MOT. BON, DIT LE MARQUIS,
372 0811���7FORT DIPLOMATE CE SOIR-L[ ; PENDANT CE TEMPS
372 0811���8CE JEUNE HOMME NE REMARQUE PAS LES RUES PAR
372 0812���1LESQUELLES NOUS PASSONS.
372 0812���2ILS ARRIV$RENT DANS UN GRAND SALON D'ASSEZ TRISTE
372 0812���3APPARENCE, EN PARTIE BOIS] ET EN PARTIE TENDU DE
372 0812���4VELOURS VERT. AU MILIEU DU SALON, UN LAQUAIS
372 0812���5RENFROGN] ACHEVAIT D']TABLIR UNE GRANDE TABLE
372 0812���6[ MANGER, QU'IL CHANGEA PLUS TARD EN TABLE DE
372 0812���7TRAVAIL, AU MOYEN D'UN IMMENSE TAPIS VERT TOUT
372 0812���8TACH] D'ENCRE, D]POUILLE DE QUELQUE MINIST$RE.
372 0813���1LE MA_TRE DE LA MAISON ]TAIT UN HOMME ]NORME,
372 0813���2DONT LE NOM NE FUT POINT PRONONC] ; *JULIEN
372 0813���3LUI TROUVA LA PHYSIONOMIE ET L']LOQUENCE D'UN
372 0813���4HOMME QUI DIG$RE.
372 0813���5SUR UN SIGNE DU MARQUIS, *JULIEN ]TAIT REST]
372 0813���6AU BAS BOUT DE LA TABLE. POUR SE DONNER UNE
372 0813���7CONTENANCE, IL SE MIT [ TAILLER DES PLUMES.
372 0813���8IL COMPTA DU COIN DE L'OEIL SEPT INTERLOCUTEURS,
372 0814���1MAIS *JULIEN NE LES APERCEVAIT QUE PAR LE DOS.
372 0814���2DEUX LUI PARURENT ADRESSER LA PAROLE [ *M *DE
372 0814���3*LA *MOLE SUR LE TON DE L']GALIT], LES AUTRES
372 0814���4SEMBLAIENT PLUS OU MOINS RESPECTUEUX.
372 0814���5UN NOUVEAU PERSONNAGE ENTRA SANS ^TRE ANNONC].
372 0814���6CECI EST SINGULIER, PENSA *JULIEN, ON N'ANNONCE
372 0814���7POINT DANS CE SALON. EST-CE QUE CETTE PR]CAUTION
372 0814���8SERAIT PRISE EN MON HONNEUR ? TOUT LE MONDE
��i372 0815���1SE LEVA POUR RECEVOIR LE NOUVEAU VENU. IL
372 0815���2PORTAIT LA M^ME D]CORATION EXTR^MEMENT DISTINGU]E
372 0815���3QUE TROIS AUTRES DES PERSONNES QUI ]TAIENT D]J[
372 0815���4DANS LE SALON. ON PARLAIT ASSEZ BAS. POUR JUGER
372 0815���5LE NOUVEAU VENU, *JULIEN EN FUT R]DUIT [ CE QUE
372 0815���6POUVAIENT LUI APPRENDRE SES TRAITS ET SA TOURNURE.
372 0815���7IL ]TAIT COURT ET ]PAIS, HAUT EN COULEUR, L'OEIL
372 0815���8BRILLANT ET SANS EXPRESSION AUTRE QU'UNE
372 0816���1M]CHANCET] DE SANGLIER.
372 0816���2L'ATTENTION DE *JULIEN FUT VIVEMENT DISTRAITE
372 0816���3PAR L'ARRIV]E PRESQUE IMM]DIATE D'UN ^TRE TOUT
372 0816���4DIFF]RENT. C']TAIT UN GRAND HOMME, TR$S MAIGRE
372 0816���5ET QUI PORTAIT TROIS OU QUATRE GILETS. SON OEIL
372 0816���6]TAIT CARESSANT, SON GESTE POLI.
372 0816���7C'EST TOUTE LA PHYSIONOMIE DU VIEIL ]V^QUE DE
372 0816���8*BESAN+ON, PENSA *JULIEN. CET HOMME APPARTENAIT
372 0817���1]VIDEMMENT [ L']GLISE, IL N'ANNON+AIT PAS PLUS
372 0817���2DE CINQUANTE [ CINQUANTE-CINQ ANS, ON NE POUVAIT
372 0817���3PAS AVOIR L'AIR PLUS PATERNE.
372 0817���4LE JEUNE ]V^QUE D'*AGDE PARUT, IL EUT L'AIR FORT
372 0817���5]TONN] QUAND, FAISANT LA REVUE DES PR]SENTS, SES
372 0817���6YEUX ARRIV$RENT [ *JULIEN. IL NE LUI AVAIT
372 0817���7PAS ADRESS] LA PAROLE DEPUIS LA C]R]MONIE
373 0817���8DE *BRAY-*LE-*HAUT. SON REGARD SURPRIS EMBARRASSA
373 0818���1ET IRRITA *JULIEN. QUOI DONC ! SE DISAIT CELUI-CI,
373 0818���2CONNA_TRE UN HOMME ME TOURNERA-T-IL TOUJOURS [
373 0818���3MALHEUR ? TOUS CES GRANDS SEIGNEURS QUE JE N'AI
373 0818���4JAMAIS VUS NE M'INTIMIDENT NULLEMENT, ET LE
373 0818���5REGARD DE CE JEUNE ]V^QUE ME GLACE ! IL FAUT
373 0818���6CONVENIR QUE JE SUIS UN ^TRE BIEN SINGULIER ET
373 0818���7BIEN MALHEUREUX.
373 0818���8UN PETIT HOMME EXTR^MEMENT NOIR ENTRA BIENT>T AVEC
373 0819���1FRACAS, ET SE MIT [ PARLER D$S LA PORTE ; IL
373 0819���2AVAIT LE TEINT JAUNE ET L'AIR UN PEU FOU. D$S
373 0819���3L'ARRIV]E DE CE PARLEUR IMPITOYABLE, DES GROUPES
373 0819���4SE FORM$RENT, APPAREMMENT POUR ]VITER L'ENNUI
373 0819���5DE L']COUTER.
373 0819���6EN S']LOIGNANT DE LA CHEMIN]E, ON SE RAPPROCHAIT
373 0819���7DU BAS BOUT DE LA TABLE, OCCUP] PAR *JULIEN. SA
373 0819���8CONTENANCE DEVENAIT DE PLUS EN PLUS EMBARRASS]E ;
373 0820���1CAR ENFIN, QUELQUE EFFORT QU'IL F_T, IL NE
373 0820���2POUVAIT PAS NE PAS ENTENDRE, ET QUELQUE PEU
373 0820���3D'EXP]RIENCE QU'IL E=T, IL COMPRENAIT TOUTE
373 0820���4L'IMPORTANCE DES CHOSES DONT ON PARLAIT SANS
373 0820���5AUCUN D]GUISEMENT ; ET COMBIEN LES HAUTS
373 0820���6PERSONNAGES QU'IL AVAIT APPAREMMENT SOUS LES
373 0820���7YEUX DEVAIENT TENIR [ CE QU'ELLES RESTASSENT
���373 0820���8SECR$TES !
373 0821���1D]J[, LE PLUS LENTEMENT POSSIBLE, *JULIEN AVAIT
373 0821���2TAILL] UNE VINGTAINE DE PLUMES ; CETTE RESSOURCE
373 0821���3ALLAIT LUI MANQUER. IL CHERCHAIT EN VAIN UN ORDRE
373 0821���4DANS LES YEUX DE *M *DE *LA *MOLE ; LE MARQUIS
373 0821���5L'AVAIT OUBLI].
373 0821���6CE QUE JE FAIS EST RIDICULE, SE DISAIT *JULIEN
373 0821���7EN TAILLANT SES PLUMES ; MAIS DES GENS [
373 0821���8PHYSIONOMIE AUSSI M]DIOCRE ET CHARG]S PAR D'AUTRES
373 0822���1OU PAR EUX-M^MES D'AUSSI GRANDS INT]R^TS, DOIVENT
373 0822���2^TRE FORT SUSCEPTIBLES. MON MALHEUREUX REGARD
373 0822���3A QUELQUE CHOSE D'INTERROGATIF ET DE PEU RESPECTUEUX,
373 0822���4QUI SANS DOUTE LES PIQUERAIT. SI JE BAISSE
373 0822���5D]CID]MENT LES YEUX, J'AURAI L'AIR DE FAIRE
373 0822���6COLLECTION DE LEURS PAROLES.
373 0822���7SON EMBARRAS ]TAIT EXTR^ME, IL ENTENDAIT DE
373 0822���8SINGULI$RES CHOSES.
hCHAPITRE 22 ��������
����374 0823���1LA DISCUSSION.
374 0823���2LE LAQUAIS ENTRA PR]CIPITAMMENT EN DISANT :
374 0823���3MONSIEUR LE DUC DE *.
374 0823���4- TAISEZ-VOUS, VOUS N'^TES QU'UN SOT, DIT LE
374 0823���5DUC EN ENTRANT. IL DIT SI BIEN CE MOT, ET AVEC
374 0823���6TANT DE MAJEST], QUE, MALGR] LUI, *JULIEN PENSA
374 0823���7QUE SAVOIR SE F<CHER CONTRE UN LAQUAIS ]TAIT
374 0823���8TOUTE LA SCIENCE DE CE GRAND PERSONNAGE. *JULIEN
374 0824���1LEVA LES YEUX ET LES BAISSA AUSSIT>T. IL AVAIT
374 0824���2SI BIEN DEVIN] LA PORT]E DU NOUVEL ARRIVANT,
374 0824���3QU'IL TREMBLA QUE SON REGARD NE F=T UNE
374 0824���4INDISCR]TION.
374 0824���5CE DUC ]TAIT UN HOMME DE CINQUANTE ANS, MIS
374 0824���6COMME UN DANDY, ET MARCHANT PAR RESSORTS. IL
374 0824���7AVAIT LA T^TE ]TROITE, AVEC UN GRAND NEZ, ET
374 0824���8UN VISAGE BUSQU] ET TOUT EN AVANT ; IL E=T ]T]
374 0825���1DIFFICILE D'AVOIR L'AIR PLUS NOBLE ET PLUS
374 0825���2INSIGNIFIANT. SON ARRIV]E D]TERMINA L'OUVERTURE
374 0825���3DE LA S]ANCE.
374 0825���4*JULIEN FUT VIVEMENT INTERROMPU DANS SES
374 0825���5OBSERVATIONS PHYSIOGNOMONIQUES PAR LA VOIX DE
374 0825���6*M *DE *LA *MOLE. - JE VOUS PR]SENTE M L'ABB]
374 0825���7*SOREL, DISAIT LE MARQUIS ; IL EST DOU] D'UNE
374 0825���8M]MOIRE ]TONNANTE ; IL N'Y A QU'UNE HEURE QUE
374 0826���1JE LUI AI PARL] DE LA MISSION DONT IL POUVAIT
374 0826���2^TRE HONOR], ET, AFIN DE DONNER UNE PREUVE DE
374 0826���3SA M]MOIRE, IL A APPRIS PAR COEUR LA PREMI$RE
374 0826���4PAGE DE LA \ QUOTIDIENNE \.
374 0826���5- AH ! LES NOUVELLES ]TRANG$RES DE CE PAUVRE *N...,
���374 0826���6DIT LE MA_TRE DE LA MAISON. IL PRIT LE JOURNAL
374 0826���7AVEC EMPRESSEMENT ET REGARDANT *JULIEN D'UN
374 0826���8AIR PLAISANT, [ FORCE DE CHERCHER [ ^TRE
374 0827���1IMPORTANT : PARLEZ, MONSIEUR, LUI DIT-IL.
374 0827���2LE SILENCE ]TAIT PROFOND, TOUS LES YEUX FIX]S
374 0827���3SUR *JULIEN ;
375 0827���4IL R]CITA SI BIEN, QU'AU BOUT DE VINGT LIGNES :
375 0827���5IL SUFFIT, DIT LE DUC. LE PETIT HOMME AU REGARD
375 0827���6DE SANGLIER S'ASSIT. IL ]TAIT LE PR]SIDENT, CAR
375 0827���7[ PEINE EN PLACE, IL MONTRA [ *JULIEN UNE TABLE
375 0827���8DE JEU, ET LUI FIT SIGNE DE L'APPORTER AUPR$S DE
375 0828���1LUI. *JULIEN S'Y ]TABLIT AVEC CE QU'IL FAUT
375 0828���2POUR ]CRIRE. IL COMPTA DOUZE PERSONNES ASSISES
375 0828���3AUTOUR DU TAPIS VERT.
375 0828���4- *M *SOREL, DIT LE DUC, RETIREZ-VOUS DANS LA
375 0828���5PI$CE VOISINE, ON VOUS FERA APPELER.
375 0828���6LE MA_TRE DE LA MAISON PRIT L'AIR FORT INQUIET :
375 0828���7LES VOLETS NE SONT PAS FERM]S, DIT-IL [ DEMI
375 0828���8BAS [ SON VOISIN. - IL EST INUTILE DE REGARDER
375 0829���1PAR LA FEN^TRE, CRIA-T-IL SOTTEMENT [ *JULIEN. - ME
375 0829���2VOICI FOURR] DANS UNE CONSPIRATION TOUT AU MOINS,
375 0829���3PENSA CELUI-CI. HEUREUSEMENT, ELLE N'EST PAS DE
375 0829���4CELLES QUI CONDUISENT EN PLACE DE GR$VE. QUAND
375 0829���5IL Y AURAIT DU DANGER, JE DOIS CELA ET PLUS
375 0829���6ENCORE AU MARQUIS. HEUREUX S'IL M']TAIT DONN] DE
375 0829���7R]PARER TOUT LE CHAGRIN QUE MES FOLIES PEUVENT
375 0829���8LUI CAUSER UN JOUR !
375 0830���1TOUT EN PENSANT [ SES FOLIES ET [ SON MALHEUR,
375 0830���2IL REGARDAIT LES LIEUX DE FA+ON [ NE JAMAIS LES
375 0830���3OUBLIER. IL SE SOUVINT ALORS SEULEMENT QU'IL
375 0830���4N'AVAIT POINT ENTENDU LE MARQUIS DIRE AU LAQUAIS
375 0830���5LE NOM DE LA RUE, ET LE MARQUIS AVAIT FAIT
375 0830���6PRENDRE UN FIACRE, CE QUI NE LUI ARRIVAIT JAMAIS.
375 0830���7LONGTEMPS *JULIEN FUT LAISS] [ SES R]FLEXIONS.
375 0830���8IL ]TAIT DANS UN SALON TENDU EN VELOURS ROUGE
375 0831���1AVEC DE LARGES GALONS D'OR. IL Y AVAIT SUR LA
375 0831���2CONSOLE UN GRAND CRUCIFIX EN IVOIRE, ET SUR
375 0831���3LA CHEMIN]E, LE LIVRE DU \ PAPE \, DE *M *DE
375 0831���4*MAISTRE, DOR] SUR TRANCHES, ET MAGNIFIQUEMENT
375 0831���5RELI]. *JULIEN L'OUVRIT POUR NE PAS AVOIR L'AIR
375 0831���6D']COUTER. DE MOMENT EN MOMENT ON PARLAIT
375 0831���7TR$S-HAUT DANS LA PI$CE VOISINE. ENFIN, LA
375 0831���8PORTE S'OUVRIT, ON L'APPELA.
375 0832���1- SONGEZ, MESSIEURS, DISAIT LE PR]SIDENT, QUE
375 0832���2DE CE MOMENT NOUS PARLONS DEVANT LE DUC DE *.
375 0832���3MONSIEUR, DIT-IL EN MONTRANT *JULIEN, EST UN
375 0832���4JEUNE L]VITE, D]VOU] [ NOTRE SAINTE CAUSE, ET
���375 0832���5QUI REDIRA FACILEMENT, [ L'AIDE DE SA M]MOIRE
375 0832���6]TONNANTE, JUSQU'[ NOS MOINDRES DISCOURS.
375 0832���7LA PAROLE EST [ MONSIEUR, DIT-IL EN INDIQUANT LE
375 0832���8PERSONNAGE [ L'AIR PATERNE, ET QUI PORTAIT TROIS
375 0833���1OU QUATRE GILETS. *JULIEN TROUVA QU'IL E=T ]T]
375 0833���2PLUS NATUREL DE NOMMER LE MONSIEUR AUX GILETS.
375 0833���3IL PRIT DU PAPIER ET ]CRIVIT BEAUCOUP.
375 0833���4(ICI L'AUTEUR E=T VOULU PLACER UNE PAGE DE POINTS.
375 0833���5CELA AURA MAUVAISE GR<CE, DIT L']DITEUR, ET POUR
375 0833���6UN ]CRIT AUSSI FRIVOLE, MANQUER DE GR<CE, C'EST
375 0833���7MOURIR.
376 0833���8- LA POLITIQUE, REPREND L'AUTEUR, EST UNE PIERRE
376 0834���1ATTACH]E AU COU DE LA LITT]RATURE, ET QUI, EN
376 0834���2MOINS DE SIX MOIS, LA SUBMERGE. LA POLITIQUE AU
376 0834���3MILIEU DES INT]R^TS D'IMAGINATION, C'EST UN
376 0834���4COUP DE PISTOLET AU MILIEU D'UN CONCERT. CE
376 0834���5BRUIT EST D]CHIRANT SANS ^TRE ]NERGIQUE. IL
376 0834���6NE S'ACCORDE AVEC LE SON D'AUCUN INSTRUMENT.
376 0834���7CETTE POLITIQUE VA OFFENSER MORTELLEMENT UNE
376 0834���8MOITI] DES LECTEURS, ET ENNUYER L'AUTRE QUI L'A
376 0835���1TROUV]E BIEN AUTREMENT SP]CIALE ET ]NERGIQUE DANS
376 0835���2LE JOURNAL DU MATIN...
376 0835���3- SI VOS PERSONNAGES NE PARLENT PAS POLITIQUE,
376 0835���4REPREND L']DITEUR, CE NE SONT PLUS DES FRAN+AIS
376 0835���5DE 1830, ET VOTRE LIVRE N'EST PLUS UN MIROIR,
376 0835���6COMME VOUS EN AVEZ LA PR]TENTION...)
376 0835���7LE PROC$S-VERBAL DE *JULIEN AVAIT VINGT-SIX PAGES ;
376 0835���8VOICI UN EXTRAIT BIEN P<LE ; CAR IL A FALLU, COMME
376 0836���1TOUJOURS, SUPPRIMER LES RIDICULES DONT L'EXC$S
376 0836���2E=T SEMBL] ODIEUX OU PEU VRAISEMBLABLE
376 0836���3(VOIR LA \ GAZETTE DES TRIBUNAUX \).
376 0836���4L'HOMME AUX GILETS ET [ L'AIR PATERNE (C']TAIT
376 0836���5UN ]V^QUE PEUT-^TRE) SOURIAIT SOUVENT, ET ALORS
376 0836���6SES YEUX, ENTOUR]S DE PAUPI$RES FLOTTANTES,
376 0836���7PRENAIENT UN BRILLANT SINGULIER ET UNE EXPRESSION
376 0836���8MOINS IND]CISE QUE DE COUTUME. CE PERSONNAGE,
376 0837���1QUE L'ON FAISAIT PARLER LE PREMIER DEVANT LE
376 0837���2DUC (MAIS QUEL DUC ? SE DISAIT *JULIEN),
376 0837���3APPAREMMENT POUR EXPOSER LES OPINIONS ET FAIRE
376 0837���4LES FONCTIONS D'AVOCAT G]N]RAL, PARUT [ *JULIEN
376 0837���5TOMBER DANS L'INCERTITUDE ET L'ABSENCE DE
376 0837���6CONCLUSIONS D]CID]ES QUE L'ON REPROCHE SOUVENT
376 0837���7[ CES MAGISTRATS. DANS LE COURANT DE LA DISCUSSION,
376 0837���8LE DUC ALLA M^ME JUSQU'[ LE LUI REPROCHER.
376 0838���1APR$S PLUSIEURS PHRASES DE MORALE ET D'INDULGENTE
376 0838���2PHILOSOPHIE, L'HOMME AUX GILETS DIT :
376 0838���3- LA NOBLE *ANGLETERRE, GUID]E PAR UN GRAND
���376 0838���4HOMME, L'IMMORTEL *PITT, A D]PENS] QUARANTE
376 0838���5MILLIARDS DE FRANCS POUR CONTRARIER LA R]VOLUTION.
376 0838���6SI CETTE ASSEMBL]E ME PERMET D'ABORDER AVEC
376 0838���7QUELQUE FRANCHISE UNE ID]E TRISTE, L'*ANGLETERRE
376 0838���8NE COMPRIT PAS ASSEZ QU'AVEC UN HOMME TEL
376 0839���1QUE *BONAPARTE, QUAND SURTOUT ON N'AVAIT [ LUI
376 0839���2OPPOSER QU'UNE COLLECTION DE BONNES INTENTIONS,
376 0839���3IL N'Y AVAIT DE D]CISIF QUE LES MOYENS PERSONNELS...
376 0839���4- AH ! ENCORE L']LOGE DE L'ASSASSINAT ! DIT LE
376 0839���5MA_TRE DE LA MAISON D'UN AIR INQUIET.
376 0839���6- FAITES-NOUS GR<CE DE VOS HOM]LIES SENTIMENTALES,
376 0839���7S']CRIA AVEC HUMEUR LE PR]SIDENT ; SON OEIL
376 0839���8DE SANGLIER
377 0840���1BRILLA D'UN ]CLAT F]ROCE. CONTINUEZ, DIT-IL
377 0840���2[ L'HOMME AUX GILETS. LES JOUES ET LE FRONT
377 0840���3DU PR]SIDENT DEVINRENT POURPRES.
377 0840���4- LA NOBLE *ANGLETERRE, REPRIT LE RAPPORTEUR,
377 0840���5EST ]CRAS]E AUJOURD'HUI, CAR CHAQUE ANGLAIS,
377 0840���6AVANT DE PAYER SON PAIN, EST OBLIG] DE PAYER
377 0840���7L'INT]R^T DES QUARANTE MILLIARDS DE FRANCS QUI
377 0840���8FURENT EMPLOY]S CONTRE LES JACOBINS. ELLE N'A
377 0841���1PLUS DE *PITT...
377 0841���2- ELLE A LE DUC DE *WELLINGTON, DIT UN PERSONNAGE
377 0841���3MILITAIRE QUI PRIT L'AIR FORT IMPORTANT.
377 0841���4- DE GR<CE, SILENCE, MESSIEURS, S']CRIA LE
377 0841���5PR]SIDENT ; SI NOUS DISPUTONS ENCORE, IL
377 0841���6AURA ]T] INUTILE DE FAIRE ENTRER *M *SOREL.
377 0841���7- ON SAIT QUE MONSIEUR A BEAUCOUP D'ID]ES,
377 0841���8DIT LE DUC D'UN AIR PIQU] EN REGARDANT
377 0842���1L'INTERRUPTEUR, ANCIEN G]N]RAL DE *NAPOL]ON.
377 0842���2*JULIEN VIT QUE CE MOT FAISAIT ALLUSION [
377 0842���3QUELQUE CHOSE DE PERSONNEL ET DE FORT OFFENSANT.
377 0842���4TOUT LE MONDE SOURIT ; LE G]N]RAL TRANSFUGE PARUT
377 0842���5OUTR] DE COL$RE.
377 0842���6- IL N'Y A PLUS DE *PITT, MESSIEURS, REPRIT LE
377 0842���7RAPPORTEUR DE L'AIR D]COURAG] D'UN HOMME QUI
377 0842���8D]SESP$RE DE FAIRE ENTENDRE RAISON [ CEUX QUI
377 0843���1L']COUTENT. Y E=T-IL UN NOUVEAU *PITT EN
377 0843���2*ANGLETERRE, ON NE MYSTIFIE PAS DEUX FOIS UNE
377 0843���3NATION PAR LES M^MES MOYENS...
377 0843���4- C'EST POURQUOI UN G]N]RAL VAINQUEUR, UN *BONAPARTE,
377 0843���5EST D]SORMAIS IMPOSSIBLE EN *FRANCE, S']CRIA
377 0843���6L'INTERRUPTEUR MILITAIRE.
377 0843���7POUR CETTE FOIS, NI LE PR]SIDENT NI LE DUC N'OS$RENT
377 0843���8SE F<CHER, QUOIQUE *JULIEN CR=T LIRE DANS LEURS
377 0844���1YEUX QU'ILS EN AVAIENT BONNE ENVIE. ILS BAISS$RENT
377 0844���2LES YEUX, ET LE DUC SE CONTENTA DE SOUPIRER DE
���377 0844���3FA+ON [ ^TRE ENTENDU DE TOUS.
377 0844���4MAIS LE RAPPORTEUR AVAIT PRIS DE L'HUMEUR.
377 0844���5- ON EST PRESS] DE ME VOIR FINIR, DIT-IL, AVEC
377 0844���6FEU ET EN LAISSANT TOUT [ FAIT DE C>T] CETTE
377 0844���7POLITESSE SOURIANTE ET CE LANGAGE PLEIN DE MESURE
377 0844���8QUE *JULIEN CROYAIT L'EXPRESSION DE SON
377 0845���1CARACT$RE : ON EST PRESS] DE ME VOIR FINIR ; ON
377 0845���2NE ME TIENT NUL COMPTE DES EFFORTS QUE JE FAIS
377 0845���3POUR N'OFFENSER LES OREILLES DE PERSONNE, DE
377 0845���4QUELQUE LONGUEUR QU'ELLES PUISSENT ^TRE.
377 0845���5EH BIEN, MESSIEURS, JE SERAI BREF.
377 0845���6ET JE VOUS DIRAI EN PAROLES BIEN VULGAIRES :
377 0845���7L'*ANGLETERRE N'A PLUS UN SOU AU SERVICE DE
377 0845���8LA BONNE CAUSE. *PITT LUI-M^ME REVIENDRAIT,
377 0846���1QU'AVEC TOUT SON G]NIE IL NE PARVIENDRAIT
377 0846���2PAS [ MYSTIFIER LES PETITS PROPRI]TAIRES
377 0846���3ANGLAIS, CAR ILS SAVENT QUE LA BR$VE CAMPAGNE
377 0846���4DE *WATERLOO LEUR A CO=T], [ ELLE
378 0846���5SEULE, UN MILLIARD DE FRANCS. PUISQUE L'ON VEUT
378 0846���6DES PHRASES NETTES, AJOUTA LE RAPPORTEUR EN
378 0846���7S'ANIMANT DE PLUS EN PLUS, JE VOUS DIRAI :
378 0846���8\ AIDEZ-VOUS VOUS-M^ME, \ CAR L'*ANGLETERRE
378 0847���1N'A PAS UNE GUIN]E [ VOTRE SERVICE, ET QUAND
378 0847���2L'*ANGLETERRE NE PAYE PAS, L'*AUTRICHE, LA
378 0847���3*RUSSIE, LA *PRUSSE, QUI N'ONT QUE DU COURAGE
378 0847���4ET PAS D'ARGENT, NE PEUVENT FAIRE CONTRE LA
378 0847���5*FRANCE PLUS D'UNE CAMPAGNE OU DEUX.
378 0847���6L'ON PEUT ESP]RER QUE LES JEUNES SOLDATS
378 0847���7RASSEMBL]S PAR LE JACOBINISME SERONT BATTUS
378 0847���8[ LA PREMI$RE CAMPAGNE, [ LA SECONDE PEUT-^TRE ;
378 0848���1MAIS [ LA TROISI$ME, DUSS]-JE PASSER POUR UN
378 0848���2R]VOLUTIONNAIRE [ VOS YEUX PR]VENUS, [ LA TROISI$ME
378 0848���3VOUS AUREZ LES SOLDATS DE 1794, QUI N']TAIENT
378 0848���4PLUS LES PAYSANS ENR]GIMENT]S DE 1792.
378 0848���5ICI L'INTERRUPTION PARTIT DE TROIS OU QUATRE
378 0848���6POINTS [ LA FOIS.
378 0848���7- MONSIEUR, DIT LE PR]SIDENT [ *JULIEN, ALLEZ
378 0848���8METTRE AU NET DANS LA PI$CE VOISINE LE COMMENCEMENT
378 0849���1DE PROC$S-VERBAL QUE VOUS AVEZ ]CRIT. *JULIEN
378 0849���2SORTIT [ SON GRAND REGRET. LE RAPPORTEUR VENAIT
378 0849���3D'ABORDER DES PROBABILIT]S QUI FAISAIENT LE SUJET
378 0849���4DE SES M]DITATIONS HABITUELLES.
378 0849���5ILS ONT PEUR QUE JE NE ME MOQUE D'EUX, PENSA-T-IL.
378 0849���6QUAND ON LE RAPPELA, *M *DE *LA *MOLE DISAIT,
378 0849���7AVEC UN S]RIEUX QUI, POUR *JULIEN QUI LE CONNAISSAIT,
378 0849���8SEMBLAIT BIEN PLAISANT :
378 0850���1...OUI, MESSIEURS, C'EST SURTOUT DE CE MALHEUREUX
���378 0850���2PEUPLE QU'ON PEUT DIRE :
378 0850���3SERA-T-IL DIEU, TABLE OU CUVETTE ?
378 0850���4\ IL SERA DIEU ! \ S']CRIE LE FABULISTE. C'EST
378 0850���5[ VOUS, MESSIEURS, QUE SEMBLE APPARTENIR CE MOT
378 0850���6SI NOBLE ET SI PROFOND. AGISSEZ PAR VOUS-M^MES,
378 0850���7ET LA NOBLE *FRANCE REPARA_TRA TELLE [ PEU PR$S
378 0850���8QUE NOS A%EUX L'AVAIENT FAITE ET QUE NOS REGARDS
378 0851���1L'ONT ENCORE VUE AVANT LA MORT DE *LOUIS *XVI.
378 0851���2L'*ANGLETERRE, SES NOBLES LORDS DU MOINS, EX$CRE
378 0851���3AUTANT QUE NOUS L'IGNOBLE JACOBINISME : SANS
378 0851���4L'OR ANGLAIS, L'*AUTRICHE, LA *RUSSIE, LA *PRUSSE
378 0851���5NE PEUVENT LIVRER QUE DEUX OU TROIS BATAILLES.
378 0851���6CELA SUFFIRA-T-IL POUR AMENER UNE HEUREUSE
378 0851���7OCCUPATION, COMME CELLE QUE *M *DE *RICHELIEU
378 0851���8GASPILLA SI B^TEMENT EN 1817 ! JE NE LE CROIS
378 0852���1PAS.
378 0852���2ICI IL Y EUT INTERRUPTION, MAIS ]TOUFF]E PAR LES
378 0852���3\ CHUT \ DE TOUT LE MONDE. ELLE PARTAIT ENCORE
378 0852���4DE L'ANCIEN G]N]RAL IMP]RIAL, QUI D]SIRAIT LE
378 0852���5CORDON BLEU, ET VOULAIT MARQUER PARMI LES R]DACTEURS
378 0852���6DE LA NOTE SECR$TE.
379 0852���7JE NE LE CROIS PAS, REPRIT *M *DE *LA *MOLE APR$S
379 0852���8LE TUMULTE. IL INSISTA SUR LE \ JE \, AVEC UNE
379 0853���1INSOLENCE QUI CHARMA *JULIEN. VOIL[ DU BIEN JOU],
379 0853���2SE DISAIT-IL TOUT EN FAISANT VOLER SA PLUME
379 0853���3PRESQUE AUSSI VITE QUE LA PAROLE DU MARQUIS. AVEC
379 0853���4UN MOT BIEN DIT, *M *DE *LA *MOLE AN]ANTIT LES
379 0853���5VINGT CAMPAGNES DE CE TRANSFUGE.
379 0853���6CE N'EST PAS [ L']TRANGER TOUT SEUL, CONTINUA
379 0853���7LE MARQUIS DU TON LE PLUS MESUR], QUE NOUS POUVONS
379 0853���8DEVOIR UNE NOUVELLE OCCUPATION MILITAIRE. TOUTE
379 0854���1CETTE JEUNESSE QUI FAIT DES ARTICLES INCENDIAIRES
379 0854���2DANS LE \ GLOBE \ VOUS DONNERA TROIS OU QUATRE
379 0854���3MILLE JEUNES CAPITAINES, PARMI LESQUELS PEUT SE
379 0854���4TROUVER UN *KL]BER, UN *HOCHE, UN *JOURDAN, UN
379 0854���5*PICHEGRU, MAIS MOINS BIEN INTENTIONN].
379 0854���6- NOUS N'AVONS PAS SU LUI FAIRE DE LA GLOIRE, DIT
379 0854���7LE PR]SIDENT, IL FALLAIT LE MAINTENIR IMMORTEL.
379 0854���8IL FAUT ENFIN QU'IL Y AIT EN *FRANCE DEUX PARTIS,
379 0855���1REPRIT *M *DE *LA *MOLE, MAIS DEUX PARTIS, NON
379 0855���2PAS SEULEMENT DE NOM, DEUX PARTIS BIEN NETS, BIEN
379 0855���3TRANCH]S. SACHONS QUI IL FAUT ]CRASER. D'UN C>T]
379 0855���4LES JOURNALISTES, LES ]LECTEURS, L'OPINION, EN
379 0855���5UN MOT ; LA JEUNESSE ET TOUT CE QUI L'ADMIRE.
379 0855���6PENDANT QU'ELLE S']TOURDIT DU BRUIT DE SES VAINES
379 0855���7PAROLES, NOUS, NOUS AVONS L'AVANTAGE CERTAIN DE
379 0855���8CONSOMMER LE BUDGET.
���379 0856���1ICI ENCORE INTERRUPTION.
379 0856���2- VOUS, MONSIEUR, DIT *M *DE *LA *MOLE [
379 0856���3L'INTERRUPTEUR AVEC UNE HAUTEUR ET UNE AISANCE
379 0856���4ADMIRABLES, VOUS NE CONSOMMEZ PAS, SI LE MOT
379 0856���5VOUS CHOQUE, VOUS D]VOREZ QUARANTE MILLE FRANCS
379 0856���6PORT]S AU BUDGET DE L']TAT ET QUATRE-VINGT MILLE
379 0856���7QUE VOUS RECEVEZ DE LA LISTE CIVILE.
379 0856���8EH BIEN, MONSIEUR, PUISQUE VOUS M'Y FORCEZ, JE
379 0857���1VOUS PRENDS HARDIMENT POUR EXEMPLE. COMME VOS
379 0857���2NOBLES A%EUX QUI SUIVIRENT SAINT *LOUIS [ LA
379 0857���3CROISADE, VOUS DEVRIEZ, POUR CES CENT VINGT-MILLE
379 0857���4FRANCS, NOUS MONTRER AU MOINS UN R]GIMENT, UNE
379 0857���5COMPAGNIE, QUE DIS-JE ! UNE DEMI-COMPAGNIE, NE
379 0857���6F=T-ELLE QUE DE CINQUANTE HOMMES PR^TS [ COMBATTRE,
379 0857���7ET D]VOU]S [ LA BONNE CAUSE, [ LA VIE ET [ LA
379 0857���8MORT. VOUS N'AVEZ QUE DES LAQUAIS QUI, EN CAS DE
379 0858���1R]VOLTE, VOUS FERAIENT PEUR [ VOUS-M^ME.
379 0858���2LE TR>NE, L'AUTEL, LA NOBLESSE PEUVENT P]RIR
379 0858���3DEMAIN, MESSIEURS, TANT QUE VOUS N'AUREZ PAS
379 0858���4CR]] DANS CHAQUE D]PARTEMENT UNE FORCE DE CINQ
379 0858���5CENTS HOMMES \ D]VOU]S \ ; MAIS JE DIS D]VOU]S,
379 0858���6NON SEULEMENT AVEC TOUTE LA BRAVOURE FRAN+AISE,
379 0858���7MAIS AUSSI AVEC LA CONSTANCE ESPAGNOLE.
380 0858���8LA MOITI] DE CETTE TROUPE DEVRA SE COMPOSER DE
380 0859���1NOS ENFANTS, DE NOS NEVEUX, DE VRAIS GENTILSHOMMES
380 0859���2ENFIN. CHACUN D'EUX AURA [ SES C>T]S, NON PAS
380 0859���3UN PETIT BOURGEOIS BAVARD, PR^T [ ARBORER LA
380 0859���4COCARDE TRICOLORE SI 1815 SE PR]SENTE DE NOUVEAU,
380 0859���5MAIS UN BON PAYSAN SIMPLE ET FRANC COMME
380 0859���6*CATHELINEAU ; NOTRE GENTILHOMME L'AURA
380 0859���7ENDOCTRIN], CE SERA SON FR$RE DE LAIT S'IL
380 0859���8SE PEUT. QUE CHACUN DE NOUS SACRIFIE LE
380 0860���1\ CINQUI$ME \ DE SON REVENU POUR FORMER CETTE
380 0860���2PETITE TROUPE D]VOU]E DE CINQ CENTS HOMMES
380 0860���3PAR D]PARTEMENT. ALORS VOUS POURREZ COMPTER
380 0860���4SUR UNE OCCUPATION ]TRANG$RE. JAMAIS LE SOLDAT
380 0860���5]TRANGER NE P]N]TRERA JUSQU'[ *DIJON SEULEMENT,
380 0860���6S'IL N'EST S=R DE TROUVER CINQ CENTS SOLDATS
380 0860���7AMIS DANS CHAQUE D]PARTEMENT.
380 0860���8LES ROIS ]TRANGERS NE VOUS ]COUTERONT QUE
380 0861���1QUAND VOUS LEUR ANNONCEREZ VINGT MILLE
380 0861���2GENTILSHOMMES PR^TS [ SAISIR LES ARMES POUR
380 0861���3LEUR OUVRIR LES PORTES DE LA *FRANCE. CE
380 0861���4SERVICE EST P]NIBLE, DIREZ-VOUS ; MESSIEURS,
380 0861���5NOTRE T^TE EST [ CE PRIX. ENTRE LA LIBERT]
380 0861���6DE LA PRESSE ET NOTRE EXISTENCE COMME
380 0861���7GENTILSHOMMES, IL Y A GUERRE [ MORT. DEVENEZ
��j380 0861���8DES MANUFACTURIERS, DES PAYSANS, OU PRENEZ
380 0862���1VOTRE FUSIL. SOYEZ TIMIDES SI VOUS VOULEZ,
380 0862���2MAIS NE SOYEZ PAS STUPIDES ; OUVREZ LES
380 0862���3YEUX.
380 0862���4\ FORMEZ VOS BATAILLONS, \ VOUS DIRAIS-JE AVEC
380 0862���5LA CHANSON DES JACOBINS ; ALORS IL SE TROUVERA
380 0862���6QUELQUE NOBLE *GUSTAVE-*ADOLPHE, QUI, TOUCH]
380 0862���7DU P]RIL IMMINENT DU PRINCIPE MONARCHIQUE,
380 0862���8S']LANCERA [ TROIS CENTS LIEUES DE SON PAYS,
380 0863���1ET FERA POUR VOUS CE QUE *GUSTAVE FIT POUR LES
380 0863���2PRINCES PROTESTANTS. VOULEZ-VOUS CONTINUER
380 0863���3[ PARLER SANS AGIR ? DANS CINQUANTE ANS IL N'Y
380 0863���4AURA PLUS EN *EUROPE QUE DES PR]SIDENTS DE
380 0863���5R]PUBLIQUE, ET PAS UN ROI. ET AVEC CES TROIS
380 0863���6LETTRES R, O, I, S'EN VONT LES PR^TRES ET LES
380 0863���7GENTILSHOMMES. JE NE VOIS PLUS QUE DES
380 0863���8\ CANDIDATS \ FAISANT LA COUR [ DES \ MAJORIT]S \
380 0864���1CROTT]ES.
380 0864���2VOUS AVEZ BEAU DIRE QUE LA *FRANCE N'A PAS EN CE
380 0864���3MOMENT UN G]N]RAL ACCR]DIT], CONNU ET AIM] DE
380 0864���4TOUS, QUE L'ARM]E N'EST ORGANIS]E QUE DANS
380 0864���5L'INT]R^T DU TR>NE ET DE L'AUTEL, QU'ON LUI A
380 0864���6>T] TOUS LES VIEUX TROUPIERS, TANDIS QUE CHACUN
380 0864���7DES R]GIMENTS PRUSSIENS ET AUTRICHIENS COMPTE
380 0864���8CINQUANTE SOUS-OFFICIERS QUI ONT VU LE FEU.
380 0865���1DEUX CENT MILLE JEUNES GENS APPARTENANT [ LA PETITE
380 0865���2BOURGEOISIE SONT AMOUREUX DE LA GUERRE...
380 0865���3- TR^VE DE V]RIT]S D]SAGR]ABLES, DIT D'UN TON
380 0865���4SUFFISANT UN GRAVE PERSONNAGE, APPAREMMENT FORT
380 0865���5AVANT DANS LES
381 0865���6DIGNIT]S ECCL]SIASTIQUES, CAR *M *DE *LA *MOLE
381 0865���7SOURIT AGR]ABLEMENT AU LIEU DE SE F<CHER, CE
381 0865���8QUI FUT UN GRAND SIGNE POUR *JULIEN.
381 0866���1TR^VE DE V]RIT]S D]SAGR]ABLES, R]SUMONS-NOUS,
381 0866���2MESSIEURS : L'HOMME [ QUI IL EST QUESTION DE
381 0866���3COUPER UNE JAMBE GANGREN]E SERAIT MAL VENU DE
381 0866���4DIRE [ SON CHIRURGIEN : CETTE JAMBE MALADE
381 0866���5EST FORT SAINE. PASSEZ-MOI L'EXPRESSION,
381 0866���6MESSIEURS, LE NOBLE DUC DE * EST NOTRE CHIRURGIEN.
381 0866���7VOIL[ ENFIN LE GRAND MOT PRONONC], PENSA
381 0866���8*JULIEN ; C'EST VERS LE... QUE JE GALOPERAI CETTE
381 0867���1NUIT.
hCHAPITRE 23 ��������
����382 0868���1LE CLERG], LES BOIS, LA LIBERT].
382 0868���2LE GRAVE PERSONNAGE CONTINUAIT ; ON VOYAIT QU'IL
382 0868���3SAVAIT ; IL EXPOSAIT AVEC UNE ]LOQUENCE DOUCE ET
382 0868���4MOD]R]E, QUI PLUT INFINIMENT [ *JULIEN, CES GRANDES
��k382 0868���5V]RIT]S :
382 0868���61 L'*ANGLETERRE N'A PAS UNE GUIN]E [ NOTRE SERVICE ;
382 0868���7L']CONOMIE ET *HUME Y SONT [ LA MODE. LES
382 0868���8\ SAINTS \ M^ME NE NOUS DONNERONT PAS D'ARGENT,
382 0869���1ET *M *BROUGHAM SE MOQUERA DE NOUS.
382 0869���22 IMPOSSIBLE D'OBTENIR PLUS DE DEUX CAMPAGNES DES
382 0869���3ROIS DE L'*EUROPE, SANS L'OR ANGLAIS ; ET DEUX
382 0869���4CAMPAGNES NE SUFFIRONT PAS CONTRE LA PETITE
382 0869���5BOURGEOISIE.
382 0869���63 N]CESSIT] DE FORMER UN PARTI ARM] EN *FRANCE,
382 0869���7SANS QUOI LE PRINCIPE MONARCHIQUE D'*EUROPE NE
382 0869���8HASARDERA PAS M^ME CES DEUX CAMPAGNES.
382 0870���1LE QUATRI$ME POINT QUE J'OSE VOUS PROPOSER COMME
382 0870���2]VIDENT, EST CELUI-CI :
382 0870���3\ IMPOSSIBILIT] DE FORMER UN PARTI ARM] EN *FRANCE
382 0870���4\ SANS LE CLERG] \. JE VOUS LE DIS HARDIMENT,
382 0870���5PARCE QUE JE VAIS VOUS LE PROUVER, MESSIEURS. IL
382 0870���6FAUT TOUT DONNER AU CLERG].
382 0870���71 PARCE QUE S'OCCUPANT DE SON AFFAIRE NUIT ET JOUR,
382 0870���8ET GUID] PAR DES HOMMES DE HAUTE CAPACIT] ]TABLIS
382 0871���1LOIN DES ORAGES [ TROIS CENTS LIEUES DE VOS
382 0871���2FRONTI$RES...
382 0871���3- AH ! *ROME, *ROME ! S']CRIA LE MA_TRE DE LA
382 0871���4MAISON...
382 0871���5- OUI, MONSIEUR, \ *ROME ! \ REPRIT LE CARDINAL
382 0871���6AVEC FIERT]. QUELLES QUE SOIENT LES PLAISANTERIES
382 0871���7PLUS OU MOINS ING]NIEUSES QUI FURENT [ LA MODE
382 0871���8QUAND VOUS ]TIEZ JEUNE, JE DIRAI HAUTEMENT, EN
382 0872���11830, QUE LE CLERG], GUID] PAR *ROME, PARLE SEUL
382 0872���2AU PETIT PEUPLE.
382 0872���3CINQUANTE MILLE PR^TRES R]P$TENT LES M^MES PAROLES
382 0872���4AU
383 0872���5JOUR INDIQU] PAR LES CHEFS, ET LE PEUPLE, QUI,
383 0872���6APR$S TOUT, FOURNIT LES SOLDATS, SERA PLUS TOUCH]
383 0872���7DE LA VOIX DE SES PR^TRES QUE DE TOUS LES PETITS
383 0872���8VERS DU MONDE... (CETTE PERSONNALIT] EXCITA DES
383 0873���1MURMURES).
383 0873���2LE CLERG] A UN G]NIE SUP]RIEUR AU V>TRE, REPRIT
383 0873���3LE CARDINAL EN HAUSSANT LA VOIX ; TOUS LES PAS
383 0873���4QUE VOUS AVEZ FAITS VERS CE POINT CAPITAL, \ AVOIR
383 0873���5\ EN *FRANCE UN PARTI ARM], \ ONT ]T] FAITS PAR
383 0873���6NOUS. ICI PARURENT DES FAITS... QUI A ENVOY]
383 0873���7QUATRE-VINGT MILLE FUSILS EN *VEND]E ?... ETC., ETC.
383 0873���8TANT QUE LE CLERG] N'A PAS SES BOIS, IL NE TIENT
383 0874���1RIEN. [ LA PREMI$RE GUERRE, LE MINISTRE DES
383 0874���2FINANCES ]CRIT [ SES AGENTS QU'IL N'Y A PLUS
383 0874���3D'ARGENT QUE POUR LES CUR]S. AU FOND, LA *FRANCE
��l383 0874���4NE CROIT PAS, ET ELLE AIME LA GUERRE. QUI QUE CE
383 0874���5SOIT QUI LA LUI DONNE, IL SERA DOUBLEMENT POPULAIRE,
383 0874���6CAR FAIRE LA GUERRE, C'EST AFFAMER LES J]SUITES,
383 0874���7POUR PARLER COMME LE VULGAIRE ; FAIRE LA GUERRE,
383 0874���8C'EST D]LIVRER CES MONSTRES D'ORGUEIL, LES
383 0875���1FRAN+AIS, DE LA MENACE DE L'INTERVENTION ]TRANG$RE.
383 0875���2LE CARDINAL ]TAIT ]COUT] AVEC FAVEUR... IL FAUDRAIT,
383 0875���3DIT-IL, QUE *M *DE *NERVAL QUITT<T LE MINIST$RE,
383 0875���4SON NOM IRRITE INUTILEMENT.
383 0875���5[ CE MOT, TOUT LE MONDE SE LEVA ET PARLA [ LA FOIS.
383 0875���6ON VA ME RENVOYER ENCORE, PENSA *JULIEN ; MAIS
383 0875���7LE SAGE PR]SIDENT LUI-M^ME AVAIT OUBLI] LA
383 0875���8PR]SENCE ET L'EXISTENCE DE *JULIEN.
383 0876���1TOUS LES YEUX CHERCHAIENT UN HOMME QUE *JULIEN
383 0876���2RECONNUT. C']TAIT *M *DE *NERVAL, LE PREMIER
383 0876���3MINISTRE, QU'IL AVAIT APER+U AU BAL DE
383 0876���4M LE DUC DE *RETZ.
383 0876���5\ LE D]SORDRE FUT [ SON COMBLE, \ COMME DISENT
383 0876���6LES JOURNAUX EN PARLANT DE LA CHAMBRE. AU BOUT
383 0876���7D'UN GROS QUART D'HEURE LE SILENCE SE R]TABLIT UN
383 0876���8PEU.
383 0877���1ALORS *M *DE *NERVAL SE LEVA, ET, PRENANT LE
383 0877���2TON D'UN AP>TRE :
383 0877���3- JE NE VOUS AFFIRMERAI POINT, DIT-IL D'UNE VOIX
383 0877���4SINGULI$RE, QUE JE NE TIENS PAS AU MINIST$RE.
383 0877���5IL M'EST D]MONTR], MESSIEURS, QUE MON NOM DOUBLE
383 0877���6LES FORCES DES JACOBINS EN D]CIDANT CONTRE NOUS
383 0877���7BEAUCOUP DE MOD]R]S. JE ME RETIRERAIS DONC
383 0877���8VOLONTIERS ; MAIS LES VOIES DU SEIGNEUR SONT
383 0878���1VISIBLES [ UN PETIT NOMBRE ; MAIS, AJOUTA-T-IL
383 0878���2EN REGARDANT FIXEMENT LE CARDINAL, J'AI UNE
383 0878���3MISSION ; LE CIEL M'A DIT : TU PORTERAS TA
383 0878���4T^TE SUR UN ]CHAFAUD, OU TU R]TABLIRAS LA
383 0878���5MONARCHIE EN *FRANCE, ET R]DUIRAS LES CHAMBRES
383 0878���6[ CE QU']TAIT LE PARLEMENT SOUS *LOUIS *XV, ET
383 0878���7CELA, MESSIEURS, \ JE LE FERAI \.
384 0878���8IL SE TUT, SE RASSIT, ET IL Y EUT UN GRAND SILENCE.
384 0879���1VOIL[ UN BON ACTEUR, PENSA *JULIEN. IL SE TROMPAIT,
384 0879���2TOUJOURS COMME [ L'ORDINAIRE, EN SUPPOSANT TROP
384 0879���3D'ESPRIT AUX GENS. ANIM] PAR LES D]BATS D'UNE
384 0879���4SOIR]E AUSSI VIVE, ET SURTOUT PAR LA SINC]RIT]
384 0879���5DE LA DISCUSSION, DANS CE MOMENT *M *DE *NERVAL
384 0879���6CROYAIT [ SA MISSION. AVEC UN GRAND COURAGE, CET
384 0879���7HOMME N'AVAIT PAS DE SENS.
384 0879���8MINUIT SONNA PENDANT LE SILENCE QUI SUIVIT LE
384 0880���1BEAU MOT, \ JE LE FERAI \. *JULIEN TROUVA QUE
384 0880���2LE SON DE LA PENDULE AVAIT QUELQUE CHOSE D'IMPOSANT
��m384 0880���3ET DE FUN$BRE. IL ]TAIT ]MU.
384 0880���4LA DISCUSSION REPRIT BIENT>T AVEC UNE ]NERGIE
384 0880���5CROISSANTE, ET SURTOUT UNE INCROYABLE NA%VET].
384 0880���6CES GENS-CI ME FERONT EMPOISONNER, PENSAIT
384 0880���7*JULIEN DANS DE CERTAINS MOMENTS. COMMENT
384 0880���8DIT-ON DE TELLES CHOSES DEVANT UN PL]B]IEN ?
384 0881���1DEUX HEURES SONNAIENT QUE L'ON PARLAIT ENCORE.
384 0881���2LE MA_TRE DE LA MAISON DORMAIT DEPUIS LONGTEMPS ;
384 0881���3*M *DE *LA *MOLE FUT OBLIG] DE SONNER POUR FAIRE
384 0881���4RENOUVELER LES BOUGIES. *M *DE *NERVAL, LE
384 0881���5MINISTRE, ]TAIT SORTI [ UNE HEURE TROIS QUARTS,
384 0881���6NON SANS AVOIR SOUVENT ]TUDI] LA FIGURE DE
384 0881���7*JULIEN DANS UNE GLACE QUE LE MINISTRE AVAIT
384 0881���8[ SES C>T]S. SON D]PART AVAIT PARU METTRE [
384 0882���1L'AISE TOUT LE MONDE.
384 0882���2PENDANT QU'ON RENOUVELAIT LES BOUGIES, - DIEU
384 0882���3SAIT CE QUE CET HOMME VA DIRE AU ROI ! DIT TOUT
384 0882���4BAS [ SON VOISIN L'HOMME AUX GILETS. IL PEUT
384 0882���5NOUS DONNER BIEN DES RIDICULES ET G<TER NOTRE
384 0882���6AVENIR.
384 0882���7IL FAUT CONVENIR QU'IL Y A CHEZ LUI SUFFISANCE
384 0882���8BIEN RARE, ET M^ME EFFRONTERIE, [ SE PR]SENTER
384 0883���1ICI. IL Y PARAISSAIT AVANT D'ARRIVER AU MINIST$RE ;
384 0883���2MAIS LE PORTEFEUILLE CHANGE TOUT, NOIE TOUS LES
384 0883���3INT]R^TS D'UN HOMME, IL E=T D= LE SENTIR.
384 0883���4[ PEINE LE MINISTRE SORTI, LE G]N]RAL DE *BONAPARTE
384 0883���5AVAIT FERM] LES YEUX. EN CE MOMENT IL PARLA DE SA
384 0883���6SANT], DE SES BLESSURES, CONSULTA SA MONTRE ET
384 0883���7S'EN ALLA.
384 0883���8- JE PARIERAIS, DIT L'HOMME AUX GILETS, QUE LE
384 0884���1G]N]RAL COURT APR$S LE MINISTRE ; IL VA S'EXCUSER
384 0884���2DE S'^TRE TROUV] ICI, ET PR]TENDRE QU'IL NOUS
384 0884���3M$NE.
384 0884���4QUAND LES DOMESTIQUES [ DEMI ENDORMIS EURENT
384 0884���5TERMIN] LE RENOUVELLEMENT DES BOUGIES :
384 0884���6- D]LIB]RONS ENFIN, MESSIEURS, DIT LE PR]SIDENT,
384 0884���7N'ESSAYONS PLUS DE NOUS PERSUADER LES UNS LES
384 0884���8AUTRES. SONGEONS [ LA TENEUR DE LA NOTE QUI DANS
384 0885���1QUARANTE-HUIT HEURES SERA SOUS LES YEUX DE NOS
384 0885���2AMIS DU DEHORS. ON A PARL] DES MINISTRES. NOUS
384 0885���3POUVONS LE DIRE MAINTENANT QUE
385 0885���4*M *DE *NERVAL NOUS A QUITT]S, QUE NOUS IMPORTENT
385 0885���5LES MINISTRES ? NOUS LES FERONS VOULOIR.
385 0885���6LE CARDINAL APPROUVA PAR UN SOURIRE FIN.
385 0885���7- RIEN DE PLUS FACILE, CE ME SEMBLE, QUE DE R]SUMER
385 0885���8NOTRE POSITION, DIT LE JEUNE ]V^QUE D'*AGDE
385 0886���1AVEC LE FEU CONCENTR] ET CONTRAINT DU FANATISME
��n385 0886���2LE PLUS EXALT]. JUSQUE-L[ IL AVAIT GARD] LE
385 0886���3SILENCE ; SON OEIL QUE *JULIEN AVAIT OBSERV],
385 0886���4D'ABORD DOUX ET CALME, S']TAIT ENFLAMM] APR$S
385 0886���5LA PREMI$RE HEURE DE DISCUSSION. MAINTENANT
385 0886���6SON <ME D]BORDAIT COMME LA LAVE DU *V]SUVE.
385 0886���7- DE 1806 [ 1814, L'*ANGLETERRE N'A EU QU'UN
385 0886���8TORT, DIT-IL, C'EST DE NE PAS AGIR DIRECTEMENT
385 0887���1ET PERSONNELLEMENT SUR *NAPOL]ON. D$S QUE CET
385 0887���2HOMME EUT FAIT DES DUCS ET DES CHAMBELLANS, D$S
385 0887���3QU'IL EUT R]TABLI LE TR>NE, LA MISSION QUE
385 0887���4*DIEU LUI AVAIT CONFI]E ]TAIT FINIE ; IL N']TAIT
385 0887���5PLUS BON QU'[ IMMOLER. LES SAINTES ]CRITURES NOUS
385 0887���6ENSEIGNENT EN PLUS D'UN ENDROIT LA MANI$RE
385 0887���7D'EN FINIR AVEC LES TYRANS. (ICI IL Y EUT
385 0887���8PLUSIEURS CITATIONS LATINES).
385 0888���1AUJOURD'HUI, MESSIEURS, CE N'EST PLUS UN HOMME
385 0888���2QU'IL FAUT IMMOLER, C'EST *PARIS. TOUTE LA
385 0888���3*FRANCE COPIE *PARIS. [ QUOI BON ARMER VOS
385 0888���4CINQ CENTS HOMMES PAR D]PARTEMENT ? ENTREPRISE
385 0888���5HASARDEUSE ET QUI N'EN FINIRA PAS. [ QUOI
385 0888���6BON M^LER LA *FRANCE [ LA CHOSE QUI EST
385 0888���7PERSONNELLE [ *PARIS ? *PARIS SEUL AVEC SES
385 0888���8JOURNAUX ET SES SALONS A FAIT LE MAL, QUE
385 0889���1LA NOUVELLE *BABYLONE P]RISSE.
385 0889���2ENTRE L'AUTEL ET *PARIS, IL FAUT EN FINIR. CETTE
385 0889���3CATASTROPHE EST M^ME DANS LES INT]R^TS MONDAINS
385 0889���4DU TR>NE. POURQUOI *PARIS N'A-T-IL PAS OS]
385 0889���5SOUFFLER, SOUS *BONAPARTE ? DEMANDEZ-LE AU
385 0889���6CANON DE *SAINT-*ROCH...
385 0889���7CE NE FUT QU'[ TROIS HEURES DU MATIN QUE
385 0889���8*JULIEN SORTIT AVEC *M *DE *LA *MOLE.
385 0890���1LE MARQUIS ]TAIT HONTEUX ET FATIGU]. POUR LA
385 0890���2PREMI$RE FOIS, EN PARLANT [ *JULIEN, IL Y EUT
385 0890���3DE LA PRI$RE DANS SON ACCENT. IL LUI DEMANDAIT
385 0890���4SA PAROLE DE NE JAMAIS R]V]LER LES EXC$S DE
385 0890���5Z$LE, CE FUT SON MOT, DONT LE HASARD VENAIT DE
385 0890���6LE RENDRE T]MOIN. N'EN PARLEZ [ NOTRE AMI DE
385 0890���7L']TRANGER QUE S'IL INSISTE S]RIEUSEMENT POUR
385 0890���8CONNA_TRE NOS JEUNES FOUS. QUE LEUR IMPORTE
385 0891���1QUE L']TAT SOIT RENVERS] ? ILS SERONT CARDINAUX,
385 0891���2ET SE R]FUGIERONT [ *ROME. NOUS, DANS NOS CH<TEAUX,
385 0891���3NOUS SERONS MASSACR]S PAR LES PAYSANS.
386 0891���4LA NOTE SECR$TE QUE LE MARQUIS R]DIGEA D'APR$S
386 0891���5LE GRAND PROC$S-VERBAL DE VINGT-SIX PAGES,
386 0891���6]CRIT PAR *JULIEN, NE FUT PR^TE QU'[ QUATRE
386 0891���7HEURES TROIS QUARTS.
386 0891���8- JE SUIS FATIGU] [ LA MORT, DIT LE MARQUIS,
��o386 0892���1ET ON LE VOIT BIEN [ CETTE NOTE QUI MANQUE
386 0892���2DE NETTET] VERS LA FIN ; J'EN SUIS PLUS
386 0892���3M]CONTENT QUE D'AUCUNE CHOSE QUE J'AIE FAITE
386 0892���4EN MA VIE. TENEZ, MON AMI, AJOUTA-T-IL, ALLEZ
386 0892���5VOUS REPOSER QUELQUES HEURES, ET DE PEUR QU'ON
386 0892���6NE VOUS ENL$VE, MOI JE VAIS VOUS ENFERMER [
386 0892���7CLEF DANS VOTRE CHAMBRE.
386 0892���8LE LENDEMAIN, LE MARQUIS CONDUISIT *JULIEN [ UN
386 0893���1TROUV$RENT DES H>TES SINGULIERS, QUE *JULIEN
386 0893���2JUGEA ^TRE PR^TRES. ON LUI REMIT UN PASSEPORT
386 0893���3QUI PORTAIT UN NOM SUPPOS], MAIS INDIQUAIT
386 0893���4ENFIN LE V]RITABLE BUT DU VOYAGE QU'IL AVAIT
386 0893���5TOUJOURS FEINT D'IGNORER. IL MONTA SEUL DANS
386 0893���6UNE CAL$CHE.
386 0893���7LE MARQUIS N'AVAIT AUCUNE INQUI]TUDE SUR SA
386 0893���8M]MOIRE, *JULIEN LUI AVAIT R]CIT] PLUSIEURS
386 0894���1FOIS LA NOTE SECR$TE, MAIS IL CRAIGNAIT FORT
386 0894���2QU'IL NE F=T INTERCEPT].
386 0894���3- SURTOUT N'AYEZ L'AIR QUE D'UN FAT QUI VOYAGE
386 0894���4POUR TUER LE TEMPS, LUI DIT-IL, AVEC AMITI],
386 0894���5AU MOMENT O@ IL QUITTAIT LE SALON. IL Y AVAIT
386 0894���6PEUT-^TRE PLUS D'UN FAUX FR$RE DANS NOTRE
386 0894���7ASSEMBL]E D'HIER SOIR.
386 0894���8LE VOYAGE FUT RAPIDE ET FORT TRISTE. [ PEINE
386 0895���1*JULIEN AVAIT-IL ]T] HORS DE LA VUE DU MARQUIS
386 0895���2QU'IL AVAIT OUBLI] ET LA NOTE SECR$TE ET LA
386 0895���3MISSION POUR NE SONGER QU'AU M]PRIS DE *MATHILDE.
386 0895���4DANS UN VILLAGE [ QUELQUES LIEUES AU DEL[ DE
386 0895���5*METZ, LE MA_TRE DE POSTE VINT LUI DIRE QU'IL
386 0895���6N'Y AVAIT PAS DE CHEVAUX. IL ]TAIT DIX HEURES
386 0895���7DU SOIR ; *JULIEN, FORT CONTRARI], DEMANDA [
386 0895���8SOUPER. IL SE PROMENA DEVANT LA PORTE, ET
386 0896���1INSENSIBLEMENT, SANS QU'IL Y PAR=T, PASSA
386 0896���2DANS LA COUR DES ]CURIES. IL N'Y VIT PAS DE
386 0896���3CHEVAUX.
386 0896���4L'AIR DE CET HOMME ]TAIT POURTANT SINGULIER,
386 0896���5SE DISAIT *JULIEN ; SON OEIL GROSSIER
386 0896���6M'EXAMINAIT.
386 0896���7IL COMMEN+AIT, COMME ON VOIT, [ NE PAS CROIRE
386 0896���8EXACTEMENT TOUT CE QU'ON LUI DISAIT. IL SONGEAIT
386 0897���1[ S']CHAPPER APR$S SOUPER, ET POUR APPRENDRE
386 0897���2TOUJOURS QUELQUE CHOSE SUR LE PAYS, IL QUITTA
386 0897���3SA CHAMBRE POUR ALLER SE CHAUFFER AU FEU DE
386 0897���4LA CUISINE. QUELLE NE FUT PAS SA JOIE D'Y
386 0897���5TROUVER IL SIGNOR *GERONIMO, LE C]L$BRE CHANTEUR.
386 0897���6]TABLI DANS UN FAUTEUIL QU'IL AVAIT FAIT APPORTER
386 0897���7PR$S DU FEU, LE NAPOLITAIN G]MISSAIT TOUT HAUT
��p386 0897���8ET PARLAIT PLUS, [
387 0898���1LUI TOUT SEUL, QUE LES VINGT PAYSANS ALLEMANDS
387 0898���2QUI L'ENTOURAIENT ]BAHIS.
387 0898���3- CES GENS-CI ME RUINENT, CRIA-T-IL [ *JULIEN,
387 0898���4J'AI PROMIS DE CHANTER DEMAIN [ *MAYENCE. SEPT
387 0898���5PRINCES SOUVERAINS SONT ACCOURUS POUR M'ENTENDRE.
387 0898���6MAIS ALLONS PRENDRE L'AIR, AJOUTA-T-IL D'UN AIR
387 0898���7SIGNIFICATIF.
387 0898���8QUAND IL FUT [ CENT PAS SUR LA ROUTE, ET HORS
387 0899���1DE LA POSSIBILIT] D'^TRE ENTENDU :
387 0899���2- SAVEZ-VOUS DE QUOI IL RETOURNE ? DIT-IL [
387 0899���3*JULIEN ; CE MA_TRE DE POSTE EST UN FRIPON.
387 0899���4TOUT EN ME PROMENANT, J'AI DONN] VINGT SOUS
387 0899���5[ UN PETIT POLISSON QUI M'A TOUT DIT. IL
387 0899���6Y A PLUS DE DOUZE CHEVAUX DANS UNE ]CURIE
387 0899���7[ L'AUTRE EXTR]MIT] DU VILLAGE. ON VEUT
387 0899���8RETARDER QUELQUE COURRIER.
387 0900���1- VRAIMENT ? DIT *JULIEN D'UN AIR INNOCENT.
387 0900���2CE N']TAIT PAS LE TOUT QUE DE D]COUVRIR LA
387 0900���3FRAUDE, IL FALLAIT PARTIR : C'EST [ QUOI
387 0900���4*GERONIMO ET SON AMI NE PURENT R]USSIR.
387 0900���5ATTENDONS LE JOUR, DIT ENFIN LE CHANTEUR, ON SE
387 0900���6M]FIE DE NOUS. C'EST PEUT-^TRE [ VOUS OU
387 0900���7[ MOI QU'ON EN VEUT. DEMAIN MATIN NOUS
387 0900���8COMMANDONS UN BON D]JEUNER ; PENDANT QU'ON
387 0901���1LE PR]PARE NOUS ALLONS PROMENER, NOUS NOUS
387 0901���2]CHAPPONS, NOUS LOUONS DES CHEVAUX ET
387 0901���3GAGNONS LA POSTE PROCHAINE.
387 0901���4- ET VOS EFFETS ? DIT *JULIEN QUI PENSAIT
387 0901���5QUE PEUT-^TRE *GERONIMO LUI-M^ME POUVAIT
387 0901���6^TRE ENVOY] POUR L'INTERCEPTER. IL FALLUT
387 0901���7SOUPER ET SE COUCHER. *JULIEN ]TAIT ENCORE
387 0901���8DANS LE PREMIER SOMMEIL, QUAND IL FUT
387 0902���1R]VEILL] EN SURSAUT PAR LA VOIX DE DEUX
387 0902���2PERSONNES QUI PARLAIENT DANS SA CHAMBRE,
387 0902���3SANS TROP SE G^NER.
387 0902���4IL RECONNUT LE MA_TRE DE POSTE, ARM] D'UNE
387 0902���5LANTERNE SOURDE. LA LUMI$RE ]TAIT DIRIG]E
387 0902���6VERS LE COFFRE DE LA CAL$CHE, QUE *JULIEN
387 0902���7AVAIT FAIT MONTER DANS SA CHAMBRE. [ C>T]
387 0902���8DU MA_TRE DE POSTE ]TAIT UN HOMME QUI FOUILLAIT
387 0903���1TRANQUILLEMENT DANS LE COFFRE OUVERT. *JULIEN
387 0903���2NE DISTINGUAIT QUE LES MANCHES DE SON HABIT,
387 0903���3QUI ]TAIENT NOIRES ET FORT SERR]ES.
387 0903���4C'EST UNE SOUTANE, SE DIT-IL, ET IL SAISIT
387 0903���5DOUCEMENT DE PETITS PISTOLETS QU'IL AVAIT
387 0903���6PLAC]S SOUS SON OREILLER.
��q387 0903���7- NE CRAIGNEZ PAS QU'IL SE R]VEILLE, MONSIEUR
387 0903���8LE CUR], DISAIT LE MA_TRE DE POSTE. LE VIN
387 0904���1QU'ON LEUR A SERVI ]TAIT DE CELUI QUE VOUS
387 0904���2AVEZ PR]PAR] VOUS-M^ME.
387 0904���3- JE NE TROUVE AUCUNE TRACE DE PAPIERS,
387 0904���4R]PONDAIT LE CUR]. BEAUCOUP DE LINGE,
387 0904���5D'ESSENCES, DE POMMADES, DE FUTILIT]S ;
387 0904���6C'EST UN JEUNE HOMME DU SI$CLE, OCCUP] DE SES
388 0904���7PLAISIRS. L']MISSAIRE SERA PLUT>T L'AUTRE, QUI
388 0904���8AFFECTE DE PARLER AVEC UN ACCENT ITALIEN.
388 0905���1CES GENS SE RAPPROCH$RENT DE *JULIEN POUR
388 0905���2FOUILLER DANS LES POCHES DE SON HABIT DE
388 0905���3VOYAGE. IL ]TAIT BIEN TENT] DE LES TUER
388 0905���4COMME VOLEURS. RIEN DE MOINS DANGEREUX POUR LES
388 0905���5SUITES. IL EN EUT BONNE ENVIE. JE NE SERAIS
388 0905���6QU'UN SOT, SE DIT-IL, JE COMPROMETTRAIS MA
388 0905���7MISSION. SON HABIT FOUILL], CE N'EST PAS L[
388 0905���8UN DIPLOMATE, DIT LE PR^TRE : IL S']LOIGNA
388 0906���1ET FIT BIEN.
388 0906���2- S'IL ME TOUCHE DANS MON LIT, MALHEUR [ LUI !
388 0906���3SE DISAIT *JULIEN ; IL PEUT FORT BIEN VENIR
388 0906���4ME POIGNARDER, ET C'EST CE QUE JE NE SOUFFRIRAI
388 0906���5PAS.
388 0906���6LE CUR] TOURNA LA T^TE, *JULIEN OUVRAIT LES
388 0906���7YEUX [ DEMI ; QUEL NE FUT PAS SON ]TONNEMENT !
388 0906���8C']TAIT L'ABB] *CASTAN$DE ! EN EFFET, QUOIQUE
388 0907���1LES DEUX PERSONNES VOULUSSENT PARLER ASSEZ
388 0907���2BAS, IL LUI AVAIT SEMBL], D$S L'ABORD, RECONNA_TRE
388 0907���3UNE DES VOIX. *JULIEN FUT SAISI D'UNE ENVIE
388 0907���4D]MESUR]E DE PURGER LA TERRE D'UN DE SES
388 0907���5PLUS L<CHES COQUINS...
388 0907���6- MAIS MA MISSION ! SE DIT-IL.
388 0907���7LE CUR] ET SON ACOLYTE SORTIRENT. UN QUART
388 0907���8D'HEURE APR$S, *JULIEN FIT SEMBLANT DE
388 0908���1S']VEILLER. IL APPELA ET R]VEILLA TOUTE
388 0908���2LA MAISON.
388 0908���3- JE SUIS EMPOISONN], S']CRIAIT-IL, JE SOUFFRE
388 0908���4HORRIBLEMENT ! IL VOULAIT UN PR]TEXTE POUR
388 0908���5ALLER AU SECOURS DE *GERONIMO. IL LE TROUVA
388 0908���6[ DEMI ASPHYXI] PAR LE LAUDANUM CONTENU DANS
388 0908���7LE VIN.
388 0908���8*JULIEN CRAIGNANT QUELQUE PLAISANTERIE DE CE
388 0909���1GENRE, AVAIT SOUP] AVEC DU CHOCOLAT APPORT]
388 0909���2DE *PARIS. IL NE PUT VENIR [ BOUT DE R]VEILLER
388 0909���3ASSEZ *GERONIMO POUR LE D]CIDER [ PARTIR.
388 0909���4- ON ME DONNERAIT TOUT LE ROYAUME DE *NAPLES,
388 0909���5DISAIT LE CHANTEUR, QUE JE NE RENONCERAIS PAS
��r388 0909���6EN CE MOMENT [ LA VOLUPT] DE DORMIR.
388 0909���7- MAIS LES SEPT PRINCES SOUVERAINS !
388 0909���8- QU'ILS ATTENDENT.
388 0910���1*JULIEN PARTIT SEUL ET ARRIVA SANS AUTRE INCIDENT
388 0910���2AUPR$S DU GRAND PERSONNAGE. IL PERDIT TOUTE
388 0910���3UNE MATIN]E [ SOLLICITER EN VAIN UNE AUDIENCE.
388 0910���4PAR BONHEUR, VERS LES QUATRE HEURES, LE DUC
388 0910���5VOULUT PRENDRE L'AIR. *JULIEN LE VIT SORTIR
388 0910���6[ PIED, IL N'H]SITA PAS [ L'APPROCHER ET
388 0910���7[ LUI DEMANDER L'AUM>NE. ARRIV] [ DEUX PAS
388 0910���8DU GRAND PERSONNAGE, IL TIRA LA MONTRE DU
388 0911���1MARQUIS DE *LA *MOLE, ET LA MONTRA AVEC
388 0911���2AFFECTATION. \ SUIVEZ-MOI DE LOIN, \ LUI
388 0911���3DIT-ON SANS LE REGARDER.
389 0911���4[ UN QUART DE LIEUE DE L[, LE DUC ENTRA BRUSQUEMENT
389 0911���5DANS UN PETIT \ CAF]-HAUSS \. CE FUT DANS UNE
389 0911���6CHAMBRE DE CETTE AUBERGE DU DERNIER ORDRE QUE
389 0911���7*JULIEN EUT L'HONNEUR DE R]CITER AU DUC SES QUATRE
389 0911���8PAGES. QUAND IL EUT FINI : \ RECOMMENCEZ ET
389 0912���1\ ALLEZ PLUS LENTEMENT, \ LUI DIT-ON.
389 0912���2LE PRINCE PRIT DES NOTES. \ GAGNEZ [ PIED LA POSTE
389 0912���3\ VOISINE. ABANDONNEZ ICI VOS EFFETS ET VOTRE
389 0912���4\ CAL$CHE. ALLEZ [ *STRASBOURG COMME VOUS POURREZ,
389 0912���5\ ET LE VINGT-DEUX DU MOIS (ON ]TAIT AU DIX)
389 0912���6\ TROUVEZ-VOUS [ MIDI ET DEMI DANS CE M^ME
389 0912���7\ CAF]-HAUSS. N'EN SORTEZ QUE DANS UNE DEMI-HEURE.
389 0912���8\ SILENCE ! \
389 0913���1TELLES FURENT LES SEULES PAROLES QUE *JULIEN
389 0913���2ENTENDIT. ELLES SUFFIRENT POUR LE P]N]TRER DE
389 0913���3LA PLUS HAUTE ADMIRATION. C'EST AINSI, PENSA-T-IL,
389 0913���4QU'ON TRAITE LES AFFAIRES ; QUE DIRAIT CE GRAND
389 0913���5HOMME D']TAT, S'IL ENTENDAIT LES BAVARDS
389 0913���6PASSIONN]S D'IL Y A TROIS JOURS ?
389 0913���7*JULIEN EN MIT DEUX [ GAGNER *STRASBOURG, IL
389 0913���8LUI SEMBLAIT QU'IL N'AVAIT RIEN [ Y FAIRE. IL
389 0914���1PRIT UN GRAND D]TOUR. SI CE DIABLE D'ABB]
389 0914���2*CASTAN$DE M'A RECONNU, IL N'EST PAS HOMME [
389 0914���3PERDRE FACILEMENT MA TRACE... ET QUEL PLAISIR
389 0914���4POUR LUI DE SE MOQUER DE MOI, ET DE FAIRE
389 0914���5]CHOUER MA MISSION !
389 0914���6L'ABB] *CASTAN$DE, CHEF DE LA POLICE DE LA
389 0914���7CONGR]GATION, SUR TOUTE LA FRONTI$RE DU NORD,
389 0914���8NE L'AVAIT HEUREUSEMENT PAS RECONNU. ET LES
389 0915���1J]SUITES DE *STRASBOURG, QUOIQUE TR$S Z]L]S,
389 0915���2NE SONG$RENT NULLEMENT [ OBSERVER *JULIEN, QUI
389 0915���3AVEC SA CROIX ET SA REDINGOTE BLEUE, AVAIT L'AIR
389 0915���4D'UN JEUNE MILITAIRE FORT OCCUP] DE SA PERSONNE.
���hCHAPITRE 24 ��������
����390 0916���1*STRASBOURG.
390 0916���2FORC] DE PASSER HUIT JOURS [ *STRASBOURG, *JULIEN
390 0916���3CHERCHAIT [ SE DISTRAIRE PAR DES ID]ES DE GLOIRE
390 0916���4MILITAIRE ET DE D]VOUEMENT [ LA PATRIE. ]TAIT-IL
390 0916���5DONC AMOUREUX ? IL N'EN SAVAIT RIEN, IL TROUVAIT
390 0916���6SEULEMENT DANS SON <ME BOURREL]E *MATHILDE
390 0916���7MA_TRESSE ABSOLUE DE SON BONHEUR COMME DE SON
390 0916���8IMAGINATION. IL AVAIT BESOIN DE TOUTE L']NERGIE
390 0917���1DE SON CARACT$RE POUR SE MAINTENIR AU-DESSUS DU
390 0917���2D]SESPOIR. PENSER [ CE QUI N'AVAIT PAS QUELQUE
390 0917���3RAPPORT [ *MLLE *DE *LA *MOLE ]TAIT HORS DE SA
390 0917���4PUISSANCE. L'AMBITION, LES SIMPLES SUCC$S DE
390 0917���5VANIT] LE DISTRAYAIENT AUTREFOIS DES SENTIMENTS
390 0917���6QUE *MME *DE *R^NAL LUI AVAIT INSPIR]S. *MATHILDE
390 0917���7AVAIT TOUT ABSORB] ; IL LA TROUVAIT PARTOUT
390 0917���8DANS L'AVENIR.
390 0918���1DE TOUTES PARTS, DANS CET AVENIR, *JULIEN VOYAIT
390 0918���2LE MANQUE DE SUCC$S. CET ^TRE QUE L'ON A VU
390 0918���3[ *VERRI$RES SI REMPLI DE PR]SOMPTION, SI
390 0918���4ORGUEILLEUX, ]TAIT TOMB] DANS UN EXC$S DE
390 0918���5MODESTIE RIDICULE.
390 0918���6TROIS JOURS AUPARAVANT IL E=T TU] AVEC PLAISIR
390 0918���7L'ABB] *CASTAN$DE, ET SI, [ *STRASBOURG, UN
390 0918���8ENFANT SE F=T PRIS DE QUERELLE AVEC LUI, IL
390 0919���1E=T DONN] RAISON [ L'ENFANT. EN REPENSANT AUX
390 0919���2ADVERSAIRES, AUX ENNEMIS, QU'IL AVAIT RENCONTR]S
390 0919���3DANS SA VIE, IL TROUVAIT TOUJOURS QUE LUI,
390 0919���4*JULIEN, AVAIT EU TORT.
391 0919���5C'EST QU'IL AVAIT MAINTENANT POUR IMPLACABLE
391 0919���6ENNEMIE CETTE IMAGINATION PUISSANTE, AUTREFOIS
391 0919���7SANS CESSE EMPLOY]E [ LUI PEINDRE DANS L'AVENIR
391 0919���8DES SUCC$S SI BRILLANTS.
391 0920���1LA SOLITUDE ABSOLUE DE LA VIE DE VOYAGEUR
391 0920���2AUGMENTAIT L'EMPIRE DE CETTE NOIRE IMAGINATION.
391 0920���3QUEL TR]SOR N'E=T PAS ]T] UN AMI ! MAIS, SE
391 0920���4DISAIT *JULIEN, EST-IL DONC UN COEUR QUI
391 0920���5BATTE POUR MOI ? ET QUAND J'AURAIS UN AMI,
391 0920���6L'HONNEUR NE ME COMMANDE-T-IL PAS UN SILENCE
391 0920���7]TERNEL ?
391 0920���8IL SE PROMENAIT [ CHEVAL TRISTEMENT DANS LES
391 0921���1ENVIRONS DE *KEHL ; C'EST UN BOURG SUR LE BORD
391 0921���2DU *RHIN, IMMORTALIS] PAR *DESAIX ET *GOUVION
391 0921���3*SAINT-*CYR. UN PAYSAN ALLEMAND LUI MONTRAIT
391 0921���4LES PETITS RUISSEAUX, LES CHEMINS, LES _LOTS DU
391 0921���5*RHIN AUXQUELS LE COURAGE DE CES GRANDS G]N]RAUX
391 0921���6A FAIT UN NOM. *JULIEN, CONDUISANT SON CHEVAL
���391 0921���7DE LA MAIN GAUCHE, TENAIT D]PLOY]E DE LA DROITE
391 0921���8LA SUPERBE CARTE QUI ORNE LES \ M]MOIRES \ DU
391 0922���1MAR]CHAL *SAINT-*CYR. UNE EXCLAMATION DE GAIET]
391 0922���2LUI FIT LEVER LA T^TE.
391 0922���3C']TAIT LE PRINCE *KORASOFF, CET AMI DE *LONDRES,
391 0922���4QUI LUI AVAIT D]VOIL] QUELQUES MOIS AUPARAVANT
391 0922���5LES PREMI$RES R$GLES DE LA HAUTE FATUIT]. FID$LE
391 0922���6[ CE GRAND ART, *KORASOFF, ARRIV] LA VEILLE [
391 0922���7*STRASBOURG, DEPUIS UNE HEURE [ *KEHL, ET QUI
391 0922���8DE LA VIE N'AVAIT LU UNE LIGNE SUR LE SI$GE
391 0923���1DE 1796, SE MIT [ TOUT EXPLIQUER [ *JULIEN.
391 0923���2LE PAYSAN ALLEMAND LE REGARDAIT ]TONN] ; CAR
391 0923���3IL SAVAIT ASSEZ DE FRAN+AIS POUR DISTINGUER
391 0923���4LES ]NORMES B]VUES DANS LESQUELLES TOMBAIT LE
391 0923���5PRINCE. *JULIEN ]TAIT [ MILLE LIEUES DES ID]ES
391 0923���6DU PAYSAN, IL REGARDAIT AVEC ]TONNEMENT CE BEAU
391 0923���7JEUNE HOMME, IL ADMIRAIT SA GR<CE [ MONTER [
391 0923���8CHEVAL.
391 0924���1L'HEUREUX CARACT$RE ! SE DISAIT-IL. COMME SON
391 0924���2PANTALON VA BIEN ; AVEC QUELLE ]L]GANCE SONT
391 0924���3COUP]S SES CHEVEUX ! H]LAS ! SI J'EUSSE ]T]
391 0924���4AINSI, PEUT-^TRE QU'APR$S M'AVOIR AIM] TROIS
391 0924���5JOURS, ELLE NE M'E=T PAS PRIS EN AVERSION.
391 0924���6QUAND LE PRINCE EUT FINI SON SI$GE DE *KEHL : - VOUS
391 0924���7AVEZ LA MINE D'UN TRAPPISTE, DIT-IL [ *JULIEN,
391 0924���8VOUS OUTREZ LE PRINCIPE DE LA GRAVIT] QUE JE
391 0925���1VOUS AI DONN] [ *LONDRES. L'AIR TRISTE NE
391 0925���2PEUT ^TRE DE BON TON ; C'EST L'AIR ENNUY] QU'IL
391 0925���3FAUT. SI VOUS ^TES TRISTE, C'EST DONC QUELQUE
391 0925���4CHOSE QUI VOUS MANQUE, QUELQUE CHOSE QUI NE
391 0925���5VOUS A PAS R]USSI.
391 0925���6\ C'EST MONTRER SOI INF]RIEUR. \ ^TES-VOUS
391 0925���7ENNUY], AU CONTRAIRE, C'EST CE QUI A ESSAY]
391 0925���8VAINEMENT DE VOUS PLAIRE QUI EST INF]RIEUR.
391 0926���1COMPRENEZ DONC, MON CHER, COMBIEN LA M]PRISE EST
391 0926���2GRAVE.
392 0926���3*JULIEN JETA UN ]CU AU PAYSAN QUI LES ]COUTAIT
392 0926���4BOUCHE B]ANTE.
392 0926���5- BIEN, DIT LE PRINCE, IL Y A DE LA GR<CE, UN
392 0926���6NOBLE D]DAIN ! FORT BIEN ! ET IL MIT SON CHEVAL
392 0926���7AU GALOP. *JULIEN LE SUIVIT, REMPLI D'UNE
392 0926���8ADMIRATION STUPIDE.
392 0927���1AH ! SI J'EUSSE ]T] AINSI, ELLE NE M'E=T PAS
392 0927���2PR]F]R] *CROISENOIS ! PLUS SA RAISON ]TAIT
392 0927���3CHOQU]E DES RIDICULES DU PRINCE, PLUS IL SE
392 0927���4M]PRISAIT DE NE PAS LES ADMIRER, ET S'ESTIMAIT
392 0927���5MALHEUREUX DE NE PAS LES AVOIR. LE D]GO=T DE
���392 0927���6SOI-M^ME NE PEUT ALLER PLUS LOIN.
392 0927���7LE PRINCE LE TROUVANT D]CID]MENT TRISTE : - AH
392 0927���8+[, MON CHER, LUI DIT-IL EN RENTRANT [ *STRASBOURG,
392 0928���1AVEZ-VOUS PERDU TOUT VOTRE ARGENT, OU SERIEZ-VOUS
392 0928���2AMOUREUX DE QUELQUE PETITE ACTRICE ?
392 0928���3LES RUSSES COPIENT LES MOEURS FRAN+AISES, MAIS
392 0928���4TOUJOURS [ CINQUANTE ANS DE DISTANCE. ILS EN
392 0928���5SONT MAINTENANT AU SI$CLE DE *LOUIS *XV.
392 0928���6CES PLAISANTERIES SUR L'AMOUR MIRENT DES LARMES
392 0928���7DANS LES YEUX DE *JULIEN : POURQUOI NE CONSULTERAIS-JE
392 0928���8PAS CET HOMME SI AIMABLE ? SE DIT-IL TOUT [
392 0929���1COUP.
392 0929���2- EH BIEN OUI, MON CHER, DIT-IL AU PRINCE, VOUS
392 0929���3ME VOYEZ [ *STRASBOURG FORT AMOUREUX ET M^ME
392 0929���4D]LAISS]. UNE FEMME CHARMANTE, QUI HABITE UNE
392 0929���5VILLE VOISINE, M'A PLANT] L[ APR$S TROIS JOURS
392 0929���6DE PASSION, ET CE CHANGEMENT ME TUE.
392 0929���7IL PEIGNIT AU PRINCE, SOUS DES NOMS SUPPOS]S, LES
392 0929���8ACTIONS ET LE CARACT$RE DE *MATHILDE.
392 0930���1- N'ACHEVEZ PAS, DIT *KORASOFF : POUR VOUS DONNER
392 0930���2CONFIANCE EN VOTRE M]DECIN, JE VAIS TERMINER LA
392 0930���3CONFIDENCE. LE MARI DE CETTE JEUNE FEMME JOUIT
392 0930���4D'UNE FORTUNE ]NORME, OU BIEN PLUT>T ELLE
392 0930���5APPARTIENT, ELLE, [ LA PLUS HAUTE NOBLESSE DU
392 0930���6PAYS. IL FAUT QU'ELLE SOIT FI$RE DE QUELQUE
392 0930���7CHOSE.
392 0930���8*JULIEN FIT UN SIGNE DE T^TE, IL N'AVAIT PLUS
392 0931���1LE COURAGE DE PARLER.
392 0931���2- FORT BIEN, DIT LE PRINCE, VOICI TROIS DROGUES
392 0931���3ASSEZ AM$RES QUE VOUS ALLEZ PRENDRE SANS D]LAI :
392 0931���41 VOIR TOUS LES JOURS MADAME..., COMMENT
392 0931���5L'APPELEZ-VOUS ?
392 0931���6- *MME *DE *DUBOIS.
392 0931���7QUEL NOM ! DIT LE PRINCE EN ]CLATANT DE RIRE ; MAIS
392 0931���8PARDON, IL EST SUBLIME POUR VOUS. IL S'AGIT DE VOIR
392 0932���1CHAQUE JOUR *MME *DE *DUBOIS ; N'ALLEZ PAS SURTOUT
392 0932���2PARA_TRE [ SES YEUX FROID ET PIQU] ; RAPPELEZ-VOUS LE
392 0932���3GRAND PRINCIPE DE VOTRE
393 0932���4SI$CLE : SOYEZ LE CONTRAIRE DE CE [ QUOI L'ON
393 0932���5S'ATTEND. MONTREZ-VOUS PR]CIS]MENT TEL QUE VOUS
393 0932���6]TIEZ HUIT JOURS AVANT D'^TRE HONOR] DE SES BONT]S.
393 0932���7- AH ! J']TAIS TRANQUILLE ALORS, S']CRIA *JULIEN
393 0932���8AVEC D]SESPOIR, JE CROYAIS LA PRENDRE EN PITI]...
393 0933���1- LE PAPILLON SE BR=LE [ LA CHANDELLE, CONTINUA
393 0933���2LE PRINCE, COMPARAISON VIEILLE COMME LE MONDE.
393 0933���31 VOUS LA VERREZ TOUS LES JOURS ;
393 0933���42 VOUS FEREZ LA COUR [ UNE FEMME DE SA SOCI]T],
���393 0933���5MAIS SANS VOUS DONNER LES APPARENCES DE LA
393 0933���6PASSION, ENTENDEZ-VOUS ? JE NE VOUS LE CACHE
393 0933���7PAS, VOTRE R>LE EST DIFFICILE ; VOUS JOUEZ
393 0933���8LA COM]DIE, ET SI L'ON DEVINE QUE VOUS LA
393 0934���1JOUEZ, VOUS ^TES PERDU.
393 0934���2- ELLE A TANT D'ESPRIT, ET MOI SI PEU ! JE SUIS
393 0934���3PERDU, DIT *JULIEN TRISTEMENT.
393 0934���4- NON, VOUS ^TES SEULEMENT PLUS AMOUREUX QUE
393 0934���5JE NE LE CROYAIS. *MME *DE *DUBOIS EST PROFOND]MENT
393 0934���6OCCUP]E D'ELLE-M^ME, COMME TOUTES LES FEMMES
393 0934���7QUI ONT RE+U DU CIEL OU TROP DE NOBLESSE OU
393 0934���8TROP D'ARGENT. ELLE SE REGARDE AU LIEU DE VOUS
393 0935���1REGARDER, DONC ELLE NE VOUS CONNA_T PAS. PENDANT
393 0935���2LES DEUX OU TROIS ACC$S D'AMOUR QU'ELLE S'EST
393 0935���3DONN]S EN VOTRE FAVEUR, [ GRAND EFFORT D'IMAGINATION,
393 0935���4ELLE VOYAIT EN VOUS LE H]ROS QU'ELLE AVAIT R^V],
393 0935���5ET NON PAS CE QUE VOUS ^TES R]ELLEMENT...
393 0935���6MAIS QUE DIABLE, CE SONT L[ LES ]L]MENTS, MON
393 0935���7CHER *SOREL, ^TES-VOUS TOUT [ FAIT UN ]COLIER ?...
393 0935���8PARBLEU ! ENTRONS DANS CE MAGASIN ; VOIL[ UN COL
393 0936���1NOIR CHARMANT, ON LE DIRAIT FAIT PAR *JOHN *ANDERSON,
393 0936���2DE *BURLINGTONSTREET ; FAITES-MOI LE PLAISIR DE LE
393 0936���3PRENDRE, ET DE JETER BIEN LOIN CETTE IGNOBLE CORDE
393 0936���4NOIRE QUE VOUS AVEZ AU COU.
393 0936���5AH +[, CONTINUA LE PRINCE EN SORTANT DE LA BOUTIQUE
393 0936���6DU PREMIER PASSEMENTIER DE *STRASBOURG, QUELLE EST
393 0936���7LA SOCI]T] DE *MME *DE *DUBOIS ? GRAND DIEU ! QUEL
393 0936���8NOM ! NE VOUS F<CHEZ PAS, MON CHER *SOREL, C'EST
393 0937���1PLUS FORT QUE MOI... [ QUI FEREZ-VOUS LA COUR ?
393 0937���2- [ UNE PRUDE PAR EXCELLENCE, FILLE D'UN MARCHAND
393 0937���3DE BAS IMMENS]MENT RICHE. ELLE A LES PLUS BEAUX
393 0937���4YEUX DU MONDE, ET QUI ME PLAISENT INFINIMENT ;
393 0937���5ELLE TIENT SANS DOUTE LE PREMIER RANG DANS LE
393 0937���6PAYS ; MAIS AU MILIEU DE TOUTES SES GRANDEURS,
393 0937���7ELLE ROUGIT AU POINT DE SE D]CONCERTER SI
393 0937���8QUELQU'UN VIENT [ PARLER DE COMMERCE ET DE
393 0938���1BOUTIQUE. ET PAR
394 0938���2MALHEUR, SON P$RE ]TAIT L'UN DES MARCHANDS LES
394 0938���3PLUS CONNUS DE *STRASBOURG.
394 0938���4- AINSI SI L'ON PARLE D' \ INDUSTRIE \, DIT LE
394 0938���5PRINCE EN RIANT, VOUS ^TES S=R QUE VOTRE BELLE
394 0938���6SONGE [ ELLE ET NON PAS [ VOUS. CE RIDICULE EST
394 0938���7DIVIN ET FORT UTILE, IL VOUS EMP^CHERA D'AVOIR
394 0938���8LE MOINDRE MOMENT DE FOLIE AUPR$S DE SES BEAUX
394 0939���1YEUX. LE SUCC$S EST CERTAIN.
394 0939���2*JULIEN SONGEAIT [ MME LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES
394 0939���3QUI VENAIT BEAUCOUP [ L'H>TEL DE *LA *MOLE. C']TAIT
���394 0939���4UNE BELLE ]TRANG$RE QUI AVAIT ]POUS] LE MAR]CHAL
394 0939���5UN AN AVANT SA MORT. TOUTE SA VIE SEMBLAIT N'AVOIR
394 0939���6D'AUTRE OBJET QUE DE FAIRE OUBLIER QU'ELLE ]TAIT
394 0939���7FILLE D'UN \ INDUSTRIEL \, ET POUR ^TRE QUELQUE
394 0939���8CHOSE [ *PARIS, ELLE S']TAIT MISE [ LA T^TE
394 0940���1DE LA VERTU.
394 0940���2*JULIEN ADMIRAIT SINC$REMENT LE PRINCE ; QUE
394 0940���3N'E=T-IL PAS DONN] POUR AVOIR SES RIDICULES ! LA
394 0940���4CONVERSATION ENTRE LES DEUX AMIS FUT INFINIE ;
394 0940���5*KORASOFF ]TAIT RAVI : JAMAIS UN FRAN+AIS NE
394 0940���6L'AVAIT ]COUT] AUSSI LONGTEMPS. AINSI, J'EN
394 0940���7SUIS ENFIN VENU, SE DISAIT LE PRINCE CHARM], [
394 0940���8ME FAIRE ]COUTER EN DONNANT DES LE+ONS [ MES
394 0941���1MA_TRES !
394 0941���2- NOUS SOMMES BIEN D'ACCORD, R]P]TAIT-IL [ *JULIEN
394 0941���3POUR LA DIXI$ME FOIS, PAS L'OMBRE DE PASSION QUAND
394 0941���4VOUS PARLEREZ [ LA JEUNE BEAUT], FILLE DU MARCHAND
394 0941���5DE BAS DE *STRASBOURG, EN PR]SENCE DE *MME *DE
394 0941���6*DUBOIS. AU CONTRAIRE, PASSION BR=LANTE EN
394 0941���7]CRIVANT. LIRE UNE LETTRE D'AMOUR BIEN ]CRITE
394 0941���8EST LE SOUVERAIN PLAISIR POUR UNE PRUDE ; C'EST
394 0942���1UN MOMENT DE REL<CHE. ELLE NE JOUE PAS LA
394 0942���2COM]DIE, ELLE OSE ]COUTER SON COEUR ; DONC
394 0942���3DEUX LETTRES PAR JOUR.
394 0942���4- JAMAIS, JAMAIS ! DIT *JULIEN D]COURAG] ; JE
394 0942���5ME FERAIS PLUT>T PILER DANS UN MORTIER QUE DE
394 0942���6COMPOSER TROIS PHRASES ; JE SUIS UN CADAVRE,
394 0942���7MON CHER, N'ESP]REZ PLUS RIEN DE MOI. LAISSEZ-MOI
394 0942���8MOURIR AU BORD DE LA ROUTE.
394 0943���1- ET QUI VOUS PARLE DE COMPOSER DES PHRASES ?
394 0943���2J'AI DANS MON N]CESSAIRE SIX VOLUMES DE LETTRES
394 0943���3D'AMOUR MANUSCRITES. IL Y EN A POUR TOUS LES
394 0943���4CARACT$RES DE FEMME, J'EN AI POUR LA PLUS HAUTE
394 0943���5VERTU. EST-CE QUE *KALISKY N'A PAS FAIT LA COUR
394 0943���6[ *RICHEMOND-*LA-*TERRASSE, VOUS SAVEZ, [ TROIS
394 0943���7LIEUES DE *LONDRES, [ LA PLUS JOLIE QUAKERESSE
394 0943���8DE TOUTE L'*ANGLETERRE ?
394 0944���1*JULIEN ]TAIT MOINS MALHEUREUX QUAND IL QUITTA
394 0944���2SON AMI [ DEUX HEURES DU MATIN.
394 0944���3LE LENDEMAIN LE PRINCE FIT APPELER UN COPISTE,
394 0944���4ET DEUX JOURS APR$S *JULIEN EUT CINQUANTE-TROIS
394 0944���5LETTRES D'AMOUR BIEN
395 0944���6NUM]ROT]ES, DESTIN]ES [ LA VERTU LA PLUS SUBLIME
395 0944���7ET LA PLUS TRISTE.
395 0944���8- IL N'Y EN A PAS CINQUANTE-QUATRE, DIT LE PRINCE,
395 0945���1PARCE QUE *KALISKY SE FIT ]CONDUIRE ; MAIS
395 0945���2QUE VOUS IMPORTE D'^TRE MALTRAIT] PAR LA FILLE
���395 0945���3DU MARCHAND DE BAS, PUISQUE VOUS NE VOULEZ
395 0945���4AGIR QUE SUR LE COEUR DE *MME *DE *DUBOIS ?
395 0945���5TOUS LES JOURS ON MONTAIT [ CHEVAL : LE PRINCE
395 0945���6]TAIT FOU DE *JULIEN. NE SACHANT COMMENT LUI
395 0945���7T]MOIGNER SON AMITI] SOUDAINE, IL FINIT PAR
395 0945���8LUI OFFRIR LA MAIN D'UNE DE SES COUSINES,
395 0946���1RICHE H]RITI$RE DE *MOSCOU ; ET UNE FOIS MARI],
395 0946���2AJOUTA-T-IL, MON INFLUENCE ET LA CROIX QUE VOUS
395 0946���3AVEZ L[ VOUS FONT COLONEL EN DEUX ANS.
395 0946���4- MAIS CETTE CROIX N'EST PAS DONN]E PAR *NAPOL]ON,
395 0946���5IL S'EN FAUT BIEN.
395 0946���6- QU'IMPORTE, DIT LE PRINCE, NE L'A-T-IL PAS
395 0946���7INVENT]E ? ELLE EST ENCORE DE BIEN LOIN LA PREMI$RE
395 0946���8EN *EUROPE.
395 0947���1*JULIEN FUT SUR LE POINT D'ACCEPTER ; MAIS SON
395 0947���2DEVOIR LE RAPPELAIT AUPR$S DU GRAND PERSONNAGE ;
395 0947���3EN QUITTANT *KORASOFF IL PROMIT D']CRIRE. IL
395 0947���4RE+UT LA R]PONSE [ LA NOTE SECR$TE QU'IL AVAIT
395 0947���5APPORT]E, ET COURUT VERS *PARIS ; MAIS [ PEINE
395 0947���6EUT-IL ]T] SEUL DEUX JOURS DE SUITE, QUE QUITTER
395 0947���7LA *FRANCE ET *MATHILDE LUI PARUT UN SUPPLICE
395 0947���8PIRE QUE LA MORT. JE N']POUSERAI PAS LES MILLIONS
395 0948���1QUE M'OFFRE *KORASOFF, SE DIT-IL, MAIS JE SUIVRAI
395 0948���2SES CONSEILS.
395 0948���3APR$S TOUT, L'ART DE S]DUIRE EST SON M]TIER ; IL
395 0948���4NE SONGE QU'[ CETTE SEULE AFFAIRE DEPUIS PLUS DE
395 0948���5QUINZE ANS, CAR IL EN A TRENTE. ON NE PEUT PAS
395 0948���6DIRE QU'IL MANQUE D'ESPRIT ; IL EST FIN ET
395 0948���7CAUTELEUX ; L'ENTHOUSIASME, LA PO]SIE SONT UNE
395 0948���8IMPOSSIBILIT] DANS CE CARACT$RE ; C'EST UN
395 0949���1PROCUREUR ; RAISON DE PLUS POUR QU'IL NE SE
395 0949���2TROMPE PAS.
395 0949���3IL LE FAUT, JE VAIS FAIRE LA COUR [ *MME *DE
395 0949���4*FERVAQUES.
395 0949���5ELLE M'ENNUIRA BIEN PEUT-^TRE UN PEU, MAIS JE
395 0949���6REGARDERAI CES YEUX SI BEAUX ET QUI RESSEMBLENT
395 0949���7TELLEMENT [ CEUX QUI M'ONT LE PLUS AIM] AU MONDE.
395 0949���8ELLE EST ]TRANG$RE ; C'EST UN CARACT$RE NOUVEAU
395 0950���1[ OBSERVER.
395 0950���2JE SUIS FOU, JE ME NOIE, JE DOIS SUIVRE LES CONSEILS
395 0950���3D'UN AMI ET NE PAS M'EN CROIRE MOI-M^ME.
hCHAPITRE 25 ��������
����396 0951���1LE MINIST$RE DE LA VERTU.
396 0951���2[ PEINE DE RETOUR [ *PARIS, ET AU SORTIR DU
396 0951���3CABINET DU MARQUIS DE *LA *MOLE, QUI PARUT
396 0951���4FORT D]CONCERT] DES D]P^CHES QU'ON LUI PR]SENTAIT,
396 0951���5NOTRE H]ROS COURUT CHEZ LE COMTE *ALTAMIRA. [
���396 0951���6L'AVANTAGE D'^TRE CONDAMN] [ MORT, CE BEL
396 0951���7]TRANGER R]UNISSAIT BEAUCOUP DE GRAVIT] ET LE
396 0951���8BONHEUR D'^TRE D]V>T ; CES DEUX M]RITES ET,
396 0952���1PLUS QUE TOUT, LA HAUTE NAISSANCE DU COMTE,
396 0952���2CONVENAIENT TOUT [ FAIT [ *MME *DE *FERVAQUES,
396 0952���3QUI LE VOYAIT BEAUCOUP.
396 0952���4*JULIEN LUI AVOUA GRAVEMENT QU'IL EN ]TAIT FORT
396 0952���5AMOUREUX.
396 0952���6- C'EST LA VERTU LA PLUS PURE ET LA PLUS HAUTE,
396 0952���7R]PONDIT *ALTAMIRA, SEULEMENT UN PEU J]SUITIQUE
396 0952���8ET EMPHATIQUE. IL EST DES JOURS O@ JE COMPRENDS
396 0953���1CHACUN DES MOTS DONT ELLE SE SERT, MAIS JE NE
396 0953���2COMPRENDS PAS LA PHRASE TOUT ENTI$RE. ELLE ME
396 0953���3DONNE SOUVENT L'ID]E QUE JE NE SAIS PAS LE
396 0953���4FRAN+AIS AUSSI BIEN QU'ON LE DIT. CETTE
396 0953���5CONNAISSANCE FERA PRONONCER VOTRE NOM ; ELLE
396 0953���6VOUS DONNERA DU POIDS DANS LE MONDE. MAIS
396 0953���7ALLONS CHEZ *BUSTOS, DIT LE COMTE *ALTAMIRA,
396 0953���8QUI ]TAIT UN ESPRIT D'ORDRE ; IL A FAIT LA
396 0954���1COUR [ MME LA MAR]CHALE.
396 0954���2DON *DIEGO *BUSTOS SE FIT LONGTEMPS EXPLIQUER
396 0954���3L'AFFAIRE, SANS RIEN DIRE, COMME UN AVOCAT DANS
396 0954���4SON CABINET. IL AVAIT UNE GROSSE FIGURE DE
396 0954���5MOINE, AVEC DES MOUSTACHES NOIRES, ET UNE
396 0954���6GRAVIT] SANS PAREILLE ; DU RESTE, BON CARBONARO.
396 0954���7- JE COMPRENDS, DIT-IL ENFIN [ *JULIEN. LA
396 0954���8MAR]CHALE DE *FERVAQUES A-T-ELLE EU DES AMANTS,
396 0955���1N'EN A-T-ELLE PAS EU ? AVEZ-VOUS AINSI QUELQUE
396 0955���2ESPOIR DE R]USSIR ? VOIL[ LA QUESTION. C'EST
396 0955���3VOUS DIRE QUE, POUR MA PART, J'AI ]CHOU].
396 0955���4MAINTENANT QUE JE NE SUIS PLUS PIQU], JE ME FAIS
396 0955���5CE RAISONNEMENT : SOUVENT ELLE A DE L'HUMEUR, ET,
396 0955���6COMME JE VOUS LE RACONTERAI BIENT>T, ELLE N'EST
396 0955���7PAS MAL VINDICATIVE.
397 0955���8JE NE LUI TROUVE PAS CE TEMP]RAMENT BILIEUX QUI
397 0956���1EST CELUI DU G]NIE, ET JETTE SUR TOUTES LES
397 0956���2ACTIONS COMME UN VERNIS DE PASSION. C'EST AU
397 0956���3CONTRAIRE [ LA FA+ON D'^TRE FLEGMATIQUE ET
397 0956���4TRANQUILLE DES HOLLANDAIS QU'ELLE DOIT SA RARE
397 0956���5BEAUT] ET SES COULEURS SI FRA_CHES.
397 0956���6*JULIEN S'IMPATIENTAIT DE LA LENTEUR ET DU FLEGME
397 0956���7IN]BRANLABLE DE L'ESPAGNOL ; DE TEMPS EN TEMPS,
397 0956���8MALGR] LUI, QUELQUES MONOSYLLABES LUI ]CHAPPAIENT.
397 0957���1- VOULEZ-VOUS M']COUTER ? LUI DIT GRAVEMENT DON
397 0957���2*DIEGO *BUSTOS.
397 0957���3- PARDONNEZ [ LA \ FURIA FRANCESE \ ; JE SUIS
397 0957���4TOUT OREILLE, DIT *JULIEN.
��~397 0957���5- LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES EST DONC FORT ADONN]E
397 0957���6[ LA HAINE ; ELLE POURSUIT IMPITOYABLEMENT DES
397 0957���7GENS QU'ELLE N'A JAMAIS VUS, DES AVOCATS, DE
397 0957���8PAUVRES DIABLES D'HOMMES DE LETTRES QUI ONT FAIT
397 0958���1DES CHANSONS COMME *COLL], VOUS SAVEZ ?
397 0958���2J'AI LA MAROTTE
397 0958���3D'AIMER *MAROTE, ETC.
397 0958���4ET *JULIEN DUT ESSUYER LA CITATION TOUT ENTI$RE.
397 0958���5L'ESPAGNOL ]TAIT BIEN AISE DE CHANTER EN FRAN+AIS.
397 0958���6CETTE DIVINE CHANSON NE FUT JAMAIS ]COUT]E AVEC
397 0958���7PLUS D'IMPATIENCE. QUAND ELLE FUT FINIE : - LA
397 0958���8MAR]CHALE, DIT DON *DIEGO *BUSTOS, A FAIT DESTITUER
397 0959���1L'AUTEUR DE CETTE CHANSON :
397 0959���2UN JOUR L'AMANT AU CABARET...
397 0959���3*JULIEN FR]MIT QU'IL NE VOUL=T LA CHANTER. IL SE
397 0959���4CONTENTA E L'ANALYSER. R]ELLEMENT ELLE ]TAIT
397 0959���5IMPIE ET PEU D]CENTE.
397 0959���6QUAND LA MAR]CHALE SE PRIT DE COL$RE CONTRE CETTE
397 0959���7CHANSON, DIT DON *DIEGO, JE LUI FIS OBSERVER QU'UNE
397 0959���8FEMME DE SON RANG NE DEVAIT POINT LIRE TOUTES LES
397 0960���1SOTTISES QU'ON PUBLIE. QUELQUES PROGR$S QUE
397 0960���2FASSENT LA PI]T] ET LA GRAVIT], IL Y AURA TOUJOURS
397 0960���3EN *FRANCE UNE LITT]RATURE DE CABARET. QUAND
397 0960���4*MME *DE *FERVAQUES EUT FAIT >TER [ L'AUTEUR,
397 0960���5PAUVRE DIABLE EN DEMI-SOLDE, UNE PLACE DE
397 0960���6DIX-HUIT CENTS FRANCS : PRENEZ GARDE, LUI
397 0960���7DIS-JE, VOUS AVEZ ATTAQU] CE RIMAILLEUR AVEC
397 0960���8VOS ARMES, IL PEUT VOUS R]PONDRE AVEC SES RIMES :
397 0961���1IL FERA UNE CHANSON SUR LA VERTU. LES SALONS
397 0961���2DOR]S SERONT POUR VOUS ; LES GENS QUI AIMENT [
397 0961���3RIRE R]P]TERONT SES ]PIGRAMMES. SAVEZ-VOUS,
397 0961���4MONSIEUR, CE QUE LA MAR]CHALE ME R]PONDIT ? - POUR
397 0961���5L'INT]R^T
398 0961���6DU SEIGNEUR TOUT *PARIS ME VERRAIT MARCHER AU
398 0961���7MARTYRE ; CE SERAIT UN SPECTACLE NOUVEAU EN
398 0961���8*FRANCE. LE PEUPLE APPRENDRAIT [ RESPECTER LA
398 0962���1QUALIT]. CE SERAIT LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE.
398 0962���2JAMAIS SES YEUX NE FURENT PLUS BEAUX.
398 0962���3- ET ELLE LES A SUPERBES, S']CRIA *JULIEN.
398 0962���4- JE VOIS QUE VOUS ^TES AMOUREUX... DONC, REPRIT
398 0962���5GRAVEMENT DON *DIEGO *BUSTOS, ELLE N'A PAS LA
398 0962���6CONSTITUTION BILIEUSE QUI PORTE [ LA VENGEANCE.
398 0962���7SI ELLE AIME [ NUIRE POURTANT, C'EST QU'ELLE EST
398 0962���8MALHEUREUSE, JE SOUP+ONNE L[ \ MALHEUR INT]RIEUR \.
398 0963���1NE SERAIT-CE POINT UNE PRUDE LASSE DE SON M]TIER ?
398 0963���2L'ESPAGNOL LE REGARDA EN SILENCE PENDANT UNE
398 0963���3GRANDE MINUTE.
��s398 0963���4- VOIL[ TOUTE LA QUESTION, AJOUTA-T-IL GRAVEMENT,
398 0963���5ET C'EST DE L[ QUE VOUS POUVEZ TIRER QUELQUE
398 0963���6ESPOIR. J'Y AI BEAUCOUP R]FL]CHI PENDANT LES
398 0963���7DEUX ANS QUE JE ME SUIS PORT] SON TR$S HUMBLE
398 0963���8SERVITEUR. TOUT VOTRE AVENIR, MONSIEUR QUI ^TES
398 0964���1AMOUREUX, D]PEND DE CE GRAND PROBL$ME :
398 0964���2EST-CE UNE PRUDE LASSE DE SON M]TIER, ET M]CHANTE
398 0964���3PARCE QU'ELLE EST MALHEUREUSE ?
398 0964���4- OU BIEN, DIT *ALTAMIRA SORTANT ENFIN DE SON
398 0964���5PROFOND SILENCE, SERAIT-CE CE QUE JE T'AI DIT
398 0964���6VINGT FOIS ? TOUT SIMPLEMENT DE LA VANIT]
398 0964���7FRAN+AISE ; C'EST LE SOUVENIR DE SON P$RE, LE
398 0964���8FAMEUX MARCHAND DE DRAPS, QUI FAIT LE MALHEUR
398 0965���1DE CE CARACT$RE NATURELLEMENT MORNE ET SEC. IL
398 0965���2N'Y AURAIT QU'UN BONHEUR POUR ELLE, CELUI D'HABITER
398 0965���3*TOL$DE, ET D'^TRE TOURMENT]E PAR UN CONFESSEUR
398 0965���4QUI CHAQUE JOUR LUI MONTRERAIT L'ENFER TOUT
398 0965���5OUVERT.
398 0965���6COMME *JULIEN SORTAIT : - *ALTAMIRA M'APPREND QUE
398 0965���7VOUS ^TES DES N>TRES, LUI DIT DON *DIEGO, TOUJOURS
398 0965���8PLUS GRAVE. UN JOUR VOUS NOUS AIDEREZ [
398 0966���1RECONQU]RIR NOTRE LIBERT], AINSI VEUX-JE VOUS
398 0966���2AIDER DANS CE PETIT AMUSEMENT. IL EST BON QUE
398 0966���3VOUS CONNAISSIEZ LE STYLE DE LA MAR]CHALE ;
398 0966���4VOICI QUATRE LETTRES DE SA MAIN.
398 0966���5- JE VAIS LES COPIER, S']CRIA *JULIEN, ET VOUS
398 0966���6LES RAPPORTER.
398 0966���7- ET JAMAIS PERSONNE NE SAURA PAR VOUS UN MOT
398 0966���8DE CE QUE NOUS AVONS DIT ?
398 0967���1- JAMAIS, SUR L'HONNEUR ! S']CRIA *JULIEN.
398 0967���2- AINSI *DIEU VOUS SOIT EN AIDE ! AJOUTA L'ESPAGNOL ;
398 0967���3ET IL RECONDUISIT SILENCIEUSEMENT, JUSQUE SUR
398 0967���4L'ESCALIER, *ALTAMIRA ET *JULIEN.
398 0967���5CETTE SC$NE ]GAYA UN PEU NOTRE H]ROS ; IL FUT SUR
398 0967���6LE POINT
399 0967���7DE SOURIRE. ET VOIL[ LE D]VOT *ALTAMIRA, SE
399 0967���8DISAIT-IL, QUI M'AIDE DANS UNE ENTREPRISE
399 0968���1D'ADULT$RE.
399 0968���2PENDANT TOUTE LA GRAVE CONVERSATION DE DON *DIEGO
399 0968���3*BUSTOS, *JULIEN AVAIT ]T] ATTENTIF AUX HEURES
399 0968���4SONN]ES PAR L'HORLOGE DE L'H>TEL D'ALIGRE.
399 0968���5CELLE DU D_NER APPROCHAIT, IL ALLAIT DONC REVOIR
399 0968���6*MATHILDE ! IL RENTRA, ET S'HABILLA AVEC BEAUCOUP
399 0968���7DE SOIN.
399 0968���8PREMI$RE SOTTISE, SE DIT-IL EN DESCENDANT L'ESCALIER ;
399 0969���1IL FAUT SUIVRE [ LA LETTRE L'ORDONNANCE DU PRINCE.
399 0969���2IL REMONTA CHEZ LUI, ET PRIT UN COSTUME DE VOYAGE
��t399 0969���3ON NE PEUT PAS PLUS SIMPLE.
399 0969���4MAINTENANT, PENSA-T-IL, IL S'AGIT DES REGARDS.
399 0969���5IL N']TAIT QUE CINQ HEURES ET DEMIE, ET L'ON
399 0969���6D_NAIT [ SIX. IL EUT L'ID]E DE DESCENDRE AU SALON,
399 0969���7QU'IL TROUVA SOLITAIRE. [ LA VUE DU CANAP]
399 0969���8BLEU, IL FUT ]MU JUSQU'AUX LARMES ; BIENT>T SES
399 0970���1JOUES DEVINRENT BR=LANTES. IL FAUT USER CETTE
399 0970���2SENSIBILIT] SOTTE, SE DIT-IL AVEC COL$RE ; ELLE
399 0970���3ME TRAHIRAIT. IL PRIT UN JOURNAL POUR AVOIR
399 0970���4UNE CONTENANCE, ET PASSA TROIS OU QUATRE FOIS
399 0970���5DU SALON AU JARDIN.
399 0970���6CE NE FUT QU'EN TREMBLANT ET BIEN CACH] PAR UN
399 0970���7GRAND CH^NE QU'IL OSA LEVER LES YEUX JUSQU'[ LA
399 0970���8FEN^TRE DE *MLLE *DE *LA *MOLE. ELLE ]TAIT
399 0971���1HERM]TIQUEMENT FERM]E ; IL FUT SUR LE POINT DE
399 0971���2TOMBER, ET RESTA LONGTEMPS APPUY] CONTRE LE
399 0971���3CH^NE ; ENSUITE, D'UN PAS CHANCELANT, IL ALLA
399 0971���4REVOIR L']CHELLE DU JARDINIER.
399 0971���5LE CHA_NON, JADIS FORC] PAR LUI EN DES CIRCONSTANCES,
399 0971���6H]LAS ! SI DIFF]RENTES, N'AVAIT POINT ]T]
399 0971���7RACCOMMOD]. EMPORT] PAR UN MOUVEMENT DE FOLIE,
399 0971���8*JULIEN LE PRESSA CONTRE SES L$VRES.
399 0972���1APR$S AVOIR ERR] LONGTEMPS DU SALON AU JARDIN,
399 0972���2*JULIEN SE TROUVA HORRIBLEMENT FATIGU] ; CE FUT
399 0972���3UN PREMIER SUCC$S QU'IL SENTIT VIVEMENT. MES
399 0972���4REGARDS SERONT ]TEINTS ET NE ME TRAHIRONT PAS !
399 0972���5PEU [ PEU, LES CONVIVES ARRIV$RENT AU SALON ;
399 0972���6JAMAIS LA PORTE NE S'OUVRIT SANS JETER UN TROUBLE
399 0972���7MORTEL DANS LE COEUR DE *JULIEN.
399 0972���8ON SE MIT [ TABLE. ENFIN PARUT *MLLE *DE *LA *MOLE,
399 0973���1TOUJOURS FID$LE [ SON HABITUDE DE SE FAIRE ATTENDRE.
399 0973���2ELLE ROUGIT BEAUCOUP EN VOYANT *JULIEN ; ON NE LUI
399 0973���3AVAIT PAS DIT SON ARRIV]E. D'APR$S LA RECOMMANDATION
399 0973���4DU PRINCE *KORASOFF, *JULIEN REGARDA SES MAINS ;
399 0973���5ELLES TREMBLAIENT. TROUBL] LUI-M^ME AU DEL[ DE
399 0973���6TOUTE EXPRESSION PAR CETTE D]COUVERTE, IL FUT
399 0973���7ASSEZ HEUREUX POUR NE PARA_TRE QUE FATIGU].
399 0973���8*M *DE *LA *MOLE FIT SON ]LOGE. LA MARQUISE LUI
399 0974���1ADRESSA LA
400 0974���2PAROLE UN INSTANT APR$S, ET LUI FIT COMPLIMENT
400 0974���3SUR SON AIR DE FATIGUE. *JULIEN SE DISAIT [ CHAQUE
400 0974���4INSTANT : JE NE DOIS PAS TROP REGARDER
400 0974���5*MLLE *DE *LA *MOLE, MAIS MES REGARDS NON PLUS
400 0974���6NE DOIVENT POINT LA FUIR. IL FAUT PARA_TRE CE
400 0974���7QUE J']TAIS R]ELLEMENT HUIT JOURS AVANT MON
400 0974���8MALHEUR... IL EUT LIEU D'^TRE SATISFAIT DU
400 0975���1SUCC$S, ET RESTA AU SALON. ATTENTIF POUR LA
��u400 0975���2PREMI$RE FOIS ENVERS LA MA_TRESSE DE LA MAISON,
400 0975���3IL FIT TOUS SES EFFORTS POUR FAIRE PARLER LES
400 0975���4HOMMES DE SA SOCI]T] ET MAINTENIR LA CONVERSATION
400 0975���5VIVANTE.
400 0975���6SA POLITESSE FUT R]COMPENS]E : SUR LES HUIT HEURES,
400 0975���7ON ANNON+A MME LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES.
400 0975���8*JULIEN S']CHAPPA ET REPARUT BIENT>T, V^TU AVEC
400 0976���1LE PLUS GRAND SOIN. *MME *DE *LA *MOLE LUI SUT
400 0976���2UN GR] INFINI DE CETTE MARQUE DE RESPECT, ET
400 0976���3VOULUT LUI T]MOIGNER SA SATISFACTION, EN PARLANT
400 0976���4DE SON VOYAGE [ *MME *DE *FERVAQUES. *JULIEN
400 0976���5S']TABLIT AUPR$S DE LA MAR]CHALE, DE FA+ON [
400 0976���6CE QUE SES YEUX NE FUSSENT PAS APER+US DE
400 0976���7*MATHILDE. PLAC] AINSI, SUIVANT TOUTES LES R$GLES
400 0976���8DE L'ART, *MME *DE *FERVAQUES FUT POUR LUI
400 0977���1L'OBJET DE L'ADMIRATION LA PLUS ]BAHIE. C'EST
400 0977���2PAR UNE TIRADE SUR CE SENTIMENT QUE COMMEN+AIT
400 0977���3LA PREMI$RE DES CINQUANTE-TROIS LETTRES DONT
400 0977���4LE PRINCE *KORASOFF LUI AVAIT FAIT CADEAU.
400 0977���5LA MAR]CHALE ANNON+A QU'ELLE ALLAIT [ L'OP]RA-BUFFA.
400 0977���6*JULIEN Y COURUT ; IL TROUVA LE CHEVALIER DE
400 0977���7*BEAUVOISIS, QUI L'EMMENA DANS UNE LOGE DE
400 0977���8MESSIEURS LES GENTILSHOMMES DE LA CHAMBRE,
400 0978���1JUSTEMENT [ C>T] DE LA LOGE DE *MME *DE *FERVAQUES.
400 0978���2*JULIEN LA REGARDA CONSTAMMENT. IL FAUT, SE
400 0978���3DIT-IL, EN RENTRANT [ L'H>TEL, QUE JE TIENNE UN
400 0978���4JOURNAL DE SI$GE ; AUTREMENT J'OUBLIERAIS MES
400 0978���5ATTAQUES. IL SE FOR+A [ ]CRIRE DEUX OU TROIS
400 0978���6PAGES SUR CE SUJET ENNUYEUX, ET PARVINT AINSI,
400 0978���7CHOSE ADMIRABLE ! [ NE PRESQUE PAS PENSER [
400 0978���8*MLLE *DE *LA *MOLE.
400 0979���1*MATHILDE L'AVAIT PRESQUE OUBLI] PENDANT SON
400 0979���2VOYAGE. CE N'EST APR$S TOUT QU'UN ^TRE COMMUN,
400 0979���3PENSAIT-ELLE, SON NOM ME RAPPELLERA TOUJOURS
400 0979���4LA PLUS GRANDE FAUTE DE MA VIE. IL FAUT REVENIR
400 0979���5DE BONNE FOI AUX ID]ES VULGAIRES DE SAGESSE ET
400 0979���6D'HONNEUR ; UNE FEMME A TOUT [ PERDRE EN LES
400 0979���7OUBLIANT. ELLE SE MONTRA DISPOS]E [ PERMETTRE
400 0979���8ENFIN LA CONCLUSION DE L'ARRANGEMENT AVEC LE
400 0980���1MARQUIS DE *CROISENOIS, PR]PAR] DEPUIS SI
400 0980���2LONGTEMPS. IL ]TAIT FOU DE JOIE ; ON L'E=T
400 0980���3BIEN ]TONN] EN LUI DISANT QU'IL Y AVAIT DE LA
400 0980���4R]SIGNATION AU FOND DE CETTE MANI$RE DE SENTIR
400 0980���5DE *MATHILDE, QUI LE RENDAIT SI FIER.
401 0980���6TOUTES LES ID]ES DE *MLLE *DE *LA *MOLE CHANG$RENT
401 0980���7EN VOYANT *JULIEN. AU VRAI, C'EST L[ MON MARI, SE
401 0980���8DIT-ELLE, SI JE REVIENS DE BONNE FOI AUX ID]ES DE
��v401 0981���1SAGESSE, C'EST ]VIDEMMENT LUI QUE JE DOIS ]POUSER.
401 0981���2ELLE S'ATTENDAIT [ DES IMPORTUNIT]S, [ DES AIRS DE
401 0981���3MALHEUR DE LA PART DE *JULIEN ; ELLE PR]PARAIT SES
401 0981���4R]PONSES : CAR SANS DOUTE, AU SORTIR DU D_NER, IL
401 0981���5ESSAIERAIT DE LUI ADRESSER QUELQUES MOTS. LOIN DE
401 0981���6L[, IL RESTA FERME AU SALON, SES REGARDS NE SE
401 0981���7TOURN$RENT PAS M^ME VERS LE JARDIN, DIEU SAIT
401 0981���8AVEC QUELLE PEINE ! IL VAUT MIEUX AVOIR TOUT DE
401 0982���1SUITE CETTE EXPLICATION, PENSA *MLLE *DE *LA
401 0982���2*MOLE ; ELLE ALLA SEULE AU JARDIN, *JULIEN N'Y
401 0982���3PARUT PAS. *MATHILDE VINT SE PROMENER PR$S DES
401 0982���4PORTES-FEN^TRES DU SALON ; ELLE LE VIT FORT
401 0982���5OCCUP] [ D]CRIRE [ *MME *DE *FERVAQUES LES VIEUX
401 0982���6CH<TEAUX EN RUINES QUI COURONNENT LES COTEAUX
401 0982���7DES BORDS DU *RHIN ET LEUR DONNENT TANT DE
401 0982���8PHYSIONOMIE. IL COMMEN+AIT [ NE PAS MAL SE TIRER
401 0983���1DE LA PHRASE SENTIMENTALE ET PITTORESQUE QU'ON
401 0983���2APPELLE \ ESPRIT \ DANS CERTAINS SALONS.
401 0983���3LE PRINCE *KORASOFF E=T ]T] BIEN FIER, S'IL SE
401 0983���4F=T TROUV] [ *PARIS : CETTE SOIR]E ]TAIT
401 0983���5EXACTEMENT CE QU'IL AVAIT PR]DIT.
401 0983���6IL E=T APPROUV] LA CONDUITE QUE TINT *JULIEN
401 0983���7LES JOURS SUIVANTS.
401 0983���8UNE INTRIGUE PARMI LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT
401 0984���1OCCULTE ALLAIT DISPOSER DE QUELQUES CORDONS BLEUS ;
401 0984���2MME LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES EXIGEAIT QUE SON
401 0984���3GRAND-ONCLE F=T CHEVALIER DE L'ORDRE. LE MARQUIS
401 0984���4DE *LA *MOLE AVAIT LA M^ME PR]TENTION POUR SON
401 0984���5BEAU-P$RE ; ILS R]UNIRENT LEURS EFFORTS, ET LA
401 0984���6MAR]CHALE VINT PRESQUE TOUS LES JOURS [ L'H>TEL
401 0984���7DE *LA *MOLE. CE FUT D'ELLE QUE *JULIEN APPRIT
401 0984���8QUE LE MARQUIS ALLAIT ^TRE MINISTRE : IL OFFRAIT
401 0985���1[ LA \ CAMARILLA \ UN PLAN FORT ING]NIEUX POUR
401 0985���2AN]ANTIR LA CHARTE, SANS COMMOTION, EN TROIS ANS.
401 0985���3*JULIEN POUVAIT ESP]RER UN ]V^CH], SI *M *DE
401 0985���4*LA *MOLE ARRIVAIT AU MINIST$RE ; MAIS [ SES YEUX
401 0985���5TOUS CES GRANDS INT]R^TS S']TAIENT COMME RECOUVERTS
401 0985���6D'UN VOILE. SON IMAGINATION NE LES APERCEVAIT
401 0985���7PLUS QUE VAGUEMENT ET POUR AINSI DIRE DANS LE
401 0985���8LOINTAIN. L'AFFREUX MALHEUR QUI EN FAISAIT UN
401 0986���1MANIAQUE LUI MONTRAIT TOUS LES INT]R^TS DE LA
401 0986���2VIE DANS SA MANI$RE D'^TRE AVEC *MLLE *DE *LA
401 0986���3*MOLE. IL CALCULAIT QU'APR$S CINQ OU SIX ANS DE
401 0986���4SOINS, IL PARVIENDRAIT [ S'EN FAIRE AIMER DE
401 0986���5NOUVEAU.
401 0986���6CETTE T^TE SI FROIDE ]TAIT, COMME ON VOIT, DESCENDUE
402 0986���7[ L']TAT DE D]RAISON COMPLET. DE TOUTES LES
��w402 0986���8QUALIT]S QUI L'AVAIENT DISTINGU] AUTREFOIS, IL
402 0987���1NE LUI RESTAIT QU'UN PEU DE FERMET]. MAT]RIELLEMENT
402 0987���2FID$LE AU PLAN DE CONDUITE DICT] PAR LE PRINCE
402 0987���3*KORASOFF, CHAQUE SOIR IL SE PLA+AIT ASSEZ PR$S
402 0987���4DU FAUTEUIL DE *MME *DE *FERVAQUES, MAIS IL LUI
402 0987���5]TAIT IMPOSSIBLE DE TROUVER UN MOT [ DIRE.
402 0987���6L'EFFORT QU'IL S'IMPOSAIT POUR PARA_TRE GU]RI
402 0987���7AUX YEUX DE *MATHILDE ABSORBAIT TOUTES LES FORCES
402 0987���8DE SON <ME, IL RESTAIT AUPR$S DE LA MAR]CHALE
402 0988���1COMME UN ^TRE [ PEINE ANIM] ; SES YEUX M^ME,
402 0988���2AINSI QUE DANS L'EXTR^ME SOUFFRANCE PHYSIQUE,
402 0988���3AVAIENT PERDU TOUT LEUR FEU.
402 0988���4COMME LA MANI$RE DE VOIR DE *MME *DE *LA *MOLE
402 0988���5N']TAIT JAMAIS QU'UNE CONTRE-]PREUVE DES OPINIONS
402 0988���6DE CE MARI QUI POUVAIT LA FAIRE DUCHESSE, DEPUIS
402 0988���7QUELQUES JOURS ELLE PORTAIT AUX NUES LE M]RITE DE
402 0988���8*JULIEN.
hCHAPITRE 26 ��������
����403 0989���1L'AMOUR MORAL.
403 0989���2IL Y A UN PEU DE FOLIE DANS LA FA+ON DE VOIR DE
403 0989���3TOUTE CETTE FAMILLE, PENSAIT LA MAR]CHALE ; ILS
403 0989���4SONT ENGOU]S DE LEUR JEUNE ABB], QUI NE SAIT
403 0989���5QU']COUTER AVEC D'ASSEZ BEAUX YEUX, IL EST VRAI.
403 0989���6*JULIEN, DE SON C>T], TROUVAIT DANS LES FA+ONS DE
403 0989���7LA MAR]CHALE UN EXEMPLE [ PEU PR$S PARFAIT DE CE
403 0989���8\ CALME PATRICIEN \ QUI RESPIRE UNE POLITESSE
403 0990���1EXACTE ET ENCORE PLUS L'IMPOSSIBILIT] D'AUCUNE
403 0990���2VIVE ]MOTION. L'IMPR]VU DANS LES MOUVEMENTS, LE
403 0990���3MANQUE D'EMPIRE SUR SOI-M^ME, E=T SCANDALIS]
403 0990���4*MME *DE *FERVAQUES PRESQUE AUTANT QUE L'ABSENCE
403 0990���5DE MAJEST] ENVERS SES INF]RIEURS. LE MOINDRE
403 0990���6SIGNE DE SENSIBILIT] E=T ]T] [ SES YEUX COMME
403 0990���7UNE SORTE D' \ IVRESSE MORALE \ DONT IL FAUT
403 0990���8ROUGIR, ET QUI NUIT FORT [ CE QU'UNE PERSONNE
403 0991���1D'UN RANG ]LEV] SE DOIT [ SOI-M^ME. SON GRAND
403 0991���2BONHEUR ]TAIT DE PARLER DE LA DERNI$RE CHASSE
403 0991���3DU ROI, SON LIVRE FAVORI LES \ M]MOIRES DU DUC
403 0991���4\ DE *SAINT-*SIMON \, SURTOUT POUR LA PARTIE
403 0991���5G]N]ALOGIQUE.
403 0991���6*JULIEN SAVAIT LA PLACE QUI, D'APR$S LA DISPOSITION
403 0991���7DES LUMI$RES, CONVENAIT AU GENRE DE BEAUT] DE
403 0991���8*MME *DE *FERVAQUES. IL S'Y TROUVAIT D'AVANCE,
403 0992���1MAIS AVAIT GRAND SOIN DE TOURNER SA CHAISE DE
403 0992���2FA+ON [ NE PAS APERCEVOIR *MATHILDE. ]TONN]E DE
403 0992���3CETTE CONSTANCE [ SE CACHER D'ELLE, UN JOUR ELLE
403 0992���4QUITTA LE CANAP] BLEU ET VINT TRAVAILLER AUPR$S
403 0992���5D'UNE PETITE TABLE VOISINE DU FAUTEUIL DE LA
��x403 0992���6MAR]CHALE. *JULIEN LA VOYAIT D'ASSEZ PR$S
403 0992���7PAR-DESSOUS LE CHAPEAU DE *MME *DE *FERVAQUES.
403 0992���8CES YEUX, QUI
404 0993���1DISPOSAIENT DE SON SORT, L'EFFRAY$RENT D'ABORD,
404 0993���2ENSUITE LE JET$RENT VIOLEMMENT HORS DE SON APATHIE
404 0993���3HABITUELLE ; IL PARLA ET FORT BIEN.
404 0993���4IL ADRESSAIT LA PAROLE [ LA MAR]CHALE, MAIS SON
404 0993���5BUT UNIQUE ]TAIT D'AGIR SUR L'<ME DE *MATHILDE.
404 0993���6IL S'ANIMA DE TELLE SORTE QUE *MME *DE *FERVAQUES
404 0993���7ARRIVA [ NE PLUS COMPRENDRE CE QU'IL DISAIT.
404 0993���8C']TAIT UN PREMIER M]RITE. SI *JULIEN E=T EU
404 0994���1L'ID]E DE LE COMPL]TER PAR QUELQUES PHRASES
404 0994���2DE MYSTICIT] ALLEMANDE, DE HAUTE RELIGIOSIT]
404 0994���3ET DE J]SUITISME, LA MAR]CHALE L'E=T RANG]
404 0994���4D'EMBL]E PARMI LES HOMMES SUP]RIEURS APPEL]S
404 0994���5[ R]G]N]RER LE SI$CLE.
404 0994���6PUISQU'IL EST D'ASSEZ MAUVAIS GO=T, SE DISAIT
404 0994���7*MLLE *DE *LA *MOLE, POUR PARLER AUSSI LONGTEMPS
404 0994���8ET AVEC TANT DE FEU [ *MME *DE *FERVAQUES, JE
404 0995���1NE L']COUTERAI PLUS. PENDANT TOUTE LA FIN DE
404 0995���2CETTE SOIR]E, ELLE TINT PAROLE, QUOIQUE AVEC
404 0995���3PEINE.
404 0995���4[ MINUIT, LORSQU'ELLE PRIT LE BOUGEOIR DE SA
404 0995���5M$RE, POUR L'ACCOMPAGNER [ SA CHAMBRE, *MME *DE
404 0995���6*LA *MOLE S'ARR^TA SUR L'ESCALIER POUR FAIRE
404 0995���7UN ]LOGE COMPLET DE *JULIEN. *MATHILDE ACHEVA
404 0995���8DE PRENDRE DE L'HUMEUR ; ELLE NE POUVAIT TROUVER
404 0996���1LE SOMMEIL. UNE ID]E LA CALMA : CE QUE JE
404 0996���2M]PRISE PEUT ENCORE FAIRE UN HOMME DE GRAND
404 0996���3M]RITE AUX YEUX DE LA MAR]CHALE.
404 0996���4POUR *JULIEN, IL AVAIT AGI, IL ]TAIT MOINS
404 0996���5MALHEUREUX ; SES YEUX TOMB$RENT PAR HASARD
404 0996���6SUR LE PORTEFEUILLE EN CUIR DE *RUSSIE O@ LE
404 0996���7PRINCE *KORASOFF AVAIT ENFERM] LES CINQUANTE-TROIS
404 0996���8LETTRES D'AMOUR DONT IL LUI AVAIT FAIT CADEAU.
404 0997���1*JULIEN VIT EN NOTE AU BAS DE LA PREMI$RE
404 0997���2LETTRE : \ ON ENVOIE LE N I HUIT JOURS APR$S
404 0997���3\ LA PREMI$RE VUE \.
404 0997���4JE SUIS EN RETARD ! S']CRIA *JULIEN, CAR IL Y
404 0997���5A BIEN LONGTEMPS QUE JE VOIS *MME *DE *FERVAQUES.
404 0997���6IL SE MIT AUSSIT>T [ TRANSCRIRE CETTE PREMI$RE
404 0997���7LETTRE D'AMOUR ; C']TAIT UNE HOM]LIE REMPLIE
404 0997���8DE PHRASES SUR LA VERTU ET ENNUYEUSE [ P]RIR ;
404 0998���1*JULIEN EUT LE BONHEUR DE S'ENDORMIR [ LA
404 0998���2SECONDE PAGE.
404 0998���3QUELQUES HEURES APR$S, LE GRAND SOLEIL LE
404 0998���4SURPRIT APPUY] SUR SA TABLE. UN DES MOMENTS
��y404 0998���5LES PLUS P]NIBLES DE SA VIE ]TAIT CELUI O@
404 0998���6CHAQUE MATIN, EN S']VEILLANT, IL \ APPRENAIT \
404 0998���7SON MALHEUR. CE JOUR-L[, IL ACHEVA LA COPIE
404 0998���8DE SA LETTRE PRESQUE EN RIANT. EST-IL POSSIBLE,
404 0999���1SE DISAIT-IL, QU'IL SE SOIT TROUV] UN
404 0999���2JEUNE HOMME POUR ]CRIRE AINSI ! IL COMPTA
404 0999���3PLUSIEURS PHRASES DE NEUF LIGNES. AU BAS DE
404 0999���4L'ORIGINAL, IL APER+UT UNE NOTE AU CRAYON.
404 0999���5\ ON PORTE CES LETTRES SOI-M^ME : [ CHEVAL,
404 0999���6\ CRAVATE NOIRE, REDINGOTE
405 0999���7\ BLEUE. ON REMET LA LETTRE AU PORTIER D'UN AIR
405 0999���8\ CONTRIT ; PROFONDE M]LANCOLIE DANS LE REGARD.
405 1000���1\ SI L'ON APER+OIT QUELQUE FEMME DE CHAMBRE,
405 1000���2\ ESSUYER SES YEUX FURTIVEMENT. ADRESSER LA
405 1000���3\ PAROLE [ LA FEMME DE CHAMBRE. \
405 1000���4TOUT CELA FUT EX]CUT] FID$LEMENT.
405 1000���5CE QUE JE FAIS EST BIEN HARDI, PENSA *JULIEN
405 1000���6EN SORTANT DE L'H>TEL DE *FERVAQUES, MAIS TANT
405 1000���7PIS POUR *KORASOFF. OSER ]CRIRE [ UNE VERTU SI
405 1000���8C]L$BRE ! JE VAIS EN ^TRE TRAIT] AVEC LE DERNIER
405 1001���1M]PRIS, ET RIEN NE M'AMUSERA DAVANTAGE. C'EST
405 1001���2AU FOND LA SEULE COM]DIE [ LAQUELLE JE PUISSE
405 1001���3^TRE SENSIBLE. OUI, COUVRIR DE RIDICULE CET
405 1001���4^TRE SI ODIEUX, QUE J'APPELLE \ MOI \,
405 1001���5M'AMUSERA. SI JE M'EN CROYAIS, JE COMMETTRAIS
405 1001���6QUELQUE CRIME POUR ME DISTRAIRE.
405 1001���7DEPUIS UN MOIS, LE PLUS BEAU MOMENT DE LA VIE
405 1001���8DE *JULIEN ]TAIT CELUI O@ IL REMETTAIT SON CHEVAL
405 1002���1[ L']CURIE. *KORASOFF LUI AVAIT EXPRESS]MENT
405 1002���2D]FENDU DE REGARDER, SOUS QUELQUE PR]TEXTE QUE
405 1002���3CE F=T, LA MA_TRESSE QUI L'AVAIT QUITT]. MAIS
405 1002���4LE PAS DE CE CHEVAL QU'ELLE CONNAISSAIT SI
405 1002���5BIEN, LA MANI$RE AVEC LAQUELLE *JULIEN FRAPPAIT
405 1002���6DE SA CRAVACHE [ LA PORTE DE L']CURIE POUR
405 1002���7APPELER UN HOMME, ATTIRAIENT QUELQUEFOIS
405 1002���8*MATHILDE DERRI$RE LE RIDEAU DE SA FEN^TRE. LA
405 1003���1MOUSSELINE ]TAIT SI L]G$RE QUE *JULIEN VOYAIT
405 1003���2[ TRAVERS. EN REGARDANT D'UNE CERTAINE FA+ON
405 1003���3SOUS LE BORD DE SON CHAPEAU, IL APERCEVAIT LA
405 1003���4TAILLE DE *MATHILDE SANS VOIR SES YEUX. PAR
405 1003���5CONS]QUENT, SE DISAIT-IL, ELLE NE PEUT VOIR
405 1003���6LES MIENS, ET CE N'EST POINT L[ LA REGARDER.
405 1003���7LE SOIR, *MME *DE *FERVAQUES FUT POUR LUI
405 1003���8EXACTEMENT COMME SI ELLE N'E=T PAS RE+U LA
405 1004���1DISSERTATION PHILOSOPHIQUE, MYSTIQUE ET
405 1004���2RELIGIEUSE QUE, LE MATIN, IL AVAIT REMISE [
405 1004���3SON PORTIER AVEC TANT DE M]LANCOLIE. LA VEILLE,
��z405 1004���4LE HASARD AVAIT R]V]L] [ *JULIEN LE MOYEN
405 1004���5D'^TRE ]LOQUENT ; IL S'ARRANGEA DE FA+ON [
405 1004���6VOIR LES YEUX DE *MATHILDE. ELLE, DE SON C>T],
405 1004���7UN INSTANT APR$S L'ARRIV]E DE LA MAR]CHALE,
405 1004���8QUITTA LE CANAP] BLEU : C']TAIT D]SERTER SA
405 1005���1SOCI]T] HABITUELLE. *M *DE *CROISENOIS PARUT
405 1005���2CONSTERN] DE CE NOUVEAU CAPRICE ; SA DOULEUR
405 1005���3]VIDENTE >TA [ *JULIEN CE QUE SON MALHEUR
405 1005���4AVAIT DE PLUS ATROCE.
405 1005���5CET IMPR]VU DANS SA VIE LE FIT PARLER COMME
405 1005���6UN ANGE ; ET COMME L'AMOUR-PROPRE SE GLISSE
405 1005���7M^ME DANS LES COEURS QUI SERVENT DE TEMPLE [
405 1005���8LA VERTU LA PLUS AUGUSTE : *MME *DE *LA *MOLE
405 1006���1A RAISON, SE DIT LA MAR]CHALE EN REMONTANT EN
405 1006���2VOITURE, CE JEUNE PR^TRE A DE LA DISTINCTION.
405 1006���3IL FAUT QUE, LES PREMIERS JOURS, MA PR]SENCE
405 1006���4L'AIT INTIMID]. DANS LE FAIT, TOUT CE QUE L'ON
405 1006���5RENCONTRE DANS CETTE MAISON EST BIEN L]GER ;
406 1006���6JE N'Y VOIS QUE DES VERTUS AID]ES PAR LA
406 1006���7VIEILLESSE, ET QUI AVAIENT GRAND BESOIN DES
406 1006���8GLACES DE L'<GE. CE JEUNE HOMME AURA SU VOIR
406 1007���1LA DIFF]RENCE ; IL ]CRIT BIEN ; MAIS JE CRAINS
406 1007���2FORT QUE CETTE DEMANDE DE L']CLAIRER DE MES
406 1007���3CONSEILS QU'IL ME FAIT DANS SA LETTRE, NE SOIT
406 1007���4AU FOND QU'UN SENTIMENT QUI S'IGNORE SOI-M^ME.
406 1007���5TOUTEFOIS, QUE DE CONVERSIONS ONT AINSI
406 1007���6COMMENC] ! CE QUI ME FAIT BIEN AUGURER DE
406 1007���7CELLE-CI, C'EST LA DIFF]RENCE DE SON STYLE
406 1007���8AVEC CELUI DES JEUNES GENS DONT J'AI EU
406 1008���1L'OCCASION DE VOIR LES LETTRES. IL EST IMPOSSIBLE
406 1008���2DE NE PAS RECONNA_TRE DE L'ONCTION, UN S]RIEUX
406 1008���3PROFOND ET BEAUCOUP DE CONVICTION DANS LA
406 1008���4PROSE DE CE JEUNE L]VITE ; IL AURA LA DOUCE
406 1008���5VERTU DE *MASSILLON.
hCHAPITRE 27 ��������
����407 1009���1LES PLUS BELLES PLACES DE L']GLISE.
407 1009���2AINSI L'ID]E D']V^CH] ]TAIT POUR LA PREMI$RE FOIS
407 1009���3M^L]E AVEC CELLE DE *JULIEN DANS LA T^TE D'UNE
407 1009���4FEMME QUI T>T OU TARD DEVAIT DISTRIBUER LES PLUS
407 1009���5BELLES PLACES DE L']GLISE DE *FRANCE. CET
407 1009���6AVANTAGE N'E=T GU$RE TOUCH] *JULIEN ; EN CET
407 1009���7INSTANT, SA PENS]E NE S']LEVAIT [ RIEN D']TRANGER
407 1009���8[ SON MALHEUR ACTUEL : TOUT LE REDOUBLAIT ; PAR
407 1010���1EXEMPLE, LA VUE DE SA CHAMBRE LUI ]TAIT DEVENUE
407 1010���2INSUPPORTABLE. LE SOIR, QUAND IL RENTRAIT AVEC
407 1010���3SA BOUGIE, CHAQUE MEUBLE, CHAQUE PETIT ORNEMENT
407 1010���4LUI SEMBLAIT PRENDRE UNE VOIX POUR LUI ANNONCER
���407 1010���5AIGREMENT QUELQUE NOUVEAU D]TAIL DE SON MALHEUR.
407 1010���6CE JOUR-L[, J'AI UN TRAVAIL FORC], SE DIT-IL EN
407 1010���7RENTRANT ET AVEC UNE VIVACIT] QUE DEPUIS LONGTEMPS
407 1010���8IL NE CONNAISSAIT PLUS : ESP]RONS QUE LA SECONDE
407 1011���1LETTRE SERA AUSSI ENNUYEUSE QUE LA PREMI$RE.
407 1011���2ELLE L']TAIT DAVANTAGE. CE QU'IL COPIAIT LUI
407 1011���3SEMBLAIT SI ABSURDE, QU'IL EN VINT [ TRANSCRIRE
407 1011���4LIGNE PAR LIGNE, SANS SONGER AU SENS.
407 1011���5C'EST ENCORE PLUS EMPHATIQUE, SE DISAIT-IL, QUE
407 1011���6LES PI$CES OFFICIELLES DU TRAIT] DE *MUNSTER,
407 1011���7QUE MON PROFESSEUR DE DIPLOMATIE ME FAISAIT
407 1011���8COPIER [ *LONDRES.
407 1012���1IL SE SOUVINT SEULEMENT ALORS DES LETTRES DE
407 1012���2*MME *DE *FERVAQUES DONT IL AVAIT OUBLI] DE
407 1012���3RENDRE LES ORIGINAUX AU GRAVE ESPAGNOL DON
407 1012���4*DIEGO *BUSTOS. IL LES CHERCHA ; ELLES ]TAIENT
407 1012���5R]ELLEMENT PRESQUE AUSSI AMPHIGOURIQUES QUE
407 1012���6CELLES DU JEUNE SEIGNEUR RUSSE. LE VAGUE ]TAIT
407 1012���7COMPLET. CELA VOULAIT TOUT DIRE ET NE RIEN DIRE.
407 1012���8C'EST LA HARPE ]OLIENNE DU STYLE, PENSA *JULIEN.
407 1013���1AU MILIEU DES PLUS HAUTES PENS]ES SUR LE
407 1013���2N]ANT, SUR LA MORT, SUR L'INFINI, ETC., JE NE
407 1013���3VOIS DE R]EL QU'UNE PEUR ABOMINABLE DU
407 1013���4RIDICULE.
408 1013���5LE MONOLOGUE QUE NOUS VENONS D'ABR]GER FUT R]P]T]
408 1013���6PENDANT QUINZE JOURS DE SUITE. S'ENDORMIR EN
408 1013���7TRANSCRIVANT UNE SORTE DE COMMENTAIRE DE
408 1013���8L'APOCALYPSE, LE LENDEMAIN ALLER PORTER UNE
408 1014���1LETTRE D'UN AIR M]LANCOLIQUE, REMETTRE LE
408 1014���2CHEVAL [ L']CURIE AVEC L'ESP]RANCE D'APERCEVOIR
408 1014���3LA ROBE DE *MATHILDE, TRAVAILLER, LE SOIR
408 1014���4PARA_TRE [ L'OP]RA QUAND *MME *DE *FERVAQUES
408 1014���5NE VENAIT PAS [ L'H>TEL DE *LA *MOLE, TELS ]TAIENT
408 1014���6LES ]V]NEMENTS MONOTONES DE LA VIE DE *JULIEN.
408 1014���7ELLE AVAIT PLUS D'INT]R^T QUAND *MME *DE *FERVAQUES
408 1014���8VENAIT CHEZ LA MARQUISE ; ALORS IL POUVAIT
408 1015���1ENTREVOIR LES YEUX DE *MATHILDE SOUS UNE AILE
408 1015���2DU CHAPEAU DE LA MAR]CHALE, ET IL ]TAIT ]LOQUENT.
408 1015���3SES PHRASES PITTORESQUES ET SENTIMENTALES
408 1015���4COMMEN+AIENT [ PRENDRE UNE TOURNURE PLUS FRAPPANTE
408 1015���5[ LA FOIS ET PLUS ]L]GANTE.
408 1015���6IL SENTAIT BIEN QUE CE QU'IL DISAIT ]TAIT
408 1015���7ABSURDE AUX YEUX DE *MATHILDE, MAIS IL VOULAIT
408 1015���8LA FRAPPER PAR L']L]GANCE DE LA DICTION. PLUS
408 1016���1CE QUE JE DIS EST FAUX, PLUS JE DOIS LUI PLAIRE,
408 1016���2PENSAIT *JULIEN ; ET ALORS, AVEC UNE HARDIESSE
408 1016���3ABOMINABLE, IL EXAG]RAIT CERTAINS ASPECTS DE
���408 1016���4LA NATURE. IL S'APER+UT BIEN VITE QUE, POUR NE
408 1016���5PAS PARA_TRE VULGAIRE AUX YEUX DE LA MAR]CHALE,
408 1016���6IL FALLAIT SURTOUT SE BIEN GARDER DES ID]ES
408 1016���7SIMPLES ET RAISONNABLES. IL CONTINUAIT AINSI,
408 1016���8OU ABR]GEAIT SES AMPLIFICATIONS SUIVANT QU'IL
408 1017���1VOYAIT LE SUCC$S OU L'INDIFF]RENCE DANS LES
408 1017���2YEUX DES DEUX GRANDES DAMES AUXQUELLES IL
408 1017���3FALLAIT PLAIRE.
408 1017���4AU TOTAL, SA VIE ]TAIT MOINS AFFREUSE QUE LORSQUE
408 1017���5SES JOURN]ES SE PASSAIENT DANS L'INACTION.
408 1017���6MAIS, SE DISAIT-IL UN SOIR, ME VOICI TRANSCRIVANT
408 1017���7LA QUINZI$ME DE CES ABOMINABLES DISSERTATIONS ;
408 1017���8LES QUATORZE PREMI$RES ONT ]T] FID$LEMENT
408 1018���1REMISES AU SUISSE DE LA MAR]CHALE. JE VAIS
408 1018���2AVOIR L'HONNEUR DE REMPLIR TOUTES LES CASES
408 1018���3DE SON BUREAU. ET CEPENDANT ELLE ME TRAITE
408 1018���4EXACTEMENT COMME SI JE N']CRIVAIS PAS ! QUELLE
408 1018���5PEUT ^TRE LA FIN DE TOUT CECI ? MA CONSTANCE
408 1018���6L'ENNUIERAIT-ELLE AUTANT QUE MOI ? IL FAUT
408 1018���7CONVENIR QUE CE RUSSE, AMI DE *KORASOFF, ET
408 1018���8AMOUREUX DE LA BELLE QUAKERESSE DE *RICHEMOND,
408 1019���1FUT EN SON TEMPS UN HOMME TERRIBLE ; ON N'EST
408 1019���2PAS PLUS ASSOMMANT.
408 1019���3COMME TOUS LES ^TRES M]DIOCRES QUE LE HASARD
408 1019���4MET EN PR]SENCE DES MANOEUVRES D'UN GRAND
408 1019���5G]N]RAL, *JULIEN NE COMPRENAIT RIEN [ L'ATTAQUE
408 1019���6EX]CUT]E PAR LE JEUNE RUSSE SUR LE COEUR DE
408 1019���7LA BELLE ANGLAISE. LES QUARANTE PREMI$RES LETTRES
408 1019���8N']TAIENT DESTIN]ES QU'[ SE FAIRE PARDONNER LA
408 1020���1HARDIESSE D']CRIRE. IL FALLAIT FAIRE CONTRACTER
408 1020���2[ CETTE DOUCE
409 1020���3PERSONNE, QUI PEUT-^TRE S'ENNUYAIT INFINIMENT,
409 1020���4L'HABITUDE DE RECEVOIR DES LETTRES PEUT-^TRE
409 1020���5UN PEU MOINS INSIPIDES QUE SA VIE DE TOUS LES
409 1020���6JOURS.
409 1020���7UN MATIN, ON REMIT UNE LETTRE [ *JULIEN ; IL
409 1020���8RECONNUT LES ARMES DE *MME *DE *FERVAQUES, ET
409 1021���1BRISA LE CACHET AVEC UN EMPRESSEMENT QUI LUI
409 1021���2E=T SEMBL] BIEN IMPOSSIBLE QUELQUES JOURS
409 1021���3AUPARAVANT : CE N']TAIT QU'UNE INVITATION [
409 1021���4D_NER.
409 1021���5IL COURUT AUX INSTRUCTIONS DU PRINCE *KORASOFF.
409 1021���6MALHEUREUSEMENT, LE JEUNE RUSSE AVAIT VOULU ^TRE
409 1021���7L]GER COMME *DORAT, L[ O@ IL E=T FALLU ^TRE
409 1021���8SIMPLE ET INTELLIGIBLE ; *JULIEN NE PUT DEVINER
409 1022���1LA POSITION MORALE QU'IL DEVAIT OCCUPER AU
409 1022���2D_NER DE LA MAR]CHALE.
���409 1022���3LE SALON ]TAIT DE LA PLUS HAUTE MAGNIFICENCE, DOR]
409 1022���4COMME LA GALERIE DE *DIANE AUX TUILERIES, AVEC
409 1022���5DES TABLEAUX [ L'HUILE AUX LAMBRIS. IL Y AVAIT
409 1022���6DES TACHES CLAIRES DANS CES TABLEAUX. *JULIEN
409 1022���7APPRIT PLUS TARD QUE LES SUJETS AVAIENT SEMBL]
409 1022���8PEU D]CENTS [ LA MA_TRESSE DU LOGIS, QUI AVAIT
409 1023���1FAIT CORRIGER LES TABLEAUX. \ SI$CLE MORAL ! \
409 1023���2PENSA-T-IL.
409 1023���3DANS CE SALON IL REMARQUA TROIS DES PERSONNAGES
409 1023���4QUI AVAIENT ASSIST] [ LA R]DACTION DE LA NOTE
409 1023���5SECR$TE. L'UN D'EUX, MONSEIGNEUR L']V^QUE DE *,
409 1023���6ONCLE DE LA MAR]CHALE, AVAIT LA FEUILLE DES
409 1023���7B]N]FICES ET, DISAIT-ON, NE SAVAIT RIEN REFUSER
409 1023���8[ SA NI$CE. QUEL PAS IMMENSE J'AI FAIT, SE DIT
409 1024���1*JULIEN EN SOURIANT AVEC M]LANCOLIE, ET COMBIEN
409 1024���2IL M'EST INDIFF]RENT ! ME VOICI D_NANT AVEC LE
409 1024���3FAMEUX ]V^QUE DE *.
409 1024���4LE D_NER FUT M]DIOCRE ET LA CONVERSATION IMPATIENTANTE.
409 1024���5C'EST LA TABLE D'UN MAUVAIS LIVRE, PENSAIT *JULIEN.
409 1024���6TOUS LES PLUS GRANDS SUJETS DES PENS]ES DES
409 1024���7HOMMES Y SONT FI$REMENT ABORD]S. ]COUTE-T-ON
409 1024���8TROIS MINUTES, ON SE DEMANDE CE QUI L'EMPORTE
409 1025���1DE L'EMPHASE DU PARLEUR OU DE SON ABOMINABLE
409 1025���2IGNORANCE.
409 1025���3LE LECTEUR A SANS DOUTE OUBLI] CE PETIT HOMME
409 1025���4DE LETTRES, NOMM] *TANBEAU, NEVEU DE L'ACAD]MICIEN
409 1025���5ET FUTUR PROFESSEUR QUI, PAR SES BASSES
409 1025���6CALOMNIES, SEMBLAIT CHARG] D'EMPOISONNER LE
409 1025���7SALON DE L'H>TEL DE *LA *MOLE.
409 1025���8CE FUT PAR CE PETIT HOMME QUE *JULIEN EUT LA
409 1026���1PREMI$RE ID]E QU'IL SE POURRAIT BIEN QUE
409 1026���2*MME *DE *FERVAQUES, TOUT EN NE R]PONDANT PAS
409 1026���3[ SES LETTRES, V_T AVEC INDULGENCE LE SENTIMENT
409 1026���4QUI LES DICTAIT. L'<ME NOIRE DE *M *TANBEAU
409 1026���5]TAIT D]CHIR]E EN PENSANT AUX SUCC$S DE *JULIEN ;
409 1026���6MAIS COMME D'UN AUTRE C>T], UN HOMME DE M]RITE,
409 1026���7PAS PLUS QU'UN SOT NE PEUT ^TRE EN DEUX ENDROITS
409 1026���8[ LA FOIS, SI *SOREL DEVIENT
410 1027���1L'AMANT DE LA SUBLIME MAR]CHALE, SE DISAIT LE
410 1027���2FUTUR PROFESSEUR, ELLE LE PLACERA DANS L']GLISE
410 1027���3DE QUELQUE MANI$RE AVANTAGEUSE, ET J'EN SERAI
410 1027���4D]LIVR] [ L'H>TEL DE *LA *MOLE.
410 1027���5M L'ABB] *PIRARD ADRESSA AUSSI [ *JULIEN DE
410 1027���6LONGS SERMONS SUR SES SUCC$S [ L'H>TEL DE
410 1027���7*FERVAQUES. IL Y AVAIT \ JALOUSIE DE SECTE \
410 1027���8ENTRE L'AUST$RE JANS]NISTE ET LE SALON J]SUITIQUE,
410 1028���1R]G]N]RATEUR ET MONARCHIQUE DE LA VERTUEUSE
���410 1028���2MAR]CHALE.
hCHAPITRE 28 ��������
����411 1029���1MANON LESCAUT.
411 1029���2LES INSTRUCTIONS RUSSES PRESCRIVAIENT IMP]RIEUSEMENT
411 1029���3DE NE JAMAIS CONTREDIRE DE VIVE VOIX LA PERSONNE
411 1029���4[ QUI ON ]CRIVAIT. ON NE DEVAIT S']CARTER, SOUS
411 1029���5AUCUN PR]TEXTE DU R>LE DE L'ADMIRATION LA PLUS
411 1029���6EXTATIQUE ; LES LETTRES PARTAIENT TOUJOURS DE
411 1029���7CETTE SUPPOSITION.
411 1029���8UN SOIR, [ L'OP]RA, DANS LA LOGE DE *MME *DE
411 1030���1*FERVAQUES, *JULIEN PORTAIT AUX NUES LE BALLET
411 1030���2DE \ *MANON *LESCAUT \. SA SEULE RAISON POUR
411 1030���3PARLER AINSI, C'EST QU'IL LE TROUVAIT INSIGNIFIANT.
411 1030���4LA MAR]CHALE DIT QUE CE BALLET ]TAIT BIEN INF]RIEUR
411 1030���5AU ROMAN DE L'ABB] *PR]VOST.
411 1030���6COMMENT ! PENSA *JULIEN ]TONN] ET AMUS], UNE
411 1030���7PERSONNE D'UNE SI HAUTE VERTU VANTER UN ROMAN !
411 1030���8*MME *DE *FERVAQUES FAISAIT PROFESSION, DEUX
411 1031���1OU TROIS FOIS LA SEMAINE, DU M]PRIS LE PLUS
411 1031���2COMPLET POUR LES ]CRIVAINS QUI, AU MOYEN DE CES
411 1031���3PLATS OUVRAGES, CHERCHENT [ CORROMPRE UNE
411 1031���4JEUNESSE QUI N'EST, H]LAS ! QUE TROP DISPOS]E
411 1031���5AUX ERREURS DES SENS.
411 1031���6DANS CE GENRE IMMORAL ET DANGEREUX, \ *MANON
411 1031���7\ *LESCAUT, \ CONTINUA LA MAR]CHALE, OCCUPE,
411 1031���8DIT-ON, UN DES PREMIERS RANGS. LES FAIBLESSES
411 1032���1ET LES ANGOISSES M]RIT]ES D'UN COEUR BIEN
411 1032���2CRIMINEL Y SONT, DIT-ON, D]PEINTES AVEC UNE
411 1032���3V]RIT] QUI A DE LA PROFONDEUR ; CE QUI N'EMP^CHE
411 1032���4PAS VOTRE *BONAPARTE DE PRONONCER [ *SAINTE-*H]L$NE
411 1032���5QUE C'EST UN ROMAN ]CRIT POUR DES LAQUAIS.
411 1032���6CE MOT RENDIT TOUTE SON ACTIVIT] [ L'<ME DE
411 1032���7*JULIEN. ON A VOULU ME PERDRE AUPR$S DE LA
411 1032���8MAR]CHALE ; ON LUI A DIT MON ENTHOUSIASME
411 1033���1POUR *NAPOL]ON. CE FAIT L'A ASSEZ PIQU]E
412 1033���2POUR QU'ELLE C$DE [ LA TENTATION DE ME LE FAIRE
412 1033���3SENTIR. CETTE D]COUVERTE L'AMUSA TOUTE LA SOIR]E
412 1033���4ET LE RENDIT AMUSANT. COMME IL PRENAIT CONG] DE LA
412 1033���5MAR]CHALE SOUS LE VESTIBULE DE L'OP]RA :
412 1033���6"- SOUVENEZ-VOUS, MONSIEUR, LUI DIT-ELLE, QU'IL
412 1033���7NE FAUT PAS AIMER *BONAPARTE QUAND ON M'AIME ;
412 1033���8ON PEUT TOUT AU PLUS L'ACCEPTER COMME UNE
412 1034���1N]CESSIT] IMPOS]E PAR LA PROVIDENCE. DU RESTE,
412 1034���2CET HOMME N'AVAIT PAS L'<ME ASSEZ FLEXIBLE
412 1034���3POUR SENTIR LES CHEFS-D'OEUVRE DES ARTS."
412 1034���4\ QUAND ON M'AIME ! \ SE R]P]TAIT *JULIEN ;
412 1034���5CELA NE VEUT RIEN DIRE, OU VEUT TOUT DIRE.
���412 1034���6VOIL[ DES SECRETS DE LANGAGE QUI MANQUENT [ NOS
412 1034���7PAUVRES PROVINCIAUX. ET IL SONGEA BEAUCOUP
412 1034���8[ *MME *DE *R^NAL, EN COPIANT UNE LETTRE
412 1035���1IMMENSE DESTIN]E [ LA MAR]CHALE.
412 1035���2- COMMENT SE FAIT-IL, LUI DIT-ELLE LE LENDEMAIN
412 1035���3D'UN AIR D'INDIFF]RENCE QU'IL TROUVA MAL JOU],
412 1035���4QUE VOUS ME PARLIEZ DE \ *LONDRES \ ET DE
412 1035���5\ *RICHMOND \ DANS UNE LETTRE QUE VOUS AVEZ
412 1035���6]CRITE HIER SOIR, [ CE QU'IL SEMBLE, AU SORTIR
412 1035���7DE L'OP]RA ?
412 1035���8*JULIEN FUT TR$S EMBARRASS] ; IL AVAIT COPI]
412 1036���1LIGNE PAR LIGNE, SANS SONGER [ CE QU'IL ]CRIVAIT,
412 1036���2ET APPAREMMENT AVAIT OUBLI] DE SUBSTITUER AUX
412 1036���3MOTS \ *LONDRES \ ET \ *RICHMOND \, QUI SE
412 1036���4TROUVAIENT DANS L'ORIGINAL, CEUX DE \ *PARIS \
412 1036���5ET \ *SAINT-*CLOUD \. IL COMMEN+A DEUX OU TROIS
412 1036���6PHRASES, MAIS SANS POSSIBILIT] DE LES ACHEVER ;
412 1036���7IL SE SENTAIT SUR LE POINT DE C]DER AU RIRE
412 1036���8FOU. ENFIN, EN CHERCHANT SES MOTS, IL PARVINT
412 1037���1[ CETTE ID]E : EXALT] PAR LA DISCUSSION DES PLUS
412 1037���2SUBLIMES, DES PLUS GRANDS INT]R^TS DE L'<ME
412 1037���3HUMAINE, LA MIENNE, EN VOUS ]CRIVANT, A PU
412 1037���4AVOIR UNE DISTRACTION.
412 1037���5JE PRODUIS UNE IMPRESSION, SE DIT-IL, DONT
412 1037���6JE PUIS M']PARGNER L'ENNUI DU RESTE DE LA
412 1037���7SOIR]E. IL SORTIT EN COURANT DE L'H>TEL
412 1037���8DE *FERVAQUES. LE SOIR, EN REVOYANT L'ORIGINAL
412 1038���1DE LA LETTRE PAR LUI COPI]E LA VEILLE, IL ARRIVA
412 1038���2BIEN VITE [ L'ENDROIT FATAL O@ LE JEUNE RUSSE
412 1038���3PARLAIT DE *LONDRES ET DE *RICHMOND. *JULIEN
412 1038���4FUT BIEN ]TONN] DE TROUVER CETTE LETTRE PRESQUE
412 1038���5TENDRE.
412 1038���6C']TAIT LE CONTRASTE DE L'APPARENTE L]G$RET] DE
412 1038���7SES PROPOS, AVEC LA PROFONDEUR SUBLIME ET PRESQUE
412 1038���8APOCALYPTIQUE DE SES LETTRES QUI L'AVAIT FAIT
412 1039���1DISTINGUER. LA LONGUEUR DES PHRASES PLAISAIT
412 1039���2SURTOUT [ LA MAR]CHALE ; CE N'EST PAS L[ CE
412 1039���3STYLE SAUTILLANT MIS [ LA MODE PAR *VOLTAIRE,
412 1039���4CET HOMME SI IMMORAL ! QUOIQUE NOTRE H]ROS
412 1039���5F_T TOUT AU MONDE POUR BANNIR TOUTE ESP$CE
412 1039���6DE BON SENS DE LA CONVERSATION,
413 1039���7ELLE AVAIT ENCORE UNE COULEUR ANTIMONARCHIQUE ET
413 1039���8IMPIE QUI N']CHAPPAIT PAS [ *MME *DE *FERVAQUES.
413 1040���1ENVIRONN]E DE PERSONNAGES ]MINEMMENT MORAUX,
413 1040���2MAIS QUI SOUVENT N'AVAIENT PAS UNE ID]E PAR
413 1040���3SOIR]E, CETTE DAME ]TAIT PROFOND]MENT FRAPP]E
413 1040���4DE TOUT CE QUI RESSEMBLAIT [ UNE NOUVEAUT] ;
���413 1040���5MAIS EN M^ME TEMPS, ELLE CROYAIT SE DEVOIR [
413 1040���6ELLE-M^ME D'EN ^TRE OFFENS]E. ELLE APPELAIT
413 1040���7CE D]FAUT, \ GARDER L'EMPREINTE DE LA L]G$RET]
413 1040���8\ DU SI$CLE \...
413 1041���1MAIS DE TELS SALONS NE SONT BONS [ VOIR QUE
413 1041���2QUAND ON SOLLICITE. TOUT L'ENNUI DE CETTE VIE
413 1041���3SANS INT]R^T QUE MENAIT *JULIEN EST SANS DOUTE
413 1041���4PARTAG] PAR LE LECTEUR. CE SONT L[ LES LANDES
413 1041���5DE NOTRE VOYAGE.
413 1041���6PENDANT TOUT LE TEMPS USURP] DANS LA VIE DE
413 1041���7*JULIEN PAR L']PISODE *FERVAQUES, *MLLE *DE *LA
413 1041���8*MOLE AVAIT BESOIN DE PRENDRE SUR ELLE POUR
413 1042���1NE PAS SONGER [ LUI. SON <ME ]TAIT EN PROIE
413 1042���2[ DE VIOLENTS COMBATS ; QUELQUEFOIS ELLE SE
413 1042���3FLATTAIT DE M]PRISER CE JEUNE HOMME SI TRISTE ;
413 1042���4MAIS, MALGR] ELLE, SA CONVERSATION LA CAPTIVAIT.
413 1042���5CE QUI L']TONNAIT SURTOUT, C']TAIT SA FAUSSET]
413 1042���6PARFAITE ; IL NE DISAIT PAS UN MOT [ LA
413 1042���7MAR]CHALE QUI NE F=T UN MENSONGE, OU DU MOINS
413 1042���8UN D]GUISEMENT ABOMINABLE DE SA FA+ON DE
413 1043���1PENSER, QUE *MATHILDE CONNAISSAIT SI PARFAITEMENT
413 1043���2SUR PRESQUE TOUS LES SUJETS. CE MACHIAV]LISME
413 1043���3LA FRAPPAIT. QUELLE PROFONDEUR ! SE DISAIT-ELLE ;
413 1043���4QUELLE DIFF]RENCE AVEC LES NIGAUDS EMPHATIQUES
413 1043���5OU LES FRIPONS COMMUNS, TELS QUE *M *TANBEAU,
413 1043���6QUI TIENNENT LE M^ME LANGAGE !
413 1043���7TOUTEFOIS, *JULIEN AVAIT DES JOURN]ES AFFREUSES.
413 1043���8C']TAIT POUR ACCOMPLIR LE PLUS P]NIBLE DES DEVOIRS
413 1044���1QU'IL PARAISSAIT CHAQUE JOUR DANS LE SALON DE LA
413 1044���2MAR]CHALE. SES EFFORTS POUR JOUER UN R>LE
413 1044���3ACHEVAIENT D'>TER TOUTE FORCE [ SON <ME. SOUVENT,
413 1044���4LA NUIT, EN TRAVERSANT LA COUR IMMENSE DE
413 1044���5L'H>TEL DE *FERVAQUES, CE N']TAIT QU'[ FORCE DE
413 1044���6CARACT$RE ET DE RAISONNEMENT QU'IL PARVENAIT [
413 1044���7SE MAINTENIR UN PEU AU-DESSUS DU D]SESPOIR.
413 1044���8J'AI VAINCU LE D]SESPOIR AU S]MINAIRE, SE
413 1045���1DISAIT-IL : POURTANT QUELLE AFFREUSE PERSPECTIVE
413 1045���2J'AVAIS ALORS ! JE FAISAIS OU JE MANQUAIS MA
413 1045���3FORTUNE, DANS L'UN COMME DANS L'AUTRE CAS, JE
413 1045���4ME VOYAIS OBLIG] DE PASSER TOUTE MA VIE EN
413 1045���5SOCI]T] INTIME AVEC CE QU'IL Y A SOUS LE CIEL
413 1045���6DE PLUS M]PRISABLE ET DE PLUS D]GO=TANT. LE
413 1045���7PRINTEMPS SUIVANT, ONZE PETITS MOIS APR$S
413 1045���8SEULEMENT, J']TAIS LE PLUS HEUREUX PEUT-^TRE DES
413 1046���1JEUNES GENS DE MON <GE.
414 1046���2MAIS BIEN SOUVENT TOUS CES BEAUX RAISONNEMENTS
414 1046���3]TAIENT SANS EFFET CONTRE L'AFFREUSE R]ALIT].
���414 1046���4CHAQUE JOUR IL VOYAIT *MATHILDE AU D]JEUNER ET
414 1046���5[ D_NER. D'APR$S LES LETTRES NOMBREUSES QUE LUI
414 1046���6DICTAIT *M *DE *LA *MOLE, IL LA SAVAIT [ LA VEILLE
414 1046���7D']POUSER *M *DE *CROISENOIS. D]J[ CET AIMABLE
414 1046���8JEUNE HOMME PARAISSAIT DEUX FOIS PAR JOUR [
414 1047���1L'H>TEL DE *LA *MOLE : L'OEIL JALOUX D'UN AMANT
414 1047���2D]LAISS] NE PERDAIT PAS UNE SEULE DE SES D]MARCHES.
414 1047���3QUAND IL AVAIT CRU VOIR QUE *MLLE *DE *LA *MOLE
414 1047���4TRAITAIT BIEN SON PR]TENDU, EN RENTRANT CHEZ LUI,
414 1047���5*JULIEN NE POUVAIT S'EMP^CHER DE REGARDER SES
414 1047���6PISTOLETS AVEC AMOUR.
414 1047���7AH ! QUE JE SERAIS PLUS SAGE, SE DISAIT-IL, DE
414 1047���8D]MARQUER MON LINGE, ET D'ALLER DANS QUELQUE
414 1048���1FOR^T SOLITAIRE, [ VINGT LIEUES DE *PARIS, FINIR
414 1048���2CETTE EX]CRABLE VIE ! INCONNU DANS LE PAYS, MA
414 1048���3MORT SERAIT CACH]E PENDANT QUINZE JOURS, ET QUI
414 1048���4SONGERAIT [ MOI APR$S QUINZE JOURS !
414 1048���5CE RAISONNEMENT ]TAIT FORT SAGE. MAIS LE LENDEMAIN,
414 1048���6LE BRAS DE *MATHILDE, ENTREVU ENTRE LA MANCHE DE
414 1048���7SA ROBE ET SON GANT, SUFFISAIT POUR PLONGER NOTRE
414 1048���8JEUNE PHILOSOPHE DANS DES SOUVENIRS CRUELS, ET
414 1049���1QUI CEPENDANT L'ATTACHAIENT [ LA VIE. EH BIEN !
414 1049���2SE DISAIT-IL ALORS, JE SUIVRAI JUSQU'AU BOUT
414 1049���3CETTE POLITIQUE RUSSE. COMMENT CELA FINIRA-T-IL ?
414 1049���4[ L']GARD DE LA MAR]CHALE, CERTES, APR$S AVOIR
414 1049���5TRANSCRIT CES CINQUANTE-TROIS LETTRES, JE N'EN
414 1049���6]CRIRAI PAS D'AUTRES.
414 1049���7[ L']GARD DE *MATHILDE, CES SIX SEMAINES DE
414 1049���8COM]DIE SI P]NIBLE, OU NE CHANGERONT RIEN [ SA
414 1050���1COL$RE, OU M'OBTIENDRONT UN INSTANT DE
414 1050���2R]CONCILIATION. GRAND DIEU ! J'EN MOURRAIS DE
414 1050���3BONHEUR ! ET IL NE POUVAIT ACHEVER SA PENS]E.
414 1050���4QUAND, APR$S UNE LONGUE R^VERIE, IL PARVENAIT
414 1050���5[ REPRENDRE SON RAISONNEMENT : DONC, SE DISAIT-IL,
414 1050���6J'OBTIENDRAIS UN JOUR DE BONHEUR, APR$S QUOI
414 1050���7RECOMMENCERAIENT SES RIGUEURS FOND]ES, H]LAS !
414 1050���8SUR LE PEU DE POUVOIR QUE J'AI DE LUI PLAIRE,
414 1051���1ET IL NE ME RESTERAIT PLUS AUCUNE RESSOURCE, JE
414 1051���2SERAIS RUIN], PERDU [ JAMAIS...
414 1051���3QUELLE GARANTIE PEUT-ELLE ME DONNER AVEC SON
414 1051���4CARACT$RE ? H]LAS ! MON PEU DE M]RITE R]POND
414 1051���5[ TOUT. JE MANQUERAI D']L]GANCE DANS MES MANI$RES,
414 1051���6MA FA+ON DE PARLER SERA LOURDE ET MONOTONE.
414 1051���7GRAND DIEU ! POURQUOI SUIS-JE MOI ?
hCHAPITRE 29 ��������
����415 1052���1L'ENNUI.
415 1052���2APR$S AVOIR LU SANS PLAISIR D'ABORD LES LONGUES
���415 1052���3LETTRES DE *JULIEN, *MME *DE *FERVAQUES COMMEN+AIT
415 1052���4[ EN ^TRE OCCUP]E ; MAIS UNE CHOSE LA D]SOLAIT :
415 1052���5QUEL DOMMAGE QUE *M *SOREL NE SOIT PAS D]CID]MENT
415 1052���6PR^TRE ? ON POURRAIT L'ADMETTRE [ UNE SORTE
415 1052���7D'INTIMIT] ; AVEC CETTE CROIX ET CET HABIT PRESQUE
415 1052���8BOURGEOIS, ON EST EXPOS] [ DES QUESTIONS CRUELLES,
415 1053���1ET QUE R]PONDRE ? ELLE N'ACHEVAIT PAS SA PENS]E :
415 1053���2QUELQUE AMIE MALIGNE PEUT SUPPOSER ET M^ME R]PANDRE
415 1053���3QUE C'EST UN PETIT COUSIN SUBALTERNE, PARENT DE
415 1053���4MON P$RE, QUELQUE MARCHAND D]COR] PAR LA GARDE
415 1053���5NATIONALE.
415 1053���6JUSQU'AU MOMENT O@ ELLE AVAIT VU *JULIEN, LE PLUS
415 1053���7GRAND PLAISIR DE *MME *DE *FERVAQUES AVAIT ]T]
415 1053���8D']CRIRE LE MOT \ MAR]CHALE \ [ C>T] DE SON NOM.
415 1054���1ENSUITE UNE VANIT] DE PARVENUE, MALADIVE ET QUI
415 1054���2S'OFFENSAIT DE TOUT, COMBATTIT UN COMMENCEMENT
415 1054���3D'INT]R^T.
415 1054���4IL ME SERAIT SI FACILE, SE DISAIT LA MAR]CHALE,
415 1054���5D'EN FAIRE UN GRAND VICAIRE DANS QUELQUE DIOC$SE
415 1054���6VOISIN DE *PARIS ! MAIS *M *SOREL TOUT COURT, ET
415 1054���7ENCORE PETIT SECR]TAIRE DE *M *DE *LA *MOLE !
415 1054���8C'EST D]SOLANT.
415 1055���1POUR LA PREMI$RE FOIS, CETTE <ME \ QUI CRAIGNAIT
415 1055���2\ TOUT \, ]TAIT ]MUE D'UN INT]R^T ]TRANGER [ SES
415 1055���3PR]TENTIONS DE RANG ET DE SUP]RIORIT] SOCIALE.
415 1055���4SON VIEUX PORTIER REMARQUA QUE, LORSQU'IL
415 1055���5APPORTAIT UNE LETTRE DE CE BEAU JEUNE HOMME, QUI
415 1055���6AVAIT L'AIR SI TRISTE, IL ]TAIT S=R DE VOIR
415 1055���7DISPARA_TRE L'AIR DISTRAIT ET M]CONTENT QUE LA
415 1055���8MAR]CHALE AVAIT TOUJOURS SOIN DE PRENDRE [
415 1056���1L'ARRIV]E D'UN DE SES GENS.
415 1056���2L'ENNUI D'UNE FA+ON DE VIVRE TOUTE AMBITIEUSE
415 1056���3D'EFFET SUR LE PUBLIC, SANS QU'IL Y E=T AU FOND
415 1056���4DU COEUR JOUISSANCE
416 1056���5R]ELLE POUR CE GENRE DE SUCC$S, ]TAIT DEVENU SI
416 1056���6INTOL]RABLE DEPUIS QU'ON PENSAIT [ *JULIEN, QUE
416 1056���7POUR QUE LES FEMMES DE CHAMBRE NE FUSSENT PAS
416 1056���8MALTRAIT]ES DE TOUTE UNE JOURN]E, IL SUFFISAIT
416 1057���1QUE PENDANT LA SOIR]E DE LA VEILLE ON E=T PASS]
416 1057���2UNE HEURE AVEC CE JEUNE HOMME SINGULIER. SON
416 1057���3CR]DIT NAISSANT R]SISTA [ DES LETTRES ANONYMES,
416 1057���4FORT BIEN FAITES. EN VAIN LE PETIT *TANBEAU
416 1057���5FOURNIT [ *MM *DE *LUZ, *DE *CROISENOIS, *DE
416 1057���6*CAYLUS, DEUX OU TROIS CALOMNIES FORT ADROITES
416 1057���7ET QUE CES MESSIEURS PRIRENT PLAISIR [ R]PANDRE
416 1057���8SANS TROP SE RENDRE COMPTE DE LA V]RIT] DES
416 1058���1ACCUSATIONS. LA MAR]CHALE, DONT L'ESPRIT N']TAIT
���416 1058���2PAS FAIT POUR R]SISTER [ CES MOYENS VULGAIRES,
416 1058���3RACONTAIT SES DOUTES [ *MATHILDE, ET TOUJOURS
416 1058���4]TAIT CONSOL]E.
416 1058���5UN JOUR, APR$S AVOIR DEMAND] TROIS FOIS S'IL
416 1058���6Y AVAIT DES LETTRES, *MME *DE *FERVAQUES SE
416 1058���7D]CIDA SUBITEMENT [ R]PONDRE [ *JULIEN. CE FUT
416 1058���8UNE VICTOIRE DE L'ENNUI. [ LA SECONDE LETTRE,
416 1059���1LA MAR]CHALE FUT PRESQUE ARR^T]E PAR L'INCONVENANCE
416 1059���2D']CRIRE DE SA MAIN UNE ADRESSE AUSSI VULGAIRE,
416 1059���3\ [ *M *SOREL, CHEZ M LE MARQUIS DE *LA *MOLE \.
416 1059���4IL FAUT, DIT-ELLE LE SOIR [ *JULIEN D'UN AIR
416 1059���5FORT SEC, QUE VOUS M'APPORTIEZ DES ENVELOPPES
416 1059���6SUR LESQUELLES IL Y AURA VOTRE ADRESSE.
416 1059���7ME VOIL[ CONSTITU] AMANT VALET DE CHAMBRE, PENSA
416 1059���8*JULIEN, ET IL S'INCLINA EN PRENANT PLAISIR [ SE
416 1060���1GRIMER COMME *ARS$NE, LE VIEUX VALET DE CHAMBRE
416 1060���2DU MARQUIS.
416 1060���3LE SOIR M^ME IL APPORTA DES ENVELOPPES, ET LE
416 1060���4LENDEMAIN, DE FORT BONNE HEURE, IL EUT UNE
416 1060���5TROISI$ME LETTRE : IL EN LUT CINQ OU SIX LIGNES
416 1060���6AU COMMENCEMENT, ET DEUX OU TROIS VERS LA FIN.
416 1060���7ELLE AVAIT QUATRE PAGES D'UNE PETITE ]CRITURE
416 1060���8FORT SERR]E.
416 1061���1PEU [ PEU ON PRIT LA DOUCE HABITUDE D']CRIRE
416 1061���2PRESQUE TOUS LES JOURS. *JULIEN R]PONDAIT PAR
416 1061���3DES COPIES FID$LES DES LETTRES RUSSES, ET, TEL
416 1061���4EST L'AVANTAGE DU STYLE EMPHATIQUE : *MME *DE
416 1061���5*FERVAQUES N']TAIT POINT ]TONN]E DU PEU DE
416 1061���6RAPPORT DES R]PONSES AVEC SES LETTRES.
416 1061���7QUELLE N'E=T PAS ]T] L'IRRITATION DE SON ORGUEIL
416 1061���8SI LE PETIT *TANBEAU, QUI S']TAIT CONSTITU]
416 1062���1ESPION VOLONTAIRE DES D]MARCHES DE *JULIEN, E=T
416 1062���2PU LUI APPRENDRE QUE TOUTES CES LETTRES NON
416 1062���3D]CACHET]ES ]TAIENT JET]ES AU HASARD DANS LE
416 1062���4TIROIR DE *JULIEN.
416 1062���5UN MATIN, LE PORTIER LUI APPORTAIT DANS LA
416 1062���6BIBLIOTH$QUE UNE LETTRE DE LA MAR]CHALE ;
416 1062���7*MATHILDE RENCONTRA CET
417 1062���8HOMME, VIT LA LETTRE ET L'ADRESSE DE L']CRITURE DE
417 1063���1*JULIEN. ELLE ENTRA DANS LA BIBLIOTH$QUE COMME LE
417 1063���2PORTIER EN SORTAIT ; LA LETTRE ]TAIT ENCORE SUR LE
417 1063���3BORD DE LA TABLE ; *JULIEN, FORT OCCUP] [ ]CRIRE,
417 1063���4NE L'AVAIT PAS PLAC]E DANS SON TIROIR.
417 1063���5- VOIL[ CE QUE JE NE PUIS SOUFFRIR, S']CRIA
417 1063���6*MATHILDE EN S'EMPARANT DE LA LETTRE ; VOUS
417 1063���7M'OUBLIEZ TOUT [ FAIT, MOI QUI SUIS VOTRE ]POUSE.
417 1063���8VOTRE CONDUITE EST AFFREUSE, MONSIEUR.
���417 1064���1[ CES MOTS, SON ORGUEIL, ]TONN] DE L'EFFROYABLE
417 1064���2INCONVENANCE DE SA D]MARCHE, LA SUFFOQUA ; ELLE
417 1064���3FONDIT EN LARMES, ET BIENT>T PARUT [ *JULIEN
417 1064���4HORS D']TAT DE RESPIRER.
417 1064���5SURPRIS, CONFONDU, *JULIEN NE DISTINGUAIT PAS
417 1064���6BIEN TOUT CE QUE CETTE SC$NE AVAIT D'ADMIRABLE
417 1064���7ET D'HEUREUX POUR LUI. IL AIDA *MATHILDE [
417 1064���8S'ASSEOIR ; ELLE S'ABANDONNAIT PRESQUE DANS SES
417 1065���1BRAS.
417 1065���2LE PREMIER INSTANT O@ IL S'APER+UT DE CE MOUVEMENT,
417 1065���3FUT DE JOIE EXTR^ME. LE SECOND FUT UNE PENS]E POUR
417 1065���4*KORASOFF : JE PUIS TOUT PERDRE PAR UN SEUL MOT.
417 1065���5SES BRAS SE RAIDIRENT, TANT L'EFFORT IMPOS] PAR
417 1065���6LA POLITIQUE ]TAIT P]NIBLE. JE NE DOIS PAS M^ME
417 1065���7ME PERMETTRE DE PRESSER CONTRE MON COEUR CE
417 1065���8CORPS SOUPLE ET CHARMANT, OU ELLE ME M]PRISE ET
417 1066���1ME MALTRAITE. QUEL AFFREUX CARACT$RE !
417 1066���2ET EN MAUDISSANT LE CARACT$RE DE *MATHILDE, IL
417 1066���3L'EN AIMAIT CENT FOIS PLUS ; IL LUI SEMBLAIT AVOIR
417 1066���4DANS SES BRAS UNE REINE.
417 1066���5L'IMPASSIBLE FROIDEUR DE *JULIEN REDOUBLA LE
417 1066���6MALHEUR D'ORGUEIL QUI D]CHIRAIT L'<ME DE
417 1066���7*MLLE *DE *LA *MOLE. ELLE ]TAIT LOIN D'AVOIR LE
417 1066���8SANG-FROID N]CESSAIRE POUR CHERCHER [ DEVINER
417 1067���1DANS SES YEUX CE QU'IL SENTAIT POUR ELLE EN
417 1067���2CET INSTANT. ELLE NE PUT SE R]SOUDRE [ LE
417 1067���3REGARDER ; ELLE TREMBLAIT DE RENCONTRER L'EXPRESSION
417 1067���4DU M]PRIS.
417 1067���5ASSISE SUR LE DIVAN DE LA BIBLIOTH$QUE, IMMOBILE
417 1067���6ET LA T^TE TOURN]E DU C>T] OPPOS] [ *JULIEN,
417 1067���7ELLE ]TAIT EN PROIE AUX PLUS VIVES DOULEURS QUE
417 1067���8L'ORGUEIL ET L'AMOUR PUISSENT FAIRE ]PROUVER
417 1068���1[ UNE <ME HUMAINE. DANS QUELLE ATROCE D]MARCHE
417 1068���2ELLE VENAIT DE TOMBER !
417 1068���3IL M']TAIT R]SERV], MALHEUREUSE QUE JE SUIS !
417 1068���4DE VOIR REPOUSSER LES AVANCES LES PLUS IND]CENTES !
417 1068���5ET REPOUSS]ES PAR QUI ? AJOUTAIT L'ORGUEIL FOU DE
417 1068���6DOULEUR, REPOUSS]ES PAR UN DOMESTIQUE DE MON
417 1068���7P$RE.
417 1068���8- C'EST CE QUE JE NE SOUFFRIRAI PAS, DIT-ELLE
417 1069���1[ HAUTE VOIX.
417 1069���2ET, SE LEVANT AVEC FUREUR, ELLE OUVRIT LE
417 1069���3TIROIR DE LA TABLE DE *JULIEN PLAC]E [ DEUX
417 1069���4PAS DEVANT ELLE. ELLE RESTA COMME
418 1069���5GLAC]E D'HORREUR EN Y VOYANT HUIT OU DIX LETTRES
418 1069���6NON OUVERTES, SEMBLABLES EN TOUT [ CELLE QUE LE
418 1069���7PORTIER VENAIT DE MONTER. SUR TOUTES LES ADRESSES,
���418 1069���8ELLE RECONNAISSAIT L']CRITURE DE *JULIEN, PLUS
418 1070���1OU MOINS CONTREFAITE.
418 1070���2- AINSI, S']CRIA-T-ELLE HORS D'ELLE-M^ME, NON
418 1070���3SEULEMENT VOUS ^TES BIEN AVEC ELLE MAIS ENCORE
418 1070���4VOUS LA M]PRISEZ. VOUS, UN HOMME DE RIEN,
418 1070���5M]PRISER MME LA MAR]CHALE DE *FERVAQUES !
418 1070���6AH ! PARDON, MON AMI, AJOUTA-T-ELLE EN SE
418 1070���7JETANT [ SES GENOUX, M]PRISE-MOI SI TU VEUX, MAIS
418 1070���8AIME-MOI, JE NE PUIS PLUS VIVRE PRIV]E DE TON
418 1071���1AMOUR. ET ELLE TOMBA TOUT [ FAIT ]VANOUIE.
418 1071���2LA VOIL[ DONC, CETTE ORGUEILLEUSE, [ MES PIEDS !
418 1071���3SE DIT *JULIEN.
hCHAPITRE 30 ��������
����419 1072���1UNE LOGE AUX BOUFFES.
419 1072���2AU MILIEU DE TOUS CES GRANDS MOUVEMENTS, *JULIEN
419 1072���3]TAIT PLUS ]TONN] QU'HEUREUX. LES INJURES DE
419 1072���4*MATHILDE LUI MONTRAIENT COMBIEN LA POLITIQUE
419 1072���5RUSSE ]TAIT SAGE. \ PEU PARLER, PEU AGIR, \
419 1072���6VOIL[ MON UNIQUE MOYEN DE SALUT.
419 1072���7IL RELEVA *MATHILDE, ET SANS MOT DIRE LA REPLA+A
419 1072���8SUR LE DIVAN. PEU [ PEU LES LARMES LA GAGN$RENT.
419 1073���1POUR SE DONNER UNE CONTENANCE, ELLE PRIT DANS
419 1073���2SES MAINS LES LETTRES DE *MME *DE *FERVAQUES ;
419 1073���3ELLE LES D]CACHETAIT LENTEMENT. ELLE EUT UN
419 1073���4MOUVEMENT NERVEUX BIEN MARQU] QUAND ELLE
419 1073���5RECONNUT L']CRITURE DE LA MAR]CHALE. ELLE
419 1073���6TOURNAIT SANS LES LIRE LES FEUILLES DE CES LETTRES ;
419 1073���7LA PLUPART AVAIENT SIX PAGES.
419 1073���8- R]PONDEZ-MOI, DU MOINS, DIT ENFIN *MATHILDE
419 1074���1DU TON DE VOIX LE PLUS SUPPLIANT, MAIS SANS OSER
419 1074���2REGARDER *JULIEN. VOUS SAVEZ BIEN QUE J'AI DE
419 1074���3L'ORGUEIL ; C'EST LE MALHEUR DE MA POSITION ET
419 1074���4M^ME DE MON CARACT$RE, JE L'AVOUERAI ;
419 1074���5*MME *DE *FERVAQUES M'A DONC ENLEV] VOTRE
419 1074���6COEUR... A-T-ELLE FAIT POUR VOUS TOUS LES
419 1074���7SACRIFICES O@ CE FATAL AMOUR M'A ENTRA_N]E ?
419 1074���8UN MORNE SILENCE FUT TOUTE LA R]PONSE DE *JULIEN.
419 1075���1DE QUEL DROIT, PENSAIT-IL, ME DEMANDE-T-ELLE
419 1075���2UNE INDISCR]TION INDIGNE D'UN HONN^TE HOMME ?
419 1075���3*MATHILDE ESSAYA DE LIRE LES LETTRES ; SES YEUX
419 1075���4REMPLIS DE LARMES LUI EN >TAIENT LA POSSIBILIT].
419 1075���5DEPUIS UN MOIS ELLE ]TAIT MALHEUREUSE, MAIS CETTE
419 1075���6<ME HAUTAINE ]TAIT BIEN LOIN DE S'AVOUER SES
419 1075���7SENTIMENTS. LE HASARD TOUT SEUL AVAIT AMEN]
419 1075���8CETTE EXPLOSION. UN INSTANT LA JALOUSIE ET
419 1076���1L'AMOUR L'AVAIENT EMPORT] SUR L'ORGUEIL. ELLE
419 1076���2]TAIT PLAC]E SUR LE DIVAN ET FORT PR$S DE LUI.
���419 1076���3IL VOYAIT SES CHEVEUX ET SON COU D'ALB<TRE ;
419 1076���4UN MOMENT IL OUBLIA
420 1076���5TOUT CE QU'IL SE DEVAIT ; IL PASSA LE BRAS AUTOUR
420 1076���6DE SA TAILLE, ET LA SERRA PRESQUE CONTRE SA
420 1076���7POITRINE.
420 1076���8ELLE TOURNA LA T^TE VERS LUI LENTEMENT : IL FUT
420 1077���1]TONN] DE L'EXTR^ME DOULEUR QUI ]TAIT DANS SES
420 1077���2YEUX, C']TAIT [ NE PAS RECONNA_TRE LEUR
420 1077���3PHYSIONOMIE HABITUELLE.
420 1077���4*JULIEN SENTIT SES FORCES L'ABANDONNER, TANT
420 1077���5]TAIT MORTELLEMENT P]NIBLE L'ACTE DE COURAGE
420 1077���6QU'IL S'IMPOSAIT.
420 1077���7CES YEUX N'EXPRIMERONT BIENT>T QUE LE PLUS FROID
420 1077���8D]DAIN, SE DIT *JULIEN, SI JE ME LAISSE ENTRA_NER
420 1078���1AU BONHEUR DE L'AIMER. CEPENDANT D'UNE VOIX
420 1078���2]TEINTE ET AVEC DES PAROLES QU'ELLE AVAIT [
420 1078���3PEINE LA FORCE D'ACHEVER, ELLE LUI R]P]TAIT EN
420 1078���4CE MOMENT L'ASSURANCE DE TOUS SES REGRETS POUR
420 1078���5DES D]MARCHES QUE TROP D'ORGUEIL AVAIT PU
420 1078���6CONSEILLER.
420 1078���7- J'AI AUSSI DE L'ORGUEIL, LUI DIT *JULIEN D'UNE
420 1078���8VOIX [ PEINE FORM]E, ET SES TRAITS PEIGNAIENT
420 1079���1LE POINT EXTR^ME DE L'ABATTEMENT PHYSIQUE.
420 1079���2*MATHILDE SE RETOURNA VIVEMENT VERS LUI. ENTENDRE
420 1079���3SA VOIX ]TAIT UN BONHEUR [ L'ESP]RANCE DUQUEL ELLE
420 1079���4AVAIT PRESQUE RENONC]. EN CE MOMENT, ELLE NE SE
420 1079���5SOUVENAIT DE SA HAUTEUR QUE POUR LA MAUDIRE,
420 1079���6ELLE E=T VOULU TROUVER DES D]MARCHES INSOLITES,
420 1079���7INCROYABLES, POUR LUI PROUVER JUSQU'[ QUEL POINT
420 1079���8ELLE L'ADORAIT ET SE D]TESTAIT ELLE-M^ME.
420 1080���1- C'EST PROBABLEMENT [ CAUSE DE CET ORGUEIL,
420 1080���2CONTINUA *JULIEN, QUE VOUS M'AVEZ DISTINGU] UN
420 1080���3INSTANT ; C'EST CERTAINEMENT [ CAUSE DE CETTE
420 1080���4FERMET] COURAGEUSE ET QUI CONVIENT [ UN HOMME
420 1080���5QUE VOUS M'ESTIMEZ EN CE MOMENT. JE PUIS AVOIR
420 1080���6DE L'AMOUR POUR LA MAR]CHALE...
420 1080���7*MATHILDE TRESSAILLIT ; SES YEUX PRIRENT UNE
420 1080���8EXPRESSION ]TRANGE. ELLE ALLAIT ENTENDRE PRONONCER
420 1081���1SON ARR^T. CE MOUVEMENT N']CHAPPA POINT [
420 1081���2*JULIEN ; IL SENTIT FAIBLIR SON COURAGE.
420 1081���3AH ! SE DISAIT-IL EN ]COUTANT LE SON DES VAINES
420 1081���4PAROLES QUE PRONON+AIT SA BOUCHE, COMME IL
420 1081���5E=T FAIT UN BRUIT ]TRANGER ; SI JE POUVAIS
420 1081���6COUVRIR DE BAISERS CES JOUES SI P<LES, ET QUE
420 1081���7TU NE LE SENTISSES PAS !
420 1081���8- JE PUIS AVOIR DE L'AMOUR POUR LA MAR]CHALE,
420 1082���1CONTINUAIT-IL... ET SA VOIX S'AFFAIBLISSAIT
���420 1082���2TOUJOURS ; MAIS CERTAINEMENT, JE N'AI DE SON
420 1082���3INT]R^T POUR MOI AUCUNE PREUVE D]CISIVE...
420 1082���4*MATHILDE LE REGARDA : IL SOUTINT CE REGARD,
420 1082���5DU MOINS IL ESP]RA QUE SA PHYSIONOMIE NE L'AVAIT
420 1082���6PAS TRAHI. IL SE SENTAIT P]N]TR] D'AMOUR JUSQUE
420 1082���7DANS LES REPLIS LES PLUS INTIMES DE SON COEUR.
420 1082���8JAMAIS IL NE L'AVAIT ADOR]E [ CE POINT ; IL ]TAIT
421 1083���1PRESQUE AUSSI FOU QUE *MATHILDE. SI ELLE SE F=T
421 1083���2TROUV]E ASSEZ DE SANG-FROID ET DE COURAGE POUR
421 1083���3MANOEUVRER, IL F=T TOMB] [ SES PIEDS, EN
421 1083���4ABJURANT TOUTE VAINE COM]DIE. IL EUT ASSEZ DE
421 1083���5FORCE POUR POUVOIR CONTINUER [ PARLER. AH !
421 1083���6*KORASOFF, S']CRIA-T-IL INT]RIEUREMENT, QUE
421 1083���7N'^TES-VOUS ICI ! QUEL BESOIN J'AURAIS D'UN
421 1083���8MOT POUR DIRIGER MA CONDUITE ! PENDANT CE
421 1084���1TEMPS SA VOIX DISAIT :
421 1084���2- [ D]FAUT DE TOUT AUTRE SENTIMENT, LA RECONNAISSANCE
421 1084���3SUFFIRAIT POUR M'ATTACHER [ LA MAR]CHALE ; ELLE
421 1084���4M'A MONTR] DE L'INDULGENCE, ELLE M'A CONSOL]
421 1084���5QUAND ON ME M]PRISAIT... JE PUIS NE PAS AVOIR
421 1084���6UNE FOI ILLIMIT]E EN DE CERTAINES APPARENCES
421 1084���7EXTR^MEMENT FLATTEUSES SANS DOUTE, MAIS PEUT-^TRE
421 1084���8AUSSI, BIEN PEU DURABLES.
421 1085���1- AH ! GRAND DIEU ! S']CRIA *MATHILDE.
421 1085���2- EH BIEN ! QUELLE GARANTIE ME DONNEREZ-VOUS ?
421 1085���3REPRIT *JULIEN AVEC UN ACCENT VIF ET FERME, ET
421 1085���4QUI SEMBLAIT ABANDONNER POUR UN INSTANT LES
421 1085���5FORMES PRUDENTES DE LA DIPLOMATIE. QUELLE
421 1085���6GARANTIE, QUEL DIEU ME R]PONDRA QUE LA POSITION
421 1085���7QUE VOUS SEMBLEZ DISPOS]E [ ME RENDRE EN CET
421 1085���8INSTANT VIVRA PLUS DE DEUX JOURS ?
421 1086���1- L'EXC$S DE MON AMOUR ET DE MON MALHEUR SI
421 1086���2VOUS NE M'AIMEZ PLUS, LUI DIT-ELLE EN LUI
421 1086���3PRENANT LES MAINS ET SE TOURNANT VERS LUI.
421 1086���4LE MOUVEMENT VIOLENT QU'ELLE VENAIT DE FAIRE
421 1086���5AVAIT UN PEU D]PLAC] SA P$LERINE : *JULIEN
421 1086���6APERCEVAIT SES ]PAULES CHARMANTES. SES CHEVEUX
421 1086���7UN PEU D]RANG]S LUI RAPPEL$RENT UN SOUVENIR
421 1086���8D]LICIEUX...
421 1087���1IL ALLAIT C]DER. UN MOT IMPRUDENT, SE DIT-IL,
421 1087���2ET JE FAIS RECOMMENCER CETTE LONGUE SUITE DE
421 1087���3JOURN]ES PASS]ES DANS LE D]SESPOIR. *MME *DE
421 1087���4*R^NAL TROUVAIT DES RAISONS POUR FAIRE CE QUE
421 1087���5SON COEUR LUI DICTAIT : CETTE JEUNE FILLE DU
421 1087���6GRAND MONDE NE LAISSE SON COEUR S']MOUVOIR QUE
421 1087���7LORSQU'ELLE S'EST PROUV] PAR BONNES RAISONS
421 1087���8QU'IL DOIT ^TRE ]MU.
���421 1088���1IL VIT CETTE V]RIT] EN UN CLIN D'OEIL, ET, EN
421 1088���2UN CLIN D'OEIL AUSSI RETROUVA DU COURAGE.
421 1088���3IL RETIRA SES MAINS QUE *MATHILDE PRESSAIT DANS
421 1088���4LES SIENNES ET AVEC UN RESPECT MARQU] S']LOIGNA
421 1088���5UN PEU D'ELLE. UN COURAGE D'HOMME NE PEUT ALLER
421 1088���6PLUS LOIN. IL S'OCCUPA ENSUITE [ R]UNIR TOUTES
421 1088���7LES LETTRES DE *MME *DE *FERVAQUES QUI ]TAIENT
421 1088���8]PARSES SUR LE DIVAN, ET CE FUT AVEC L'APPARENCE
421 1089���1D'UNE POLITESSE EXTR^ME ET SI CRUELLE EN CE
421 1089���2MOMENT QU'IL AJOUTA :
421 1089���3- *MADEMOISELLE *DE *LA *MOLE DAIGNERA ME PERMETTRE
422 1089���4DE R]FL]CHIR SUR TOUT CECI. IL S']LOIGNA RAPIDEMENT
422 1089���5ET QUITTA LA BIBLIOTH$QUE ; ELLE L'ENTENDIT
422 1089���6REFERMER SUCCESSIVEMENT TOUTES LES PORTES.
422 1089���7LE MONSTRE N'EST POINT TROUBL], SE DIT-ELLE...
422 1089���8MAIS QUE DIS-JE, MONSTRE ! IL EST SAGE, PRUDENT,
422 1090���1BON ; C'EST MOI QUI AI PLUS DE TORTS QU'ON N'EN
422 1090���2POURRAIT IMAGINER.
422 1090���3CETTE MANI$RE DE VOIR DURA. *MATHILDE FUT PRESQUE
422 1090���4HEUREUSE CE JOUR-L[, CAR ELLE FUT TOUT [ L'AMOUR ;
422 1090���5ON E=T DIT QUE JAMAIS CETTE <ME N'AVAIT ]T]
422 1090���6AGIT]E PAR L'ORGUEIL, ET QUEL ORGUEIL !
422 1090���7ELLE TRESSAILLIT D'HORREUR QUAND, LE SOIR AU
422 1090���8SALON, UN LAQUAIS ANNON+A *MME *DE *FERVAQUES ;
422 1091���1LA VOIX DE CET HOMME LUI PARUT SINISTRE. ELLE
422 1091���2NE PUT SOUTENIR LA VUE DE LA MAR]CHALE ET
422 1091���3S']LOIGNA RAPIDEMENT. *JULIEN, PEU ENORGUEILLI DE
422 1091���4SA P]NIBLE VICTOIRE, AVAIT CRAINT SES PROPRES
422 1091���5REGARDS, ET N'AVAIT PAS D_N] [ L'H>TEL DE
422 1091���6*LA *MOLE.
422 1091���7SON AMOUR ET SON BONHEUR AUGMENTAIENT RAPIDEMENT
422 1091���8[ MESURE QU'IL S']LOIGNAIT DU MOMENT DE LA BATAILLE ;
422 1092���1IL EN ]TAIT D]J[ [ SE BL<MER. COMMENT AI-JE PU
422 1092���2LUI R]SISTER, SE DISAIT-IL ; SI ELLE ALLAIT NE
422 1092���3PLUS M'AIMER ! UN MOMENT PEUT CHANGER CETTE <ME
422 1092���4ALTI$RE, ET IL FAUT CONVENIR QUE JE L'AI TRAIT]E
422 1092���5D'UNE FA+ON AFFREUSE.
422 1092���6LE SOIR, IL SENTIT BIEN QU'IL FALLAIT ABSOLUMENT
422 1092���7PARA_TRE AUX BOUFFES DANS LA LOGE DE *MME *DE
422 1092���8*FERVAQUES. ELLE L'AVAIT EXPRESS]MENT INVIT] :
422 1093���1*MATHILDE NE MANQUERAIT PAS DE SAVOIR SA PR]SENCE
422 1093���2OU SON ABSENCE IMPOLIE. MALGR] L']VIDENCE DE
422 1093���3CE RAISONNEMENT, IL N'EUT PAS LA FORCE, AU
422 1093���4COMMENCEMENT DE LA SOIR]E, DE SE PLONGER DANS
422 1093���5LA SOCI]T]. EN PARLANT, IL ALLAIT PERDRE LA
422 1093���6MOITI] DE SON BONHEUR.
422 1093���7DIX HEURES SONN$RENT : IL FALLUT ABSOLUMENT SE
���422 1093���8MONTRER.
422 1094���1PAR BONHEUR IL TROUVA LA LOGE DE LA MAR]CHALE
422 1094���2REMPLIE DE FEMMES, ET FUT REL]GU] PR$S DE LA
422 1094���3PORTE, ET TOUT [ FAIT CACH] PAR LES CHAPEAUX.
422 1094���4CETTE POSITION LUI SAUVA UN RIDICULE ; LES
422 1094���5ACCENTS DIVINS DU D]SESPOIR DE *CAROLINE DANS LE
422 1094���6\ MATRIMONIO SEGRETO \ LE FIRENT FONDRE EN
422 1094���7LARMES. *MME *DE *FERVAQUES VIT CES LARMES ;
422 1094���8ELLES FAISAIENT UN TEL CONTRASTE AVEC LA M<LE
422 1095���1FERMET] DE SA PHYSIONOMIE HABITUELLE, QUE CETTE
422 1095���2<ME DE GRANDE DAME D$S LONGTEMPS SATUR]E DE
422 1095���3TOUT CE QUE LA FIERT] DE \ PARVENUE \ A DE PLUS
422 1095���4CORRODANT EN FUT TOUCH]E. LE PEU QUI RESTAIT
422 1095���5CHEZ ELLE D'UN COEUR DE FEMME LA PORTA [ PARLER.
422 1095���6ELLE VOULUT JOUIR DU SON DE SA VOIX EN CE MOMENT.
423 1095���7- AVEZ-VOUS VU LES DAMES DE *LA *MOLE, LUI DIT-ELLE,
423 1095���8ELLES SONT AUX TROISI$MES. [ L'INSTANT *JULIEN
423 1096���1SE PENCHA DANS LA SALLE EN S'APPUYANT ASSEZ
423 1096���2IMPOLIMENT SUR LE DEVANT DE LA LOGE : IL VIT
423 1096���3*MATHILDE ; SES YEUX ]TAIENT BRILLANTS DE
423 1096���4LARMES.
423 1096���5ET CEPENDANT CE N'EST PAS LEUR JOUR D'OP]RA,
423 1096���6PENSA *JULIEN ; QUEL EMPRESSEMENT !
423 1096���7*MATHILDE AVAIT D]CID] SA M$RE [ VENIR AUX BOUFFES,
423 1096���8MALGR] L'INCONVENANCE DU RANG DE LA LOGE QU'UNE
423 1097���1COMPLAISANTE DE LA MAISON S']TAIT EMPRESS]E DE
423 1097���2LEUR OFFRIR. ELLE VOULAIT VOIR SI *JULIEN
423 1097���3PASSERAIT CETTE SOIR]E AVEC LA MAR]CHALE.
hCHAPITRE 31 ��������
����424 1098���1LUI FAIRE PEUR.
424 1098���2*JULIEN COURUT DANS LA LOGE DE *MME *DE *LA *MOLE.
424 1098���3SES YEUX RENCONTR$RENT D'ABORD LES YEUX EN LARMES
424 1098���4DE *MATHILDE ; ELLE PLEURAIT SANS NULLE RETENUE, IL
424 1098���5N'Y AVAIT L[ QUE DES PERSONNAGES SUBALTERNES, L'AMIE
424 1098���6QUI AVAIT PR^T] LA LOGE ET DES HOMMES DE SA
424 1098���7CONNAISSANCE. *MATHILDE POSA SA MAIN SUR CELLE DE
424 1098���8*JULIEN ; ELLE AVAIT COMME OUBLI] TOUTE CRAINTE
424 1099���1DE SA M$RE. PRESQUE ]TOUFF]E PAR SES LARMES, ELLE
424 1099���2NE LUI DIT QUE CE SEUL MOT : \ DES GARANTIES \ !
424 1099���3AU MOINS, QUE JE NE LUI PARLE PAS, SE DISAIT
424 1099���4*JULIEN FORT ]MU LUI-M^ME, ET SE CACHANT TANT
424 1099���5BIEN QUE MAL LES YEUX AVEC LA MAIN, SOUS PR]TEXTE
424 1099���6DU LUSTRE QUI ]BLOUIT LE TROISI$ME RANG DE LOGES.
424 1099���7SI JE PARLE, ELLE NE PEUT PLUS DOUTER DE L'EXC$S
424 1099���8DE MON ]MOTION, LE SON DE MA VOIX ME TRAHIRA, TOUT
424 1100���1PEUT ^TRE PERDU ENCORE.
424 1100���2SES COMBATS ]TAIENT BIEN PLUS P]NIBLES QUE LE
���424 1100���3MATIN, SON <ME AVAIT EU LE TEMPS DE S']MOUVOIR.
424 1100���4IL CRAIGNAIT DE VOIR *MATHILDE SE PIQUER DE
424 1100���5VANIT]. IVRE D'AMOUR ET DE VOLUPT], IL PRIT SUR
424 1100���6LUI DE NE PAS LUI PARLER.
424 1100���7C'EST, SELON MOI, L'UN DES PLUS BEAUX TRAITS DE
424 1100���8SON CARACT$RE ; UN ^TRE CAPABLE D'UN TEL EFFORT
424 1101���1SUR LUI-M^ME PEUT ALLER LOIN, (...).
424 1101���2*MLLE *DE *LA *MOLE INSISTA POUR RAMENER *JULIEN
424 1101���3[ L'H>TEL. HEUREUSEMENT IL PLEUVAIT BEAUCOUP. MAIS
424 1101���4LA MARQUISE LE FIT PLACER VIS-[-VIS D'ELLE, LUI
424 1101���5PARLA CONSTAMMENT ET EMP^CHA QU'IL NE P=T DIRE
424 1101���6UN MOT [ SA FILLE. ON E=T PENS] QUE LA MARQUISE
424 1101���7SOIGNAIT LE BONHEUR DE *JULIEN ; NE CRAIGNANT PLUS
424 1101���8DE TOUT PERDRE PAR L'EXC$S DE SON ]MOTION, IL
424 1102���1S'Y LIVRAIT AVEC FOLIE.
425 1102���2OSERAI-JE DIRE QU'EN RENTRANT DANS SA CHAMBRE,
425 1102���3*JULIEN SE JETA [ GENOUX ET COUVRIT DE BAISERS
425 1102���4LES LETTRES D'AMOUR DONN]ES PAR LE PRINCE
425 1102���5*KORASOFF ?
425 1102���6> GRAND HOMME ! QUE NE TE DOIS-JE PAS ? S']CRIA-T-IL
425 1102���7DANS SA FOLIE.
425 1102���8PEU [ PEU QUELQUE SANG-FROID LUI REVINT. IL SE
425 1103���1COMPARA [ UN G]N]RAL QUI VIENT DE GAGNER [ DEMI
425 1103���2UNE GRANDE BATAILLE. L'AVANTAGE EST CERTAIN,
425 1103���3IMMENSE, SE DIT-IL ; MAIS QUE SE PASSERA-T-IL
425 1103���4DEMAIN ? UN INSTANT PEUT TOUT PERDRE.
425 1103���5IL OUVRIT D'UN MOUVEMENT PASSIONN] LES \ M]MOIRES
425 1103���6\ DICT]S [ *SAINTE-*H]L$NE \ PAR *NAPOL]ON, ET
425 1103���7PENDANT DEUX LONGUES HEURES SE FOR+A [ LES LIRE ;
425 1103���8SES YEUX SEULS LISAIENT, N'IMPORTE, IL S'Y
425 1104���1FOR+AIT. PENDANT CETTE SINGULI$RE LECTURE, SA
425 1104���2T^TE ET SON COEUR MONT]S AU NIVEAU DE TOUT CE
425 1104���3QU'IL Y A DE PLUS GRAND, TRAVAILLAIENT [ SON
425 1104���4INSU. CE COEUR EST BIEN DIFF]RENT DE CELUI DE
425 1104���5*MME *DE *R^NAL, SE DISAIT-IL, MAIS IL N'ALLAIT
425 1104���6PAS PLUS LOIN.
425 1104���7LUI FAIRE PEUR, S']CRIA-T-IL TOUT [ COUP EN
425 1104���8JETANT LE LIVRE AU LOIN. L'ENNEMI NE M'OB]IRA
425 1105���1QU'AUTANT QUE JE LUI FERAI PEUR, ALORS IL
425 1105���2N'OSERA ME M]PRISER.
425 1105���3IL SE PROMENAIT DANS SA PETITE CHAMBRE, IVRE
425 1105���4DE JOIE. [ LA V]RIT], CE BONHEUR ]TAIT PLUS
425 1105���5D'ORGUEIL QUE D'AMOUR.
425 1105���6LUI FAIRE PEUR ! SE R]P]TAIT-IL FI$REMENT, ET
425 1105���7IL AVAIT RAISON D'^TRE FIER. M^ME DANS SES
425 1105���8MOMENTS LES PLUS HEUREUX, *MME *DE *R^NAL DOUTAIT
425 1106���1TOUJOURS QUE MON AMOUR F=T ]GAL AU SIEN. ICI,
���425 1106���2C'EST UN D]MON QUE JE SUBJUGUE, DONC IL FAUT
425 1106���3\ SUBJUGUER \.
425 1106���4IL SAVAIT BIEN QUE LE LENDEMAIN D$S HUIT HEURES
425 1106���5DU MATIN, *MATHILDE SERAIT [ LA BIBLIOTH$QUE ;
425 1106���6IL N'Y PARUT QU'[ NEUF HEURES, BR=LANT D'AMOUR,
425 1106���7MAIS SA T^TE DOMINAIT SON COEUR. UNE SEULE
425 1106���8MINUTE PEUT-^TRE NE SE PASSA PAS SANS QU'IL
425 1107���1NE SE R]P]T<T : LA TENIR TOUJOURS OCCUP]E DE
425 1107���2CE GRAND DOUTE : M'AIME-T-IL ? SA BRILLANTE
425 1107���3POSITION, LES FLATTERIES DE TOUT CE QUI LUI
425 1107���4PARLE LA PORTENT \ UN PEU TROP \ [ SE RASSURER.
425 1107���5IL LA TROUVA P<LE, CALME, ASSISE SUR LE DIVAN,
425 1107���6MAIS HORS D']TAT APPAREMMENT DE FAIRE UN SEUL
425 1107���7MOUVEMENT. ELLE LUI TENDIT LA MAIN :
425 1107���8- AMI, JE T'AI OFFENS], IL EST VRAI ; TU PEUX
425 1108���1^TRE F<CH] CONTRE MOI ?...
425 1108���2*JULIEN NE S'ATTENDAIT PAS [ CE TON SI SIMPLE.
425 1108���3IL FUT SUR LE POINT DE SE TRAHIR.
425 1108���4- VOUS VOULEZ DES GARANTIES, MON AMI, AJOUTA-T-ELLE
425 1108���5APR$S UN SILENCE QU'ELLE AVAIT ESP]R] VOIR ROMPRE ;
425 1108���6IL EST
426 1108���7JUSTE. ENLEVEZ-MOI, PARTONS POUR *LONDRES... JE
426 1108���8SERAI PERDUE [ JAMAIS, D]SHONOR]E... ELLE EUT LE
426 1109���1COURAGE DE RETIRER SA MAIN [ *JULIEN POUR S'EN
426 1109���2COUVRIR LES YEUX. TOUS LES SENTIMENTS DE RETENUE
426 1109���3ET DE VERTU F]MININE ]TAIENT RENTR]S DANS CETTE
426 1109���4<ME... EH BIEN ! D]SHONOREZ-MOI, DIT-ELLE ENFIN
426 1109���5AVEC UN SOUPIR, C'EST \ UNE GARANTIE \.
426 1109���6HIER J'AI ]T] HEUREUX, PARCE QUE J'AI EU LE COURAGE
426 1109���7D'^TRE S]V$RE AVEC MOI-M^ME, PENSA *JULIEN. APR$S
426 1109���8UN PETIT MOMENT DE SILENCE, IL EUT ASSEZ D'EMPIRE
426 1110���1SUR SON COEUR POUR DIRE D'UN TON GLACIAL :
426 1110���2- UNE FOIS EN ROUTE POUR *LONDRES, UNE FOIS
426 1110���3D]SHONOR]E, POUR ME SERVIR DE VOS EXPRESSIONS,
426 1110���4QUI ME R]POND QUE VOUS M'AIMEREZ ? QUE MA PR]SENCE
426 1110���5DANS LA CHAISE DE POSTE NE VOUS SEMBLERA POINT
426 1110���6IMPORTUNE ? JE NE SUIS PAS UN MONSTRE, VOUS AVOIR
426 1110���7PERDUE DANS L'OPINION NE SERA POUR MOI QU'UN
426 1110���8MALHEUR DE PLUS. CE N'EST PAS VOTRE POSITION AVEC
426 1111���1LE MONDE QUI FAIT OBSTACLE, C'EST PAR MALHEUR
426 1111���2VOTRE CARACT$RE. POUVEZ-VOUS VOUS R]PONDRE [
426 1111���3VOUS-M^ME QUE VOUS M'AIMEREZ HUIT JOURS ?
426 1111���4(AH ! QU'ELLE M'AIME HUIT JOURS, HUIT JOURS
426 1111���5SEULEMENT, SE DISAIT TOUT BAS *JULIEN, ET J'EN
426 1111���6MOURRAI DE BONHEUR. QUE M'IMPORTE L'AVENIR, QUE
426 1111���7M'IMPORTE LA VIE ? ET CE BONHEUR DIVIN PEUT
426 1111���8COMMENCER EN CET INSTANT SI JE VEUX, IL NE D]PEND
���426 1112���1QUE DE MOI !)
426 1112���2*MATHILDE LE VIT PENSIF.
426 1112���3- JE SUIS DONC TOUT [ FAIT INDIGNE DE VOUS, DIT-ELLE
426 1112���4EN LUI PRENANT LA MAIN.
426 1112���5*JULIEN L'EMBRASSA, MAIS [ L'INSTANT LA MAIN DE
426 1112���6FER DU DEVOIR SAISIT SON COEUR. SI ELLE VOIT
426 1112���7COMBIEN JE L'ADORE, JE LA PERDS. ET, AVANT DE
426 1112���8QUITTER SES BRAS, IL AVAIT REPRIS TOUTE LA DIGNIT]
426 1113���1QUI CONVIENT [ UN HOMME.
426 1113���2CE JOUR-L[ ET LES SUIVANTS, IL SUT CACHER L'EXC$S
426 1113���3DE SA F]LICIT] ; IL Y EUT DES MOMENTS O@ IL SE
426 1113���4REFUSAIT JUSQU'AU PLAISIR DE LA SERRER DANS SES
426 1113���5BRAS.
426 1113���6DANS D'AUTRES INSTANTS, LE D]LIRE DU BONHEUR
426 1113���7L'EMPORTAIT SUR TOUS LES CONSEILS DE LA PRUDENCE.
426 1113���8C']TAIT AUPR$S D'UN BERCEAU DE CH$VREFEUILLES
426 1114���1DISPOS] POUR CACHER L']CHELLE, DANS LE JARDIN,
426 1114���2QU'IL AVAIT COUTUME D'ALLER SE PLACER POUR
426 1114���3REGARDER DE LOIN LA PERSIENNE DE *MATHILDE ET
426 1114���4PLEURER SON INCONSTANCE. UN FORT GRAND CH^NE
426 1114���5]TAIT TOUT PR$S, ET LE TRONC DE CET ARBRE
426 1114���6L'EMP^CHAIT D'^TRE VU DES INDISCRETS.
427 1114���7PASSANT AVEC *MATHILDE DANS CE M^ME LIEU QUI
427 1114���8LUI RAPPELAIT SI VIVEMENT L'EXC$S DE SON MALHEUR,
427 1115���1LE CONTRASTE DU D]SESPOIR PASS] ET DE LA F]LICIT]
427 1115���2PR]SENTE FUT TROP FORT POUR SON CARACT$RE ; DES
427 1115���3LARMES INOND$RENT SES YEUX, ET, PORTANT [ SES
427 1115���4L$VRES LA MAIN DE SON AMIE : - ICI, JE VIVAIS
427 1115���5EN PENSANT [ VOUS ; ICI, JE REGARDAIS CETTE
427 1115���6PERSIENNE, J'ATTENDAIS DES HEURES ENTI$RES LE
427 1115���7MOMENT FORTUN] O@ JE VERRAIS CETTE MAIN L'OUVRIR...
427 1115���8SA FAIBLESSE FUT COMPL$TE. IL LUI PEIGNIT AVEC
427 1116���1CES COULEURS VRAIES, QU'ON N'INVENTE POINT,
427 1116���2L'EXC$S DE SON D]SESPOIR D'ALORS. DE COURTES
427 1116���3INTERJECTIONS T]MOIGNAIENT DE SON BONHEUR
427 1116���4ACTUEL QUI AVAIT FAIT CESSER CETTE PEINE
427 1116���5ATROCE...
427 1116���6QUE FAIS-JE, GRAND DIEU ! SE DIT *JULIEN REVENANT
427 1116���7[ LUI TOUT [ COUP ? JE ME PERDS.
427 1116���8DANS L'EXC$S DE SON ALARME, IL CRUT D]J[ VOIR
427 1117���1MOINS D'AMOUR DANS LES YEUX DE *MLLE *DE *LA
427 1117���2*MOLE. C']TAIT UNE ILLUSION ; MAIS LA FIGURE DE
427 1117���3*JULIEN CHANGEA RAPIDEMENT ET SE COUVRIT D'UNE
427 1117���4P<LEUR MORTELLE. SES YEUX S']TEIGNIRENT UN
427 1117���5INSTANT, ET L'EXPRESSION D'UNE HAUTEUR NON
427 1117���6EXEMPTE DE M]CHANCET] SUCC]DA BIENT>T [ CELLE
427 1117���7DE L'AMOUR LE PLUS VRAI ET LE PLUS ABANDONN].
���427 1117���8- QU'AVEZ-VOUS DONC, MON AMI ? LUI DIT *MATHILDE
427 1118���1AVEC TENDRESSE ET INQUI]TUDE.
427 1118���2- JE MENS, DIT *JULIEN AVEC HUMEUR, ET JE MENS
427 1118���3[ VOUS. JE ME LE REPROCHE, ET CEPENDANT *DIEU
427 1118���4SAIT QUE JE VOUS ESTIME ASSEZ POUR NE PAS MENTIR.
427 1118���5VOUS M'AIMEZ, VOUS M'^TES D]VOU]E, ET JE N'AI
427 1118���6PAS BESOIN DE FAIRE DES PHRASES POUR VOUS
427 1118���7PLAIRE.
427 1118���8- GRAND DIEU ! CE SONT DES PHRASES QUE TOUT CE
427 1119���1QUE VOUS ME DITES DE RAVISSANT DEPUIS DEUX
427 1119���2MINUTES ?
427 1119���3- ET JE ME LES REPROCHE VIVEMENT, CH$RE AMIE. JE
427 1119���4LES AI COMPOS]ES AUTREFOIS POUR UNE FEMME QUI
427 1119���5M'AIMAIT ET M'ENNUYAIT... C'EST LE D]FAUT DE
427 1119���6MON CARACT$RE, JE ME D]NONCE MOI-M^ME [ VOUS,
427 1119���7PARDONNEZ-MOI.
427 1119���8DES LARMES AM$RES INONDAIENT LES JOUES DE *MATHILDE.
427 1120���1- D$S QUE PAR QUELQUE NUANCE QUI M'A CHOQU], J'AI
427 1120���2UN MOMENT DE R^VERIE FORC]E, CONTINUAIT *JULIEN,
427 1120���3MON EX]CRABLE M]MOIRE, QUE JE MAUDIS EN CE MOMENT,
427 1120���4M'OFFRE UNE RESSOURCE ET J'EN ABUSE.
427 1120���5- JE VIENS DONC DE TOMBER [ MON INSU DANS QUELQUE
427 1120���6ACTION QUI VOUS AURA D]PLU ? DIT *MATHILDE AVEC
427 1120���7UNE NA%VET] CHARMANTE.
427 1120���8- UN JOUR, JE M'EN SOUVIENS, PASSANT PR$S DE CES
427 1121���1CH$VREFEUILLES,
428 1121���2VOUS AVEZ CUEILLI UNE FLEUR, *M *DE *LUZ VOUS L'A
428 1121���3PRISE, ET VOUS LA LUI AVEZ LAISS]E. J']TAIS [
428 1121���4DEUX PAS.
428 1121���5- *M *DE *LUZ ? C'EST IMPOSSIBLE, REPRIT *MATHILDE,
428 1121���6AVEC LA HAUTEUR QUI LUI ]TAIT SI NATURELLE : JE
428 1121���7N'AI POINT CES FA+ONS.
428 1121���8- J'EN SUIS S=R, R]PLIQUA VIVEMENT *JULIEN.
428 1122���1- EH BIEN ! IL EST VRAI, MON AMI, DIT *MATHILDE
428 1122���2EN BAISSANT LES YEUX TRISTEMENT. ELLE SAVAIT
428 1122���3POSITIVEMENT QUE DEPUIS BIEN DES MOIS ELLE N'AVAIT
428 1122���4PAS PERMIS UNE TELLE ACTION [ *M *DE *LUZ.
428 1122���5*JULIEN LA REGARDA AVEC UNE TENDRESSE INEXPRIMABLE :
428 1122���6NON, SE DIT-IL, ELLE NE M'AIME PAS \ MOINS \.
428 1122���7ELLE LUI REPROCHA LE SOIR, EN RIANT, SON GO=T POUR
428 1122���8*MME *DE *FERVAQUES : UN BOURGEOIS AIMER UNE
428 1123���1PARVENUE ! LES COEURS DE CETTE ESP$CE SONT
428 1123���2PEUT-^TRE LES SEULS QUE MON *JULIEN NE PUISSE
428 1123���3RENDRE FOUS. ELLE AVAIT FAIT DE VOUS UN VRAI
428 1123���4DANDY, DISAIT-ELLE EN JOUANT AVEC SES CHEVEUX.
428 1123���5DANS LE TEMPS QU'IL SE CROYAIT M]PRIS] DE *MATHILDE,
428 1123���6*JULIEN ]TAIT DEVENU L'UN DES HOMMES LES MIEUX
���428 1123���7MIS DE *PARIS. MAIS ENCORE AVAIT-IL UN AVANTAGE
428 1123���8SUR LES GENS DE CETTE ESP$CE ; UNE FOIS SA
428 1124���1TOILETTE ARRANG]E, IL N'Y SONGEAIT PLUS.
428 1124���2UNE CHOSE PIQUAIT *MATHILDE, *JULIEN CONTINUAIT
428 1124���3[ COPIER LES LETTRES RUSSES, ET [ LES ENVOYER
428 1124���4[ LA MAR]CHALE.
hCHAPITRE 32 ��������
����429 1125���1LE TIGRE.
429 1125���2UN VOYAGEUR ANGLAIS RACONTE L'INTIMIT] O@ IL VIVAIT
429 1125���3AVEC UN TIGRE ; IL L'AVAIT ]LEV] ET LE CARESSAIT,
429 1125���4MAIS TOUJOURS SUR SA TABLE TENAIT UN PISTOLET
429 1125���5ARM].
429 1125���6*JULIEN NE S'ABANDONNAIT [ L'EXC$S DE SON BONHEUR
429 1125���7QUE DANS LES INSTANTS O@ *MATHILDE NE POUVAIT EN
429 1125���8LIRE L'EXPRESSION DANS SES YEUX. IL S'ACQUITTAIT
429 1126���1AVEC EXACTITUDE DU DEVOIR DE LUI DIRE DE TEMPS
429 1126���2[ AUTRE QUELQUE MOT DUR.
429 1126���3QUAND LA DOUCEUR DE *MATHILDE, QU'IL OBSERVAIT
429 1126���4AVEC ]TONNEMENT, ET L'EXC$S DE SON D]VOUEMENT
429 1126���5]TAIENT SUR LE POINT DE LUI >TER TOUT EMPIRE
429 1126���6SUR LUI-M^ME, IL AVAIT LE COURAGE DE LA QUITTER
429 1126���7BRUSQUEMENT.
429 1126���8POUR LA PREMI$RE FOIS *MATHILDE AIMA.
429 1127���1LA VIE, QUI TOUJOURS POUR ELLE S']TAIT TRA_N]E
429 1127���2[ PAS DE TORTUE, VOLAIT MAINTENANT.
429 1127���3COMME IL FALLAIT CEPENDANT QUE L'ORGUEIL SE F_T
429 1127���4JOUR DE QUELQUE FA+ON, ELLE VOULAIT S'EXPOSER
429 1127���5AVEC T]M]RIT] [ TOUS LES DANGERS QUE SON AMOUR
429 1127���6POUVAIT LUI FAIRE COURIR. C']TAIT *JULIEN QUI
429 1127���7AVAIT DE LA PRUDENCE ; ET C']TAIT SEULEMENT QUAND
429 1127���8IL ]TAIT QUESTION DE DANGER QU'ELLE NE C]DAIT
429 1128���1PAS [ SA VOLONT] ; MAIS SOUMISE ET PRESQUE
429 1128���2HUMBLE AVEC LUI, ELLE N'EN MONTRAIT QUE PLUS
429 1128���3DE HAUTEUR ENVERS TOUT CE QUI DANS LA MAISON
429 1128���4L'APPROCHAIT, PARENTS OU VALETS.
429 1128���5LE SOIR AU SALON, AU MILIEU DE SOIXANTE PERSONNES,
429 1128���6ELLE APPELAIT *JULIEN POUR LUI PARLER EN
429 1128���7PARTICULIER ET LONGTEMPS.
429 1128���8LE PETIT *TANBEAU S']TABLISSANT UN JOUR [ C>T]
429 1129���1D'EUX, ELLE LE PRIA D'ALLER LUI CHERCHER DANS LA
429 1129���2BIBLIOTH$QUE LE VOLUME DE *SMOLLETT O@ SE TROUVE
429 1129���3LA R]VOLUTION DE 1688 ; ET COMME IL H]SITAIT :
429 1129���4- QUE RIEN NE VOUS PRESSE, AJOUTA-T-ELLE AVEC
429 1129���5UNE EXPRESSION D'INSULTANTE HAUTEUR QUI FUT
429 1129���6UN BAUME POUR L'<ME DE *JULIEN.
429 1129���7- AVEZ-VOUS REMARQU] LE REGARD DE CE PETIT MONSTRE ?
429 1129���8LUI DIT-IL.
���430 1130���1- SON ONCLE A DIX OU DOUZE ANS DE SERVICE DANS
430 1130���2CE SALON, SANS QUOI JE LE FERAIS CHASSER [ L'INSTANT.
430 1130���3SA CONDUITE ENVERS *MM *DE *CROISENOIS, *DE *LUZ,
430 1130���4ETC., PARFAITEMENT POLIE POUR LA FORME, N']TAIT
430 1130���5GU$RE MOINS PROVOCANTE AU FOND. *MATHILDE SE
430 1130���6REPROCHAIT VIVEMENT TOUTES LES CONFIDENCES FAITES
430 1130���7JADIS [ *JULIEN, ET D'AUTANT PLUS QU'ELLE N'OSAIT
430 1130���8LUI AVOUER QU'ELLE AVAIT EXAG]R] LES MARQUES
430 1131���1D'INT]R^T PRESQUE TOUT [ FAIT INNOCENTES DONT
430 1131���2CES MESSIEURS AVAIENT ]T] L'OBJET.
430 1131���3MALGR] LES PLUS BELLES R]SOLUTIONS, SA FIERT] DE
430 1131���4FEMME L'EMP^CHAIT TOUS LES JOURS DE DIRE [ *JULIEN :
430 1131���5C'EST PARCE QUE JE PARLAIS [ VOUS QUE JE TROUVAIS
430 1131���6DU PLAISIR [ D]CRIRE LA FAIBLESSE QUE J'AVAIS
430 1131���7DE NE PAS RETIRER MA MAIN, LORSQUE *M *DE *CROISENOIS
430 1131���8POSANT LA SIENNE SUR UNE TABLE DE MARBRE VENAIT
430 1132���1[ L'EFFLEURER UN PEU.
430 1132���2AUJOURD'HUI, [ PEINE UN DE CES MESSIEURS LUI
430 1132���3PARLAIT-IL QUELQUES INSTANTS, QU'ELLE SE TROUVAIT
430 1132���4AVOIR UNE QUESTION [ FAIRE [ *JULIEN, ET C']TAIT
430 1132���5UN PR]TEXTE POUR LE RETENIR AUPR$S D'ELLE.
430 1132���6ELLE SE TROUVA ENCEINTE ET L'APPRIT AVEC JOIE
430 1132���7[ *JULIEN.
430 1132���8- MAINTENANT DOUTEREZ-VOUS DE MOI ? N'EST-CE PAS
430 1133���1UNE GARANTIE ? JE SUIS VOTRE ]POUSE [ JAMAIS.
430 1133���2CETTE ANNONCE FRAPPA *JULIEN D'UN ]TONNEMENT
430 1133���3PROFOND. IL FUT SUR LE POINT D'OUBLIER LE PRINCIPE
430 1133���4DE SA CONDUITE. COMMENT ^TRE VOLONTAIREMENT FROID
430 1133���5ET OFFENSANT ENVERS CETTE PAUVRE JEUNE FILLE QUI
430 1133���6SE PERD POUR MOI ? AVAIT-ELLE L'AIR UN PEU
430 1133���7SOUFFRANT, M^ME LES JOURS O@ LA SAGESSE FAISAIT
430 1133���8ENTENDRE SA VOIX TERRIBLE, IL NE SE TROUVAIT
430 1134���1PLUS LE COURAGE DE LUI ADRESSER UN DE CES MOTS
430 1134���2CRUELS SI INDISPENSABLES, SELON SON EXP]RIENCE,
430 1134���3[ LA DUR]E DE LEUR AMOUR.
430 1134���4- JE VEUX ]CRIRE [ MON P$RE, LUI DIT UN JOUR
430 1134���5*MATHILDE ; C'EST PLUS QU'UN P$RE POUR MOI ;
430 1134���6C'EST UN AMI : COMME TEL JE TROUVERAIS INDIGNE
430 1134���7DE VOUS ET DE MOI DE CHERCHER [ LE TROMPER,
430 1134���8NE F=T-CE QU'UN INSTANT.
430 1135���1- GRAND DIEU ! QU'ALLEZ-VOUS FAIRE ? DIT *JULIEN
430 1135���2EFFRAY].
430 1135���3- MON DEVOIR, R]PONDIT-ELLE AVEC DES YEUX BRILLANTS
430 1135���4DE JOIE.
430 1135���5ELLE SE TROUVAIT PLUS MAGNANIME QUE SON AMANT.
430 1135���6- MAIS IL ME CHASSERA AVEC IGNOMINIE !
430 1135���7- C'EST SON DROIT, IL FAUT LE RESPECTER. JE VOUS
���430 1135���8DONNERAI LE BRAS ET NOUS SORTIRONS PAR LA PORTE
430 1136���1COCH$RE, EN PLEIN MIDI.
431 1136���2*JULIEN ]TONN] LA PRIA DE DIFF]RER D'UNE SEMAINE.
431 1136���3- JE NE PUIS, R]PONDIT-ELLE, L'HONNEUR PARLE, J'AI
431 1136���4VU LE DEVOIR, IL FAUT LE SUIVRE, ET [ L'INSTANT.
431 1136���5- EH BIEN ! JE VOUS ORDONNE DE DIFF]RER, DIT
431 1136���6ENFIN *JULIEN. VOTRE HONNEUR EST [ COUVERT, JE
431 1136���7SUIS VOTRE ]POUX. NOTRE ]TAT [ TOUS LES DEUX
431 1136���8VA ^TRE CHANG] PAR CETTE D]MARCHE CAPITALE.
431 1137���1JE SUIS AUSSI DANS MON DROIT. C'EST AUJOURD'HUI
431 1137���2MARDI ; MARDI PROCHAIN C'EST LE JOUR DU DUC
431 1137���3DE *RETZ ; LE SOIR, QUAND *M *DE *LA *MOLE RENTRERA,
431 1137���4LE PORTIER LUI REMETTRA LA LETTRE FATALE...
431 1137���5IL NE PENSE QU'[ VOUS FAIRE DUCHESSE, J'EN SUIS
431 1137���6CERTAIN, JUGEZ DE SON MALHEUR !
431 1137���7- VOULEZ-VOUS DIRE : JUGEZ DE SA VENGEANCE ?
431 1137���8- JE PUIS AVOIR PITI] DE MON BIENFAITEUR, ^TRE
431 1138���1NAVR] DE LUI NUIRE ; MAIS JE NE CRAINS ET NE
431 1138���2CRAINDRAI JAMAIS PERSONNE.
431 1138���3*MATHILDE SE SOUMIT. DEPUIS QU'ELLE AVAIT ANNONC]
431 1138���4SON NOUVEL ]TAT [ *JULIEN, C']TAIT LA PREMI$RE
431 1138���5FOIS QU'IL LUI PARLAIT AVEC AUTORIT] ; JAMAIS
431 1138���6IL NE L'AVAIT TANT AIM]E. C']TAIT AVEC BONHEUR
431 1138���7QUE LA PARTIE TENDRE DE SON <ME SAISISSAIT LE
431 1138���8PR]TEXTE DE L']TAT O@ SE TROUVAIT *MATHILDE
431 1139���1POUR SE DISPENSER DE LUI ADRESSER DES MOTS
431 1139���2CRUELS. L'AVEU [ *M *DE *LA *MOLE L'AGITA
431 1139���3PROFOND]MENT. ALLAIT-IL ^TRE S]PAR] DE *MATHILDE ?
431 1139���4ET AVEC QUELQUE DOULEUR QU'ELLE LE V_T PARTIR,
431 1139���5UN MOIS APR$S SON D]PART, SONGERAIT-ELLE [ LUI ?
431 1139���6IL AVAIT UNE HORREUR PRESQUE ]GALE DES JUSTES
431 1139���7REPROCHES QUE LE MARQUIS POUVAIT LUI ADRESSER.
431 1139���8LE SOIR, IL AVOUA [ *MATHILDE CE SECOND SUJET
431 1140���1DE CHAGRIN, ET ENSUITE ]GAR] PAR SON AMOUR IL
431 1140���2FIT AUSSI L'AVEU DU PREMIER.
431 1140���3ELLE CHANGEA DE COULEUR.
431 1140���4R]ELLEMENT, LUI DIT-ELLE, SIX MOIS PASS]S LOIN
431 1140���5DE MOI SERAIENT UN MALHEUR POUR VOUS !
431 1140���6- IMMENSE, LE SEUL AU MONDE QUE JE VOIE AVEC
431 1140���7TERREUR.
431 1140���8*MATHILDE FUT BIEN HEUREUSE. *JULIEN AVAIT SUIVI
431 1141���1SON R>LE AVEC TANT D'APPLICATION QU'IL ]TAIT
431 1141���2PARVENU [ LUI FAIRE PENSER QU'ELLE ]TAIT CELLE
431 1141���3DES DEUX QUI AVAIT LE PLUS D'AMOUR.
431 1141���4LE MARDI FATAL ARRIVA. [ MINUIT, EN RENTRANT, LE
431 1141���5MARQUIS TROUVA UNE LETTRE AVEC L'ADRESSE QU'IL
431 1141���6FALLAIT POUR QU'IL L'OUVR_T LUI-M^ME, ET SEULEMENT
��{431 1141���7QUAND IL SERAIT SANS T]MOINS.
431 1141���8"MON P$RE,
431 1142���1"TOUS LES LIENS SOCIAUX SONT ROMPUS ENTRE NOUS,
431 1142���2IL NE RESTE PLUS QUE CEUX DE LA NATURE. APR$S
431 1142���3MON MARI, VOUS
432 1142���4^TES ET SEREZ TOUJOURS L'^TRE QUI ME SERA LE PLUS
432 1142���5CHER. MES YEUX SE REMPLISSENT DE LARMES, JE SONGE
432 1142���6[ LA PEINE QUE JE VOUS CAUSE, MAIS POUR QUE MA
432 1142���7HONTE NE SOIT PAS PUBLIQUE, POUR VOUS LAISSER LE
432 1142���8TEMPS DE D]LIB]RER ET D'AGIR, JE N'AI PU DIFF]RER
432 1143���1PLUS LONGTEMPS L'AVEU QUE JE VOUS DOIS. SI VOTRE
432 1143���2AMITI], QUE JE SAIS ^TRE EXTR^ME POUR MOI, VEUT
432 1143���3M'ACCORDER UNE PETITE PENSION, J'IRAI M']TABLIR
432 1143���4O@ VOUS VOUDREZ, EN *SUISSE, PAR EXEMPLE, AVEC
432 1143���5MON MARI. SON NOM EST TELLEMENT OBSCUR, QUE
432 1143���6PERSONNE NE RECONNA_TRA VOTRE FILLE DANS *MME
432 1143���7*SOREL, BELLE-FILLE D'UN CHARPENTIER DE *VERRI$RES.
432 1143���8VOIL[ CE NOM QUI M'A FAIT TANT DE PEINE [ ]CRIRE.
432 1144���1JE REDOUTE POUR *JULIEN VOTRE COL$RE, SI JUSTE
432 1144���2EN APPARENCE. JE NE SERAI PAS DUCHESSE, MON P$RE ;
432 1144���3MAIS JE LE SAVAIS EN L'AIMANT ; CAR C'EST MOI
432 1144���4QUI L'AI AIM] LA PREMI$RE, C'EST MOI QUI L'AI
432 1144���5S]DUIT. JE TIENS DE VOUS UNE <ME TROP ]LEV]E
432 1144���6POUR ARR^TER MON ATTENTION [ CE QUI EST OU ME
432 1144���7SEMBLE VULGAIRE. C'EST EN VAIN QUE DANS LE DESSEIN
432 1144���8DE VOUS PLAIRE J'AI SONG] [ *M *DE *CROISENOIS.
432 1145���1POURQUOI AVIEZ-VOUS PLAC] LE VRAI M]RITE SOUS
432 1145���2MES YEUX ? VOUS ME L'AVEZ DIT VOUS-M^ME [ MON
432 1145���3RETOUR D'*HY$RES : CE JEUNE *SOREL EST LE SEUL
432 1145���4^TRE QUI M'AMUSE ; LE PAUVRE GAR+ON EST AUSSI
432 1145���5AFFLIG] QUE MOI, S'IL EST POSSIBLE, DE LA PEINE
432 1145���6QUE VOUS FAIT CETTE LETTRE. JE NE PUIS EMP^CHER
432 1145���7QUE VOUS NE SOYEZ IRRIT] COMME P$RE ; MAIS
432 1145���8AIMEZ-MOI TOUJOURS COMME AMI.
432 1146���1"*JULIEN ME RESPECTAIT. S'IL ME PARLAIT QUELQUEFOIS,
432 1146���2C']TAIT UNIQUEMENT [ CAUSE DE SA PROFONDE
432 1146���3RECONNAISSANCE POUR VOUS : CAR LA HAUTEUR NATURELLE
432 1146���4DE SON CARACT$RE LE PORTE [ NE JAMAIS R]PONDRE
432 1146���5QU'OFFICIELLEMENT [ TOUT CE QUI EST TELLEMENT
432 1146���6AU-DESSUS DE LUI. IL A UN SENTIMENT VIF ET INN]
432 1146���7DE LA DIFF]RENCE DES POSITIONS SOCIALES. C'EST
432 1146���8MOI, JE L'AVOUE, EN ROUGISSANT, [ MON MEILLEUR
432 1147���1AMI, ET JAMAIS UN TEL AVEU NE SERA FAIT [ UN
432 1147���2AUTRE, C'EST MOI QUI UN JOUR AU JARDIN LUI AI
432 1147���3SERR] LE BRAS.
432 1147���4"APR$S VINGT-QUATRE HEURES, POURQUOI SERIEZ-VOUS
432 1147���5IRRIT] CONTRE LUI ? MA FAUTE EST IRR]PARABLE. SI
��A432 1147���6VOUS L'EXIGEZ, C'EST PAR MOI QUE PASSERONT LES
432 1147���7ASSURANCES DE SON PROFOND RESPECT ET DE SON
432 1147���8D]SESPOIR DE VOUS D]PLAIRE. VOUS NE LE VERREZ
432 1148���1POINT ; MAIS J'IRAI LE REJOINDRE O@ IL VOUDRA.
432 1148���2C'EST SON DROIT, C'EST MON DEVOIR, IL EST LE
432 1148���3P$RE DE MON ENFANT. SI VOTRE BONT] VEUT BIEN
432 1148���4NOUS ACCORDER SIX MILLE FRANCS POUR VIVRE, JE
432 1148���5LES RECEVRAI AVEC RECONNAISSANCE : SINON *JULIEN
432 1148���6COMPTE S']TABLIR [ *BESAN+ON O@ IL COMMENCERA
432 1148���7LE M]TIER DE MA_TRE DE LATIN ET DE LITT]RATURE.
432 1148���8DE QUELQUE BAS DEGR] QU'IL PARTE, J'AI LA
432 1149���1CERTITUDE QU'IL S']L$VERA. AVEC LUI JE NE CRAINS
433 1149���2PAS L'OBSCURIT]. S'IL Y A R]VOLUTION, JE SUIS
433 1149���3S=RE POUR LUI D'UN PREMIER R>LE. POURRIEZ-VOUS
433 1149���4EN DIRE AUTANT D'AUCUN DE CEUX QUI ONT DEMAND]
433 1149���5MA MAIN ? ILS ONT DE BELLES TERRES ! JE NE PUIS
433 1149���6TROUVER DANS CETTE SEULE CIRCONSTANCE UNE RAISON
433 1149���7POUR ADMIRER. MON *JULIEN ATTEINDRAIT UNE HAUTE
433 1149���8POSITION M^ME SOUS LE R]GIME ACTUEL, S'IL AVAIT
433 1150���1UN MILLION ET LA PROTECTION DE MON P$RE..."
433 1150���2*MATHILDE, QUI SAVAIT QUE LE MARQUIS ]TAIT UN
433 1150���3HOMME TOUT DE PREMIER MOUVEMENT, AVAIT ]CRIT
433 1150���4HUIT PAGES.
433 1150���5- QUE FAIRE ? SE DISAIT *JULIEN PENDANT QUE
433 1150���6*M *DE *LA *MOLE LISAIT CETTE LETTRE ; O@ EST
433 1150���71 MON DEVOIR, 2 MON INT]R^T ? CE QUE JE LUI
433 1150���8DOIS EST IMMENSE : J'EUSSE ]T] SANS LUI UN
433 1151���1COQUIN SUBALTERNE, ET PAS ASSEZ COQUIN POUR
433 1151���2N'^TRE PAS HA% ET PERS]CUT] PAR LES AUTRES.
433 1151���3IL M'A FAIT UN HOMME DU MONDE. MES COQUINERIES
433 1151���4\ N]CESSAIRES \ SERONT 1 PLUS RARES, 2 MOINS
433 1151���5IGNOBLES. CELA EST PLUS QUE S'IL M'E=T DONN] UN
433 1151���6MILLION. JE LUI DOIS CETTE CROIX ET L'APPARENCE
433 1151���7DE SERVICES DIPLOMATIQUES QUI ME TIRENT DU PAIR.
433 1151���8S'IL TENAIT LA PLUME POUR PRESCRIRE MA CONDUITE,
433 1152���1QU'EST-CE QU'IL ]CRIRAIT ?...
433 1152���2*JULIEN FUT BRUSQUEMENT INTERROMPU PAR LE VIEUX
433 1152���3VALET DE CHAMBRE DE *M *DE *LA *MOLE.
433 1152���4- LE MARQUIS VOUS DEMANDE [ L'INSTANT, V^TU OU
433 1152���5NON V^TU.
433 1152���6LE VALET AJOUTA [ VOIX BASSE EN MARCHANT [ C>T]
433 1152���7DE *JULIEN :
433 1152���8- IL EST HORS DE LUI, PRENEZ GARDE [ VOUS.
hCHAPITRE 33 ��������
����434 1153���1L'ENFER DE LA FAIBLESSE.
434 1153���2*JULIEN TROUVA LE MARQUIS FURIEUX : POUR LA PREMI$RE
434 1153���3FOIS DE SA VIE, PEUT-^TRE, CE SEIGNEUR FUT DE
��B434 1153���4MAUVAIS TON ; IL ACCABLA *JULIEN DE TOUTES LES
434 1153���5INJURES QUI LUI VINRENT [ LA BOUCHE. NOTRE H]ROS
434 1153���6FUT ]TONN], IMPATIENT], MAIS SA RECONNAISSANCE
434 1153���7N'EN FUT POINT ]BRANL]E. QUE DE BEAUX PROJETS
434 1153���8DEPUIS LONGTEMPS CH]RIS AU FOND DE SA PENS]E LE
434 1154���1PAUVRE HOMME VOIT CROULER EN UN INSTANT ! MAIS
434 1154���2JE LUI DOIS DE LUI R]PONDRE, MON SILENCE
434 1154���3AUGMENTERAIT SA COL$RE. LA R]PONSE FUT FOURNIE
434 1154���4PAR LE R>LE DE *TARTUFE.
434 1154���5- \ JE NE SUIS PAS UN ANGE... \ JE VOUS AI BIEN
434 1154���6SERVI, VOUS M'AVEZ PAY] AVEC G]N]ROSIT]... J']TAIS
434 1154���7RECONNAISSANT, MAIS J'AI VINGT-DEUX ANS... DANS
434 1154���8CETTE MAISON, MA PENS]E N']TAIT COMPRISE QUE DE
434 1155���1VOUS, ET DE CETTE PERSONNE AIMABLE...
434 1155���2- MONSTRE ! S']CRIA LE MARQUIS AIMABLE ! AIMABLE !
434 1155���3LE JOUR O@ VOUS L'AVEZ TROUV]E AIMABLE, VOUS
434 1155���4DEVIEZ FUIR.
434 1155���5- JE L'AI TENT] ; ALORS, JE VOUS DEMANDAI DE
434 1155���6PARTIR POUR LE *LANGUEDOC.
434 1155���7LAS DE SE PROMENER AVEC FUREUR, LE MARQUIS, DOMPT]
434 1155���8PAR LA DOULEUR, SE JETA DANS UN FAUTEUIL ; *JULIEN
434 1156���1L'ENTENDIT SE DIRE [ DEMI-VOIX : CE N'EST POINT
434 1156���2L[ UN M]CHANT HOMME.
434 1156���3- NON, JE NE LE SUIS PAS POUR VOUS, S']CRIA *JULIEN
434 1156���4EN TOMBANT [ SES GENOUX. MAIS IL EUT UNE HONTE
434 1156���5EXTR^ME DE CE MOUVEMENT, ET SE RELEVA BIEN VITE.
434 1156���6LE MARQUIS ]TAIT R]ELLEMENT ]GAR]. [ LA VUE DE
434 1156���7CE MOUVEMENT IL RECOMMEN+A [ L'ACCABLER D'INJURES
434 1156���8ATROCES ET DIGNES D'UN COCHER DE FIACRE. LA
434 1157���1NOUVEAUT] DE CES JURONS ]TAIT PEUT-^TRE UNE
434 1157���2DISTRACTION.
435 1157���3- QUOI ! MA FILLE S'APPELLERA *MME *SOREL ! QUOI !
435 1157���4MA FILLE NE SERA PAS DUCHESSE ! TOUTES LES FOIS
435 1157���5QUE CES DEUX ID]ES SE PR]SENTAIENT AUSSI NETTEMENT,
435 1157���6*M *DE *LA *MOLE ]TAIT TORTUR] ET LES MOUVEMENTS
435 1157���7DE SON <ME N']TAIENT PLUS VOLONTAIRES. *JULIEN
435 1157���8CRAIGNIT D'^TRE BATTU.
435 1158���1DANS LES INTERVALLES LUCIDES, ET LORSQUE LE MARQUIS
435 1158���2COMMEN+AIT [ S'ACCOUTUMER [ SON MALHEUR, IL
435 1158���3ADRESSAIT [ *JULIEN DES REPROCHES ASSEZ RAISONNABLES :
435 1158���4- IL FALLAIT FUIR, MONSIEUR, LUI DISAIT-IL... VOTRE
435 1158���5DEVOIR ]TAIT DE FUIR... VOUS ^TES LE DERNIER DES
435 1158���6HOMMES...
435 1158���7*JULIEN S'APPROCHA DE LA TABLE ET ]CRIVIT :
435 1158���8\ DEPUIS LONGTEMPS LA VIE M'EST INSUPPORTABLE,
435 1159���1\ J'Y METS UN TERME. JE PRIE MONSIEUR LE MARQUIS
435 1159���2\ D'AGR]ER, AVEC L'EXPRESSION D'UNE RECONNAISSANCE
��C435 1159���3\ SANS BORNES, MES EXCUSES DE L'EMBARRAS QUE MA
435 1159���4\ MORT DANS SON H>TEL PEUT CAUSER. \
435 1159���5- QUE MONSIEUR LE MARQUIS DAIGNE PARCOURIR CE
435 1159���6PAPIER... TUEZ-MOI, DIT *JULIEN, OU FAITES-MOI
435 1159���7TUER PAR VOTRE VALET DE CHAMBRE. IL EST UNE HEURE
435 1159���8DU MATIN, JE VAIS ME PROMENER AU JARDIN VERS LE
435 1160���1MUR DU FOND.
435 1160���2- ALLEZ [ TOUS LES DIABLES, LUI CRIA LE MARQUIS
435 1160���3COMME IL S'EN ALLAIT.
435 1160���4- JE COMPRENDS, PENSA *JULIEN ; IL NE SERAIT PAS
435 1160���5F<CH] DE ME VOIR ]PARGNER LA FA+ON DE MA MORT [
435 1160���6SON VALET DE CHAMBRE... QU'IL ME TUE, [ LA BONNE
435 1160���7HEURE, C'EST UNE SATISFACTION QUE JE LUI OFFRE...
435 1160���8MAIS, PARBLEU, J'AIME LA VIE... JE ME DOIS [ MON
435 1161���1FILS.
435 1161���2CETTE ID]E, QUI POUR LA PREMI$RE FOIS PARAISSAIT
435 1161���3AUSSI NETTEMENT [ SON IMAGINATION, L'OCCUPA TOUT
435 1161���4ENTIER APR$S LES PREMI$RES MINUTES DE PROMENADE
435 1161���5DONN]ES AU SENTIMENT DU DANGER.
435 1161���6CET INT]R^T SI NOUVEAU EN FIT UN ^TRE PRUDENT. IL
435 1161���7ME FAUT DES CONSEILS POUR ME CONDUIRE AVEC CET
435 1161���8HOMME FOUGUEUX... IL N'A AUCUNE RAISON, IL EST
435 1162���1CAPABLE DE TOUT. *FOUQU] EST TROP ]LOIGN], D'AILLEURS
435 1162���2IL NE COMPRENDRAIT PAS LES SENTIMENTS D'UN
435 1162���3COEUR TEL QUE CELUI DU MARQUIS.
435 1162���4LE COMTE *ALTAMIRA... SUIS-JE S=R D'UN SILENCE
435 1162���5]TERNEL ? IL NE FAUT PAS QUE MA DEMANDE DE
435 1162���6CONSEILS SOIT UNE ACTION, ET COMPLIQUE MA POSITION.
435 1162���7H]LAS ! IL NE ME RESTE QUE LE SOMBRE ABB]
435 1162���8*PIRARD... SON ESPRIT EST R]TR]CI PAR LE
435 1163���1JANS]NISME... UN COQUIN DE J]SUITE CONNA_TRAIT LE
435 1163���2MONDE, ET SERAIT MIEUX MON FAIT... *M *PIRARD EST
435 1163���3CAPABLE DE ME BATTRE, AU SEUL ]NONC] DU CRIME.
436 1163���4LE G]NIE DE *TARTUFE VINT AU SECOURS DE *JULIEN :
436 1163���5EH BIEN, J'IRAI ME CONFESSER [ LUI. TELLE FUT LA
436 1163���6DERNI$RE R]SOLUTION QU'IL PRIT AU JARDIN APR$S
436 1163���7S'^TRE PROMEN] DEUX GRANDES HEURES. IL NE PENSAIT
436 1163���8PLUS QU'IL POUVAIT ^TRE SURPRIS PAR UN COUP DE
436 1164���1FUSIL, LE SOMMEIL LE GAGNAIT.
436 1164���2LE LENDEMAIN DE TR$S GRAND MATIN, *JULIEN ]TAIT
436 1164���3[ PLUSIEURS LIEUES DE *PARIS, FRAPPANT [ LA PORTE
436 1164���4DU S]V$RE JANS]NISTE. IL TROUVA, [ SON GRAND
436 1164���5]TONNEMENT, QU'IL N']TAIT POINT TROP SURPRIS DE
436 1164���6SA CONFIDENCE.
436 1164���7J'AI PEUT-^TRE DES REPROCHES [ ME FAIRE, SE DISAIT
436 1164���8L'ABB] PLUS SOUCIEUX QU'IRRIT]. J'AVAIS CRU DEVINER
436 1165���1CET AMOUR. MON AMITI] POUR VOUS, PETIT MALHEUREUX,
��D436 1165���2M'A EMP^CH] D'AVERTIR LE P$RE...
436 1165���3- QUE VA-T-IL FAIRE ? LUI DIT VIVEMENT *JULIEN.
436 1165���4(IL AIMAIT L'ABB] EN CE MOMENT, ET UNE SC$NE LUI
436 1165���5E=T ]T] FORT P]NIBLE).
436 1165���6JE VOIS TROIS PARTIS, CONTINUA *JULIEN : 1 *M *DE
436 1165���7*LA *MOLE PEUT ME FAIRE DONNER LA MORT ; ET IL
436 1165���8RACONTA LA LETTRE DE SUICIDE QU'IL AVAIT LAISS]E
436 1166���1AU MARQUIS ; 2 ME FAIRE TIRER AU BLANC PAR LE
436 1166���2COMTE *NORBERT, QUI ME DEMANDERAIT UN DUEL.
436 1166���3- VOUS ACCEPTERIEZ ? DIT L'ABB] FURIEUX, ET SE
436 1166���4LEVANT.
436 1166���5- VOUS NE ME LAISSEZ PAS ACHEVER. CERTAINEMENT JE
436 1166���6NE TIRERAIS JAMAIS SUR LE FILS DE MON BIENFAITEUR.
436 1166���73 IL PEUT M']LOIGNER. S'IL ME DIT : ALLEZ [
436 1166���8*EDIMBOURG, [ *NEW-*YORK, J'OB]IRAI. ALORS ON
436 1167���1PEUT CACHER LA POSITION DE *MLLE *DE *LA *MOLE ;
436 1167���2MAIS JE NE SOUFFRIRAI POINT QU'ON SUPPRIME MON
436 1167���3FILS.
436 1167���4- CE SERA L[, N'EN DOUTEZ POINT, LA PREMI$RE ID]E
436 1167���5DE CET HOMME CORROMPU...
436 1167���6[ *PARIS, *MATHILDE ]TAIT AU D]SESPOIR. ELLE AVAIT
436 1167���7VU SON P$RE VERS LES SEPT HEURES. IL LUI AVAIT
436 1167���8MONTR] LA LETTRE DE *JULIEN, ELLE TREMBLAIT QU'IL
436 1168���1N'E=T TROUV] NOBLE DE METTRE FIN [ SA VIE :
436 1168���2ET SANS MA PERMISSION ? SE DISAIT-ELLE AVEC UNE
436 1168���3DOULEUR QUI ]TAIT DE LA COL$RE.
436 1168���4- S'IL EST MORT, JE MOURRAI, DIT-ELLE [ SON P$RE.
436 1168���5C'EST VOUS QUI SEREZ CAUSE DE SA MORT... VOUS VOUS
436 1168���6EN R]JOUIREZ PEUT-^TRE... MAIS JE LE JURE [ SES
436 1168���7M<NES, D'ABORD JE PRENDRAI LE DEUIL, ET SERAI
436 1168���8PUBLIQUEMENT \ *MME VEUVE *SOREL \, J'ENVERRAI
436 1169���1MES BILLETS DE FAIRE PART, COMPTEZ L[-DESSUS...
436 1169���2VOUS NE ME TROUVEREZ PUSILLANIME NI L<CHE.
436 1169���3SON AMOUR ALLAIT JUSQU'[ LA FOLIE. [ SON TOUR,
436 1169���4*M *DE *LA *MOLE FUT INTERDIT.
437 1169���5IL COMMEN+A [ VOIR LES ]V]NEMENTS AVEC QUELQUE
437 1169���6RAISON. AU D]JEUNER, *MATHILDE NE PARUT POINT.
437 1169���7LE MARQUIS FUT D]LIVR] D'UN POIDS IMMENSE, ET
437 1169���8SURTOUT FLATT], QUAND IL S'APER+UT QU'ELLE N'AVAIT
437 1170���1RIEN DIT [ SA M$RE.
437 1170���2*JULIEN DESCENDAIT DE CHEVAL. *MATHILDE LE FIT
437 1170���3APPELER, ET SE JETA DANS SES BRAS PRESQUE [ LA
437 1170���4VUE DE SA FEMME DE CHAMBRE. *JULIEN NE FUT PAS
437 1170���5TR$S RECONNAISSANT DE CE TRANSPORT, IL SORTAIT
437 1170���6FORT DIPLOMATE ET FORT CALCULATEUR DE SA LONGUE
437 1170���7CONF]RENCE AVEC L'ABB] *PIRARD. SON IMAGINATION
437 1170���8]TAIT ]TEINTE PAR LE CALCUL DES POSSIBLES.
��E437 1171���1*MATHILDE, LES LARMES AUX YEUX, LUI APPRIT QU'ELLE
437 1171���2AVAIT VU SA LETTRE DE SUICIDE.
437 1171���3- MON P$RE PEUT SE RAVISER ; FAITES-MOI LE PLAISIR
437 1171���4DE PARTIR [ L'INSTANT M^ME POUR *VILLEQUIER.
437 1171���5REMONTEZ [ CHEVAL, SORTEZ DE L'H>TEL AVANT QU'ON
437 1171���6NE SE L$VE DE TABLE.
437 1171���7COMME *JULIEN NE QUITTAIT POINT L'AIR ]TONN] ET
437 1171���8FROID, ELLE EUT UN ACC$S DE LARMES.
437 1172���1- LAISSE-MOI CONDUIRE NOS AFFAIRES, S']CRIA-T-ELLE
437 1172���2AVEC TRANSPORT, ET EN LE SERRANT DANS SES BRAS.
437 1172���3TU SAIS BIEN QUE CE N'EST PAS VOLONTAIREMENT QUE
437 1172���4JE ME S]PARE DE TOI. ]CRIS SOUS LE COUVERT DE MA
437 1172���5FEMME DE CHAMBRE, QUE L'ADRESSE SOIT D'UNE MAIN
437 1172���6]TRANG$RE, MOI JE T']CRIRAI DES VOLUMES. ADIEU !
437 1172���7FUIS.
437 1172���8CE DERNIER MOT BLESSA *JULIEN, IL OB]IT CEPENDANT.
437 1173���1IL EST FATAL, PENSAIT-IL, QUE, M^ME DANS LEURS
437 1173���2MEILLEURS MOMENTS, CES GENS-L[ TROUVENT LE SECRET
437 1173���3DE ME CHOQUER.
437 1173���4*MATHILDE R]SISTA AVEC FERMET] [ TOUS LES PROJETS
437 1173���5\ PRUDENTS \ DE SON P$RE. ELLE NE VOULUT JAMAIS
437 1173���6]TABLIR LA N]GOCIATION SUR D'AUTRES BASES QUE
437 1173���7CELLES-CI : ELLE SERAIT *MME *SOREL, ET VIVRAIT
437 1173���8PAUVREMENT AVEC SON MARI EN *SUISSE, OU CHEZ SON
437 1174���1P$RE [ *PARIS. ELLE REPOUSSAIT BIEN LOIN LA
437 1174���2PROPOSITION D'UN ACCOUCHEMENT CLANDESTIN.
437 1174���3- ALORS COMMENCERAIT POUR MOI LA POSSIBILIT] DE LA
437 1174���4CALOMNIE ET DU D]SHONNEUR. DEUX MOIS APR$S LE
437 1174���5MARIAGE, J'IRAI VOYAGER AVEC MON MARI, ET IL NOUS
437 1174���6SERA FACILE DE SUPPOSER QUE MON FILS EST N] [ UNE
437 1174���7]POQUE CONVENABLE.
437 1174���8D'ABORD ACCUEILLIE PAR DES TRANSPORTS DE COL$RE,
437 1175���1CETTE FERMET] FINIT PAR DONNER DES DOUTES AU
437 1175���2MARQUIS.
437 1175���3DANS UN MOMENT D'ATTENDRISSEMENT :
437 1175���4- TIENS ! DIT-IL [ SA FILLE, VOIL[ UNE INSCRIPTION
437 1175���5DE DIX MILLE LIVRES DE RENTE, ENVOIE-LA [ TON
437 1175���6*JULIEN, ET QU'IL ME METTE BIEN VITE DANS
437 1175���7L'IMPOSSIBILIT] DE LA REPRENDRE.
437 1175���8POUR \ OB]IR \ [ *MATHILDE, DONT IL CONNAISSAIT
437 1176���1L'AMOUR POUR LE
438 1176���2COMMANDEMENT, *JULIEN AVAIT FAIT QUARANTE LIEUES
438 1176���3INUTILES : IL ]TAIT [ *VILLEQUIER, R]GLANT LES
438 1176���4COMPTES DES FERMIERS ; CE BIENFAIT DU MARQUIS
438 1176���5FUT L'OCCASION DE SON RETOUR. IL ALLA DEMANDER
438 1176���6ASILE [ L'ABB] *PIRARD, QUI, PENDANT SON ABSENCE,
438 1176���7]TAIT DEVENU L'ALLI] LE PLUS UTILE DE *MATHILDE.
��F438 1176���8TOUTES LES FOIS QU'IL ]TAIT INTERROG] PAR LE
438 1177���1MARQUIS, IL LUI PROUVAIT QUE TOUT AUTRE PARTI QUE
438 1177���2LE MARIAGE PUBLIC SERAIT UN CRIME AUX YEUX
438 1177���3DE *DIEU.
438 1177���4- ET PAR BONHEUR, AJOUTAIT L'ABB], LA SAGESSE DU
438 1177���5MONDE EST ICI D'ACCORD AVEC LA RELIGION. POURRAIT-ON
438 1177���6COMPTER UN INSTANT, AVEC LE CARACT$RE FOUGUEUX DE
438 1177���7*MLLE *DE *LA *MOLE, SUR LE SECRET QU'ELLE NE SE
438 1177���8SERAIT PAS IMPOS] [ ELLE-M^ME ? SI L'ON N'ADMET
438 1178���1PAS LA MARCHE FRANCHE D'UN MARIAGE PUBLIC, LA
438 1178���2SOCI]T] S'OCCUPERA BEAUCOUP PLUS LONGTEMPS DE CETTE
438 1178���3M]SALLIANCE ]TRANGE. IL FAUT TOUT DIRE EN UNE
438 1178���4FOIS, SANS APPARENCE NI R]ALIT] DU MOINDRE
438 1178���5MYST$RE.
438 1178���6- IL EST VRAI, DIT LE MARQUIS PENSIF. DANS CE
438 1178���7SYST$ME, PARLER DE CE MARIAGE APR$S TROIS JOURS,
438 1178���8DEVIENT UN REB<CHAGE D'HOMME QUI N'A PAS D'ID]ES.
438 1179���1IL FAUDRAIT PROFITER DE QUELQUE GRANDE MESURE
438 1179���2ANTIJACOBINE DU GOUVERNEMENT POUR SE GLISSER
438 1179���3INCOGNITO [ LA SUITE.
438 1179���4DEUX OU TROIS AMIS DE *M *DE *LA *MOLE PENSAIENT
438 1179���5COMME L'ABB] *PIRARD. LE GRAND OBSTACLE, [ LEURS
438 1179���6YEUX, ]TAIT LE CARACT$RE D]CID] DE *MATHILDE. MAIS
438 1179���7APR$S TANT DE BEAUX RAISONNEMENTS, L'<ME DU MARQUIS
438 1179���8NE POUVAIT S'ACCOUTUMER [ RENONCER [ L'ESPOIR
438 1180���1DU \ TABOURET \ POUR SA FILLE.
438 1180���2SA M]MOIRE ET SON IMAGINATION ]TAIENT REMPLIES
438 1180���3DES ROUERIES ET DES FAUSSET]S DE TOUS GENRES QUI
438 1180���4]TAIENT ENCORE POSSIBLES DANS SA JEUNESSE. C]DER
438 1180���5[ LA N]CESSIT], AVOIR PEUR DE LA LOI LUI SEMBLAIT
438 1180���6CHOSE ABSURDE ET D]SHONORANTE POUR UN HOMME DE
438 1180���7SON RANG. IL PAYAIT CHER MAINTENANT CES R^VERIES
438 1180���8ENCHANTERESSES QU'IL SE PERMETTAIT DEPUIS DIX ANS
438 1181���1SUR L'AVENIR DE CETTE FILLE CH]RIE.
438 1181���2QUI L'E=T PU PR]VOIR ? SE DISAIT-IL. UNE FILLE
438 1181���3D'UN CARACT$RE SI ALTIER, D'UN G]NIE SI ]LEV],
438 1181���4PLUS FI$RE QUE MOI DU NOM QU'ELLE PORTE ! DONT
438 1181���5LA MAIN M']TAIT DEMAND]E D'AVANCE PAR TOUT CE
438 1181���6QU'IL Y A DE PLUS ILLUSTRE EN *FRANCE !
438 1181���7IL FAUT RENONCER [ TOUTE PRUDENCE. CE SI$CLE EST
438 1181���8FAIT POUR TOUT CONFONDRE ! NOUS MARCHONS VERS LE
438 1182���1CHAOS.
hCHAPITRE 34 ��������
����439 1183���1UN HOMME D'ESPRIT.
439 1183���2AUCUN ARGUMENT NE VAUT POUR D]TRUIRE L'EMPIRE DE
439 1183���3DIX ANN]ES DE R^VERIES AGR]ABLES. LE MARQUIS NE
439 1183���4TROUVAIT PAS RAISONNABLE DE SE F<CHER, MAIS NE
��G439 1183���5POUVAIT SE R]SOUDRE [ PARDONNER. SI CE *JULIEN
439 1183���6POUVAIT MOURIR PAR ACCIDENT, SE DISAIT-IL
439 1183���7QUELQUEFOIS... C'EST AINSI QUE CETTE IMAGINATION
439 1183���8ATTRIST]E TROUVAIT QUELQUE SOULAGEMENT [
439 1184���1POURSUIVRE LES CHIM$RES LES PLUS ABSURDES. ELLES
439 1184���2PARALYSAIENT L'INFLUENCE DES SAGES RAISONNEMENTS
439 1184���3DE L'ABB] *PIRARD. UN MOIS SE PASSA AINSI SANS
439 1184���4QUE LA N]GOCIATION F_T UN PAS.
439 1184���5DANS CETTE AFFAIRE DE FAMILLE, COMME DANS CELLES
439 1184���6DE LA POLITIQUE, LE MARQUIS AVAIT DES APER+US
439 1184���7BRILLANTS DONT IL S'ENTHOUSIASMAIT PENDANT TROIS
439 1184���8JOURS. ALORS UN PLAN DE CONDUITE NE LUI PLAISAIT
439 1185���1PAS, PARCE QU'IL ]TAIT ]TAY] PAR DE BONS
439 1185���2RAISONNEMENTS ; MAIS LES RAISONNEMENTS NE
439 1185���3TROUVAIENT GR<CE [ SES YEUX QU'AUTANT QU'ILS
439 1185���4APPUYAIENT SON PLAN FAVORI. PENDANT TROIS JOURS,
439 1185���5IL TRAVAILLAIT AVEC TOUTE L'ARDEUR ET
439 1185���6L'ENTHOUSIASME D'UN PO$TE, [ AMENER LES CHOSES
439 1185���7[ UNE CERTAINE POSITION ; LE LENDEMAIN IL N'Y
439 1185���8SONGEAIT PLUS.
439 1186���1D'ABORD *JULIEN FUT D]CONCERT] DES LENTEURS DU
439 1186���2MARQUIS ; MAIS, APR$S QUELQUES SEMAINES, IL
439 1186���3COMMEN+A [ DEVINER QUE *M *DE *LA *MOLE N'AVAIT,
439 1186���4DANS CETTE AFFAIRE, AUCUN PLAN ARR^T].
439 1186���5*MME *DE *LA *MOLE ET TOUTE LA MAISON CROYAIENT
439 1186���6QUE *JULIEN VOYAGEAIT EN PROVINCE POUR L'ADMINISTRATION
439 1186���7DES TERRES ; IL ]TAIT CACH] AU PRESBYT$RE DE
439 1186���8L'ABB] *PIRARD, ET VOYAIT *MATHILDE PRESQUE TOUS
439 1187���1LES JOURS ; ELLE, CHAQUE MATIN, ALLAIT PASSER
439 1187���2UNE HEURE AVEC SON P$RE, MAIS QUELQUEFOIS ILS
439 1187���3]TAIENT DES
440 1187���4SEMAINES ENTI$RES SANS PARLER DE L'AFFAIRE QUI
440 1187���5OCCUPAIT TOUTES LEURS PENS]ES.
440 1187���6- JE NE VEUX PAS SAVOIR O@ EST CET HOMME, LUI
440 1187���7DIT UN JOUR LE MARQUIS ; ENVOYEZ-LUI CETTE LETTRE.
440 1187���8*MATHILDE LUT :
440 1188���1"LES TERRES DE *LANGUEDOC RENDENT 20 600 FRANCS.
440 1188���2JE DONNE 10 600 FRANCS [ MA FILLE, ET 10 000 FRANCS
440 1188���3[ *M *JULIEN *SOREL. JE DONNE LES TERRES M^MES,
440 1188���4BIEN ENTENDU. DITES AU NOTAIRE DE DRESSER DEUX
440 1188���5ACTES DE DONATION S]PAR]S ET DE ME LES APPORTER
440 1188���6DEMAIN ; APR$S QUOI, PLUS DE RELATIONS ENTRE NOUS.
440 1188���7AH ! MONSIEUR, DEVAIS-JE M'ATTENDRE [ TOUT CECI ?
440 1188���8"\ LE MARQUIS DE \ *LA *MOLE."
440 1189���1- JE VOUS REMERCIE BEAUCOUP, DIT *MATHILDE GAIEMENT.
440 1189���2NOUS ALLONS NOUS FIXER AU CH<TEAU D'*AIGUILLON,
440 1189���3ENTRE *AGEN ET *MARMANDE. ON DIT QUE C'EST UN PAYS
��H440 1189���4AUSSI BEAU QUE L'*ITALIE.
440 1189���5CETTE DONATION SURPRIT EXTR^MEMENT *JULIEN. IL
440 1189���6N']TAIT PLUS L'HOMME S]V$RE ET FROID QUE NOUS
440 1189���7AVONS CONNU. LA DESTIN]E DE SON FILS ABSORBAIT
440 1189���8D'AVANCE TOUTES SES PENS]ES. CETTE FORTUNE IMPR]VUE
440 1190���1ET ASSEZ CONSID]RABLE POUR UN HOMME SI PAUVRE EN
440 1190���2FIT UN AMBITIEUX. IL SE VOYAIT, [ SA FEMME OU [
440 1190���3LUI, 36 000 LIVRES DE RENTE. POUR *MATHILDE, TOUS
440 1190���4SES SENTIMENTS ]TAIENT ABSORB]S DANS SON ADORATION
440 1190���5POUR SON MARI, CAR C'EST AINSI QUE SON ORGUEIL
440 1190���6APPELAIT TOUJOURS *JULIEN. SA GRANDE, SON UNIQUE
440 1190���7AMBITION, ]TAIT DE FAIRE RECONNA_TRE SON MARIAGE.
440 1190���8ELLE PASSAIT SA VIE [ S'EXAG]RER LA HAUTE PRUDENCE
440 1191���1QU'ELLE AVAIT MONTR]E EN LIANT SON SORT [ CELUI
440 1191���2D'UN HOMME SUP]RIEUR. LE M]RITE PERSONNEL ]TAIT
440 1191���3[ LA MODE DANS SA T^TE.
440 1191���4L'ABSENCE PRESQUE CONTINUE, LA MULTIPLICIT] DES
440 1191���5AFFAIRES, LE PEU DE TEMPS QUE L'ON AVAIT POUR
440 1191���6PARLER D'AMOUR VINRENT COMPL]TER LE BON EFFET
440 1191���7DE LA SAGE POLITIQUE, AUTREFOIS INVENT]E PAR
440 1191���8*JULIEN.
440 1192���1*MATHILDE FINIT PAR S'IMPATIENTER DE VOIR SI PEU
440 1192���2L'HOMME QU'ELLE ]TAIT PARVENUE [ AIMER R]ELLEMENT.
440 1192���3DANS UN MOMENT D'HUMEUR ELLE ]CRIVIT [ SON P$RE,
440 1192���4ET COMMEN+A SA LETTRE COMME *OTHELLO :
440 1192���5"QUE J'AIE PR]F]R] *JULIEN AUX AGR]MENTS QUE LA
440 1192���6SOCI]T] OFFRAIT [ LA FILLE DE M LE MARQUIS DE
440 1192���7*LA *MOLE, MON CHOIX LE PROUVE ASSEZ. CES PLAISIRS
440 1192���8DE CONSID]RATION ET DE PETITE VANIT] SONT NULS
440 1193���1POUR MOI. VOICI BIENT>T SIX SEMAINES QUE JE VIS
440 1193���2S]PAR]E DE MON MARI. C'EST ASSEZ POUR VOUS T]MOIGNER
440 1193���3MON RESPECT. AVANT JEUDI PROCHAIN, JE QUITTERAI
440 1193���4LA MAISON
441 1193���5PATERNELLE. VOS BIENFAITS NOUS ONT ENRICHIS. PERSONNE
441 1193���6NE CONNA_T MON SECRET QUE LE RESPECTABLE ABB]
441 1193���7*PIRARD. J'IRAI CHEZ LUI ; IL NOUS MARIERA, ET UNE
441 1193���8HEURE APR$S LA C]R]MONIE NOUS SERONS EN ROUTE POUR
441 1194���1LE *LANGUEDOC, ET NE REPARA_TRONS JAMAIS [ *PARIS
441 1194���2QUE D'APR$S VOS ORDRES. MAIS CE QUI ME PERCE
441 1194���3LE COEUR, C'EST QUE TOUT CECI VA FAIRE ANECDOTE
441 1194���4PIQUANTE CONTRE MOI, CONTRE VOUS. LES ]PIGRAMMES
441 1194���5D'UN PUBLIC SOT NE PEUVENT-ELLES PAS OBLIGER NOTRE
441 1194���6EXCELLENT *NORBERT [ CHERCHER QUERELLE [ *JULIEN ?
441 1194���7DANS CETTE CIRCONSTANCE, JE LE CONNAIS, JE N'AURAIS
441 1194���8AUCUN EMPIRE SUR LUI. NOUS TROUVERIONS DANS SON
441 1195���1<ME DU PL]B]IEN R]VOLT]. JE VOUS EN CONJURE [
441 1195���2GENOUX, > MON P$RE ! VENEZ ASSISTER [ MON MARIAGE,
��I441 1195���3DANS L']GLISE DE *M *PIRARD, JEUDI PROCHAIN. LE
441 1195���4PIQUANT DE L'ANECDOTE MALIGNE SERA ADOUCI, ET LA
441 1195���5VIE DE VOTRE FILS UNIQUE, CELLE DE MON MARI
441 1195���6SERONT ASSUR]ES", ETC., ETC.
441 1195���7L'<ME DU MARQUIS FUT JET]E PAR CETTE LETTRE DANS
441 1195���8UN ]TRANGE EMBARRAS. IL FALLAIT DONC [ LA FIN
441 1196���1\ PRENDRE UN PARTI \. TOUTES LES PETITES HABITUDES,
441 1196���2TOUS LES AMIS VULGAIRES AVAIENT PERDU LEUR
441 1196���3INFLUENCE.
441 1196���4DANS CETTE ]TRANGE CIRCONSTANCE, LES GRANDS TRAITS
441 1196���5DU CARACT$RE, IMPRIM]S PAR LES ]V]NEMENTS DE LA
441 1196���6JEUNESSE, REPRIRENT TOUT LEUR EMPIRE. LES MALHEURS
441 1196���7DE L']MIGRATION EN AVAIENT FAIT UN HOMME [
441 1196���8IMAGINATION. APR$S AVOIR JOUI PENDANT DEUX ANS
441 1197���1D'UNE FORTUNE IMMENSE ET DE TOUTES LES DISTINCTIONS
441 1197���2DE LA COUR, 1790 L'AVAIT JET] DANS LES AFFREUSES
441 1197���3MIS$RES DE L']MIGRATION. CETTE DURE ]COLE AVAIT
441 1197���4CHANG] UNE <ME DE VINGT-DEUX ANS. AU FOND, IL ]TAIT
441 1197���5CAMP] AU MILIEU DE SES RICHESSES ACTUELLES, PLUS
441 1197���6QU'IL N'EN ]TAIT DOMIN]. MAIS CETTE M^ME
441 1197���7IMAGINATION QUI AVAIT PR]SERV] SON <ME DE LA
441 1197���8GANGR$NE DE L'OR, L'AVAIT JET] EN PROIE [ UNE
441 1198���1FOLLE PASSION POUR VOIR SA FILLE D]COR]E D'UN
441 1198���2BEAU TITRE.
441 1198���3PENDANT LES SIX SEMAINES QUI VENAIENT DE S']COULER,
441 1198���4TANT>T POUSS] PAR UN CAPRICE, LE MARQUIS AVAIT
441 1198���5VOULU ENRICHIR *JULIEN ; LA PAUVRET] LUI SEMBLAIT
441 1198���6IGNOBLE, D]SHONORANTE POUR LUI *M *DE *LA *MOLE,
441 1198���7IMPOSSIBLE CHEZ L']POUX DE SA FILLE ; IL JETAIT
441 1198���8L'ARGENT. LE LENDEMAIN, SON IMAGINATION PRENANT
441 1199���1UN AUTRE COURS, IL LUI SEMBLAIT QUE *JULIEN ALLAIT
441 1199���2ENTENDRE LE LANGAGE MUET DE CETTE G]N]ROSIT]
441 1199���3D'ARGENT, CHANGER DE NOM, S'EXILER EN *AM]RIQUE,
441 1199���4]CRIRE [ *MATHILDE QU'IL ]TAIT MORT POUR ELLE.
441 1199���5*M *DE *LA *MOLE SUPPOSAIT CETTE LETTRE ]CRITE,
441 1199���6IL SUIVAIT SON EFFET SUR LE CARACT$RE DE SA
441 1199���7FILLE...
442 1199���8LE JOUR O@ IL FUT TIR] DE CES SONGES SI JEUNES PAR
442 1200���1LA LETTRE \ R]ELLE \ DE *MATHILDE, APR$S AVOIR
442 1200���2PENS] LONGTEMPS [ TUER *JULIEN OU [ LE FAIRE
442 1200���3DISPARA_TRE, IL R^VAIT [ LUI B<TIR UNE BRILLANTE
442 1200���4FORTUNE. IL LUI FAISAIT PRENDRE LE NOM D'UNE DE
442 1200���5SES TERRES ; ET POURQUOI NE LUI FERAIT-IL PAS
442 1200���6PASSER SA PAIRIE ? M LE DUC DE *CHAULNES, SON
442 1200���7BEAU-P$RE, LUI AVAIT PARL] PLUSIEURS FOIS, DEPUIS
442 1200���8QUE SON FILS UNIQUE AVAIT ]T] TU] EN *ESPAGNE,
442 1201���1DU D]SIR DE TRANSMETTRE SON TITRE [ *NORBERT...
���442 1201���2L'ON NE PEUT REFUSER [ *JULIEN UNE SINGULI$RE
442 1201���3APTITUDE AUX AFFAIRES, DE LA HARDIESSE, PEUT-^TRE
442 1201���4M^ME DU \ BRILLANT \, SE DISAIT LE MARQUIS...
442 1201���5MAIS AU FOND DE CE CARACT$RE JE TROUVE QUELQUE
442 1201���6CHOSE D'EFFRAYANT. C'EST L'IMPRESSION QU'IL
442 1201���7PRODUIT SUR TOUT LE MONDE, DONC IL Y A L[ QUELQUE
442 1201���8CHOSE DE R]EL (PLUS CE POINT R]EL ]TAIT DIFFICILE
442 1202���1[ SAISIR, PLUS IL EFFRAYAIT L'<ME IMAGINATIVE
442 1202���2DU VIEUX MARQUIS).
442 1202���3MA FILLE ME LE DISAIT FORT ADROITEMENT L'AUTRE
442 1202���4JOUR (DANS UNE LETTRE SUPPRIM]E) : "*JULIEN NE
442 1202���5S'EST AFFILI] [ AUCUN SALON, [ AUCUNE COTERIE."
442 1202���6IL NE S'EST M]NAG] AUCUN APPUI CONTRE MOI, PAS
442 1202���7LA PLUS PETITE RESSOURCE SI JE L'ABANDONNE... MAIS
442 1202���8EST-CE L[ IGNORANCE DE L']TAT ACTUEL DE LA
442 1203���1SOCI]T] ?... DEUX OU TROIS FOIS JE LUI AI DIT :
442 1203���2IL N'Y A DE CANDIDATURE R]ELLE ET PROFITABLE
442 1203���3QUE CELLE DES SALONS...
442 1203���4NON, IL N'A PAS LE G]NIE ADROIT ET CAUTELEUX D'UN
442 1203���5PROCUREUR QUI NE PERD NI UNE MINUTE NI UNE
442 1203���6OPPORTUNIT]... CE N'EST POINT UN CARACT$RE [ LA
442 1203���7*LOUIS *XI. D'UN AUTRE C>T], JE LUI VOIS LES
442 1203���8MAXIMES LES PLUS ANTIG]N]REUSES... JE M'Y PERDS...
442 1204���1SE R]P]TERAIT-IL CES MAXIMES, POUR SERVIR DE
442 1204���2\ DIGUE \ [ SES PASSIONS ?
442 1204���3DU RESTE, UNE CHOSE SURNAGE : IL EST IMPATIENT
442 1204���4DU M]PRIS, JE LE TIENS PAR L[.
442 1204���5IL N'A PAS LA RELIGION DE LA HAUTE NAISSANCE,
442 1204���6IL EST VRAI, IL NE NOUS RESPECTE PAS D'INSTINCT...
442 1204���7C'EST UN TORT ; MAIS ENFIN, L'<ME D'UN S]MINARISTE
442 1204���8DEVRAIT N'^TRE IMPATIENTE QUE DU MANQUE DE
442 1205���1JOUISSANCE ET D'ARGENT. LUI, BIEN DIFF]RENT, NE
442 1205���2PEUT SUPPORTER LE M]PRIS [ AUCUN PRIX.
442 1205���3PRESS] PAR LA LETTRE DE SA FILLE, *M *DE *LA *MOLE
442 1205���4VIT LA N]CESSIT] DE SE D]CIDER : - ENFIN, VOICI LA
442 1205���5GRANDE QUESTION : L'AUDACE DE *JULIEN EST-ELLE
442 1205���6ALL]E JUSQU'[ ENTREPRENDRE DE FAIRE LA COUR [
442 1205���7MA FILLE, PARCE QU'IL SAIT QUE JE L'AIME AVANT
442 1205���8TOUT, ET QUE J'AI CENT MILLE ]CUS DE RENTE ?
442 1206���1*MATHILDE PROTESTE DU CONTRAIRE... NON, MON *JULIEN,
442 1206���2VOIL[ UN POINT SUR LEQUEL JE NE VEUX PAS ME LAISSER
442 1206���3FAIRE ILLUSION.
442 1206���4Y A-T-IL EU AMOUR V]RITABLE, IMPR]VU ? OU BIEN D]SIR
443 1206���5VULGAIRE DE S']LEVER [ UNE BELLE POSITION ? *MATHILDE
443 1206���6EST CLAIRVOYANTE, ELLE A SENTI D'ABORD QUE CE
443 1206���7SOUP+ON PEUT LE PERDRE AUPR$S DE MOI, DE L[ CET
443 1206���8AVEU : C'EST ELLE QUI S'EST AVIS]E DE L'AIMER
���443 1207���1LA PREMI$RE...
443 1207���2UNE FILLE D'UN CARACT$RE SI ALTIER SE SERAIT OUBLI]E
443 1207���3JUSQU'[ FAIRE DES AVANCES MAT]RIELLES !... LUI
443 1207���4SERRER LE BRAS AU JARDIN, UN SOIR, QUELLE HORREUR !
443 1207���5COMME SI ELLE N'AVAIT PAS EU CENT MOYENS MOINS
443 1207���6IND]CENTS DE LUI FAIRE CONNA_TRE QU'ELLE LE
443 1207���7DISTINGUAIT.
443 1207���8QUI \ S'EXCUSE S'ACCUSE \ ; JE ME D]FIE DE *MATHILDE...
443 1208���1CE JOUR-L[, LES RAISONNEMENTS DU MARQUIS ]TAIENT
443 1208���2PLUS CONCLUANTS QU'[ L'ORDINAIRE. CEPENDANT
443 1208���3L'HABITUDE L'EMPORTA, IL R]SOLUT DE GAGNER DU
443 1208���4TEMPS ET D']CRIRE [ SA FILLE. CAR ON S']CRIVAIT
443 1208���5D'UN C>T] DE L'H>TEL [ L'AUTRE. *M *DE *LA *MOLE
443 1208���6N'OSAIT DISCUTER AVEC *MATHILDE ET LUI TENIR
443 1208���7T^TE. IL AVAIT PEUR DE TOUT FINIR PAR UNE
443 1208���8CONCESSION SUBITE.
443 1209���1LETTRE.
443 1209���2"GARDEZ-VOUS DE FAIRE DE NOUVELLES FOLIES ; VOICI
443 1209���3UN BREVET DE LIEUTENANT DE HUSSARDS POUR
443 1209���4M LE CHEVALIER *JULIEN *SOREL *DE *LA *VERNAYE.
443 1209���5VOUS VOYEZ CE QUE JE FAIS POUR LUI. NE ME CONTRARIEZ
443 1209���6PAS, NE M'INTERROGEZ PAS. QU'IL PARTE DANS
443 1209���7VINGT-QUATRE HEURES, POUR SE FAIRE RECEVOIR [
443 1209���8*STRASBOURG, O@ EST SON R]GIMENT. VOICI UN MANDAT
443 1210���1SUR MON BANQUIER ; QU'ON M'OB]ISSE."
443 1210���2L'AMOUR ET LA JOIE DE *MATHILDE N'EURENT PLUS DE
443 1210���3BORNES ; ELLE VOULUT PROFITER DE LA VICTOIRE, ET
443 1210���4R]PONDIT [ L'INSTANT :
443 1210���5"*M *DE *LA *VERNAYE SERAIT [ VOS PIEDS, ]PERDU
443 1210���6DE RECONNAISSANCE, S'IL SAVAIT TOUT CE QUE VOUS
443 1210���7DAIGNEZ FAIRE POUR LUI. MAIS, AU MILIEU DE CETTE
443 1210���8G]N]ROSIT], MON P$RE M'A OUBLI]E ; L'HONNEUR DE
443 1211���1VOTRE FILLE EST EN DANGER. UNE INDISCR]TION PEUT
443 1211���2FAIRE UNE TACHE ]TERNELLE, ET QUE VINGT MILLE
443 1211���3]CUS DE RENTE NE R]PARERAIENT PAS. JE N'ENVERRAI
443 1211���4LE BREVET [ *M *DE *LA *VERNAYE QUE SI VOUS ME
443 1211���5DONNEZ VOTRE PAROLE QUE, DANS LE COURANT DU MOIS
443 1211���6PROCHAIN, MON MARIAGE SERA C]L]BR] EN PUBLIC, [
443 1211���7*VILLEQUIER. BIENT>T APR$S CETTE ]POQUE, QUE JE
443 1211���8VOUS SUPPLIE DE NE PAS OUTREPASSER, VOTRE FILLE
443 1212���1NE POURRA PARA_TRE EN PUBLIC QU'AVEC LE NOM DE
443 1212���2*MME *DE *LA *VERNAYE.
444 1212���3QUE JE VOUS REMERCIE, CHER PAPA, DE M'AVOIR SAUV]E
444 1212���4DE CE NOM DE *SOREL", ETC., ETC.
444 1212���5LA R]PONSE FUT IMPR]VUE.
444 1212���6"OB]ISSEZ, OU JE ME R]TRACTE DE TOUT. TREMBLEZ,
444 1212���7JEUNE IMPRUDENTE. JE NE SAIS PAS ENCORE CE QUE
���444 1212���8C'EST QUE VOTRE *JULIEN, ET VOUS-M^ME VOUS LE
444 1213���1SAVEZ MOINS QUE MOI. QU'IL PARTE POUR *STRASBOURG,
444 1213���2ET SONGE [ MARCHER DROIT. JE FERAI CONNA_TRE MES
444 1213���3VOLONT]S D'ICI [ QUINZE JOURS."
444 1213���4CETTE R]PONSE SI FERME ]TONNA *MATHILDE. \ JE NE
444 1213���5\ CONNAIS PAS *JULIEN ; \ CE MOT LA JETA DANS
444 1213���6UNE R^VERIE, QUI BIENT>T FINIT PAR LES SUPPOSITIONS
444 1213���7LES PLUS ENCHANTERESSES ; MAIS ELLE LES CROYAIT
444 1213���8LA V]RIT]. L'ESPRIT DE MON *JULIEN N'A PAS REV^TU
444 1214���1LE PETIT \ UNIFORME \ MESQUIN DES SALONS, ET MON
444 1214���2P$RE NE CROIT PAS [ SA SUP]RIORIT], PR]CIS]MENT
444 1214���3[ CAUSE DE CE QUI LA PROUVE...
444 1214���4TOUTEFOIS SI JE N'OB]IS PAS [ CETTE VELL]IT] DE
444 1214���5CARACT$RE, JE VOIS LA POSSIBILIT] D'UNE SC$NE
444 1214���6PUBLIQUE ; UN ]CLAT ABAISSE MA POSITION DANS LE
444 1214���7MONDE, ET PEUT ME RENDRE MOINS AIMABLE AUX YEUX
444 1214���8DE *JULIEN. APR$S L']CLAT... PAUVRET] POUR DIX ANS ;
444 1215���1ET LA FOLIE DE CHOISIR UN MARI [ CAUSE DE SON
444 1215���2M]RITE NE PEUT SE SAUVER DU RIDICULE QUE PAR LA
444 1215���3PLUS BRILLANTE OPULENCE. SI JE VIS LOIN DE MON
444 1215���4P$RE, [ SON <GE, IL PEUT M'OUBLIER... *NORBERT
444 1215���5]POUSERA UNE FEMME AIMABLE, ADROITE : LE VIEUX
444 1215���6*LOUIS *XIV FUT S]DUIT PAR LA DUCHESSE DE
444 1215���7*BOURGOGNE...
444 1215���8ELLE SE D]CIDA [ OB]IR, MAIS SE GARDA DE COMMUNIQUER
444 1216���1LA LETTRE DE SON P$RE [ *JULIEN ; CE CARACT$RE
444 1216���2FAROUCHE E=T PU ^TRE PORT] [ QUELQUE FOLIE.
444 1216���3LE SOIR, LORSQU'ELLE APPRIT [ *JULIEN QU'IL ]TAIT
444 1216���4LIEUTENANT DE HUSSARDS, SA JOIE FUT SANS BORNES.
444 1216���5ON PEUT SE LA FIGURER PAR L'AMBITION DE TOUTE SA
444 1216���6VIE, ET PAR LA PASSION QU'IL AVAIT MAINTENANT
444 1216���7POUR SON FILS. LE CHANGEMENT DE NOM LE FRAPPAIT
444 1216���8D']TONNEMENT.
444 1217���1APR$S TOUT, PENSAIT-IL, MON ROMAN EST FINI, ET [
444 1217���2MOI SEUL TOUT LE M]RITE. J'AI SU ME FAIRE AIMER
444 1217���3DE CE MONSTRE D'ORGUEIL, AJOUTAIT-IL EN REGARDANT
444 1217���4*MATHILDE ; SON P$RE NE PEUT VIVRE SANS ELLE
444 1217���5ET ELLE SANS MOI.
hCHAPITRE 35 ��������
����445 1218���1UN ORAGE.
445 1218���2SON <ME ]TAIT ABSORB]E ; IL NE R]PONDAIT QU'[
445 1218���3DEMI [ LA VIVE TENDRESSE QU'ELLE LUI T]MOIGNAIT.
445 1218���4IL RESTAIT SILENCIEUX ET SOMBRE. JAMAIS IL N'AVAIT
445 1218���5PARU SI GRAND, SI ADORABLE AUX YEUX DE *MATHILDE.
445 1218���6ELLE REDOUTAIT QUELQUE SUBTILIT] DE SON ORGUEIL
445 1218���7QUI VIENDRAIT D]RANGER TOUTE LA POSITION.
445 1218���8PRESQUE TOUS LES MATINS, ELLE VOYAIT L'ABB] *PIRARD
���445 1219���1ARRIVER [ L'H>TEL. PAR LUI *JULIEN NE POUVAIT-IL
445 1219���2PAS AVOIR P]N]TR] QUELQUE CHOSE DES INTENTIONS DE
445 1219���3SON P$RE ? LE MARQUIS LUI-M^ME, DANS UN MOMENT DE
445 1219���4CAPRICE, NE POUVAIT-IL PAS LUI AVOIR ]CRIT ? APR$S
445 1219���5UN AUSSI GRAND BONHEUR, COMMENT EXPLIQUER L'AIR
445 1219���6S]V$RE DE *JULIEN ? ELLE N'OSA L'INTERROGER.
445 1219���7ELLE \ N'OSA \ ! ELLE, *MATHILDE ! IL Y EUT D$S
445 1219���8CE MOMENT DANS SON SENTIMENT POUR *JULIEN, DU
445 1220���1VAGUE, DE L'IMPR]VU, PRESQUE DE LA TERREUR. CETTE
445 1220���2<ME S$CHE SENTIT DE LA PASSION TOUT CE QUI EN
445 1220���3EST POSSIBLE DANS UN ^TRE ]LEV] AU MILIEU DE CET
445 1220���4EXC$S DE CIVILISATION QUE *PARIS ADMIRE.
445 1220���5LE LENDEMAIN DE GRAND MATIN, *JULIEN ]TAIT AU
445 1220���6PRESBYT$RE DE L'ABB] *PIRARD. DES CHEVAUX DE POSTE
445 1220���7ARRIVAIENT DANS LA COUR AVEC UNE CHAISE D]LABR]E,
445 1220���8LOU]E [ LA POSTE VOISINE.
445 1221���1- UN TEL ]QUIPAGE N'EST PLUS DE SAISON, LUI DIT
445 1221���2LE S]V$RE ABB], D'UN AIR RECHIGN]. VOICI VINGT
445 1221���3MILLE FRANCS DONT *M *DE *LA *MOLE VOUS FAIT
445 1221���4CADEAU ; IL VOUS ENGAGE [ LES D]PENSER DANS
445 1221���5L'ANN]E, MAIS EN T<CHANT DE VOUS DONNER LE MOINS
445 1221���6DE RIDICULES POSSIBLES. (DANS UNE SOMME AUSSI
445 1221���7FORTE, JET]E [ UN JEUNE HOMME, LE PR^TRE NE VOYAIT
445 1221���8QU'UNE OCCASION DE P]CHER).
445 1222���1LE MARQUIS AJOUTE : *M *JULIEN *DE *LA *VERNAYE
445 1222���2AURA RE+U CET ARGENT DE SON P$RE, QU'IL EST
445 1222���3INUTILE DE D]SIGNER AUTREMENT.
446 1222���4*M *DE *LA *VERNAYE JUGERA PEUT-^TRE CONVENABLE
446 1222���5DE FAIRE UN CADEAU [ *M *SOREL, CHARPENTIER [
446 1222���6*VERRI$RES, QUI SOIGNA SON ENFANCE... JE POURRAI
446 1222���7ME CHARGER DE CETTE PARTIE DE LA COMMISSION,
446 1222���8AJOUTA L'ABB] ; J'AI ENFIN D]TERMIN] *M *DE *LA
446 1223���1*MOLE [ TRANSIGER AVEC CET ABB] DE *FRILAIR, SI
446 1223���2J]SUITE. SON CR]DIT EST D]CID]MENT TROP FORT
446 1223���3POUR LE N>TRE. LA RECONNAISSANCE IMPLICITE DE
446 1223���4VOTRE HAUTE NAISSANCE PAR CET HOMME QUI GOUVERNE
446 1223���5*BESAN+ON SERA UNE DES CONDITIONS TACITES DE
446 1223���6L'ARRANGEMENT.
446 1223���7*JULIEN NE FUT PLUS MA_TRE DE SON TRANSPORT, IL
446 1223���8EMBRASSA L'ABB], IL SE VOYAIT RECONNU.
446 1224���1- FI DONC ! DIT *M *PIRARD EN LE REPOUSSANT ; QUE
446 1224���2VEUT DIRE CETTE VANIT] MONDAINE ?... QUANT [
446 1224���3*SOREL ET [ SES FILS, JE LEUR OFFRIRAI, EN
446 1224���4MON NOM, UNE PENSION ANNUELLE DE CINQ CENTS
446 1224���5FRANCS, QUI LEUR SERA PAY]E [ CHACUN, TANT QUE
446 1224���6JE SERAI CONTENT D'EUX.
446 1224���7*JULIEN ]TAIT D]J[ FROID ET HAUTAIN. IL REMERCIA,
���446 1224���8MAIS EN TERMES TR$S VAGUES ET N'ENGAGEANT [ RIEN.
446 1225���1SERAIT-IL BIEN POSSIBLE, SE DISAIT-IL, QUE JE
446 1225���2FUSSE LE FILS NATUREL DE QUELQUE GRAND SEIGNEUR
446 1225���3EXIL] DANS NOS MONTAGNES PAR LE TERRIBLE *NAPOL]ON ?
446 1225���4[ CHAQUE INSTANT CETTE ID]E LUI SEMBLAIT MOINS
446 1225���5IMPROBABLE... MA HAINE POUR MON P$RE SERAIT UNE
446 1225���6PREUVE... JE NE SERAIS PLUS UN MONSTRE !
446 1225���7PEU DE JOURS APR$S CE MONOLOGUE, LE QUINZI$ME
446 1225���8R]GIMENT DE HUSSARDS, L'UN DES PLUS BRILLANTS
446 1226���1DE L'ARM]E, ]TAIT EN BATAILLE SUR LA PLACE
446 1226���2D'ARMES DE *STRASBOURG. M LE CHEVALIER DE *LA
446 1226���3*VERNAYE MONTAIT LE PLUS BEAU CHEVAL DE L'*ALSACE,
446 1226���4QUI LUI AVAIT CO=T] SIX MILLE FRANCS. IL ]TAIT
446 1226���5RE+U LIEUTENANT, SANS AVOIR JAMAIS ]T]
446 1226���6SOUS-LIEUTENANT QUE SUR LES CONTR>LES D'UN
446 1226���7R]GIMENT DONT JAMAIS IL N'AVAIT OU% PARLER.
446 1226���8SON AIR IMPASSIBLE, SES YEUX S]V$RES ET PRESQUE
446 1227���1M]CHANTS, SA P<LEUR, SON INALT]RABLE SANG-FROID
446 1227���2COMMENC$RENT SA R]PUTATION D$S LE PREMIER JOUR.
446 1227���3PEU APR$S, SA POLITESSE PARFAITE ET PLEINE DE
446 1227���4MESURE, SON ADRESSE AU PISTOLET ET AUX ARMES,
446 1227���5QU'IL FIT CONNA_TRE SANS TROP D'AFFECTATION,
446 1227���6]LOIGN$RENT L'ID]E DE PLAISANTER [ HAUTE VOIX
446 1227���7SUR SON COMPTE. APR$S CINQ OU SIX JOURS
446 1227���8D'H]SITATION, L'OPINION PUBLIQUE DU R]GIMENT
446 1228���1SE D]CLARA EN SA FAVEUR. IL Y A TOUT DANS CE JEUNE
446 1228���2HOMME, DISAIENT LES VIEUX OFFICIERS GOGUENARDS,
446 1228���3EXCEPT] DE LA JEUNESSE.
446 1228���4DE *STRASBOURG, *JULIEN ]CRIVIT [ *M *CH]LAN,
446 1228���5L'ANCIEN CUR] DE *VERRI$RES, QUI TOUCHAIT MAINTENANT
446 1228���6AUX BORNES DE L'EXTR^ME VIEILLESSE :
447 1228���7"VOUS AUREZ APPRIS AVEC UNE JOIE, DONT JE NE DOUTE
447 1228���8PAS, LES ]V]NEMENTS QUI ONT PORT] MA FAMILLE [
447 1229���1M'ENRICHIR. VOICI CINQ CENTS FRANCS QUE JE VOUS
447 1229���2PRIE DE DISTRIBUER SANS BRUIT, NI MENTION AUCUNE
447 1229���3DE MON NOM, AUX MALHEUREUX PAUVRES MAINTENANT
447 1229���4COMME JE LE FUS AUTREFOIS, ET QUE SANS DOUTE
447 1229���5VOUS SECOUREZ COMME AUTREFOIS VOUS M'AVEZ SECOURU."
447 1229���6*JULIEN ]TAIT IVRE D'AMBITION ET NON PAS DE VANIT] ;
447 1229���7TOUTEFOIS IL DONNAIT UNE GRANDE PART DE SON
447 1229���8ATTENTION [ L'APPARENCE EXT]RIEURE. SES CHEVAUX,
447 1230���1SES UNIFORMES, LES LIVR]ES DE SES GENS ]TAIENT
447 1230���2TENUS AVEC UNE CORRECTION QUI AURAIT FAIT HONNEUR
447 1230���3[ LA PONCTUALIT] D'UN GRAND SEIGNEUR ANGLAIS.
447 1230���4[ PEINE LIEUTENANT, PAR FAVEUR ET DEPUIS DEUX
447 1230���5JOURS, IL CALCULAIT D]J[ QUE, POUR COMMANDER EN
447 1230���6CHEF [ TRENTE ANS, AU PLUS TARD, COMME TOUS LES
���447 1230���7GRANDS G]N]RAUX, IL FALLAIT [ VINGT-TROIS ^TRE
447 1230���8PLUS QUE LIEUTENANT. IL NE PENSAIT QU'[ LA GLOIRE
447 1231���1ET [ SON FILS.
447 1231���2CE FUT AU MILIEU DES TRANSPORTS DE L'AMBITION LA
447 1231���3PLUS EFFR]N]E QU'IL FUT SURPRIS PAR UN JEUNE
447 1231���4VALET DE PIED DE L'H>TEL DE *LA *MOLE, QUI
447 1231���5ARRIVAIT EN COURRIER.
447 1231���6"TOUT EST PERDU, LUI ]CRIVAIT *MATHILDE ; ACCOUREZ
447 1231���7LE PLUS VITE POSSIBLE, SACRIFIEZ TOUT, D]SERTEZ
447 1231���8S'IL LE FAUT. [ PEINE ARRIV], ATTENDEZ-MOI DANS UN
447 1232���1FIACRE, PR$S LA PETITE PORTE DU JARDIN, AU N...
447 1232���2DE LA RUE... J'IRAI VOUS PARLER ; PEUT-^TRE
447 1232���3POURRAI-JE VOUS INTRODUIRE DANS LE JARDIN. TOUT
447 1232���4EST PERDU, ET JE LE CRAINS, SANS RESSOURCE ;
447 1232���5COMPTEZ SUR MOI, VOUS ME TROUVEREZ D]VOU]E ET
447 1232���6FERME DANS L'ADVERSIT]. JE VOUS AIME."
447 1232���7EN QUELQUES MINUTES, *JULIEN OBTINT UNE PERMISSION
447 1232���8DU COLONEL ET PARTIT DE *STRASBOURG [ FRANC
447 1233���1]TRIER ; MAIS L'AFFREUSE INQUI]TUDE QUI LE
447 1233���2D]VORAIT NE LUI PERMIT PAS DE CONTINUER CETTE
447 1233���3FA+ON DE VOYAGER AU DEL[ DE *METZ. IL SE JETA DANS
447 1233���4UNE CHAISE DE POSTE ; ET CE FUT AVEC UNE RAPIDIT]
447 1233���5PRESQUE INCROYABLE QU'IL ARRIVA AU LIEU INDIQU],
447 1233���6PR$S DE LA PETITE PORTE DU JARDIN DE L'H>TEL DE
447 1233���7*LA *MOLE. CETTE PORTE S'OUVRIT, ET [ L'INSTANT
447 1233���8*MATHILDE, OUBLIANT TOUT RESPECT HUMAIN, SE
447 1234���1PR]CIPITA DANS SES BRAS. HEUREUSEMENT IL N']TAIT
447 1234���2QUE CINQ HEURES DU MATIN ET LA RUE ]TAIT ENCORE
447 1234���3D]SERTE.
447 1234���4- TOUT EST PERDU ; MON P$RE, CRAIGNANT MES LARMES,
447 1234���5EST PARTI DANS LA NUIT DE JEUDI. POUR O@ ? PERSONNE
447 1234���6NE LE SAIT.
448 1234���7VOICI SA LETTRE ; LISEZ. ET ELLE MONTA DANS LE
448 1234���8FIACRE AVEC *JULIEN.
448 1235���1"JE POUVAIS TOUT PARDONNER, EXCEPT] LE PROJET DE
448 1235���2VOUS S]DUIRE PARCE QUE VOUS ^TES RICHE. VOIL[,
448 1235���3MALHEUREUSE FILLE, L'AFFREUSE V]RIT]. JE VOUS
448 1235���4DONNE MA PAROLE D'HONNEUR QUE JE NE CONSENTIRAI
448 1235���5JAMAIS [ UN MARIAGE AVEC CET HOMME. JE LUI ASSURE
448 1235���6DIX MILLE LIVRES DE RENTE S'IL VEUT VIVRE AU LOIN,
448 1235���7HORS DES FRONTI$RES DE *FRANCE, OU MIEUX ENCORE
448 1235���8EN *AM]RIQUE. LISEZ LA LETTRE QUE JE RE+OIS EN
448 1236���1R]PONSE AUX RENSEIGNEMENTS QUE J'AVAIS DEMAND]S.
448 1236���2L'IMPUDENT M'AVAIT ENGAG] LUI-M^ME [ ]CRIRE [
448 1236���3*MME *DE *R^NAL. JAMAIS JE NE LIRAI UNE LIGNE DE
448 1236���4VOUS RELATIVE [ CET HOMME. JE PRENDS EN HORREUR
448 1236���5*PARIS ET VOUS. JE VOUS ENGAGE [ RECOUVRIR DU PLUS
��}448 1236���6GRAND SECRET CE QUI DOIT ARRIVER. RENONCEZ
448 1236���7\ FRANCHEMENT \ [ UN HOMME VIL, ET VOUS RETROUVEREZ
448 1236���8UN P$RE."
448 1237���1- O@ EST LA LETTRE DE *MME *DE *R^NAL ? DIT
448 1237���2FROIDEMENT *JULIEN.
448 1237���3- LA VOICI. JE N'AI VOULU TE LA MONTRER QU'APR$S
448 1237���4QUE TU AURAIS ]T] PR]PAR].
448 1237���5LETTRE.
448 1237���6"CE QUE JE DOIS [ LA CAUSE SACR]E DE LA RELIGION
448 1237���7ET DE LA MORALE M'OBLIGE, MONSIEUR, [ LA D]MARCHE
448 1237���8P]NIBLE QUE JE VIENS ACCOMPLIR AUPR$S DE VOUS ;
448 1238���1UNE R$GLE, QUI NE PEUT FAILLIR, M'ORDONNE DE
448 1238���2NUIRE EN CE MOMENT [ MON PROCHAIN, MAIS AFIN
448 1238���3D']VITER UN PLUS GRAND SCANDALE. LA DOULEUR QUE
448 1238���4J']PROUVE DOIT ^TRE SURMONT]E PAR LE SENTIMENT
448 1238���5DU DEVOIR. IL N'EST QUE TROP VRAI, MONSIEUR, LA
448 1238���6CONDUITE DE LA PERSONNE AU SUJET DE LAQUELLE VOUS
448 1238���7ME DEMANDEZ TOUTE LA V]RIT] A PU SEMBLER INEXPLICABLE
448 1238���8OU M^ME HONN^TE. ON A PU CROIRE CONVENABLE DE
448 1239���1CACHER OU DE D]GUISER UNE PARTIE DE LA R]ALIT],
448 1239���2LA PRUDENCE LE VOULAIT AUSSI BIEN QUE LA RELIGION.
448 1239���3MAIS CETTE CONDUITE, QUE VOUS D]SIREZ CONNA_TRE,
448 1239���4A ]T] DANS LE FAIT EXTR^MEMENT CONDAMNABLE, ET
448 1239���5PLUS QUE JE NE PUIS LE DIRE. PAUVRE ET AVIDE, C'EST
448 1239���6[ L'AIDE DE L'HYPOCRISIE LA PLUS CONSOMM]E, ET
448 1239���7PAR LA S]DUCTION D'UNE FEMME FAIBLE ET MALHEUREUSE,
448 1239���8QUE CET HOMME A CHERCH] [ SE FAIRE UN ]TAT ET [
448 1240���1DEVENIR QUELQUE CHOSE. C'EST UNE PARTIE DE MON
448 1240���2P]NIBLE DEVOIR D'AJOUTER QUE JE SUIS OBLIG]E
448 1240���3DE CROIRE QUE *M *J... N'A AUCUN PRINCIPE DE
448 1240���4RELIGION. EN CONSCIENCE, JE SUIS
449 1240���5CONTRAINTE DE PENSER QU'UN DE SES MOYENS POUR
449 1240���6R]USSIR DANS UNE MAISON, EST DE CHERCHER [ S]DUIRE
449 1240���7LA FEMME QUI A LE PRINCIPAL CR]DIT. COUVERT PAR
449 1240���8UNE APPARENCE DE D]SINT]RESSEMENT ET PAR DES
449 1241���1PHRASES DE ROMAN, SON GRAND ET UNIQUE OBJET EST
449 1241���2DE PARVENIR [ DISPOSER DU MA_TRE DE LA MAISON ET
449 1241���3DE SA FORTUNE. IL LAISSE APR$S LUI LE MALHEUR
449 1241���4ET DES REGRETS ]TERNELS", ETC., ETC., ETC.
449 1241���5CETTE LETTRE EXTR^MEMENT LONGUE ET [ DEMI EFFAC]E
449 1241���6PAR DES LARMES ]TAIT BIEN DE LA MAIN DE *MME *DE
449 1241���7*R^NAL ; ELLE ]TAIT M^ME ]CRITE AVEC PLUS DE
449 1241���8SOIN QU'[ L'ORDINAIRE.
449 1242���1- JE NE PUIS BL<MER *M *DE *LA *MOLE, DIT *JULIEN,
449 1242���2APR$S L'AVOIR FINIE ; IL EST JUSTE ET PRUDENT.
449 1242���3QUEL P$RE VOUDRAIT DONNER SA FILLE CH]RIE [ UN
449 1242���4TEL HOMME ! ADIEU !
��J449 1242���5*JULIEN SAUTA [ BAS DU FIACRE, ET COURUT [ SA
449 1242���6CHAISE DE POSTE ARR^T]E AU BOUT DE LA RUE. *MATHILDE,
449 1242���7QU'IL SEMBLAIT AVOIR OUBLI]E, FIT QUELQUES PAS
449 1242���8POUR LE SUIVRE ; MAIS LES REGARDS DES MARCHANDS
449 1243���1QUI S'AVAN+AIENT SUR LA PORTE DE LEURS BOUTIQUES,
449 1243���2ET DESQUELS ELLE ]TAIT CONNUE, LA FORC$RENT [
449 1243���3RENTRER PR]CIPITAMMENT AU JARDIN.
449 1243���4*JULIEN ]TAIT PARTI POUR *VERRI$RES. DANS CETTE
449 1243���5ROUTE RAPIDE, IL NE PUT ]CRIRE [ *MATHILDE COMME
449 1243���6IL EN AVAIT LE PROJET, SA MAIN NE FORMAIT SUR LE
449 1243���7PAPIER QUE DES TRAITS ILLISIBLES.
449 1243���8IL ARRIVA [ *VERRI$RES UN DIMANCHE MATIN. IL ENTRA
449 1244���1CHEZ L'ARMURIER DU PAYS, QUI L'ACCABLA DE
449 1244���2COMPLIMENTS SUR SA R]CENTE FORTUNE. C']TAIT LA
449 1244���3NOUVELLE DU PAYS.
449 1244���4*JULIEN EUT BEAUCOUP DE PEINE [ LUI FAIRE COMPRENDRE
449 1244���5QU'IL VOULAIT UNE PAIRE DE PISTOLETS. L'ARMURIER
449 1244���6SUR SA DEMANDE CHARGEA LES PISTOLETS.
449 1244���7LES \ TROIS COUPS \ SONNAIENT ; C'EST UN SIGNAL
449 1244���8BIEN CONNU DANS LES VILLAGES DE *FRANCE ET QUI,
449 1245���1APR$S LES DIVERSES SONNERIES DE LA MATIN]E, ANNONCE
449 1245���2LE COMMENCEMENT IMM]DIAT DE LA MESSE.
449 1245���3*JULIEN ENTRA DANS L']GLISE NEUVE DE *VERRI$RES.
449 1245���4TOUTES LES FEN^TRES HAUTES DE L']DIFICE ]TAIENT
449 1245���5VOIL]ES AVEC DES RIDEAUX CRAMOISIS. *JULIEN SE
449 1245���6TROUVA [ QUELQUES PAS DERRI$RE LE BANC DE
449 1245���7*MME *DE *R^NAL. IL LUI SEMBLA QU'ELLE PRIAIT AVEC
449 1245���8FERVEUR. LA VUE DE CETTE FEMME QUI L'AVAIT TANT
449 1246���1AIM] FIT TREMBLER LE BRAS DE *JULIEN D'UNE TELLE
449 1246���2FA+ON, QU'IL NE PUT D'ABORD EX]CUTER SON DESSEIN.
449 1246���3JE NE LE PUIS, SE DISAIT-IL [ LUI-M^ME ;
449 1246���4PHYSIQUEMENT, JE NE LE PUIS.
450 1246���5EN CE MOMENT, LE JEUNE CLERC QUI SERVAIT LA MESSE,
450 1246���6SONNA POUR L' \ ]L]VATION \. *MME *DE *R^NAL BAISSA
450 1246���7LA T^TE QUI UN INSTANT SE TROUVA PRESQUE
450 1246���8ENTI$REMENT CACH]E PAR LES PLIS DE SON CH<LE.
450 1247���1*JULIEN NE LA RECONNAISSAIT PLUS AUSSI BIEN ; IL
450 1247���2TIRA SUR ELLE UN COUP DE PISTOLET ET LA MANQUA ;
450 1247���3IL TIRA UN SECOND COUP, ELLE TOMBA.
hCHAPITRE 36 ��������
����451 1248���1D]TAILS TRISTES.
451 1248���2*JULIEN RESTA IMMOBILE, IL NE VOYAIT PLUS. QUAND IL
451 1248���3REVINT UN PEU [ LUI, IL APER+UT TOUS LES FID$LES
451 1248���4QUI S'ENFUYAIENT DE L']GLISE ; LE PR^TRE AVAIT
451 1248���5QUITT] L'AUTEL. *JULIEN SE MIT [ SUIVRE D'UN PAS
451 1248���6ASSEZ LENT QUELQUES FEMMES QUI S'EN ALLAIENT EN
451 1248���7CRIANT. UNE FEMME QUI VOULAIT FUIR PLUS VITE QUE
��K451 1248���8LES AUTRES, LE POUSSA RUDEMENT, IL TOMBA. SES
451 1249���1PIEDS S']TAIENT EMBARRASS]S DANS UNE CHAISE
451 1249���2RENVERS]E PAR LA FOULE ; EN SE RELEVANT, IL SE
451 1249���3SENTIT LE COU SERR] ; C']TAIT UN GENDARME EN
451 1249���4GRANDE TENUE QUI L'ARR^TAIT. MACHINALEMENT *JULIEN
451 1249���5VOULUT AVOIR RECOURS [ SES PETITS PISTOLETS,
451 1249���6MAIS UN SECOND GENDARME S'EMPARAIT DE SES BRAS.
451 1249���7IL FUT CONDUIT [ LA PRISON. ON ENTRA DANS UNE
451 1249���8CHAMBRE, ON LUI MIT LES FERS AUX MAINS, ON LE
451 1250���1LAISSA SEUL ; LA PORTE SE FERMA SUR LUI [ DOUBLE
451 1250���2TOUR ; TOUT CELA FUT EX]CUT] TR$S VITE, ET IL Y
451 1250���3FUT INSENSIBLE.
451 1250���4- MA FOI, TOUT EST FINI, DIT-IL TOUT HAUT EN
451 1250���5REVENANT [ LUI... OUI, DANS QUINZE JOURS LA
451 1250���6GUILLOTINE... OU SE TUER D'ICI L[.
451 1250���7SON RAISONNEMENT N'ALLAIT PAS PLUS LOIN ; IL SE
451 1250���8SENTAIT LA T^TE COMME SI ELLE E=T ]T] SERR]E AVEC
451 1251���1VIOLENCE. IL REGARDA POUR VOIR SI QUELQU'UN LE
451 1251���2TENAIT. APR$S QUELQUES INSTANTS, IL S'ENDORMIT
451 1251���3PROFOND]MENT.
451 1251���4*MME *DE *R^NAL N']TAIT PAS BLESS]E MORTELLEMENT.
451 1251���5LA PREMI$RE BALLE AVAIT PERC] SON CHAPEAU ; COMME
451 1251���6ELLE SE RETOURNAIT, LE SECOND COUP ]TAIT PARTI.
451 1251���7LA BALLE L'AVAIT FRAPP]E [ L']PAULE, ET CHOSE
451 1251���8]TONNANTE, AVAIT ]T] RENVOY]E PAR L'OS DE L']PAULE,
451 1252���1QUE POURTANT ELLE CASSA, CONTRE UN PILIER GOTHIQUE
451 1252���2DONT ELLE D]TACHA UN ]NORME ]CLAT DE PIERRE.
452 1252���3QUAND, APR$S UN PANSEMENT LONG ET DOULOUREUX, LE
452 1252���4CHIRURGIEN, HOMME GRAVE, DIT [ *MME *DE *R^NAL :
452 1252���5JE R]PONDS DE VOTRE VIE COMME DE LA MIENNE, ELLE
452 1252���6FUT PROFOND]MENT AFFLIG]E.
452 1252���7DEPUIS LONGTEMPS, ELLE D]SIRAIT SINC$REMENT LA
452 1252���8MORT. LA LETTRE QUI LUI AVAIT ]T] IMPOS]E PAR
452 1253���1SON CONFESSEUR ACTUEL, ET QU'ELLE AVAIT ]CRITE
452 1253���2[ *M *DE *LA *MOLE, AVAIT DONN] LE DERNIER COUP
452 1253���3[ CET ^TRE AFFAIBLI PAR UN MALHEUR TROP CONSTANT.
452 1253���4CE MALHEUR ]TAIT L'ABSENCE DE *JULIEN ; ELLE
452 1253���5L'APPELAIT, ELLE, \ LE REMORDS \. LE DIRECTEUR,
452 1253���6JEUNE ECCL]SIASTIQUE VERTUEUX ET FERVENT,
452 1253���7NOUVELLEMENT ARRIV] DE *DIJON, NE S'Y TROMPAIT PAS.
452 1253���8MOURIR AINSI, MAIS NON DE MA MAIN, CE N'EST POINT
452 1254���1UN P]CH], PENSAIT *MME *DE *R^NAL. *DIEU ME
452 1254���2PARDONNERA PEUT-^TRE DE ME R]JOUIR DE MA MORT.
452 1254���3ELLE N'OSAIT AJOUTER : ET MOURIR DE LA MAIN DE
452 1254���4*JULIEN, C'EST LE COMBLE DES F]LICIT]S.
452 1254���5[ PEINE FUT-ELLE D]BARRASS]E DE LA PR]SENCE DU
452 1254���6CHIRURGIEN ET DE TOUS SES AMIS ACCOURUS EN FOULE,
��L452 1254���7QU'ELLE FIT APPELER *]LISA, SA FEMME DE CHAMBRE.
452 1254���8- LE GE>LIER, LUI DIT-ELLE EN ROUGISSANT BEAUCOUP,
452 1255���1EST UN HOMME CRUEL. SANS DOUTE IL VA LE MALTRAITER,
452 1255���2CROYANT EN CELA FAIRE UNE CHOSE AGR]ABLE POUR MOI...
452 1255���3CETTE ID]E M'EST INSUPPORTABLE. NE POURRIEZ-VOUS
452 1255���4PAS ALLER COMME DE VOUS-M^ME REMETTRE AU GE>LIER
452 1255���5CE PETIT PAQUET QUI CONTIENT QUELQUES LOUIS ?
452 1255���6VOUS LUI DIREZ QUE LA RELIGION NE PERMET PAS
452 1255���7QU'IL LE MALTRAITE... IL FAUT SURTOUT QU'IL
452 1255���8N'AILLE PAS PARLER DE CET ENVOI D'ARGENT.
452 1256���1C'EST [ LA CIRCONSTANCE DONT NOUS VENONS DE PARLER
452 1256���2QUE *JULIEN DUT L'HUMANIT] DU GE>LIER DE *VERRI$RES ;
452 1256���3C']TAIT TOUJOURS CE *M *NOIROUD, MINIST]RIEL
452 1256���4PARFAIT, AUQUEL NOUS AVONS VU LA PR]SENCE DE
452 1256���5*M *APPERT FAIRE UNE SI BELLE PEUR.
452 1256���6UN JUGE PARUT DANS LA PRISON.
452 1256���7- J'AI DONN] LA MORT AVEC PR]M]DITATION, LUI
452 1256���8DIT *JULIEN ; J'AI ACHET] ET FAIT CHARGER LES
452 1257���1PISTOLETS CHEZ UN TEL, L'ARMURIER. L'ARTICLE
452 1257���21342 DU CODE P]NAL EST CLAIR, JE M]RITE LA MORT,
452 1257���3ET JE L'ATTENDS.
452 1257���4LE JUGE ]TONN] DE CETTE FA+ON DE R]PONDRE, VOULUT
452 1257���5MULTIPLIER LES QUESTIONS POUR FAIRE EN SORTE QUE
452 1257���6L'ACCUS] \ SE COUP<T \ DANS SES R]PONSES.
452 1257���7- MAIS NE VOYEZ-VOUS PAS, LUI DIT *JULIEN EN
452 1257���8SOURIANT, QUE JE ME FAIS AUSSI COUPABLE QUE VOUS
452 1258���1POUVEZ LE D]SIRER ? ALLEZ, MONSIEUR, VOUS NE
452 1258���2MANQUEREZ PAS LA PROIE QUE VOUS
453 1258���3POURSUIVEZ. VOUS AUREZ LE PLAISIR DE CONDAMNER.
453 1258���4]PARGNEZ-MOI VOTRE PR]SENCE.
453 1258���5IL ME RESTE UN ENNUYEUX DEVOIR [ REMPLIR, PENSA
453 1258���6*JULIEN, IL FAUT ]CRIRE [ *MLLE *DE *LA *MOLE.
453 1258���7"JE ME SUIS VENG], LUI DISAIT-IL. MALHEUREUSEMENT,
453 1258���8MON NOM PARA_TRA DANS LES JOURNAUX, ET JE NE PUIS
453 1259���1M']CHAPPER DE CE MONDE INCOGNITO. JE MOURRAI DANS
453 1259���2DEUX MOIS. LA VENGEANCE A ]T] ATROCE, COMME LA
453 1259���3DOULEUR D'^TRE S]PAR] DE VOUS. DE CE MOMENT, JE
453 1259���4M'INTERDIS D']CRIRE ET DE PRONONCER VOTRE NOM.
453 1259���5NE PARLEZ JAMAIS DE MOI, M^ME [ MON FILS : LE
453 1259���6SILENCE EST LA SEULE FA+ON DE M'HONORER. POUR LE
453 1259���7COMMUN DES HOMMES JE SERAI UN ASSASSIN VULGAIRE...
453 1259���8PERMETTEZ-MOI LA V]RIT] EN CE MOMENT SUPR^ME :
453 1260���1VOUS M'OUBLIEREZ. CETTE GRANDE CATASTROPHE DONT
453 1260���2JE VOUS CONSEILLE DE NE JAMAIS OUVRIR LA BOUCHE
453 1260���3[ ^TRE VIVANT, AURA ]PUIS] POUR PLUSIEURS ANN]ES
453 1260���4TOUT CE QUE JE VOYAIS DE ROMANESQUE ET DE TROP
453 1260���5AVENTUREUX DANS VOTRE CARACT$RE. VOUS ]TIEZ FAITE
��M453 1260���6POUR VIVRE AVEC LES H]ROS DU MOYEN <GE ; MONTREZ
453 1260���7LEUR FERME CARACT$RE. QUE CE QUI DOIT SE PASSER
453 1260���8SOIT ACCOMPLI EN SECRET ET SANS VOUS COMPROMETTRE.
453 1261���1VOUS PRENDREZ UN FAUX NOM, ET N'AUREZ PAS DE
453 1261���2CONFIDENT. S'IL VOUS FAUT ABSOLUMENT LE SECOURS
453 1261���3D'UN AMI, JE VOUS L$GUE L'ABB] *PIRARD.
453 1261���4"NE PARLEZ [ NUL AUTRE, SURTOUT PAS DE GENS DE
453 1261���5VOTRE CLASSE : LES *DE *LUZ, LES *CAYLUS.
453 1261���6"UN AN APR$S MA MORT, ]POUSEZ *M *DE *CROISENOIS ;
453 1261���7JE VOUS EN PRIE, JE VOUS L'ORDONNE COMME VOTRE
453 1261���8]POUX. NE M']CRIVEZ POINT, JE NE R]PONDRAIS PAS.
453 1262���1BIEN MOINS M]CHANT QUE *IAGO, [ CE QU'IL ME
453 1262���2SEMBLE, JE VAIS DIRE COMME LUI : (...).
453 1262���3"ON NE ME VERRA NI PARLER NI ]CRIRE ; VOUS AUREZ
453 1262���4EU MES DERNI$RES PAROLES COMME MES DERNI$RES
453 1262���5ADORATIONS.
453 1262���6"*J *S"
453 1262���7CE FUT APR$S AVOIR FAIT PARTIR CETTE LETTRE QUE,
453 1262���8POUR LA PREMI$RE FOIS, *JULIEN, UN PEU REVENU
453 1263���1[ LUI, FUT TR$S MALHEUREUX. CHACUNE DES ESP]RANCES
453 1263���2DE L'AMBITION DUT ^TRE ARRACH]E SUCCESSIVEMENT DE
453 1263���3SON COEUR PAR CE GRAND MOT : JE MOURRAI. LA MORT,
453 1263���4EN ELLE-M^ME, N']TAIT PAS \ HORRIBLE \ [ SES
453 1263���5YEUX. TOUTE SA VIE N'AVAIT ]T] QU'UNE LONGUE
453 1263���6PR]PARATION AU MALHEUR, ET IL N'AVAIT EU GARDE
453 1263���7D'OUBLIER CELUI QUI PASSE POUR LE PLUS GRAND
453 1263���8DE TOUS.
454 1264���1QUOI DONC ! SE DISAIT-IL, SI DANS SOIXANTE JOURS
454 1264���2JE DEVAIS ME BATTRE EN DUEL AVEC UN HOMME TR$S
454 1264���3FORT SUR LES ARMES, EST-CE QUE J'AURAIS LA
454 1264���4FAIBLESSE D'Y PENSER SANS CESSE, ET LA TERREUR
454 1264���5DANS L'<ME ?
454 1264���6IL PASSA PLUS D'UNE HEURE [ CHERCHER [ SE BIEN
454 1264���7CONNA_TRE SOUS CE RAPPORT.
454 1264���8QUAND IL EUT VU CLAIR DANS SON <ME, ET QUE LA
454 1265���1V]RIT] PARUT DEVANT SES YEUX AUSSI NETTEMENT QU'UN
454 1265���2DES PILIERS DE SA PRISON, IL PENSA AU REMORDS !
454 1265���3POURQUOI EN AURAIS-JE ? J'AI ]T] OFFENS] D'UNE
454 1265���4MANI$RE ATROCE ; J'AI TU], JE M]RITE LA MORT,
454 1265���5MAIS VOIL[ TOUT. JE MEURS APR$S AVOIR SOLD] MON
454 1265���6COMPTE ENVERS L'HUMANIT]. JE NE LAISSE AUCUNE
454 1265���7OBLIGATION NON REMPLIE, JE NE DOIS RIEN [ PERSONNE ;
454 1265���8MA MORT N'A RIEN DE HONTEUX QUE L'INSTRUMENT :
454 1266���1CELA SEUL, IL EST VRAI, SUFFIT RICHEMENT POUR
454 1266���2MA HONTE AUX YEUX DES BOURGEOIS DE *VERRI$RES ;
454 1266���3MAIS SOUS LE RAPPORT INTELLECTUEL QUOI DE PLUS
454 1266���4M]PRISABLE ! IL ME RESTE UN MOYEN D'^TRE
��N454 1266���5CONSID]RABLE [ LEURS YEUX : C'EST DE JETER AU
454 1266���6PEUPLE DES PI$CES D'OR EN ALLANT AU SUPPLICE.
454 1266���7MA M]MOIRE, LI]E [ L'ID]E DE L' \ OR \, SERA
454 1266���8RESPLENDISSANTE POUR EUX.
454 1267���1APR$S CE RAISONNEMENT, QUI AU BOUT D'UNE MINUTE
454 1267���2LUI SEMBLA ]VIDENT : JE N'AI PLUS RIEN [ FAIRE
454 1267���3SUR LA TERRE, SE DIT *JULIEN, ET IL S'ENDORMIT
454 1267���4PROFOND]MENT.
454 1267���5VERS LES NEUF HEURES DU SOIR, LE GE>LIER LE
454 1267���6R]VEILLA EN LUI APPORTANT [ SOUPER.
454 1267���7- QUE DIT-ON DANS *VERRI$RES ?
454 1267���8- *MONSIEUR *JULIEN, LE SERMENT QUE J'AI PR^T]
454 1268���1DEVANT LE CRUCIFIX, [ LA COUR ROYALE, LE JOUR
454 1268���2QUE JE FUS INSTALL] DANS MA PLACE, M'OBLIGE AU
454 1268���3SILENCE.
454 1268���4IL SE TAISAIT, MAIS RESTAIT. LA VUE DE CETTE
454 1268���5HYPOCRISIE VULGAIRE AMUSA *JULIEN. IL FAUT,
454 1268���6PENSA-T-IL, QUE JE LUI FASSE ATTENDRE LONGTEMPS
454 1268���7LES CINQ FRANCS QU'IL D]SIRE POUR ME VENDRE SA
454 1268���8CONSCIENCE.
454 1269���1QUAND LE GE>LIER VIT LE REPAS FINIR SANS TENTATIVE
454 1269���2DE S]DUCTION :
454 1269���3- L'AMITI] QUE J'AI POUR VOUS, *MONSIEUR *JULIEN,
454 1269���4DIT-IL D'UN AIR FAUX ET DOUX, M'OBLIGE [ PARLER ;
454 1269���5QUOIQU'ON DISE QUE C'EST CONTRE L'INT]R^T DE LA
454 1269���6JUSTICE, PARCE QUE CELA PEUT VOUS SERVIR [ ARRANGER
454 1269���7VOTRE D]FENSE... *MONSIEUR *JULIEN, QUI EST BON
454 1269���8GAR+ON, SERA BIEN CONTENT SI JE LUI APPRENDS QUE
454 1270���1*MME *DE *R^NAL VA MIEUX.
454 1270���2- QUOI ! ELLE N'EST PAS MORTE ! S']CRIA *JULIEN
454 1270���3HORS DE LUI.
455 1270���4- QUOI ! VOUS NE SAVIEZ RIEN ! DIT LE GE>LIER D'UN
455 1270���5AIR STUPIDE QUI BIENT>T DEVINT DE LA CUPIDIT]
455 1270���6HEUREUSE. IL SERA BIEN JUSTE QUE MONSIEUR DONNE
455 1270���7QUELQUE CHOSE AU CHIRURGIEN QUI, D'APR$S LA LOI
455 1270���8ET LA JUSTICE, NE DEVAIT PAS PARLER. MAIS POUR
455 1271���1FAIRE PLAISIR [ MONSIEUR, JE SUIS ALL] CHEZ LUI,
455 1271���2ET IL M'A TOUT CONT]...
455 1271���3- ENFIN, LA BLESSURE N'EST PAS MORTELLE, LUI DIT
455 1271���4*JULIEN IMPATIENT], TU M'EN R]PONDS SUR TA VIE ?
455 1271���5LE GE>LIER, G]ANT DE SIX PIEDS DE HAUT, EUT PEUR
455 1271���6ET SE RETIRA VERS LA PORTE. *JULIEN VIT QU'IL
455 1271���7PRENAIT UNE MAUVAISE ROUTE POUR ARRIVER [ LA
455 1271���8V]RIT], IL SE RASSIT ET JETA UN NAPOL]ON [
455 1272���1*M *NOIROUD.
455 1272���2[ MESURE QUE LE R]CIT DE CET HOMME PROUVAIT [
455 1272���3*JULIEN QUE LA BLESSURE DE *MME *DE *R^NAL N']TAIT
��O455 1272���4PAS MORTELLE, IL SE SENTAIT GAGN] PAR LES LARMES.
455 1272���5- SORTEZ ! DIT-IL BRUSQUEMENT.
455 1272���6LE GE>LIER OB]IT. [ PEINE LA PORTE FUT-ELLE
455 1272���7FERM]E :
455 1272���8GRAND DIEU ! ELLE N'EST PAS MORTE ! S']CRIA *JULIEN ;
455 1273���1ET IL TOMBA [ GENOUX, PLEURANT [ CHAUDES LARMES.
455 1273���2DANS CE MOMENT SUPR^ME, IL ]TAIT CROYANT.
455 1273���3QU'IMPORTENT LES HYPOCRISIES DES PR^TRES ?
455 1273���4PEUVENT-ELLES >TER QUELQUE CHOSE [ LA V]RIT] ET
455 1273���5[ LA SUBLIMIT] DE L'ID]E DE *DIEU ?
455 1273���6SEULEMENT ALORS, *JULIEN COMMEN+A [ SE REPENTIR
455 1273���7DU CRIME COMMIS. PAR UNE CO%NCIDENCE QUI LUI
455 1273���8]VITA LE D]SESPOIR, EN CET INSTANT SEULEMENT,
455 1274���1VENAIT DE CESSER L']TAT D'IRRITATION PHYSIQUE
455 1274���2ET DE DEMI-FOLIE O@ IL ]TAIT PLONG] DEPUIS SON
455 1274���3D]PART DE *PARIS POUR *VERRI$RES.
455 1274���4SES LARMES AVAIENT UNE SOURCE G]N]REUSE, IL N'AVAIT
455 1274���5AUCUN DOUTE SUR LA CONDAMNATION QUI L'ATTENDAIT.
455 1274���6AINSI ELLE VIVRA ! SE DISAIT-IL... ELLE VIVRA POUR
455 1274���7ME PARDONNER ET POUR M'AIMER...
455 1274���8LE LENDEMAIN MATIN FORT TARD, QUAND LE GE>LIER LE
455 1275���1R]VEILLA :
455 1275���2- IL FAUT QUE VOUS AYEZ UN FAMEUX COEUR, *MONSIEUR
455 1275���3*JULIEN, LUI DIT CET HOMME. DEUX FOIS JE SUIS
455 1275���4VENU ET N'AI PAS VOULU VOUS R]VEILLER. VOICI
455 1275���5DEUX BOUTEILLES D'EXCELLENT VIN QUE VOUS ENVOIE
455 1275���6*M *MASLON, NOTRE CUR].
455 1275���7- COMMENT ? CE COQUIN EST ENCORE ICI ? DIT *JULIEN.
455 1275���8- OUI, MONSIEUR, R]PONDIT LE GE>LIER EN BAISSANT
455 1276���1LA VOIX, MAIS NE PARLEZ PAS SI HAUT, CELA POURRAIT
455 1276���2VOUS NUIRE.
455 1276���3*JULIEN RIT DE BON COEUR.
455 1276���4- AU POINT O@ J'EN SUIS, MON AMI, VOUS SEUL POURRIEZ
455 1276���5ME NUIRE SI VOUS CESSIEZ D'^TRE DOUX ET HUMAIN...
455 1276���6VOUS
456 1276���7SEREZ BIEN PAY], DIT *JULIEN EN S'INTERROMPANT ET
456 1276���8REPRENANT L'AIR IMP]RIEUX. CET AIR FUT JUSTIFI] [
456 1277���1L'INSTANT PAR LE DON D'UNE PI$CE DE MONNAIE.
456 1277���2*M *NOIROUD RACONTA DE NOUVEAU ET DANS LES PLUS
456 1277���3GRANDS D]TAILS TOUT CE QU'IL AVAIT APPRIS SUR
456 1277���4*MME *DE *R^NAL, MAIS IL NE PARLA POINT DE LA
456 1277���5VISITE DE *MLLE *]LISA.
456 1277���6CET HOMME ]TAIT BAS ET SOUMIS AUTANT QUE POSSIBLE.
456 1277���7UNE ID]E TRAVERSA LA T^TE DE *JULIEN : CETTE
456 1277���8ESP$CE DE G]ANT DIFFORME PEUT GAGNER TROIS OU
456 1278���1QUATRE CENTS FRANCS, CAR SA PRISON N'EST GU$RE
456 1278���2FR]QUENT]E ; JE PUIS LUI ASSURER DIX MILLE FRANCS,
��P456 1278���3S'IL VEUT SE SAUVER EN *SUISSE AVEC MOI... LA
456 1278���4DIFFICULT] SERA DE LE PERSUADER DE MA BONNE FOI.
456 1278���5L'ID]E DU LONG COLLOQUE [ AVOIR AVEC UN ^TRE
456 1278���6AUSSI VIL INSPIRA DU D]GO=T [ *JULIEN, IL PENSA
456 1278���7[ AUTRE CHOSE.
456 1278���8LE SOIR, IL N']TAIT PLUS TEMPS. UNE CHAISE DE POSTE
456 1279���1VINT LE PRENDRE [ MINUIT. IL FUT TR$S CONTENT DES
456 1279���2GENDARMES, SES COMPAGNONS DE VOYAGE. LE MATIN,
456 1279���3LORSQU'IL ARRIVA [ LA PRISON DE *BESAN+ON, ON
456 1279���4EUT LA BONT] DE LE LOGER DANS L']TAGE SUP]RIEUR
456 1279���5D'UN DONJON GOTHIQUE. IL JUGEA L'ARCHITECTURE
456 1279���6DU COMMENCEMENT DU XIVE SI$CLE ; IL EN ADMIRA
456 1279���7LA GR<CE ET LA L]G$RET] PIQUANTE. PAR UN ]TROIT
456 1279���8INTERVALLE ENTRE DEUX MURS AU DEL[ D'UNE COUR
456 1280���1PROFONDE, IL AVAIT UNE ]CHAPP]E DE VUE SUPERBE.
456 1280���2LE LENDEMAIN, IL Y EUT UN INTERROGATOIRE, APR$S
456 1280���3QUOI, PENDANT PLUSIEURS JOURS ON LE LAISSA
456 1280���4TRANQUILLE. SON <ME ]TAIT CALME. IL NE TROUVAIT
456 1280���5RIEN QUE DE SIMPLE DANS SON AFFAIRE : J'AI
456 1280���6VOULU TUER, JE DOIS ^TRE TU].
456 1280���7SA PENS]E NE S'ARR^TA PAS DAVANTAGE [ CE RAISONNEMENT.
456 1280���8LE JUGEMENT, L'ENNUI DE PARA_TRE EN PUBLIC, LA
456 1281���1D]FENSE, IL CONSID]RAIT TOUT CELA COMME DE L]GERS
456 1281���2EMBARRAS, DES C]R]MONIES ENNUYEUSES AUXQUELLES
456 1281���3IL SERAIT TEMPS DE SONGER LE JOUR M^ME. LE
456 1281���4MOMENT DE LA MORT NE L'ARR^TAIT GU$RE PLUS :
456 1281���5J'Y SONGERAI APR$S LE JUGEMENT. LA VIE N']TAIT
456 1281���6POINT ENNUYEUSE POUR LUI, IL CONSID]RAIT TOUTES
456 1281���7CHOSES SOUS UN NOUVEL ASPECT. IL N'AVAIT PLUS
456 1281���8D'AMBITION. IL PENSAIT RAREMENT [ *MLLE *DE *LA
456 1282���1*MOLE. SES REMORDS L'OCCUPAIENT BEAUCOUP ET LUI
456 1282���2PR]SENTAIENT SOUVENT L'IMAGE DE *MME *DE *R^NAL,
456 1282���3SURTOUT PENDANT LE SILENCE DES NUITS, TROUBL]
456 1282���4SEULEMENT, DANS CE DONJON ]LEV], PAR LE CHANT
456 1282���5DE L'ORFRAIE !
456 1282���6IL REMERCIAIT LE CIEL DE NE L'AVOIR PAS BLESS]E
456 1282���7[ MORT. CHOSE ]TONNANTE ! SE DISAIT-IL, JE CROYAIS
456 1282���8QUE PAR SA LETTRE [ *M *DE *LA *MOLE ELLE AVAIT
456 1283���1D]TRUIT [ JAMAIS MON BONHEUR
457 1283���2[ VENIR, ET, MOINS DE QUINZE JOURS APR$S LA DATE
457 1283���3DE CETTE LETTRE, JE NE SONGE PLUS [ TOUT CE QUI
457 1283���4M'OCCUPAIT ALORS...
457 1283���5DEUX OU TROIS MILLE LIVRES DE RENTE POUR VIVRE
457 1283���6TRANQUILLE DANS UN PAYS DE MONTAGNES COMME *VERGY...
457 1283���7J']TAIS HEUREUX ALORS... JE NE CONNAISSAIS PAS
457 1283���8MON BONHEUR !
457 1284���1DANS D'AUTRES INSTANTS, IL SE LEVAIT EN SURSAUT
��Q457 1284���2DE SA CHAISE. SI J'AVAIS BLESS] [ MORT *MME *DE
457 1284���3*R^NAL, JE ME SERAIS TU]... J'AI BESOIN DE CETTE
457 1284���4CERTITUDE POUR NE PAS ME FAIRE HORREUR [
457 1284���5MOI-M^ME.
457 1284���6ME TUER ! VOIL[ LA GRANDE QUESTION, SE DISAIT-IL.
457 1284���7CES JUGES SI FORMALISTES, SI ACHARN]S APR$S LE
457 1284���8PAUVRE ACCUS], QUI FERAIENT PENDRE LE MEILLEUR
457 1285���1CITOYEN, POUR ACCROCHER LA CROIX... JE ME
457 1285���2SOUSTRAIRAIS [ LEUR EMPIRE, [ LEURS INJURES EN
457 1285���3MAUVAIS FRAN+AIS, QUE LE JOURNAL DU D]PARTEMENT
457 1285���4VA APPELER DE L']LOQUENCE...
457 1285���5JE PUIS VIVRE ENCORE CINQ OU SIX SEMAINES, PLUS
457 1285���6OU MOINS... ME TUER ! MA FOI NON, SE DIT-IL, APR$S
457 1285���7QUELQUES JOURS, *NAPOL]ON A V]CU...
457 1285���8D'AILLEURS, LA VIE M'EST AGR]ABLE ; CE S]JOUR EST
457 1286���1TRANQUILLE ; JE N'Y AI POINT D'ENNUYEUX,
457 1286���2AJOUTA-T-IL EN RIANT, ET IL SE MIT [ FAIRE LA
457 1286���3NOTE DES LIVRES QU'IL VOULAIT FAIRE VENIR DE *PARIS.
hCHAPITRE 37 ��������
����458 1287���1UN DONJON.
458 1287���2IL ENTENDIT UN GRAND BRUIT DANS LE CORRIDOR ; CE
458 1287���3N']TAIT PAS L'HEURE O@ L'ON MONTAIT DANS SA PRISON ;
458 1287���4L'ORFRAIE S'ENVOLA EN CRIANT, LA PORTE S'OUVRIT,
458 1287���5ET LE V]N]RABLE CUR] *CH]LAN, TOUT TREMBLANT ET
458 1287���6LA CANNE [ LA MAIN, SE JETA DANS SES BRAS.
458 1287���7- AH ! GRAND DIEU ! EST-IL POSSIBLE, MON ENFANT...
458 1287���8MONSTRE ! DEVRAIS-JE DIRE.
458 1288���1ET LE BON VIEILLARD NE PUT AJOUTER UNE PAROLE.
458 1288���2*JULIEN CRAIGNIT QU'IL NE TOMB<T. IL FUT OBLIG]
458 1288���3DE LE CONDUIRE [ UNE CHAISE. LA MAIN DU TEMPS
458 1288���4S']TAIT APPESANTIE SUR CET HOMME AUTREFOIS SI
458 1288���5]NERGIQUE. IL NE PARUT PLUS [ *JULIEN QUE L'OMBRE
458 1288���6DE LUI-M^ME.
458 1288���7QUAND IL EUT REPRIS HALEINE : - AVANT-HIER SEULEMENT,
458 1288���8JE RE+OIS VOTRE LETTRE DE *STRASBOURG, AVEC VOS
458 1289���1CINQ CENTS FRANCS POUR LES PAUVRES DE *VERRI$RES ;
458 1289���2ON ME L'A APPORT]E DANS LA MONTAGNE [ *LIVERU O@
458 1289���3JE SUIS RETIR] CHEZ MON NEVEU *JEAN. HIER, J'APPRENDS
458 1289���4LA CATASTROPHE... > CIEL ! EST-IL POSSIBLE ! ET
458 1289���5LE VIEILLARD NE PLEURAIT PLUS, IL AVAIT L'AIR
458 1289���6PRIV] D'ID]E, ET AJOUTA MACHINALEMENT : VOUS
458 1289���7AUREZ BESOIN DE VOS CINQ CENTS FRANCS, JE VOUS
458 1289���8LES RAPPORTE.
458 1290���1- J'AI BESOIN DE VOUS VOIR, MON P$RE ! S']CRIA
458 1290���2*JULIEN ATTENDRI. J'AI DE L'ARGENT DE RESTE.
458 1290���3MAIS IL NE PUT PLUS OBTENIR DE R]PONSE SENS]E.
458 1290���4DE TEMPS [ AUTRE, *M *CH]LAN VERSAIT QUELQUES
��R458 1290���5LARMES QUI DESCENDAIENT SILENCIEUSEMENT LE LONG
458 1290���6DE SA JOUE ; PUIS IL REGARDAIT *JULIEN, ET ]TAIT
458 1290���7COMME ]TOURDI DE LE VOIR LUI PRENDRE LES MAINS
458 1290���8ET LES PORTER [ SES L$VRES. CETTE PHYSIONOMIE
458 1291���1SI VIVE AUTREFOIS, ET QUI PEIGNAIT AVEC TANT
458 1291���2D']NERGIE LES PLUS NOBLES SENTIMENTS, NE SORTAIT
458 1291���3PLUS DE L'AIR APATHIQUE. UNE ESP$CE DE PAYSAN
458 1291���4VINT BIENT>T CHERCHER LE VIEILLARD. - IL NE
458 1291���5FAUT
459 1291���6PAS LE FATIGUER, DIT-IL [ *JULIEN, QUI COMPRIT
459 1291���7QUE C']TAIT LE NEVEU. CETTE APPARITION LAISSA
459 1291���8*JULIEN PLONG] DANS UN MALHEUR CRUEL ET QUI
459 1292���1]LOIGNAIT LES LARMES. TOUT LUI PARAISSAIT TRISTE
459 1292���2ET SANS CONSOLATION ; IL SENTAIT SON COEUR GLAC]
459 1292���3DANS SA POITRINE.
459 1292���4CET INSTANT FUT LE PLUS CRUEL QU'IL E=T ]PROUV]
459 1292���5DEPUIS LE CRIME. IL VENAIT DE VOIR LA MORT, ET
459 1292���6DANS TOUTE SA LAIDEUR. TOUTES LES ILLUSIONS DE
459 1292���7GRANDEUR D'<ME ET DE G]N]ROSIT] S']TAIENT DISSIP]ES
459 1292���8COMME UN NUAGE DEVANT LA TEMP^TE.
459 1293���1CETTE AFFREUSE SITUATION DURA PLUSIEURS HEURES.
459 1293���2APR$S L'EMPOISONNEMENT MORAL, IL FAUT DES REM$DES
459 1293���3PHYSIQUES ET DU VIN DE *CHAMPAGNE. *JULIEN SE
459 1293���4F=T ESTIM] UN L<CHE D'Y AVOIR RECOURS. VERS LA
459 1293���5FIN D'UNE JOURN]E HORRIBLE, PASS]E TOUT ENTI$RE
459 1293���6[ SE PROMENER DANS SON ]TROIT DONJON : QUE JE
459 1293���7SUIS FOU ! S']CRIA-T-IL. C'EST DANS LE CAS O@
459 1293���8JE DEVRAIS MOURIR COMME UN AUTRE, QUE LA VUE
459 1294���1DE CE PAUVRE VIEILLARD AURAIT D= ME JETER DANS
459 1294���2CETTE AFFREUSE TRISTESSE ; MAIS UNE MORT RAPIDE
459 1294���3ET [ LA FLEUR DES ANS ME MET PR]CIS]MENT [
459 1294���4L'ABRI DE CETTE TRISTE D]CR]PITUDE.
459 1294���5QUELQUES RAISONNEMENTS QU'IL SE F_T, *JULIEN SE
459 1294���6TROUVA ATTENDRI, COMME UN ^TRE PUSILLANIME, ET
459 1294���7PAR CONS]QUENT MALHEUREUX DE CETTE VISITE.
459 1294���8IL N'Y AVAIT PLUS RIEN DE RUDE ET DE GRANDIOSE
459 1295���1EN LUI, PLUS DE VERTU ROMAINE ; LA MORT LUI
459 1295���2APPARAISSAIT [ UNE PLUS GRANDE HAUTEUR, ET COMME
459 1295���3CHOSE MOINS FACILE.
459 1295���4CE SERA L[ MON THERMOM$TRE, SE DIT-IL. CE SOIR
459 1295���5JE SUIS [ DIX DEGR]S AU-DESSOUS DU COURAGE QUI
459 1295���6ME CONDUIT DE NIVEAU [ LA GUILLOTINE. CE MATIN,
459 1295���7JE L'AVAIS CE COURAGE. AU RESTE, QU'IMPORTE !
459 1295���8POURVU QU'IL ME REVIENNE AU MOMENT N]CESSAIRE.
459 1296���1CETTE ID]E DE THERMOM$TRE L'AMUSA, ET ENFIN
459 1296���2PARVINT [ LE DISTRAIRE.
459 1296���3LE LENDEMAIN [ SON R]VEIL, IL EUT HONTE DE LA
���459 1296���4JOURN]E DE LA VEILLE. MON BONHEUR, MA TRANQUILLIT]
459 1296���5SONT EN JEU. IL R]SOLUT PRESQUE D']CRIRE [
459 1296���6M LE PROCUREUR G]N]RAL POUR DEMANDER QUE PERSONNE
459 1296���7NE F=T ADMIS AUPR$S DE LUI. ET *FOUQU] ? PENSA-T-IL.
459 1296���8S'IL PEUT PRENDRE SUR LUI DE VENIR [ *BESAN+ON,
459 1297���1QUELLE NE SERAIT PAS SA DOULEUR !
459 1297���2IL Y AVAIT DEUX MOIS PEUT-^TRE QU'IL N'AVAIT SONG]
459 1297���3[ *FOUQU]. J']TAIS UN GRAND SOT [ *STRASBOURG,
459 1297���4MA PENS]E N'ALLAIT PAS AU DEL[ DU COLLET DE MON
459 1297���5HABIT. LE SOUVENIR DE *FOUQU] L'OCCUPA BEAUCOUP
459 1297���6ET LE LAISSA PLUS ATTENDRI. IL SE PROMENAIT
460 1297���7AVEC AGITATION. ME VOICI D]CID]MENT DE VINGT DEGR]S
460 1297���8AU-DESSOUS DU NIVEAU DE LA MORT... SI CETTE FAIBLESSE
460 1298���1AUGMENTE, IL VAUDRA MIEUX ME TUER. QUELLE JOIE POUR
460 1298���2LES ABB]S *MASLON ET LES *VALENOD SI JE MEURS
460 1298���3COMME UN CUISTRE !
460 1298���4*FOUQU] ARRIVA ; CET HOMME SIMPLE ET BON ]TAIT
460 1298���5]PERDU DE DOULEUR. SON UNIQUE ID]E, S'IL EN
460 1298���6AVAIT, ]TAIT DE VENDRE TOUT SON BIEN POUR S]DUIRE
460 1298���7LE GE>LIER ET FAIRE SAUVER *JULIEN. IL LUI PARLA
460 1298���8LONGUEMENT DE L']VASION DE *M *DE *LAVALETTE.
460 1299���1- TU ME FAIS PEINE, LUI DIT *JULIEN ; *M *DE
460 1299���2*LAVALETTE ]TAIT INNOCENT, MOI JE SUIS COUPABLE.
460 1299���3SANS LE VOULOIR, TU ME FAIS SONGER [ LA DIFF]RENCE...
460 1299���4MAIS, EST-IL VRAI ! QUOI ? TU VENDRAIS TOUT TON
460 1299���5BIEN ? DIT *JULIEN REDEVENANT TOUT [ COUP
460 1299���6OBSERVATEUR ET M]FIANT.
460 1299���7*FOUQU], RAVI DE VOIR ENFIN SON AMI R]PONDRE [
460 1299���8SON ID]E DOMINANTE, LUI D]TAILLA LONGUEMENT,
460 1300���1ET [ CENT FRANCS PR$S, CE QU'IL TIRERAIT DE
460 1300���2CHACUNE DE SES PROPRI]T]S.
460 1300���3QUEL EFFORT SUBLIME CHEZ UN PROPRI]TAIRE DE
460 1300���4CAMPAGNE ! PENSA *JULIEN. QUE D']CONOMIES, QUE
460 1300���5DE PETITES DEMI-L]SINERIES QUI ME FAISAIENT
460 1300���6TANT ROUGIR LORSQUE JE LES LUI VOYAIS FAIRE,
460 1300���7IL SACRIFIE POUR MOI ! UN DE CES BEAUX JEUNES
460 1300���8GENS QUE J'AI VUS [ L'H>TEL DE *LA *MOLE ET
460 1301���1QUI LISENT \ *REN] \, N'AURAIT AUCUN DE CES
460 1301���2RIDICULES ; MAIS EXCEPT] CEUX QUI SONT FORT
460 1301���3JEUNES ET ENCORE ENRICHIS PAR H]RITAGE, ET QUI
460 1301���4IGNORENT LA VALEUR DE L'ARGENT, QUEL EST CELUI
460 1301���5DE CES BEAUX PARISIENS QUI SERAIT CAPABLE D'UN
460 1301���6TEL SACRIFICE ?
460 1301���7TOUTES LES FAUTES DE FRAN+AIS, TOUS LES GESTES
460 1301���8COMMUNS DE *FOUQU], DISPARURENT, IL SE JETA DANS
460 1302���1SES BRAS. JAMAIS LA PROVINCE, COMPAR]E [ *PARIS,
460 1302���2N'A RE+U UN PLUS BEL HOMMAGE. *FOUQU], RAVI
���460 1302���3DU MOMENT D'ENTHOUSIASME QU'IL VOYAIT DANS LES
460 1302���4YEUX DE SON AMI, LE PRIT POUR UN CONSENTEMENT [
460 1302���5LA FUITE.
460 1302���6CETTE VUE DU \ SUBLIME \ RENDIT [ *JULIEN TOUTE
460 1302���7LA FORCE QUE L'APPARITION DE *M *CH]LAN LUI AVAIT
460 1302���8FAIT PERDRE. IL ]TAIT ENCORE BIEN JEUNE ; MAIS,
460 1303���1SUIVANT MOI, CE FUT UNE BELLE PLANTE. AU LIEU DE
460 1303���2MARCHER DU TENDRE AU RUS], COMME LA PLUPART DES
460 1303���3HOMMES, L'<GE LUI E=T DONN] LA BONT] FACILE [
460 1303���4S'ATTENDRIR, IL SE F=T GU]RI D'UNE M]FIANCE
460 1303���5FOLLE... MAIS [ QUOI BON CES VAINES PR]DICTIONS ?
460 1303���6LES INTERROGATOIRES DEVENAIENT PLUS FR]QUENTS,
460 1303���7EN D]PIT DES EFFORTS DE *JULIEN, DONT TOUTES LES
460 1303���8R]PONSES TENDAIENT [ ABR]GER L'AFFAIRE : - J'AI
460 1304���1TU] OU DU MOINS J'AI VOULU DONNER LA MORT ET
460 1304���2AVEC PR]M]DITATION, R]P]TAIT-IL CHAQUE JOUR.
461 1304���3MAIS LE JUGE ]TAIT FORMALISTE AVANT TOUT. LES
461 1304���4D]CLARATIONS DE *JULIEN N'ABR]GEAIENT NULLEMENT
461 1304���5LES INTERROGATOIRES ; L'AMOUR-PROPRE DU JUGE
461 1304���6FUT PIQU]. *JULIEN NE SUT PAS QU'ON AVAIT VOULU
461 1304���7LE TRANSF]RER DANS UN AFFREUX CACHOT, ET QUE
461 1304���8C']TAIT GR<CE AUX D]MARCHES DE *FOUQU] QU'ON LUI
461 1305���1LAISSAIT SA JOLIE CHAMBRE [ CENT QUATRE-VINGTS
461 1305���2MARCHES D']L]VATION.
461 1305���3M L'ABB] DE *FRILAIR ]TAIT AU NOMBRE DES HOMMES
461 1305���4IMPORTANTS QUI CHARGEAIENT *FOUQU] DE LEUR PROVISION
461 1305���5DE BOIS DE CHAUFFAGE. LE BON MARCHAND PARVINT
461 1305���6JUSQU'AU TOUT-PUISSANT GRAND VICAIRE. [ SON
461 1305���7INEXPRIMABLE RAVISSEMENT, *M *DE *FRILAIR LUI
461 1305���8ANNON+A QUE, TOUCH] DES BONNES QUALIT]S DE
461 1306���1*JULIEN ET DES SERVICES QU'IL AVAIT AUTREFOIS
461 1306���2RENDUS AU S]MINAIRE, IL COMPTAIT LE RECOMMANDER
461 1306���3AUX JUGES. *FOUQU] ENTREVIT L'ESPOIR DE SAUVER
461 1306���4SON AMI, ET EN SORTANT, ET SE PROSTERNANT JUSQU'[
461 1306���5TERRE, PRIA M LE GRAND VICAIRE DE DISTRIBUER EN
461 1306���6MESSES, POUR IMPLORER L'ACQUITTEMENT DE L'ACCUS],
461 1306���7UNE SOMME DE DIX LOUIS.
461 1306���8*FOUQU] SE M]PRENAIT ]TRANGEMENT. *M *DE *FRILAIR
461 1307���1N']TAIT POINT UN *VALENOD. IL REFUSA ET CHERCHA
461 1307���2M^ME [ FAIRE ENTENDRE AU BON PAYSAN QU'IL FERAIT
461 1307���3MIEUX DE GARDER SON ARGENT. VOYANT QU'IL ]TAIT
461 1307���4IMPOSSIBLE D'^TRE CLAIR SANS IMPRUDENCE, IL LUI
461 1307���5CONSEILLA DE DONNER CETTE SOMME EN AUM>NES, POUR
461 1307���6LES PAUVRES PRISONNIERS, QUI, DANS LE FAIT,
461 1307���7MANQUAIENT DE TOUT.
461 1307���8CE *JULIEN EST UN ^TRE SINGULIER, SON ACTION EST
461 1308���1INEXPLICABLE, PENSAIT *M *DE *FRILAIR, ET RIEN NE
���461 1308���2DOIT L'^TRE POUR MOI... PEUT-^TRE SERA-T-IL POSSIBLE
461 1308���3D'EN FAIRE UN MARTYR... DANS TOUS LES CAS, JE
461 1308���4SAURAI LE \ FIN \ DE CETTE AFFAIRE ET TROUVERAI
461 1308���5PEUT-^TRE UNE OCCASION DE FAIRE PEUR [ CETTE
461 1308���6*MME *DE *R^NAL, QUI NE NOUS ESTIME POINT, ET
461 1308���7AU FOND ME D]TESTE... PEUT-^TRE POURRAI-JE
461 1308���8RENCONTRER DANS TOUT CECI UN MOYEN DE R]CONCILIATION
461 1309���1]CLATANTE AVEC *M *DE *LA *MOLE, QUI A UN FAIBLE
461 1309���2POUR CE PETIT S]MINARISTE.
461 1309���3LA TRANSACTION SUR LE PROC$S AVAIT ]T] SIGN]E
461 1309���4QUELQUES SEMAINES AUPARAVANT, ET L'ABB] *PIRARD
461 1309���5]TAIT REPARTI DE *BESAN+ON, NON SANS AVOIR PARL]
461 1309���6DE LA MYST]RIEUSE NAISSANCE DE *JULIEN, LE JOUR
461 1309���7M^ME O@ LE MALHEUREUX ASSASSINAIT *MME *DE *R^NAL
461 1309���8DANS L']GLISE DE *VERRI$RES.
461 1310���1*JULIEN NE VOYAIT PLUS QU'UN ]V]NEMENT D]SAGR]ABLE
461 1310���2ENTRE LUI ET LA MORT, C']TAIT LA VISITE DE SON
461 1310���3P$RE. IL CONSULTA *FOUQU] SUR L'ID]E D']CRIRE
461 1310���4[ M LE PROCUREUR G]N]RAL, POUR ^TRE DISPENS] DE
461 1310���5TOUTE VISITE. CETTE HORREUR POUR LA VUE D'UN P$RE,
462 1310���6ET DANS UN TEL MOMENT, CHOQUA PROFOND]MENT LE
462 1310���7COEUR HONN^TE ET BOURGEOIS DU MARCHAND DE BOIS.
462 1310���8IL CRUT COMPRENDRE POURQUOI TANT DE GENS HA%SSAIENT
462 1311���1PASSIONN]MENT SON AMI. PAR RESPECT POUR LE MALHEUR,
462 1311���2IL CACHA SA MANI$RE DE SENTIR.
462 1311���3- DANS TOUS LES CAS, LUI R]PONDIT-IL FROIDEMENT,
462 1311���4CET ORDRE DE SECRET NE SERAIT PAS APPLIQU] [
462 1311���5TON P$RE.
hCHAPITRE 38 ��������
����463 1312���1UN HOMME PUISSANT.
463 1312���2LES PORTES DU DONJON S'OUVRIRENT DE FORT BONNE
463 1312���3HEURE LE LENDEMAIN. *JULIEN FUT R]VEILL] EN
463 1312���4SURSAUT.
463 1312���5- AH ! BON DIEU, PENSA-T-IL, VOIL[ MON P$RE.
463 1312���6QUELLE SC$NE D]SAGR]ABLE !
463 1312���7AU M^ME INSTANT, UNE FEMME V^TUE EN PAYSANNE SE
463 1312���8PR]CIPITA DANS SES BRAS, IL EUT PEINE [ LA
463 1313���1RECONNA_TRE. C']TAIT *MLLE *DE *LA *MOLE.
463 1313���2- M]CHANT, JE N'AI SU QUE PAR TA LETTRE O@ TU ]TAIS.
463 1313���3CE QUE TU APPELLES TON CRIME, ET QUI N'EST QU'UNE
463 1313���4NOBLE VENGEANCE QUI ME MONTRE TOUTE LA HAUTEUR
463 1313���5DU COEUR QUI BAT DANS CETTE POITRINE, JE NE L'AI
463 1313���6SU QU'[ *VERRI$RES...
463 1313���7MALGR] SES PR]VENTIONS CONTRE *MLLE *DE *LA *MOLE,
463 1313���8QUE D'AILLEURS IL NE S'AVOUAIT PAS BIEN NETTEMENT,
463 1314���1*JULIEN LA TROUVA FORT JOLIE. COMMENT NE PAS
463 1314���2VOIR DANS TOUTE CETTE FA+ON D'AGIR ET DE PARLER
���463 1314���3UN SENTIMENT NOBLE, D]SINT]RESS], BIEN AU-DESSUS
463 1314���4DE TOUT CE QU'AURAIT OS] UNE <ME PETITE ET
463 1314���5VULGAIRE ? IL CRUT ENCORE AIMER UNE REINE, ET
463 1314���6APR$S QUELQUES INSTANTS, CE FUT AVEC UNE RARE
463 1314���7NOBLESSE D']LOCUTION ET DE PENS]E QU'IL LUI DIT :
463 1314���8- L'AVENIR SE DESSINAIT [ MES YEUX FORT CLAIREMENT.
463 1315���1APR$S MA MORT, JE VOUS REMARIAIS [ *M *DE *CROISENOIS,
463 1315���2QUI AURAIT ]POUS] UNE VEUVE. L'<ME NOBLE MAIS
463 1315���3UN PEU ROMANESQUE DE CETTE VEUVE CHARMANTE,
463 1315���4]TONN]E ET CONVERTIE AU CULTE DE LA PRUDENCE
463 1315���5VULGAIRE, PAR UN ]V]NEMENT SINGULIER, TRAGIQUE
463 1315���6ET GRAND POUR ELLE, E=T DAIGN] COMPRENDRE LE
463 1315���7M]RITE FORT R]EL DU JEUNE MARQUIS. VOUS VOUS
463 1315���8SERIEZ R]SIGN]E [ ^TRE HEUREUSE DU BONHEUR DE
463 1316���1TOUT LE MONDE : LA CONSID]RATION, LES RICHESSES,
463 1316���2LE HAUT RANG... MAIS, CH$RE
464 1316���3*MATHILDE, VOTRE ARRIV]E [ *BESAN+ON, SI ELLE EST
464 1316���4SOUP+ONN]E, VA ^TRE UN COUP MORTEL POUR *M *DE *LA
464 1316���5*MOLE, ET VOIL[ CE QUE JAMAIS JE NE ME PARDONNERAI.
464 1316���6JE LUI AI D]J[ CAUS] TANT DE CHAGRIN ! L'ACAD]MICIEN
464 1316���7VA DIRE QU'IL A R]CHAUFF] UN SERPENT DANS SON SEIN.
464 1316���8- J'AVOUE QUE JE M'ATTENDAIS PEU [ TANT DE FROIDE
464 1317���1RAISON, [ TANT DE SOUCI POUR L'AVENIR, DIT
464 1317���2*MLLE *DE *LA *MOLE [ DEMI F<CH]E. MA FEMME DE
464 1317���3CHAMBRE, PRESQUE AUSSI PRUDENTE QUE VOUS, A PRIS
464 1317���4UN PASSEPORT POUR ELLE, ET C'EST SOUS LE NOM
464 1317���5DE *MME *MICHELET QUE J'AI COURU LA POSTE.
464 1317���6- ET *MME *MICHELET A PU ARRIVER AUSSI FACILEMENT
464 1317���7JUSQU'[ MOI ?
464 1317���8- AH ! TU ES TOUJOURS L'HOMME SUP]RIEUR, CELUI QUE
464 1318���1J'AI DISTINGU] ! D'ABORD, J'AI OFFERT CENT FRANCS
464 1318���2[ UN SECR]TAIRE DE JUGE, QUI PR]TENDAIT QUE MON
464 1318���3ENTR]E DANS CE DONJON ]TAIT IMPOSSIBLE. MAIS
464 1318���4L'ARGENT RE+U, CET HONN^TE HOMME M'A FAIT ATTENDRE,
464 1318���5A ]LEV] DES OBJECTIONS, J'AI PENS] QU'IL SONGEAIT
464 1318���6[ ME VOLER... ELLE S'ARR^TA.
464 1318���7- EH BIEN ? DIT *JULIEN.
464 1318���8- NE TE F<CHE PAS, MON PETIT *JULIEN, LUI DIT-ELLE
464 1319���1EN L'EMBRASSANT, J'AI ]T] OBLIG]E DE DIRE MON
464 1319���2NOM [ CE SECR]TAIRE, QUI ME PRENAIT POUR UNE
464 1319���3JEUNE OUVRI$RE DE *PARIS, AMOUREUSE DU BEAU
464 1319���4*JULIEN... EN V]RIT] CE SONT SES TERMES. JE LUI
464 1319���5AI JUR] QUE J']TAIS TA FEMME, ET J'AURAI UNE
464 1319���6PERMISSION POUR TE VOIR CHAQUE JOUR.
464 1319���7LA FOLIE EST COMPL$TE, PENSA *JULIEN, JE N'AI PU
464 1319���8L'EMP^CHER. APR$S TOUT, *M *DE *LA *MOLE EST UN
464 1320���1SI GRAND SEIGNEUR, QUE L'OPINION SAURA BIEN
���464 1320���2TROUVER UNE EXCUSE AU JEUNE COLONEL QUI ]POUSERA
464 1320���3CETTE CHARMANTE VEUVE. MA MORT PROCHAINE COUVRIRA
464 1320���4TOUT ; ET IL SE LIVRA AVEC D]LICES [ L'AMOUR DE
464 1320���5*MATHILDE ; C']TAIT DE LA FOLIE, DE LA GRANDEUR
464 1320���6D'<ME, TOUT CE QU'IL Y A DE PLUS SINGULIER. ELLE
464 1320���7LUI PROPOSA S]RIEUSEMENT DE SE TUER AVEC LUI.
464 1320���8APR$S CES PREMIERS TRANSPORTS, ET LORSQU'ELLE
464 1321���1SE FUT RASSASI]E DU BONHEUR DE VOIR *JULIEN, UNE
464 1321���2CURIOSIT] VIVE S'EMPARA TOUT [ COUP DE SON <ME.
464 1321���3ELLE EXAMINAIT SON AMANT, QU'ELLE TROUVA BIEN
464 1321���4AU-DESSUS DE CE QU'ELLE S']TAIT IMAGIN].
464 1321���5*BONIFACE *DE *LA *MOLE LUI SEMBLAIT RESSUSCIT],
464 1321���6MAIS PLUS H]RO%QUE.
464 1321���7*MATHILDE VIT LES PREMIERS AVOCATS DU PAYS, QU'ELLE
464 1321���8OFFENSA EN LEUR OFFRANT DE L'OR TROP CR=MENT ; MAIS
464 1322���1ILS FINIRENT PAR ACCEPTER.
464 1322���2ELLE ARRIVA RAPIDEMENT [ CETTE ID]E, QU'EN FAIT DE
465 1322���3CHOSES DOUTEUSES ET D'UNE HAUTE PORT]E, TOUT
465 1322���4D]PENDAIT [ *BESAN+ON DE M L'ABB] DE *FRILAIR.
465 1322���5SOUS LE NOM OBSCUR DE *MME *MICHELET, ELLE TROUVA
465 1322���6D'ABORD D'INSURMONTABLES DIFFICULT]S POUR PARVENIR
465 1322���7JUSQU'AU TOUT-PUISSANT CONGR]GANISTE. MAIS LE
465 1322���8BRUIT DE LA BEAUT] D'UNE JEUNE MARCHANDE DE MODES,
465 1323���1FOLLE D'AMOUR, ET VENUE DE *PARIS [ *BESAN+ON POUR
465 1323���2CONSOLER LE JEUNE ABB] *JULIEN *SOREL, SE
465 1323���3R]PANDIT DANS LA VILLE.
465 1323���4*MATHILDE COURAIT SEULE [ PIED, DANS LES RUES
465 1323���5DE *BESAN+ON ; ELLE ESP]RAIT N'^TRE PAS RECONNUE.
465 1323���6DANS TOUS LES CAS, ELLE NE CROYAIT PAS INUTILE
465 1323���7[ SA CAUSE DE PRODUIRE UNE GRANDE IMPRESSION SUR
465 1323���8LE PEUPLE. SA FOLIE SONGEAIT [ LE FAIRE R]VOLTER
465 1324���1POUR SAUVER *JULIEN MARCHANT [ LA MORT. *MLLE *DE
465 1324���2*LA *MOLE CROYAIT ^TRE V^TUE SIMPLEMENT ET COMME
465 1324���3IL CONVIENT [ UNE FEMME DANS LA DOULEUR ; ELLE
465 1324���4L']TAIT DE FA+ON [ ATTIRER TOUS LES REGARDS.
465 1324���5ELLE ]TAIT [ *BESAN+ON L'OBJET DE L'ATTENTION
465 1324���6DE TOUS, LORSQUE APR$S HUIT JOURS DE SOLLICITATIONS,
465 1324���7ELLE OBTINT UNE AUDIENCE DE *M *DE *FRILAIR.
465 1324���8QUEL QUE F=T SON COURAGE, LES ID]ES DE CONGR]GANISTE
465 1325���1INFLUENT ET DE PROFONDE ET PRUDENTE SC]L]RATESSE
465 1325���2]TAIENT TELLEMENT LI]ES DANS SON ESPRIT, QU'ELLE
465 1325���3TREMBLA EN SONNANT [ LA PORTE DE L']V^CH]. ELLE
465 1325���4POUVAIT [ PEINE MARCHER LORSQU'IL LUI FALLUT
465 1325���5MONTER L'ESCALIER QUI CONDUISAIT [ L'APPARTEMENT
465 1325���6DU PREMIER GRAND-VICAIRE. LA SOLITUDE DU PALAIS
465 1325���7]PISCOPAL LUI DONNAIT FROID. JE PUIS M'ASSEOIR
465 1325���8SUR UN FAUTEUIL, ET CE FAUTEUIL ME SAISIR LES
���465 1326���1BRAS, J'AURAI DISPARU. [ QUI MA FEMME DE CHAMBRE
465 1326���2POURRA-T-ELLE ME DEMANDER ? LE CAPITAINE DE
465 1326���3GENDARMERIE SE GARDERA BIEN D'AGIR... JE SUIS
465 1326���4ISOL]E DANS CETTE GRANDE VILLE !
465 1326���5[ SON PREMIER REGARD DANS L'APPARTEMENT, *MLLE *DE
465 1326���6*LA *MOLE FUT RASSUR]E. D'ABORD C']TAIT UN LAQUAIS
465 1326���7EN LIVR]E FORT ]L]GANTE QUI LUI AVAIT OUVERT. LE
465 1326���8SALON O@ ON LA FIT ATTENDRE ]TALAIT CE LUXE
465 1327���1FIN ET D]LICAT, SI DIFF]RENT DE LA MAGNIFICENCE
465 1327���2GROSSI$RE, ET QUE L'ON NE TROUVE [ *PARIS QUE
465 1327���3DANS LES MEILLEURES MAISONS. D$S QU'ELLE APER+UT
465 1327���4*M *DE *FRILAIR QUI VENAIT [ ELLE D'UN AIR PATERNE,
465 1327���5TOUTES LES ID]ES DE CRIME ATROCE DISPARURENT.
465 1327���6ELLE NE TROUVA PAS M^ME SUR CETTE BELLE FIGURE
465 1327���7L'EMPREINTE DE CETTE VERTU ]NERGIQUE ET QUELQUE
465 1327���8PEU SAUVAGE, SI ANTIPATHIQUE [ LA SOCI]T] DE
465 1328���1*PARIS. LE DEMI-SOURIRE QUI ANIMAIT LES TRAITS
465 1328���2DU PR^TRE, QUI DISPOSAIT DE TOUT [ *BESAN+ON,
465 1328���3ANNON+AIT L'HOMME DE BONNE
466 1328���4COMPAGNIE, LE PR]LAT INSTRUIT, L'ADMINISTRATEUR
466 1328���5HABILE. *MATHILDE SE CRUT [ *PARIS.
466 1328���6IL NE FALLUT QUE QUELQUES INSTANTS [ *M *DE *FRILAIR
466 1328���7POUR AMENER *MATHILDE [ LUI AVOUER QU'ELLE ]TAIT
466 1328���8LA FILLE DE SON PUISSANT ADVERSAIRE LE MARQUIS
466 1329���1DE *LA *MOLE.
466 1329���2- JE NE SUIS POINT EN EFFET *MME *MICHELET, DIT-ELLE
466 1329���3EN REPRENANT TOUTE LA HAUTEUR DE SON MAINTIEN,
466 1329���4ET CET AVEU ME CO=TE PEU, CAR JE VIENS VOUS
466 1329���5CONSULTER, MONSIEUR, SUR LA POSSIBILIT] DE PROCURER
466 1329���6L']VASION DE *M *DE *LA *VERNAYE. D'ABORD IL N'EST
466 1329���7COUPABLE QUE D'UNE ]TOURDERIE ; LA FEMME SUR
466 1329���8LAQUELLE IL A TIR] SE PORTE BIEN. EN SECOND LIEU,
466 1330���1POUR S]DUIRE LES SUBALTERNES, JE PUIS REMETTRE
466 1330���2SUR-LE-CHAMP CINQUANTE MILLE FRANCS ET M'ENGAGER
466 1330���3POUR LE DOUBLE. ENFIN, MA RECONNAISSANCE ET CELLE
466 1330���4DE MA FAMILLE NE TROUVERA RIEN D'IMPOSSIBLE POUR
466 1330���5QUI AURA SAUV] *M *DE *LA *VERNAYE.
466 1330���6*M *DE *FRILAIR PARAISSAIT ]TONN] DE CE NOM.
466 1330���7*MATHILDE LUI MONTRA PLUSIEURS LETTRES DU MINISTRE
466 1330���8DE LA GUERRE, ADRESS]ES [ *M *JULIEN *SOREL *DE
466 1331���1*LA *VERNAYE.
466 1331���2- VOUS VOYEZ, MONSIEUR, QUE MON P$RE SE CHARGEAIT
466 1331���3DE SA FORTUNE. JE L'AI ]POUS] EN SECRET, MON P$RE
466 1331���4D]SIRAIT QU'IL F=T OFFICIER SUP]RIEUR AVANT DE
466 1331���5D]CLARER CE MARIAGE UN PEU SINGULIER POUR UNE
466 1331���6*LA *MOLE.
466 1331���7*MATHILDE REMARQUA QUE L'EXPRESSION DE LA BONT] ET
��\466 1331���8D'UNE GA_T] DOUCE S']VANOUISSAIT RAPIDEMENT [
466 1332���1MESURE QUE *M *DE *FRILAIR ARRIVAIT [ DES
466 1332���2D]COUVERTES IMPORTANTES. UNE FINESSE M^L]E DE
466 1332���3FAUSSET] PROFONDE SE PEIGNIT SUR SA FIGURE.
466 1332���4L'ABB] AVAIT DES DOUTES, IL RELISAIT LENTEMENT
466 1332���5LES DOCUMENTS OFFICIELS.
466 1332���6QUEL PARTI PUIS-JE TIRER DE CES ]TRANGES CONFIDENCES ?
466 1332���7SE DISAIT-IL. ME VOICI TOUT D'UN COUP EN RELATION
466 1332���8INTIME AVEC UNE AMIE DE LA C]L$BRE MAR]CHALE DE
466 1333���1*FERVAQUES, NI$CE TOUTE-PUISSANTE DE MONSEIGNEUR
466 1333���2L']V^QUE DE *, PAR QUI L'ON EST ]V^QUE EN *FRANCE.
466 1333���3CE QUE JE REGARDAIS COMME RECUL] DANS L'AVENIR SE
466 1333���4PR]SENTE [ L'IMPROVISTE. CECI PEUT ME CONDUIRE AU
466 1333���5BUT DE TOUS MES VOEUX.
466 1333���6D'ABORD *MATHILDE FUT EFFRAY]E DU CHANGEMENT RAPIDE
466 1333���7DE LA PHYSIONOMIE DE CET HOMME SI PUISSANT, AVEC
466 1333���8LEQUEL ELLE SE TROUVAIT SEULE DANS UN APPARTEMENT
466 1334���1RECUL]. MAIS QUOI ! SE DIT-ELLE BIENT>T, LA PIRE
466 1334���2CHANCE N'E=T-ELLE PAS ]T] DE NE FAIRE AUCUNE
466 1334���3IMPRESSION SUR LE FROID ]GO%SME D'UN PR^TRE
466 1334���4RASSASI] DE POUVOIR ET DE JOUISSANCES ?
467 1334���5]BLOUI DE CETTE VOIE RAPIDE ET IMPR]VUE QUI S'OUVRAIT
467 1334���6[ SES YEUX POUR ARRIVER [ L']PISCOPAT, ]TONN] DU
467 1334���7G]NIE DE *MATHILDE, UN INSTANT *M *DE *FRILAIR NE
467 1334���8FUT PLUS SUR SES GARDES. *MLLE *DE *LA *MOLE LE
467 1335���1VIT PRESQUE [ SES PIEDS, AMBITIEUX ET VIF JUSQU'AU
467 1335���2TREMBLEMENT NERVEUX.
467 1335���3TOUT S']CLAIRCIT, PENSA-T-ELLE, RIEN NE SERA
467 1335���4IMPOSSIBLE ICI [ L'AMIE DE *MME *DE *FERVAQUES.
467 1335���5MALGR] UN SENTIMENT DE JALOUSIE ENCORE BIEN
467 1335���6DOULOUREUX, ELLE EUT LE COURAGE D'EXPLIQUER QUE
467 1335���7*JULIEN ]TAIT L'AMI INTIME DE LA MAR]CHALE, ET
467 1335���8RENCONTRAIT PRESQUE TOUS LES JOURS CHEZ ELLE
467 1336���1MONSEIGNEUR L']V^QUE DE *.
467 1336���2- QUAND L'ON TIRERAIT AU SORT QUATRE OU CINQ FOIS DE
467 1336���3SUITE UNE LISTE DE TRENTE-SIX JUR]S PARMI LES
467 1336���4NOTABLES HABITANTS DE CE D]PARTEMENT, DIT LE GRAND
467 1336���5VICAIRE AVEC L'<PRE REGARD DE L'AMBITION ET EN
467 1336���6APPUYANT SUR LES MOTS, JE ME CONSID]RERAIS COMME
467 1336���7BIEN PEU CHANCEUX SI DANS CHAQUE LISTE JE NE
467 1336���8COMPTAIS PAS HUIT OU DIX AMIS ET LES PLUS INTELLIGENTS
467 1337���1DE LA TROUPE. PRESQUE TOUJOURS J'AURAI LA MAJORIT],
467 1337���2PLUS QU'ELLE M^ME POUR CONDAMNER ; VOYEZ, MADEMOISELLE,
467 1337���3AVEC GRANDE FACILIT] JE PUIS FAIRE ABSOUDRE...
467 1337���4L'ABB] S'ARR^TA TOUT [ COUP, COMME ]TONN] DU SON
467 1337���5DE SES PAROLES ; IL AVOUAIT DES CHOSES QUE L'ON
467 1337���6NE DIT JAMAIS AUX PROFANES.
���467 1337���7MAIS [ SON TOUR IL FRAPPA *MATHILDE DE STUPEUR QUAND
467 1337���8IL LUI APPRIT QUE CE QUI ]TONNAIT ET INT]RESSAIT
467 1338���1SURTOUT LA SOCI]T] DE *BESAN+ON DANS L']TRANGE
467 1338���2AVENTURE DE *JULIEN, C'EST QU'IL AVAIT INSPIR]
467 1338���3AUTREFOIS UNE GRANDE PASSION [ *MME *DE *R^NAL, ET
467 1338���4L'AVAIT LONGTEMPS PARTAG]E. *M *DE *FRILAIR S'APER+UT
467 1338���5FACILEMENT DU TROUBLE EXTR^ME QUE PRODUISAIT SON
467 1338���6R]CIT.
467 1338���7J'AI MA REVANCHE ! PENSA-T-IL. ENFIN, VOICI UN
467 1338���8MOYEN DE CONDUIRE CETTE PETITE PERSONNE SI
467 1339���1D]CID]E ; JE TREMBLAIS DE N'Y PAS R]USSIR. L'AIR
467 1339���2DISTINGU] ET PEU FACILE [ MENER REDOUBLAIT [ SES
467 1339���3YEUX LE CHARME DE LA RARE BEAUT] QU'IL VOYAIT
467 1339���4PRESQUE SUPPLIANTE DEVANT LUI. IL REPRIT TOUT SON
467 1339���5SANG-FROID, ET N'H]SITA POINT [ RETOURNER LE
467 1339���6POIGNARD DANS SON COEUR.
467 1339���7- JE NE SERAIS PAS SURPRIS APR$S TOUT, LUI DIT-IL
467 1339���8D'UN AIR L]GER, QUAND NOUS APPRENDRIONS QUE C'EST
467 1340���1PAR JALOUSIE QUE *M *SOREL A TIR] DEUX COUPS DE
467 1340���2PISTOLET [ CETTE FEMME AUTREFOIS TANT AIM]E. IL
467 1340���3S'EN FAUT BIEN QU'ELLE SOIT SANS AGR]MENTS, ET
467 1340���4DEPUIS PEU ELLE VOYAIT FORT SOUVENT UN CERTAIN
468 1340���5ABB] *MARQUINOT DE *DIJON, ESP$CE DE JANS]NISTE
468 1340���6SANS MOEURS, COMME ILS SONT TOUS.
468 1340���7*M *DE *FRILAIR TORTURA VOLUPTUEUSEMENT ET [ LOISIR
468 1340���8LE COEUR DE CETTE JOLIE FILLE, DONT IL AVAIT
468 1341���1SURPRIS LE C>T] FAIBLE.
468 1341���2POURQUOI, DISAIT-IL EN ARR^TANT DES YEUX ARDENTS
468 1341���3SUR *MATHILDE, *M *SOREL AURAIT-IL CHOISI L']GLISE,
468 1341���4SI CE N'EST PARCE QUE, PR]CIS]MENT EN CET INSTANT,
468 1341���5SON RIVAL Y C]L]BRAIT LA MESSE ? TOUT LE MONDE
468 1341���6ACCORDE INFINIMENT D'ESPRIT, ET ENCORE PLUS DE
468 1341���7PRUDENCE [ L'HOMME HEUREUX QUE VOUS PROT]GEZ. QUOI
468 1341���8DE PLUS SIMPLE QUE DE SE CACHER DANS LES JARDINS
468 1342���1DE *M *DE *R^NAL QU'IL CONNA_T SI BIEN ? L[, AVEC
468 1342���2LA PRESQUE CERTITUDE DE N'^TRE NI VU, NI PRIS, NI
468 1342���3SOUP+ONN], IL POUVAIT DONNER LA MORT [ LA FEMME
468 1342���4DONT IL ]TAIT JALOUX.
468 1342���5CE RAISONNEMENT, SI JUSTE EN APPARENCE, ACHEVA DE
468 1342���6JETER *MATHILDE HORS D'ELLE-M^ME. CETTE <ME ALTI$RE,
468 1342���7MAIS SATUR]E DE TOUTE CETTE PRUDENCE S$CHE, QUI
468 1342���8PASSE DANS LE GRAND MONDE POUR PEINDRE FID$LEMENT
468 1343���1LE COEUR HUMAIN, N']TAIT PAS FAITE POUR COMPRENDRE
468 1343���2VITE LE BONHEUR DE SE MOQUER DE TOUTE PRUDENCE, QUI
468 1343���3PEUT ^TRE SI VIF POUR UNE <ME ARDENTE. DANS LES
468 1343���4HAUTES CLASSES DE LA SOCI]T] DE *PARIS, O@ *MATHILDE
468 1343���5AVAIT V]CU, LA PASSION NE PEUT QUE BIEN RAREMENT
��S468 1343���6SE D]POUILLER DE PRUDENCE, ET C'EST DU CINQUI$ME
468 1343���7]TAGE QU'ON SE JETTE PAR LA FEN^TRE.
468 1343���8ENFIN, L'ABB] DE *FRILAIR FUT S=R DE SON EMPIRE.
468 1344���1IL FIT ENTENDRE [ *MATHILDE (SANS DOUTE IL MENTAIT),
468 1344���2QU'IL POUVAIT DISPOSER [ SON GR] DU MINIST$RE
468 1344���3PUBLIC, CHARG] DE SOUTENIR L'ACCUSATION CONTRE
468 1344���4*JULIEN.
468 1344���5APR$S QUE LE SORT AURAIT D]SIGN] LES TRENTE-SIX
468 1344���6JUR]S DE LA SESSION, IL FERAIT UNE D]MARCHE DIRECTE
468 1344���7ET PERSONNELLE ENVERS TRENTE JUR]S AU MOINS.
468 1344���8SI *MATHILDE N'AVAIT PAS SEMBL] SI JOLIE [
468 1345���1*M *DE *FRILAIR, IL NE LUI E=T PARL] AUSSI
468 1345���2CLAIREMENT QU'[ LA CINQ OU SIXI$ME ENTREVUE.
hCHAPITRE 39 ��������
����469 1346���1L'INTRIGUE.
469 1346���2EN SORTANT DE L']V^CH], *MATHILDE N'H]SITA PAS [
469 1346���3ENVOYER UN COURRIER [ *MME *DE *FERVAQUES ; LA
469 1346���4CRAINTE DE SE COMPROMETTRE NE L'ARR^TA PAS UNE
469 1346���5SECONDE. ELLE CONJURAIT SA RIVALE D'OBTENIR UNE
469 1346���6LETTRE POUR *M *DE *FRILAIR, ]CRITE EN ENTIER
469 1346���7DE LA MAIN DE MONSEIGNEUR L']V^QUE DE *. ELLE
469 1346���8ALLAIT JUSQU'[ LA SUPPLIER D'ACCOURIR ELLE-M^ME
469 1347���1[ *BESAN+ON. CE TRAIT FUT H]RO%QUE DE LA PART
469 1347���2D'UNE <ME JALOUSE ET FI$RE.
469 1347���3D'APR$S LE CONSEIL DE *FOUQU], ELLE AVAIT EU LA
469 1347���4PRUDENCE DE NE POINT PARLER DE SES D]MARCHES [
469 1347���5*JULIEN. SA PR]SENCE LE TROUBLAIT ASSEZ SANS CELA.
469 1347���6PLUS HONN^TE HOMME [ L'APPROCHE DE LA MORT QU'IL
469 1347���7NE L'AVAIT ]T] DURANT SA VIE, IL AVAIT DES REMORDS
469 1347���8NON SEULEMENT ENVERS *M *DE *LA *MOLE, MAIS AUSSI
469 1348���1POUR *MATHILDE.
469 1348���2QUOI DONC ! SE DISAIT-IL, JE TROUVE AUPR$S D'ELLE
469 1348���3DES MOMENTS DE DISTRACTION ET M^ME DE L'ENNUI. ELLE
469 1348���4SE PERD POUR MOI, ET C'EST AINSI QUE JE L'EN
469 1348���5R]COMPENSE ! SERAIS-JE DONC UN M]CHANT ? CETTE
469 1348���6QUESTION L'E=T BIEN PEU OCCUP] QUAND IL ]TAIT
469 1348���7AMBITIEUX ; ALORS NE PAS R]USSIR ]TAIT LA SEULE
469 1348���8HONTE [ SES YEUX.
469 1349���1SON MALAISE MORAL, AUPR$S DE *MATHILDE, ]TAIT
469 1349���2D'AUTANT PLUS D]CID], QU'IL LUI INSPIRAIT EN CE
469 1349���3MOMENT LA PASSION LA PLUS EXTRAORDINAIRE ET LA
469 1349���4PLUS FOLLE. ELLE NE PARLAIT QUE DES SACRIFICES
469 1349���5]TRANGES QU'ELLE VOULAIT FAIRE POUR LE SAUVER.
469 1349���6EXALT]E PAR UN SENTIMENT DONT ELLE ]TAIT FI$RE
469 1349���7ET QUI L'EMPORTAIT
470 1349���8SUR TOUT SON ORGUEIL, ELLE E=T VOULU NE PAS LAISSER
470 1350���1PASSER UN INSTANT DE SA VIE SANS LE REMPLIR PAR
��T470 1350���2QUELQUE D]MARCHE EXTRAORDINAIRE. LES PROJETS LES
470 1350���3PLUS ]TRANGES, LES PLUS P]RILLEUX POUR ELLE
470 1350���4REMPLISSAIENT SES LONGS ENTRETIENS AVEC *JULIEN.
470 1350���5LES GE>LIERS, BIEN PAY]S, LA LAISSAIENT R]GNER
470 1350���6DANS LA PRISON. LES ID]ES DE *MATHILDE NE SE
470 1350���7BORNAIENT PAS AU SACRIFICE DE SA R]PUTATION ; PEU
470 1350���8LUI IMPORTAIT DE FAIRE CONNA_TRE SON ]TAT [ TOUTE
470 1351���1LA SOCI]T]. SE JETER [ GENOUX POUR DEMANDER LA
470 1351���2GR<CE DE *JULIEN, DEVANT LA VOITURE DU ROI ALLANT
470 1351���3AU GALOP, ATTIRER L'ATTENTION DU PRINCE, AU RISQUE
470 1351���4DE SE FAIRE MILLE FOIS ]CRASER, ]TAIT UNE DES
470 1351���5MOINDRES CHIM$RES QUE R^VAIT CETTE IMAGINATION
470 1351���6EXALT]E ET COURAGEUSE. PAR SES AMIS EMPLOY]S AUPR$S
470 1351���7DU ROI, ELLE ]TAIT S=RE D'^TRE ADMISE DANS LES
470 1351���8PARTIES R]SERV]ES DU PARC DE *SAINT-*CLOUD.
470 1352���1*JULIEN SE TROUVAIT PEU DIGNE DE TANT DE D]VOUEMENT,
470 1352���2[ VRAI DIRE IL ]TAIT FATIGU] D'H]RO%SME. C'E=T
470 1352���3]T] [ UNE TENDRESSE SIMPLE, NA%VE ET PRESQUE
470 1352���4TIMIDE, QU'IL SE F=T TROUV] SENSIBLE, TANDIS
470 1352���5QU'AU CONTRAIRE, IL FALLAIT TOUJOURS L'ID]E D'UN
470 1352���6PUBLIC ET \ DES AUTRES \ [ L'<ME HAUTAINE DE
470 1352���7*MATHILDE.
470 1352���8AU MILIEU DE TOUTES SES ANGOISSES, DE TOUTES SES
470 1353���1CRAINTES POUR LA VIE DE CET AMANT, AUQUEL ELLE NE
470 1353���2VOULAIT PAS SURVIVRE, ELLE AVAIT UN BESOIN SECRET
470 1353���3D']TONNER LE PUBLIC PAR L'EXC$S DE SON AMOUR ET
470 1353���4LA SUBLIMIT] DE SES ENTREPRISES.
470 1353���5*JULIEN PRENAIT DE L'HUMEUR DE NE POINT SE TROUVER
470 1353���6TOUCH] DE TOUT CET H]RO%SME. QU'E=T-CE ]T], S'IL
470 1353���7E=T CONNU TOUTES LES FOLIES, DONT *MATHILDE ACCABLAIT
470 1353���8L'ESPRIT D]VOU], MAIS ]MINEMMENT RAISONNABLE ET
470 1354���1BORN] DU BON *FOUQU] ?
470 1354���2IL NE SAVAIT TROP QUE BL<MER DANS LE D]VOUEMENT DE
470 1354���3*MATHILDE ; CAR LUI AUSSI E=T SACRIFI] TOUTE SA
470 1354���4FORTUNE ET EXPOS] SA VIE AUX PLUS GRANDS HASARDS
470 1354���5POUR SAUVER *JULIEN. IL ]TAIT STUP]FAIT DE LA
470 1354���6QUANTIT] D'OR JET]E PAR *MATHILDE. LES PREMIERS
470 1354���7JOURS, LES SOMMES AINSI D]PENS]ES EN IMPOS$RENT
470 1354���8[ *FOUQU], QUI AVAIT POUR L'ARGENT TOUTE LA
470 1355���1V]N]RATION D'UN PROVINCIAL.
470 1355���2ENFIN, IL D]COUVRIT QUE LES PROJETS DE *MLLE *DE
470 1355���3*LA *MOLE VARIAIENT SOUVENT, ET, [ SON GRAND
470 1355���4SOULAGEMENT, TROUVA UN MOT POUR BL<MER CE
470 1355���5CARACT$RE SI FATIGANT POUR LUI : ELLE ]TAIT
470 1355���6\ CHANGEANTE \. DE CETTE ]PITH$TE [ CELLE DE
470 1355���7\ MAUVAISE T^TE \, LE PLUS GRAND ANATH$ME EN
470 1355���8PROVINCE, IL N'Y A QU'UN PAS.
��U470 1356���1IL EST SINGULIER, SE DISAIT *JULIEN, UN JOUR QUE
470 1356���2*MATHILDE SORTAIT DE SA PRISON, QU'UNE PASSION
470 1356���3SI VIVE ET DONT JE SUIS L'OBJET ME LAISSE TELLEMENT
470 1356���4INSENSIBLE ! ET JE L'ADORAIS IL Y A
471 1356���5DEUX MOIS ! J'AVAIS BIEN LU QUE L'APPROCHE DE LA
471 1356���6MORT D]SINT]RESSE DE TOUT ; MAIS IL EST AFFREUX DE
471 1356���7SE SENTIR INGRAT ET DE NE POUVOIR SE CHANGER. JE
471 1356���8SUIS DONC UN ]GO%STE ? IL SE FAISAIT [ CE SUJET
471 1357���1LES REPROCHES LES PLUS HUMILIANTS.
471 1357���2L'AMBITION ]TAIT MORTE EN SON COEUR, UNE AUTRE
471 1357���3PASSION Y ]TAIT SORTIE DE SES CENDRES ; IL L'APPELAIT
471 1357���4LE REMORDS D'AVOIR ASSASSIN] *MME *DE *R^NAL.
471 1357���5DANS LE FAIT, IL EN ]TAIT ]PERDUMENT AMOUREUX. IL
471 1357���6TROUVAIT UN BONHEUR SINGULIER QUAND, LAISS]
471 1357���7ABSOLUMENT SEUL ET SANS CRAINTE D'^TRE INTERROMPU,
471 1357���8IL POUVAIT SE LIVRER TOUT ENTIER AU SOUVENIR DES
471 1358���1JOURN]ES HEUREUSES QU'IL AVAIT PASS]ES JADIS [
471 1358���2*VERRI$RES OU [ *VERGY. LES MOINDRES INCIDENTS DE
471 1358���3CES TEMPS TROP RAPIDEMENT ENVOL]S AVAIENT POUR LUI
471 1358���4UNE FRA_CHEUR ET UN CHARME IRR]SISTIBLES. JAMAIS
471 1358���5IL NE PENSAIT [ SES SUCC$S DE *PARIS ; IL EN ]TAIT
471 1358���6ENNUY].
471 1358���7CES DISPOSITIONS QUI S'ACCROISSAIENT RAPIDEMENT
471 1358���8FURENT EN PARTIE DEVIN]ES PAR LA JALOUSIE DE
471 1359���1*MATHILDE. ELLE S'APERCEVAIT FORT CLAIREMENT QU'ELLE
471 1359���2AVAIT [ LUTTER CONTRE L'AMOUR DE LA SOLITUDE.
471 1359���3QUELQUEFOIS, ELLE PRONON+AIT AVEC TERREUR LE NOM
471 1359���4DE *MME *DE *R^NAL. ELLE VOYAIT FR]MIR *JULIEN.
471 1359���5SA PASSION N'EUT D]SORMAIS NI BORNES, NI MESURE.
471 1359���6S'IL MEURT, JE MEURS APR$S LUI, SE DISAIT-ELLE
471 1359���7AVEC TOUTE LA BONNE FOI POSSIBLE. QUE DIRAIENT
471 1359���8LES SALONS DE *PARIS EN VOYANT UNE FILLE DE MON
471 1360���1RANG ADORER [ CE POINT UN AMANT DESTIN] [ LA MORT ?
471 1360���2POUR TROUVER DE TELS SENTIMENTS, IL FAUT REMONTER
471 1360���3AU TEMPS DES H]ROS ; C']TAIENT DES AMOURS DE CE
471 1360���4GENRE QUI FAISAIENT PALPITER LES COEURS DU SI$CLE
471 1360���5DE *CHARLES *IX ET DE *HENRI *III.
471 1360���6AU MILIEU DES TRANSPORTS LES PLUS VIFS, QUAND
471 1360���7ELLE SERRAIT CONTRE SON COEUR LA T^TE DE *JULIEN :
471 1360���8QUOI ! SE DISAIT-ELLE AVEC HORREUR, CETTE T^TE
471 1361���1CHARMANTE SERAIT DESTIN]E [ TOMBER ! EH BIEN !
471 1361���2AJOUTAIT-ELLE ENFLAMM]E D'UN H]RO%SME QUI N']TAIT
471 1361���3PAS SANS BONHEUR, MES L$VRES, QUI SE PRESSENT
471 1361���4CONTRE CES JOLIS CHEVEUX, SERONT GLAC]ES MOINS DE
471 1361���5VINGT-QUATRE HEURES APR$S.
471 1361���6LES SOUVENIRS DE CES MOMENTS D'H]RO%SME ET D'AFFREUSE
471 1361���7VOLUPT] L'ATTACHAIENT D'UNE ]TREINTE INVINCIBLE.
��V471 1361���8L'ID]E DE SUICIDE, SI OCCUPANTE PAR ELLE-M^ME, ET
471 1362���1JUSQU'ICI SI ]LOIGN]E DE CETTE <ME ALTI$RE, Y
471 1362���2P]N]TRA, ET BIENT>T Y R]GNA AVEC UN EMPIRE ABSOLU.
471 1362���3NON, LE SANG DE MES ANC^TRES NE S'EST POINT ATTI]DI
471 1362���4EN DESCENDANT JUSQU'[ MOI, SE DISAIT *MATHILDE
471 1362���5AVEC ORGUEIL.
472 1362���6- J'AI UNE GR<CE [ VOUS DEMANDER, LUI DIT UN JOUR
472 1362���7SON AMANT : METTEZ VOTRE ENFANT EN NOURRICE [
472 1362���8*VERRI$RES, *MME *DE *R^NAL SURVEILLERA LA NOURRICE.
472 1363���1- CE QUE VOUS ME DITES L[ EST BIEN DUR... ET
472 1363���2*MATHILDE P<LIT.
472 1363���3- IL EST VRAI, ET JE T'EN DEMANDE MILLE FOIS
472 1363���4PARDON, S']CRIA *JULIEN SORTANT DE SA R^VERIE, ET
472 1363���5LA SERRANT DANS SES BRAS.
472 1363���6APR$S AVOIR S]CH] SES LARMES, IL REVINT [ SA
472 1363���7PENS]E, MAIS AVEC PLUS D'ADRESSE. IL AVAIT DONN]
472 1363���8[ LA CONVERSATION UN TOUR DE PHILOSOPHIE M]LANCOLIQUE.
472 1364���1IL PARLAIT DE CET AVENIR QUI ALLAIT SIT>T SE
472 1364���2FERMER POUR LUI.
472 1364���3- IL FAUT CONVENIR, CH$RE AMIE, QUE LES PASSIONS
472 1364���4SONT UN ACCIDENT DANS LA VIE, MAIS CET ACCIDENT
472 1364���5NE SE RENCONTRE QUE CHEZ LES <MES SUP]RIEURES...
472 1364���6LA MORT DE MON FILS SERAIT AU FOND UN BONHEUR
472 1364���7POUR L'ORGUEIL DE VOTRE FAMILLE, C'EST CE QUE
472 1364���8DEVINERONT LES SUBALTERNES. LA N]GLIGENCE SERA
472 1365���1LE LOT DE CET ENFANT DU MALHEUR ET DE LA HONTE...
472 1365���2J'ESP$RE QU'[ UNE ]POQUE QUE JE NE VEUX POINT FIXER,
472 1365���3MAIS QUE POURTANT MON COURAGE ENTREVOIT, VOUS
472 1365���4OB]IREZ [ MES DERNI$RES RECOMMANDATIONS : VOUS
472 1365���5]POUSEREZ M LE MARQUIS DE *CROISENOIS.
472 1365���6- QUOI, D]SHONOR]E !
472 1365���7- LE D]SHONNEUR NE POURRA PRENDRE SUR UN NOM TEL
472 1365���8QUE LE V>TRE. VOUS SEREZ UNE VEUVE ET LA VEUVE D'UN
472 1366���1FOU, VOIL[ TOUT. J'IRAI PLUS LOIN : MON CRIME
472 1366���2N'AYANT POINT L'ARGENT POUR MOTEUR NE SERA POINT
472 1366���3D]SHONORANT. PEUT-^TRE [ CETTE ]POQUE, QUELQUE
472 1366���4L]GISLATEUR PHILOSOPHE AURA OBTENU, DES PR]JUG]S
472 1366���5DE SES CONTEMPORAINS, LA SUPPRESSION DE LA
472 1366���6PEINE DE MORT. ALORS, QUELQUE VOIX AMIE DIRA COMME
472 1366���7UN EXEMPLE : TENEZ, LE PREMIER ]POUX DE *MLLE *DE
472 1366���8*LA *MOLE ]TAIT UN FOU, MAIS NON PAS UN M]CHANT
472 1367���1HOMME, UN SC]L]RAT. IL FUT ABSURDE DE FAIRE TOMBER
472 1367���2CETTE T^TE... ALORS MA M]MOIRE NE SERA POINT
472 1367���3INF<ME ; DU MOINS APR$S UN CERTAIN TEMPS...
472 1367���4VOTRE POSITION DANS LE MONDE, VOTRE FORTUNE, ET,
472 1367���5PERMETTEZ-MOI DE LE DIRE, VOTRE G]NIE, FERONT
472 1367���6JOUER [ *M *DE *CROISENOIS, DEVENU VOTRE ]POUX,
��W472 1367���7UN R>LE AUQUEL TOUT SEUL IL NE SAURAIT ATTEINDRE.
472 1367���8IL N'A QUE DE LA NAISSANCE ET DE LA BRAVOURE, ET
472 1368���1CES QUALIT]S TOUTES SEULES, QUI FAISAIENT UN HOMME
472 1368���2ACCOMPLI EN 1729, SONT UN ANACHRONISME UN SI$CLE
472 1368���3PLUS TARD, ET NE DONNENT QUE DES PR]TENTIONS. IL
472 1368���4FAUT ENCORE D'AUTRES CHOSES POUR SE PLACER [ LA
472 1368���5T^TE DE LA JEUNESSE FRAN+AISE.
473 1368���6VOUS PORTEREZ LE SECOURS D'UN CARACT$RE FERME ET
473 1368���7ENTREPRENANT AU PARTI POLITIQUE O@ VOUS JETTEREZ
473 1368���8VOTRE ]POUX. VOUS POURREZ SUCC]DER AUX CHEVREUSE
473 1369���1ET AUX LONGUEVILLE DE LA FRONDE... MAIS ALORS,
473 1369���2CH$RE AMIE, LE FEU C]LESTE QUI VOUS ANIME EN CE
473 1369���3MOMENT SERA UN PEU ATTI]DI.
473 1369���4PERMETTEZ-MOI DE VOUS LE DIRE, AJOUTA-T-IL APR$S
473 1369���5BEAUCOUP D'AUTRES PHRASES PR]PARATOIRES, DANS QUINZE
473 1369���6ANS VOUS REGARDEREZ COMME UNE FOLIE EXCUSABLE, MAIS
473 1369���7POURTANT COMME UNE FOLIE, L'AMOUR QUE VOUS AVEZ
473 1369���8EU POUR MOI...
473 1370���1IL S'ARR^TA TOUT [ COUP ET DEVINT R^VEUR. IL SE
473 1370���2TROUVAIT DE NOUVEAU VIS-[-VIS DE CETTE ID]E SI
473 1370���3CHOQUANTE POUR *MATHILDE : DANS QUINZE ANS
473 1370���4*MME *DE *R^NAL ADORERA MON FILS, ET VOUS L'AUREZ
473 1370���5OUBLI].
hCHAPITRE 40 ��������
����474 1371���1LA TRANQUILLIT].
474 1371���2CET ENTRETN FUT COUP2 PAR UN INTERROGATOIRE! SUIVI
474 1371���3D4UNE CONF2RENCE AVEC L4AVOCAT CHARG2 DE LA D2FENSE.
474 1371���4CES MOMENTS ]TAIENT LES SEULS ABSOLUMENT D]SAGR]ABLES
474 1371���5D'UNE VIE PLEINE D'INCURIE ET DE R^VERIES TENDRES.
474 1371���6IL Y A MEURTRE, ET MEURTRE AVEC PR]M]DITATION, DIT
474 1371���7*JULIEN AU JUGE COMME [ L'AVOCAT. J'EN SUIS F<CH],
474 1371���8MESSIEURS, AJOUTA-T-IL EN SOURIANT ; MAIS CECI R]DUIT
474 1372���1VOTRE BESOGNE [ BIEN PEU DE CHOSE.
474 1372���2APR$S TOUT, SE DISAIT *JULIEN, QUAND IL FUT PARVENU
474 1372���3[ SE D]LIVRER DE CES DEUX ^TRES, IL FAUT QUE JE SOIS
474 1372���4BRAVE, ET APPAREMMENT PLUS BRAVE QUE CES DEUX
474 1372���5HOMMES. ILS REGARDENT COMME LE COMBLE DES MAUX,
474 1372���6COMME LE \ ROI DES ]POUVANTEMENTS \, CE DUEL [
474 1372���7ISSUE MALHEUREUSE, DONT JE NE M'OCCUPERAI S]RIEUSEMENT
474 1372���8QUE LE JOUR M^ME.
474 1373���1C'EST QUE J'AI CONNU UN PLUS GRAND MALHEUR, CONTINUA
474 1373���2*JULIEN EN PHILOSOPHANT AVEC LUI-M^ME. JE SOUFFRAIS
474 1373���3BIEN AUTREMENT DURANT MON PREMIER VOYAGE [
474 1373���4*STRASBOURG, QUAND JE ME CROYAIS ABANDONN] PAR
474 1373���5*MATHILDE... ET POUVOIR DIRE QUE J'AI D]SIR] AVEC
474 1373���6TANT DE PASSION CETTE INTIMIT] PARFAITE QUI
474 1373���7AUJOURD'HUI ME LAISSE SI FROID !... DANS LE FAIT,
��X474 1373���8JE SUIS PLUS HEUREUX SEUL QUE QUAND CETTE FILLE
474 1374���1SI BELLE PARTAGE MA SOLITUDE...
474 1374���2L'AVOCAT, HOMME DE R$GLE ET DE FORMALIT]S, LE CROYAIT
474 1374���3FOU ET PENSAIT AVEC LE PUBLIC QUE C']TAIT LA
474 1374���4JALOUSIE QUI LUI AVAIT MIS LE PISTOLET [ LA MAIN.
474 1374���5UN JOUR, IL HASARDA DE FAIRE ENTENDRE [ *JULIEN
474 1374���6QUE CETTE ALL]GATION, VRAIE OU FAUSSE,
475 1374���7SERAIT UN EXCELLENT MOYEN DE PLAIDOIRIE. MAIS
475 1374���8L'ACCUS] REDEVINT EN UN CLIN D'OEIL UN ^TRE
475 1375���1PASSIONN] ET INCISIF.
475 1375���2- SUR VOTRE VIE, MONSIEUR, S']CRIA *JULIEN HORS DE
475 1375���3LUI, SOUVENEZ-VOUS DE NE PLUS PROF]RER CET
475 1375���4ABOMINABLE MENSONGE. LE PRUDENT AVOCAT EUT PEUR UN
475 1375���5INSTANT D'^TRE ASSASSIN].
475 1375���6IL PR]PARAIT SA PLAIDOIRIE, PARCE QUE L'INSTANT
475 1375���7D]CISIF APPROCHAIT RAPIDEMENT. *BESAN+ON ET TOUT
475 1375���8LE D]PARTEMENT NE PARLAIENT QUE DE CETTE CAUSE
475 1376���1C]L$BRE. *JULIEN IGNORAIT CE D]TAIL, IL AVAIT PRI]
475 1376���2QU'ON NE LUI PARL<T JAMAIS DE CES SORTES DE CHOSES.
475 1376���3CE JOUR-L[, *FOUQU] ET *MATHILDE AYANT VOULU LUI
475 1376���4APPRENDRE CERTAINS BRUITS PUBLICS, FORT PROPRES,
475 1376���5SELON EUX, [ DONNER DES ESP]RANCES, *JULIEN LES
475 1376���6AVAIT ARR^T]S D$S LE PREMIER MOT.
475 1376���7- LAISSEZ-MOI MA VIE ID]ALE. VOS PETITES TRACASSERIES,
475 1376���8VOS D]TAILS DE LA VIE R]ELLE, PLUS OU MOINS FROISSANTS
475 1377���1POUR MOI, ME TIRERAIENT DU CIEL. ON MEURT COMME ON
475 1377���2PEUT ; MOI JE NE VEUX PENSER [ LA MORT QU'[ MA
475 1377���3MANI$RE. QUE M'IMPORTENT \ LES AUTRES \ ? MES
475 1377���4RELATIONS AVEC \ LES AUTRES \ VONT ^TRE TRANCH]ES
475 1377���5BRUSQUEMENT. DE GR<CE, NE ME PARLEZ PLUS DE CES
475 1377���6GENS-L[ : C'EST BIEN ASSEZ DE VOIR LE JUGE ET
475 1377���7L'AVOCAT.
475 1377���8AU FAIT, SE DISAIT-IL [ LUI-M^ME, IL PARA_T QUE
475 1378���1MON DESTIN EST DE MOURIR EN R^VANT. UN ^TRE OBSCUR
475 1378���2TEL QUE MOI, S=R D'^TRE OUBLI] AVANT QUINZE JOURS,
475 1378���3SERAIT BIEN DUPE, IL FAUT L'AVOUER, DE JOUER LA
475 1378���4COM]DIE...
475 1378���5IL EST SINGULIER POURTANT QUE JE N'AIE CONNU L'ART
475 1378���6DE JOUIR DE LA VIE QUE DEPUIS QUE J'EN VOIS LE
475 1378���7TERME SI PR$S DE MOI.
475 1378���8IL PASSAIT CES DERNI$RES JOURN]ES [ SE PROMENER
475 1379���1SUR L']TROITE TERRASSE AU HAUT DU DONJON, FUMANT
475 1379���2D'EXCELLENTS CIGARES QUE *MATHILDE AVAIT ENVOY]
475 1379���3CHERCHER EN *HOLLANDE PAR UN COURRIER, ET SANS
475 1379���4SE DOUTER QUE SON APPARITION ]TAIT ATTENDUE CHAQUE
475 1379���5JOUR PAR TOUS LES T]LESCOPES DE LA VILLE. SA PENS]E
475 1379���6]TAIT [ *VERGY. JAMAIS IL NE PARLAIT DE *MME *DE
��Y475 1379���7*R^NAL [ *FOUQU], MAIS DEUX OU TROIS FOIS CET AMI
475 1379���8LUI DIT QU'ELLE SE R]TABLISSAIT RAPIDEMENT, ET CE
475 1380���1MOT RETENTIT DANS SON COEUR.
475 1380���2PENDANT QUE L'<ME DE *JULIEN ]TAIT PRESQUE TOUJOURS
475 1380���3TOUT ENTI$RE DANS LE PAYS DES ID]ES, *MATHILDE,
475 1380���4OCCUP]E DES CHOSES R]ELLES, COMME IL CONVIENT [ UN
475 1380���5COEUR ARISTOCRATE, AVAIT SU AVANCER [ UN TEL POINT
475 1380���6L'INTIMIT] DE LA CORRESPONDANCE DIRECTE ENTRE
475 1380���7*MME *DE *FERVAQUES ET *M *DE *FRILAIR, QUE D]J[
475 1380���8LE GRAND MOT \ ]V^CH] \ AVAIT ]T] PRONONC].
475 1381���1LE V]N]RABLE PR]LAT, CHARG] DE LA FEUILLE DES
475 1381���2B]N]FICES,
476 1381���3AJOUTA EN APOSTILLE [ UNE LETTRE DE SA NI$CE :
476 1381���4\ CE PAUVRE *SOREL N'EST QU'UN ]TOURDI, J'ESP$RE
476 1381���5\ QU'ON NOUS LE RENDRA \.
476 1381���6[ LA VUE DE CES LIGNES, *M *DE *FRILAIR FUT COMME
476 1381���7HORS DE LUI. IL NE DOUTAIT PAS DE SAUVER *JULIEN.
476 1381���8- SANS CETTE LOI JACOBINE QUI A PRESCRIT LA
476 1382���1FORMATION D'UNE LISTE INNOMBRABLE DE JUR]S, ET
476 1382���2QUI N'A D'AUTRE BUT R]EL QUE D'ENLEVER TOUTE
476 1382���3INFLUENCE AUX GENS BIEN N]S, DISAIT-IL [ *MATHILDE
476 1382���4LA VEILLE DU TIRAGE AU SORT DES TRENTE-SIX JUR]S
476 1382���5DE LA SESSION, J'AURAIS R]PONDU DU \ VERDICT \.
476 1382���6J'AI BIEN FAIT ACQUITTER LE CUR] *N...
476 1382���7CE FUT AVEC PLAISIR QUE LE LENDEMAIN, PARMI LES
476 1382���8NOMS SORTIS DE L'URNE, *M *DE *FRILAIR TROUVA
476 1383���1CINQ CONGR]GANISTES DE *BESAN+ON, ET PARMI LES
476 1383���2]TRANGERS [ LA VILLE, LES NOMS DE *MM *VALENOD,
476 1383���3DE *MOIROD, *DE *CHOLIN. - JE R]PONDS D'ABORD
476 1383���4DE CES HUIT JUR]S-CI, DIT-IL [ *MATHILDE. LES
476 1383���5CINQ PREMIERS SONT DES \ MACHINES \. *VALENOD
476 1383���6EST MON AGENT, *MOIROD ME DOIT TOUT, *DE *CHOLIN
476 1383���7EST UN IMB]CILE QUI A PEUR DE TOUT.
476 1383���8LE JOURNAL R]PANDIT DANS LE D]PARTEMENT LES NOMS
476 1384���1DES JUR]S ET *MME *DE *R^NAL, [ L'INEXPRIMABLE
476 1384���2TERREUR DE SON MARI, VOULUT VENIR [ *BESAN+ON.
476 1384���3TOUT CE QUE *M *DE *R^NAL PUT OBTENIR FUT QU'ELLE
476 1384���4NE QUITTERAIT POINT SON LIT, AFIN DE NE PAS
476 1384���5AVOIR LE D]SAGR]MENT D'^TRE APPEL]E EN T]MOIGNAGE.
476 1384���6- VOUS NE COMPRENEZ PAS MA POSITION, DISAIT
476 1384���7L'ANCIEN MAIRE DE *VERRI$RES, JE SUIS MAINTENANT
476 1384���8LIB]RAL DE LA \ D]FECTION \, COMME ILS DISENT ;
476 1385���1NUL DOUTE QUE CE POLISSON DE *VALENOD ET *M *DE
476 1385���2*FRILAIR N'OBTIENNENT FACILEMENT DU PROCUREUR
476 1385���3G]N]RAL ET DES JUGES TOUT CE QUI POURRA M'^TRE
476 1385���4D]SAGR]ABLE.
476 1385���5*MME *DE *R^NAL C]DA SANS PEINE AUX ORDRES DE
��Z476 1385���6SON MARI. SI JE PARAISSAIS [ LA COUR D'ASSISES, SE
476 1385���7DISAIT-ELLE, J'AURAIS L'AIR DE DEMANDER VENGEANCE.
476 1385���8MALGR] TOUTES LES PROMESSES DE PRUDENCE FAITES AU
476 1386���1DIRECTEUR DE SA CONSCIENCE ET [ SON MARI, [ PEINE
476 1386���2ARRIV]E [ *BESAN+ON ELLE ]CRIVIT DE SA MAIN [ CHACUN
476 1386���3DES TRENTE-SIX JUR]S :
476 1386���4"JE NE PARA_TRAI POINT LE JOUR DU JUGEMENT, MONSIEUR,
476 1386���5PARCE QUE MA PR]SENCE POURRAIT JETER DE LA D]FAVEUR
476 1386���6SUR LA CAUSE DE *M *SOREL. JE NE D]SIRE QU'UNE
476 1386���7CHOSE AU MONDE ET AVEC PASSION, C'EST QU'IL SOIT
476 1386���8SAUV]. N'EN DOUTEZ POINT, L'AFFREUSE ID]E QU'[
476 1387���1CAUSE DE MOI UN INNOCENT [ ]T] CONDUIT [ LA MORT
476 1387���2EMPOISONNERAIT LE RESTE DE MA VIE ET SANS DOUTE
476 1387���3L'ABR$GERAIT. COMMENT POURRIEZ-VOUS LE CONDAMNER
476 1387���4[ MORT,
477 1387���5TANDIS QUE MOI JE VIS ? NON, SANS DOUTE, LA SOCI]T]
477 1387���6N'A POINT LE DROIT D'ARRACHER LA VIE, ET SURTOUT [
477 1387���7UN ^TRE TEL QUE *JULIEN *SOREL. TOUT LE MONDE, [
477 1387���8*VERRI$RES, LUI A CONNU DES MOMENTS D']GAREMENT.
477 1388���1CE PAUVRE JEUNE HOMME A DES ENNEMIS PUISSANTS ; MAIS,
477 1388���2M^ME PARMI SES ENNEMIS (ET COMBIEN N'EN A-T-IL
477 1388���3PAS !) QUEL EST CELUI QUI MET EN DOUTE SES
477 1388���4ADMIRABLES TALENTS ET SA SCIENCE PROFONDE ? CE
477 1388���5N'EST PAS UN SUJET ORDINAIRE QUE VOUS ALLEZ JUGER,
477 1388���6MONSIEUR. DURANT PR$S DE DIX-HUIT MOIS NOUS L'AVONS
477 1388���7TOUS CONNU PIEUX, SAGE, APPLIQU] ; MAIS, DEUX
477 1388���8OU TROIS FOIS PAR AN, IL ]TAIT SAISI PAR DES ACC$S
477 1389���1DE M]LANCOLIE QUI ALLAIENT JUSQU'[ L']GAREMENT.
477 1389���2TOUTE LA VILLE DE *VERRI$RES, TOUS NOS VOISINS DE
477 1389���3*VERGY O@ NOUS PASSONS LA BELLE SAISON, MA FAMILLE
477 1389���4ENTI$RE, MONSIEUR LE SOUS-PR]FET, LUI-M^ME,
477 1389���5RENDRONT JUSTICE [ SA PI]T] EXEMPLAIRE ; IL SAIT
477 1389���6PAR COEUR TOUTE LA SAINTE BIBLE. UN IMPIE SE
477 1389���7F=T-IL APPLIQU] PENDANT DES ANN]ES [ APPRENDRE
477 1389���8LE LIVRE SAINT ? MES FILS AURONT L'HONNEUR DE
477 1390���1VOUS PR]SENTER CETTE LETTRE : CE SONT DES ENFANTS.
477 1390���2DAIGNEZ LES INTERROGER, MONSIEUR, ILS VOUS
477 1390���3DONNERONT SUR CE PAUVRE JEUNE HOMME TOUS LES
477 1390���4D]TAILS QUI SERAIENT ENCORE N]CESSAIRES POUR VOUS
477 1390���5CONVAINCRE DE LA BARBARIE QU'IL Y AURAIT [ LE
477 1390���6CONDAMNER. BIEN LOIN DE ME VENGER, VOUS ME
477 1390���7DONNERIEZ LA MORT.
477 1390���8"QU'EST-CE QUE SES ENNEMIS POURRONT OPPOSER [
477 1391���1CE FAIT ? LA BLESSURE QUI A ]T] LE R]SULTAT D'UN
477 1391���2DE CES MOMENTS DE FOLIE QUE MES ENFANTS
477 1391���3EUX-M^MES REMARQUAIENT CHEZ LEUR PR]CEPTEUR, EST
477 1391���4TELLEMENT PEU DANGEREUSE, QU'APR$S MOINS DE DEUX
���477 1391���5MOIS ELLE M'A PERMIS DE VENIR EN POSTE DE *VERRI$RES
477 1391���6[ *BESAN+ON. SI J'APPRENDS, MONSIEUR, QUE VOUS
477 1391���7H]SITIEZ LE MOINS DU MONDE [ SOUSTRAIRE [ LA BARBARIE
477 1391���8DES LOIS UN ^TRE SI PEU COUPABLE, JE SORTIRAI DE
477 1392���1MON LIT, O@ ME RETIENNENT UNIQUEMENT LES ORDRES DE
477 1392���2MON MARI, ET J'IRAI ME JETER [ VOS PIEDS.
477 1392���3"D]CLAREZ, MONSIEUR, QUE LA PR]M]DITATION N'EST PAS
477 1392���4CONSTANTE, ET VOUS N'AUREZ PAS [ VOUS REPROCHER
477 1392���5LE SANG D'UN INNOCENT", ETC., ETC.
hCHAPITRE 41 ��������
����478 1393���1LE JUGEMENT.
478 1393���2ENFIN PARUT CE JOUR, TELLEMENT REDOUT] DE *MME *DE
478 1393���3*R^NAL ET DE *MATHILDE.
478 1393���4L'ASPECT ]TRANGE DE LA VILLE REDOUBLAIT LEUR TERREUR,
478 1393���5ET NE LAISSAIT PAS SANS ]MOTION M^ME L'<ME FERME DE
478 1393���6*FOUQU]. TOUTE LA PROVINCE ]TAIT ACCOURUE [
478 1393���7*BESAN+ON POUR VOIR JUGER CETTE CAUSE ROMANESQUE.
478 1393���8DEPUIS PLUSIEURS JOURS, IL N'Y AVAIT PLUS DE PLACE
478 1394���1DANS LES AUBERGES. M LE PR]SIDENT DES ASSISES
478 1394���2]TAIT ASSAILLI PAR DES DEMANDES DE BILLETS ; TOUTES
478 1394���3LES DAMES DE LA VILLE VOULAIENT ASSISTER AU
478 1394���4JUGEMENT ; ON CRIAIT DANS LES RUES LE PORTRAIT DE
478 1394���5*JULIEN, ETC., ETC.
478 1394���6*MATHILDE TENAIT EN R]SERVE POUR CE MOMENT SUPR^ME
478 1394���7UNE LETTRE ]CRITE EN ENTIER DE LA MAIN DE MONSEIGNEUR
478 1394���8L']V^QUE DE *. CE PR]LAT, QUI DIRIGEAIT L']GLISE
478 1395���1DE *FRANCE ET FAISAIT DES ]V^QUES, DAIGNAIT DEMANDER
478 1395���2L'ACQUITTEMENT DE *JULIEN. LA VEILLE DU JUGEMENT,
478 1395���3*MATHILDE PORTA CETTE LETTRE AU TOUT-PUISSANT
478 1395���4GRAND VICAIRE.
478 1395���5[ LA FIN DE L'ENTREVUE, COMME ELLE S'EN ALLAIT
478 1395���6FONDANT EN LARMES : - JE R]PONDS DE LA D]CLARATION
478 1395���7DU JURY, LUI DIT *M *DE *FRILAIR, SORTANT ENFIN DE
478 1395���8SA R]SERVE DIPLOMATIQUE, ET PRESQUE ]MU LUI-M^ME.
478 1396���1PARMI LES DOUZE PERSONNES CHARG]ES D'EXAMINER SI
478 1396���2LE CRIME DE VOTRE PROT]G] EST CONSTANT, ET SURTOUT
478 1396���3S'IL Y A EU PR]M]DITATION, JE COMPTE SIX
479 1396���4AMIS D]VOU]S [ MA FORTUNE, ET JE LEUR AI FAIT
479 1396���5ENTENDRE QU'IL D]PENDAIT D'EUX DE ME PORTER [
479 1396���6L']PISCOPAT. LE BARON *VALENOD, QUE J'AI FAIT
479 1396���7MAIRE DE *VERRI$RES, DISPOSE ENTI$REMENT DE DEUX
479 1396���8DE SES ADMINISTR]S, *MM *DE *MOIROD ET *DE *CHOLIN.
479 1397���1[ LA V]RIT], LE SORT NOUS A DONN] POUR CETTE AFFAIRE
479 1397���2DEUX JUR]S FORT MAL PENSANTS ; MAIS, QUOIQUE
479 1397���3ULTRA-LIB]RAUX, ILS SONT FID$LES [ MES ORDRES
479 1397���4DANS LES GRANDES OCCASIONS, ET JE LES AI FAIT
479 1397���5PRIER DE VOTER COMME *M *VALENOD. J'AI APPRIS
���479 1397���6QU'UN SIXI$ME JUR] INDUSTRIEL, IMMENS]MENT RICHE
479 1397���7ET BAVARD LIB]RAL, ASPIRE EN SECRET [ UNE
479 1397���8FOURNITURE AU MINIST$RE DE LA GUERRE, ET SANS
479 1398���1DOUTE IL NE VOUDRAIT PAS ME D]PLAIRE. JE LUI AI FAIT
479 1398���2DIRE QUE *M *DE *VALENOD A MON DERNIER MOT.
479 1398���3- ET QUEL EST CE *M *VALENOD ? DIT *MATHILDE INQUI$TE.
479 1398���4- SI VOUS LE CONNAISSIEZ, VOUS NE POURRIEZ DOUTER DU
479 1398���5SUCC$S. C'EST UN PARLEUR AUDACIEUX, IMPUDENT, GROSSIER,
479 1398���6FAIT POUR MENER DES SOTS. 1814 L'A PRIS [ LA MIS$RE,
479 1398���7ET JE VAIS EN FAIRE UN PR]FET. IL EST CAPABLE DE
479 1398���8BATTRE LES AUTRES JUR]S S'ILS NE VEULENT PAS VOTER
479 1399���1[ SA GUISE.
479 1399���2*MATHILDE FUT UN PEU RASSUR]E.
479 1399���3UNE AUTRE DISCUSSION L'ATTENDAIT DANS LA SOIR]E.
479 1399���4POUR NE PAS PROLONGER UNE SC$NE D]SAGR]ABLE ET
479 1399���5DONT [ SES YEUX LE R]SULTAT ]TAIT CERTAIN, *JULIEN
479 1399���6]TAIT R]SOLU [ NE PAS PRENDRE LA PAROLE.
479 1399���7- MON AVOCAT PARLERA, C'EST BIEN ASSEZ, DIT-IL [
479 1399���8*MATHILDE. JE NE SERAI QUE TROP LONGTEMPS EXPOS]
479 1400���1EN SPECTACLE [ TOUS MES ENNEMIS. CES PROVINCIAUX
479 1400���2ONT ]T] CHOQU]S DE LA FORTUNE RAPIDE QUE JE VOUS
479 1400���3DOIS, ET, CROYEZ-M'EN, IL N'EN EST PAS UN QUI NE
479 1400���4D]SIRE MA CONDAMNATION, SAUF [ PLEURER COMME UN
479 1400���5SOT QUAND ON ME $NERA [ LA MORT.
479 1400���6- ILS D]SIRENT VOUS VOIR HUMILI], IL N'EST QUE TROP
479 1400���7VRAI, R]PONDIT *MATHILDE, MAIS JE NE LES CROIS
479 1400���8POINT CRUELS. MA PR]SENCE [ *BESAN+ON ET LE
479 1401���1SPECTACLE DE MA DOULEUR ONT INT]RESS] TOUTES LES
479 1401���2FEMMES ; VOTRE JOLIE FIGURE FERA LE RESTE. SI
479 1401���3VOUS DITES UN MOT DEVANT VOS JUGES, TOUT L'AUDITOIRE
479 1401���4EST POUR VOUS, ETC., ETC.
479 1401���5LE LENDEMAIN [ NEUF HEURES, QUAND *JULIEN DESCENDIT
479 1401���6DE SA PRISON POUR ALLER DANS LA GRANDE SALLE DU
479 1401���7PALAIS DE JUSTICE, CE FUT AVEC BEAUCOUP DE PEINE
479 1401���8QUE LES GENDARMES PARVINRENT [ ]CARTER LA FOULE
479 1402���1IMMENSE ENTASS]E DANS LA COUR. *JULIEN AVAIT BIEN
479 1402���2DORMI, IL ]TAIT FORT CALME, ET N']PROUVAIT D'AUTRE
479 1402���3SENTIMENT QU'UNE PITI] PHILOSOPHIQUE POUR CETTE
479 1402���4FOULE D'ENVIEUX QUI, SANS CRUAUT], ALLAIENT
479 1402���5APPLAUDIR [ SON ARR^T
480 1402���6DE MORT. IL FUT BIEN SURPRIS LORSQUE, RETENU PLUS
480 1402���7D'UN QUART D'HEURE AU MILIEU DE LA FOULE, IL FUT
480 1402���8OBLIG] DE RECONNA_TRE QUE SA PR]SENCE INSPIRAIT
480 1403���1AU PUBLIC UNE PITI] TENDRE. IL N'ENTENDIT PAS UN
480 1403���2SEUL PROPOS D]SAGR]ABLE. CES PROVINCIAUX SONT MOINS
480 1403���3M]CHANTS QUE JE NE LE CROYAIS, SE DIT-IL.
480 1403���4EN ENTRANT DANS LA SALLE DE JUGEMENT, IL FUT FRAPP]
���480 1403���5DE L']L]GANCE DE L'ARCHITECTURE. C']TAIT UN GOTHIQUE
480 1403���6PROPRE, ET UNE FOULE DE JOLIES PETITES COLONNES
480 1403���7TAILL]ES DANS LA PIERRE AVEC LE PLUS GRAND SOIN.
480 1403���8IL SE CRUT EN *ANGLETERRE.
480 1404���1MAIS BIENT>T TOUTE SON ATTENTION FUT ABSORB]E PAR
480 1404���2DOUZE OU QUINZE JOLIES FEMMES QUI, PLAC]ES
480 1404���3VIS-[-VIS LA SELLETTE DE L'ACCUS], REMPLISSAIENT
480 1404���4LES TROIS BALCONS AU-DESSUS DES JUGES ET DES
480 1404���5JUR]S. EN SE RETOURNANT VERS LE PUBLIC, IL VIT
480 1404���6QUE LA TRIBUNE CIRCULAIRE QUI R$GNE AU-DESSUS DE
480 1404���7L'AMPHITH]<TRE ]TAIT REMPLIE DE FEMMES : LA PLUPART
480 1404���8]TAIENT JEUNES ET LUI SEMBL$RENT FORT JOLIES ;
480 1405���1LEURS YEUX ]TAIENT BRILLANTS ET REMPLIS D'INT]R^T.
480 1405���2DANS LE RESTE DE LA SALLE, LA FOULE ]TAIT ]NORME ;
480 1405���3ON SE BATTAIT AUX PORTES, ET LES SENTINELLES NE
480 1405���4POUVAIENT OBTENIR LE SILENCE.
480 1405���5QUAND TOUS LES YEUX QUI CHERCHAIENT *JULIEN
480 1405���6S'APER+URENT DE SA PR]SENCE, EN LE VOYANT OCCUPER
480 1405���7LA PLACE UN PEU ]LEV]E R]SERV]E [ L'ACCUS], IL
480 1405���8FUT ACCUEILLI PAR UN MURMURE D']TONNEMENT ET DE
480 1406���1TENDRE INT]R^T.
480 1406���2ON E=T DIT CE JOUR-L[ QU'IL N'AVAIT PAS VINGT ANS ;
480 1406���3IL ]TAIT MIS FORT SIMPLEMENT, MAIS AVEC UNE GR<CE
480 1406���4PARFAITE ; SES CHEVEUX ET SON FRONT ]TAIENT
480 1406���5CHARMANTS ; *MATHILDE AVAIT VOULU PR]SIDER
480 1406���6ELLE-M^ME [ SA TOILETTE. LA P<LEUR DE *JULIEN
480 1406���7]TAIT EXTR^ME. [ PEINE ASSIS SUR LA SELLETTE, IL
480 1406���8ENTENDIT DIRE DE TOUS C>T]S : DIEU ! COMME IL EST
480 1407���1JEUNE !... MAIS C'EST UN ENFANT... IL EST BIEN
480 1407���2MIEUX QUE SON PORTRAIT.
480 1407���3- MON ACCUS], LUI DIT LE GENDARME ASSIS [ SA DROITE,
480 1407���4VOYEZ-VOUS CES SIX DAMES QUI OCCUPENT CE BALCON ?
480 1407���5LE GENDARME LUI INDIQUAIT UNE PETITE TRIBUNE EN
480 1407���6SAILLIE AU-DESSUS DE L'AMPHITH]<TRE O@ SONT PLAC]S
480 1407���7LES JUR]S. C'EST MME LA PR]F$TE, CONTINUA LE
480 1407���8GENDARME, [ C>T], MME LA MARQUISE DE *M, CELLE-L[
480 1408���1VOUS AIME BIEN ; JE L'AI ENTENDUE PARLER AU
480 1408���2JUGE D'INSTRUCTION. APR$S C'EST *MME *DERVILLE...
480 1408���3- *MME *DERVILLE ! S']CRIA *JULIEN, ET UNE VIVE
480 1408���4ROUGEUR COUVRIT SON FRONT. AU SORTIR D'ICI,
480 1408���5PENSA-T-IL, ELLE VA ]CRIRE [ *MME *DE *R^NAL.
480 1408���6IL IGNORAIT L'ARRIV]E DE *MME *DE *R^NAL [
480 1408���7*BESAN+ON.
480 1408���8LES T]MOINS FURENT BIEN VITE ENTENDUS. D$S LES
480 1409���1PREMIERS
481 1409���2MOTS DE L'ACCUSATION SOUTENUE PAR L'AVOCAT G]N]RAL,
481 1409���3DEUX DE CES DAMES PLAC]ES DANS LE PETIT BALCON, TOUT
���481 1409���4[ FAIT EN FACE DE *JULIEN, FONDIRENT EN LARMES.
481 1409���5*MME *DERVILLE NE S'ATTENDRIT POINT AINSI, PENSA
481 1409���6*JULIEN. CEPENDANT IL REMARQUA QU'ELLE ]TAIT FORT
481 1409���7ROUGE.
481 1409���8L'AVOCAT G]N]RAL FAISAIT DU PATHOS EN MAUVAIS
481 1410���1FRAN+AIS SUR LA BARBARIE DU CRIME COMMIS ; *JULIEN
481 1410���2OBSERVA QUE LES VOISINES DE *MME *DERVILLE AVAIENT
481 1410���3L'AIR DE LE D]SAPPROUVER VIVEMENT. PLUSIEURS JUR]S,
481 1410���4APPAREMMENT DE LA CONNAISSANCE DE CES DAMES, LEUR
481 1410���5PARLAIENT ET SEMBLAIENT LES RASSURER. VOIL[ QUI
481 1410���6NE LAISSE PAS D'^TRE DE BON AUGURE, PENSA *JULIEN.
481 1410���7JUSQUE-L[ IL S']TAIT SENTI P]N]TR] D'UN M]PRIS
481 1410���8SANS M]LANGE POUR TOUS LES HOMMES QUI ASSISTAIENT
481 1411���1AU JUGEMENT. L']LOQUENCE PLATE DE L'AVOCAT G]N]RAL
481 1411���2AUGMENTA CE SENTIMENT DE D]GO=T. MAIS PEU [ PEU
481 1411���3LA S]CHERESSE D'<ME DE *JULIEN DISPARUT DEVANT LES
481 1411���4MARQUES D'INT]R^T DONT IL ]TAIT ]VIDEMMENT L'OBJET.
481 1411���5IL FUT CONTENT DE LA MINE FERME DE SON AVOCAT. PAS
481 1411���6DE PHRASES, LUI DIT-IL TOUT BAS COMME IL ALLAIT
481 1411���7PRENDRE LA PAROLE.
481 1411���8- TOUTE L'EMPHASE PILL]E [ *BOSSUET, QU'ON A ]TAL]E
481 1412���1CONTRE VOUS, VOUS A SERVI, DIT L'AVOCAT. EN EFFET,
481 1412���2[ PEINE AVAIT-IL PARL] PENDANT CINQ MINUTES, QUE
481 1412���3PRESQUE TOUTES LES FEMMES AVAIENT LEUR MOUCHOIR [
481 1412���4LA MAIN. L'AVOCAT, ENCOURAG], ADRESSA AUX JUR]S DES
481 1412���5CHOSES EXTR^MEMENT FORTES. *JULIEN FR]MIT, IL SE
481 1412���6SENTAIT SUR LE POINT DE VERSER DES LARMES. GRAND
481 1412���7DIEU ! QUE DIRONT MES ENNEMIS ?
481 1412���8IL ALLAIT C]DER [ L'ATTENDRISSEMENT QUI LE GAGNAIT,
481 1413���1LORSQUE HEUREUSEMENT POUR LUI, IL SURPRIT UN REGARD
481 1413���2INSOLENT DE M LE BARON DE *VALENOD.
481 1413���3LES YEUX DE CE CUISTRE SONT FLAMBOYANTS, SE DIT-IL ;
481 1413���4QUEL TRIOMPHE POUR CETTE <ME BASSE ! QUAND MON
481 1413���5CRIME N'AURAIT AMEN] QUE CETTE SEULE CIRCONSTANCE,
481 1413���6JE DEVRAIS LE MAUDIRE. DIEU SAIT CE QU'IL DIRA DE
481 1413���7MOI [ *MME *DE *R^NAL !
481 1413���8CETTE ID]E EFFA+A TOUTES LES AUTRES. BIENT>T APR$S,
481 1414���1*JULIEN FUT RAPPEL] [ LUI-M^ME PAR LES MARQUES
481 1414���2D'ASSENTIMENT DU PUBLIC. L'AVOCAT VENAIT DE
481 1414���3TERMINER SA PLAIDOIRIE. *JULIEN SE SOUVINT QU'IL
481 1414���4]TAIT CONVENABLE DE LUI SERRER LA MAIN. LE TEMPS
481 1414���5AVAIT PASS] RAPIDEMENT.
481 1414���6ON APPORTA DES RAFRA_CHISSEMENTS [ L'AVOCAT ET [
481 1414���7L'ACCUS]. CE FUT ALORS SEULEMENT QUE *JULIEN FUT
481 1414���8FRAPP] D'UNE CIRCONSTANCE : AUCUNE FEMME N'AVAIT
481 1415���1QUITT] L'AUDIENCE POUR ALLER D_NER.
482 1415���2- MA FOI, JE MEURS DE FAIM, DIT L'AVOCAT, ET VOUS ?
���482 1415���3- MOI DE M^ME, R]PONDIT *JULIEN.
482 1415���4- VOYEZ, VOIL[ MME LA PR]F$TE QUI RE+OIT AUSSI SON
482 1415���5D_NER, LUI DIT L'AVOCAT EN LUI INDIQUANT LE PETIT
482 1415���6BALCON. BON COURAGE, TOUT VA BIEN. LA S]ANCE
482 1415���7RECOMMEN+A.
482 1415���8COMME LE PR]SIDENT FAISAIT SON R]SUM], MINUIT SONNA.
482 1416���1LE PR]SIDENT FUT OBLIG] DE S'INTERROMPRE ; AU
482 1416���2MILIEU DU SILENCE DE L'ANXI]T] UNIVERSELLE, LE
482 1416���3RETENTISSEMENT DE LA CLOCHE DE L'HORLOGE REMPLISSAIT
482 1416���4LA SALLE.
482 1416���5VOIL[ LE DERNIER DE MES JOURS QUI COMMENCE, PENSA
482 1416���6*JULIEN. BIENT>T IL SE SENTIT ENFLAMM] PAR L'ID]E
482 1416���7DU DEVOIR. IL AVAIT DOMIN] JUSQUE-L[ SON
482 1416���8ATTENDRISSEMENT, ET GARD] SA R]SOLUTION DE NE POINT
482 1417���1PARLER ; MAIS QUAND LE PR]SIDENT DES ASSISES LUI
482 1417���2DEMANDA S'IL AVAIT QUELQUE CHOSE [ AJOUTER, IL SE
482 1417���3LEVA. IL VOYAIT DEVANT LUI LES YEUX DE *MME
482 1417���4*DERVILLE QUI, AUX LUMI$RES, LUI SEMBL$RENT BIEN
482 1417���5BRILLANTS. PLEURERAIT-ELLE, PAR HASARD ? PENSA-T-IL.
482 1417���6"MESSIEURS LES JUR]S,
482 1417���7"L'HORREUR DU M]PRIS, QUE JE CROYAIS POUVOIR BRAVER
482 1417���8AU MOMENT DE LA MORT, ME FAIT PRENDRE LA PAROLE.
482 1418���1MESSIEURS, JE N'AI POINT L'HONNEUR D'APPARTENIR [
482 1418���2VOTRE CLASSE, VOUS VOYEZ EN MOI UN PAYSAN QUI S'EST
482 1418���3R]VOLT] CONTRE LA BASSESSE DE SA FORTUNE.
482 1418���4"JE NE VOUS DEMANDE AUCUNE GR<CE, CONTINUA *JULIEN
482 1418���5EN AFFERMISSANT SA VOIX. JE NE ME FAIS POINT
482 1418���6ILLUSION, LA MORT M'ATTEND : ELLE SERA JUSTE.
482 1418���7J'AI PU ATTENTER AUX JOURS DE LA FEMME LA PLUS
482 1418���8DIGNE DE TOUS LES RESPECTS, DE TOUS LES HOMMAGES.
482 1419���1*MME *DE *R^NAL AVAIT ]T] POUR MOI COMME UNE
482 1419���2M$RE. MON CRIME EST ATROCE, ET IL FUT \ PR]M]DIT] \.
482 1419���3J'AI DONC M]RIT] LA MORT, MESSIEURS LES JUR]S. MAIS
482 1419���4QUAND JE SERAIS MOINS COUPABLE, JE VOIS DES HOMMES
482 1419���5QUI, SANS S'ARR^TER [ CE QUE MA JEUNESSE PEUT
482 1419���6M]RITER DE PITI], VOUDRONT PUNIR EN MOI ET
482 1419���7D]COURAGER [ JAMAIS CETTE CLASSE DE JEUNES GENS
482 1419���8QUI, N]S DANS UNE CLASSE INF]RIEURE ET EN QUELQUE
482 1420���1SORTE OPPRIM]S PAR LA PAUVRET], ONT LE BONHEUR DE SE
482 1420���2PROCURER UNE BONNE ]DUCATION, ET L'AUDACE DE SE
482 1420���3M^LER [ CE QUE L'ORGUEIL DES GENS RICHES APPELLE
482 1420���4LA SOCI]T].
482 1420���5"VOIL[ MON CRIME, MESSIEURS, ET IL SERA PUNI AVEC
482 1420���6D'AUTANT PLUS DE S]V]RIT], QUE, DANS LE FAIT, JE
482 1420���7NE SUIS POINT JUG] PAR MES PAIRS. JE NE VOIS POINT
482 1420���8SUR LES BANCS DES JUR]S
483 1421���1QUELQUE PAYSAN ENRICHI, MAIS UNIQUEMENT DES BOURGEOIS
���483 1421���2INDIGN]S..."
483 1421���3PENDANT VINGT MINUTES, *JULIEN PARLA SUR CE TON ; IL
483 1421���4DIT TOUT CE QU'IL AVAIT SUR LE COEUR ; L'AVOCAT
483 1421���5G]N]RAL, QUI ASPIRAIT AUX FAVEURS DE L'ARISTOCRATIE,
483 1421���6BONDISSAIT SUR SON SI$GE ; MAIS MALGR] LE TOUR UN
483 1421���7PEU ABSTRAIT QUE *JULIEN AVAIT DONN] [ LA DISCUSSION,
483 1421���8TOUTES LES FEMMES FONDAIENT EN LARMES. *MME *DERVILLE
483 1422���1ELLE-M^ME AVAIT SON MOUCHOIR SUR SES YEUX. AVANT
483 1422���2DE FINIR, *JULIEN REVINT [ LA PR]M]DITATION, [ SON
483 1422���3REPENTIR, AU RESPECT, [ L'ADORATION FILIALE ET SANS
483 1422���4BORNES QUE, DANS LES TEMPS PLUS HEUREUX, IL AVAIT
483 1422���5POUR *MME *DE *R^NAL... *MME *DERVILLE JETA UN CRI
483 1422���6ET S']VANOUIT.
483 1422���7UNE HEURE SONNAIT COMME LES JUR]S SE RETIRAIENT DANS
483 1422���8LEUR CHAMBRE. AUCUNE FEMME N'AVAIT ABANDONN] SA
483 1423���1PLACE ; PLUSIEURS HOMMES AVAIENT LES LARMES AUX
483 1423���2YEUX. LES CONVERSATIONS FURENT D'ABORD TR$S VIVES ;
483 1423���3MAIS PEU [ PEU, LA D]CISION DU JURY SE FAISANT
483 1423���4ATTENDRE, LA FATIGUE G]N]RALE COMMEN+A [ JETER
483 1423���5DU CALME DANS L'ASSEMBL]E. CE MOMENT ]TAIT SOLENNEL ;
483 1423���6LES LUMI$RES JETAIENT MOINS D']CLAT. *JULIEN, TR$S
483 1423���7FATIGU], ENTENDAIT DISCUTER AUPR$S DE LUI LA
483 1423���8QUESTION DE SAVOIR SI CE RETARD ]TAIT DE BON OU DE
483 1424���1MAUVAIS AUGURE. IL VIT AVEC PLAISIR QUE TOUS LES
483 1424���2VOEUX ]TAIENT POUR LUI ; LE JURY NE REVENAIT POINT,
483 1424���3ET CEPENDANT AUCUNE FEMME NE QUITTAIT LA SALLE.
483 1424���4COMME DEUX HEURES VENAIENT DE SONNER, UN GRAND
483 1424���5MOUVEMENT SE FIT ENTENDRE. LA PETITE PORTE DE LA
483 1424���6CHAMBRE DES JUR]S S'OUVRIT. M LE BARON DE *VALENOD
483 1424���7S'AVAN+A D'UN PAS GRAVE ET TH]<TRAL, IL ]TAIT SUIVI
483 1424���8DE TOUS LES JUR]S. IL TOUSSA, PUIS D]CLARA QU'EN
483 1425���1SON <ME ET CONSCIENCE LA D]CLARATION UNANIME DU
483 1425���2JURY ]TAIT QUE *JULIEN *SOREL ]TAIT COUPABLE DE
483 1425���3MEURTRE, ET DE MEURTRE AVEC PR]M]DITATION : CETTE
483 1425���4D]CLARATION ENTRA_NAIT LA PEINE DE MORT ; ELLE
483 1425���5FUT PRONONC]E UN INSTANT APR$S. *JULIEN REGARDA
483 1425���6SA MONTRE, ET SE SOUVINT DE *M *DE *LAVALETTE,
483 1425���7IL ]TAIT DEUX HEURES ET UN QUART. C'EST AUJOURD'HUI
483 1425���8VENDREDI, PENSA-T-IL.
483 1426���1OUI, MAIS CE JOUR EST HEUREUX POUR LE *VALENOD,
483 1426���2QUI ME CONDAMNE... JE SUIS TROP SURVEILL] POUR
483 1426���3QUE *MATHILDE PUISSE ME SAUVER COMME FIT
483 1426���4*MME *DE *LAVALETTE... AINSI, DANS TROIS JOURS,
483 1426���5[ CETTE M^ME HEURE, JE SAURAI [ QUOI M'EN TENIR
483 1426���6SUR LE \ GRAND PEUT-^TRE \.
483 1426���7EN CE MOMENT, IL ENTENDIT UN CRI ET FUT RAPPEL]
483 1426���8AUX CHOSES DE CE MONDE. LES FEMMES AUTOUR DE LUI
��0483 1427���1SANGLOTAIENT ; IL VIT QUE TOUTES LES FIGURES
483 1427���2]TAIENT TOURN]ES VERS UNE PETITE
484 1427���3TRIBUNE PRATIQU]E DANS LE COURONNEMENT D'UN PILASTRE
484 1427���4GOTHIQUE. IL SUT PLUS TARD QUE *MATHILDE S'Y ]TAIT
484 1427���5CACH]E. COMME LE CRI NE SE RENOUVELA PAS, TOUT LE
484 1427���6MONDE SE REMIT [ REGARDER *JULIEN, AUQUEL LES
484 1427���7GENDARMES CHERCHAIENT [ FAIRE TRAVERSER LA FOULE.
484 1427���8T<CHONS DE NE PAS APPR^TER [ RIRE [ CE FRIPON DE
484 1428���1*VALENOD, PENSA *JULIEN. AVEC QUEL AIR CONTRIT ET
484 1428���2PATELIN IL A PRONONC] LA D]CLARATION QUI ENTRA_NE
484 1428���3LA PEINE DE MORT ! TANDIS QUE CE PAUVRE PR]SIDENT
484 1428���4DES ASSISES, TOUT JUGE QU'IL EST DEPUIS NOMBRE
484 1428���5D'ANN]ES, AVAIT LA LARME [ L'OEIL EN ME CONDAMNANT.
484 1428���6QUELLE JOIE POUR LE *VALENOD DE SE VENGER DE NOTRE
484 1428���7ANCIENNE RIVALIT] AUPR$S DE *MME *DE *R^NAL !...
484 1428���8JE NE LA VERRAI DONC PLUS ! C'EN EST FAIT... UN
484 1429���1DERNIER ADIEU EST IMPOSSIBLE ENTRE NOUS, JE LE
484 1429���2SENS... QUE J'AURAIS ]T] HEUREUX DE LUI DIRE TOUTE
484 1429���3L'HORREUR QUE J'AI DE MON CRIME !
484 1429���4SEULEMENT CES PAROLES : JE ME TROUVE JUSTEMENT
484 1429���5CONDAMN].
hCHAPITRE 42 ��������
����485 1430���1EN RAMENANT *JULIEN EN PRISON, ON L'AVAIT INTRODUIT
485 1430���2DANS UNE CHAMBRE DESTIN]E AUX CONDAMN]S [ MORT.
485 1430���3LUI QUI, D'ORDINAIRE, REMARQUAIT JUSQU'AUX PLUS
485 1430���4PETITES CIRCONSTANCES, NE S']TAIT POINT APER+U QU'ON
485 1430���5NE LE FAISAIT PAS REMONTER [ SON DONJON. IL SONGEAIT
485 1430���6[ CE QU'IL DIRAIT [ *MME *DE *R^NAL, SI, AVANT LE
485 1430���7DERNIER MOMENT, IL AVAIT LE BONHEUR DE LA VOIR. IL
485 1430���8PENSAIT QU'ELLE L'INTERROMPRAIT, ET VOULAIT DU
485 1431���1PREMIER MOT POUVOIR LUI PEINDRE TOUT SON REPENTIR.
485 1431���2APR$S UNE TELLE ACTION, COMMENT LUI PERSUADER QUE JE
485 1431���3L'AIME UNIQUEMENT ? CAR ENFIN, J'AI VOULU LA TUER
485 1431���4PAR AMBITION OU PAR AMOUR POUR *MATHILDE.
485 1431���5EN SE METTANT AU LIT IL TROUVA DES DRAPS D'UNE
485 1431���6TOILE GROSSI$RE. SES YEUX SE DESSILL$RENT. AH !
485 1431���7JE SUIS AU CACHOT, SE DIT-IL, COMME CONDAMN] [
485 1431���8MORT. C'EST JUSTE.
485 1432���1LE COMTE *ALTAMIRA ME RACONTAIT QUE, LA VEILLE DE SA
485 1432���2MORT, *DANTON DISAIT AVEC SA GROSSE VOIX : C'EST
485 1432���3SINGULIER, LE VERBE GUILLOTINER NE PEUT PAS SE
485 1432���4CONJUGUER DANS TOUS SES TEMPS ; ON PEUT BIEN DIRE :
485 1432���5JE SERAI GUILLOTIN], TU SERAS GUILLOTIN], MAIS
485 1432���6ON NE DIT PAS : J'AI ]T] GUILLOTIN].
485 1432���7POURQUOI PAS, REPRIT *JULIEN, S'IL Y A UNE AUTRE
485 1432���8VIE ?... MA FOI, SI JE TROUVE LE DIEU DES CHR]TIENS,
485 1433���1JE SUIS PERDU : C'EST UN DESPOTE, ET, COMME TEL,
��1485 1433���2IL EST REMPLI D'ID]ES DE VENGEANCE ; SA BIBLE
485 1433���3NE PARLE QUE DE PUNITIONS ATROCES. JE NE L'AI
485 1433���4JAMAIS AIM] ; JE N'AI M^ME JAMAIS VOULU CROIRE
485 1433���5QU'ON L'AIM<T SINC$REMENT. IL EST SANS PITI]
485 1433���6(ET IL SE RAPPELA PLUSIEURS PASSAGES DE LA BIBLE).
485 1433���7IL ME PUNIRA D'UNE MANI$RE ABOMINABLE...
485 1433���8MAIS SI JE TROUVE LE DIEU DE F]NELON ! IL ME DIRA
485 1434���1PEUT-^TRE : IL TE SERA BEAUCOUP PARDONN], PARCE
485 1434���2QUE TU AS BEAUCOUP AIM]...
485 1434���3AI-JE BEAUCOUP AIM] ? AH ! J'AI AIM] *MME *DE *R^NAL,
485 1434���4MAIS MA CONDUITE A ]T] ATROCE. L[, COMME AILLEURS, LE
485 1434���5M]RITE SIMPLE ET MODESTE A ]T] ABANDONN] POUR CE
485 1434���6QUI EST BRILLANT...
485 1434���7MAIS AUSSI, QUELLE PERSPECTIVE !... COLONEL DE
485 1434���8HUSSARDS,
486 1435���1SI NOUS AVIONS LA GUERRE ; SECR]TAIRE DE L]GATION
486 1435���2PENDANT LA PAIX ; ENSUITE AMBASSADEUR... CAR BIENT>T
486 1435���3J'AURAIS SU LES AFFAIRES..., ET QUAND JE N'AURAIS
486 1435���4]T] QU'UN SOT, LE GENDRE DU MARQUIS DE *LA *MOLE
486 1435���5A-T-IL QUELQUE RIVALIT] [ CRAINDRE ? TOUTES MES
486 1435���6SOTTISES EUSSENT ]T] PARDONN]ES, OU PLUT>T COMPT]ES
486 1435���7POUR DES M]RITES. HOMME DE M]RITE, ET JOUISSANT
486 1435���8DE LA PLUS GRANDE EXISTENCE [ *VIENNE OU [ *LONDRES...
486 1436���1- PAS PR]CIS]MENT, MONSIEUR, GUILLOTIN] DANS TROIS
486 1436���2JOURS.
486 1436���3*JULIEN RIT DE BON COEUR DE CETTE SAILLIE DE SON
486 1436���4ESPRIT. EN V]RIT], L'HOMME A DEUX ^TRES EN LUI,
486 1436���5PENSA-T-IL. QUI DIABLE SONGEAIT [ CETTE R]FLEXION
486 1436���6MALIGNE ?
486 1436���7EH BIEN ! OUI, MON AMI, GUILLOTIN] DANS TROIS JOURS,
486 1436���8R]PONDIT-IL [ L'INTERRUPTEUR. *M *DE *CHOLIN LOUERA
486 1437���1UNE FEN^TRE, DE COMPTE [ DEMI AVEC L'ABB] *MASLON.
486 1437���2EH BIEN, POUR LE PRIX DE LOCATION DE CETTE FEN^TRE,
486 1437���3LEQUEL DE CES DEUX DIGNES PERSONNAGES VOLERA L'AUTRE ?
486 1437���4CE PASSAGE DU \ VENCESLAS \ DE *ROTROU LUI REVINT
486 1437���5TOUT [ COUP.
486 1437���6*LADISLAS.
486 1437���7... MON <ME EST TOUTE PR^TE.
486 1437���8LE ROI, \ P$RE DE *LADISLAS \.
486 1438���1L']CHAFAUD L'EST AUSSI ; PORTEZ-Y VOTRE T^TE.
486 1438���2BELLE R]PONSE ! PENSA-T-IL, ET IL S'ENDORMIT.
486 1438���3QUELQU'UN LE R]VEILLA LE MATIN EN LE SERRANT
486 1438���4FORTEMENT.
486 1438���5- QUOI, D]J[ ! DIT *JULIEN EN OUVRANT UN OEIL
486 1438���6HAGARD. IL SE CROYAIT ENTRE LES MAINS DU BOURREAU.
486 1438���7C']TAIT *MATHILDE. HEUREUSEMENT, ELLE NE M'A PAS
486 1438���8COMPRIS. CETTE R]FLEXION LUI RENDIT TOUT SON
��2486 1439���1SANG-FROID. IL TROUVA *MATHILDE CHANG]E COMME
486 1439���2PAR SIX MOIS DE MALADIE : R]ELLEMENT ELLE N']TAIT
486 1439���3PAS RECONNAISSABLE.
486 1439���4- CET INF<ME *FRILAIR M'A TRAHIE, LUI DISAIT-ELLE
486 1439���5EN SE TORDANT LES MAINS ; LA FUREUR L'EMP^CHAIT DE
486 1439���6PLEURER.
486 1439���7- N']TAIS-JE PAS BEAU HIER QUAND J'AI PRIS LA
486 1439���8PAROLE ? R]PONDIT *JULIEN. J'IMPROVISAIS, ET POUR
486 1440���1LA PREMI$RE FOIS DE MA VIE ! IL EST VRAI QU'IL EST
486 1440���2[ CRAINDRE QUE CE NE SOIT AUSSI LA DERNI$RE.
486 1440���3DANS CE MOMENT, *JULIEN JOUAIT SUR LE CARACT$RE DE
487 1440���4*MATHILDE AVEC TOUT LE SANG-FROID D'UN PIANISTE
487 1440���5HABILE QUI TOUCHE UN PIANO... L'AVANTAGE D'UNE
487 1440���6NAISSANCE ILLUSTRE ME MANQUE, IL EST VRAI,
487 1440���7AJOUTA-T-IL, MAIS LA GRANDE <ME DE *MATHILDE A
487 1440���8]LEV] SON AMANT JUSQU'[ ELLE. CROYEZ-VOUS QUE
487 1441���1*BONIFACE *DE *LA *MOLE AIT ]T] MIEUX DEVANT SES
487 1441���2JUGES ?
487 1441���3*MATHILDE, CE JOUR-L[, ]TAIT TENDRE SANS AFFECTATION,
487 1441���4COMME UNE PAUVRE FILLE HABITANT UN CINQUI$ME ]TAGE ;
487 1441���5MAIS ELLE NE PUT OBTENIR DE LUI DES PAROLES PLUS
487 1441���6SIMPLES. IL LUI RENDAIT, SANS LE SAVOIR, LE
487 1441���7TOURMENT QU'ELLE LUI AVAIT SOUVENT INFLIG].
487 1441���8ON NE CONNA_T POINT LES SOURCES DU *NIL, SE
487 1442���1DISAIT *JULIEN ; IL N'A POINT ]T] DONN] [ L'OEIL
487 1442���2DE L'HOMME DE VOIR LE ROI DES FLEUVES DANS L']TAT
487 1442���3DE SIMPLE RUISSEAU : AINSI AUCUN OEIL HUMAIN
487 1442���4NE VERRA *JULIEN FAIBLE, D'ABORD PARCE QU'IL NE
487 1442���5L'EST PAS. MAIS J'AI LE COEUR FACILE [ TOUCHER ;
487 1442���6LA PAROLE LA PLUS COMMUNE, SI ELLE EST DITE AVEC
487 1442���7UN ACCENT VRAI, PEUT ATTENDRIR MA VOIX ET M^ME
487 1442���8FAIRE COULER MES LARMES. QUE DE FOIS LES COEURS
487 1443���1SECS NE M'ONT-ILS PAS M]PRIS] POUR CE D]FAUT ! ILS
487 1443���2CROYAIENT QUE JE DEMANDAIS GR<CE : VOIL[ CE QU'IL
487 1443���3NE FAUT PAS SOUFFRIR.
487 1443���4ON DIT QUE LE SOUVENIR DE SA FEMME ]MUT *DANTON
487 1443���5AU PIED DE L']CHAFAUD ; MAIS *DANTON AVAIT DONN]
487 1443���6DE LA FORCE [ UNE NATION DE FRELUQUETS, ET
487 1443���7EMP^CHAIT L'ENNEMI D'ARRIVER [ *PARIS... MOI
487 1443���8SEUL, JE SAIS CE QUE J'AURAIS PU FAIRE... POUR LES
487 1444���1AUTRES, JE NE SUIS TOUT AU PLUS QU'UN PEUT-^TRE.
487 1444���2SI *MME *DE *R^NAL ]TAIT ICI, DANS MON CACHOT,
487 1444���3AU LIEU DE *MATHILDE, AURAIS-JE PU R]PONDRE DE
487 1444���4MOI ? L'EXC$S DE MON D]SESPOIR ET DE MON REPENTIR
487 1444���5E=T PASS] AUX YEUX DES *VALENOD ET DE TOUS LES
487 1444���6PATRICIENS DU PAYS POUR L'IGNOBLE PEUR DE LA MORT ;
487 1444���7ILS SONT SI FIERS CES COEURS FAIBLES, QUE LEUR
��3487 1444���8POSITION P]CUNIAIRE MET AU-DESSUS DES TENTATIONS !
487 1445���1VOYEZ CE QUE C'EST, AURAIENT DIT *MM *DE *MOIROD
487 1445���2ET *DE *CHOLIN, QUI VIENNENT DE ME CONDAMNER [
487 1445���3MORT, QUE DE NA_TRE FILS D'UN CHARPENTIER !
487 1445���4ON PEUT DEVENIR SAVANT, ADROIT, MAIS LE COEUR !...
487 1445���5LE COEUR NE S'APPREND PAS. M^ME AVEC CETTE PAUVRE
487 1445���6*MATHILDE, QUI PLEURE MAINTENANT, OU PLUT>T QUI
487 1445���7NE PEUT PLUS PLEURER, DIT-IL EN REGARDANT SES
487 1445���8YEUX ROUGES... ET IL LA SERRA DANS SES BRAS :
487 1446���1L'ASPECT D'UNE DOULEUR VRAIE LUI FIT OUBLIER SON
487 1446���2SYLLOGISME... ELLE A PLEUR] TOUTE LA NUIT
487 1446���3PEUT-^TRE, SE DIT-IL ; MAIS UN JOUR, QUELLE
487 1446���4HONTE NE LUI FERA PAS CE SOUVENIR ! ELLE SE
487 1446���5REGARDERA COMME AYANT ]T] ]GAR]E, DANS SA
487 1446���6PREMI$RE JEUNESSE, PAR LES FA+ONS DE PENSER
487 1446���7BASSES D'UN PL]B]IEN...
488 1446���8LE *CROISENOIS EST ASSEZ FAIBLE POUR L']POUSER,
488 1447���1ET, MA FOI, IL FERA BIEN. ELLE LUI FERA JOUER
488 1447���2UN R>LE,
488 1447���3DU DROIT QU'UN ESPRIT FERME ET VASTE EN SES DESSEINS
488 1447���4[ SUR L'ESPRIT GROSSIER DES VULGAIRES HUMAINS.
488 1447���5AH +[ ! VOICI QUI EST PLAISANT : DEPUIS QUE JE
488 1447���6DOIS MOURIR TOUS LES VERS QUE J'AI JAMAIS SUS
488 1447���7EN MA VIE ME REVIENNENT [ LA M]MOIRE. CE SERA
488 1447���8UN SIGNE DE D]CADENCE...
488 1448���1*MATHILDE LUI R]P]TAIT D'UNE VOIX ]TEINTE : IL
488 1448���2EST [ DANS LA PI$CE VOISINE. ENFIN IL FIT
488 1448���3ATTENTION [ CES PAROLES. SA VOIX EST FAIBLE,
488 1448���4PENSA-T-IL, MAIS TOUT CE CARACT$RE IMP]RIEUX
488 1448���5EST ENCORE DANS SON ACCENT. ELLE BAISSE LA VOIX
488 1448���6POUR NE PAS SE F<CHER.
488 1448���7- ET QUI EST L[ ? LUI DIT-IL D'UN AIR DOUX.
488 1448���8- L'AVOCAT, POUR VOUS FAIRE SIGNER VOTRE APPEL.
488 1449���1- JE N'APPELLERAI PAS.
488 1449���2- COMMENT ! VOUS N'APPELLEREZ PAS, DIT-ELLE EN SE
488 1449���3LEVANT ET LES YEUX ]TINCELANTS DE COL$RE, ET
488 1449���4POURQUOI, S'IL VOUS PLA_T ?
488 1449���5- PARCE QUE, EN CE MOMENT, JE ME SENS LE COURAGE
488 1449���6DE MOURIR SANS TROP FAIRE RIRE [ MES D]PENS. ET
488 1449���7QUI ME DIT QUE DANS DEUX MOIS, APR$S UN LONG
488 1449���8S]JOUR DANS CE CACHOT HUMIDE, JE SERAI AUSSI BIEN
488 1450���1DISPOS] ? JE PR]VOIS DES ENTREVUES AVEC DES
488 1450���2PR^TRES, AVEC MON P$RE... RIEN AU MONDE NE PEUT
488 1450���3M'^TRE AUSSI D]SAGR]ABLE. MOURONS.
488 1450���4CETTE CONTRARI]T] IMPR]VUE R]VEILLA TOUTE LA PARTIE
488 1450���5ALTI$RE DU CARACT$RE DE *MATHILDE. ELLE N'AVAIT
488 1450���6PU VOIR L'ABB] DE *FRILAIR AVANT L'HEURE O@ L'ON
��4488 1450���7OUVRE LES CACHOTS DE LA PRISON DE *BESAN+ON ; SA
488 1450���8FUREUR RETOMBA SUR *JULIEN. ELLE L'ADORAIT, ET,
488 1451���1PENDANT UN GRAND QUART D'HEURE, IL RETROUVA DANS
488 1451���2SES IMPR]CATIONS CONTRE SON CARACT$RE, DE LUI
488 1451���3*JULIEN, DANS SES REGRETS DE L'AVOIR AIM], TOUTE
488 1451���4CETTE <ME HAUTAINE QUI JADIS L'AVAIT ACCABL]
488 1451���5D'INJURES SI POIGNANTES, DANS LA BIBLIOTH$QUE DE
488 1451���6L'H>TEL DE *LA *MOLE.
488 1451���7- LE CIEL DEVAIT [ LA GLOIRE DE TA RACE DE TE
488 1451���8FAIRE NA_TRE HOMME, LUI DIT-IL.
488 1452���1MAIS QUANT [ MOI, PENSAIT-IL, JE SERAIS BIEN
488 1452���2DUPE DE VIVRE ENCORE DEUX MOIS DANS CE S]JOUR
488 1452���3D]GO=TANT, EN BUTTE [ TOUT CE QUE LA FACTION
488 1452���4PATRICIENNE PEUT INVENTER D'INF<ME ET D'HUMILIANT,
488 1452���5ET AYANT POUR UNIQUE CONSOLATION LES IMPR]CATIONS
488 1452���6DE CETTE FOLLE... EH BIEN, APR$S-DEMAIN MATIN,
489 1452���7JE ME BATS EN DUEL AVEC UN HOMME CONNU PAR SON
489 1452���8SANG-FROID ET PAR UNE ADRESSE REMARQUABLE... FORT
489 1453���1REMARQUABLE, DIT LE PARTI M]PHISTOPH]L$S ; IL
489 1453���2NE MANQUE JAMAIS SON COUP.
489 1453���3EH BIEN, SOIT, [ LA BONNE HEURE (*MATHILDE CONTINUAIT
489 1453���4[ ^TRE ]LOQUENTE). PARBLEU NON, SE DIT-IL, JE
489 1453���5N'APPELLERAI PAS.
489 1453���6CETTE R]SOLUTION PRISE, IL TOMBA DANS LA R^VERIE...
489 1453���7LE COURRIER EN PASSANT APPORTERA LE JOURNAL [
489 1453���8SIX HEURES COMME [ L'ORDINAIRE ; [ HUIT HEURES,
489 1454���1APR$S QUE *M *DE *R^NAL L'AURA LU, *]LISA, MARCHANT
489 1454���2SUR LA POINTE DU PIED, VIENDRA LE D]POSER SUR
489 1454���3SON LIT. PLUS TARD ELLE S']VEILLERA : TOUT [ COUP,
489 1454���4EN LISANT, ELLE SERA TROUBL]E ; SA JOLIE MAIN
489 1454���5TREMBLERA ; ELLE LIRA JUSQU'[ CES MOTS...
489 1454���6\ [ DIX HEURES ET CINQ MINUTES IL AVAIT CESS]
489 1454���7\ D'EXISTER. \
489 1454���8ELLE PLEURERA [ CHAUDES LARMES, JE LA CONNAIS ;
489 1455���1EN VAIN J'AI VOULU L'ASSASSINER, TOUT SERA OUBLI].
489 1455���2ET LA PERSONNE [ QUI J'AI VOULU >TER LA VIE
489 1455���3SERA LA SEULE QUI SINC$REMENT PLEURERA MA MORT.
489 1455���4AH ! CECI EST UNE ANTITH$SE ! PENSA-T-IL, ET,
489 1455���5PENDANT UN GRAND QUART D'HEURE QUE DURA ENCORE
489 1455���6LA SC$NE QUE LUI FAISAIT *MATHILDE, IL NE
489 1455���7SONGEA QU'[ *MME *DE *R^NAL. MALGR] LUI, ET
489 1455���8QUOIQUE R]PONDANT SOUVENT [ CE QUE *MATHILDE LUI
489 1456���1DISAIT, IL NE POUVAIT D]TACHER SON <ME DU
489 1456���2SOUVENIR DE LA CHAMBRE [ COUCHER DE *VERRI$RES. IL
489 1456���3VOYAIT LA GAZETTE DE *BESAN+ON SUR LA COURTE-POINTE
489 1456���4DE TAFFETAS ORANGE. IL VOYAIT CETTE MAIN SI BLANCHE
489 1456���5QUI LA SERRAIT D'UN MOUVEMENT CONVULSIF ; IL
��5489 1456���6VOYAIT *MME *DE *R^NAL PLEURER... IL SUIVAIT LA
489 1456���7ROUTE DE CHAQUE LARME SUR CETTE FIGURE CHARMANTE.
489 1456���8*MLLE *DE *LA *MOLE NE POUVANT RIEN OBTENIR DE
489 1457���1*JULIEN, FIT ENTRER L'AVOCAT. C']TAIT HEUREUSEMENT
489 1457���2UN ANCIEN CAPITAINE DE L'ARM]E D'*ITALIE, DE
489 1457���31796, O@ IL AVAIT ]T] CAMARADE DE *MANUEL.
489 1457���4POUR LA FORME, IL COMBATTIT LA R]SOLUTION DU
489 1457���5CONDAMN]. *JULIEN, VOULANT LE TRAITER AVEC
489 1457���6ESTIME, LUI D]DUISIT TOUTES SES RAISONS.
489 1457���7MA FOI, ON PEUT PENSER COMME VOUS, FINIT PAR LUI
489 1457���8DIRE *M *F]LIX *VANEAU ; C']TAIT LE NOM DE L'AVOCAT.
489 1458���1MAIS VOUS AVEZ TROIS JOURS PLEINS POUR APPELER,
489 1458���2ET IL EST DE MON DEVOIR DE REVENIR TOUS LES JOURS.
489 1458���3SI UN VOLCAN S'OUVRAIT SOUS LA PRISON, D'ICI [
489 1458���4DEUX MOIS, VOUS SERIEZ SAUV]. VOUS POUVEZ MOURIR
489 1458���5DE MALADIE, DIT-IL EN REGARDANT *JULIEN.
489 1458���6*JULIEN LUI SERRA LA MAIN. - JE VOUS REMERCIE, VOUS
489 1458���7^TES UN BRAVE HOMME. [ CECI JE SONGERAI.
489 1458���8ET LORSQUE *MATHILDE SORTIT ENFIN AVEC L'AVOCAT,
489 1459���1IL SE SENTAIT BEAUCOUP PLUS D'AMITI] POUR L'AVOCAT
489 1459���2QUE POUR ELLE.
hCHAPITRE 43 ��������
����490 1460���1UNE HEURE APR$S, COMME IL DORMAIT PROFOND]MENT, IL
490 1460���2FUT ]VEILL] PAR DES LARMES QU'IL SENTAIT COULER
490 1460���3SUR SA MAIN. AH ! C'EST ENCORE *MATHILDE, PENSA-T-IL
490 1460���4[ DEMI ]VEILL]. ELLE VIENT, FID$LE [ LA TH]ORIE,
490 1460���5ATTAQUER MA R]SOLUTION PAR LES SENTIMENTS TENDRES.
490 1460���6ENNUY] DE LA PERSPECTIVE DE CETTE NOUVELLE SC$NE
490 1460���7DANS LE GENRE PATH]TIQUE, IL N'OUVRIT PAS LES
490 1460���8YEUX. LES VERS DE *BELPH]GOR FUYANT SA FEMME LUI
490 1461���1REVINRENT [ LA PENS]E.
490 1461���2IL ENTENDIT UN SOUPIR SINGULIER ; IL OUVRIT LES
490 1461���3YEUX, C']TAIT *MME *DE *R^NAL.
490 1461���4- AH ! JE TE REVOIS AVANT QUE DE MOURIR, EST-CE
490 1461���5UNE ILLUSION ? S']CRIA-T-IL EN SE JETANT [ SES
490 1461���6PIEDS.
490 1461���7MAIS PARDON, MADAME, JE NE SUIS QU'UN ASSASSIN [
490 1461���8VOS YEUX, DIT-IL [ L'INSTANT, EN REVENANT [ LUI.
490 1462���1- MONSIEUR... JE VIENS VOUS CONJURER D'APPELER,
490 1462���2JE SAIS QUE VOUS NE LE VOULEZ PAS... SES SANGLOTS
490 1462���3L']TOUFFAIENT ; ELLE NE POUVAIT PARLER.
490 1462���4- DAIGNEZ ME PARDONNER.
490 1462���5- SI TU VEUX QUE JE TE PARDONNE, LUI DIT-ELLE EN
490 1462���6SE LEVANT ET SE JETANT DANS SES BRAS, APPELLE
490 1462���7TOUT DE SUITE DE TA SENTENCE DE MORT.
490 1462���8*JULIEN LA COUVRAIT DE BAISERS.
490 1463���1- VIENDRAS-TU ME VOIR TOUS LES JOURS PENDANT CES
��6490 1463���2DEUX MOIS ?
490 1463���3- JE TE LE JURE. TOUS LES JOURS, [ MOINS QUE MON
490 1463���4MARI NE ME LE D]FENDE.
490 1463���5- JE SIGNE ! S']CRIA *JULIEN. QUOI ! TU ME
490 1463���6PARDONNES ! EST-IL POSSIBLE !
490 1463���7IL LA SERRAIT DANS SES BRAS ; IL ]TAIT FOU. ELLE
490 1463���8JETA UN PETIT CRI.
490 1464���1- CE N'EST RIEN, LUI DIT-ELLE, TU M'AS FAIT MAL.
490 1464���2- [ TON ]PAULE, S']CRIA *JULIEN FONDANT EN LARMES.
490 1464���3IL S']LOIGNA UN PEU, ET COUVRIT SA MAIN DE BAISERS
490 1464���4DE FLAMME. QUI ME L'E=T DIT LA DERNI$RE FOIS QUE
490 1464���5JE TE VIS, DANS TA CHAMBRE, [ *VERRI$RES ?
491 1464���6- QUI M'E=T DIT ALORS QUE J']CRIRAIS [ *M *DE *LA
491 1464���7*MOLE CETTE LETTRE INF<ME ?
491 1464���8- SACHE QUE JE T'AI TOUJOURS AIM]E, QUE JE N'AI
491 1465���1AIM] QUE TOI.
491 1465���2- EST-IL BIEN POSSIBLE ! S']CRIA *MME *DE *R^NAL,
491 1465���3RAVIE [ SON TOUR. ELLE S'APPUYA SUR *JULIEN, QUI
491 1465���4]TAIT [ SES GENOUX, ET LONGTEMPS ILS PLEUR$RENT
491 1465���5EN SILENCE.
491 1465���6[ AUCUNE ]POQUE DE SA VIE, *JULIEN N'AVAIT TROUV]
491 1465���7UN MOMENT PAREIL.
491 1465���8BIEN LONGTEMPS APR$S, QUAND ON PUT PARLER :
491 1466���1- ET CETTE JEUNE *MME *MICHELET, DIT *MME *DE *R^NAL,
491 1466���2OU PLUT>T CETTE *MLLE *DE *LA *MOLE ; CAR JE
491 1466���3COMMENCE EN V]RIT] [ CROIRE CET ]TRANGE ROMAN !
491 1466���4- IL N'EST VRAI QU'EN APPARENCE, R]PONDIT *JULIEN.
491 1466���5C'EST MA FEMME, MAIS CE N'EST PAS MA MA_TRESSE.
491 1466���6EN S'INTERROMPANT CENT FOIS L'UN L'AUTRE, ILS
491 1466���7PARVINRENT [ GRAND'PEINE [ SE RACONTER CE QU'ILS
491 1466���8IGNORAIENT. LA LETTRE ]CRITE [ *M *DE *LA *MOLE
491 1467���1AVAIT ]T] FAITE PAR LE JEUNE PR^TRE QUI DIRIGEAIT
491 1467���2LA CONSCIENCE DE *MME *DE *R^NAL, ET ENSUITE
491 1467���3COPI]E PAR ELLE.
491 1467���4- QUELLE HORREUR M'A FAIT COMMETTRE LA RELIGION !
491 1467���5LUI DISAIT-ELLE ; ET ENCORE J'AI ADOUCI LES
491 1467���6PASSAGES LES PLUS AFFREUX DE CETTE LETTRE...
491 1467���7LES TRANSPORTS ET LE BONHEUR DE *JULIEN LUI
491 1467���8PROUVAIENT COMBIEN IL LUI PARDONNAIT. JAMAIS
491 1468���1IL N'AVAIT ]T] AUSSI FOU D'AMOUR.
491 1468���2- JE ME CROIS POURTANT PIEUSE, LUI DISAIT *MME *DE
491 1468���3*R^NAL DANS LA SUITE DE LA CONVERSATION. JE CROIS
491 1468���4SINC$REMENT EN *DIEU ; JE CROIS ]GALEMENT, ET
491 1468���5M^ME CELA M'EST PROUV], QUE LE CRIME QUE JE
491 1468���6COMMETS EST AFFREUX, ET D$S QUE JE TE VOIS, M^ME
491 1468���7APR$S QUE TU M'AS TIR] DEUX COUPS DE PISTOLET...
491 1468���8ET ICI, MALGR] ELLE, *JULIEN LA COUVRIT DE
��7491 1469���1BAISERS.
491 1469���2- LAISSE-MOI, CONTINUA-T-ELLE, JE VEUX RAISONNER
491 1469���3AVEC TOI, DE PEUR DE L'OUBLIER... D$S QUE JE TE
491 1469���4VOIS, TOUS LES DEVOIRS DISPARAISSENT, JE NE SUIS
491 1469���5PLUS QU'AMOUR POUR TOI, OU PLUT>T LE MOT AMOUR
491 1469���6EST TROP FAIBLE. JE SENS POUR TOI CE QUE JE
491 1469���7DEVRAIS SENTIR UNIQUEMENT POUR *DIEU : UN M]LANGE
491 1469���8DE RESPECT, D'AMOUR, D'OB]ISSANCE... EN V]RIT],
491 1470���1JE NE SAIS PAS CE QUE TU M'INSPIRES. TU ME DIRAIS
491 1470���2DE DONNER UN COUP DE COUTEAU AU GE>LIER, QUE LE
491 1470���3CRIME SERAIT COMMIS AVANT QUE J'Y EUSSE SONG].
491 1470���4EXPLIQUE-MOI CELA BIEN NETTEMENT AVANT QUE JE TE
491 1470���5QUITTE, JE VEUX VOIR CLAIR DANS
492 1470���6MON COEUR ; CAR DANS DEUX MOIS NOUS NOUS QUITTONS...
492 1470���7[ PROPOS, NOUS QUITTERONS-NOUS ? LUI DIT-ELLE EN
492 1470���8SOURIANT.
492 1471���1- JE RETIRE MA PAROLE, S']CRIA *JULIEN EN SE LEVANT ;
492 1471���2JE N'APPELLE PAS DE LA SENTENCE DE MORT, SI PAR
492 1471���3POISON, COUTEAU, PISTOLET, CHARBON OU DE TOUTE
492 1471���4AUTRE MANI$RE QUELCONQUE, TU CHERCHES [ METTRE
492 1471���5FIN OU OBSTACLE [ TA VIE.
492 1471���6LA PHYSIONOMIE DE *MME *DE *R^NAL CHANGEA TOUT [
492 1471���7COUP ; LA PLUS VIVE TENDRESSE FIT PLACE [ UNE
492 1471���8R^VERIE PROFONDE.
492 1472���1- SI NOUS MOURIONS TOUT DE SUITE ? LUI DIT-ELLE
492 1472���2ENFIN.
492 1472���3- QUI SAIT CE QUE L'ON TROUVE DANS L'AUTRE VIE ?
492 1472���4R]PONDIT *JULIEN ; PEUT-^TRE DES TOURMENTS,
492 1472���5PEUT-^TRE RIEN DU TOUT. NE POUVONS-NOUS PAS PASSER
492 1472���6DEUX MOIS ENSEMBLE D'UNE MANI$RE D]LICIEUSE ?
492 1472���7DEUX MOIS, C'EST BIEN DES JOURS. JAMAIS JE N'AURAI
492 1472���8]T] AUSSI HEUREUX ?
492 1473���1- JAMAIS, TU N'AURAS ]T] AUSSI HEUREUX !
492 1473���2- JAMAIS, R]P]TA *JULIEN RAVI, ET JE TE PARLE
492 1473���3COMME JE ME PARLE [ MOI-M^ME. *DIEU ME PR]SERVE
492 1473���4D'EXAG]RER.
492 1473���5- C'EST ME COMMANDER QUE DE PARLER AINSI, DIT-ELLE
492 1473���6AVEC UN SOURIRE TIMIDE ET M]LANCOLIQUE.
492 1473���7- EH BIEN ! TU JURES, SUR L'AMOUR QUE TU AS POUR
492 1473���8MOI, DE N'ATTENTER [ TA VIE PAR AUCUN MOYEN DIRECT,
492 1474���1NI INDIRECT... SONGE, AJOUTA-T-IL, QU'IL FAUT
492 1474���2QUE TU VIVES POUR MON FILS, QUE *MATHILDE
492 1474���3ABANDONNERA [ DES LAQUAIS D$S QU'ELLE SERA
492 1474���4MARQUISE DE *CROISENOIS.
492 1474���5- JE JURE, REPRIT-ELLE FROIDEMENT, MAIS JE VEUX
492 1474���6EMPORTER TON APPEL ]CRIT ET SIGN] DE TA MAIN.
492 1474���7J'IRAI MOI-M^ME CHEZ M LE PROCUREUR G]N]RAL.
��8492 1474���8- PRENDS GARDE, TU TE COMPROMETS.
492 1475���1- APR$S LA D]MARCHE D'^TRE VENUE TE VOIR DANS TA
492 1475���2PRISON, JE SUIS [ JAMAIS, POUR *BESAN+ON ET TOUTE
492 1475���3LA *FRANCHE-*COMT], UNE H]RO%NE D'ANECDOTES,
492 1475���4DIT-ELLE D'UN AIR PROFOND]MENT AFFLIG]. LES
492 1475���5BORNES DE L'AUST$RE PUDEUR SONT FRANCHIES... JE
492 1475���6SUIS UNE FEMME PERDUE D'HONNEUR ; IL EST VRAI
492 1475���7QUE C'EST POUR TOI...
492 1475���8SON ACCENT ]TAIT SI TRISTE, QUE *JULIEN L'EMBRASSA
492 1476���1AVEC UN BONHEUR TOUT NOUVEAU POUR LUI. CE N']TAIT
492 1476���2PLUS L'IVRESSE DE L'AMOUR, C']TAIT RECONNAISSANCE
492 1476���3EXTR^ME. IL VENAIT D'APERCEVOIR, POUR LA PREMI$RE
492 1476���4FOIS, TOUTE L']TENDUE DU SACRIFICE QU'ELLE LUI AVAIT
492 1476���5FAIT.
492 1476���6QUELQUE <ME CHARITABLE INFORMA, SANS DOUTE,
492 1476���7*M *DE *R^NAL DES LONGUES VISITES QUE SA FEMME
492 1476���8FAISAIT [ LA PRISON DE *JULIEN ; CAR, AU BOUT
492 1477���1DE TROIS JOURS IL LUI ENVOYA SA VOITURE,
493 1477���2AVEC L'ORDRE EXPR$S DE REVENIR SUR-LE-CHAMP [
493 1477���3*VERRI$RES.
493 1477���4CETTE S]PARATION CRUELLE AVAIT MAL COMMENC] LA
493 1477���5JOURN]E POUR *JULIEN. ON L'AVERTIT, DEUX OU TROIS
493 1477���6HEURES APR$S, QU'UN CERTAIN PR^TRE INTRIGANT ET
493 1477���7QUI POURTANT N'AVAIT PU SE POUSSER PARMI LES
493 1477���8J]SUITES DE *BESAN+ON, S']TAIT ]TABLI DEPUIS LE
493 1478���1MATIN EN DEHORS DE LA PORTE DE LA PRISON, DANS
493 1478���2LA RUE. IL PLEUVAIT BEAUCOUP, ET L[ CET HOMME
493 1478���3PR]TENDAIT JOUER LE MARTYR. *JULIEN ]TAIT MAL
493 1478���4DISPOS], CETTE SOTTISE LE TOUCHA PROFOND]MENT.
493 1478���5LE MATIN IL AVAIT D]J[ REFUS] LA VISITE DE CE
493 1478���6PR^TRE, MAIS CET HOMME S']TAIT MIS EN T^TE DE
493 1478���7CONFESSER *JULIEN ET DE SE FAIRE UN NOM PARMI
493 1478���8LES JEUNES FEMMES DE *BESAN+ON, PAR TOUTES LES
493 1479���1CONFIDENCES QU'IL PR]TENDRAIT EN AVOIR RE+UES.
493 1479���2IL D]CLARAIT [ HAUTE VOIX QU'IL ALLAIT PASSER
493 1479���3LA JOURN]E ET LA NUIT [ LA PORTE DE LA PRISON ;
493 1479���4- *DIEU M'ENVOIE POUR TOUCHER LE COEUR DE CET
493 1479���5AUTRE APOSTAT... ET LE BAS PEUPLE, TOUJOURS
493 1479���6CURIEUX D'UNE SC$NE, COMMEN+AIT [ S'ATTROUPER.
493 1479���7- OUI, MES FR$RES, LEUR DISAIT-IL, JE PASSERAI ICI
493 1479���8LA JOURN]E, LA NUIT, AINSI QUE TOUTES LES JOURN]ES,
493 1480���1ET TOUTES LES NUITS QUI SUIVRONT. LE SAINT-ESPRIT
493 1480���2M'A PARL], J'AI UNE MISSION D'EN HAUT ; C'EST
493 1480���3MOI QUI DOIS SAUVER L'<ME DU JEUNE *SOREL.
493 1480���4UNISSEZ-VOUS [ MES PRI$RES, ETC., ETC.
493 1480���5*JULIEN AVAIT HORREUR DU SCANDALE ET DE TOUT CE
493 1480���6QUI POUVAIT ATTIRER L'ATTENTION SUR LUI. IL
��9493 1480���7SONGEA [ SAISIR LE MOMENT POUR S']CHAPPER DU
493 1480���8MONDE INCOGNITO ; MAIS IL AVAIT QUELQUE ESPOIR
493 1481���1DE REVOIR *MME *DE *R^NAL, ET IL ]TAIT ]PERDUMENT
493 1481���2AMOUREUX.
493 1481���3LA PORTE DE LA PRISON ]TAIT SITU]E DANS L'UNE
493 1481���4DES RUES LES PLUS FR]QUENT]ES. L'ID]E DE CE
493 1481���5PR^TRE CROTT], FAISANT FOULE ET SCANDALE, TORTURAIT
493 1481���6SON <ME. - ET, SANS NUL DOUTE, [ CHAQUE INSTANT,
493 1481���7IL R]P$TE MON NOM ! CE MOMENT FUT PLUS P]NIBLE
493 1481���8QUE LA MORT.
493 1482���1IL APPELA DEUX OU TROIS FOIS, [ UNE HEURE
493 1482���2D'INTERVALLE, UN PORTE-CLEFS QUI LUI ]TAIT D]VOU],
493 1482���3POUR L'ENVOYER VOIR SI LE PR^TRE ]TAIT ENCORE
493 1482���4[ LA PORTE DE LA PRISON.
493 1482���5- MONSIEUR, IL EST [ DEUX GENOUX DANS LA BOUE,
493 1482���6LUI DISAIT TOUJOURS LE PORTE-CLEFS ; IL PRIE [
493 1482���7HAUTE VOIX ET DIT LES LITANIES POUR VOTRE <ME...
493 1482���8L'IMPERTINENT ! PENSA *JULIEN. EN CE MOMENT, EN
493 1483���1EFFET, IL ENTENDIT UN BOURDONNEMENT SOURD, C']TAIT
493 1483���2LE PEUPLE R]PONDANT AUX LITANIES. POUR COMBLE
493 1483���3D'IMPATIENCE, IL VIT LE PORTE-CLEFS LUI-M^ME
493 1483���4AGITER SES L$VRES EN R]P]TANT LES MOTS LATINS. - ON
493 1483���5COMMENCE [ DIRE, AJOUTA
494 1483���6LE PORTE-CLEFS, QU'IL FAUT QUE VOUS AYEZ LE COEUR
494 1483���7BIEN ENDURCI POUR REFUSER LE SECOURS DE CE SAINT
494 1483���8HOMME.
494 1484���1> MA PATRIE ! QUE TU ES ENCORE BARBARE ! S']CRIA
494 1484���2*JULIEN IVRE DE COL$RE. ET IL CONTINUA SON
494 1484���3RAISONNEMENT TOUT HAUT ET SANS SONGER [ LA
494 1484���4PR]SENCE DU PORTE-CLEFS.
494 1484���5- CET HOMME VEUT UN ARTICLE DANS LE JOURNAL, ET
494 1484���6LE VOIL[ S=R DE L'OBTENIR.
494 1484���7AH ! MAUDITS PROVINCIAUX ! [ *PARIS, JE NE SERAIS
494 1484���8PAS SOUMIS [ TOUTES CES VEXATIONS. ON Y EST PLUS
494 1485���1SAVANT EN CHARLATANISME.
494 1485���2- FAITES ENTRER CE SAINT PR^TRE, DIT-IL ENFIN AU
494 1485���3PORTE-CLEFS, ET LA SUEUR COULAIT [ GRANDS FLOTS
494 1485���4SUR SON FRONT. LE PORTE-CLEFS FIT LE SIGNE DE LA
494 1485���5CROIX ET SORTIT TOUT JOYEUX.
494 1485���6CE SAINT PR^TRE SE TROUVA HORRIBLEMENT LAID, IL
494 1485���7]TAIT ENCORE PLUS CROTT]. LA PLUIE FROIDE QU'IL
494 1485���8FAISAIT AUGMENTAIT L'OBSCURIT] ET L'HUMIDIT] DU
494 1486���1CACHOT. LE PR^TRE VOULUT EMBRASSER *JULIEN, ET
494 1486���2SE MIT [ S'ATTENDRIR EN LUI PARLANT. LA PLUS BASSE
494 1486���3HYPOCRISIE ]TAIT TROP ]VIDENTE ; DE SA VIE *JULIEN
494 1486���4N'AVAIT ]T] AUSSI EN COL$RE.
494 1486���5UN QUART D'HEURE APR$S L'ENTR]E DU PR^TRE, *JULIEN
���494 1486���6SE TROUVA TOUT [ FAIT UN L<CHE. POUR LA PREMI$RE
494 1486���7FOIS LA MORT LUI PARUT HORRIBLE. IL PENSAIT [
494 1486���8L']TAT DE PUTR]FACTION O@ SERAIT SON CORPS DEUX
494 1487���1JOURS APR$S L'EX]CUTION, ETC., ETC.
494 1487���2IL ALLAIT SE TRAHIR PAR QUELQUE SIGNE DE FAIBLESSE
494 1487���3OU SE JETER SUR LE PR^TRE ET L']TRANGLER AVEC
494 1487���4SA CHA_NE, LORSQU'IL EUT L'ID]E DE PRIER LE
494 1487���5SAINT HOMME D'ALLER DIRE POUR LUI UNE BONNE
494 1487���6MESSE DE QUARANTE FRANCS, CE JOUR-L[ M^ME.
494 1487���7OR, IL ]TAIT PR$S DE MIDI, LE PR^TRE D]CAMPA.
hCHAPITRE 44 ��������
����495 1488���1D$S QU'IL FUT SORTI, *JULIEN PLEURA BEAUCOUP,
495 1488���2ET PLEURA DE MOURIR. PEU [ PEU IL SE DIT QUE,
495 1488���3SI *MME *DE *R^NAL E=T ]T] [ *BESAN+ON, IL LUI
495 1488���4E=T AVOU] SA FAIBLESSE...
495 1488���5AU MOMENT O@ IL REGRETTAIT LE PLUS L'ABSENCE DE
495 1488���6CETTE FEMME ADOR]E, IL ENTENDIT LE PAS DE
495 1488���7*MATHILDE.
495 1488���8LE PIRE DES MALHEURS EN PRISON, PENSA-T-IL, C'EST
495 1489���1DE NE POUVOIR FERMER SA PORTE. TOUT CE QUE *MATHILDE
495 1489���2LUI DIT NE FIT QUE L'IRRITER.
495 1489���3ELLE LUI RACONTA QUE, LE JOUR DU JUGEMENT,
495 1489���4*M *DE *VALENOD AYANT EN POCHE SA NOMINATION DE
495 1489���5PR]FET, IL AVAIT OS] SE MOQUER DE *M *DE *FRILAIR
495 1489���6ET SE DONNER LE PLAISIR DE LE CONDAMNER [ MORT.
495 1489���7"QUELLE ID]E A EUE VOTRE AMI, VIENT DE ME DIRE
495 1489���8*M *DE *FRILAIR, D'ALLER R]VEILLER ET ATTAQUER
495 1490���1LA PETITE VANIT] DE CETTE \ ARISTOCRATIE BOURGEOISE \ !
495 1490���2POURQUOI PARLER DE \ CASTE \ ? IL LEUR A INDIQU]
495 1490���3CE QU'ILS DEVAIENT FAIRE DANS LEUR INT]R^T POLITIQUE :
495 1490���4CES NIGAUDS N'Y SONGEAIENT PAS ET ]TAIENT PR^TS
495 1490���5[ PLEURER. CET INT]R^T DE CASTE EST VENU MASQUER
495 1490���6[ LEURS YEUX L'HORREUR DE CONDAMNER [ MORT. IL
495 1490���7FAUT AVOUER QUE *M *SOREL EST BIEN NEUF AUX
495 1490���8AFFAIRES. SI NOUS NE PARVENONS [ LE SAUVER PAR LE
495 1491���1RECOURS EN GR<CE, SA MORT SERA UNE SORTE DE
495 1491���2\ SUICIDE \..."
495 1491���3*MATHILDE N'EUT GARDE DE DIRE [ *JULIEN CE DONT
495 1491���4ELLE NE SE DOUTAIT PAS ENCORE : C'EST QUE L'ABB]
495 1491���5DE *FRILAIR, VOYANT *JULIEN PERDU, CROYAIT UTILE
495 1491���6[ SON AMBITION D'ASPIRER [ DEVENIR SON SUCCESSEUR.
495 1491���7PRESQUE HORS DE LUI, [ FORCE DE COL$RE IMPUISSANTE
495 1491���8ET DE CONTRARI]T] : - ALLEZ ]COUTER UNE MESSE
495 1492���1POUR MOI, DIT-IL [ *MATHILDE, ET LAISSEZ-MOI UN
495 1492���2INSTANT DE PAIX. *MATHILDE, D]J[ FORT JALOUSE DES
495 1492���3VISITES DE *MME *DE *R^NAL, ET QUI VENAIT
495 1492���4D'APPRENDRE SON D]PART, COMPRIT LA CAUSE DE
���495 1492���5L'HUMEUR DE *JULIEN ET FONDIT EN LARMES.
495 1492���6SA DOULEUR ]TAIT R]ELLE, *JULIEN LE VOYAIT ET N'EN
495 1492���7]TAIT QUE PLUS IRRIT]. IL AVAIT UN BESOIN IMP]RIEUX
495 1492���8DE SOLITUDE, ET COMMENT SE LA PROCURER ?
495 1493���1ENFIN, *MATHILDE, APR$S AVOIR ESSAY] DE TOUS LES
495 1493���2RAISONNEMENTS
496 1493���3POUR L'ATTENDRIR, LE LAISSA SEUL, MAIS PRESQUE AU
496 1493���4M^ME INSTANT *FOUQU] PARUT.
496 1493���5- J'AI BESOIN D'^TRE SEUL, DIT-IL [ CET AMI
496 1493���6FID$LE... ET COMME IL LE VIT H]SITER : JE COMPOSE
496 1493���7UN M]MOIRE POUR MON RECOURS EN GR<CE... DU RESTE...
496 1493���8FAIS-MOI UN PLAISIR, NE ME PARLE JAMAIS DE LA
496 1494���1MORT. SI J'AI BESOIN DE QUELQUES SERVICES
496 1494���2PARTICULIERS CE JOUR-L[, LAISSE-MOI T'EN PARLER
496 1494���3LE PREMIER.
496 1494���4QUAND *JULIEN SE FUT ENFIN PROCUR] LA SOLITUDE, IL
496 1494���5SE TROUVA PLUS ACCABL] ET PLUS L<CHE QU'AUPARAVANT.
496 1494���6LE PEU DE FORCES QUI RESTAIT [ CETTE <ME AFFAIBLIE,
496 1494���7AVAIT ]T] ]PUIS] [ D]GUISER SON ]TAT [ *MLLE *DE
496 1494���8*LA *MOLE ET [ *FOUQU].
496 1495���1VERS LE SOIR, UNE ID]E LE CONSOLA :
496 1495���2SI CE MATIN, DANS LE MOMENT O@ LA MORT ME PARAISSAIT
496 1495���3SI LAIDE, ON M'E=T AVERTI POUR L'EX]CUTION,
496 1495���4L' \ OEIL DU PUBLIC E=T ]T] AIGUILLON DE GLOIRE \ ;
496 1495���5PEUT-^TRE MA D]MARCHE E=T-ELLE EU QUELQUE CHOSE
496 1495���6D'EMPES], COMME CELLE D'UN FAT TIMIDE QUI ENTRE
496 1495���7DANS UN SALON. QUELQUES GENS CLAIRVOYANTS, S'IL
496 1495���8EN EST PARMI CES PROVINCIAUX, EUSSENT PU DEVINER
496 1496���1MA FAIBLESSE... MAIS PERSONNE \ NE L'E=T VUE \.
496 1496���2ET IL SE SENTIT D]LIVR] D'UNE PARTIE DE SON MALHEUR.
496 1496���3JE SUIS UN L<CHE EN CE MOMENT, SE R]P]TAIT-IL
496 1496���4EN CHANTANT, MAIS PERSONNE NE LE SAURA.
496 1496���5UN ]V]NEMENT PRESQUE PLUS D]SAGR]ABLE ENCORE
496 1496���6L'ATTENDAIT POUR LE LENDEMAIN. DEPUIS LONGTEMPS,
496 1496���7SON P$RE ANNON+AIT SA VISITE ; CE JOUR-L[, AVANT
496 1496���8LE R]VEIL DE *JULIEN, LE VIEUX CHARPENTIER EN
496 1497���1CHEVEUX BLANCS PARUT DANS SON CACHOT.
496 1497���2*JULIEN SE SENTIT FAIBLE, IL S'ATTENDAIT AUX
496 1497���3REPROCHES LES PLUS D]SAGR]ABLES. POUR ACHEVER
496 1497���4DE COMPL]TER SA P]NIBLE SENSATION, CE MATIN-L[
496 1497���5IL ]PROUVAIT VIVEMENT LE REMORDS DE NE PAS AIMER
496 1497���6SON P$RE.
496 1497���7LE HASARD NOUS A PLAC]S L'UN PR$S DE L'AUTRE SUR
496 1497���8LA TERRE, SE DISAIT-IL PENDANT QUE LE PORTE-CLEFS
496 1498���1ARRANGEAIT UN PEU LE CACHOT, ET NOUS NOUS SOMMES
496 1498���2FAIT [ PEU PR$S TOUT LE MAL POSSIBLE. IL VIENT AU
496 1498���3MOMENT DE MA MORT ME DONNER LE DERNIER COUP.
���496 1498���4LES REPROCHES S]V$RES DU VIEILLARD COMMENC$RENT D$S
496 1498���5QU'ILS FURENT SANS T]MOIN.
496 1498���6*JULIEN NE PUT RETENIR SES LARMES. QUELLE INDIGNE
496 1498���7FAIBLESSE ! SE DIT-IL AVEC RAGE. IL IRA PARTOUT
496 1498���8EXAG]RER MON MANQUE DE COURAGE ; QUEL TRIOMPHE
496 1499���1POUR LES *VALENOD ET POUR TOUS LES
497 1499���2PLATS HYPOCRITES QUI R$GNENT [ *VERRI$RES ! ILS
497 1499���3SONT BIEN GRANDS EN *FRANCE, ILS R]UNISSENT TOUS
497 1499���4LES AVANTAGES SOCIAUX. JUSQU'ICI JE POUVAIS AU
497 1499���5MOINS ME DIRE : ILS RE+OIVENT DE L'ARGENT, IL EST
497 1499���6VRAI, TOUS LES HONNEURS S'ACCUMULENT SUR EUX,
497 1499���7MAIS MOI J'AI LA NOBLESSE DU COEUR.
497 1499���8ET VOIL[ UN T]MOIN QUE TOUS CROIRONT, ET QUI
497 1500���1CERTIFIERA [ TOUT *VERRI$RES, ET EN L'EXAG]RANT,
497 1500���2QUE J'AI ]T] FAIBLE DEVANT LA MORT ! J'AURAI
497 1500���3]T] UN L<CHE DANS CETTE ]PREUVE QUE TOUS COMPRENNENT !
497 1500���4*JULIEN ]TAIT PR$S DU D]SESPOIR. IL NE SAVAIT COMMENT
497 1500���5RENVOYER SON P$RE. ET FEINDRE DE MANI$RE [ TROMPER
497 1500���6CE VIEILLARD SI CLAIRVOYANT SE TROUVAIT EN CE
497 1500���7MOMENT TOUT [ FAIT AU-DESSUS DE SES FORCES.
497 1500���8SON ESPRIT PARCOURAIT RAPIDEMENT TOUS LES POSSIBLES.
497 1501���1- \ J'AI FAIT DES ]CONOMIES ! \ S']CRIA-T-IL
497 1501���2TOUT [ COUP.
497 1501���3CE MOT DE G]NIE CHANGEA LA PHYSIONOMIE DU VIEILLARD
497 1501���4ET LA POSITION DE *JULIEN.
497 1501���5- COMMENT DOIS-JE EN DISPOSER ? CONTINUA *JULIEN
497 1501���6PLUS TRANQUILLE : L'EFFET PRODUIT LUI AVAIT >T]
497 1501���7TOUT SENTIMENT D'INF]RIORIT].
497 1501���8LE VIEUX CHARPENTIER BR=LAIT DU D]SIR DE NE PAS
497 1502���1LAISSER ]CHAPPER CET ARGENT, DONT IL SEMBLAIT QUE
497 1502���2*JULIEN VOULAIT LAISSER UNE PARTIE [ SES FR$RES.
497 1502���3IL PARLA LONGTEMPS ET AVEC FEU. *JULIEN PUT ^TRE
497 1502���4GOGUENARD.
497 1502���5- EH BIEN ! LE SEIGNEUR M'A INSPIR] POUR MON
497 1502���6TESTAMENT. JE DONNERAI MILLE FRANCS [ CHACUN DE
497 1502���7MES FR$RES ET LE RESTE [ VOUS.
497 1502���8- FORT BIEN, DIT LE VIEILLARD, CE RESTE M'EST D= ;
497 1503���1MAIS PUISQUE *DIEU VOUS A FAIT LA GR<CE DE TOUCHER
497 1503���2VOTRE COEUR, SI VOUS VOULEZ MOURIR EN BON CHR]TIEN,
497 1503���3IL CONVIENT DE PAYER VOS DETTES. IL Y A ENCORE LES
497 1503���4FRAIS DE VOTRE NOURRITURE ET DE VOTRE ]DUCATION QUE
497 1503���5J'AI AVANC]S, ET AUXQUELS VOUS NE SONGEZ PAS...
497 1503���6VOIL[ DONC L'AMOUR DE P$RE ! SE R]P]TAIT *JULIEN
497 1503���7L'<ME NAVR]E, LORSQUE ENFIN IL FUT SEUL. BIENT>T
497 1503���8PARUT LE GE>LIER.
497 1504���1- MONSIEUR, APR$S LA VISITE DES GRANDS PARENTS,
497 1504���2J'APPORTE TOUJOURS [ MES H>TES UNE BOUTEILLE DE
���497 1504���3BON VIN DE *CHAMPAGNE. CELA EST UN PEU CHER, SIX
497 1504���4FRANCS LA BOUTEILLE, MAIS CELA R]JOUIT LE COEUR.
497 1504���5- APPORTEZ TROIS VERRES, LUI DIT *JULIEN AVEC
497 1504���6UN EMPRESSEMENT D'ENFANT, ET FAITES ENTRER DEUX DES
497 1504���7PRISONNIERS QUE J'ENTENDS SE PROMENER DANS LE
497 1504���8CORRIDOR.
498 1505���1LE GE>LIER LUI AMENA DEUX GAL]RIENS TOMB]S EN
498 1505���2R]CIDIVE ET QUI SE PR]PARAIENT [ RETOURNER AU
498 1505���3BAGNE. C']TAIENT DES SC]L]RATS FORT GAIS ET
498 1505���4R]ELLEMENT TR$S REMARQUABLES PAR LA FINESSE, LE
498 1505���5COURAGE ET LE SANG-FROID.
498 1505���6- SI VOUS ME DONNEZ VINGT FRANCS, DIT L'UN D'EUX
498 1505���7[ *JULIEN, JE VOUS CONTERAI MA VIE EN D]TAIL.
498 1505���8C'EST DU \ CHENU \.
498 1506���1- MAIS VOUS ALLEZ ME MENTIR ? DIT *JULIEN.
498 1506���2- NON PAS, R]PONDIT-IL ; MON AMI QUE VOIL[, ET
498 1506���3QUI EST JALOUX DE MES VINGT FRANCS, ME D]NONCERA
498 1506���4SI JE DIS FAUX.
498 1506���5SON HISTOIRE ]TAIT ABOMINABLE. ELLE MONTRAIT UN
498 1506���6COEUR COURAGEUX, O@ IL N'Y AVAIT PLUS QU'UNE
498 1506���7PASSION, CELLE DE L'ARGENT.
498 1506���8APR$S LEUR D]PART, *JULIEN N']TAIT PLUS LE M^ME
498 1507���1HOMME. TOUTE SA COL$RE CONTRE LUI-M^ME AVAIT
498 1507���2DISPARU. LA DOULEUR ATROCE, ENVENIM]E PAR LA
498 1507���3PUSILLANIMIT], [ LAQUELLE IL ]TAIT EN PROIE DEPUIS
498 1507���4LE D]PART DE *MME *DE *R^NAL, S']TAIT TOURN]E
498 1507���5EN M]LANCOLIE.
498 1507���6[ MESURE QUE J'AURAIS ]T] MOINS DUPE DES APPARENCES,
498 1507���7SE DISAIT-IL, J'AURAIS VU QUE LES SALONS DE *PARIS
498 1507���8SONT PEUPL]S D'HONN^TES GENS TELS QUE MON P$RE, OU
498 1508���1DE COQUINS HABILES TELS QUE CES GAL]RIENS. ILS
498 1508���2ONT RAISON, JAMAIS LES HOMMES DE SALON NE SE
498 1508���3L$VENT LE MATIN AVEC CETTE PENS]E POIGNANTE :
498 1508���4COMMENT D_NERAI-JE ? ET ILS VANTENT LEUR PROBIT] !
498 1508���5ET, APPEL]S AU JURY, ILS CONDAMNENT FI$REMENT
498 1508���6L'HOMME QUI A VOL] UN COUVERT D'ARGENT PARCE QU'IL
498 1508���7SE SENTAIT D]FAILLIR DE FAIM.
498 1508���8MAIS Y A-T-IL UNE COUR, S'AGIT-IL DE PERDRE OU DE
498 1509���1GAGNER UN PORTEFEUILLE, MES HONN^TES GENS DE SALON
498 1509���2TOMBENT DANS DES CRIMES EXACTEMENT PAREILS [ CEUX
498 1509���3QUE LA N]CESSIT] DE D_NER A INSPIR]S [ CES DEUX
498 1509���4GAL]RIENS...
498 1509���5IL N'Y A POINT DE \ DROIT NATUREL \ : CE MOT N'EST
498 1509���6QU'UNE ANTIQUE NIAISERIE BIEN DIGNE DE L'AVOCAT
498 1509���7G]N]RAL QUI M'A DONN] CHASSE L'AUTRE JOUR, ET DONT
498 1509���8L'A%EUL FUT ENRICHI PAR UNE CONFISCATION DE
498 1510���1*LOUIS *XIV. IL N'Y A DE \ DROIT \ QUE LORSQU'IL
���498 1510���2Y A UNE LOI POUR D]FENDRE DE FAIRE TELLE CHOSE,
498 1510���3SOUS PEINE DE PUNITION. AVANT LA LOI, IL N'Y A DE
498 1510���4\ NATUREL \ QUE LA FORCE DU LION, OU LE BESOIN
498 1510���5DE L'^TRE QUI A FAIM, QUI A FROID, LE \ BESOIN \
498 1510���6EN UN MOT... NON, LES GENS QU'ON HONORE NE SONT
498 1510���7QUE DES FRIPONS QUI ONT EU LE BONHEUR DE N'^TRE
498 1510���8PAS PRIS EN FLAGRANT D]LIT. L'ACCUSATEUR QUE LA
498 1511���1SOCI]T] LANCE APR$S MOI A ]T] ENRICHI PAR UNE
498 1511���2INFAMIE... J'AI COMMIS UN ASSASSINAT, ET JE SUIS
498 1511���3JUSTEMENT CONDAMN], MAIS, [ CETTE
499 1511���4SEULE ACTION PR$S, LE *VALENOD QUI M'A CONDAMN]
499 1511���5EST CENT FOIS PLUS NUISIBLE [ LA SOCI]T].
499 1511���6EH BIEN ! AJOUTA *JULIEN TRISTEMENT, MAIS SANS
499 1511���7COL$RE, MALGR] SON AVARICE, MON P$RE VAUT MIEUX
499 1511���8QUE TOUS CES HOMMES-L[. IL NE M'A JAMAIS AIM]. JE
499 1512���1VIENS COMBLER LA MESURE EN LE D]SHONORANT PAR UNE
499 1512���2MORT INF<ME. CETTE CRAINTE DE MANQUER D'ARGENT,
499 1512���3CETTE VUE EXAG]R]E DE LA M]CHANCET] DES HOMMES
499 1512���4QU'ON APPELLE \ AVARICE \, LUI FAIT VOIR UN
499 1512���5PRODIGIEUX MOTIF DE CONSOLATION ET DE S]CURIT]
499 1512���6DANS UNE SOMME DE TROIS OU QUATRE CENTS LOUIS
499 1512���7QUE JE PUIS LUI LAISSER. UN DIMANCHE APR$S D_NER,
499 1512���8IL MONTRERA SON OR [ TOUS SES ENVIEUX DE *VERRI$RES.
499 1513���1[ CE PRIX, LEUR DIRA SON REGARD, LEQUEL D'ENTRE
499 1513���2VOUS NE SERAIT PAS CHARM] D'AVOIR UN FILS GUILLOTIN] ?
499 1513���3CETTE PHILOSOPHIE POUVAIT ^TRE VRAIE, MAIS ELLE
499 1513���4]TAIT DE NATURE [ FAIRE D]SIRER LA MORT. AINSI
499 1513���5SE PASS$RENT CINQ LONGUES JOURN]ES. IL ]TAIT POLI
499 1513���6ET DOUX ENVERS *MATHILDE, QU'IL VOYAIT EXASP]R]E
499 1513���7PAR LA PLUS VIVE JALOUSIE. UN SOIR *JULIEN SONGEAIT
499 1513���8S]RIEUSEMENT [ SE DONNER LA MORT. SON <ME ]TAIT
499 1514���1]NERV]E PAR LE MALHEUR PROFOND O@ L'AVAIT JET] LE
499 1514���2D]PART DE *MME *DE *R^NAL. RIEN NE LUI PLAISAIT
499 1514���3PLUS, NI DANS LA VIE R]ELLE, NI DANS L'IMAGINATION.
499 1514���4LE D]FAUT D'EXERCICE COMMEN+AIT [ ALT]RER SA SANT]
499 1514���5ET [ LUI DONNER LE CARACT$RE EXALT] ET FAIBLE
499 1514���6D'UN JEUNE ]TUDIANT ALLEMAND. IL PERDAIT CETTE
499 1514���7M<LE HAUTEUR QUI REPOUSSE PAR UN ]NERGIQUE JUREMENT
499 1514���8CERTAINES ID]ES PEU CONVENABLES, DONT L'<ME DES
499 1515���1MALHEUREUX EST ASSAILLIE.
499 1515���2J'AI AIM] LA V]RIT]... O@ EST-ELLE ?... PARTOUT
499 1515���3HYPOCRISIE, OU DU MOINS CHARLATANISME, M^ME CHEZ
499 1515���4LES PLUS VERTUEUX, M^ME CHEZ LES PLUS GRANDS ; ET
499 1515���5SES L$VRES PRIRENT L'EXPRESSION DU D]GO=T... NON,
499 1515���6L'HOMME NE PEUT PAS SE FIER [ L'HOMME.
499 1515���7*MME *DE * FAISANT UNE QU^TE POUR SES PAUVRES
499 1515���8ORPHELINS, ME DISAIT QUE TEL PRINCE VENAIT DE
���499 1516���1DONNER DIX LOUIS ; MENSONGE. MAIS QUE DIS-JE ?
499 1516���2*NAPOL]ON [ *SAINTE-*H]L$NE !... PUR CHARLATANISME,
499 1516���3PROCLAMATION EN FAVEUR DU ROI DE *ROME.
499 1516���4GRAND DIEU ! SI UN TEL HOMME, ET ENCORE QUAND LE
499 1516���5MALHEUR DOIT LE RAPPELER S]V$REMENT AU DEVOIR,
499 1516���6S'ABAISSE JUSQU'AU CHARLATANISME, [ QUOI S'ATTENDRE
499 1516���7DU RESTE DE L'ESP$CE ?...
499 1516���8O@ EST LA V]RIT] ? DANS LA RELIGION... OUI, AJOUTA-T-IL
499 1517���1AVEC LE SOURIRE AMER DU PLUS EXTR^ME M]PRIS, DANS
499 1517���2LA BOUCHE DES *MASLON, DES *FRILAIR, DES
499 1517���3*CASTAN$DE... PEUT-^TRE DANS LE VRAI CHRISTIANISME,
499 1517���4DONT LES PR^TRES NE SERAIENT
500 1517���5PAS PLUS PAY]S QUE LES AP>TRES NE L'ONT ]T] ?...
500 1517���6MAIS SAINT *PAUL FUT PAY] PAR LE PLAISIR DE
500 1517���7COMMANDER, DE PARLER, DE FAIRE PARLER DE SOI...
500 1517���8AH ! S'IL Y AVAIT UNE VRAIE RELIGION... SOT QUE
500 1518���1JE SUIS ! JE VOIS UNE CATH]DRALE GOTHIQUE, DES
500 1518���2VITRAUX V]N]RABLES ; MON COEUR FAIBLE SE FIGURE
500 1518���3LE PR^TRE DE CES VITRAUX... MON <ME LE COMPRENDRAIT,
500 1518���4MON <ME EN A BESOIN... JE NE TROUVE QU'UN FAT
500 1518���5AVEC DES CHEVEUX SALES... AUX AGR]MENTS PR$S, UN
500 1518���6CHEVALIER DE *BEAUVOISIS.
500 1518���7MAIS UN VRAI PR^TRE, UN *MASSILLON, UN *F]NELON...
500 1518���8*MASSILLON A SACR] *DUBOIS. LES \ M]MOIRES DE
500 1519���1\ SAINT-*SIMON \ M'ONT G<T] *F]NELON ; MAIS ENFIN
500 1519���2UN VRAI PR^TRE... ALORS LES <MES TENDRES AURAIENT
500 1519���3UN POINT DE R]UNION DANS LE MONDE... NOUS NE
500 1519���4SERIONS PAS ISOL]S... CE BON PR^TRE NOUS PARLERAIT
500 1519���5DE *DIEU. MAIS QUEL DIEU ? NON CELUI DE LA BIBLE,
500 1519���6PETIT DESPOTE CRUEL ET PLEIN DE LA SOIF DE SE
500 1519���7VENGER... MAIS LE DIEU DE *VOLTAIRE, JUSTE, BON,
500 1519���8INFINI...
500 1520���1IL FUT AGIT] PAR TOUS LES SOUVENIRS DE CETTE BIBLE
500 1520���2QU'IL SAVAIT PAR COEUR... MAIS COMMENT, D$S QU'ON
500 1520���3SERA \ TROIS ENSEMBLE \, CROIRE [ CE GRAND NOM
500 1520���4DE *DIEU, APR$S L'ABUS EFFROYABLE QU'EN FONT NOS
500 1520���5PR^TRES ?
500 1520���6VIVRE ISOL] !... QUEL TOURMENT !...
500 1520���7JE DEVIENS FOU ET INJUSTE, SE DIT *JULIEN EN SE
500 1520���8FRAPPANT LE FRONT. JE SUIS ISOL] ICI DANS CE
500 1521���1CACHOT ; MAIS JE N'AI PAS \ V]CU ISOL] \ SUR LA
500 1521���2TERRE ; J'AVAIS LA PUISSANTE ID]E DU \ DEVOIR \.
500 1521���3LE DEVOIR QUE JE M']TAIS PRESCRIT, [ TORT OU [
500 1521���4RAISON... A ]T] COMME LE TRONC D'UN ARBRE SOLIDE
500 1521���5AUQUEL JE M'APPUYAIS PENDANT L'ORAGE ; JE VACILLAIS,
500 1521���6J']TAIS AGIT]. APR$S TOUT JE N']TAIS QU'UN HOMME...
500 1521���7MAIS JE N']TAIS PAS EMPORT].
��500 1521���8C'EST L'AIR HUMIDE DE CE CACHOT QUI ME FAIT PENSER
500 1522���1[ L'ISOLEMENT...
500 1522���2ET POURQUOI ^TRE ENCORE HYPOCRITE EN MAUDISSANT
500 1522���3L'HYPOCRISIE ? CE N'EST NI LA MORT, NI LE CACHOT,
500 1522���4NI L'AIR HUMIDE, C'EST L'ABSENCE DE *MME *DE *R^NAL
500 1522���5QUI M'ACCABLE. SI, [ *VERRI$RES, POUR LA VOIR,
500 1522���6J']TAIS OBLIG] DE VIVRE DES SEMAINES ENTI$RES,
500 1522���7CACH] DANS LES CAVES DE SA MAISON, EST-CE QUE
500 1522���8JE ME PLAINDRAIS ?
500 1523���1L'INFLUENCE DE MES CONTEMPORAINS L'EMPORTE, DIT-IL
500 1523���2TOUT HAUT ET AVEC UN RIRE AMER. PARLANT SEUL AVEC
500 1523���3MOI-M^ME, [ DEUX PAS DE LA MORT, JE SUIS ENCORE
500 1523���4HYPOCRITE... > DIX-NEUVI$ME SI$CLE !
500 1523���5... UN CHASSEUR TIRE UN COUP DE FUSIL DANS UNE
500 1523���6FOR^T, SA
501 1523���7PROIE TOMBE, IL S']LANCE POUR LA SAISIR. SA CHAUSSURE
501 1523���8HEURTE UNE FOURMILI$RE HAUTE DE DEUX PIEDS, D]TRUIT
501 1524���1L'HABITATION DES FOURMIS, S$ME AU LOIN LES FOURMIS,
501 1524���2LEURS OEUFS... LES PLUS PHILOSOPHES PARMI LES
501 1524���3FOURMIS NE POURRONT JAMAIS COMPRENDRE CE CORPS
501 1524���4NOIR, IMMENSE, EFFROYABLE : LA BOTTE DU CHASSEUR,
501 1524���5QUI TOUT [ COUP A P]N]TR] DANS LEUR DEMEURE AVEC
501 1524���6UNE INCROYABLE RAPIDIT], ET PR]C]D]E D'UN BRUIT
501 1524���7]POUVANTABLE, ACCOMPAGN] DE GERBES D'UN FEU
501 1524���8ROUGE<TRE...
501 1525���1... AINSI LA MORT, LA VIE, L']TERNIT], CHOSES
501 1525���2FORT SIMPLES POUR QUI AURAIT LES ORGANES ASSEZ
501 1525���3VASTES POUR LES CONCEVOIR...
501 1525���4UNE MOUCHE ]PH]M$RE NA_T [ NEUF HEURES DU MATIN
501 1525���5DANS LES GRANDS JOURS D']T], POUR MOURIR [ CINQ
501 1525���6HEURES DU SOIR ; COMMENT COMPRENDRAIT-ELLE LE MOT
501 1525���7\ NUIT \ ?
501 1525���8DONNEZ-LUI CINQ HEURES D'EXISTENCE DE PLUS, ELLE
501 1526���1VOIT ET COMPREND CE QUE C'EST QUE LA NUIT.
501 1526���2AINSI MOI, JE MOURRAI [ 23 ANS. DONNEZ-MOI CINQ
501 1526���3ANN]ES DE VIE DE PLUS, POUR VIVRE AVEC *MME *DE
501 1526���4*R^NAL.
501 1526���5ET IL SE MIT [ RIRE COMME *M]PHISTOPH]L$S. QUELLE
501 1526���6FOLIE DE DISCUTER CES GRANDS PROBL$MES !
501 1526���71 JE SUIS HYPOCRITE COMME S'IL Y AVAIT L[ QUELQU'UN
501 1526���8POUR M']COUTER.
501 1527���12 J'OUBLIE DE VIVRE ET D'AIMER, QUAND IL ME RESTE
501 1527���2SI PEU DE JOURS [ VIVRE... H]LAS ! *MME *DE *R^NAL
501 1527���3EST ABSENTE ; PEUT-^TRE SON MARI NE LA LAISSERA
501 1527���4PLUS REVENIR [ *BESAN+ON, ET CONTINUER [ SE
501 1527���5D]SHONORER.
501 1527���6VOIL[ CE QUI M'ISOLE, ET NON L'ABSENCE D'UN DIEU
�501 1527���7JUSTE, BON, TOUT-PUISSANT, POINT M]CHANT, POINT
501 1527���8AVIDE DE VENGEANCE.
501 1528���1AH ! S'IL EXISTAIT... H]LAS ! JE TOMBERAIS [ SES
501 1528���2PIEDS. J'AI M]RIT] LA MORT, LUI DIRAIS-JE ; MAIS,
501 1528���3GRAND DIEU, DIEU BON, DIEU INDULGENT, RENDS-MOI
501 1528���4CELLE QUE J'AIME !
501 1528���5LA NUIT ]TAIT ALORS FORT AVANC]E. APR$S UNE HEURE
501 1528���6OU DEUX D'UN SOMMEIL PAISIBLE, ARRIVA *FOUQU].
501 1528���7*JULIEN SE SENTAIT FORT ET R]SOLU COMME L'HOMME QUI
501 1528���8VOIT CLAIR DANS SON <ME.
hCHAPITRE 45 ��������
����502 1529���1JE NE VEUX PAS JOUER [ CE PAUVRE ABB] *CHAS-*BERNARD
502 1529���2LE MAUVAIS TOUR DE LE FAIRE APPELER, DIT-IL [
502 1529���3*FOUQU] ; IL N'EN D_NERAIT PAS DE TROIS JOURS.
502 1529���4MAIS T<CHE DE ME TROUVER UN JANS]NISTE, AMI DE
502 1529���5*M *PIRARD ET INACCESSIBLE [ L'INTRIGUE.
502 1529���6*FOUQU] ATTENDAIT CETTE OUVERTURE AVEC IMPATIENCE.
502 1529���7*JULIEN S'ACQUITTA AVEC D]CENCE DE TOUT CE QU'ON
502 1529���8DOIT [ L'OPINION, EN PROVINCE. GR<CE [ M L'ABB]
502 1530���1DE *FRILAIR, ET MALGR] LE MAUVAIS CHOIX DE SON
502 1530���2CONFESSEUR, *JULIEN ]TAIT DANS SON CACHOT LE
502 1530���3PROT]G] DE LA CONGR]GATION ; AVEC PLUS D'ESPRIT
502 1530���4DE CONDUITE, IL E=T PU S']CHAPPER. MAIS LE MAUVAIS
502 1530���5AIR DU CACHOT PRODUISANT SON EFFET, SA RAISON
502 1530���6DIMINUAIT. IL N'EN FUT QUE PLUS HEUREUX AU RETOUR
502 1530���7DE *MME *DE *R^NAL.
502 1530���8- MON PREMIER DEVOIR EST ENVERS TOI, LUI DIT-ELLE
502 1531���1EN L'EMBRASSANT ; JE ME SUIS SAUV]E DE *VERRI$RES...
502 1531���2*JULIEN N'AVAIT POINT DE PETIT AMOUR-PROPRE [
502 1531���3SON ]GARD, IL LUI RACONTA TOUTES SES FAIBLESSES.
502 1531���4ELLE FUT BONNE ET CHARMANTE POUR LUI.
502 1531���5LE SOIR, [ PEINE SORTIE DE SA PRISON, ELLE FIT
502 1531���6VENIR CHEZ SA TANTE LE PR^TRE QUI S']TAIT ATTACH]
502 1531���7[ *JULIEN COMME [ UNE PROIE ; COMME IL NE VOULAIT
502 1531���8QUE SE METTRE EN CR]DIT AUPR$S DES JEUNES FEMMES
502 1532���1APPARTENANT [ LA HAUTE SOCI]T] DE *BESAN+ON,
502 1532���2*MME *DE *R^NAL L'ENGAGEA FACILEMENT [ ALLER
502 1532���3FAIRE UNE NEUVAINE [ L'ABBAYE DE *BRAY-*LE-*HAUT.
502 1532���4AUCUNE PAROLE NE PUT RENDRE L'EXC$S ET LA FOLIE
502 1532���5DE L'AMOUR DE *JULIEN.
502 1532���6[ FORCE D'OR, ET EN USANT ET ABUSANT DU CR]DIT DE
502 1532���7SA TANTE, D]VOTE C]L$BRE ET RICHE, *MME *DE *R^NAL
502 1532���8OBTINT DE LE VOIR DEUX FOIS PAR JOUR.
502 1533���1[ CETTE NOUVELLE, LA JALOUSIE DE *MATHILDE S'EXALTA
502 1533���2JUSQU'[ L']GAREMENT. *M *DE *FRILAIR LUI AVAIT
502 1533���3AVOU] QUE TOUT SON CR]DIT N'ALLAIT PAS JUSQU'[
502 1533���4BRAVER TOUTES LES CONVENANCES AU POINT DE LUI
�502 1533���5FAIRE PERMETTRE DE VOIR SON AMI PLUS D'UNE FOIS
502 1533���6CHAQUE JOUR. *MATHILDE FIT SUIVRE *MME *DE *R^NAL
502 1533���7AFIN DE
503 1533���8CONNA_TRE SES MOINDRES D]MARCHES. *M *DE *FRILAIR
503 1534���1]PUISAIT TOUTES LES RESSOURCES D'UN ESPRIT FORT
503 1534���2ADROIT POUR LUI PROUVER QUE *JULIEN ]TAIT INDIGNE
503 1534���3D'ELLE.
503 1534���4AU MILIEU DE TOUS CES TOURMENTS ELLE NE L'EN AIMAIT
503 1534���5QUE PLUS, ET PRESQUE CHAQUE JOUR, LUI FAISAIT UNE
503 1534���6SC$NE HORRIBLE.
503 1534���7*JULIEN VOULAIT [ TOUTE FORCE ^TRE HONN^TE HOMME
503 1534���8JUSQU'[ LA FIN ENVERS CETTE PAUVRE JEUNE FILLE
503 1535���1QU'IL AVAIT SI ]TRANGEMENT COMPROMISE ; MAIS, [
503 1535���2CHAQUE INSTANT, L'AMOUR EFFR]N] QU'IL AVAIT POUR
503 1535���3*MME *DE *R^NAL L'EMPORTAIT. QUAND PAR DE MAUVAISES
503 1535���4RAISONS, IL NE POUVAIT VENIR [ BOUT DE PERSUADER
503 1535���5*MATHILDE DE L'INNOCENCE DES VISITES DE SA RIVALE :
503 1535���6D]SORMAIS, LA FIN DU DRAME DOIT ^TRE BIEN PROCHE,
503 1535���7SE DISAIT-IL ; C'EST UNE EXCUSE POUR MOI SI JE
503 1535���8NE SAIS PAS MIEUX DISSIMULER.
503 1536���1*MLLE *DE *LA *MOLE APPRIT LA MORT DU MARQUIS DE
503 1536���2*CROISENOIS. *M *DE *THALER, CET HOMME SI RICHE,
503 1536���3S']TAIT PERMIS DES PROPOS D]SAGR]ABLES SUR LA
503 1536���4DISPARITION DE *MATHILDE ; *M *DE *CROISENOIS ALLA
503 1536���5LE PRIER DE LES D]MENTIR : *M *DE *THALER LUI
503 1536���6MONTRA DES LETTRES ANONYMES [ LUI ADRESS]ES, ET
503 1536���7REMPLIES DE D]TAILS RAPPROCH]S AVEC TANT D'ART
503 1536���8QU'IL FUT IMPOSSIBLE AU PAUVRE MARQUIS DE NE PAS
503 1537���1ENTREVOIR LA V]RIT].
503 1537���2*M *DE *THALER SE PERMIT DES PLAISANTERIES D]NU]ES
503 1537���3DE FINESSE. IVRE DE COL$RE ET DE MALHEUR,
503 1537���4*M *DE *CROISENOIS EXIGEA DES R]PARATIONS
503 1537���5TELLEMENT FORTES, QUE LE MILLIONNAIRE PR]F]RA
503 1537���6UN DUEL. LA SOTTISE TRIOMPHA ; ET L'UN DES HOMMES
503 1537���7DE *PARIS LES PLUS DIGNES D'^TRE AIM]S, TROUVA
503 1537���8LA MORT [ MOINS DE 24 ANS.
503 1538���1CETTE MORT FIT UNE IMPRESSION ]TRANGE ET MALADIVE
503 1538���2SUR L'<ME AFFAIBLIE DE *JULIEN.
503 1538���3- LE PAUVRE *CROISENOIS, DISAIT-IL [ *MATHILDE,
503 1538���4A ]T] R]ELLEMENT BIEN RAISONNABLE ET BIEN HONN^TE
503 1538���5HOMME ENVERS NOUS ; IL E=T D= ME HA%R LORS DE VOS
503 1538���6IMPRUDENCES DANS LE SALON DE MME VOTRE M$RE, ET
503 1538���7ME CHERCHER QUERELLE ; CAR LA HAINE QUI SUCC$DE
503 1538���8AU M]PRIS EST ORDINAIREMENT FURIEUSE...
503 1539���1LA MORT DE *M *DE *CROISENOIS CHANGEA TOUTES LES
503 1539���2ID]ES DE *JULIEN SUR L'AVENIR DE *MATHILDE ; IL
503 1539���3EMPLOYA PLUSIEURS JOURN]ES [ LUI PROUVER QU'ELLE
�503 1539���4DEVAIT ACCEPTER LA MAIN DE *M *DE *LUZ. C'EST UN
503 1539���5HOMME TIMIDE, POINT TROP J]SUITE, LUI DISAIT-IL,
503 1539���6ET QUI, SANS DOUTE, VA SE METTRE SUR LES RANGS.
503 1539���7D'UNE AMBITION PLUS SOMBRE ET PLUS SUIVIE QUE LE
503 1539���8PAUVRE *CROISENOIS, ET SANS DUCH] DANS SA FAMILLE,
503 1540���1IL NE FERA AUCUNE DIFFICULT] D']POUSER LA VEUVE
503 1540���2DE *JULIEN *SOREL.
504 1540���3- ET UNE VEUVE QUI M]PRISE LES GRANDES PASSIONS,
504 1540���4R]PLIQUA FROIDEMENT *MATHILDE ; CAR ELLE A ASSEZ
504 1540���5V]CU POUR VOIR, APR$S SIX MOIS, SON AMANT LUI
504 1540���6PR]F]RER UNE AUTRE FEMME, ET UNE FEMME ORIGINE
504 1540���7DE TOUS LEURS MALHEURS.
504 1540���8- VOUS ^TES INJUSTE ; LES VISITES DE *MME *DE *R^NAL
504 1541���1FOURNIRONT DES PHRASES SINGULI$RES [ L'AVOCAT
504 1541���2DE *PARIS CHARG] DE MON RECOURS EN GR<CE ; IL
504 1541���3PEINDRA LE MEURTRIER HONOR] DES SOINS DE SA
504 1541���4VICTIME. CELA PEUT FAIRE EFFET, ET PEUT-^TRE UN
504 1541���5JOUR VOUS ME VERREZ LE SUJET DE QUELQUE M]LODRAME,
504 1541���6ETC., ETC.
504 1541���7UNE JALOUSIE FURIEUSE ET IMPOSSIBLE [ VENGER, LA
504 1541���8CONTINUIT] D'UN MALHEUR SANS ESPOIR (CAR, M^ME
504 1542���1EN SUPPOSANT *JULIEN SAUV], COMMENT REGAGNER
504 1542���2SON COEUR ?), LA HONTE ET LA DOULEUR D'AIMER
504 1542���3PLUS QUE JAMAIS CET AMANT INFID$LE, AVAIENT JET]
504 1542���4*MLLE *DE *LA *MOLE DANS UN SILENCE MORNE, ET
504 1542���5DONT LES SOINS EMPRESS]S DE *M *DE *FRILAIR, PAS
504 1542���6PLUS QUE LA RUDE FRANCHISE DE *FOUQU], NE POUVAIENT
504 1542���7LA FAIRE SORTIR.
504 1542���8POUR *JULIEN, EXCEPT] DANS LES MOMENTS USURP]S PAR
504 1543���1LA PR]SENCE DE *MATHILDE, IL VIVAIT D'AMOUR ET
504 1543���2SANS PRESQUE SONGER [ L'AVENIR. PAR UN ]TRANGE
504 1543���3EFFET DE CETTE PASSION, QUAND ELLE EST EXTR^ME
504 1543���4ET SANS FEINTE AUCUNE, *MME *DE *R^NAL PARTAGEAIT
504 1543���5PRESQUE SON INSOUCIANCE ET SA DOUCE GAIET].
504 1543���6- AUTREFOIS, LUI DISAIT *JULIEN, QUAND J'AURAIS
504 1543���7PU ^TRE SI HEUREUX PENDANT NOS PROMENADES DANS LES
504 1543���8BOIS DE *VERGY, UNE AMBITION FOUGUEUSE ENTRA_NAIT
504 1544���1MON <ME DANS LES PAYS IMAGINAIRES. AU LIEU DE
504 1544���2SERRER CONTRE MON COEUR CE BRAS CHARMANT QUI ]TAIT
504 1544���3SI PR$S DE MES L$VRES, L'AVENIR M'ENLEVAIT [
504 1544���4TOI ; J']TAIS AUX INNOMBRABLES COMBATS QUE J'AURAIS
504 1544���5[ SOUTENIR POUR B<TIR UNE FORTUNE COLOSSALE...
504 1544���6NON, JE SERAIS MORT SANS CONNA_TRE LE BONHEUR, SI
504 1544���7VOUS N']TIEZ VENUE ME VOIR DANS CETTE PRISON.
504 1544���8DEUX ]V]NEMENTS VINRENT TROUBLER CETTE VIE
504 1545���1TRANQUILLE. LE CONFESSEUR DE *JULIEN, TOUT
504 1545���2JANS]NISTE QU'IL ]TAIT, NE FUT POINT [ L'ABRI
��504 1545���3D'UNE INTRIGUE DE J]SUITES, ET, [ SON INSU,
504 1545���4DEVINT LEUR INSTRUMENT.
504 1545���5IL VINT LUI DIRE UN JOUR, QU'[ MOINS DE TOMBER
504 1545���6DANS L'AFFREUX P]CH] DU SUICIDE, IL DEVAIT FAIRE
504 1545���7TOUTES LES D]MARCHES POSSIBLES POUR OBTENIR SA
504 1545���8GR<CE. OR, LE CLERG] AYANT BEAUCOUP D'INFLUENCE
504 1546���1AU MINIST$RE DE LA JUSTICE [ *PARIS, UN MOYEN
504 1546���2FACILE SE PR]SENTAIT : IL FALLAIT SE CONVERTIR
504 1546���3AVEC ]CLAT...
504 1546���4- AVEC ]CLAT ! R]P]TA *JULIEN. AH ! JE VOUS Y
504 1546���5PRENDS VOUS AUSSI, MON P$RE, JOUANT LA COM]DIE
504 1546���6COMME UN MISSIONNAIRE...
505 1546���7- VOTRE <GE, REPRIT GRAVEMENT LE JANS]NISTE, LA
505 1546���8FIGURE INT]RESSANTE QUE VOUS TENEZ DE LA PROVIDENCE,
505 1547���1LE MOTIF M^ME DE VOTRE CRIME, QUI RESTE INEXPLICABLE,
505 1547���2LES D]MARCHES H]RO%QUES QUE *MLLE *DE *LA *MOLE
505 1547���3PRODIGUE EN VOTRE FAVEUR, TOUT ENFIN, JUSQU'[
505 1547���4L']TONNANTE AMITI] QUE MONTRE POUR VOUS VOTRE
505 1547���5VICTIME, TOUT A CONTRIBU] [ VOUS FAIRE LE H]ROS
505 1547���6DES JEUNES FEMMES DE *BESAN+ON. ELLES ONT TOUT
505 1547���7OUBLI] POUR VOUS, M^ME LA POLITIQUE...
505 1547���8VOTRE CONVERSION RETENTIRAIT DANS LEURS COEURS ET
505 1548���1Y LAISSERAIT UNE IMPRESSION PROFONDE. VOUS POUVEZ
505 1548���2^TRE D'UNE UTILIT] MAJEURE [ LA RELIGION, ET
505 1548���3MOI J'H]SITERAIS PAR LA FRIVOLE RAISON QUE LES
505 1548���4J]SUITES SUIVRAIENT LA M^ME MARCHE EN PAREILLE
505 1548���5OCCASION ! AINSI, M^ME DANS CE CAS PARTICULIER
505 1548���6QUI ]CHAPPE [ LEUR RAPACIT], ILS NUIRAIENT ENCORE !
505 1548���7QU'IL N'EN SOIT PAS AINSI... LES LARMES QUE VOTRE
505 1548���8CONVERSION FERA R]PANDRE ANNULERONT L'EFFET
505 1549���1CORROSIF DE DIX ]DITIONS DES OEUVRES IMPIES DE
505 1549���2*VOLTAIRE.
505 1549���3- ET QUE ME RESTERA-T-IL, R]PONDIT FROIDEMENT
505 1549���4*JULIEN, SI JE ME M]PRISE MOI-M^ME ? J'AI ]T]
505 1549���5AMBITIEUX, JE NE VEUX POINT ME BL<MER ; ALORS,
505 1549���6J'AI AGI SUIVANT LES CONVENANCES DU TEMPS.
505 1549���7MAINTENANT, JE VIS AU JOUR LE JOUR. MAIS [ VUE
505 1549���8DE PAYS, JE ME FERAIS FORT MALHEUREUX, SI JE ME
505 1550���1LIVRAIS [ QUELQUE L<CHET]...
505 1550���2L'AUTRE INCIDENT QUI FUT BIEN AUTREMENT SENSIBLE
505 1550���3[ *JULIEN VINT DE *MME *DE *R^NAL. JE NE SAIS
505 1550���4QUELLE AMIE INTRIGANTE ]TAIT PARVENUE [ PERSUADER
505 1550���5[ CETTE <ME NA%VE ET SI TIMIDE QU'IL ]TAIT DE SON
505 1550���6DEVOIR DE PARTIR POUR *SAINT-*CLOUD, ET D'ALLER
505 1550���7SE JETER AUX GENOUX DU ROI *CHARLES *X.
505 1550���8ELLE AVAIT FAIT LE SACRIFICE DE SE S]PARER DE
505 1551���1*JULIEN ET APR$S UN TEL EFFORT, LE D]SAGR]MENT DE
� 505 1551���2SE DONNER EN SPECTACLE, QUI EN D'AUTRES TEMPS
505 1551���3LUI E=T SEMBL] PIRE QUE LA MORT, N']TAIT PLUS
505 1551���4RIEN [ SES YEUX.
505 1551���5- J'IRAI AU ROI, J'AVOUERAI HAUTEMENT QUE TU ES
505 1551���6MON AMANT : LA VIE D'UN HOMME ET D'UN HOMME TEL
505 1551���7QUE *JULIEN DOIT L'EMPORTER SUR TOUTES LES
505 1551���8CONSID]RATIONS. JE DIRAI QUE C'EST PAR JALOUSIE
505 1552���1QUE TU AS ATTENT] [ MA VIE. IL Y A DE NOMBREUX
505 1552���2EXEMPLES DE PAUVRES JEUNES GENS SAUV]S DANS CE
505 1552���3CAS PAR L'HUMANIT] DU JURY, OU CELLE DU ROI...
505 1552���4- JE CESSE DE TE VOIR, JE TE FAIS FERMER MA
505 1552���5PRISON, S']CRIA *JULIEN, ET BIEN CERTAINEMENT LE
505 1552���6LENDEMAIN JE ME TUE DE D]SESPOIR, SI TU NE ME
505 1552���7JURES DE NE FAIRE AUCUNE D]MARCHE QUI NOUS DONNE
505 1552���8TOUS LES DEUX EN SPECTACLE AU PUBLIC. CETTE
506 1553���1ID]E D'ALLER [ *PARIS N'EST PAS DE TOI. DIS-MOI
506 1553���2LE NOM DE L'INTRIGANTE QUI TE L'A SUGG]R]E...
506 1553���3SOYONS HEUREUX PENDANT LE PETIT NOMBRE DE JOURS
506 1553���4DE CETTE COURTE VIE. CACHONS NOTRE EXISTENCE ;
506 1553���5MON CRIME N'EST QUE TROP ]VIDENT. *MLLE *DE *LA
506 1553���6*MOLE A TOUT CR]DIT [ *PARIS, CROIS BIEN QU'ELLE
506 1553���7FAIT CE QUI EST HUMAINEMENT POSSIBLE. ICI EN
506 1553���8PROVINCE, J'AI CONTRE MOI TOUS LES GENS RICHES ET
506 1554���1CONSID]R]S. TA D]MARCHE AIGRIRAIT ENCORE CES
506 1554���2GENS RICHES ET SURTOUT MOD]R]S, POUR QUI LA
506 1554���3VIE EST CHOSE SI FACILE... N'APPR^TONS POINT
506 1554���4[ RIRE AUX *MASLON, AUX *VALENOD ET [ MILLE
506 1554���5GENS QUI VALENT MIEUX.
506 1554���6LE MAUVAIS AIR DU CACHOT DEVENAIT INSUPPORTABLE [
506 1554���7*JULIEN. PAR BONHEUR, LE JOUR O@ ON LUI ANNON+A
506 1554���8QU'IL FALLAIT MOURIR, UN BEAU SOLEIL R]JOUISSAIT
506 1555���1LA NATURE, ET *JULIEN ]TAIT EN VEINE DE COURAGE.
506 1555���2MARCHER AU GRAND AIR FUT POUR LUI UNE SENSATION
506 1555���3D]LICIEUSE, COMME LA PROMENADE [ TERRE POUR LE
506 1555���4NAVIGATEUR QUI LONGTEMPS A ]T] [ LA MER. ALLONS,
506 1555���5TOUT VA BIEN, SE DIT-IL, JE NE MANQUE POINT DE
506 1555���6COURAGE.
506 1555���7JAMAIS CETTE T^TE N'AVAIT ]T] AUSSI PO]TIQUE QU'AU
506 1555���8MOMENT O@ ELLE ALLAIT TOMBER. LES PLUS DOUX MOMENTS
506 1556���1QU'IL AVAIT TROUV]S JADIS DANS LES BOIS DE *VERGY
506 1556���2REVENAIENT EN FOULE [ SA PENS]E ET AVEC UNE EXTR^ME
506 1556���3]NERGIE.
506 1556���4TOUT SE PASSA SIMPLEMENT, CONVENABLEMENT, ET DE
506 1556���5SA PART SANS AUCUNE AFFECTATION.
506 1556���6L'AVANT-VEILLE, IL AVAIT DIT [ *FOUQU] :
506 1556���7- POUR DE L']MOTION, JE NE PUIS EN R]PONDRE ; CE
506 1556���8CACHOT SI LAID, SI HUMIDE, ME DONNE DES MOMENTS
��506 1557���1DE FI$VRE O@ JE NE ME RECONNAIS PAS ; MAIS DE LA
506 1557���2PEUR NON, ON NE ME VERRA POINT P<LIR.
506 1557���3IL AVAIT PRIS SES ARRANGEMENTS D'AVANCE POUR QUE
506 1557���4LE MATIN DU DERNIER JOUR, *FOUQU] ENLEV<T *MATHILDE
506 1557���5ET *MME *DE *R^NAL.
506 1557���6- EMM$NE-LES DANS LA M^ME VOITURE, LUI AVAIT-IL
506 1557���7DIT. ARRANGE-TOI POUR QUE LES CHEVAUX DE POSTE
506 1557���8NE QUITTENT PAS LE GALOP. ELLES TOMBERONT DANS
506 1558���1LES BRAS L'UNE DE L'AUTRE, OU SE T]MOIGNERONT
506 1558���2UNE HAINE MORTELLE. DANS LES DEUX CAS, LES
506 1558���3PAUVRES FEMMES SERONT UN PEU DISTRAITES DE LEUR
506 1558���4AFFREUSE DOULEUR.
506 1558���5*JULIEN AVAIT EXIG] DE *MME *DE *R^NAL LE SERMENT
506 1558���6QU'ELLE VIVRAIT POUR DONNER DES SOINS AU FILS DE
506 1558���7*MATHILDE.
506 1558���8- QUI SAIT ? PEUT-^TRE AVONS-NOUS ENCORE DES
506 1559���1SENSATIONS APR$S NOTRE MORT, DISAIT-IL UN JOUR
506 1559���2[ *FOUQU]. J'AIMERAIS ASSEZ [ REPOSER, PUISQUE
506 1559���3REPOSER EST LE MOT, DANS CETTE
507 1559���4PETITE GROTTE DE LA GRANDE MONTAGNE QUI DOMINE
507 1559���5*VERRI$RES. PLUSIEURS FOIS, JE TE L'AI CONT],
507 1559���6RETIR] LA NUIT DANS CETTE GROTTE, ET MA VUE
507 1559���7PLONGEANT AU LOIN SUR LES PLUS RICHES PROVINCES
507 1559���8DE *FRANCE, L'AMBITION A ENFLAMM] MON COEUR :
507 1560���1ALORS C']TAIT MA PASSION... ENFIN, CETTE GROTTE
507 1560���2M'EST CH$RE ET L'ON NE PEUT DISCONVENIR QU'ELLE
507 1560���3NE SOIT SITU]E D'UNE FA+ON [ FAIRE ENVIE [ L'<ME
507 1560���4D'UN PHILOSOPHE... EH BIEN ! CES BONS CONGR]GANISTES
507 1560���5DE *BESAN+ON FONT ARGENT DE TOUT ; SI TU SAIS T'Y
507 1560���6PRENDRE, ILS TE VENDRONT MA D]POUILLE MORTELLE...
507 1560���7*FOUQU] R]USSIT DANS CETTE TRISTE N]GOCIATION. IL
507 1560���8PASSAIT LA NUIT SEUL DANS SA CHAMBRE, AUPR$S DU
507 1561���1CORPS DE SON AMI, LORSQU'[ SA GRANDE SURPRISE, IL
507 1561���2VIT ENTRER *MATHILDE. PEU D'HEURES AUPARAVANT IL
507 1561���3L'AVAIT LAISS]E [ DIX LIEUES DE *BESAN+ON. ELLE
507 1561���4AVAIT LE REGARD ET LES YEUX ]GAR]S.
507 1561���5- JE VEUX LE VOIR, LUI DIT-ELLE.
507 1561���6*FOUQU] N'EUT PAS LE COURAGE DE PARLER NI DE SE
507 1561���7LEVER. IL LUI MONTRA DU DOIGT UN GRAND MANTEAU
507 1561���8BLEU SUR LE PLANCHER ; L[ ]TAIT ENVELOPP] CE QUI
507 1562���1RESTAIT DE *JULIEN.
507 1562���2ELLE SE JETA [ GENOUX. LE SOUVENIR DE *BONIFACE *DE
507 1562���3*LA *MOLE ET DE *MARGUERITE *DE *NAVARRE LUI DONNA
507 1562���4SANS DOUTE UN COURAGE SURHUMAIN. SES MAINS TREMBLANTES
507 1562���5OUVRIRENT LE MANTEAU. *FOUQU] D]TOURNA LES YEUX.
507 1562���6IL ENTENDIT *MATHILDE MARCHER AVEC PR]CIPITATION
507 1562���7DANS LA CHAMBRE. ELLE ALLUMAIT PLUSIEURS BOUGIES.
�h507 1562���8LORSQUE *FOUQU] EUT LA FORCE DE LA REGARDER, ELLE
507 1563���1AVAIT PLAC] SUR UNE PETITE TABLE DE MARBRE, DEVANT
507 1563���2ELLE, LA T^TE DE *JULIEN, ET LA BAISAIT AU FRONT...
507 1563���3*MATHILDE SUIVIT SON AMANT JUSQU'AU TOMBEAU QU'IL
507 1563���4S']TAIT CHOISI. UN GRAND NOMBRE DE PR^TRES
507 1563���5ESCORTAIENT LA BI$RE ET, [ L'INSU DE TOUS, SEULE
507 1563���6DANS SA VOITURE DRAP]E, ELLE PORTA SUR SES
507 1563���7GENOUX LA T^TE DE L'HOMME QU'ELLE AVAIT TANT AIM].
507 1563���8ARRIV]S AINSI VERS LE POINT LE PLUS ]LEV] D'UNE
507 1564���1DES HAUTES MONTAGNES DU *JURA, AU MILIEU DE LA
507 1564���2NUIT, DANS CETTE PETITE GROTTE MAGNIFIQUEMENT
507 1564���3ILLUMIN]E D'UN NOMBRE INFINI DE CIERGES, VINGT
507 1564���4PR^TRES C]L]BR$RENT LE SERVICE DES MORTS. TOUS
507 1564���5LES HABITANTS DES PETITS VILLAGES DE MONTAGNE,
507 1564���6TRAVERS]S PAR LE CONVOI, L'AVAIENT SUIVI, ATTIR]S
507 1564���7PAR LA SINGULARIT] DE CETTE ]TRANGE C]R]MONIE.
507 1564���8*MATHILDE PARUT AU MILIEU D'EUX EN LONGS V^TEMENTS
507 1565���1DE DEUIL, ET, [ LA FIN DU SERVICE, LEUR FIT JETER
507 1565���2PLUSIEURS MILLIERS DE PI$CES DE CINQ FRANCS.
508 1565���3REST]E SEULE AVEC *FOUQU], ELLE VOULUT ENSEVELIR
508 1565���4DE SES PROPRES MAINS LA T^TE DE SON AMANT. *FOUQU]
508 1565���5FAILLIT EN DEVENIR FOU DE DOULEUR.
508 1565���6PAR LES SOINS DE *MATHILDE, CETTE GROTTE SAUVAGE
508 1565���7FUT ORN]E DE MARBRES SCULPT]S [ GRANDS FRAIS EN
508 1565���8*ITALIE.
508 1566���1*MME *DE *R^NAL FUT FID$LE [ SA PROMESSE. ELLE NE
508 1566���2CHERCHA EN AUCUNE MANI$RE [ ATTENTER [ SA VIE ;
508 1566���3MAIS TROIS JOURS APR$S *JULIEN, ELLE MOURUT EN
508 1566���4EMBRASSANT SES ENFANTS.